Chapitre 4 | Ennemis et Rivaux


" Qu'il est grand,

qu'il est doux de se dire à soi-même :

Je n'ai point d'ennemis

J'ai des rivaux que j'aime."

Voltaire


17 janvier 2001 | 06:34

Un poid léger mais soudain atterrit sur le ventre d'Hermione. L'impact lui coupe le souffle et la réveille en sursaut. Elle pousse un cri de surprise et plisse les yeux pour discerner la silhouette qui lui attrape les épaules et la secoue dans tous les sens pour la faire sortir plus rapidement du sommeil.

La sorcière repousse la créature d'un geste brusque et se frotte les yeux.

" - Bon sang Prim, as-tu perdu la tête ?"

L'elfe glousse et s'écrie d'une voix vive tout en tirant sur les draps :

" - Le Maître est de retour !"

En entendant les mots de Prim, la fatigue d'Hermione s'évapore. Malfoy a disparu depuis 4 jours. Les deux elfes de maison ont veillé sur la sorcière de façon maladive, la suivant dans les moindres recoins du Manoir où elle osait s'aventurer. Ils se sont assurés qu'elle dorme et mange à sa faim, tout en la surveillant de près pour éviter tout risque d'évasion. Artie n'a pas cessé de répéter à quel point il était honoré par la confiance de son maître et Prim a pépier de joie toute la semaine en suivant la brunette à la trace, parfois même jusque dans la salle de bain.

Malfoy n'est pas stupide. Il a fait en sorte qu'elle soit présente lorsqu'il a confié la mission de sa surveillance aux deux elfes de maison restant, les menaçant des grosses répercussions si elle venait à s'évader. Hermione n'est pas assez cruelle pour risquer la vie de deux pauvres créatures innocentes… Alors elle a sagement attendu le retour de son geôlier, examinant Narcissa Malfoy sous tous les angles, approfondissant ses recherches dans l'immense bibliothèque du Manoir, évaluant toutes ses possibilités pour sauver la matriarche.

" - Allez, debout !" Prim la tire par le bras et la force à se mettre debout.

La chaleur de son lit s'évapore et la sorcière frisonne. Sans avertissement, l'elfe transplane, emportant Hermione avec elle.

17 janvier 2001 | 6:40

Malfoy est dans un piteux état.

Pas au premier sens du terme cependant, c'est plus profond que n'importe quelle plaie. Il a l'air à bout, lasse, vidé de toute énergie. Sa peau est grise, ses yeux sont dénués de toute émotion, son corps n'émet pas la moindre étincelle de magie.

Il semble vulnérable et c'est perturbant.

" - Il est mort ?" Demande la sorcière en pénétrant dans la pièce.

Draco ne répond pas. Hermione fait un pas dans sa direction, forçant sur ses talons pour faire craquer le parquet et signaler sa présence.

" - Avery ? Est-ce que tu l'as tué ?" Insiste-t-elle en s'approchant prudemment.

Elle ne sait pas comment interpréter son silence. Est-ce l'expression de son désespoir ou le contre coup de la bataille ?

La brune se rapproche de quelques pas supplémentaires. La nuit est tombée, la chambre est sombre et silencieuse, mais la lueur de la bougie qui brille sur la table de chevet lui permet de discerner les gouttes de sang qui parsèment le rebord de sa chemise et la marque des doigts qui ont encerclés son cou ainsi que la coupure qui barre sa lèvre supérieure et la légère tâche violacée qui s'étend le long de sa mâchoire.

" - Malfoy ?"

Le sorcier fixe sa mère en silence avec une immobilité morbide. La scène a des allures de films d'horreur, alors Hermione décide d'y mettre un terme en pressant faiblement l'épaule du blond dans l'espoir de le faire réagir.

La brunette n'a pas le temps de réagir et d'anticiper la réaction du mangemort. La rapidité de son mouvement la prend par surprise et la laisse sans recours.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, elle est allongée sur le sol, la tête écrasée contre le tapis et son bras droit est immobilisé contre son dos.

