- Ils sont où ?

- Ta modestie et ton bon sens, Potter ? Parce qu'ils ont vraiment existé ? Demande plutôt à Norbert Dragonneau. C'est lui le spécialiste des créatures mythiques.

Sa répartie arracha quelques rires à l'assistance, au grand déplaisir du Gryffondor.

- Silence ! J'aurais dû me douter que tu serais dans le coup, Servilus. Entre Mangemorts on se serre les coudes !

Le serpentard s'appliqua à toiser son interlocuteur avec indifférence. En réalité, seule l'occlumencie l'empêchait de flancher. Comme aux pires moment de sa scolarité, il se retrouvait seul face aux Maraudeurs entourés de spectateurs. Seul point positif, les quatre voyous ne l'avaient pas encore attaqué. Peut-être parce que lui aussi avait sorti sa baguette ? À moins que le binoclard ne veuille avant tout s'en prendre à deux enfants même pas encore répartis ?

- J'ignorais que les Mangemorts recrutaient des sorciers de onze ans ?

« Toto et sa bande sont capables de tout. » Et il persistait à utiliser ce surnom ridicule. Sans surprise, la nouvelle vedette du monde sorcier s'avérait un adolescent aussi immature que dépourvu de bon sens. « C'est fini le bon temps pour toi et les autres serpentards, on va vous virer de Poudlard ! »

- On ne doit pas avoir la même définition du bon temps, mais tu soulèves un point intéressant. Puisque Merlin était un serpentard, tu veux aussi supprimer l'ordre de Merlin ? Ou bien dans ton immense bonté, tu daignerais accepter qu'on le rebaptise « ordre de Potter » ?

- Tu te crois drôle ? Tu vas me dire où sont les deux autres et après, tu vas dégager !

- Tu as au moins raison sur une chose. Plutôt que de contempler ta salle caboche, je préférerais être ailleurs. Je ne dirais pas non à un feu de bois sur une plage de méditerranée.

Il vit avec satisfaction Lupin se mettre à rougir, tout en fixant obstinément le sol. Le loup-garou aurait indiscutablement préféré se trouver ailleurs. Ses belles résolutions de samedi soir n'auraient pas tenu bien longtemps.

- T'as qu'à te barrer, dans ce cas, mais d'abord, je veux savoir où sont les mangemorts.

- N'ayant pas choisi de suivre les cours de divination, je me trouve dans l'incapacité de te répondre. Et de toute façon, même si je le savais pourquoi je te le dirai ?

- Crache le morceau !

- Ou sinon quoi ? Vous allez m'attaquer ? À quatre contre un, comme d'habitude ? Comme gryffondor courageux, tu te poses un peu là.

Sa dernière réplique lui valut des huées de la foule. Elle avait vite changé d'avis. Malgré son comportement détestable, le binoclard conservait visiblement une image flatteuse pour beaucoup de monde. C'était à désespérer de la société sorcière. Malgré ces sombres pensées, il tressaillit quand il crut apercevoir l'éclat d'une chevelure rousse. Lily allait venir l'aider !

Si elle était là, il devait faire bonne figure. Bravache, il rassembla ses souvenirs de l'été.

- En fait, quatre contre un, ça me convient bien. Seuls sont les indomptés !

L'évocation du western vu chez les Arès, rendit Lupin cramoisi, mais ce fut le seul effet visible de son appel. Au bout de quelques instants de silence, Potter se mit à ricaner.

- Non, mais tu te prends pour qui ? T'es pas un indompté Servilus, t'es un pauvre type. Et c'est pour ça que tu es tout seul. Qui voudrait aider un minable comme toi ?

- Pourquoi pas une minable comme moi ?

Severus sursauta comme les autres, quand Victoire annula sa désillusion. Qu'est-ce qu'elle faisait là, après tout le mal qu'il s'était donné pour la mettre à l'abri ? Elle était en sueur, visiblement essoufflée. Elle avait dû courir pour arriver ici. Si on ajoutait à ça la magie dépensée depuis l'arrivée du train, elle allait constituer un poids mort.

