Chapitre 2 | Percer l'enfer


"Sur l'océan couleur de fer

Pleurait un choeur immense

Et ces longs cris dont la démence

Semble percer l'enfer.

Sur l'océan couleur de fer"

Paul-Jean Toulet


5 janvier 2001 | 5:45

Une femme crie.

Le hurlement lui glace le sang et la réveille en sursaut.

La voix résonne dans les couloirs et se répand dans le manoir comme un démon sortant tout droit des entrailles de la terre.

Hermione garde les yeux fermés pendant une longue minute ; c'est le temps nécessaire pour que sa respiration se calme et que son cœur cesse de battre aussi chaotiquement dans sa poitrine.

Lorsque son corps s'apaise et que les cris semblent s'estomper, elle se relève et observe la pièce sombre dans laquelle elle se trouve. Il lui faut un certain temps pour reconstituer le puzzle des dernières heures et se remémorer les raisons de sa présence dans un lit aussi confortable.

Hermione soupire et se remémore les ordres de son geôlier lui ordonnant de ne pas quitter la chambre sans son autorisation. Cependant, sa curiosité est trop grande et son intuition dicte de suivre la source des cris. Alors, sans attendre davantage, elle abandonne la chaleur des draps et se dirige vers la sortie.

Lorsqu'elle ouvre la porte de la chambre, un courant d'air vient lui lécher les chevilles. Elle frissonne mais ne se décourage pas. En trois ans de conflit, elle a connu plus effrayant qu'un simple couloir obscure.

Hermione longe le mur, ses doigts se heurtent aux cadres qui les habillent mais sa présence ne semble pas réveiller les portraits qui y habitent ; du moins jusqu'à ce qu'elle arrive sur un palier tout aussi sinistre que le reste du couloir.

" - Infâme pourriture souillant le sol de ma demeure. Comment oses-tu déshonorer le manoir de la famille Malfoy par ta présence impure ? "

La sorcière s'immobilise et plisse les yeux pour discerner les contours du portrait. Elle détaille avec un air moqueur les traits lisses et éternels d'une sorcière d'âge moyen. Son visage est d'une étonnante beauté et pourtant les mots qui sortent de sa bouche la rendent immonde.

" - Tu crois pouvoir m'impressionner ? "

La sorcière laisse échapper un ricanement. L'expression du portrait se durcit. Hermione se penche davantage vers l'image de la femme et lui murmure, toujours en gardant le sourire.

" - Quand j'en aurais l'occasion, je brûlerai ton portrait. "

Sans prendre la peine d'écouter davantage le venin de l'aïeul Malfoy, Hermione poursuit son chemin. Son pied s'apprête à se poser sur la première marche de l'escalier lorsque le cri qui l'avait sorti de son sommeil se répercute à nouveau contre les murs.

La jeune sorcière se fige et son cœur recommence à battre la chamade. Elle déambule dans le couloir à la recherche de la source, consciente du regard acéré des portraits et des éventuels dangers auxquels elle se confronte en marchant dans le manoir sans guide ni surveillance.

Heureusement pour elle, rien n'y personne ne l'attaque et c'est sans encombre - mise à part une poignée d'insultes sanglantes - qu'elle arrive sur le palier qui dessert ce qu'elle suppose être les quartiers de Narcissa Black Malfoy.

Un nouveau cri se répand dans tout l'étage. Hermione fait un pas en direction du bruit, inquiète de découvrir l'origine d'un tel vacarme.

La porte qui se trouve à sa droite s'ouvre d'elle-même sans qu'elle n'ait besoin d'actionner le mécanisme. Elle a l'étrange impression que la pièce lui donne l'autorisation silencieuse de pénétrer à l'intérieur.

La brunette se glisse dans la chambre et découvre un spectacle déconcertant.

Narcissa, le corps arc-bouté en direction du plafond, les mains pendant dans le vide et la peau aussi blanche que la mort. Son étrange position donne l'impression qu'un détraqueur invisible est en train d'aspirer son âme. Pourtant, elle a beau fouiller la pièce du regard, il ne semble pas y avoir la moindre créature obscure.

