Plop bonsoir !
Cette fic fait suite à Au creux de leur voix s'épanouiront les Fleurs, je vous conseille très, très fortement de lire cette première partie si vous souhaitez suivre ^^
Fury fait ici enfin son apparition... 'Fin, presque XD
DISCLAIMER : Rien ne m'appartient
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Scène 1
Cortex et Minus
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Tony a les yeux fixés sur le plan du Mark VII, AC/DC à fond dans l'atelier, lorsque Jarvis coupe brutalement la musique. Inquiet, il se saisit de sa tasse de café pour en reprendre une gorgée, avant de souffler :
— Il y a un problème, Jarvis ?
— Rien de grave, Monsieur Loki vient de rentrer. Dois-je lui demander de ne pas vous déranger ?
L'ingénieur hésite un bref instant, jetant un coup d'œil à la chaise vide à côté de lui, avant de retourner à son plan. Peut-être que Loki aura des idées pour l'améliorer ?
— Non, non, il peut venir.
Il se demande un bref instant ce que Loki a pu faire pendant sa promenade. Il s'intéresse beaucoup aux musées d'art et, même si le dieu argue que c'est pour se moquer du misérable sens artistique du commun des mortels, Tony sait qu'il a une fascination particulière pour les tableaux et plus encore pour l'art impressionniste. Loki a une grande sensibilité à l'art qui dépasse sans contester la sienne et le milliardaire trouve drôle qu'un être si mal dépeint dans les légendes soit en réalité une boule de guimauve qui pourrait passer ses journées devant des œuvres d'art
Bon. Certes, Loki n'est pas inoffensif non plus et Tony craint un peu l'inévitable jour de leur première dispute de couple. Le connaissant, il risque de tout faire foirer et ce sera encore à Jarvis et Pepper de recoller les morceaux.
Il retourne à son plan et entend plus qu'il ne voit Loki arriver dans son atelier, joyeusement salué par Dumm-E et U à coup de bips. Son compagnon leur rend leur bonjour d'une voix faible, qui alerte l'ingénieur sans pour autant l'inquiéter. Loki est peut-être seulement fatigué par sa promenade.
— Tony ? l'interpelle doucement le dieu. Je crois que j'ai fait une connerie.
Et merde. Tony aurait préféré la fatigue.
— Oh ? Tu as fait quoi, tenté de conquérir les États-Unis ? Non, ça ne serait pas une connerie, ça, ce serait une bénédiction, au moins le gouvernement me lâcherait la grappe. Tenté de conquérir le monde ? On se la joue Cortex et Minus ?
Tony redresse la tête avec un sourire, tentant autant de se rassurer que de rassurer son compagnon. Mais il est presque certain que ce n'est pas aussi grave que le pense Loki. Après tout, il sait se faire discret, il a sa magie de son côté. L'ingénieur a beau être au courant depuis quelques semaines maintenant, il est toujours autant fasciné par les aspects du dieu dont il n'avait pas connaissance jusque-là. Parfois, Loki est dans un bon jour et se plaît à lui en expliquer le fonctionnement, ainsi qu'à l'aider sur de nouveaux projets qu'il développe avec son aide. D'autres fois, Tony peine à sortir son compagnon du lit, lorsque celui-ci déprime.
Il est bien conscient qu'avoir parlé de ses actes sur Asgard n'a pas dû l'aider à aller mieux. Bon sang, Tony est même surpris qu'il soit encore à peu près sain d'esprit avec tout ce qu'il a vécu, quand bien même le dieu n'est pas entré dans les détails ; l'ingénieur s'est référé aux mythes nordiques et si ne serait-ce qu'un pourcent de ce qui est écrit est vrai, Tony mettrait bien son poing dans la tête d'Odin.
Il ne s'est toujours pas remis du traitement des petits que Loki a enfantés et il compte bien tout faire pour l'aider à les retrouver, que cela provoque le Ragnarök ou non.
Son compagnon se dirige vers lui pour enfouir sa tête dans son cou ; Dum-E et U bipent à répétition avant de s'approcher du dieu pour venir se coller contre lui. Loki leur sourit doucement, comme pour rassurer les petits êtres de métal, et Tony se demande ce qu'il a pu faire dans une autre vie pour le mériter.
— J'ai utilisé mes pouvoirs en plein jour, finit par murmurer Loki.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— C'était… Je sais que j'aurais dû t'appeler, je sais, mais il risquait d'avoir des morts si je n'intervenais pas et c'était des enfants et…
Loki s'accroche à lui comme une huître à son rocher et le mot « enfants » fait comprendre à Tony que même si son compagnon avait appelé, il aurait tout de même agi. Avec un soupir, il l'amène tout doucement au canapé qu'il a fini par faire installer dans l'atelier, s'accroupissant devant lui après l'avoir poussé à s'asseoir. Il saisit ses mains dans les siennes, cherchant son regard.
— Okay, Rock of Ages, du calme, respire et explique-moi ce qu'il s'est passé.
