Stiles eut mal lorsqu'il reprit ses esprits quelques heures plus tard. La douleur s'était réveillée, comme ses angoisses. Bouger tout à l'heure avait été une erreur et son corps le lui faisait sentir. Il l'avait trop utilisé, même sans le faire directement. En soi, son choix d'utiliser sa télékinésie était une bonne chose, elle avait limité les dégâts. Et pourtant, c'était déjà trop. Il avait pris cher, c'était sûr et le fait qu'il soit en vie tenait un peu du miracle.
Il fallait donc qu'il se repose, on le lui avait conseillé. Pour autant, est-ce qu'il allait vraiment faire cela ? Deaton aurait peut-être dû se rappeler que, sous couverture ou non, Stiles restait égal à lui-même et respecter une consigne, c'était impossible pour lui. C'était particulièrement vrai concernant la situation actuelle. Depuis son agression, Stiles savait qu'il vivait dans l'urgence. Il devait fuir et le temps jouait contre lui, dans tous les sens du terme. Il devait s'en aller, retrouver son père et partir loin d'ici, de la meute, de Beacon Hills. Partir, c'était les protéger. Il savait que son secret avait commencé à voler en éclat, il avait accepté de prendre ce risque lorsque Derek s'était fait attaquer par ce Tp-Psi à l'hôpital. Honnêtement, Stiles avait honte d'avoir cédé, après toutes ces années passées à rester caché, à tout faire pour ne pas se faire remarquer. Par sa faute, son père était probablement plus en danger que lui. Mais l'hyperactif avait réagi à l'instinct. Toutes les fois où il n'avait rien fait, c'était parce qu'il savait au plus profond de lui que ses amis s'en sortiraient, parce que leurs adversaires étaient à leur portée. Derek n'aurait rien pu faire contre ce télépathe, pas sans bouclier. Un peu plus et il aurait fini le crâne défoncé, le cerveau sortant par tous les trous. Et Stiles n'avait pas réfléchi un instant, pour lui ça ne devait absolument pas arriver.
Sauf que son geste avait des conséquences et il le savait. Il avait sans doute déjà malencontreusement attiré l'attention de son espèce sur la meute. C'était pour cette raison qu'il devait fuir, s'en aller au plus vite. Il était hors de question que l'un d'entre eux s'interpose à nouveau pour l'aider. Derek avait payé cher son sauvetage. Même s'il s'était retrouvé à terre et qu'il avait été à deux doigts de mourir, son intervention avait donné à Stiles le temps dont il avait besoin pour se réveiller et utiliser son énergie pour réussir à se lever et à frapper. Ce temps-là avait été précieux et bien utilisé. Derek avait sauvé Stiles, Stiles avait sauvé Derek.
En fait, Stiles ne pouvait pas partir comme ça. Les dommages neurologiques chez le lycanthrope étaient certains, s'en aller maintenant, ce n'était pas bien. Il le fallait, bien sûr, mais fuir sans l'aider… Non, Stiles ne le pouvait pas. Il devait réparer les blessures de Derek. Enfin pas lui directement, disons… Qu'il devait vraiment trouver un M-Psi. Passer directement par le PsiNet serait trop dangereux, déjà qu'il n'était pas un modèle de discrétion sur le réseau mental de son espèce… Stiles n'était pas dupe. Les boucliers sur le fameux réseau n'étaient pas entièrement siens. Son père avait très récemment mêlé son énergie à la sienne, sans doute parce que ses défenses n'étaient pas assez fortes, ni opaques.
Stiles tilta. Son père avait sans doute encore quelques contacts, des gens qui pourraient l'aider à soigner Derek. En tentant un appel télépathique, l'hyperactif pesta intérieurement. Bien sûr, son père était dans le bunker, la télépathie ne marchait pas à l'intérieur. Il allait encore falloir qu'il se lève et soit actif, de sorte à pouvoir aller lui téléphoner. C'était une mauvaise idée et il en était conscient. Impossible de faire autrement, aucune autre idée ne lui venait à l'esprit.
Stiles dut retenir bon nombre de cris de douleur, tant celle-ci était forte. La télékinésie, c'était bien, une fois qu'il n'était plus allongé. Se redresser fut une torture, tant son corps le tiraillait de part en part. Bien sûr, il se donna un coup de pouce en s'aidant de son pouvoir, mais l'essentiel de sa force, il la tira de ses bras. Son ventre et son flanc lui donnaient l'impression qu'on le lacérait de part en part, mais il fit de son mieux pour passer outre, chose assez difficile au vu de son état. Il devait faire abstraction, se lever et descendre, encore. Ce n'était pas pour lui, mais pour Derek, pour celui qui lui avait sauvé la vie. Il lui devait bien ça.