Heureusement, les Maraudeurs ne semblaient pas s'en rendre compte. Pettigrew et Black la fixaient avec perplexité, le loup-garou, irradiait la honte, tandis que Potter aussi sûr de lui les apostrophait. « Eh bien dis donc, t'as pas perdu ton temps pendant les vacances. Vous avez vu les gars ? Servilus s'est trouvé une petite copine ! »

En entendant une énormité pareille, le serpentard vit rouge, furieux à l'idée qu'on le croie capable de ce genre de pensées tordues. Déjà, il sentait la formule d'un maléfice danser sur ses lèvres, quand une voix extrêmement calme le sortit de sa transe. « Severus est le type le plus brillant, le plus courageux et le plus formidable que j'ai jamais rencontré, mais tu t'es trompé d'adjectif. » Il ne comprit pourquoi elle s'interrompait, qu'en sentant une petite main se poser sur son épaule. « On ne sort pas ensemble, c'est mon meilleur ami. Tu t'attaques à lui, tu t'attaques à moi. »

On pouvait compter sur les poufsouffles pour balancer des déclarations dégoulinantes de bons sentiments. Il se jura néanmoins que le premier qui oserait s'en prendre à elle le regretterait amèrement. À coup de sortilèges, à coup de magie noire, à coup de poings s'il le fallait, il lui ferait mordre la poussière.

On ne touche pas à Vicky.

« Servilus t'a bien retourné la tête. » Le binoclard croyait la faire changer d'avis en l'insultant ? Toujours aussi bouché. « Tu devrais réfléchir un peu avant qu'il t'arrive des bricoles. »

- Je reste. C'est notre histoire. Ensemble pour la victoire.

- Tant pis pour toi.

- Rien ne nous arrêtera, notre amitié triomphera.

- Un serpent et un blaireau face à quatre lions. Belle équipe !

- En Afrique, il y a une espèce de blaireaux qui fait reculer les lions. Tu veux que je te montre ?

- On est pas en Afrique !

- Que voilà une remarque judicieuse Potter. Et puisque on en parle, j'en profite pour t'apprendre que les lions n'ont rien à faire en Angleterre. Quand est-ce que tu pars en voyage ?

- Ta gueule, Servilus !

Si le gryffondor laissait voir sa vraie nature de malotru, bizarrement il se contentait d'éructer des menaces grossières, sans même que ses complices surenchérissent. Discrètement, le serpentard jeta un coup d'œil au reste de la bande. Pettigrew ricanait, mais se tenait en retrait, en partie caché par les autres. Lupin paraissait changé en statue. Et si Black le dévisageait avec méfiance, pour une raison incompréhensible il ne semblait pas décidé à ouvrir les hostilités.

Dans ces conditions, l'arrivée de Victoire ne constituait peut-être pas la catastrophe tant redoutée. Vu ses progrès en duel, pendant l'été, si un combat s'engageait ou si Black essayait à nouveau de l'entraîner dans une alcôve, elle risquait de donner du fil à retordre à son assaillant. Surtout si elle combinait magie et boxe.

En ce qui le concernait, confiant dans sa rapidité, il se faisait fort de neutraliser Pettigrew en un éclair et d'affronter le binoclard dans la foulée. À condition toutefois que Lupin ne s'en mêle pas. Le loup-garou n'oserait sans doute pas attaquer ses compagnons de l'été, mais il essaierait sûrement de protéger les délinquants qu'il appelait ses amis. Si on trouvait un moyen de le faire renoncer, la bataille s'avérait envisageable.

Potter devait confusément le ressentir, puisqu'il essayait d'effrayer Victoire.

- Je vous préviens si vous dégagez pas, on va vous faire votre fête, bande de crétins.

