Bloody Voldy
Auteur : Lady Zalia
Type : Post-Poudlard. Premier chapitre en mode cracfick humour / partie de jambes en l'air sur le thème d'Halloween. Second chapitre gros ANGST et troisième et quatrième chapitre Action. Le chapitre 1 peut se lire seul si vous n'aimez pas les histoires sérieuses. L'histoire fera 4 chapitres au total et se terminera par un happy-end (si si !).
Rating M pour vulgarités excessives, scènes de cul explicites et mindfuck du personnage principal. Pairing [Harry/Voldemort].
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent évidemment pas. Et je plaide coupable pour le scénario de ce chapitre aussi subtil qu'une tractopelle alimenté à la nitro.
Chapitre 1
Harry se réveilla sur le plafond blanc de sa chambre. Il tata précautionneusement la place à côté de lui et grimaça en sentant une forme chaude à ses côtés.
"Fuck pensa-t-il, et il tenta de réinvoquer sa mémoire depuis les brumes de son cerveau. Quel était son nom déjà ? Josh ? Jeff ? Jay ?
L'homme semblait encore dormir, cependant il allait bien devoir le réveiller car il fallait qu'il aille bosser.
Il soupira longuement et sortit sa baguette magique de sous son oreiller. Il était devenu plutôt doué pour la dissimuler à ses amants moldus, mais la veille, celui-ci avait bien failli la trouver en cherchant du lubrifiant.
Il invoqua une bulle de silence autour du lit et commença à chercher ses vêtements avant de se diriger vers la salle de bain. L'homme était très doué avec sa bouche et avait un corps à se damner, mais c'était aussi un insatiable bavard et le Gryffondor n'avait pas très envie de le supporter avant son premier café.
Il prit une douche brûlante, attacha ses cheveux en arrière d'un élastique bien serré et troqua ses lunettes contre ses lentilles de contact. Après une dernière touche de parfum, il mit la table de quelques coups de baguette magique tandis que le café coulait tranquillement et se décida à réveiller le moldu qui occupait encore son lit.
- Salut Jay ! Le café est prêt. Tu manges quelque chose le matin ?
L'autre homme, un grand brun à l'air prétentieux, fronça les sourcils et papillonna des yeux avant de se fixer sur son visage.
- Je ne prends rien. Et c'est Jim.
- Ah. Et bien… je pars au boulot dans 40 minutes donc je te laisse te lever tranquillement.
Il ignora le regard courroucé de l'homme et regagna la cuisine où la cafetière désormais pleine l'attendait sagement.
Après un dernier coup d'œil pour vérifier que son ancien amant ne pouvait le voir, Harry enchanta son couteau pour beurrer les tartines tout seul tandis qu'il commençait à boire son café. Il se sentait d'une flemme incommensurable aujourd'hui et il loua le fait d'être un sorcier.
Il aurait aimé avoir un compagnon sorcier de qui il n'aurait pas besoin de se cacher pour faire de la magie, mais tous les sorciers de Grande-Bretagne ne voyaient en lui que "Harry Potter le survivant" et il n'avait pas vraiment envie que son homosexualité fasse les choux gras de la Gazette pendant des mois. Et dire qu'on parlait encore de sa séparation avec Ginny alors que ça faisait plus d'un an maintenant…
Il en était à sa deuxième tasse lorsque Jim ressortit enfin du couloir, aussi séduisant que lorsqu'il l'avait rencontré la veille.
Il portait un complet presque entièrement noir, seule sa chemise blanche contrastant avec le reste de sa tenue. Ses cheveux étaient coiffés sans la moindre mèche de travers et sa peau pâle était dépourvue du moindre défaut.
Harry ne savait pas pourquoi il craquait autant pour ce type d'homme, cependant il ne pouvait pas s'en empêcher. Sans doute un psychologue aurait quelque chose à redire à ce sujet, mais toutes ses conquêtes étaient des hommes bruns à la peau pâle et avaient cet air autoritaire qui nourrissait ses fantasmes les plus inavouables.
D'ailleurs, le moldu dû lire le désir dans son regard, car il lui sourit et son regard tomba sur son entre-jambe.
- Et bien Harry, on dirait que tu n'en as pas eu assez, hier ?
- Je crains d'être insatiable à ce sujet. Peut-être qu'on pourrait se revoir ?