- Allez Stiles… Articula-t-il pour s'encourager.
Sa voix était faible et rauque, c'était une voix qu'on ne lui connaissait pas. Là, Stiles n'essayait pas de sauver quoi que ce soit, même pas les apparences. Il était dans un état de faiblesse certain, pire que précédemment. La douleur était à peine supportable, à tel point que ses pensées convergeaient presque toutes vers elle. Il tremblait et des gouttes de sueur perlaient sur son visage blême. Et encore, il n'avait pas laissé beaucoup de temps à son psychisme pour recharger ses batteries. Sans doute ne maintiendrait-il pas sa télékinésie très longtemps.
Stiles n'eut même pas besoin de se poser la question de combien de temps il pourrait utiliser cette partie de son pouvoir. Ses bras lâchèrent alors qu'il avait presque réussi à se redresser au bon niveau. Stiles retomba alors brusquement sur le matelas et rien que ce fait lui coupa le souffle un instant. La douleur déferla, encore. Par vagues. Toujours plus forte. Ses traits se crispèrent plus qu'ils ne l'étaient déjà, ses yeux se fermèrent avec force. Son souffle se fit erratique, les battements de son cœur partirent en vrille. Il avait tellement mal que c'était à peine s'il avait senti quelque chose se décrocher au niveau de son poignet. Il fallait qu'il fasse quelque chose, cette douleur devait cesser. Elle prenait toute la place, effaçait chaque pensée sur son passage. Sans même s'en rendre compte, il gémit en serrant fort les draps qui formèrent de très nombreux plis sous ses doigts crispés au possible.
Si Stiles avait été un peu plus conscient de ce qui l'entourait, s'il n'était pas aveuglé par la souffrance physique qui le clouait au matelas, sans doute se serait-il ordonné de se taire. De ne pas gémir, ne surtout pas faire de bruit. Il ne fallait pas alerter les membres de la meute présents à l'étage du dessous. Mais Stiles avait trop mal pour se soucier de tout ça. Il n'avait rien pour stopper le torrent dévastateur qui le faisait trembler et geindre pitoyablement. Ses blessures étaient sérieuses et la longue intervention qui l'avait sauvée, trop récente. Il devrait être sous morphine à l'heure qu'il était. Or, la poche à laquelle on l'avait à nouveau reliée lors de son évanouissement était vide. La douleur reprenait ses droits, gagnait du terrain à une vitesse folle. Elle était en train de cramer ses dernières réserves d'énergie, ses dernières forces. Si ça continuait, il allait…
Les gémissements de Stiles cessèrent brusquement alors même que son souffle se coupait. Cette sensation d'aspiration, couplée à une sérénité grandissante... Il la reconnaissait, elle était loin de lui être inconnue. C'était…
- Calme-toi Stiles, ça va aller.
Scott ?
- On est là, tu ne devrais plus avoir mal.
Derek ?
Stiles haleta quelques secondes, avant de prendre une très longue inspiration salvatrice. La douleur n'était plus là. C'était brusque et inattendu, mais appréciable. Pour autant, son corps ne s'en était pas encore remis. Des spasmes nerveux le secouèrent un instant alors même qu'il ne s'en rendait pas compte. C'était sur les deux voix connues qu'il se concentrait. Celle, chaleureuse et rassurante de son meilleur ami mais également celle, rocailleuse et réconfortante de Derek. Le cœur de Stiles rata un battement et lui rappela son sentiment d'urgence. Il devait émerger de son état de transition actuel qui l'empêchait de faire quoi que ce soit.
Sauf de parler.