Il n'aurait pas dû parler autant. Non seulement il ne ferait pas changer d'avis Victoire, mais elle reprenait son souffle au fil des minutes s'écoulaient plus. Il fallait gagner du temps.

- Tu penses que c'est la saint-Crétin ? Que non, pauvre gredin. Par Merlin je n'ai pas d'avidité pour la renommée et peu importe ce qu'on dit de moi, mais si c'est une faute de se sentir poussé par la curiosité, de vouloir s'instruire, d'étudier la magie à Poudlard, je suis le plus coupable des vivants.

En reconnaissant les emprunts à Shakespeare, Lupin devint carrément écarlate. Le monologue sur l'honneur qu'i agir avec dignité devait résonner douloureusement à ses oreilles. À ce rythme-là, le loup-garou risquait bien de finir par quitter les lieux. Cela augmenterait leurs chances à condition que l'inspiration ne fasse pas défaut à Severus.

« Tu dis que ce jour est la saint-Crétin ? Sache que quand ceux qui sont là aujourd'hui auront tout oublié, ils se souviendront encore de ce jour. » Victoire avait compris ce qu'il faisait ? En tout cas, elle suivait le mouvement. « Ils apprendront cette histoire à leurs enfants. Et jamais la saint-Crétin ne reviendra sans qu'on se rappelle de nous ! »

Tandis que le loup-garou, abattu, rangeait sa baguette, le serpentard vit avec certitude des reflets auburn, à quelques mètres de lui. Quelqu'un se déplaçait dans la foule. Cette fois pas de doute, Lily était là ! Enflammé, il s'écria : « Oui, à jamais on se souviendra de nous les crétins. De notre petite bande de fripouilles, de forbans fraternels ! Car je le vous le dis à tous, celui… ou celle qui à ce moment me rejoindrait, prêt à se battre. Celui-là, ceux-là… » Traversant les rangs, Viviane et Regulus vinrent se placer à leurs côtés. « Ceux-là sont mes sœurs et frères d'armes ! »

Même s'il s'était trompé sur la présence de Lily, en cet instant il se sentait de taille à affronter une bande de Mangemorts menés par Voldemort lui-même !

Ils se trouvaient maintenant à parité. Vu le niveau lamentable de Pettigrew et le manque de combativité de Lupin, le rapport de force s'était même inversé. Fallait-il ouvrir les hostilités ? Il réalisa qu'il connaissait déjà la réponse. Depuis l'été il voyait les choses sous un jour différent. Désormais, il avait d'autres priorités que ce genre de petits affrontements puérils.

- Qu'est-ce que vous faites là ? De quoi vous vous mêlez ?

- Tu vois Potter, d'abord Régulus et moi, on a commencé par croiser Rusard accompagné de deux élèves. Ils nous ont raconté une histoire vraiment bizarre. Ensuite, on s'est demandés qui beuglait. Franchement, tu hurlais tellement fort, qu'on devait t'entendre jusqu'à Pré-au-Lard. Quand on a vu ce qui se passait, on s'est dit qu'on allait équilibrer les choses. Quatre contre quatre, c'est plus équitable, non ?

- Les serpentards montrent leur vraie nature. Tous des sbires de Toto.

- Dis Viv', tu crois qu'il le fait exprès, ou bien il a vraiment pas remarqué que je suis Poufsouffle ?

- Je crois surtout qu'il devrait aller voir un oculiste.

- On s'en cogne de ton blason. Tu viens d'une famille de serpentards, on sait ce que ça signifie !

- Ce n'est pas très gentil pour mon frère, ce que tu viens de dire.

Regulus s'exprimait aussi calmement que Victoire et ses paroles résonnaient tout autant. Pris à partie, le bellâtre se décida à intervenir, visiblement mal à l'aise.