Jim saisit la tasse de café qui l'attendait pour en boire une gorgée, prenant manifestement le temps pour répondre.
- Pourquoi pas. Tu vas me donner ton numéro de téléphone et je te rappellerai.
Harry leva les yeux au ciel sans pouvoir s'en empêcher, tout désir disparu. L'autre homme le voyait déjà comme un plan cul qu'il pourrait convoquer à l'envie. Néanmoins il griffonna son numéro de portable sur le bloc de post-it accroché à son frigo avant de lui tendre la feuille.
- Voilà. Bon, je vais pas tarder à y aller…
Il avait presque envie de l'éjecter hors de son appartement pour passer quelques minutes tranquilles, cependant il se contint tandis que le moldu terminait son café.
- Tu bosses dans quoi ?
- La sécurité. Je suis… garde du corps.
Il ne pouvait guère lui dire qu'il était Auror, et au final, c'était moins louche que de lui dire qu'il était flic ou militaire.
- Je vois. Et tu es dans quelle boîte ?
- Euh… Ministère… Je suis employé par le ministère et je ne peux pas en parler. Secret défense. Maintenant, si tu veux bien te dépêcher.
L'autre le dévisagea de haut en bas, se demandant sans doute s'il disait la vérité, puis il vida sa tasse avant de saisir son manteau accroché dans l'entrée.
- Très bien. Je te remercie pour la nuit et le café. Je te rappellerai, Harry le garde du corps…
Le Survivant poussa un soupir de soulagement et ressortit sa baguette de sa poche arrière pour rassembler ses dernières affaires et emballer son repas du midi. Le sexe avait été agréable mais l'homme semblait être un connard imbu de sa personne. Il lui rappelait un peu Drago Malefoy dans sa manière de le jauger, comme s'il estimait constamment s'il valait la peine de lui parler.
Il repensa au blond. Il le croisait au moins une fois par mois au Ministère. Du fait de son jeune âge lorsqu'il avait pris la marque, le Serpentard avait échappé à Azkaban, cependant il devait justifier régulièrement de ses activités et revenus auprès d'un Auror chargé de son suivi. Merlin savait combien son ancien rival trouvait cela humiliant, mais c'était une satisfaction mesquine pour Harry de le voir obligé de s'adresser à lui avec autant de respect, chaque fois qu'il se présentait au Département de la Justice Magique.
Ragaillardi par cette pensé, il quitta son appartement quelques minutes plus tard pour transplaner jusqu'au Ministère.
À son arrivée, il salua son chef, Gawain Robards, ainsi que ses collègues avant de s'installer à son bureau et il grimaça face à l'amoncellement précaire de dossiers à traiter. Lorsqu'il s'était engagé parmi les Aurors, il s'était imaginé un quotidien trépidant à pourchasser tous les mages noirs de Grande-Bretagne, cependant la réalité était nettement moins excitante.
D'une part, la plupart des petits truands étaient persuadés qu'Harry Potter était un sorcier surpuissant et immortel, de ce fait ils se rendaient et imploraient sa pitié dès qu'il avait le malheur de sortir sa baguette.
Mais d'autre part, une bonne partie du métier d'Auror consistait à rédiger des dossiers décrivant précisément comment ils en étaient parvenus à la conclusion que quelqu'un était coupable. Et ça, c'était grâce à Hermione.
La jeune femme avait modernisé en profondeur le système juridique sorcier en s'inspirant de celui des moldus, pour éviter que des innocents soient condamnés par erreur. Sur le moment, Harry avait pensé à Sirius et avait chaudement encouragé cette nouvelle loi, cependant maintenant il le regrettait un peu…
Il prit le premier dossier de la pile et se saisit d'un parchemin neuf avec un soupir résigné. Au moins quand Ron et Neville bossaient avec lui, l'ambiance était un peu plus joyeuse. Ils pouvaient discuter entre eux, se raconter des blagues, se remémorer des moments de Poudlard… Mais Ron était parti travailler avec George à la boutique de farces-et-attrapes et Neville était devenu professeur de Botanique à Poudlard.
Il n'y avait plus que Hermione pour venir lui rendre visite, mais elle était en passe de gagner les prochaines élections pour devenir Ministre de la Magie, et elle croulait sous le travail.