Hermione suffoque, sa vision est floue, son cœur bat la chamade. Elle gémit contre le tapis et remue dans tous les sens dans l'espoir de se libérer.

" - Mais qu'est-ce que tu fais, putain relâche moi espèce d'abruti sadique !"

Une douleur vive et cuisante se répand de son épaule à sa hanche. Pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre pourquoi. Elle est certaine qu'il lui a déboité l'épaule lorsqu'il s'est emparé de son poignet pour l'envoyer valser contre le parquet comme si elle avait agit comme la pire des garces.

" - Tu me fais mal !" Pleurniche-t-elle en sentant ses forces diminuer à force de gesticuler contre le sol. "Malfoy !"

Soudain, la pression se relâche et la silhouette sombre de Draco disparaît de son champ de vision, remplacée par les petits pieds frêles de Prim qui l'observe avec inquiétude.

Hermione inspire, son corps tremble et refuse de coopérer. Elle sanglote de douleur en silence durant quelques secondes avant de trouver la force de se mettre à genoux. Elle fixe les motifs du tapis en s'efforçant de respirer calmement pour reprendre contenance, les larmes glissent silencieusement le long de ses joues.

Fébrile, elle s'accroche à la courtepointe qui recouvre le lit de Narcissa et tente de se mettre debout, ignorant la main tendue de l'elfe de maison.

Lorsqu'elle sent la présence de Draco se rapprocher d'elle, une violente poussée de rage s'empare de son corps et atténue brièvement la douleur.

" - Ne me touche pas !" Grince-t-elle en refusant son aide.

En arrière-plan, elle entend la voix aiguë de Prim qui sanglote.

" - Prim ne voulait pas s'interposer entre le maître et Miss Hermione. Prim a trahie le maître. Prim est une elfe ingrate…"

Hermione lève les yeux en l'air.

" - Ça suffit, disparais !" Ordonne la voix tendue de Draco.

La brune se relève difficilement. Une fois sur pieds, elle chancelle vers l'avant et manque de s'évanouir. La douleur brouille sa vision et irradie son corps, ses genoux menacent la lâcher. Malfoy la saisit par le coude et l'empêche de tomber. Elle se libère de sa prise d'un mouvement vif et le regrette amèrement lorsqu'une nouvelle vague de douleur la traverse.

Hermione contourne le mangemort sans un regard et se dirige vers la porte de la chambre. Elle sait ce qu'elle a à faire. Ce n'est pas la première fois qu'elle se déboite l'épaule et ça ne sera probablement pas la dernière.

Dans son dos, Malfoy marmonne une série d'excuses à laquelle elle ne prête aucun intérêt. Elle fixe la chambranle de la porte avec détermination et sans réfléchir davantage, elle se précipite dessus, claquant lourdement son omoplate contre le rebord du bois afin de remettre son articulation au bon endroit.

Un hurlement de douleur déchirant lui échappe lorsque la luxation se remet en place. Elle s'effondre de douleur, à genoux dans le couloir, le souffle coupé par l'effort.

Le blond reste à l'écart durant un long moment et Hermione lui en est reconnaissante. Elle a besoin de plusieurs minutes pour retrouver ses esprits et mettre ses pensées au clair.

Putain d'idiot.

Lorsqu'il lui tend à nouveau la main pour l'aider à se remettre sur ses pieds, cette fois-ci, elle accepte son aide et la saisit, mais elle refuse de croiser son regard. Elle prend une grande inspiration, berçant son épaule contre le plat de sa main.

" - Je ne voulais pas te blesser," admet Draco.

Ce ne sont pas des excuses, mais Hermione sait qu'il est sincère. Le ton de sa voix est légèrement branlant, presque hésitant.

La guerre est cruelle envers l'esprit de l'Homme. Elle brise les frontières, chamboulent les humeurs. Elle alimente les démons et oppressent les âmes.

Hermione soupire.

" - Je sais," souffle-t-elle en s'éloignant.

