Disclaimer : House of the Dragon est l'oeuvre de George R R Martin et de Ryan Condal.

Résumé : Non, Alicent n'avait pas l'air divine : elle était, en cet instant, l'incarnation parfaite de la Mère, miséricordieuse et douce.

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu (28/50) + 30 avril 2003 - Emily Carey + Cancer : Catherine de Médicis : écrire sur une reine ou sur une italienne + Quatre aspects du... pouvoir d'un auteur : 1/4 : Et si : Écrire une fic avec le défi Et si et son contraire ou sur un personnage qui a des regrets

Douce Mère

-Baissez votre arme, Ser.

Criston l'observa. Dans la brume du soir, la reine Alicent, entourée par un halo causé par la lumière de la lune, avait l'air d'une apparition divine. Il n'osait pas soutenir son regard : il en était indigne. Il avait un peu plus souillé la cape blanche sur ses épaules. D'abord le foutre, désormais le sang, lors d'un mariage royal, en tuant un innocent sous le coup de la colère.

-Je ne peux pas, ma reine... Je me suis déshonoré par deux fois. Je suis indigne de fouler le sol sur lequel vous marchez. J'ai déshonoré mon nom, ma cape, seule ma mort saura laver l'affront que je leur ai fait.

La jeune femme s'approcha pourtant, ne craignant pas que la boue se salisse l'ourlet de sa robe. Elle posa la main sur son épaule.

-Que s'est-il passé, Ser?

-Ma reine, mes excuses...

-Je veux les entendre.

Peu à peu, sa langue se délia : Joffrey Lonbec qui avait découvert son secret, qui lui avait tenu des propos iniques et ignobles, cet espèce de chantage... Voir la princesse se marier était déjà difficile, lui qui lui avait proposé de partir avec lui, de l'épouser, afin de ne pas les traîner tous les deux dans l'opprobre. Les railleries de Rhaenyra lui étaient revenues en tête et hélas, quand bien même le chevalier avait eu tort de lui tenir ce discours, il était un innocent qu'il avait frappé jusqu'à ce que mort s'en suive. Sa rage avait pris le dessus, ce qui était incompatible avec ses fonctions. Il avait souillé le château par sa colère, ses voeux s'effritaient...

-Nous sommes tous humains, Ser. Dit Alicent

-Votre Grâce...

-Vous repentez-vous, Ser?

-De toute mon âme...

-Alors, sachez que je vous pardonne. Je vous pardonne pour avoir succombé aux charmes de Rhaenyra. Je vous pardonne pour Joffrey Lonbec. Nul doute qu'il serait en vie s'il avait tenu sa langue.

-Je l'ai tué et il était innocent...

Elle lui sourit avec douceur.

-Il vous faisait du chantage. Seul un véritable mécréant se réjouirait de son crime. Je vous pardonne, Ser Criston. Et je demanderai au roi un pardon pour vous. Je lui dirai que vous avez défendu l'honneur de sa fille.

-Cela serait mentir...

-Pas tellement. Joffrey vous a dit qu'il savait qu'elle avait eu un amant. Cette information seule est véridique et peut ternir sa réputation.

Elle lui tendit la main.

-Ser. Baissez votre arme.

-Je dois payer mes fautes.

-Alors servez-moi.

Il écarquilla les yeux.

-Servez-moi fidèlement, Ser Criston. Soyez mon épée, mon bouclier, mon défendeur et celui de mes enfants. Cela ne fait-il pas aussi partie des voeux d'un chevalier? De protéger les plus fragiles? Me servir, c'est servir la famille royale un peu plus.

Une larme roula le long de la joue du dornien.

-Je vous pardonne bien sincèrement. Et je tais les secrets de mes amis.

Non, Alicent n'avait pas l'air divine : elle était, en cet instant, l'incarnation parfaite de la Mère, miséricordieuse et douce. Il sanglota comme un enfant, elle lui laissa quelques instants avant de sentir sa main dans sa paume.

Tout le monde avait le droit à une seconde chance.

FIN