- Reg, c'est pas une bonne idée de te mêler de cette histoire. Tu devrais…

« Je ne lâche pas mes amis. » Celle-là, Severus ne l'avait pas vue venir. Le jeune aristocrate venait d'officialiser son rapprochement avec un groupe au statut discutable. Viviane et Victoire pouvaient passer pour des sangs-purs, mais il n'en allait pas de même pour lui. Fallait-il voir là l'influence de la petite poufsouffle ? « Maintenant, je n'ai pas particulièrement envie de me battre avec qui que ce soit. Toi et moi, on pourrait montrer l'exemple aux autres, ranger nos baguettes et en rester là. Qu'est-ce que tu en dis ? » Une proposition diplomatique aussi habile que raisonnable. Il se pouvait que chez lui aussi les conversations avec Tom aient laissé une trace.

« Bien essayé, mais Sirius n'est pas un lâche. Nous les gryffondors, on est courageux. » De toute évidence, Potter confondait bravoure et agressivité. « Lui, il sauve l'honneur des Black, les Arès ne peuvent pas en dire autant ! »

- Adams-Arès.

- Quoi ?

- Vicky et moi avons fait effectuer un petit changement dans nos dossiers scolaires, pendant les vacances. Désormais, on porte aussi le nom de famille de notre mère. Et avant que tu l'insultes en la traitant de mangemort, sache qu'elle est née modlue.

Un brouhaha parcourut la foule et Severus lui-même dut occluder pour ne rien laisser paraître. Viviane venait pour la première fois d'assumer ses origines. Sa sœur avait eu raison de le dissuader de révéler l'information, l'année dernière.

Ce nouveau statut risquait de lui valoir de nouveaux problèmes chez les serpentards, mais dans l'immédiat, l'information qui pouvait faire basculer l'assistance.

« Toto, c'est son père qui était moldu, ça vous fait un point commun. » Enfin, cela pouvait marcher si le binoclard ne s'en mêlait pas. « Les laquais veulent ressembler à leur maître. Vous n'êtes que ses quatre valets. »

- Je ne m'attarderai par sur le fait que c'est toi qui nous juges en fonction de nos parents, mais j'apprécierais que tu changes de ton quand tu parles de Victoire. Je suis un peu vieux jeu, je n'aime pas qu'on manque de respect à ma petite amie.

Ces paroles provoquèrent une nouvelle rumeur surprise dans l'assemblée, tandis que Potter et Pettigrew paraissaient désarçonnés, contrairement à Lupin et plus curieusement à Sirius. Qu'est-ce qu'il savait ? Qu'est-ce que Regulus lui avait raconté cet été ?

- Reg a raison, on devrait en rester là. Vous ne trouvez pas que ça serait dommage que…

- Toi la poufsouffle, tu ferais mieux de la fermer. On discute entre grandes personnes, là.

Pourquoi, Pettigrew s'en prenait-il à elle ? Comme s'il cherchait à lui aussi à les provoquer. Si on voulait éviter que ça dégénère, il fallait agir.

- Jolis préjugés ! Donc d'un côté on a quatre machos gryffondors et racistes et de l'autre un groupe de poufsoufles et de serpentards. On se demande bien de quel côté se situe la tolérance…

- Tu as raison Severus. Ils nous voient comme quatre valets, alors que nous sommes un brelan de serpents avec un blaireau comme atout.

- Ou encore deux paires. Une d'étudiantes et une autre d'étudiants.

Victoire rentrait à nouveau dans son jeu, suivi par Viviane. Autant continuer sur cette voie.

- Je dirais même qu'on a trop la classe pour qu'on nous traite de valets. Nous sommes des as. Le carré d'as de Poudlard !

Sa dernière trouvaille sembla remporter un certain succès, à en juger par le murmure approbateur qui s'éleva de l'assistance, au grand déplaisir de Potter.

- Silence ! Tu te crois malin Servilus avec tes formules de magie noire ?

