Salut tout le monde!

Bienvenue dans ce nouveau chapitre au nom très inspiré (ou pas), où l'on voit Vivian se sociabiliser pacifiquement, incroyable mais vrai.
Avant de lancer le chapitre, je voulais répondre à une question intéressante qu'on m'a posée en review: "Quel serait l'épouvantard de Vivian?". J'ai envisagé de vous poser la question et de voir si quelqu'un trouvait, mais bon, un mois de suspense ça fait long quand même. Oui, je sais, on peut dire la même chose pour mes chapitres xD

Bref, la réponse à la question est Quentin. Quentin, le meilleur ami de Vivian dans sa première vie. Pourquoi? Parce qu'il représente tout ce qui l'effraie: Il est son lien avec le passé, il est le symbole de tous les secrets qu'elle cache, et en plus de cela, il est sa faille, son ami. Et qu'à présent, elle ne veut pas s'attacher aux gens. Il est tout ce dont elle a peur, directement ou indirectement.

Pour répondre à l'autre review que j'ai reçue (c'est fou, seulement deux personnes en ont écrit, mais y des trucs à dire sur les deux xD), on m'a demandé comment ça se fait que Vivian n'aie pas tout de suite pensé aux elfes de maisons lorsque son matelas a disparu. C'est effectivement parce qu'ils se font discrets dans le monde magique, mais aussi et surtout parce que Vivian ne s'y est pas attachée énormément. Pour vous donner une idée (#storytime), j'ai joué à un trivial pursuit Harry Potter dernièrement, et bien j'ai séché sur deux questions sur l'intrigue... Et les réponses étaient dans les deux cas Dobby. Voilà.

Sur ce, je vous laisse au chapitre, et réciproquement.

Bonne lecture


Le vendredi matin, je n'ai qu'histoire de la magie et CD2M. Le cours d'histoire se déroule sans encombre, j'ai fait mes devoirs avec application et je réponds à toutes les questions que la prof pose, à l'agacement de mes camarades. En CD2M je présente avec Scorpius, Eva et Severus notre exposé sur les sports d'hiver moldus, et je pense qu'on s'en sort pas trop mal. Nous nous lançons même dans une démonstration du sort de patinage qui résulte en cinq minutes de chaos total dans la pièce, et du décès d'une table avant que la prof ne nous hurle d'arrêter. Nous faisons perdre chacun cinq points à notre maison (notre air innocent nous évite de perdre davantage) mais ça en valait carrément le coup.

Dès la fin du cours je file rapidement, évitant la bande de Scorpius qui aurait bien passé du temps avec moi. Je dois trouver un moyen de parler à un elfe de maison. Je me mets donc en quête des cuisines. Si je me souviens bien, elles sont au rez-de-chaussée, dissimulées derrière une nature morte dont il faut chatouiller la poire pour entrer, et c'est censé être proche de la salle commune des Poufsouffle (on dirait un rituel à la naheulbeuk : « Seul un nain unijambiste dansant nu à la pleine lune au milieu des douze statuettes enroulées dans du jambon... »). Sauf que je ne sais pas où elle est, et que c'est toujours possible que la salle aie elle aussi changé de place depuis le temps… Je perds une bonne heure à sillonner le rez-de-chaussée, m'attirant le regard soupçonneux de Lewis, le concierge, un sorcier d'une soixantaines d'années a l'œil toujours vif. Le bonhomme n'a pas l'air aussi teigneux que Rusard, dans les livres, mais je préfère tout de même arrêter temporairement mes recherches infructueuses pour plutôt aller vérifier dans l'Histoire de Poudlard, à la bibliothèque, si je peux trouver des informations plus précises sur l'emplacement des cuisines.