- Un M, murmura-t-il, il faut un M… Pour… Derek…
C'était tout ce qu'il pouvait faire, tout ce qu'il voulait faire. Il savait que son père leur avait appris des choses, il l'avait prévenu dans son sommeil, juste avant de retourner s'enfermer dans le bunker pour passer cet appel en visioconférence. Stiles n'était pas vraiment d'accord avec l'idée, mais Noah avait refusé de changer d'avis. Selon lui, la meute devait savoir. Elle était peut-être désormais déjà au cœur du danger. Alors, Stiles faisait ce qu'il pouvait. Si le shérif les avait informés sur les classifications, il avait dû leur parler des M-Psis. Sans doute les avait-il seulement évoqués. L'hyperactif espéra que c'était suffisant, qu'ils comprendraient. Il fallait soigner Derek au plus vite. Cette situation avait beau ne pas être la pire qu'il aurait pu connaître, néanmoins, il y avait mieux en termes de confort. Et puis le loup ne méritait pas ça, vraiment.
- Calme-toi, Stiles, on verra plus tard, le rassura la voix chaleureuse de Scott.
- N-non… Gémit l'hyperactif.
Sa protestation était une supplique. En fait, Stiles ne s'en rendait pas compte, mais son état était pire qu'il le pensait. En vérité, il continuait de trembler de tous ses membres, son torse se soulevait à une vitesse toujours un peu trop rapide. A cela on pouvait ajouter ces gouttes de sueur froide qui s'écoulaient de ses temps et de son front et ces larmes amères, quoi que peu nombreuses, qui coulaient sur ses joues si pâles. Stiles faisait clairement peine à voir.
Il aurait bien aimé ouvrir les yeux et leur montrer par son regard qu'il fallait qu'ils l'écoutent, mais c'était peine perdue. D'une part parce qu'il ne portait pas ses lentilles mais également parce qu'il en était incapable actuellement. Ses forces étaient aléatoires, peut-être… Minimes. Ses pouvoirs ne manquaient pas de présence, ils étaient bel et bien là, tapis dans l'ombre, bouillonnant au fond de lui : il lui fallait juste être un minimum en forme physiquement pour pouvoir les activer comme il se doit tout en gardant le contrôle. Dans le cas actuel, mieux valait ne pas chercher à les réactiver. Quand il avait essayé de se redresser, ça allait. Là, s'il tentait à nouveau le diable, sans doute se passerait-il quelque chose de mauvais.
- Non, il faut… Maintenant…
C'était fou comme il avait du mal à articuler ces quelques mots si simples. Chaque parole était un effort qui paraissait insurmontable. Respirer était difficile mais il semblait ne pas s'en rendre compte.
- Stiles, je vais bien. Ça peut attendre. On est là et on te prend ta douleur, alors rendors-toi.
La voix de Derek n'était pas particulièrement douce, mais elle fit un bien fou à l'adolescent, dont la respiration et le rythme cardiaque semblèrent se calmer un peu. Cependant, ce n'était pas assez pour l'obliger à se relâcher. Stiles n'était pas près de se rendormir. S'il avait bien un objectif en tête, c'était de trouver un M-Psi pour Derek et il ne se laisserait pas aller tant qu'il n'en aurait pas contacté un.
- Non… Articula-t-il encore. Aidez… Aidez-moi à me redresser…
- Non Stiles, tu vas rester allongé et on s'occupera de ça plus tard, lui répondit doucement Scott.
Alors, l'hyperactif tenta une autre approche qui tenait un peu du bluff, sans réellement l'être :
- Un M… Ca pourrait me guérir aussi…
Tant qu'à faire, autant en profiter, si les prix du M-Psi le lui permettaient.
Et même si Stiles n'avait pas l'odorat d'un loup, il pouvait deviner les émotions de Scott et Derek grâce à ses dons empathiques. C'était dans sa nature, c'était facile de lire ce qu'ils ressentaient. De la préoccupation, de la tristesse mais par-dessus tout, du doute. C'était léger mais assez présent pour que Stiles puisse l'exploiter. Alors, même si parler était difficile, il continua, tout en gardant toujours les yeux fermés :
- Un M, ça guérit tout, ça… Ca s'occupe autant du corps que du cerveau… Si j'en trouve un, je… Moi et Derek, on pourra être soignés rapidement et… Sans garder de séquelles. Mais pour ça, faut… Faut pas attendre…
Et Stiles reprit son souffle comme il le put.
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C'était bien plus simple de respirer et parler en s'aidant un peu. Oui, Stiles se donnait un coup de pouce grâce à sa télékinésie. Pour cela, il ne pouvait que remercier Derek et Scott qui l'avaient aidé à se redresser – c'était le plus important – et lui prenaient régulièrement sa douleur pour éviter qu'il ne s'effondre à cause de sa souffrance aigue qu'il ne pouvait empêcher. C'est ainsi se retrouva à l'étage du dessous, entouré par ceux qui étaient toujours là, Deaton y compris. Le vétérinaire sembla profondément ennuyé par la présence de Stiles et ses yeux noirs si pénétrants.
