Hermione était fin prête, son miroir lui renvoyait l'image d'une femme approximativement pas monstrueuse. Toutes ses cicatrices ressortaient sur son corps. Elle refusait de les cacher, si elle devait devenir plus avec son ami elle voulait être honnête dès le début avec lui, ne pas lui cacher cette partie si importante et horrible de son histoire : son corps.

Au fur et à mesure des combats, il était devenu une véritable œuvre d'art pour les manges-morts. La longue cicatrice de Dolohov au département des mystères partait du haut de son épaule et redescendait entre ses seins pour mourir sur sa hanche droite, le couteau ensorcelé de Bellatrix sur sa gorge, les lettres sur son avant bras, son dos lacérés par les griffes de Greyback, les restes d'explosions de Poudlard, des QG qu'elle fit sauter. L'entaille de Rosier sur ses cuisses, la marque de Malfoy : « LM » marqué au fer rouge sur sa fesse droite, les restes des doloris, les ongles de pieds arrachés qui ne repousserait jamais, la molaire qui lui manquait.

Hermione exhiba chacune d'entre elle, si ce n'est la marque au fer rouge caché par un minuscule tatouage de lionne. Elle le regardait parfois, pour se donner du courage, pour se rappeler qu'envers et contre tout elle était une gryffondor et fière de l'être.

Dans sa robe violette et évasée, laissant apercevoir ses petites jambes, Hermione tenta de se convaincre d'être belle. Harry lui répétait, George le faisait, Teddy hurlait à quiconque qu'elle était la plus belle femme du monde (bien accompagné de ses petits cousins Roxane et Fred), la dernière à convaincre était la plus dure : elle.

Assez maquillée pour que l'on note un petit effort mais pas assez pour ne plus se sentir soi-même, Hermione décida de laisser ses cheveux se noyer en boucle dans son dos, au moins personne ne verrait les lacérations de Greyback.

Pile à l'heure, Spencer sonna à exactement 8 heures du soir et 0 seconde. Hermione l'invita à entrer, elle enfilait ses chaussures lorsqu'il toqua à la porte de son appartement : elle lui ouvrit une chaussure à la main.

— Spencer ! Entre, je dois encore mettre cet engin de torture conçus par des hommes, un manteau et je suis toute à toi.

Comprenant ce qu'elle venait de dire, Hermione rougit jusqu'aux oreilles, tout aussi embarrassé qu'elle son collègue se contenta d'hocher la tête. Il se dirigea instinctivement vers la bibliothèque, l'endroit le plus sûre, où une quantité astronomique de livre résidait, de là il pouvait observer les cadres photos sur les murs du salon. Le plus souvent il représentait son meilleur ami Harry avec Teddy ou George, l'une d'elle la montrait bien plus jeune mais également plus fatiguée le teint livide et tentant de sourire un nouveau né aux cheveux bleus électrique dans les bras. Intérieurement Spencer chercha le nombre de chance qu'un bébé puisse naître avec une telle couleur de cheveux.

Il tomba sur 0 et se demanda quel genre de mutation avait pu engendrer cela avant de se concentrer sur les autres personnes de la photo. Un homme la tenait par une épaule, il semblait plus l'empêcher de s'effondrer que réellement l'enlacer tandis qu'une femme aux cheveux roses souriait à l'objectif. Bien d'autres photographies trônaient, mais Spencer n'avait pas le temps de toutes les examiner. Quelques dessins d'enfant attirèrent son attention, des bonhommes bâtons avec des baguettes magiques, l'un d'eux désignait même Harry comme un animal à bois : un cerf peut-être ? Les dessins d'enfants sont très approximatifs vous le concevrez sans doute.

Le reste de l'appartement criait la chaleur et la convivialité, une quantité de coussin indécente s'entassait sur le canapé, le tapis au couleur chaude allait de paire avec les meubles anciens et noirs brillant.

— Je suis prête ! lança Hermione.

Elle était très belle, Spencer voulait lui dire, il n'en trouva pas la force et ravala les mots dans sa gorge. Hermione était euphorique lorsqu'il la guida jusqu'au restaurant en lui proposant son bras.