Perdu dans son activité fastidieuse, Harry sourit néanmoins en pensant à la soirée à venir. Ce soir c'était Halloween et on était vendredi, ce qui signifiait non seulement qu'il allait pouvoir revoir tous ses amis mais qu'aussi boire autant qu'il le voulait, car il ne travaillait pas le lendemain.
Chaque 31 octobre, les Gryffondors de leur promotion avaient pour habitude de se retrouver dans une salle privatisée du Chaudron Baveur avec quelques invités pour fêter Halloween et il avait hâte d'y être. Il espérait que tout le monde pourrait être présent…
***/+/***
Harry slaloma entre les différents sorciers, le regard concentré sur la planche qu'il faisait léviter au-dessus de sa tête. Il était de tradition de commander des cocktail Boilermaker pour commencer la soirée et c'était à lui que revenait la lourde responsabilité de les transporter jusqu'à leur place. Heureusement il arriva jusqu'à la petite salle sans encombre et déposa avec soulagement les larges pintes de bière ainsi que les shooters de whisky au milieu de la table.
Hannah Abbot vint leur apporter plusieurs planches de saucissons et fromage et profita de sa venue pour embrasser Neville, sous les sifflements de quelques garçons avant de retourner au travail.
- Une chance que tu aies pu venir ! Devoir surveiller les couloirs du château le soir, ça doit être tellement pénible !
C'était Ron qui avait parlé. Il était venu avec George et avait annoncé sans grande surprise qu'Hermione avait trop de travail pour les rejoindre.
- Je me suis porté volontaire pour surveiller l'étude du samedi après-midi pour tout le mois de Novembre, mais je ne manquerai notre réunion pour rien au monde !
Il était en couple avec Hannah Abbot, qui était devenue propriétaire du Chaudron Baveur, cependant ils ne se voyaient que trop peu, et Harry se demandait comment ils pouvaient supporter une telle relation à distance. Il se tourna vers George qui coupait déjà le saucisson.
- Et toi, tu as pu venir sans tes enfants ?!
- J'ai la permission d'Angelina. Elle ne travaille pas ce soir donc elle peut les surveiller.
Ron mima un coup de fouet et George le frappa d'une taloche derrière la tête, provoquant des éclats de rire autour de la table. George avait épousé Angelina Johnson en 2000, avec qui il avait eu deux enfants. Padma et Parvati étaient, elles aussi, mariées, cependant elles étaient venues sans leurs maris respectifs, quant à Dean et Seamus, ils formaient un couple stable, années après années. En bref, tout le monde était casé et il ne restait plus que lui comme indécrottable célibataire…
Il enchaîna les verres les uns à la suite des autres tandis que les plus raisonnables d'entre eux rejoignaient leur demeure et vers une heure du matin, il ne restait plus que Dean, Seamus et Ron à table. Ils racontaient chacun à tour de rôle une histoire effrayante ou une anecdote à propos d'Halloween et c'était au tour de Dean de parler. Il se pencha vers la table avec des airs de conspirateur et leur fit signe de s'approcher, bien qu'ils soient seuls dans la pièce.
- Il existe une légende parmi les moldus, celle de Bloody Mary. On dit que c'est une sorcière cruelle qui voulait obtenir l'immortalité. Elle a assassiné de nombreuses jeunes femmes pour se baigner dans leur sang. Pour la punir, elle a été emmurée vivante, mais elle se serait réfugiée dans le monde du miroir pour s'échapper. Il paraît que si on prononce trois fois son nom devant un miroir pendant la nuit d'Halloween, elle revient dans le monde des vivants pour se venger !
Seamus frissonna violemment en se bouchant les oreilles et Ron s'esclaffa bruyamment.
- Encore un malade qui voulait devenir immortel. Ça te rappelle pas quelqu'un, Harry ? T'imagines si Tu-Sais-Qui pouvait réapparaître comme ça ?
L'Auror grogna.
- Pitié non, je l'ai vaincu une bonne fois pour toute et on en a bien suffisamment chié pour ça !
Dean hocha vigoureusement la tête.
- Il était vraiment trop laid ! Je crois que juste voir sa tête me ferait hurler de peur.
Aidé par l'alcool, Harry reconnut tout haut ce qu'il n'avait jamais osé dire devant personne.
- En vrai, quand il était jeune, il était plutôt canon…
- QUOI ?
Ses trois amis avaient réagi en même temps et Harry sursauta. Il ne pouvait pas vraiment parler des Horcruxes, et même Dean et Seamus n'avaient jamais appris ce qu'il s'était réellement passé dans la Chambre des Secrets.