17 janvier 2001 | 11:25

Quelques heures plus tard, Hermione et Draco se donnent à nouveau rendez-vous dans la chambre de Narcissa.

La brune a avalé une potion apaisante et elle a glissé son bras en écharpe afin de reposer ses articulations meurtris.

Le blond a pris le temps de faire disparaître les traces de sang séché sous la douche et d'enfiler un costume propre. Lorsqu'ils se retrouvent, peu après 11h00, ils ont tous les deux meilleures mines. Cependant, le regard de la jeune femme reste méfiant et elle fait en sorte de se tenir à l'opposé du mangemort.

Dans sa main valide, Hermione tient un carnet et deux grimoires dans lesquels elle fait ses recherches et annotée le processus de guérison auquel elle va soumettre Narcissa. Prim et Artie quant à eux veillent sur la malle qui contient toute une série de potions de base. Elle aurait aimé pouvoir les brasser elle-même pour s'assurer de leurs efficacités, mais sans baguette, elle a dû se résoudre et demander à Artie de s'en procurer illégalement auprès d'un revendeur inconnu.

La brunette inspire, ses doigts sont légèrement tremblants tandis qu'elle parcourt les dernières pages de son carnet pour relire une dernière fois sa théorie. Elle relève la tête et fixe Malfoy qui se trouve de l'autre côté du lit. Son expression est sévère et ses yeux sont étrangement sombres.

" - Tu as tué la source."

Le blond hoche silencieusement la tête.

Hermione se retient de lever les yeux en l'air. Sa curiosité est piquée et elle aurait aimé savoir comment s'est déroulée sa mission et quelles en seront les conséquences sur son statut de Mangemort. Mais de toute évidence, l'homme n'est pas enclin à faire la conversation alors elle se contente de cette simple affirmation.

" - Alors nous allons pouvoir mettre fin au charme de stase et lancer le contre-sort," déclare-t-elle.

" - Tu es sûre de toi, n'est-ce pas ?"

" - Evidemment", rétorque-t-elle d'un ton arrogant.

En réalité, elle ne l'est pas. Mais c'est une vérité qu'elle ne peut pas se permettre d'avouer.

Si elle échoue, le maléfice se propagera jusqu'au cœur de Narcissa. Elle périra dans la souffrance et le serment inviolable fera en sorte qu'elle lui tienne compagnie sur le chemin de la mort.

Tout repose sur des écrits et des suppositions.

Narcissa est sous stase depuis des semaines. L'organisme n'est pas fait pour fonctionner au ralenti sous la contrainte magique. De plus, la magie noire qui circule dans ses veines est si puissante qu'elle parvient régulièrement à briser la stase. La malédiction gagne du terrain et se répand progressivement.

Si le contre-sort fonctionne, Hermione est incapable de prédire l'état de santé de la sorcière. Il y a une forte probabilité que les effets de la magie noire soient irréversibles. Cependant, elle se doit d'essayer. Sa propre vie en dépend.

" - Approche."

Elle se positionne au pied du lit et étale ses notes sur la couverture. Le blond se place à ses côtés et fixe longuement le corps inertes de la femme aux cheveux pâles.

" - Etant donné que je n'ai pas ma baguette, je ne peux pas procéder à la levée du sortilège. Tu vas devoir t'en charger."

" - Moi?"

Durant un court instant, ses traits lisses se brouillent de confusion. Puis il secoue la tête et reprend son air dur et sérieux tout en s'emparant de sa baguette magique.

Hermione lui explique calmement le schéma à reproduire, les runes à tracer, le sens dans lequel il doit les inscrire, les mots qu'il doit réciter et la formule qui conclut le contre-sort.

Draco observe silencieusement la sorcière, emmagasinant les informations et les conseils qu'elle lui donne. Pendant qu'elle lui parle, les traits de son visage s'animent et se réchauffent. Malgré la morbidité de la situation, la brunette s'épanouit dans ses recherches et ses trouvailles et Draco se surprend à trouver cela … captivant.