Un gentleman ! hurla son cerveau. Tu as trouvé un putain de gentleman, intelligent et craquant, sans compter qu'il ne pue pas de la bouche, si tu te dégonfles je te tue ! hurla-t-il encore.

Depuis combien de temps Spencer avait-il réservé leur table ? Elle l'ignorait mais Hermione savait de source sûre, grâce à sa mémoire fantastique, que ce restaurant était l'un des meilleurs de Quantico.

— Et bien Monsieur, vous avez de belle manière, le remercia-t-elle lorsqu'il lui tient sa chaise.

— J'essaie Madame, j'essaie, sourit-il. Comment as-tu trouvé ta première journée au BAU ? J'ignorais que tu postulais, je croyais que tes recherches te prenaient assez de temps.

— Crois-moi j'ai assez de temps pour travailler en dehors des heures indécentes du bureau, sourit Hermione. Et bien nous avons des collègues formidables, même si JJ semble se méfier de moi et que j'ai sentit le regard interrogateur de Rossi sur ma nuque toute la journée.

— C'est parce qu'ils ne te connaissent pas encore.

— Mais me connais-tu Spencer ?

— Je ne pense pas, pas suffisamment à mon goût, confia le garçon mal à l'aise. À ce propos j'ai peut-être fais une liste de question…

— Et bien je te propose un nouveau jeu, pas de questions intellectuelles aujourd'hui mais des questions sur nous. Qu'en dis-tu ?

Spencer but son apéritif tout en dévisageant ouvertement sa camarade, elle était très belle dans sa robe et il n'osait pas l'admettre à voix haute. Il voyait ses cicatrices, celle sur ses bras, l'horrible marque de torture sur son avant bras et même s'il se demandait la signification des mots « sang-de-bourbe », il comprenait aisément que son précédent travail ne devait pas être facile.

Capitaine et Ministre adjointe du MI5 hein ? Tout le FBI connaissait le MI5 comme la société de renseignement anglaise secrète dont personne ne parlait jamais, elle intervenait dans des affaires… Secrète. À ce que l'on racontait chacune de leur mission relevait du « mystique ». La plus part de ses agents vivaient reclus ou n'avait pas ou peu de famille.

L'homme maudit un instant la personne ayant fait tant de mal à la jeune femme, celui qui lui fit la cicatrice qu'il vit le premier jour longeant ses clavicules pour atteindre son décolleté, celui ayant gravé des mots sur elle.

— Alors ? demanda-t-elle patiente, Spencer ne l'avait même pas entendu parler tellement absorbé qu'il était.

— Excuse moi, je me disais juste que… tu es très belle ce soir, baragouina-t-il rapidement.

La femme rougit avant de reprendre.

— Tu es très beau également dans ton costume… bref. Je te demandais quel est ta couleur préféré ?

— Le bleu, comme… commença-t-il.

— 27% de la population, termina Hermione.

Ils n'avaient pas besoin de parler pour savoir cela, ils se sourirent l'un à l'autre heureux de pouvoir se comprendre.

— La mienne est le rouge, même si j'admets avoir un petit faible pour le lila.

Spencer nota cette information dans un coin de sa tête et admit que la nouvelle question lui appartenait.

— Je ne te l'ai jamais demandé et Derek me tannait pour savoir, quel âge as-tu ?

— C'est osé de demander cela à une femme Monsieur le gentleman, répondit-elle espiègle.

— Je ne forcerais jamais Madame à répondre, se dédouana le docteur.

— J'ai vingt-cinq ans. Oh Spencer ne t'enfuis pas en courant s'il te plaît, je sais que je suis plus jeune que toi et que je fais bien plus, supplia Hermione.

Elle était si jeune ! Si jeune, si marquée, Spencer se demandait comment cela pouvait-il être possible. Jamais l'idée de s'en aller sans se retourner ne lui traversa l'esprit, et pourtant c'est à quoi la jeune femme pensait lorsqu'elle vit sa bouche s'ouvrir en imitation parfaite d'un poisson rouge. Il resta sous le choc assez longtemps, réfléchissant sans trop y penser, jusqu'à ce qu'elle se lève brusquement. Hermione ne pleurait pas mais une lueur dans ses yeux brillaient de déception.