- Heu, en 6e année, Dumbledore voulait que j'apprenne à le connaître pour mieux l'affronter et il m'a montré beaucoup de souvenirs dans sa Pensine. Quand il avait la vingtaine, franchement si je n'avais pas su qui c'était, j'aurais pas dit non…
Ron secoua la tête avec un air dégoûté mais le regard de Seamus brûlait de curiosité.
- Harry, il FAUT que tu nous montres ça ! Dis-moi que tu as une Pensine chez toi ?!
- Non. Mais Hermione en a une dans son bureau. Tu crois qu'elle voudrait bien nous la prêter, Ron ?
- Mec, je suis pas certain qu'elle te la prêtera pour une raison pareille. Sinon Dean, tu dessines super bien. Tu te sentirais pas capable de faire son portrait-robot ?
Le métis secoua la tête avec amusement.
- Pas avec autant d'alcool dans le sang. Je crois qu'on va devoir se contenter de notre imagination…
Les quatre amis continuèrent de discuter jusqu'à la fermeture du pub et Harry rentra chez lui à pied, incapable de transplaner. Heureusement qu'il habitait en plein cœur de Londres…
Durant le temps de trajet, il se sentit déchiré par plusieurs émotions. L'euphorie d'une part, après cette excellente soirée avec ses amis, mais une certaine mélancolie d'autre part. Alors que chacun d'entre eux avait une vie de famille, était casé avec un ou une épouse, parfois même des enfants, lui restait l'éternel célibataire, incapable de se trouver quelqu'un. Aux yeux de la grande majorité des sorciers britanniques, il restait le héros qui avait survécu à deux sortilèges de mort et avait battu Lord Voldemort en combat singulier. Soit ils se comportaient comme des groupies décérébrés, soit ils essayaient de profiter de son influence, de sa richesse ou de son aura pour obtenir des choses.
La solitude commençait à lui peser, et il aurait sans doute quitté le pays s'il n'avait eu son filleul Teddy Lupin, histoire de refaire sa vie à un endroit où il pourrait être un parfait inconnu…
De retour chez lui, il n'était pas beaucoup plus sobre malgré la marche en plein air et ses sombres pensées avaient même exacerbé sa soif d'alcool. Il prit la bouteille de Whisky Pur Feu qui traînait dans un de ses placards et s'installa à même le sol, face au grand miroir de l'entrée.
- Hey Voldemort ! Tu sais quoi ? Je te déteste ! Tu as pourri mon enfance, tu as pourri ma scolarité et même en mourant tu as pourri ma vie. Je resterai à jamais le Survivant ! À cause de ça je suis obligé de me taper des moldus égocentriques pour prendre mon pied, parce qu'aucun sorcier ne veut sortir avec Harry Potter ! À leurs yeux, je suis aussi monstrueux que toi, ils ne comprennent pas comment je peux être encore en vie, ils me jalousent pour mon soi-disant pouvoir… Ils ne savent pas par quoi j'ai dû traverser pour te vaincre. Mais toi tu le sais. Parce que j'ai été ton Horcruxe, tu me connais mieux que personne, tu es même le seul à me connaître aussi bien. Sale enflure !
D'un geste rageur, il projeta la bouteille contre le sol, explosant en dizaines d'éclats de verre et déversant son alcool sur le sol de l'appartement.
Harry lâcha un juron et avisa sa baguette restée sur le bar. D'un geste rendu approximatif par l'alcool, il poussa sur ses mains pour se relever avant de lâcher un cri de douleur. Un morceau de verre avait entaillé sa paume et le Gryffondor resta, quelques secondes, perplexe face à ce liquide rouge. Après quelques essais infructueux, il parvint finalement à se relever en s'appuyant sur le mur, maculant de sang le miroir au passage.
Sa baguette en main, il put tout nettoyer en un instant, cependant cela n'arrangea pas son état d'esprit pour autant.
Il se rassit par terre, désormais sans rien à boire, et fusilla son reflet du regard.
- Tout ça c'est de ta faute ! Je n'ai pas peur de toi et si je devais le refaire, je le ferais ! Voldemort, Voldemort, Voldemort !