Je ne trouve malheureusement aucune information, et me résous à demander des infos à Arthur à midi. En attendant qu'il soit l'heure, je fais rapidement mes devoirs d'histoire de la magie avant de me replonger dans l'ouvrage. Apparemment, lorsque les sorciers ont découvert internet grâce aux nés moldus, ils se sont entre autre intéressés aux fanfictions écrites sur leur monde. Ils ont même créé un département spécial au ministère de la magie pour les lire, s'assurer qu'aucune ne menace le secret magique (au cas où des sorciers en écriraient, par exemple), et aussi pour apprendre des moldus. En effet, même si certaines fanfictions étaient inintéressantes, ou parfois même quasi blasphématoires (là, le bouquin donnait pas vraiment d'exemples, mais je présume que tout ce qui est PWP, par exemple, n'a pas dû plaire des masses), certaines en revanche mettaient le doigt sur certains points gênants, et le faisaient très bien. L'image de Dumbledore, de Severus Rogue ou du ministère lui même ont été remises en perspective. Beaucoup de failles ont été pointées par ces auteurs moldus qui ont lu les Harry Potter et écrit sur cet univers, alors même qu'ils pensaient parler d'un monde imaginaire. Alors, le ministère a compris qu'il fallait changer les choses, sous peine de voir le peuple finir par se soulever et le faire lui même. Car même si la communauté sorcière avait jusqu'à présent toujours évolué assez lentement, ils ont fini par être rattrapés par l'ère moderne telle que les moldus la vivent, où tout va si vite. Suivant l'exemple de l'Angleterre, de nombreuses autres puissances magiques avaient elles aussi commencé à prêter beaucoup plus d'attention au monde moldu et à apprendre de lui, même si le changement était le plus rapide en Angleterre, pays qui se relevait d'une crise titanesque.

En descendant pour manger, je repense à tout ça. Le livre n'en parlait pas beaucoup, mais je me doute bien que le changement n'a pas dû être au goût de tout le monde, et que ça doit aller trop vite pour pas mal de gens. Certains doivent avoir du mal à s'adapter… Quoi qu'il en soit ça explique pas mal de ce qu'il se passe à Poudlard. Enfin… Ma curiosité étant satisfaite, je peux recommencer à m'occuper des priorités, à savoir pour le court terme trouver l'elfe de maison responsable de mon dortoir pour lui demander confirmation de sa culpabilité pour les migrations de mon lit. J'arrive à la grande salle qui est déjà bien remplie, et me glisse sur un banc chez les Serpentard à côté d'Arthur, qui m'accueille avec un enthousiasme un peu démesuré. Je sais que je suis géniale, mais quand même ! Ewald ne parle pas trop, il a arithmancie à treize heures et doit se dépêcher de finir de manger, parce qu'apparemment il doit aller à l'autre bout du château, et il faut monter au sixième étage pour accéder aux escaliers qui donnent accès à la salle au quatrième où est située sa salle de cours. Ça m'arrange, comme ça je pourrai parler de la cuisine à Arthur sans que le Serpentard ne soit là pour écouter.

Une fois le repas fini et Ewald parti, Arthur me propose d'aller marcher un peu dehors et je le suis. Une fois qu'on est tranquilles je lui demande si il sait où sont les cuisines, prétextant que ça pourrait être utile pour organiser un pique-nique par exemple. Malheureusement j'apprends que si les cuisines sont effectivement à côté de la salle commune des Poufsouffle, elles sont interdites d'accès aux élèves. Apparemment, après la popularisation des Harry Potter chez les sorciers trop d'élèves ont commencé à s'y rendre un peu tout le temps, au point de gêner les elfes de maison dans leur travail. Depuis, un sort a été placé sur le tableau pour empêcher les moins de dix-huit ans de l'ouvrir (ça me fait rire d'ailleurs, « interdit aux moins de dix-huit ans »). C'est bien ma veine… Devant mon air déçu, Arthur essaye de me réconforter en me faisant remarquer qu'on a qu'à récupérer des trucs au repas si on veut se faire un pique-nique, ou même commander certaines choses, et je cache ma frustration derrière un sourire. Commander n'est même pas une si mauvaise idée que ça techniquement. Si je trouve un moyen de me faire un peu d'argent je pourrais m'acheter un hamac par exemple, et dormir dedans. Il y a forcément moyen d'en fixer un dans ma tour.

