Chapitre 3 : Je n'ai pas pris de photo

Havoc et Breda étaient d'ores et déjà dans le wagon Business Class.

- Bon, j'espère que ça va être rapide ! Commenta Havoc

- Moi aussi, c'est dommage de partir dans ces conditions ! J'adore bien la cuisine du sud, j'espère qu'on aura le temps de gouter un peu !

- Ouais mais le Colonel a l'air pressé...

- Ce n'est pas faux…

Au départ de Central, malgré un train plein à craquer, les passagers étaient silencieux et les bagages bien rangés dans les compartiments dédiés. Ils prirent un second train à Luton, direction Polperro. Durant le trajet, les discussions des passagers allaient bon train, et les tensions politiques étaient dans toutes les discussions ainsi que l'arrivée des Rebels. Les passagers changeaient de place de leurs propres initiatives, les bagages étaient éparpillés dans tout le wagon, et le niveau de bruit était bien plus élevé que dans le premier train. Havoc et Breda faisaient le tour des wagons, ils écoutaient les discussions et y participaient quelque fois. Les passagers qui, pour la plupart, rentraient chez eux, après des mois de travail dans la Capitale étaient heureux de revenir les poches pleines :

- Moi, je vais agrandir ma maison, ma femme est enceinte, nous avons besoin de place. Et avec ce que j'ai gagné on peut vivre tranquille 6 mois ! Lança un homme

- Et moi payer les études de ma fille dans la Capitale, elle veut devenir médecin...

- Ah oui oui, le logement est si cher … pour un cagibi !

Breda et Havoc étaient attentifs à chaque passager, aux mots employés et aux gestes. Et ils ne semblaient pas ressentir une quelconque animosité réelle envers la Capitale ou même l'Armée. L'arrivée était proche « enfin ! » pensa Breda dont les membres étaient à deux doigts de la crampe à cause de la position assise pendant près de 12 heures. Ils descendirent du wagon avec une grande difficulté, car si la sortie du premier train s'était faite dans l'ordre et le respect, dans le second train : le désordre régnait de toute part. A peine sortis de la gare, ils se firent alpaguer par des dizaines de taxis qui souhaitaient les emmener en ville. En bons civils, ils restèrent polis et refusèrent les propositions pendant près de 40 minutes et enfin un des deux passagers avec eux dans le wagon les approcha :

- Messieurs, vous étiez avec nous dans le train, c'est cela ? Je vois que personne ne vient vous chercher, nous avons une camionnette, où allez-vous ? Demanda une voix qu'il reconnut comme étant l'un des passagers du wagon

- Ah, merci ! Vous nous sauvez la vie ! Nous allons à l'hôtel Monolithe, vous savez où il se trouve ?

- Evidemment, nous connaissons Polperro comme notre poche ! D'ailleurs, il n'y qu'un seul hôtel, c'est un hôtel familial !

Il était 18h00, et étaient enfin arrivés à l'hôtel, cependant il n'y avait personne. Breda et Havoc attendirent pendant près de 45 minutes sur des canapés plus ou moins confortables.

- Bon, la ville est sympathique, quel est notre objectif ici déjà ? Commença Havoc

- On veut ouvrir une filiale de notre franchise dans la restauration !

- J'espère qu'on va trouver un local donc !

- Tiens voilà la réception ! Dit Breda en se levant

Ils se dirigèrent tous les deux vers le nouvel arrivé :

- Bonjour Messieurs, bienvenus au Monolithe l'hôtel familial de la ville ! Je me prénomme Maximilian, je suis le gérant de ce bel établissement ! Pouvez-vous m'indiquer votre nom ?

- Restu

- Oui, j'ai une réservation à ce nom, vous comptez restez combien de temps ?

- Pouvons-nous réserver pour deux semaines ?

- Deux semaines ! Oui, bien sûr ! Prendrez-vous l'option demi-pension ? Je vous la recommande pour deux raisons : le soir certaines rues peuvent être dangereuses et c'est ma mamie qui cuisine, c'est donc délicieux ! Mais surtout...

- Oui, nous prenons la demi-pension compléta Havoc, à quelle heure est le diner ?

- 20h, je vous réserve une table !