Presque instantanément, les lumières de son appartement clignotèrent de manière stroboscopique, et un hurlement strident envahit la pièce, incitant le Survivant à fermer les yeux et à se couvrir les oreilles de ses mains. On aurait dit des griffes acérées passant sur un tableau noir ou des fourchettes crissant contre une assiette, c'était insupportable.
Finalement le bruit et le clignotement prirent fin et l'Auror prit conscience de deux choses : d'une, la température autour de lui avait brusquement chuté d'une dizaine de degrés, et de deux, il n'était plus seul.
Un… être se tenait juste à côté de lui, et Harry bondit en arrière pour s'en éloigner. Cependant, son corps n'avait pas miraculeusement purgé tout l'alcool qu'il contenait, et il dut rester assis, incapable de coordonner suffisamment ses membres pour se relever.
- Qu'est-ce que…
Il fronça les sourcils, essayant de faire disparaître la sensation de vertige qui l'avait envahi, lorsqu'une voix bien reconnaissable résonna juste au-dessus de lui.
- Harry Potter. Grâce à toi, enfin, je suis libre !
- Quoi ? Que ? Oh putain ! C'est impossible ! C'est un putain de cauchemar ! Tu es mort, je t'ai tué ! Et j'ai détruit jusqu'au dernier de tes putains d'Horcruxes !
Voldemort lui offrit un sourire orgueilleux et Harry prit alors conscience de son physique. Il était jeune. Plus jeune que lui, même. Peut-être la vingtaine tandis que lui en avait trente. Il était entièrement nu aussi, et contrairement à la dernière fois qu'il l'avait vu, il était beau. Aussi beau que lorsqu'il avait quitté Poudlard. Presque la même apparence que lorsqu'il était apparu dans la Chambre des Secrets. Un homme dans la force de l'âge, brun, aux yeux bordeaux et au physique dépourvu de la moindre imperfection.
Incapable de soutenir la vision de son ancienne / nouvelle Nemesis à poil au milieu de son salon, le Survivant détourna le regard sous les ricanements du mage noir.
- Ce que tu peux être vulgaire… Tu as détruit mes Horcruxes, oui. Mais tu ne m'as pas détruit moi. Du moins, pas tout à fait…
- Je suis vulgaire si je veux, et j'ai toutes les raisons de l'être quand je vois mon putain d'ennemi juré apparaître au beau milieu de mon appartement !
- Il ne faut t'en prendre qu'à toi. Tu as versé ton sang, tu as prononcé trois fois mon nom, d'autant plus en cette nuit de Samhain ! Ce que tu peux être stupide ! Et je t'ai en mon pouvoir à présent.
La perplexité du Gryffondor fit disparaître toute rationalité de son esprit.
- Sam-quoi ? Qu'est-ce que c'est que ce truc dont tu parles ! Et comment ça s'fait qu'tu sois chez moi, bordel !
Comme tout méchant persuadé qu'il tient son ennemi à sa merci, Voldemort consentit à lui expliquer son stratagème.
- Samhain ! La nuit où le voile qui sépare le monde physique de celui des esprits est le plus perméable ! Lorsque Dumbledore est arrivé près de toi, là où était entreposée la Pierre Philosophale, j'ai compris que Quirrel me serait désormais inutile. J'ai donc à nouveau fragmenté mon âme en tuant mon serviteur. Une partie s'est échappée, et l'autre a traversé le miroir de Rised pour se réfugier dans le monde des esprits. Je pensais que ce serait la manière la plus sûre pour m'en sortir, ce que je n'avais cependant pas prévu, c'est que j'y resterai prisonnier 20 ans ! Et ce soir tu m'en as libéré en me fournissant en plus ton sang comme catalyseur. Je peux désormais te tuer comme je rêve de le faire depuis 30 longues années !
Face à cette menace imminente, l'instinct de survie de Harry se réveilla, et il bondit cette fois en direction de sa baguette restée sur la table. Malheureusement pour lui, le Serpentard semblait en pleine forme, et il l'immobilisa de son corps avant d'enserrer son cou entre ses doigts.
Le Gryffondor avait beau être un Auror entraîné, il était totalement ivre et un homme nu et beau comme un dieu était assis sur lui en train de l'étrangler. Cela ressemblait beaucoup trop à l'un de ses fantasmes personnels pour qu'il y reste insensible, et il se sentit bientôt terriblement excité par la position.
Voldemort était loin de s'attendre à une telle réaction, car il se leva d'un bond, manifestement incertain de l'attitude à adopter.