La promenade est agréable, à vrai dire, ça fait du bien de se promener. Nous progressons vers la forêt interdite en silence, avant de bifurquer vers le lac. Arthur finit par lâcher :

« Je suis content de passer un peu de temps avec toi, on a pas vraiment pu discuter tranquillement depuis la rentrée. Alors, qu'est-ce que tu penses de Poudlard ?
-C'est sympa…
-C'est tout ?
-J'ai bien aimé la session d'escalade, j'aime le vol sur balais et les filles de mon dortoir sont chiantes. Et toi, qu'est-ce que tu penses de Poudlard ? »

Arthur a l'air un peu déçu de ma réponse, mais n'insiste pas. Il me répond plutôt, sérieusement, que Poudlard est devenu sa deuxième maison. Il dit qu'il est heureux d'y avoir trouvé de bons amis, en particulier Ewald, et qu'il compte essayer de profiter au maximum de cette année avant de devoir partir. Je ne rebondis pas la dessus et nous finissons notre promenade tranquillement.

Le soir, j'essaye en désespoir de cause mon dernier plan de secours, et demande au préfet comment je pourrais contacter l'elfe de maison responsable de mon dortoir, et quand il me demande pourquoi je lui raconte que je suis juste curieuse. Il me dit que ce n'est pas possible, mais que je peux trouver plein d'informations sur les elfes de maison à la bibliothèque, si ça m'intéresse, et qu'en cas de problème je dois voir avec mon directeur de maison. Je fais l'effort de le remercier avant d'à nouveau monter dans mon dortoir et de me préparer pour la nuit en ignorant les gamines avant de miniaturiser mon lit à nouveau pour aller dormir dans ma tour. Heureusement, je m'y suis prise assez tôt pour ne pas que le couvre feu aie encore commencé et j'arrive à mon but sans encombre.

Je commence à peine à me détendre lorsque je réalise que j'ai astronomie ce soir. Je reminiaturise mon matelas en catastrophe avec les draps, histoire de ne pas avoir à retourner les chercher dans la tour de Gryffondor, et je me rue dans le couloir. Heureusement que je suis déjà au septième étage. Autre coup de chance, je tombe sur Scorpius et compagnie alors que je cherche mon chemin (bon, de la chance, ou le bruit d'une armure qui heurte le sol suivi d'un « Merde ! » retentissant). Nous arrivons avec dix minutes de retard mais le professeur, plutôt que de nous enlever des points, nous fait faire une série de dix pompes chacun. Lorsque c'est chose faite, ils nous laisse enfin nous relever et je peux le dévisager alors qu'il se présente à la classe. Il a un physique impressionnant qu'on imaginerait plus chez un rugbyman que chez un enseignant. Il mesure près de deux mètres, est large d'épaules et chauve. Il porte des robes de sorciers très courtes et un jean noir en dessous, et sa baguette est rangée dans un étui à sa ceinture qui a l'air drôlement pratique. Il se présente sous le nom d'Odin Urgalt, et son anglais, bien que parfait, est marqué d'un certain accent slave. Il nous explique ensuite que pour ce premier soir, nous devrons nous familiariser avec la carte du ciel, et compléter les vides dans celles qu'il va nous distribuer, ainsi que retrouver certaines étoiles. Il nous désigne une série de téléscopes, tout autour de la tour, et nous demande de nous répartir par deux. Je me retrouve avec Eva, cette fois ci, et nous nous installons en silence.