Elle observe silencieusement la scène, impuissante et intriguée, tandis que Malfoy et un elfe de maison tentent de contenir l'agonie de la sorcière.

Au bout d'un long moment, le corps de Narcissa semble se détendre, ses membres deviennent mous comme de la guimauve. Du bout de sa baguette, Draco l'allonge calmement au centre de son lit et l'elfe de maison s'empresse de border le corps de sa maîtresse sous d'épaisses couvertures.

" - Tu peux disposer, Prim."

L'elfe tapote une dernière fois l'oreiller sur lequel repose la tête de Narcissa puis il salue son maître et Hermione avant de transplaner.

La brunette détache avec difficulté son regard de la silhouette inerte de Lady Malfoy et détaille la posture de Draco, penché vers sa mère, visiblement soucieux, examinant soigneusement les marques bleutées qui s'étendent le long de ses avant-bras.

" - Je t'avais ordonné de rester dans ta chambre, " murmure-t-il sans se retourner.

Hermione ne cherche pas à trouver d'excuses et s'approche timidement en direction du lit.

" - Depuis quand est-elle dans cet état ? " Demande-t-elle en observant la silhouette aussi pâle et maigre qu'un cadavre.

Malfoy se redresse. Il ajuste le col de sa chemise et se frotte la mâchoire. Ses cheveux sont en batailles et de larges cernes sombres creusent son visage. Il semble ne pas avoir dormi convenablement depuis des lustres.

" - Quelques mois," répond le blond.

" - Si tu veux la sauver, tu ne peux pas te permettre de rester vague. J'ai besoin de connaître toutes les informations que tu jugeras utiles."

Un étrange sourire traverse le visage du sorcier ; un rictus sombre et inquiétant qui fait frissonner la jeune femme.

" - Dans ce cas, allons dans le salon. "

5 janvier 2001 | 6:10

Hermione suit Draco dans les couloirs sinistres et glacés du manoir. Après avoir descendu un étage et traversé deux halls, ils pénètrent dans une pièce étroite et cosy. La chaleur émanant du feu de cheminée réchauffe instantanément la peau endolorie de la sorcière.

Malfoy désigne l'un des deux fauteuils qui encadre l'âtre de la cheminée et la brunette s'y installe sans émettre d'objection avant de tendre les orteils en direction des flammes.

Artie, le premier elfe qu'elle a rencontré la veille, interrompt le silence en débarquant avec un plateau sur lequel repose une théière en porcelaine et deux soucoupes. Il glisse une tasse de thé dans les mains d'Hermione puis se tourne vers son maître avec la seconde.

" - Qu'est-ce que c'est ? " Demande le sorcier en scrutant sombrement l'objet délicat.

" - Du thé, maître. Souhaitez-vous que Artie vous apporte des biscuits pour accompagner le thé, maître ? "

Draco balaie la proposition de l'elfe d'un vague geste de la main.

" - Je ne veux pas d'une putain de tasse de thé. Apporte moi un verre de Whisky."

Artie se confond en excuse et manque de renverser la tasse de thé sur les genoux du blond en transplanant. Il s'absente une fraction de seconde et réapparaît avant même qu'Hermione n'ait ouvert la bouche, un verre en cristal contenant un liquide ambré dans les mains. L'elfe prend la fuite et la brunette ne peut s'empêcher de jeter un regard plein de reproches à l'égard de son ancien camarade.

" - Tu as un commentaire à faire, Granger ? " Grogne l'homme de sa voix traînante habituelle.

La concernée avale une gorgée de son thé avant de répondre.

" - Il est tout juste 6h00. "

" - Et alors ? "

" - C'est un peu tôt pour un verre de Whisky, " ne peut-elle pas s'empêcher de rétorquer.

" - Tu te soucies de ma santé ou bien tu ne peux pas t'empêcher de contredire les gens pour avoir le dernier mot ?"

Hermione est tentée de répliquer quelque chose de sanglant comme elle en a l'habitude. Mais la fatigue qu'elle a accumulée ces derniers mois rend son esprit trop lent et lorsque la réponse appropriée lui vient, il est trop tard pour renchérir.