- Potter ! Qu'est-ce que tu fais !?
- J'y suis pour rien, si t'étais pas à poil, aussi !
Le mage noir se pinça l'arête du nez.
- Par Salazar, j'aurais dû m'en douter ! Je n'ai cessé de t'observer et j'ai vu tous les hommes qui passaient par ton lit ! Et se laisser dominer par de vulgaires moldus ! Tu n'as vraiment aucune fierté !
- Tu m'as maté tout ce temps et t'oses me juger ! T'es qu'un sale pervers ! Et je fais c'que je veux de mon cul d'abord !
Voldemort profita de son émotion pour attirer à lui la baguette toujours au sol, et il en menaça immédiatement le jeune Auror à ses pieds.
- Très bien, je te laisse le choix, Potter. Soit je te tue, soit tu me jures fidélité et m'offre ton corps.
- Va au dia… Attend, quoi ?
- Je rêve de te tuer, bien entendu, mais le meurtre est un plaisir fugace. Je pourrais aussi te torturer, mais tu finirais invariablement par mourir, ou alors tes amis viendraient te libérer… Mais te posséder… Voilà une idée savoureuse. Je veux te voir hurler de plaisir sous moi, soumis à mon désir encore et encore. Tu pourrais continuer ta petite vie tranquille mais je serais désormais le seul à pouvoir toucher ton corps. Tu m'appartiendrais et je te montrerai ce dont un Seigneur des Ténèbres est capable.
Harry hésita. Le bon sens aurait voulu qu'il refuse avec véhémence, mais à quoi cela aurait-il servi ? Le mage noir avait sa baguette, il était bien trop proche de lui pour qu'il puisse esquiver quoi que ce soit, sans compter qu'il était toujours ivre. Il allait le torturer puis le tuer et il ne pourrait rien faire pour l'en empêcher. D'un autre côté, lui offrir son corps lui laissait plus de temps. Il pourrait profiter d'un moment d'inattention pour reprendre sa baguette. Ce n'était qu'un maigre sacrifice à consentir si cela pouvait lui permettre de sauver sa vie et l'humanité par la suite…
Finalement, son regard tomba sur le sexe toujours nu de Voldemort, et son cerveau bugga, achevant de le convaincre. Il voulait sentir sa bite en lui. Il pouvait déjà l'imaginer entre ses fesses…
Tout son corps frissonna d'anticipation et il releva la tête pour croiser son regard victorieux. Sans doute avait-il déjà deviné le contenu de ses pensées.
- Ok… j'accepte.
- Tu acceptes quoi ? Dis-le.
- Je… Je vais vous jurer fidélité et vous laisser me baiser.
Il aurait sans doute été rouge écarlate si son cerveau n'avait pas déjà redirigé une quantité non négligeable de sang jusqu'à sa bite.
- Bien. Agenouille-toi devant moi, futur Mangemort.
Le Survivant avala douloureusement sa salive. Il allait le marquer. Lui, Harry Potter, allait devenir un Mangemort. Il voulait mourir de honte. Plus jamais il n'oserait se déshabiller devant aucun de ses amis.
Toujours menacé par sa propre baguette, il s'approcha néanmoins pour s'agenouiller devant Voldemort. Il pencha la tête vers le sol en signe d'humilité, et surtout pour ne pas avoir à fixer le sexe juste devant son nez.
Cependant, avec un sourire à la fois sadique et concupiscent, le mage noir empoigna son menton pour le forcer à se redresser. Puis il pointa le morceau de bois en direction de son cœur.
- Morsmordre.
Instantanément, Harry ressentit une vive brûlure accompagnée d'une sensation d'étouffement. Il avait envie de s'arracher la peau du torse et il gémit sous la douleur, néanmoins il était incapable de bouger, sa tête toujours tenue par la poigne de fer de son nouveau maître.
Après quelques minutes, la sensation s'estompa, et Harry tourna les yeux en direction du grand miroir. La Marque des Ténèbres était à présent tatouée pile à l'emplacement de son cœur. Voldemort l'avait lâché et il profita de sa liberté pour essuyer les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.
- Bien, à présent que tu m'appartiens, allons dans ta chambre pour la 2e partie du contrat.