Le cours se passe sans encombre, et mis à part la fatigue ne pose pas de difficulté particulière, du moins pas jusqu'à ce que le prof ne nous enjoigne de remballer nos affaires, et de nettoyer le télescope en partant. Il fournit pour cela à chaque binôme un chiffon et un flacon de potion qui sont censés nous servir à nettoyer la lentille magique puis les articulations de nos outils de travail. L'incident survient alors qu'il vient inspecter le travail de chaque binôme avant de nous laisser partir. Alors qu'il s'approche du premier groupe constitué par nos voisins, la tête du télescope s'incline brusquement vers lui, et ce n'est que grâce à un réflexe impressionnant qu'il évite le bout de la lunette qui frôle son crâne alors qu'il recule en trébuchant dans notre direction. Il a à peine le temps de balbutier « Qu'est-ce que.. ? » que je vois du coin de l'œil notre télescope faire un mouvement suspect, et j'ai à peine le temps de me laisser tomber au sol qu'à son tour la lunette opère un tour complet, droit sur le prof. Eva n'était heureusement pas sur la trajectoire, mais Urgalt, lui, se prend l'objectif dans la poitrine, ce qui l'envoie dire coucou au sol à côté de moi. Néanmoins, il doit être plutôt résistant car il parvient à s'asseoir prudemment, à peine essoufflé, baguette à la main. Le télescope suit le mouvement en pivotant, bien que trop loin pour toucher le prof, vu que son pied est fixé au sol. Urgalt lui lance un finite incantatem qui reste complètement inefficace. En désespoir de cause, il finit par se réfugier au centre de la tour, et nous voyons distinctement tous les télescopes dans un rayon de deux mètres autour de lui qui se tournent dans sa direction.

Urgalt a l'air un peu perdu jusqu'à ce qu'il avise le flocon de potion du groupe de Scorpius, encore ouvert dans la main du Poufsouffle, et il lui ordonne de lui apporter. Mon camarade s'exécute, l'air un peu incertain, mais dès qu'il arrive à deux mètres du prof la potion jaillit du flacon ouvert et se jette sur la robe d'Urgalt. Il passe alors sans transition de la confusion à la rage la plus absolue et se rue sur la trappe (heureusement hors de portée des télescopes qui suivent toujours le mouvement dans un magnifique synchronisme) avec un cri retentissant : « SIIIIIMOOOOONNN ! VIENS BOUFFER TA PUTAIN DE POTION DE MAGNETISME ! ». Nous échangeons un regard confus et restons en place quelques minutes, attendant… On ne sait quoi, mais vu que le prof n'a pas l'air décidé à revenir je finis par me diriger vers la sortie, suivie assez vite par mes camarades.

Je réussis à m'esquiver suffisamment vite pour que personne ne me voie prendre un couloir discret pour rejoindre ma tour où je réinstalle mon matelas. Allongée dessus, je rigole en me souvenant de la scène des télescopes qui se retournent vers le prof, telle une horde de zombies ayant aperçu un humain. C'était un coup du prof de potion.. ? Ça aurait du sens, vu que je crois qu'il s'appelle Simon et qu'il pourrait avoir fait les potions pour l'astronomie… Mais pourquoi aurait-il fait ça ? En tout cas, excellente blague. Je réussis à m'endormir assez vite en réfléchissant à ça, et dors étonnamment bien. Y a pas à dire, ça me réussit de ne plus dormir avec les grognasses de mon dortoir.

Le week end est plutôt tranquille. Je passe un peu de temps avec Ewald et Arthur qui continuent à m'apprendre à jouer à leur jeu de cartes, et je réussis à retourner dans mon dortoir à des heures où il est à peu près désert lorsque je dois me doucher ou récupérer mon lit (je peux pas le trimbaler tout le temps sur moi, ça me pomperait trop d'énergie de maintenir la miniaturisation, et même miniaturisé c'est encombrant). Bon, je retrouve mon coffre sali, et je me fais insulter dans les couloirs, mais rien de trop grave, et je garde mon calme. L'une de mes règles, pas de réponse physique sans attaque physique. Et vu que pour mon coffre, je ne sais pas qui a fait le coup... Ces gamines ne méritent de toute façon pas que je leur accorde de l'importance. Le samedi soir, je tiens ma promesse et amène Eva, Scorpius, Albus et Severus (vu qu'en dehors des cours, les jumeaux se réunissent) dans un endroit discret près du lac et je leur fais une démonstration de bâton de feu. Je m'excuse avant de commencer de ne pas avoir de musique, parce que c'est mieux avec, et Scorpius dit que son casque peut faire haut parleur, alors il va le chercher. Pour ce qui est du choix de la bande-son, par contre, faut faire avec ce qu'il a. Néanmoins, la chanson que je choisis un peu au hasard passe plutôt bien, et mes camarades sont de toute façon fascinés. D'ailleurs, malgré le choix pourtant discret de notre emplacement, je remarque lorsque mon bâton s'éteint que nous avons été rejoints par deux Gryffondor de troisième ou quatrième année, et par une Serdaigle plus âgée.