Elle termine silencieusement sa tasse de thé tandis que Malfoy sirote son Whisky comme s'il s'agissait d'un verre de lait et non pas d'un liquide aussi amer que de la pisse de troll.

"- Ma mère a été maudite en novembre, le 11 plus précisément. Le sortilège ne lui était pas destiné. Je la maintiens en vie grâce à un sortilège de stase, mais le mal se répand progressivement et le charme tient de moins en moins longtemps. "

La brunette étudie la situation.

" - Le sortilège de stase ne fait que ralentir le processus mais il n'empêche pas la malédiction de se répandre. Lorsque le cœur sera touché, il n'y aura plus rien à faire, " déclare-t-elle.

Draco Malfoy pose brutalement son verre contre le guéridon qui se trouve entre les deux fauteuils. Le cristal grince mais ne brise pas.

" - Tu crois que je ne le sais pas ? J'ai tout essayé ! J'ai fais venir des dizaines de soi-disant guérisseur et pas un seul n'est parvenu à trouver un putain de remède. "

Hermione se sent flattée de faire partie de la liste, bien qu'elle ignore comment il a eu vent de ses faibles connaissances médicales.

" - Si je parviens à mettre fin à la malédiction, en considérant que cela soit possible… "

Le mangemort se tourne vers Hermione. Il se penche dans sa direction et ancre son regard dans celui de la brunette. Il y a une multitude d'émotions qui se reflètent dans l'acier liquide de ses prunelles ; de la colère, de la haine, une pointe de désespoir.

" - Tu n'as pas le droit d'échouer, Granger. "

La jeune sorcière soutient son regard, nullement impressionnée par sa démonstration de pouvoir. Il la domine, de force comme de hauteur, mais elle détient les rênes.

" - Son cœur continue de battre, mais son esprit est peut-être déjà mort. Et si c'est le cas, je ne pourrais rien faire. Je peux tenter de vaincre un maléfice, mais je ne peux pas réparer un esprit brisé. "

" - Dans ce cas j'espère que ta chambre est à ta convenance. Car tu n'es pas prête de sortir d'ici. "

5 janvier 2001 | 15:15

Hermione est obligée d'admettre que les termes de sa captivité ne sont pas si atroces.

Évidemment, elle est coincée dans le manoir d'un mangemort et elle ignore combien de jours il lui reste, car elle sait que son existence et celle de Lady Malfoy sont étroitement liées. Cela étant, la quantité illimitée de livres, la chaleur du feu de cheminée, le confort du canapé et le moelleux de l'édredon reposant sur ses genoux ne lui font pas regretter le confort rudimentaire des planques et des QG dans lesquelles elle a séjourné durant les trois dernières années.

Elle n'a pas revu Malfoy depuis leur discussion matinale. Prim s'est chargée de la conduire dans la bibliothèque en lui indiquant qu'elle pouvait y faire librement ses recherches - en lui stipulant néanmoins que la rangée numéro VI lui était strictement interdite, pour sa propre sécurité selon elle -. Aux alentours de midi, on lui a servi un bouillon de poulet, deux tranches de pain et une part de tarte aux pommes.

Hermione a faillit s'évanouir de plaisir en dégustant son dessert ; elle fouille dans sa mémoire mais elle ne se souvient pas de la dernière fois où elle a si bien mangé.

L'idée que Draco Malfoy puisse l'empoisonner lui traverse l'esprit, mais la sensation sucrée qui glisse sur le bout de sa langue est trop appétissante et elle termine son repas en quelques minutes.

5 janvier 2001 | 18:45

La nuit est tombée lorsque Prim lui apporte le dîner.

Les pensées de la sorcière sont confuses par toutes les informations qu'elle a amassées durant la journée. Elle a lu sans prendre de pause, dévorant les pages avec l'avidité qui lui est propre depuis ses débuts à Poudlard. Désormais, ses yeux sont lourds mais elle n'a pas envie d'aller dormir ; elle n'a pas eu l'occasion d'être seule dans une bibliothèque depuis des lustres et elle ne sait pas si cette opportunité se reproduira de sitôt.