Sentant le poids du regard de Malfoy sur ses épaules, Hermione interrompt brutalement son monologue lorsqu'elle réalise qu'elle est allée beaucoup trop loin dans ses explications et elle trouve étrange le fait qu'il n'ait pas chercher à l'arrêter.

" - Peu importe. Voilà ce que tu dois faire…"

" - Bien."

L'ancien Serpentard hoche brièvement la tête et pointe le bout de sa baguette sur le corps endormi de sa mère. Sa prise est ferme mais Hermione remarque son hésitation.

" - N'oublie pas, lorsque tu lèveras le charme de stase, tu n'auras que quelques secondes pour prononcer la formule et créer le champ de Runes."

Les doigts de Draco se crispent contre l'aubépine de sa baguette. Il est bien plus nerveux qu'il ne veut l'admettre. La vie de sa mère est en jeu, il ne peut pas échouer.

Ses épaules se contractent et d'une voix ferme, il murmure :

" - Finem Faciam Leporen."

Aussitôt la stase dissipée, le corps de Narcissa convulse et se tord violemment dans tous les sens. Les traits de son visage se brouillent, ses yeux se révulsent et un cri déchirant s'échappe de ses lèvres.

Malfoy déglutie et resserre sa prise contre sa baguette tout en prononçant la formule permettant de donner vie au champ de Runes qu'il s'apprête à créer.

Les hurlements agonisants de Narcissa sont saisissants. Sa voix se répercute contre les murs de sa chambre et accentuent sa sinistre litanie.

" - Putain."

Draco secoue la tête pour focaliser son esprit sur la formule mais les cris de sa mère le déstabilisent et malgré ses efforts il perd le fil de son schéma et se trompe de Rune, brisant la chaîne et le forçant à reprendre depuis le début.

" - Malfoy !" S'écrie la brunette à ses côtés. "Recommence, dépêche-toi !"

La voix d'Hermione couvre à peine les hurlements de Narcissa.

Le blond inspire et recommence. La magie noire s'infiltre le long des avants-bras de Narcissa, ses veines palpitent et s'obscurcissent à mesure des secondes.

" - Bon sang, mais qu'est-ce que tu fabriques ?"

Une série de craquements inquiétants, semblable au bruit d'un os qui se brise, force Hermione à prendre une décision rapide. Elle ignore les conséquences et ne prend aucun recul sur la situation ; une seconde de plus et il sera trop tard.

Elle arrache la baguette des mains de Draco et la pointe en direction de la sorcière en plein déclin. Ses doigts tremblent autour de l'aubépine et sa gorge se noue lorsqu'elle s'apprête à prononcer la formule.

Elle est consciente que son geste peut tout faire échouer. Si l'objet qui concentre et amplifie sa magie la repousse et refuse d'exécuter le sortilège, elle sera condamnée, tout comme Narcissa.

C'est surprenant.

Après plusieurs jours, sa magie a cessé de bourdonner dans son esprit et s'est endormie dans un recoin de son corps. La baguette de Draco n'a aucun composé similaire à la sienne et exécute régulièrement des sortilèges obscurs. Et pourtant… lorsqu'elle en prend possession, elle sent l'énergie magique en suspens qui se libère et la parcours comme une vague d'endorphine.

Sa magie s'aligne avec celle de Draco et la baguette du Mangemort consent à lui obéir.

La jeune fille inspire, déstabilisée par cette osmose, mais ne laisse pas le phénomène la détourner de son objectif. D'une voix ferme, elle prononce la formule et grave les Runes une à une avec une précision d'exécution inégalée. Lorsque le schéma est complet, elle le transpose juste au-dessus de la sorcière et prononce en latin le contre sort censé briser le maléfice obscure qui détruit la sorcière.

Narcissa hurle.

Les pampilles du chandelier en cristal s'entrechoquent, les carreaux tremblent, la porte claque et les elfes grelottent.

