Coucou les jean!
Ce nouveau chapitre est sponsorisé par la bienveillante insistance de Tiph', soyez reconnaissants.
Pour ceux qui voulaient plus de magie, voilà, voilà, ça arrive.
Merci pour les reviews^^
Enjoie!
Quand j'arrive de l'autre côté, je perds un peu l'équilibre, désorientée, et découvre un bar un peu miteux, avec juste devant moi un Arthur souriant.
« Il faut dégager le passage, grand-mère va arriver ! »
Je m'écarte, docile, tout en observant le bar. Il y a deux portes, une de chaque côté de la salle, qui est presque déserte. Un vieil homme nettoie des verres derrière le comptoir, deux personnes vêtues de capes bavardent à une table dans le coin opposé de la pièce, et personne ne nous prête attention. Je profite de ce court instant de solitude avec Arthur pour lui chuchoter rapidement :
« Pour tout à l'heure, bien joué. Merci beaucoup.
-C'est normal, t'inquiète. On est amis, non ? »
Je passe sur son affirmation, et ajoute :
« Comment t'as réussi à trouver cette histoire si vite ?
-J'y ai réfléchi hier soir en fait. Je me suis dit que ça pourrait être nécessaire. »
Alors qu'il finit son explication, sa grand-mère apparaît à son tour, et s'époussette avec dignité. Elle prend ensuite la main d'Arthur, saluant le barman d'une inclinaison de tête, et nous amène vers la porte située au fond du bar. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, la porte donne directement sur le chemin de traverse. Le contraste est immédiat avec l'environnement sombre et poussiéreux du bar. Ici il y a du bruit, des couleurs, et une foule de gens, sorciers et autres êtres qui rient, discutent ou négocient à grand cris. La magie est omniprésente. Je vois des mots lumineux flotter dans les airs, quand ce ne sont pas carrément des objets ou des gens !
Nous commençons la visite par les lieux incontournables que je dois absolument connaître selon la grand-mère d'Arthur. La boutique de baguettes, Gringotts (je fais de mon mieux pour observer les gobelins sans paraître offensante), Fleury&Bott… Elle m'indique une boutique de chaudrons dont elle estime le service « de meilleure qualité que dans les autres boutiques, de même que les produits ». Arthur et moi passons une bonne dizaine de minutes à observer les balais volants dans une vitrine, et même si je suis pas convaincue par le concept, je m'en fous un peu. Je volerais sur un mouchoir rose si c'était le prix à payer pour voler ! Au moins sur un balais on peut accrocher des objets et monter à plusieurs. Je me demande si je pourrais fixer une planche de skate sur le mien, et surfer dessus… Idée à creuser. Pour l'instant j'ai pas de balais, ni d'argent.
Quoi que ce dernier point ne tarde pas à changer car la grand-mère, lassée de notre enthousiasme enfantin pour les balais, nous confie trois piécettes chacun, à dépenser selon notre envie. Elle nous abandonne lâchement pour la pénombre apaisante d'un salon de thé où elle nous donne rendez-vous « Dans une demi-heure Arthur, pas une minute de plus ! » et nous sommes libres. Mon compagnon me montre de petites boutiques dans les rues de traverse qu'il aime bien, et nous nous arrêtons plusieurs minutes pour admirer une sorte d'artiste qui invoque du feu et danse avec lui avec une habileté impressionnante. Il lance ses sorts à l'aide d'une baguette, mais sans les prononcer, et il semble modeler le feu, à la fois dangereux et amical, qui tourne autour de lui.
J'aime bien l'architecture vaguement moyenâgeuse des ruelles, et le style ancien des gens. Ça me donne envie d'écrire des histoires de fantasy. Mais bon, j'en vis déjà une. Si on peut appeler ça une vie. Tout a beau être intéressant, je n'arrive pas à vraiment être « là », dans l'instant, j'ai toujours un blocage, une barrière qui m'empêche de ressentir à fond les choses. Mais je n'arrive pas à m'en soucier.