— D'accord, c'est pas grave je vais y aller. Merci pour cette soirée…

Spencer mit cinq seconde de plus avant de comprendre ce qu'il se passait, durant ces cinq petites secondes Hermione avait attrapé son manteau et commençait à sortir du restaurant. Heureusement la grande taille de l'homme lui permit de la rattraper plus vite qu'elle ne marchait. En trois enjambées seulement il la saisit par le bras, brisant tout foutu principe et ignorant sa phobie des microbes, pour la ramener contre lui.

— Je suis désolé, j'aurais dû réagir plus tôt. Ne part pas s'il te plaît. C'est un chiffre, cinq ans ce n'est rien, la rassura-t-il.

D'un coup tétanisé, le profileur sentit les bras de la jeune femme s'enrouler derrière son dos. De sa vie Spencer n'avait jamais eu de contact aussi intime avec quelqu'un, si ce n'est sa mère. L'odeur exotique du shampooing de son amie lui monta rapidement aux narines, ses cheveux bouclés étaient si volumineux qu'ils lui chatouillaient le menton, apaisé l'ombre d'un instant l'homme profita du contact et immobilisa ses bras dans le dos d'Hermione. Il les sentit immédiatement : les cicatrices, mais aucun son ne sortit de ses lèvres. Elle jouait le tout pour le tout, elle s'était attendue à un rejet fulgurant devant son corps meurtrit, or Spencer avait l'intention tout opposé.

De son côté, Hermione manqua de le mettre à terre lorsqu'il l'attrapa. Elle fut plus que surprise lorsqu'il l'attira contre lui pour la rassurer, de là où elle était elle pouvait entendre son cœur battre à travers son costume, à moins que ça ne soit le sien qui joue des siennes ? Les battements forts et réguliers, battaient sourdement et la détendirent immédiatement. Pour tout dire elle aurait pu s'endormir dans ses bras en étant certaine que la chaleur et la sécurité qu'elle trouvait là anéantirait ses cauchemars. Hermione se rappela pourtant où elle se trouvait et maudit son public, les longs doigts de Spencer formaient de petit cercle dans son dos. C'était assez naturel pour quelqu'un n'y connaissant rien en relation social.

— Nous devrions retourner à table, murmura-t-il brisant leur bulle.

— C'est exactement ce à quoi je pensais, l'informa Hermione.

Ils se détachèrent à regret, gardant un contact minimum, Spencer gardait en otage la main de la jeune femme et ne comptait pas la lâcher à moins qu'elle ne lui demande. L'entré arriva, suivit par le dîner puis par le dessert. Hermione tenta de se lever pour « aller au toilette » ce qui depuis leur trois cafés et 10 parties d'échecs le docteur avait assimilé en « aller payer discrètement ».

— Non, c'est pour moi aujourd'hui.

— Spencer ce resto est l'un des plus chers de la ville, je peux je t'assure…

— Je sais que tu le peux, en moins d'une journée tu as trouvée un appartement viable dans une zone éloignée du centre ville sans pour autant en être excentrée, le métro se trouve juste en dessous de ton immeuble. Si je me souviens bien ton salon devait faire approximativement une trentaine de m², la cuisine ouverte derrière fait 15m² et quatre portes menaient sûrement à 3 chambres et une salle de bain ou 2 chambre et 2 salle de bain en sachant que tu as installé ton bureau contre la fenêtre du salon. Autant de critère, en une journée sans même avoir besoin de débloquer des fonds… Tu es probablement plus fortuné que l'ensemble de l'équipe réunis mais cela ne m'empêchera pas de t'inviter ce soir.

À la fin de sa tirade, Hermione sourit face au raisonnement et à l'affection perceptible dans la voix de son interlocuteur. Le serveur leur apporta l'addition, Spencer la saisit d'autorité, il s'était même débrouillé pour que les menus arrivent sans prix pour ne pas inquiéter la demoiselle.

— Où as-tu étudié ? lui demanda-t-il sur le chemin du retour.