- En fait il s'agit de poker, un jeu de cartes moldu. Ça n'est pas la peine que je te rappelle de quoi il s'agit, n'est-ce pas ? Quelqu'un d'aussi progressiste et éclairé que toi connaît sûrement les ce genre de chose sur le bout des doigts… Le cas échéant, tu peux toujours demander à un de tes amis. Lupin par exemple. Tu t'y connais en poker Remus ?

- Lui parle pas comme ça !

- C'est quoi le problème ? Tu ne veux pas que je l'appelle par son prénom ?

- La ferme ! Sinon …

- Sinon quoi ? Tu vas me mettre une retenue ? Ah non, j'oubliais, tu n'es plus préfet.

- C'est pas en retenue que tu devrais aller, mais en prison ! Ta place est à Azkaban !

- Qui donc devrait aller à Azkaban ?

Cette fois encore, Severus sursauta comme tout le monde. Alastor Maugrey venait de surgir au milieu d'eux. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Pourquoi personne ne l'avait remarqué ? Il s'était désillusionné ?

On reconnaissait surtout l'auror à sa carrure. Il ne s'était pas sorti sans séquelles de l'attaque du ministère. Son visage arborait tellement de cicatrices qu'on peinait désormais à en distinguer les traits. Deux balafres particulièrement profondes partaient du coin de la bouche pour zigzager sur ses joues. L'une d'entre elles frôlait même un de ses yeux, avant de se perdre dans ses cheveux.

Malgré sa nouvelle apparence, ou peut-être à cause d'elle, il restait toujours aussi intimidant. Même les Maraudeurs semblaient impressionnés.

- Il va falloir qu'un responsable m'explique pourquoi vous traînez dehors, alors qu'on vous attend pour manger.

- On fait un peu de ménage. On ne peut pas prendre le risque que parmi les élèves…

- Potter, j'ai dit que je voulais des explications fournies par un responsable. En l'occurrence, un des préfets. Lupin, Arès ! C'est quoi ce bazar ?

- Vous n'allez quand même pas écouter une serpentarde ?!

- Potter, tu te tais. C'est mon dernier avertissement.

Les évènements prenaient une tournure singulière. Le vieil auror ne semblait pas partager l'adoration générale pour le binoclard. Avec un tout petit peu de chance, la situation pouvait se calmer.

« Tout à l'heure, Regulus et moi avons rencontré le concierge, qui accompagnait des élèves de première année. » Viviane devait penser comme lui, puisqu'elle prenait l'initiative. « Ils nous ont raconté une histoire édifiante. Il semblerait que certains étudiants ici présents se soient octroyés le droit de décider qui pouvait entrer à Poudlard. »

- Elle raconte n'importe quoi ! Et de toute façon, quand on a un père mangemort…

Le gryffondor s'interrompit au beau milieu de sa phrase. Ses lèvres avaient beau remuer, aucun son ne sortait de sa bouche, tandis que l'adulte rangeait sa baguette. Il était rapide, presque autant que Dumbledore.

- Je t'avais prévenu Potter, et je n'aime pas me répéter. Lupin, j'ai écouté Arès, maintenant c'est ton tour ! Qu'est-ce que tu as à dire ?

Apostrophé, le loup-garou de rouge qu'il était, devint livide. Il se lança dans des explications embarrassées sur des différences d'appréciation morale et sur le besoin de sécurité à l'école. Même lui ne semblait pas convaincu par ses propres arguments. Severus commençait à trouver le spectacle divertissant, mais l'adulte ne partageait visiblement pas son opinion.

« C'est clair comme de la poudre du Pérou ton baratin. Il se trouve que moi aussi, j'ai croisé Rusard. » Il s'interrompit pour se tourner vers la foule. « Vous croyez que les aurors qui patrouillaient dans la gare faisaient du tourisme ? Les mesures de sécurité ont été renforcées depuis l'été ! Avant de vous laisser revenir, j'ai regardé vos dossiers. Tous vos dossiers ! Si vous êtes ici, c'est avec ma permission. Qui y trouve à redire ? »

Un silence de plomb pesait sur l'assemblée. Même Potter ne semblait plus aussi sûr de lui. Se trouver ainsi réduit au silence devait constituer une première pour lui.