- Stiles, je ne pense pas que… Commença-t-il.
- On a essayé de le dissuader, mais il a avancé un argument de taille, le coupa Scott, l'air désespéré.
Et même s'il était inquiet, ce n'était pas lui qui le montrait le plus : Derek ne quittait pas Stiles des yeux et semblait sur le qui-vive, prêt à le rattraper au moindre signe de faiblesse. Parce qu'il marchait, encore et ses gestes avaient beau être brouillons et imprécis, il tenait. Sans la douleur, ça allait et c'était sans doute pour cette raison que Scott ne lâchait pas son poignet, prenant sa souffrance avant même qu'elle n'arrive. Ainsi, il avait l'esprit plus occupé par la douleur de son ami que par le fait de l'obliger à se reposer. Peut-être également que le voir aussi stable sur ses jambes l'aidait à se rassurer.
Derek, lui, n'était pas aussi serein. Il se souvenait de la faiblesse de Stiles qui gémissait de douleur dans le lit et qui avait tant de mal à parler qu'il s'était demandé s'il ne valait mieux pas demander à Deaton de monter ou même, appeler Melissa McCall. L'état de l'adolescent était si préoccupant quelques minutes plus tôt qu'il peinait à croire qu'il puisse marcher de cette façon sans risquer de tomber. Il n'oubliait pas l'horreur qu'il avait vue, en trouvant Stiles dans les bras de son père, la veille. Ses blessures étaient importantes et particulièrement récentes, impossible de passer outre.
C'est là que les quelques révélations faites par Noah Stilinski et Alan Deaton commencèrent à prendre du sens. Stiles ne marchait pas naturellement, il s'aidait. Dans le lit, il avait été incapable de se redresser, incapable de faire quoi que ce soit d'important. Là, il se tenait droit et ne se plaignait pas, gardant un air quasiment complètement impassible. Il avançait et ses mouvements imprécis sautèrent seulement maintenant aux yeux de Derek.
- Il faut contacter mon père… Il nous faut un M, lâcha Stiles de but en blanc. Pour soigner Derek… Et moi aussi.
Les yeux de Lydia s'écarquillèrent alors qu'elle reconnut l'un des termes dont le shérif et Deaton avaient parlé. Jackson ne dit rien mais il regardait Stiles avec colère et… Incompréhension, comme s'il attendait les preuves avec empressement mais qu'une fois celles-ci devant lui, il refusait leur existence.
- Je vais voir ce que je peux faire, mais… Il faut que tu te recouches, lui dit le vétérinaire en s'approchant de lui. Tu en demandes trop à ton corps… Et à ta tête.
Le regard de l'émissaire était sans équivoque. Il était inquiet et parfaitement conscient des risques que Stiles prenait.
- Ca ira, je peux tenir un peu. Tout à l'heure, c'était… Juste un moment de faiblesse.
- Même si tu peux tenir, je suis de son avis, intervint Scott, les veines toujours noircies.
Stiles aurait pu soupirer. S'il n'était pas blessé et s'il ne réduisait pas au maximum mouvements et paroles, il l'aurait fait en prenant cette moue boudeuse qui faisait toujours rire ses amis. Mais il ne le fit pas. Il resta de marbre, insensible… En apparence. Pour les loups son odeur était saturée d'émotions : il y avait de tout, tellement qu'il était extrêmement difficile d'en dissocier quelques-unes. Même si Stiles semblait calme et posé, son cerveau tournait à plein régime, voire plus que d'ordinaire.
- Peut-être que ça serait le bon moment pour discuter de ce que ton paternel nous a dit, tu penses pas ? Le provoqua Jackson d'un ton railleur.
C'est à peine si Stiles tourna la tête vers lui. Pour lui, il n'y avait pas de bon moment, puisque ça n'aurait jamais dû arriver. D'une part, jamais il n'aurait dû se retrouver à deux doigts de mourir dans cette ruelle, d'autre part, jamais la meute n'aurait dû savoir ce qu'il était réellement. Si Noah avait jugé la meute digne de confiance, soit. Néanmoins, Stiles n'était pas très content qu'il leur ait révélé des choses, non pas parce qu'il n'avait pas confiance en eux : simplement, l'ignorance garantit la sécurité. Maintenant que Derek l'avait sauvé et qu'ils étaient au courant de sa nature, les choses risquaient fortement de se compliquer. Tant qu'il serait là, dans ce loft, la meute serait en danger.