Il sorti une clé et déclara :

- Désolée, nous n'avons qu'une seule Clé par chambre, c'est la 159 au premier étage. Suivez-moi ! Tout en prenant les bagages, ils les invitèrent dans un ascenseur plutôt exigu, mais qui pouvait semblait fonctionnez – Alors, messieurs, quelle est la raison de votre visite dans notre petite bourgade ?

- Nous cherchons des locaux commerciaux car nous souhaitons développer notre franchise de restaurant dans la région…Commença Havoc

- Ah, d'accord, mais sachez que nous sommes très attachés à notre culture, et surtout notre cuisine ! Même les restaurant de la ville propose des spécialités locales !

- D'accord, bon nous allons faire notre enquête pendant ce séjour et voir si nous pouvons nous faire une petite place ! Compléta Breda

- Oui, oui bien sûr ! Et voilà la chambre, deux lits ! Je vous laisse prendre vos marques. On se retrouve donc dans la salle de restauration à 20h, nous avons une petite carte mais comme on dit « une...

- Une petite carte signifie un gros ventre » rigola Havoc

- Ah !? Vous connaissez ce proverbe ?

- Oui, mais je suis surtout fan de cuisine, enfin surtout de la dégustation ! Ajouta-t-il

Ils entrèrent donc dans la chambre, elle était propre. Ils ouvrirent leurs valises et mirent en place la mini-radio fournie par l'armée. Ils la branchèrent, et envoyèrent un bref message au Colonel « Bien arrivés ». Ils profitèrent de ce petit moment de répit pour se reposer, et se réveillèrent à 20h pétante par un bruit sourd et des cris. Ils sautèrent de leurs lits, et ouvrirent la porte. Le couloir était étrangement silencieux, ils descendirent par les escaliers et firent face au Fullmetal qui ne cacha pas sa surprise de les voir en chair et en os ici, il s'exclama :

- Mais...

Il ne put continuer sa phrase car Havoc mit sa main sur sa bouche et le rapprocha d'eux, il susurra « on ne se connait pas, on est là pour trouver un local pour notre franchise de restaurant ». Finalement séparés, ils se dirigèrent ensemble vers la salle de restauration, accueilli par Maximilian et Maeiwul, la fameuse grand-mère.

- Bienvenue Messieurs Restu et Oskar ! Bienvenue, prenez place ! Lança Maximilian. Vous mangerez ensemble ?

- Bonjour Oskar, bienvenus à vous Messieurs, asseyez-vous où bon vous semble, je viendrais vous présenter les plats d'ici quelques minutes, déclara Maeiwul

La pièce était modeste, le mobilier était ancien et de meilleure qualité qu'à l'accueil. Ils s'assirent ensemble, ce serait une excellente opportunité de comprendre la situation, et surtout pourquoi le Fullmetal ne rentrait pas. La grand-mère apporta la carte et présenta ses plats :

- Bonsoir Messieurs, je suis donc la grand-mère de Maximilian, je m'appelle Maeiwul. Ce soir je vous propose nos plats. En entrée, vous avez la soupe au Jasmin, en plat vous avez le choix entre deux propositions : l'Angora braisé, qui est notre plat national ou le Crojea Fumé qui est le poisson de la région, en dessert je vous propose la salade de fruit ou le gâteau fait maison Qulsery- aux raisins secs et gingembre.

Après avoir choisis leurs plats, ils furent enfin seuls :

- Edward ! Nous sommes inquiets car…Commença Breda

- Une révolte se prépare, des groupes armés sont arrivés hier. N'ayez pas trop l'air inquiets, car nous sommes observés par tout le monde tout le temps - L'interrompit le Fullmetal

- Nous devons rentrer à Central le plus rapidement possible, le Colonel va nous tuer si...

- Oui, je repars dans 3 jours, j'ai déjà mes tickets et vous ?

- Non, pas vraiment, où peux-ton les acheter ?

- Demander à Maximilian, il offre ce genre de service pour quelques pièces.

- Bien noté conclut Havoc

Les plats arrivent pour le plus grand bonheur des 3 compères. Tous les plats n'ont pas eu le même succès :

- Cette soupe n'a pas de gout ou c'est moi ? Demanda Havoc

- En effet, ce n'est pas terrible, je m'attendais à plus de saveur ajouta Breda

- Messieurs, calmez-vous... C'est surtout pour apaiser les plats qui viennent par la suite...