Prim dépose une assiette creuse sur le guéridon à ses côtés, contenant du ragoût et une miche de pain. L'odeur qui s'en dégage la fait saliver et Hermione dépose l'ouvrage qu'elle avait dans les mains à contrecœur.

La petite elfe de maison, chétive et patiente, observe la sorcière au travers de ses grands yeux globuleux. Hermione croque dans un morceau de pomme de terre, puis mâche un morceau de viande qu'elle suppose être du mouton ou quelque chose de similaire. Prim la fixe avec intensité et la brunette réalise soudainement qu'elle attend son avis sur le repas. Hermione essuie rapidement la sauce ayant glissé le long de son menton et hoche la tête à plusieurs reprises.

" - C'est excellent, je te remercie pour ce délicieux repas. Je n'ai pas mangé de choses aussi bonnes depuis bien longtemps. "

Les yeux de Prim s'éclairent de satisfaction.

" - Oh ! Prim est si heureuse que le repas plaise à Miss Hermione ! Prim adore cuisiner. Prim était triste de ne plus recevoir d'invités ! Le maître est toujours absent, toujours absent… Et Prim n'avait personne pour qui cuisiner, depuis que maîtresse est endormie… Mais maintenant, Miss Hermione est là ! Prim est si heureuse ! "

Hermione lui sourit avec douceur et pique un morceau de carotte avec le bout de sa fourchette. Elle mange en silence pendant un instant, puis demande avec légèreté :

" - Combien d'elfe restent-ils ? "

" - Seulement Artie et Prim, Miss, " lui répond l'elfe en s'inclinant face à la sorcière. " Tous les autres sont partis. Mais Artie et Prim sont fidèles. Prim n'abandonnera jamais sa maîtresse. "

La brunette observe l'elfe tout en continuant de déguster son ragoût. Elle porte un simple linge blanc et ses pieds sont nus, mais le tissu est propre et elle ne semble pas battue.

Hermione ne peut pas résister à la tentation et lui demande :

" - Es-tu bien traité ? "

Prim redresse la tête d'un mouvement vif. Elle étudie le visage d'Hermione durant un long moment et finit par avouer :

" - Oh oui, Miss. Prim est très heureuse d'être restée aux côtés du jeune maître Draco. Surtout depuis que le maître n'est plus là. "

Un éclair de terreur traverse les yeux globuleux de Prim et son regard fouille la pièce avec inquiétude. Ses petits doigts osseux étreignent les anses du plateau et le métal vibre sous la force exercée.

Hermione se mord la lèvre mais elle ne parvient pas à refouler sa curiosité.

" - Tu fais référence à Lucius ? "

L'elfe de maison pâlit à tel point que la couleur olive de sa peau est désormais presque aussi blanche que la porcelaine de son assiette. Elle chancelle en arrière et fuit le regard de la sorcière avant de s'adonner à toute une série de TIC nerveux : elle pince son nez, tire sur ses oreilles, se gratte la nuque puis se pince les joues.

La brunette parvient difficilement à l'arrêter après trois séries d'auto-punitions.

" - Prim n'aurait pas dû dire ça, " sanglote-t-elle en frottant ses yeux humides . " Prim est un elfe ingrat. Prim ne doit pas divulguer les secrets de la maison. Si maître Draco l'apprend, il sera furieux ! Oh, pauvre Prim. Stupide Prim ! "

" - Arrête ! Tout va bien, cela restera entre nous… Tu n'as rien dit de vraiment… "

Mais les paroles de la sorcières sont vaines. L'elfe se laisse submergée par les remords, tirant et tordant sa peau dans tous les sens.

Hermione n'a pas encore terminé son assiette et pourtant, la créature s'empare de son plateau et déclare :

" - Prim doit tout révélé au maître sinon Prim sera punie. "

Et sans attendre de réponse, elle disparaît dans un ploc caractéristique.

5 janvier 2001 | 21:00

La porte de la bibliothèque se referme dans un bruit sourd. La tasse de thé d'Hermione tremble mais ne se renverse pas. Elle détache son regard de l'ouvrage qu'elle tient entre ses mains et pose les yeux sur la silhouette vigoureuse qui se déplace dans sa direction.