- Personne ? Vraiment ? Alors assez perdu de temps ! En rang par deux, direction la grande salle.

C'est fou comme des ordres sans équivoques, aboyés avec autorité pouvaient faire obtempérer jusqu'aux plus obtus des gryffondors.

Quelques instants plus tard, assis entre Viviane et Regulus, Severus assistait à la répartition des nouveaux élèves. Pour une fois, il suivit la cérémonie avec intérêt. Il apprit à cette occasion le nom des deux nouveaux arrivants à l'origine de toute cette pagaille.

Babette Sterbis rejoignit Victoire chez les Poufsouffles, tandis que Yann, son frère, se retrouva à Serpentard. Le choixpeau avait bien jugé. La loyauté des blaireaux les pousserait à protéger la petite fille, tandis que son double statut de sang pur et de fils de Mangemort assureraient au petit garçon sa place chez les serpents.

La soirée aurait pu rester sur cette note positive, si, à la fin du repas, Dumbledore ne s'était pas levé pour prendre la parole. Contrairement à la soirée de juin, il arborait un air guilleret, tandis que ses yeux pétillaient plus que jamais. Il devait se sentir très content de lui. Sorti sans encombre du traquenard de Tom grâce à l'attaque du ministère, son influence sur le gouvernement ne connaissait sûrement plus de limite.

Le vieux sorcier entama d'ailleurs son discours par un long développement sur le danger que représentait Lod Voldemort pour le monde magique. Severus commençait à se dire qu'il s'en tiendrait à ce monologue d'autosatisfaction, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas.

- Je crois que plusieurs d'entre vous ont croisé tout à l'heure mon vieil ami Alastor Maugrey. Il s'agit d'une figure familière pour beaucoup, puisqu'il était venu passer sa convalescence parmi nous. Vous devez vous demander pourquoi il se trouve à nouveau à table avec nous ce soir. Hélas, il semble que la malchance le poursuive, puisque, après un malencontreux séjour à l'infirmerie, il s'est retrouvé au cœur de tragiques évènements cet été. Vous savez sans doute que seule une chance miraculeuse lui a permis d'en réchapper. À quelque chose, malheur est bon, puisque ces circonstances extraordinaires l'ont amené à jeter un nouveau regard sur l'existence, et à se mettre en congé de ses fonctions d'auror. Il se cherchait un défi à relever, or, par une heureuse coïncidence, le professeur Mc Gonagall m'a fait part de son souhait de se consacrer pleinement à la métamorphose. En conséquence, j'ai le plaisir de vous présenter le nouveau professeur de défense contre les forces du mal, ainsi que le nouveau directeur de la maison de Gryffondor.

Un silence stupéfait s'abattit sur la salle à la fin de ces paroles.


Bon, ben: non je n'ai pas disparu pour Poudlard, j'ai juste eu une grosse panne d'inspiration. Je suis de retour, mais mon rythme va sans doute être assez lent. Je pense quand même parvenir à mettre en ligne un, voire deux chapitres supplémentaires cette année. J'ai toujours mon plan et je sais où vont mes personnages (à moins que ce ne soit Tom qui les y emmène :p)
Ce qui a ravivé ma flamme, c'est ... l'IA générative! On peut aussi s'en servir pour créer des images, ce qui m'a amené à changer en début d'année, les photos présentes sur ma page. De fil en aiguille, ou plutôt de prompts en dessins, l'envie d'écrire est revenue. J'envisage même d'ouvrir un compte sur AO3 pour y poster quelques illustrations de chapitres (qu'il me faut en moyenne une heure pour générer :'( )