- Comment ça ?! Interpella Havoc

Maeiwul arriva avec le plateau de plats :

- Voici donc deux Angora braisé et un Crojea Fumé avec 3 accompagnements : riz, haricots plats et salade. Bon appétit !

Maeiwul reparti en cuisine, finalement seuls, Edward commença :

- Bon, j'ai été envoyé pour une histoire d'enlèvement d'enfants, mais j'ai découvert bien plus que ça…des dons d'organes ou des ventes pour en faire des esclaves. Ma dernière piste ...

- Tu penses qu'ils ont quelque chose en commun avec le groupe de Rebel ?

- Je ne sais pas, je ne pense pas…Les rebels sont dans le sud de la ville, alors que ces salauds sont dans le nord, proche de l'hôtel…

- Waouh ! Ça brûle de fou ! Interrompis Havoc

- Havoc, tu ne vas pas en mourir, le coupa Breda

- Oui, et puis on s'habitue avec le temps... ajouta le Fullmetal

- Attends, mais tu te fais passer pour qui ?

- Un chercheur, dans le cadre des recherches archéologiques du Temps Ususith, je vais aux archives.

- Waouh ! Ça brûle de fou ! Interrompis Breda

- Breda, tu ne vas pas en mourir, ironisa Havoc

- Bon, il est assez difficile de finir mes recherches à ce stade car je commence à être suspect, c'est étrange qu'un chercheur reste aussi longtemps pour les locaux. Je ne me fais pas d'amis, à part à l'hôtel où ils restent disont…cordiaux et coopératifs car je suis un client.

- Evidement ! Firent Havoc et Breda en chœur

- J'ai déjà rédigé un rapport, je vous le mettrais sous la porte et vous le transmettrez au Colonel, d'accord ? On ne doit plus se parler cela pourrait provoquer une certaine tension…

- Pourquoi ne communiques-tu plus avec Colonel, il a essayé de te joindre, il. Nous étions inquiets surtout après...

- Je n'ai pas eu le temps...

- Messieurs, dit Maximilian en se rapprochant de la table, comment se passe votre repas ? Avez-vous besoin de quelque chose ? Est-ce que vos chambres vous plaisent ?

- Oui, très bien, vous avez un bel établissement ! Mais peu de visiteurs j'ai l'impression…

- En effet, nous subissons des rumeurs d'intrusions étrangères depuis quelques temps...

- Le charmant Oskar, nous a fait part de votre amabilité dans l'accompagnement de notre séjour..

- C'est-à-dire ?

- Nous ne resterons pas plus de 3 jours et nous avons complétement oublié de prendre des tickets de train. Où pouvons-nous nous en procurer ?

- Je peux le faire pour vous, il n'y a qu'un seul par jour en direction de la Capitale, mais comme vous le savez, ce sont deux trains distincts.

- Oui, nous sommes au courant, c'est pour cela que notre temps est compté, nous commencerons demain la visite de la ville et les potentiels locaux. Connaitriez-vous des propriétaires ?

- Je vais me renseigner, je reviens vers vous rapidement !

Un petit corps svelte, sorti précipitamment de la cuisine, ramassa les plats. Il est vrai, qu'il était déjà 21h30, et revient avec les desserts. 3 Qulsery- aux raisins secs et gingembre. Les 3 soldats se regardèrent, seul le Fullmetal s'attendait à une gélatine verte.

- Mais c'est quoi ce dessert ? Commença Havoc

- Une spécialité locale, railla le Fullmetal

- Décidément, c'est une réelle découverte cette région

- Sinon, le Colonel est énervé…

- Pourquoi ? Il veut quoi ? Il avait qu'à venir directement…

- Edward, arrête ton cirque, on est tous fatigué et stressé suite aux déclarations du Généralissime, articula Breda. Comme nous te l'avons dit, il y a des rumeurs de révoltes, nous avons pour ordre de te ramener sur Central. Sain et sauf ! Une grande offensive va être lancé...

- Alors qu'avez-vous pensé de votre repas ? Prononça une petite voix fluette

- Délicieux ! dirent en cœur les soldats

- Et original, ajouta Havoc

- Original, comment cela ? Vous n'avez pas aimé ?

Pendant qu'Havoc expliquait le pourquoi du comment le plat était original. Fullmetal et Breda en profitèrent pour s'excuser et monter dans leurs chambres respectives, ils n'étaient pas au même étage, mais ils se retrouvèrent dans la chambre de Fullmetal.