Finalement, dans une petite boutique, je trouve un tas de livres d'occasion et je m'arrête devant. J'ai toujours aimé lire, et peut-être que je peux trouver quelque chose d'utile. Chaque livre coûte deux mornilles, et c'est un empilement de romans à l'eau de rose (j'ai un rictus de dégoût en rejetant « La bestialité d'un métamorphe » le plus loin possible de moi), de livres divers et variés « Le dégnomage pour les nuls », « Vingt recettes en un coup de baguette » et je ne trouve malheureusement rien sur les sorts offensifs, ou la survie, pas plus que sur l'immortalité. Enfin, il y a bien un bouquin obscur qui parle de religion, mais qui a l'air tellement chiant que l'ennui m'empêcherait sans doute d'aller au bout de la première page. Au final, je fais l'acquisition d'un livre appelé « Le grand livre des sorts du quotidien », qui à défaut de pouvoir m'expliquer comment j'ai survécu à ma mort pourra peut-être m'enseigner quelques trucs utiles. Arthur m'entraîne ensuite dans une boutique de bonbons, et nous dépensons le reste de notre fortune en sucreries. C'est plutôt marrant, et les chocogrenouilles notamment me donnent des idées de trucs rigolos à faire, même si c'est quand même chelou de manger des bonbons qui bougent. Mais on s'y fait. Nous rejoignons ensuite la grand-mère de mon « ami », et ne nous attardons pas davantage dans la rue sorcière.
Avant de rentrer au manoir des Clifford la grand-mère me montre quand même l'accès moldu, au cas où ça me serait utile un jour. J'adule cette femme, franchement. On dirait que son but ultime est de me faciliter la vie. Le bar qui abrite l'entrée du chemin de traverse se trouve dans Camden Town, au bout d'une allée à moitié souterraine. J'aime beaucoup. Quand nous sortons et que je me retourne vers l'entrée, je ne vois plus le bar. La grand-mère d'Arthur m'explique qu'il faut se trouver à moins de dix centimètres d'une baguette et posséder de la magie pour voir à travers l'illusion. Néanmoins, en tâtonnant contre le mur je peux quand même sentir la poignée de la porte du bar. Nous retournons à l'intérieur, et la grand-mère nous explique encore que la rue en elle même est pleine de Repousse-moldus, ce qui garantit que personne ne peut trouver l'entrée du monde magique par accident. « Et quand bien même, il faudrait encore que cette personne passe la porte du chemin de traverse par hasard aussi, ça ferait quand même beaucoup. »
Après cet instructif intermède, nous rentrons par cheminette au manoir. Là, la mère d'Arthur nous attend en compagnie de James. Mon camarade se jette dans ses bras, et ils échangent une brève étreinte. James a l'air heureux de nous voir, et soulagé. Je me demande ce qu'on lui a dit sur ce qu'il s'est passé. Est-ce qu'il sait que je suis une tueuse ? En tout cas, il essaye de me prendre dans ses bras, mais je me dérobe, lui tendant plutôt la main pour qu'il la serre. Il le fait comme à regret, et j'ai l'intuition qu'il en sait trop à mon goût. On m'explique que les deux cousins me raccompagneront chez moi en voiture avec la mère d'Arthur. Apparemment, ils disposent de moyens de circulation moldus.
Nous ne nous attardons pas trop, car mes parents s'attendent à me voir rentrer bientôt et je ne cherche pas trop à discuter avec James, ni Arthur. J'espère juste qu'ils m'oublieront vite. C'était sympa de les connaître, mais ce sont des distractions inutiles. Enfin, je ne m'inquiète pas trop en ce qui concerne James, j'ai juste peur qu'Arthur se soit trop attaché à moi. Je prépare mon sac rapidement, dissimulant soigneusement mon nouveau livre et un reste de sucreries sorcières au fond, sous plusieurs couches de vêtements sales. Arthur me donne deux mornilles à ajouter « Au cas où tu retournerais dans le monde sorcier ». Ce môme… Je le remercie et empoche l'argent. Est-ce que je suis si prévisible que ça ?