— À Londres jusqu'à mes onze ans, dans le public au début puis dans une école privée. Mes parents adoptifs les Granger, en avait assez du harcèlement impunis que je subissais alors ils m'ont fait changé d'établissement mais c'était presque pire. Heureusement l'été avant mes douze ans j'ai reçu une invitation à rejoindre un collège élitiste secret où seuls les meilleurs des meilleurs étaient recrutés. De mon année je crois qu'une vingtaine de personne sans parents affilié à l'école avait été sélectionné, pour le reste ce n'était que de l'affiliation et des traditions. Crabb et Goyle n'avait rien de la crème de l'élite, je doute même que l'un d'eux ai jamais appris à lire.

Ce n'était pas comique, les sourcils froncés Hermione se replongea dans ses souvenirs pour déterminer si oui ou non l'un des deux gardes du corps de Drago pouvait lire. Spencer la laissa continuer sachant son récit incomplet.

— Je crois que Crabb savait mais pas Goyle. Il a quitté l'école en sixième années. Puis j'ai redoublé ma septième année à cause des évènements étranges survenant en Grande-Bretagne.

— Les terroristes fous qui ont fait sautés un pont ? Ils ont fais pas mal de ravage et ont détruis plusieurs quartiers n'est-ce pas ?

— Et des familles, des classes entières d'étudiants, des amis,… songea tout haut Hermione. Bref, après ça j'ai intégré le ministère et le MI5, seul des gens sortant de mon école peuvent prétendre y entrer. Le ministre était un ami à moi, nous avons combattu contre le groupe de terroriste ensemble. J'ai grimpé les échelons un à un, combattus les manges-mo… terroristes jusqu'à ce que la moindre parcelle de ces enflures se retrouvent de l'autre côté des barreaux ou refroidis, je suis devenue adjointe du ministre à vingt-deux ans. À côté je suivais mes cours à Oxford, de l'autre j'élevais Teddy avec Harry, et je m'essayais dans une aventure hasardeuse avec Ronald.

Son ton se fit plus sec et haineux à la fin, cette histoire devait avoir mal finit, songea le docteur.

— Qui-est-ce ? Tu ne l'as jamais cité auparavant, remarqua Spencer en garant la voiture.

— Mon ex-meilleur ami, mon ex tout court. Il ne voulait pas coucher avec moi, il voulait attendre le mariage disait-il mais maintenant je sais que mon corps tout entier le dégoutait. S'il n'avait pu garder que mon visage peut-être l'aurait-il fait, mais encore j'ai un doute. Je l'ai trouvé au lit avec son ex-petite amie dont la peau parfaite n'avait été qu'éraflé et non défiguré seulement parce que j'ai attiré son ennemi sur moi, lui apprit Hermione.

Ils restèrent un moment dans le silence, Spencer assimilant ce qu'il venait d'apprendre et Hermione se demandant si elle n'en avait pas trop dit.

— Ton école formait des soldats, déclara l'homme à ses côtés.

— Elle formait des enfants à une existence calme et sereine bien qu'un peu… magique dirons-nous, notre école était un très ancien château. Je suis devenue soldat car les terroristes sortaient de Poudlard et s'en prenait à des gens comme moi : né sans affiliation. Il nous appelait les sang-impure, les sang-de-bourbe. Ceux ayant un parent moldus, donc qui ne connaissait même pas l'existence de l'école, et d'un parent d'élite étaient des sang-mêlé. Quant aux autres provenant de longues lignés de parents d'élite, c'étaient les sang-purs.

— Une guerre de race telle la secondaire mondiale, déduisit Spencer.

— Celle-ci n'a pas fait autant de mort que la seconde guerre mais elle a au moins eu le mérite de secouer le MI5 et toute la hiérarchie qui s'y trouvait, sourit Hermione.

Timidement, la main du profileur trouva la sienne et la serra. Le froid commençait à s'insinuer dans la voiture malgré les portières fermées.

— Et tu es partie.

— Et je suis partie, acquiesça Hermione. J'étais constamment sous le stress, je ne dormais plus, je comptais mes heures de sommeil d'une semaine sur les doigts d'une seule main. Je me suis battue pour ce pays pendant treize ans et tout ce qu'il m'a rendu en échange c'est des cicatrices, un peu d'argent pour compenser les dommages et des vagues de racismes. Quand le racisme s'est arrêté, le sexisme a commencé. J'en avais assez de devoir justifier ma présence au bureau tout les matins. J'ai préféré les envoyer se faire foutre. Kings a du faire une drôle de têtes en voyant ma lettre de démission sur son bureau, songea Hermione.