Encore tremblant, le Survivant se releva péniblement pour suivre sa séduisante Nemesis. Lorsqu'il pénétra dans la pièce, le Serpentard était déjà assis sur le bord de son lit, cuisses largement écartées en une indication assez claire de ce qu'il désirait. Sans hésiter, il s'agenouilla à nouveau entre ses jambes et le mage noir le gratifia d'une caresse sur la tête.
- Tu aimes ce genre de jeu, n'est-ce pas Harry ? Je t'ai vu le faire tant de fois avec ces misérables moldus que tu invitais ici. Maintenant suce-moi.
D'un mouvement nonchalant de baguette, Voldemort lui attacha les deux mains dans le dos et le Gryffondor ne put s'empêcher de sourire. Dans cette configuration, il était en territoire connu. Ce moment où le héros, le Survivant, l'Auror oubliait toutes ses responsabilités et se laissait contrôler par quelqu'un d'autre. C'était libérateur, rassurant et terriblement excitant.
Le cœur battant, il se pencha pour happer la verge érigée entre ses lèvres, jouant avec sa langue pour satisfaire son amant du mieux qu'il put. Et à en juger par les mouvements de plus en plus saccadés de la main dans ses cheveux, il s'y prenait plutôt bien.
Il suça encore et encore, ignorant la douleur de sa mâchoire, la tension dans sa nuque, tout son esprit dirigé vers son but. Il voulait arracher la jouissance à son maître, faire monter son plaisir jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se retenir. Il voulait voir le mage noir dans l'orgasme, et bientôt les premiers halètements s'échappèrent du Serpentard au-dessus de lui.
Après encore plusieurs minutes, une seconde main vint empoigner sa tête, mais Harry ne songea pas une seconde à en profiter pour récupérer sa baguette. Il voulait aller jusqu'au bout, et plus que tout, il voulait ce qui viendrait ensuite. Sa récompense pour avoir satisfait son amant.
Quelques secondes plus tard, Voldemort éjacula dans sa bouche, et Harry avala son sperme avec une satisfaction non feinte. Il aimait ça, sentir le contrôle de ses amants se fissurer dans la jouissance, et il releva immédiatement les yeux pour voir son visage.
Sa peau pâle s'était teintée de rose, et sa tête avait basculé en arrière, yeux fermés, lèvres entrouvertes en signe de félicité.
- Cela faisait si longtemps. Tu es doué, pour l'instant je suis satisfait de t'avoir laissé en vie. Mais ce n'est encore que le début… Divesto !
Sous l'effet du sort, tous les vêtements de l'Auror disparurent d'un seul coup pour apparaître un mètre plus loin, et le mage noir lui fit signe de monter sur le lit.
- Tiens-toi à genoux, jambes écartées et je t'interdis de bouger.
- Oui, maître.
À ce nom, Harry vit nettement les pupilles du Serpentard se dilater, et un large sourire illuminer son beau visage. Sans attendre davantage, des mains impérieuses vinrent parcourir son corps, bientôt rejointes par des lèvres qui l'étaient tout autant.
Voldemort caressait, suçait, empoignait, léchait, mordait presque chaque parcelle de peau offerte et le Survivant ne put retenir bien longtemps ses gémissements de plaisir. Son cerveau était saturé par ces multiples stimuli, sa verge soigneusement délaissée douloureusement tendue. Il voulait se toucher mais il en était incapable et savoir que c'était son ennemi mortel qui se trouvait à ses côtés rajoutait à la folie de son esprit.
Sous la marque, son cœur pulsait à un rythme infernal, et lorsqu'un premier doigt vint s'enfoncer dans son rectum, il eut l'impression de faire une chute vertigineuse dans le vide. Il savait exactement où appuyer pour lui faire frôler l'orgasme mais sans jamais le lui autoriser. Son autre main avant empoigné son sexe d'une emprise de fer et Harry se sentit sur le point de craquer.
- Voldemort, bon sang !
Un bruit de langue réprobateur ainsi qu'une morsure au niveau de sa gorge l'avertirent de son erreur.
- Comment dois-tu m'appeler, à présent que tu es mon Mangemort ?
- Maître ! Pardon, maître ! Je vous en supplie, je veux… j'ai besoin…
- Je sais exactement ce dont tu as besoin. Mais rien ne vaut le plaisir de t'entendre me supplier.
Il avait chuchoté sa réponse tout contre son oreille avant de le pousser en avant, le faisant basculer tête la première contre la couette. Ses fesses étaient toujours relevées dans une posture absolument licencieuse et si son anus était désormais désespérément vide, Harry se doutait qu'il n'allait pas le rester longtemps.