- Comment vas-tu ?

- Je suis fatigué, je n'ai pas eu de permission depuis plusieurs mois, mon frère me manque. Je passe mes journées aux Archives et à l'hôtel, mais c'est avec Maximilian que j'obtiens le plus d'information. Il y des photos des disparus partout, les gens ne sortent plus le soir, ils emménagent ensemble pour ne pas être seuls…Mais j'ai trouvé un garage qui a des activités nocturnes, j'ai signalé en appel anonyme la police un soir mais ils ne sont jamais venus. Mais c'est vraiment bizarre, je pense y aller une dernière fois demain soir avant le retour, vous venez avec moi ?

- Edward ! Non ! On ne fait plus rien, tu m'écoutes quand je te parle ?

- Je n'ai pas pris de photo... !

Breda attrapa le téléphone, et composa le numéro du Colonel :

- Puis-ce que tu n'écoutes personne, il sera peut-être te raisonner… Colonel ?

- Breda ? Où êtes-vous ? Avez-vous trouvé le Fullmetal ? Dit une voix du combiné

- Oui, il est à mes côtés, et ne veut pas se tenir tranquille, je vous le passe !

Edward prit le combiné, et ses mains tremblèrent quelque peu. Il commença à bégayer :

- Co-co-co Colonel ! En quoi puis-je vous aider ?

- Fullmetal, Havoc et Breda on pour ordre de te ramener dès que possible ici, à Central, auprès de ton équipe.

- Mais mais … Colonel, juste ce soir, je fais quelques ph...

- Rien du tout, vous ne sortez plus de l'hôtel, vous prenez le premier train aux côtés de vos camarades, et si le train ne va pas jusqu'à la Capitale, vous irez jusqu'à Luton. C'est l'une des plus grandes bases militaires du pays, vous serez en sécurité là-bas.

- Colonel, je suis sur une piste, juste des photos !

- Fullmetal, le bâtiment sera surement détruit, vous n'êtes plus sur cette mission ! Je suis votre supérieur, vous me devez le respect, écoutez-moi ! Vous avez compris ?

- Oui, chuchota-t-il

- Je n'ai pas entendu !

- Oui, Colonel !

- Très bien, bonne soirée, à bientôt. Repassez-moi Breda.

Le Fullmetal tendit le téléphone, et alla s'asseoir sur le plus proche des lits. Il s'allongea, et regarda le plafond. Le dossier était bien complet, il ne manquait plus que les photos. Il avait les sketchs des suspects, les données des disparus, le quartier de prédilection des enlèvements, la situation de la population, etc. Contre toute attente, il s'était pris d'affection pour les habitants de cette ville. Et puis, le propriétaire de l'hôtel, Maximilian lui avait fait découvrir de beaux endroits. Pour une fois, il avait oublié (pendant quelques heures), le Colonel et ses sentiments. Mais c'était éphémère, dès qu'il entendait sa voix, c'était reparti. Il ne pouvait lutter, comment allait-il pouvoir s'en sortir ?

- Edward, le Colonel s'inquiète et ce n'est pas le seul. Il me demande qui est l'homme avec qui tu étais au bar la dernière fois ?

- Maximilian ? On est sorti boire un coup avec des amis à lui…

- D'accord, et il se passe quoi avec lui ?

- C'est le Colonel ou toi qui demande ?

- Moi, je ne veux pas que tu sois dans une position délicate. Tu dois prendre tes distances !

- De toute façon, j'ai bien compris, je reste dans ma chambre ce soir et ce jusqu'au départ.

- Exactement, donne-moi le dossier je vais transmettre les informations dès ce soir. Je dois rappeler Riza.

Il tendit le dossier, et Breda parti dans la chambre, pour téléphoner à Riza. Entre temps, il reçut un appel de Central, il décrocha :

- Fullmetal ?

- Oui, Colonel ?

- Ecoute, je dois te dire quelque chose…

- C'est en rapport avec la mission ?

- Oui, enfin, non pas vraiment. Qui est l'homme qui a décroché le téléphone la dernière fois ?

- C'est Breda, vous ne le connaissez très bien, ironisa-t-il

- Ne joue pas avec moi, qui était-ce ?