Les deux « amis » sortirent de la voiture, aucuns d'eux n'avaient envie que la soirée s'arrête là alors Hermione proposa à Spencer de monter pour continuer à discuter.

— Et toi tes années d'école ? le questionna-t-elle.

— J'ai vécut à Las Vegas durant mon enfance, ma mère était… est une schizophrène paranoïde. Mon père nous a laissé quand j'avais cinq ans, il n'était plus capable de gérer ma mère. J'ai eu mon bac à l'âge de douze ans, j'étais le plus jeune, le plus méprisé aussi tu t'en doutes.

— Le harcèlement est le quotidien des petits génies, soupira sombrement Hermione en déposant ses chaussures dans l'entrée.

Elle les avait enlevé pour monter les escaliers, la chaleur de son appartement lui sembla la bien venue et rapidement la jeune femme s'installa sous l'un de ses nombreux plaids sur le canapé incitant Spencer à en faire de même.

— Je suis allé à l'université et même si l'intimidation c'est calmé, il y avait toujours des idiots pour me faire remarquer que j'étais différent d'eux. Je n'arrivais pas à me fondre dans la masse, je levai sans cesse la main pour corriger les professeurs, j'ai bien faillis me faire virer deux fois à cause de ça. Puis j'ai intégrer le BAU à 22 ans, et j'ai trouvé ma deuxième famille.

Sans s'en être rendu compte, les deux amis s'étaient rapprochés et ils se tenaient à présent l'un contre l'autre. Hermione trouvait cela fou, elle ne supportait pas les contacts physiques avec les étrangers, assumait à peine ceux de George ou d'Angélina qu'elle connaissait depuis l'enfance, mais se liait avec plaisir à Spencer.

— Ta mère est schizophrène alors ? demanda Hermione.

— Oui.

— Désolé j'ai mal formulé ma question, cela devait sonner comme : y-a-t-il d'autre cas dans ta famille ?

— Non.

— Faible disposition génétique, présente mais faible, annonça-t-elle d'un ton académique.

— Je sais. C'est tout de même effrayant, j'ai… j'ai toujours voulu des enfants et je ne veux pas qu'ils aient à vivre avec un père complètement fou incapable de discerner la réalité de l'illusion.

Hermione ramena ses genoux contre elle et posa sa tête sur l'épaule de Spencer, s'il fut étonné de son geste il ne le dit pas à voix haute et se contenta de la regarder surpris.

— Cette simple pensée me fait dire que tu pourrais être un très bon père. Remus aussi aurait dû être un bon père, il l'a été pendant un petit mois juste avant qu'il ne meurt avec Dora.

— Les parents de Teddy ?

Spencer sentit la jeune femme hocher la tête doucement, regardant les fausses flammes de la cheminée.

— Quel est ta plus grande peur Spencer ? demanda soudain la jeune femme.

— Je pense que c'est de perdre mon équipe sur le terrain sans rien pouvoir faire pour les sauver. Je suis moi-même le parrain d'Henry, le fils de JJ. Elle travaille beaucoup moins c'est derniers temps, elle m'a confié vouloir arrêter au BAU, c'est trop dangereux et elle veut voir son fils grandir ce que je comprends. Qu'est-ce qui peut bien t'effrayer Hermione ? Je t'ai vu relevé la tête face à nos agents les plus intimidants aujourd'hui.

— De tuer ma famille, répondit-elle simplement.

Tuer et non pas perdre. Un choix de mots intéressant, nota Spencer.

Il commençait à se faire tard, vraiment tard, les paupières devenaient lourdes et les corps s'affaissaient de plus en plus sur le canapé.

— Je devrais sans doute y aller, affirma-t-il.

— Il est minuit, nargua Hermione. Reste, la deuxième chambre est là pour ça.

— Tu es sûre ?

— As-tu l'intention de m'attaquer dans mon sommeil ? rétorqua-t-elle.