Ils semblent impressionnés, surtout par le fait que je fasse ça sans magie, et me demandent si je vais le refaire. Du coup, ça me fait réfléchir et je leur dis de me donner leurs noms et que je les tiendrai au courant. En rentrant au château j'y réfléchis et je me dis que je pourrais faire des petits spectacles en faisant payer l'entrée deux ou trois mornilles. Par contre il faudrait que j'ai de la musique. Qu'à cela ne tienne, je négocie avec Scorpius et il accepte de mettre son casque à ma disposition en échange d'une autorisation spéciale pour lui et une personne de son choix d'assister gratuitement à mes shows. Une bonne chose de faite.

Le mardi, je me retrouve à nouveau à la bibliothèque avec Ewald, et je lui reparle des cours de combats/duel. Il n'a pas oublié, et ajoute une dernière ligne à son devoir avant de ranger rapidement ses affaires. Je suis le mouvement, et nous sortons ensemble de la bibliothèque. Je suis le Serpentard de couloir en couloir jusqu'à une salle de classe déserte que nous trouvons après deux essais infructueux (une fois nous tombons sur deux quatrième année en train de s'embrasser, la deuxième sur trois Serdaigle en train de fabriquer une espèce de sculpture tentaculaire). Une fois que nous nous sommes assurés d'être seuls, il fait se ranger les chaises et les tables dans le fond de la pièce d'un sort, avant de se tourner vers moi.

« Alors, déjà, quels sorts de combat tu connais ?
-Pas grand-chose. Enfin, j'en connais pas mal de nom : Expeliarmus, Stupéfix, Reducto…
-Hm. Reducto et Stupéfix seront trop compliqués pour toi, ne serait-ce que parce qu'à ton âge tu n'auras pas la puissance magique nécessaire pour les rendre efficaces, mais je peux commencer par t'apprendre Expeliarmus. »

Et assez naturellement, Ewald me montre le geste et la prononciation à avoir. Je n'ai jamais essayé ce sort auparavant, vu que j'ai jamais eu l'occasion de m'entraîner avec quelqu'un, mais c'est vrai que c'est la base. Un combattant sans baguette pourra toujours se battre, mais sera quand même beaucoup moins dangereux. Il me fait essayer en restant immobile face à moi, dans un premier temps, et au bout d'une dizaine d'essais je commence à mémoriser le mouvement. Ça aide bien d'avoir passé six ans à apprendre des sorts. On se familiarise avec ces suites de gestes et les intonations étranges (ce qui m'a d'ailleurs bien cassé les pieds quand j'essayais d'apprendre seule, depuis mon livre, sans personne pour me montrer l'exemple). Oui, ça me fait bien gagner du temps d'avoir quelqu'un me corrige au fur et à mesure. Lorsque j'arrive à lui arracher sa baguette, elle ne part pas suffisamment loin pour que je la rattrape. Néanmoins, Ewald me félicite quand même.