- Seriez-vous jaloux ?

- Réponds immédiatement !

- Sinon quoi, vous allez me faire un hématome ?

Une grande respiration transperça le téléphone, ce qui fit sourire le Fullmetal.

- Fullmetal, je reste ton supérieur. Merci de répondre à la question immédiatement.

- Maximilian. C'est le gérant de l'hôtel. Il m'avait invité à boire un verre avec ses amis. Je vous en ai déjà parlé... C'était très sympa...

- Mais après, comment cela se fait-il qu'il ait décroché ton téléphone militaire ? Comment as-tu expliqué cela ?

- Il n'a pas reconnu l'appartenance, nous étions de discuter dans le couloir, et il a décroché...

- Il prend ses aises, je vois

- Colonel, je ne vous appartiens pas

- Ce n'est pas le sujet

- Colonel, je ne comprends pas cette conversation…Qu'essayez-vous de me dire ?

- Rien, rien, comme je te l'ai déjà dit, je peux attendre. Cela ne me pose aucun problème. Et d'ailleurs si tu veux aller voir ailleurs, bien que...

- Ce n'est pas du tout le cas, il ne se passe rien entre lui et moi !

- Rentre rapidement à Central, je veux te voir.

- Oui, oui, j'espère qu'on pourra parler.

Le téléphone raccrocha, et Edward s'allongea sur son lit et s'endormi rapidement. Le lendemain matin, il retrouva ses amis au petit déjeuner.

- Bonjour Ed…Euh quel est votre nom déjà ? Dit Havoc

- Oskar

- La nuit a été silencieuse, ne trouvez-vous pas ?

Alors qu'il allait répondre, Maximilian déboula dans la pièce et essoufflé, commença :

- Oskar, Oskar, ma cousine, c'est ma cousine, ils ont pris ma cousine !

- Quoi, mais ce n'est pas possible ! Comment ils ont fait ?!

- A la récréation de l'école, je ne sais pas…Je sais que tu as tes recherches à faire, et que je te dérange, mais je ne sais pas quoi faire…

- Il faut appeler la police, dit le Fullmetal. Je suis tellement désolée…

- Vous ne pouvez pas rester dans la ville, cela devient hors de contrôle. Nous partons dans deux jours, en camion, nous allons rejoindre de la famille près de Luton. Les trains sont complets d'ailleurs voici vos tickets Messieurs – dit-il en se tourna vers Breda et Havoc. L'hôtel fermera après votre départ !

- Merci, dit Breda en donnant une liasse de billet

- Je ne peux pas accepter, c'est presque le triple du prix du ticket.

- Acceptez ! Dites-vous que nous sommes des commerciaux ! dit Havoc en s'esclaffant de rire.

- Havoc, Breda et Fullmetal se retrouvèrent dans la chambre du Fullmetal, et la discussion était tendue :

- Bon, commença Havoc, le train est demain à 18h, train de nuit jusqu'à Luton. Si on voit que ce n'est pas possible de prendre le second train, on reste là-bas. Compris ?

- Oui, je suppose que la gare va être pris d'assaut, ça va être le chaos là-bas ! Déjà c'est improbable que nous ayons eu des places...

- Oui, ajouta Fullmetal, je le prendrais avec vous…Même si je n'ai pas de ticket !

- Je vais informer le Colonel des suites de notre séjour, et on repart demain... !

- On aura fait beaucoup de trajet pour venir te chercher Edward, rigola Breda

- Bon, je vais me coucher, informa le Fullmetal

- Bonne nuit, à demain pour le départ ! Dirent en cœur Havoc et Breda

Fullmetal sorti de la chambre d'un pas nonchalant. Il s'allongea sur son lit, et se laissa bercer par ses pensées. Depuis l'appel du Colonel, il ne pouvait pas passer à autre chose, il ne pouvait pas penser à autre chose. La ville était si silencieuse, si paisible, c'était difficile de se dire que des habitants disparaissaient tous les jours. Il était difficile de ne rien faire, de laisser faire, d'être si impuissant. A quoi servait-il ? En tant qu'Alchimiste d'Etat il aurait pu éliminer ce groupe en quelques jours, mais le Colonel lui avait demandé de venir incognito. Il ne pouvait s'endormir, il ne pouvait fermer les yeux : il devait aller récupérer cette fille, et les autres. La culpabilité l'empêchait de dormir, il retournait la situation dans tous les sens, et son cerveau était en boucle : le Colonel, les enlèvements. En boucle, en boucle. Il voulut se taper la tête contre le mur pour s'endormir de douleur.