La sorcière ouvre la bouche pour se défendre, bien qu'elle ignore les raisons de sa colère évidente, mais l'homme ne lui laisse pas le temps de s'exprimer. Il saisit son poignet et la pulpe de ses doigts s'enfoncent dans la chair de sa peau, pas assez profond pour y laisser une trace mais assez fort pour que le contact soit douloureux.

" - Ne t'avise plus jamais de faire subir des interrogatoires à mes elfes de maisons. Sinon, ton nombre de privilèges diminuera drastiquement. "

Sa gestuelle menaçante et le venin de sa voix la ramènent brutalement à la réalité. Elle se sent stupide d'avoir baisser sa garde. C'est un mangemort. Un meurtrier. Froid, manipulateur, servant ses propres intérêts avant ceux des autres.

Elle est sa prisonnière. Pas son invité.

" - Ce n'est qu'un vulgaire malentendu… " bredouille-t-elle en se débattant.

Le visage de Malfoy se rapproche et ses traits sont déformés par la colère.

" - As-tu posé des questions sur mon père ? Ou bien insinue-tu que Prim est une menteuse ? Si c'est le cas, alors c'est elle qui devrait être punie ! "

Le sorcier la plaque durement contre le mur et la pression qu'il exerce contre la veine de son poignet rend ses doigts engourdies. L'idée que l'elfe de maison soit punie par sa faute lui est insupportable. Hermione secoue négativement la tête et bredouille :

" - Non… Prim a raison, c'est ma faute. Je suis désolée. "

La brunette ferme les yeux, persuadée qu'il s'apprête à la frapper. Mais le coup ne vient pas et le silence étouffant fait déborder les larmes qu'elle tente désespérément de retenir.

Draco relâche son poignet et le bras de la brunette retombe mollement le long de son corps.

" - Je ne te fais pas confiance. "

La jeune femme reste silencieuse, son coeur tambourine douloureusement dans sa poitrine et elle a besoin d'une minute supplémentaire afin de reprendre le contrôle de la situation.

La fatigue la rend faible et elle se déteste pour cela.

" - J'ai besoin d'une assurance, d'une certitude. Je veux que tu me promettes de faire tout ce que tu peux pour sauver ma mère. Il est exclu que tu me bernes, que tu prétende ne pas connaître la solution pour éviter de subir ma colère. Certains ont essayé. Leurs cadavres pourrissent dans les cachots. "

Elle ne parvient pas à réprimer le frisson qui la traverse à l'évocation des corps en décomposition dans les sous-sols du manoir.

" - Donnes-moi ta main."

La sorcière observe le blond avec inquiétude, son dos toujours ancré contre les rebords de la bibliothèque. Face à son absence de réaction, les doigts de Draco s'enroulent à nouveau autour de son poignet tandis que son autre main s'empare de sa baguette. Hermione tressaille à son contact mais ne trouve pas la force de se débattre. Elle fixe avec appréhension la baguette du sorcier qui effleure ses phalanges tandis que les doigts du blond s'enroulent autour des siens.

" - Es-tu prête à en faire le serment ? "

La brunette étudie l'expression féroce de Malfoy.

" - Que feras-tu si je refuse ? "

En guise de réponse, les lèvres de l'homme se tordent dans un sourire inquiétant. Le cœur d'Hermione rate quelques battements. Elle détourne le regard et pèse les maigres options dont elle dispose.

Mourir n'est pas envisageable.

Elle a encore trop de choses à accomplir, trop de personnes à venger, trop de monstres à décimées. Elle doit faire honneur à ses parents, à Harry. Toutes les personnes qu'elle n'a pas réussi à sauver. Et si pour cela elle doit enchaîner son destin à un mangemort, alors soit.

" - Il faut un enchaîneur, " murmure-t-elle. " Tu ne peux pas exécuter le sortilège toi-même. "

Draco convoque Artie.

10 minutes s'écoulent.

Le destin est scellé. Hermione n'a pas le droit d'échouer.