Face à l'évidente réponse négative, Hermione s'étira, partit dans sa chambre et appela Spencer. Il trouva la salle de bain fonctionnel, la jeune femme lui avait donné des affaires à George Weasley qu'elle gardait toujours dans un sac prêt à partir.

Cette femme était prête à faire la guerre, se dit Spencer sous le jet de la douche.

Il ne mit pas longtemps à sortir, pudique il tira sur le t-shirt trop grand et suivit la brune jusque la chambre d'ami.

— Fais comme chez toi, lui dit-elle. Si tu as besoin je suis à côté.

Spencer plia soigneusement ses vêtements et se faufila sous les draps, il fixa le plafond longtemps assez pour entendre l'eau de la douche s'écouler puis s'arrêter, Hermione dut faire un tour au salon car il entendit ses petits pieds traverser la pièce mais il ne sut jamais si elle avait regagné sa chambre. Endormis depuis quelques heures, l'homme se réveilla après un énième cauchemar, ils en faisaient tous, certains plus que d'autre. Incapable de se rendormir, il décida de se lever, il était à peine quatre heures et les rayons du soleil d'octobre tapait timidement sur le canapé du salon. Hermione y dormait, la partie basse du canapé sortit pour faire comme un lit, elle s'était roulée en boule dans un coin serrant aussi fort qu'elle le pouvait un coussin dans ses bras.

Elle peina beaucoup le profileur, elle gémissait de douleur dans son sommeil, donnant des coups parfois ou suppliant. Hermione avait été torturé et plusieurs fois, cela Reid en avait la certitude. Incertain devant ce qu'il devait ou ne devait pas faire, l'homme se retrouva à souhaiter que son Morgan intérieure ressorte et lui montre le chemin. Il sût alors exactement ce qu'il pouvait faire. Allant attraper quelques oreillers et couvertures qui gisaient loin du canapé, Spencer plaça le tout sur le canapé lit et s'y glissa dans l'intention de réveiller Hermione. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle se colle instinctivement contre lui et le prenne pour son pauvre coussin tout froissé.

La panique s'insinua dans ses cellules, que devait-il faire ? Devait-il essayer de la réveiller ? Se soustraire à la poigne de fer ? Faire comme si de rien était et se rendormir ?

Au diable, songea l'homme, je peux servir de coussin pour une nuit.

Il se rendormit donc là, après avoir passé plusieurs couvertures au-dessus de leurs corps.

Le lendemain matin, la surprise cueilli Hermione. Les cauchemars s'étaient dissipés durant la nuit, et elle avait chaud, agréablement chaud. Deux mains couvraient son dos, deux bras la maintenaient contre une surface dure, un torse… Un torse ? Hermione ouvrit les yeux pour se découvrir sur le canapé, dans les bras de son « ami », pouvaient-ils vraiment s'appeler ainsi après cette nuit ensemble ? Spencer dormait paisiblement, sa poitrine se soulevait à intervalle régulier, il avait fermé les volets avant de sombrer pas un seul raie de lumière n'indiquait l'heure à la jeune femme. Le plus délicatement possible, elle sortit sa main de sous la couverture et murmura :

— Tempus.

14 heures 18… Hermione se prépara à se rendormir avant que…

— 14 heure 18, pesta-t-elle.

Elle se rappela à l'ordre juste avant d'hurler dans les oreilles de son collègue, ils étaient terriblement en retard et pour un deuxième jour de boulot cela sonnait mauvais. Hermione appela son téléphone d'un coup de baguette, la pauvre avait été délaissée sous le coussin froissé. Elle vit trois appels manqués et les deux messages d'Aaron.

— Où es-tu ? Nous devions parler avant l'arriver des autres, disait le premier message.

— Jour d'essai validé, tu commences demain à 8 heures. Reid à son jour de congé, reposez-vous bientoutles deux, indiquait le second.

Hermione s'affala alors à nouveau, jeta son téléphone et décida qu'il était temps pour elle de regagner les heures du sommeil qu'elle avait perdu ces treize dernières années…

Bonjour, bonsoir, bon week-end ! Le chapitre vous a-t-il plu ? N'hésitez pas à laisser un commentaire. Prenez soin de vous, bisous.

Ericaly.