Deux mains empoignèrent ses hanches et il sentît bientôt une masse dure et chaude presser contre son anneau de chair. L'excitation du Gryffondor était telle que la verge du Seigneur des Ténèbres n'eut aucun mal à le pénétrer, progressant lentement jusqu'à rentrer toute entière.
Il s'arrêta brièvement de respirer, mais déjà le mage noir entamait les premiers mouvements, lui arrachant un cri de plaisir.
Voldemort était impérieux sans être brutal, rapide sans être violent. Il le dominait totalement mais en lui offrant un plaisir étouffant par son intensité. Harry était incapable de bouger, il ne faisait que gémir, prisonnier de l'emprise du mage noir. Le sexe qui le pilonnait semblait fait pour lui. Infatigable, l'emplissant totalement, frappant sa prostate encore et encore.
Combien de fois avait-il déjà failli jouir ? Comme un mentaliste implacable, le Serpentard s'était stoppé à chaque fois au bon moment pour l'empêcher d'atteindre la libération.
Finalement, l'orgasme le foudroya, et le mage noir le suivit quelques secondes plus tard en un coup de rein dévastateur.
Le Survivant s'écroula sur le lit dans un état second, épuisé, son corps fourbu par l'intensité de l'acte. Il ne sentait plus capable de faire le moindre geste, comme sidéré.
Il venait de coucher avec sa Némésis, le Seigneur des Ténèbres en personne. Qui était soudainement réapparu en chair et en os au beau milieu de son salon… Vingt ans après la guerre.
Il aurait aimé plonger dans le sommeil, d'autant que son amant avait révoqué les liens qui retenaient ses poignets, cependant son esprit était envahi par une multitude de questions auquel il était incapable de répondre.
Il tenta de se retourner, mais un corps chaud vint se coller contre son dos, l'empêchant de faire le moindre geste.
- Tu as satisfait ton maître. Dors à présent.
Il aurait voulu poser une question, demander quelles étaient les clauses de leur contrat. Après tout, Voldemort avait dit qu'il pourrait continuer de mener sa vie… Cependant il n'en eut pas le loisir, et son corps sombra dans l'inconscience sans qu'il ne puisse y résister.
***/+/***
Harry se réveilla sur le plafond blanc de sa chambre. Il tata précautionneusement la place à côté de lui, mais le côté gauche du lit était froid, comme s'il avait été seul à y dormir.
Sa gorge était en feu et il sentait ses muscles gémir sous l'intensité des courbatures, néanmoins il se fit violence pour se redresser et regarder autour de lui.
Sa baguette se trouvait sur son guéridon et rien dans la pièce ne laissait deviner la nature des événements survenus au cours de la nuit.
Pris d'un doute, il bondit jusqu'à son armoire pour observer son reflet, mais il ne put retenir un juron en voyant la marque des Ténèbres, aussi vive que dans son souvenir, se démarquer au beau milieu de son torse.
Pendant un instant, il aurait espéré que ce ne soit qu'un cauchemar… ou un rêve étrange, à la fois terrifiant et merveilleux. Mais ça avait manifestement été bien réel. Sur ses poignets, des stries roses indiquaient encore l'emplacement des liens qui l'avaient retenu, sans compter les suçons qui ornaient sa gorge. Voldemort semblait du genre possessif… Étonnement, l'entaille sur sa paume avait été soignée.
Il ferma brièvement les yeux, et lorsqu'il les rouvrit, le miroir s'était recouvert de buée et un message était apparu… comme tracé par un doigt invisible.
"N'oublie pas, je te surveille. Je ne serais jamais bien loin. Tu connais la formule. Ne me fais pas attendre."
Un frisson le parcouru sans qu'il ne puisse s'en empêcher, mais ce n'était pas un frisson d'angoisse. Manifestement, le mage noir était incapable de rester dans leur monde trop longtemps… Peut-être allait-il finir par exiger qu'il trouve un moyen de le ressusciter définitivement, mais tant qu'il se contentait d'utiliser son corps, il n'était pas certain de s'en plaindre.
Après tout, il venait d'obtenir pour amant l'incarnation exacte de ses fantasmes, et il pouvait l'invoquer à l'envie…
Fin du chapitre 1