Minuit. Et bien qu'il soit fatigué, le sommeil ne venait pas. Il décida de sortir de la chambre, il marcha dans ce couloir d'hôtel vide. C'était le seul hôtel de la ville, et il était vide. Les rues se vidaient, les familles et les maisons. Une douleur incommensurable se fit sentir au niveau de son cœur. Une tristesse infinie et une réelle injustice. D'un pas décidé, il retourna dans sa chambre, pris son manteau, son arme et quitta l'hôtel d'un pas vif.

Havoc et Breda ne dormait pas, et Havoc était contrarié. Il avait entendu une porte se claquer. Sans la moindre hésitation, il alla jusqu'à la chambre du Fullmetal et fit demi-tour en courant :

- Il est parti, il est parti ! Je le savais, on aurait dû l'attacher ! Le Colonel va nous tuer, lève-toi Breda ! Il va nous tuer !

- Hein ? Quoi ? Qui ?

- Il est parti, il est parti ! Je le savais ! Le Colonel va nous tuer !

- Calme-toi !

- Nos manteaux, nos armes et on se dirige vers le hangar ou le garage abandonné qui est soi-disant proche de l'hôtel

- Tu es fou ! Et le Colonel !? Déclara Breda

- Le Colonel va nous tuer si on rentre sans lui, c'est sûr...

-On y va !

Ils sortirent en silence de l'hôtel, mais une fois dehors, ils s'aperçurent qu'il n'y avait pas d'éclairage publique, en même temps il était presque 01h00 du matin. Ils marchèrent dans le plus grand silence, mais chacun de leurs pas faisait un sacré écho, le genre d'écho qui résonnait dans cette ville presque fantôme. Ils marchèrent quelques centaines de mètres quand soudain il y eu des coups de feu et des cris. Ils se précipitèrent vers la source de ce bruit, et firent face à ce fameux bâtiment évoqué par le Fullmetal. Toujours silencieux, ils s'approchèrent lentement, les yeux plissés à la recherche du moindre mouvement. Leurs armes étaient prêtes, ils étaient prêts à tirer sur l'ennemis. Il se cachèrent derrière un petit mur, et aperçurent le Fullmetal entouré de quelques corps apparemment inertes. Il s'était donc battu contre eux, il avait l'air blessé, essoufflé et apeuré. Comment l'appeler et le ramener à l'hôtel ? Comment faire ? Ils n'étaient pas si loin, finalement, il tenta :

- Edward, on est là !

Il se retourna, et dit :

- Rentrez à l'hôtel, je m'occupe de tout !

- Arrête tes bêtises, sais-tu au moins combien ils sont ?

Au moment, où ils voulaient se rapprocher du Fullmetal, la situation prirent un tournant dramatique. De l'autre côté du mur où était caché le Fullmetal, on pouvait distinguer des dizaines de personnes se rapprocher dangereusement de ce dernier, ils étaient armés jusqu'aux dents. S'en suivi un combat acharné où les quelques balles d'Havoc et Breda devirent vite inutiles. Le Fullmetal se battait, mais il s'était presque pris une balle à la jambe ce qui l'avait fait tomber. Havoc et Breda n'avaient plus de balle, La mort à l'âme il partirent du hangar, leurs vies étaient maintenant en danger. Ils rejoignirent l'hôtel en courant, sans que personne ne les suive. Ils étaient sortis de l'hôtel par la porte d'entrée, mais elle était fermée. Ils passèrent cette fois-ci par une fenêtre mal fermée.

Le lendemain matin, après le petit déjeuner ils retournèrent sur place. Il ne restait rien, tout avait été ramassé et nettoyés. Ils ne trouvèrent rien, ni balles perdues, ni trace de sang, ni... Rien ! Rien ! Ils tournèrent sur eux-mêmes en se maudissant :

- Nous l'avons abandonné... Commença Havoc

- Qu'est-ce qu'on va dire ? Qu'est-ce qu'on va faire ?

- On prend le train comme prévu ce soir, et on raconte tout au Colonel !nte tout au Colonel !