« Pas mal ! Tu apprends vite. Il faut encore que tu retravailles un peu ton mouvement de poignet, ça améliorera ta précision, et que tu mettes un peu plus de puissance dans le sort, mais c'est un bon début. Expeliarmus est un sort intéressant, car la puissance magique sert principalement à y ajouter des effets, mais il fait déjà le boulot en soi, à savoir désarmer l'adversaire. Même si avec l'influence du monde moldu le problème tend à être un peu moins flagrant, la plupart des sorciers civils ne peuvent pas faire grand-chose sans baguette.
-Quand tu parles de civils, c'est en opposition aux aurors, ou c'est plus large que ça ?
-C'est en opposition à ceux qui ont un entraînement militaire, ou au moins orienté combat. La grande majorité de ceux qui s'entraînent au duel sérieusement travaillent aussi leurs capacités physiques, mais pas de façon offensive. Ça reste très traditionaliste et dans un duel officiel seuls les sorts sont autorisés pour se battre.
-C'est stupide, ça sert à quoi d'être super fort avec une baguette si c'est pour être inutile dès qu'on en est privé ? Je veux bien qu'on soit des sorciers, mais faut voir à pas être des assistés !
-C'est une forme d'art. Considère ça comme un sport plutôt que comme une méthode de combat. Si tu veux apprendre à te battre, tu peux tirer des compétences très intéressantes du duel, mais il faudra que tu apprennes aussi du monde moldu pour tout ce qui est compétences non magiques, et pour ce qui combine les deux que tu fasses tes propres recherches pour mélanger différentes choses. Ou alors, tu peux suivre l'entraînement des aurors. Ça marche aussi.
-Mouais. Et toi, tu fais que du duel du coup ?
-Non. J'apprécie le duel pour son exigence et pour la discipline qu'il requiert, mais à côté de ça j'ai aussi appris ce que je pouvais pour savoir me défendre. C'est aussi important, même si l'Angleterre magique est en paix. Enfin bref, puisque tu as réussi à me désarmer une fois, on va corser un peu les choses. Je ne vais toujours pas me défendre, mais cette fois ci je vais bouger. C'est parti! »

J'essaye de prendre Ewald de vitesse, mais c'est peine perdue. Je n'ai pas encore l'habitude du sort et je n'arrive pas à le lancer assez vite pour réagir à ses mouvements. Si j'essaye de faire plus vite, je n'arrive plus à lancer le sort, parce qu'il n'est pas encore dans ma mémoire musculaire et que mon mouvement de baguette n'est plus assez précis. Du coup, je me concentre sur réussir le sort avant tout, mais je ne réussis plus à désarmer Ewald. Finalement, après un quart d'heure, il me fait signe d'arrêter.

« Ce sera déjà pas mal pour aujourd'hui. Tu as bien fait de te concentrer surtout sur le sort. Il faut que ça devienne un automatisme, et après tu pourras me toucher.
-Je vois ça. Tu voudras bien qu'on se refasse des séances comme ça ?
-Si tu veux. On n'aura qu'à en refaire une quand tu penseras connaître suffisamment le sort pour ne pas avoir à y réfléchir, comme ça on pourra rendre l'exercice un peu plus intéressant. Je t'apprendrai à esquiver, comme ça on pourra se faire un petit match d'esquive et de désarmement. Mais pour l'instant, je pense qu'il est temps de manger.
-Ça marche », je réponds en souriant, et nous nous mettons en route pour la grande salle.

Sur le chemin, nous ne parlons pas, et j'ai le temps de remarquer que je suis assez fatiguée (pas seulement à cause du manque de sommeil). Je ne sais pas si c'est le fait que j'ai lancé tant de sorts en peu de temps ou juste la fin, mais c'est intéressant à observer. Arthur est déjà arrivé quand nous entrons, et il nous fait signe de le rejoindre à la table des Serdaigle. Nous mangeons tranquillement, et Arthur nous raconte sa matinée. Je ne parle pas beaucoup. Ewald mentionne rapidement qu'on a fait un peu de duel, et Arthur hoche la tête, pas vraiment surpris. Il se borne à nous dire de ne pas nous blesser, et je suppose que le duel n'est pas trop son truc.