Le bois d'aubépine tremble dans sa main, juste avant d'émettre un rayon lumineux qui transperce de part en part la sorcière au teint pâle qui agonise dans son lit. Hermione s'empare du bois à l'aide de ses deux mains et tente de stabiliser la magie qui s'en dégage. Un gémissement de douleur lui échappe, son corps faiblit. Elle ancre ses pieds dans le sol et lutte du mieux qu'elle peut.

Une boule noire et capricieuse émerge de la poitrine de Narcissa, s'élevant dans les airs et tournant autour de la silhouette immobile. La boule émet un sifflement menaçant et tourbillonne de plus en plus dangereusement, redoutable et sinistre.

L'épaule de la sorcière est plus douloureuse que jamais et elle doit secouer la tête pour chasser les larmes qui trouble sa vision.

Ses forces l'abandonnent, l'obscurité regagne du terrain.

Tout à coup, la main de Malfoy est sur la sienne, son torse contre son dos. Il l'aide à relever le bras, ses doigts se nouant aux siens avant de déclarer :

" - Sit lux triumpho."

Il y a un bref moment de silence durant lequel Hermione et Draco cessent de respirer.

Puis soudain, la boule explose, renversant tout sur son passage.

Les ténèbres envahissent la chambre et plongent la pièce dans la pénombre. L'explosion dégage une onde de choc qui envoie valser tous les occupants ; les deux sorciers sont projetés vers l'arrière. Hermione se fracasse contre une armoire tandis que Draco roule contre la coiffeuse de sa mère, brisant le miroir au passage. Les deux elfes, tétanisés, se laissent emporter par la rafale et atterrissent le long des fenêtres, les pieds emmêlés dans les rideaux.

17 janvier 2001 | 12:45

Tout est confus lorsqu'elle ouvre les yeux.

Sa tête est étrangement bruyante ; il y a un sifflement qui bourdonne dans ses oreilles et qui brouille son esprit. Hermione roule sur le côté, incertaine et déstabilisée.

Elle capte une respiration et jette un coup d'œil à la silhouette qui se trouve à sa droite.

La lèvre de Malfoy, précédemment entaillée, laisse échapper un léger filet de sang. Outre cela, il semble vivant.

La brunette se remet sur pied, son épaule pend le long de son corps comme un poid mort. Son regard parcourt la chambre en désordre puis atterrit sur le lit de Narcissa. Sa démarche est hésitante tandis qu'elle boite jusqu'au centre de la pièce.

Les deux elfes restant sont déjà au chevet de leur maîtresse. Prim sanglote tandis qu'Artie fixe la femme avec chagrin.

" - Ma pauvre maîtresse…" pleurniche le premier.

" - Pauvre maîtresse…" renchérit l'autre.

Hermione est certaine d'avoir aperçu la cage thoracique de Narcissa monter et descendre. Pourtant, les deux créatures sont abattues de désespoir.

" - Miss Hermione a échoué. Le maître devra la punir !"

La concernée fronce les sourcils et ignore les menaces d'Artie en le repoussant sans ménagement sur le côté afin de chevaucher le matelas pour se rapprocher du corps inerte de Narcissa. Elle pose deux doigts contre la jugulaire de la sorcière et patiente un instant.

" - Elle est vivante…" Souffle-t-elle, abasourdie par son propre exploit.

Les quelques secondes de silence qui s'ensuivent sont étrangement angoissantes.

Hermione observe Narcissa, hébétée. La stase est levée, la progression sombre a cessé de se répandre le long de ses membres et son pouls est régulier.

" - Tu as réussi…"

La voix de Malfoy fait sursauter Hermione. Il se traîne difficilement aux côtés de sa mère, massant ses côtes meurtries par l'impact.

" - Le plus difficile reste à faire."

Elle se recule pour lui laisser la place au côté de sa mère.

Leurs regards se croisent.

Le souffle de la brunette se coupe. Elle attend, immobile et incertaine.

Finalement, après plusieurs secondes, le blond hoche la tête et le contact se rompt.

Il n'y aura pas de punition.

Ni de remerciements.

Mais son regard en dit long. Et c'est suffisant pour le moment.