Les adieux sont brefs, mais je remercie chaleureusement la grand-mère d'Arthur pour son accueil et pour m'avoir montré le monde magique. Puis nous montons dans une grosse berline noire et la mère d'Arthur prend place au volant. Je fais des blagues et des jeux de mots pendant tout le trajet, affectant une joie qui n'a plus jamais été mienne depuis trop longtemps pour que je m'en souvienne.
Mes « parents » sont heureux de me revoir, ils sont tous les deux à la maison pour une fois. J'ai l'impression que la mère d'Arthur a envie de leur raconter des choses, peut-être les avertir de faire attention à moi, mais je m'arrange pour ne pas la laisser seule avec eux. En tout cas, leur joie de voir que je me suis fait des amis me hérisse, et je suis contente que les Clifford ne s'attardent pas trop. Je les remercie poliment, esquive un câlin des cousins, et me hâte de m'isoler dans ma chambre dès qu'ils partent. Je dissimule instantanément tous les objets compromettants dans une boîte que je cache au fond d'un tiroir avec des vieux livres et mes affaires d'escalade, où je sais que Mrs Winston ne viendra pas fouiller.
Je mange le dîner avec mes parents et je réponds calmement à leurs questions enthousiastes sur la colo et mes amis. Pour une fois, même ma froideur ne parvient pas à les décourager. Il semblerait que le fait que j'aie officiellement des « amis » les aie convaincu que je suis véritablement humaine, et les aie grandement rassurés. Parfois je suis désolée pour eux d'être tombée sur moi. Ils auraient mérité un vrai enfant, pas un monstre comme moi. Quelqu'un qui aurait pu les aimer, qui aurait pu partager des choses avec eux… Ma vague affection n'est pas à la hauteur. Je finis par prétexter la fatigue pour sortir de table.
Enfin, seule dans ma chambre, la porte fermée à clef (que j'ai récupérée quand j'avais cinq ans, et bon gré mal gré les adultes ont bien dû apprendre à respecter mon intimité), je commence à feuilleter le livre de sorts. J'irai récupérer la baguette dans deux ou trois jours, le temps d'être à peu près sûre que les oubliators ne reviendront pas m'embêter. Il y a quelques trucs intéressants. Surtout, je découvre dans la partie « beauté » l'existence d'un sort appelé « Glamour », qui permet de dissimuler les imperfections de la peau. Elle donne une apparence propre et saine à celle-ci, même si au toucher l'illusion ne fonctionne pas. Il faudra que j'essaie, mais ça devrait me permettre de dissimuler mes cicatrices. Ce serait extrêmement pratique, et ça m'éviterait d'avoir à me retenir.
Je finis par essayer de dormir, assommée de fatigue et de nouveautés. Malgré ça, j'ai besoin de me couper pour me calmer avant de réussir à dormir. Cette connerie de pédophile, et le temps passé avec Arthur et James comme avec des amis a remué beaucoup trop de choses en moi. Souvenirs de douleur qui ne relâcheront jamais leur étreinte. Marquée à vie et au-delà. Tant pis, de toute façon peu importe ce que je peux me faire, Quentin n'est plus là pour s'en soucier. Au moins, je sais maintenant que le monde magique existe, et ça me sauve.
« Voler
S'évader dans le vide
Avaler l'univers, avide
Rêver »
-Extrait d'un carnet d'Aurore Berger, un an avant sa mort.-
Voili voilou.
J'avoue, c'est bêêêête qu'elle soit tombée sur le sort du glamour. Mais sinon, c'est très drôle pour moi de voir comment elle appelle Arthur "Ami", mais quand ils étaient devant le pédophile, c'était un ami sans guillemets.
Brefouille, laissez moi des reviiiews avant de vous enfuir lâchement, et à dans une semaine ou deux pour la suite!
Signé: une souris machiavélique