Le reste de la semaine s'écoule sans trop de problèmes, même si j'ai le sentiment que de moins en moins de personnes m'apprécient dans la classe (je réponds à tout, mais d'un autre côté les gens sont tellement lents et je veux avancer…), et c'est vraiment un soulagement de ne plus dormir dans mon dortoir car à chaque fois que je croise les filles de ma maison et de mon année, ça dégénère assez vite (heureusement, les plus teigneuses ne sont pas dans mon groupe). Un premier sort est lancé, et je sais qu'il y en aura d'autres. Je ne fais rien de particulier pour calmer le jeu. Je ne les provoque pas, je ne les ai jamais cherchées, je veux juste la paix. Mais je ne vais pas me faire chier à ramper devant elles ou à essayer de négocier pour autant : ce serait une perte de temps. Elles ne me comprennent pas. Je ne vais pas non plus leur faire croire que je m'écrase, ou essayer de m'effacer. J'ai déjà donné, et je m'en fous. Je ne suis pas là pour longtemps de toute façon, mais tant que je suis là je resterai debout, et je ne baisserai pas les yeux.

Je commence à envisager de demander à mes parents de m'envoyer un hamac, même si j'aurais préféré le commander moi même (essentiellement parce que je préfère me débrouiller et pour pas qu'ils ne me posent de question), parce que ça commence à être lassant d'aller chercher mon matelas dans mon dortoir tous les jours pour le miniaturiser et le ramener dans ma tour.

À part ces tracasseries, je suis avec intérêt l'espèce de gueguerre que se livrent les profs de potions et d'astronomie. C'est très drôle de les voir se jouer des tours, souvent à la vue des élèves. Je garde en particulier avec amour le souvenir des missiles de purée envoyés en plein dîner par Urgalt à Von Saxen devant la grande salle ébahie. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'Arthur m'a expliqué que les deux profs ont fait leur scolarité ensemble à Durmstrang et que leur rivalité vient probablement de cette époque. Je passe toujours pas mal de temps avec mes camarades de septième année, d'ailleurs, et même si j'ai du mal à l'admettre ça me fait beaucoup de bien : enfin des gens intelligents, qui ne me traitent pas comme une gamine et avec qui je peux me détendre un peu, même si bien sûr je reste sur mes gardes. On prend progressivement l'habitude de nous retrouver dans une petite salle du deuxième étage, pas très loin d'un escalier secret qui mène près de la salle commune des Poufsouffle. Ewald a sécurisé un peu notre QG avec des sorts, même si ils ne sont pas trop puissants il faut quand même que la personne soit motivée si elle veut entrer quand on est là. Nous refaisons aussi une séance d'escalade, et nous retrouvons aussi assez souvent à la bibliothèque (plus souvent Ewald et moi qu'avec Arthur, même si il est sérieux aussi). C'est d'ailleurs lors d'un de ces moments que le Serpentard me demande si je veux toujours apprendre l'occlumencie. Lorsque j'acquiesce, il propose de me retrouver le samedi soir après le repas pour me passer les livres au QG. J'accepte, tout en m'assurant qu'il n'en parlera pas à Arthur, sous prétexte qu'il pourrait s'inquiéter. Le Serpentard acquiesce d'un air vaguement songeur, et une pointe d'inquiétude me traverse. Que déduit il de ce que je lui dis ?

«Si je pouvais choisir un super pouvoir ? Voler. Enfin, contrôler les éléments serait super, devenir invisible ou me téléporter pourquoi pas, mais juste voler me suffirait. Ce serait génial. Peut-être parce que c'est l'idée que je me fais d'être libre, je ne sais pas. Mais j'imagine les sensations aussi, chuter pour m'arrêter au dernier moment, l'adrénaline, la beauté du ciel… J'aime le ciel tu sais ? J'aime qu'il soit toujours changeant, avec ses nuages. J'aime le vent aussi. Enfin voilà. Voler. »

-SMS envoyé par Aurore Berger à Quentin Lemage, 30/06/06-


Et voilà pour ce chapitre! Alors, vous en pensez quoi des profs d'astronomie et de potion? Et du cours donné par Ewald? Le prochain chapitre, c'est Le Chapitre. Un des deux que j'attends depuis que j'ai commencé à écrire la fic. Alors, j'espère qu'il vous plaira^^

Sur ce, j'ai fait mon taf et j'ai écrit, donc à votre tour! Laissez des reviews!

Bonne nuit et à dans un mois!

signé: un poulet frit