Le surnom lui attire un regard désabusé de la part de Loki – il n'apprécie pas trop lorsqu'il fait des références qu'il ne comprend pas - mais son compagnon inspire lentement, sans doute apaisé par son comportement qui ne change pas de d'habitude.
— Quelqu'un est entré dans une école primaire avec une arme à feu. Les enfants jouaient dans la cour et… j'ai paniqué, d'accord ? Je me suis téléporté près de lui je l'ai gelé sur place avant qu'il ne puisse leur faire du mal.
— Quel héros tu fais sous ta couche de mépris envers les humains, souffle Tony.
— Mais le gouvernement va savoir ! Ils vont me traquer, je serais obligé de partir pour ne pas te mettre en danger et…
Tony lève les yeux au ciel, avant de faire taire les inquiétudes de Loki d'un baiser. S'il n'était Anthony Stark, s'il n'était pas Iron Man, il serait en effet difficile de tenir le gouvernement et le SHIELD éloignés de son compagnon. Mais il le protégera ; sur Terre, il a du pouvoir et il sait en jouer.
— Ce qui est bien quand on pèse des milliards comme moi, outre le fait que j'ai sauvé le cul de l'Amérique un paquet de fois, c'est que le gouvernement réfléchit à deux fois avant de s'en prendre à vous. Je ne les laisserai pas t'emmener, je te le promets.
Il sent Loki se détendre contre lui, jusqu'au moment où la voix de Jarvis résonne dans son atelier.
— Monsieur Stark, je me dois de vous informer que le Directeur Fury cherche à vous joindre.
— Nous ne sommes pas jeudi, je refuse la consultation.
— Il indique qu'il a quelque chose qui pourrait vous intéresser. Le SHIELD semble être déjà au courant pour les actions de Monsieur Loki.
— Et ce n'est qu'une question de temps avant que les vidéos surveillance ne leur indiquent que Loki vit chez moi, c'est ça ? soupire Tony.
— Je n'aurais pas dit mieux, Monsieur.
— Mais ils m'emmerdent !
Tony se redresse pour faire des allers-retours dans son atelier et trouver la meilleure solution pour Loki. Il est hors de question que quelqu'un l'éloigne de lui. S'il doit se faire du SHIELD un ennemi pour garder son compagnon près de lui, il le fera. Tony n'a pas cessé de cracher des fleurs et n'est pas devenu heureux pour de nouveau tout perdre.
— On… On devrait aller voir ce Fury et expliquer la situation. Ils ne savent pas ce que j'ai fait à Asgard. On peut jouer là-dessus. Je suis resté sous les radars pendant si longtemps, ils ne peuvent pas sincèrement penser que je suis une menace, si ?
— Je suis une menace pour eux, Cortex. Mais je pense qu'on peut leur faire entendre raison. Je crois.
Tony s'arrête en plein milieu de son atelier, alors que Dum-E bipe furieusement en agitant un extincteur. Un rire lui échappe, alors qu'il vient tapoter la tête de son robot.
— Juré, tu auras le droit de jouer des extincteurs sur Fury s'il s'en prend à Loki. Tu es un bon garçon, tu sais ?
Loki éclate de rire devant la scène, avant de se redresser, le visage serein. Il se rapproche de lui et se glisse dans son étreinte, embrassant le creux de sa gorge avec un sourire. Son compagnon semble calmé, maintenant que la panique due à l'attaque est passé. Tony glisse ses doigts dans ses cheveux – ils sont si doux, c'est de la sorcellerie – avant de frotter son nez contre le sien.
— Tu as raison, nous sommes tous les deux des menaces qu'ils doivent garder de leur côté. Je suis certain que nous pouvons régler cette situation diplomatiquement.
Le sourire carnassier qui se dessine sur les lèvres de Loki déclenche un frisson dans sa colonne vertébrale et s'ils n'avaient pas un directeur du SHIELD à faire plier, Tony aurait mené son compagnon droit vers leur chambre commune. Mais il se décide à être raisonnable. Il préfère remettre à plus tard un moment délicieux plutôt que de risquer de le perdre.
— Jarvis, peux-tu demander à Fury d'organiser un rendez-vous ?
Il vole un baiser à Loki, qui serre sa main dans la sienne avec un regard peu assuré, avant d'ajouter :
— Dis-lui que je peux lui faire rencontrer la personne qu'il cherche. Ne lui dis rien de plus pour l'instant.
— Essayerais-tu de cacher des informations à ce Fury pour pouvoir le surprendre et mieux le manipuler ?
Loki esquisse un rictus.
— J'aime quand tu tentes d'imiter ton Dieu, mortel.
Ça ne devrait pas envoyer un frisson dans la colonne vertébrale de Tony. C'est indécent de faire autant d'effet en étant aussi arrogant ; il lui donne une légère tape sur le bras, boudeur, et Loki éclate d'un rire soulagé, avant de poser sa tête contre son épaule.
Ce n'est qu'une épreuve de plus qu'ils réussiront à surmonter. Ils ont tous les deux vécus bien pire que Fury, après tout.
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