Sans répondre à la provocation, Stiles s'assit doucement sur le canapé, entraînant Scott, qui ne voulait pas le lâcher, à sa suite. L'ignorance dont l'hyperactif fit preuve à son égard fit grogner Jackson. Lydia le rabroua d'une tape derrière la tête tandis que Deaton s'affairait à envoyer des messages au shérif Stilinski. Liam se ratatina à côté de Scott et Peter, dans son coin, regarda Stiles avec intérêt. Derek prit appui contre le mur à côté des canapés et croisa ses bras sur son torse sans quitter l'adolescent des yeux non plus. Le loup en lui était toujours prêt à agir, son instinct lui disant que le mystère qu'était Stiles pouvait s'effondrer à tout moment et le pire, c'est qu'il n'était pas si loin de la vérité.
- Ton père connaît peut-être quelqu'un, finit par lâcher Deaton un peu plus tard.
- Bien, il faut faire venir cette personne au plus vite, dit Stiles de ce ton étrange, partiellement monotone.
Ne vous y trompez pas : l'hyperactif était toujours très faible, simplement, il faisait tout pour ne pas le montrer. Il n'attendait qu'une chose : que ce foutu Psi passe le pas de la porte du loft et les soigne tous les deux.
- Ton père tient d'abord à vérifier ses antécédents, l'interrompit le vétérinaire. Il veut aussi s'assurer qu'on peut lui faire confiance. Il m'a chargé de te dire qu'il va falloir attendre quelques jours pour le voir.
Le cœur de Stiles rata plusieurs battements à la suite et son odeur se teinta d'anxiété et de stress. Il n'y croyait pas. Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas attendre ces quelques jours, il en avait besoin tout de suite. Si Derek pouvait attendre un peu, lui non. Bien sûr, Stiles aimerait que le loup soit guéri le plus tôt possible mais il comprenait bien qu'un peu de retard ne changerait rien à sa vie. En patientant de la sorte, Stiles risquait, dans son cas, d'être dans de beaux draps. Il devait être en capacité de se défendre à n'importe quel moment et autant dire que c'était loin d'être le cas actuellement. Son corps devait suivre le rythme de ses capacité psychiques et pour ça, il fallait que ses blessures aillent mieux.
- Je n'attendrai pas.
Le ton de Stiles était sans appel, n'appelait pas à la rébellion. Il était décidé et ça se sentait. Malgré tout, cette opposition en surprit plus d'un, même Jackson, qui la ferma de manière préventive pour ne pas s'en reprendre une de la part de Lydia. Stiles avait l'air un peu plus en forme : l'urgence semblait lui donner des ailes.
- Tu n'as pas le choix, Stiles, fit Deaton.
- Vous n'avez pas compris, je ne peux pas attendre, rétorqua le jeune homme en serrant les dents, preuve de son irritation.
- Je suis désolé Stiles, c'est tout ce que ton père peut faire.
Assez brusquement, l'hyperactif dégagea son poignet de la main de Scott et se leva.
- Qu'est-ce que tu fais ? S'alarma Scott en se levant à son tour.
Tout le monde se tendit et l'angoisse voleta dans toute la pièce à tel point que Stiles dut se retenir pour ne pas l'aspirer.
- Derek peut attendre pour le moment, il ne perdra rien de plus… Moi, je dois être fonctionnel à n'importe quel moment. Si le M ne peut pas se déplacer tout de suite, je dois régler ce souci moi-même.
- Qu'est-ce que tu entends par là ? S'enquit Lydia, l'air inquiète.
Deaton, de son côté, semblait voir compris, puisqu'il secouait lentement la tête de gauche à droite, les sourcils légèrement froncés et le regard préoccupé.
Mais Stiles ne s'embarrassa pas d'une réponse. Une partie des étoiles blanches dans son regard disparut et il se détourna tellement vite que personne n'eut le temps de l'empêcher de monter les escaliers. Son geste était trop brusque et inattendu. Sa rapidité et son agilité tout sauf naturelles figèrent tout le monde sur place.
La seconde d'après, on entendit un verrou s'enclencher.
Stiles ne pouvait définitivement pas attendre.
