Déjà le moment de publier! J'ai failli zapper xD
Je viens de commencer à écrire un bonus sur la rencontre d'Ewald et Arthur, j'étais inspirée tout à l'heure en m'ennuyant au boulot xD
Donc, si je l'écris aussi vite que je soupçonne que je vais le faire, et que ça vous tente, je peux le publier aux alentours de Noël :D
Sinon dans ce chapitre, plus d'incruste tapée (violemment) par Al', et des secrets pas si longtemps gardés. Aussi de la violence, qui aura des conséquences...
Bref, je vous laisse profiter, moi je retourne à l'écriture, parce qu'en publiant ça j'ai plus du tout de chapitre d'avance... (bah oui, j'ai pas pu écrire pendant mon voyage..)
Merci aux reviewers (je finis de vous répondre en MP plus tard, déso, là je suis morte), on se retrouve en bas!
Lundi premier octobre. Ewald est déjà parti en cours de runes, et je suis en train de planifier une nouvelle séance d'escalade avec Arthur, pour le week end suivant, lorsqu'Al' se joint à notre tablée (nous en sommes au dessert, mais je suppose que le Gryffondor a déjà fini). Il décoiffe familièrement la tête d'Arthur (il a vite compris qu'il devait éviter ce genre de choses avec moi sous peine souffrir), tout en nous saluant : « Yo les andouilles ! Vous faites quoi ?
-On… mange notre dessert ? Je fais, d'un ton ironique et interrogatif.
-Haha très drôle. J'ai entendu le mot escalade, dites moi tout, je suis votre homme ! »
J'échange un regard avec Arthur. Ce n'est pas à proprement parler un secret, mais je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée d'en parler à Al', parce que si on le fait, il voudra venir, et je suis pas certaine que ça plaise à Ewald. Néanmoins, Arthur hausse les épaules et explique :
« Tes oreilles de Gryffondor ne t'ont pas trompé. On va faire de l'escalade ce week end.
-À Poudlard ? Laissez moi deviner, c'est encore une idée de Vivian ?
-Hé !, je proteste
-Même pas, on en faisait avec Ewald bien avant qu'elle n'entre à Poudlard. Mais elle se débrouille.
-Vous en faites où ? Sur les murailles ou dans les arbres ?
-Tours, en général, il faudrait aller dans la forêt interdite pour les arbres et peu sont aussi hauts que les tours. Et puis, on préfère devoir être discrets pour ne pas se faire punir que devoir être discrets pour ne pas mourir » répond Arthur, tandis que l'idée germe dans mon esprit. C'est vrai que je ne suis pas encore allée dans la forêt interdite.
« Vous ne vous êtes jamais faits prendre ? Demande Al', admiratif.
-Non, mais si tu continue à en parler aussi fort peut-être que ça va changer, rétorque Arthur, ironique.
-Désolé…
-Donc non, on ne s'est jamais fait prendre, même si une fois ou deux c'est pas passé loin. On fait ça à l'heure des repas, en général, ou quand il ne fait pas trop beau, même si ça rend la grimpe un peu plus risquée. Mais bon, on a un bon système d'assurage.
-C'est cool, vous faites comment ? »
J'échange un nouveau regard avec Arthur et je réponds, pour clore le sujet :
« Secret professionnel, une création d'Ewald. Tiens sinon, en parlant de sports moldus, tu savais qu'on a découvert un sort pour faire glisser les pieds comme du patin à glace avec Scorpius et tout ? Je te raconte pas quand on a fait une démo en classe. Et ce matin on a parlé des moyens de transport, et ça a fini en débat pour savoir quel moyen de transport était le plus ridicule entre la trottinette et la cheminette. On en a profité pour observer la corrélation entre la terminaison des mots, au passage. » Arthur a un petit rire, et Al' lève les yeux au ciel, blasé.
« Ils sont quand même courageux les profs. Pas une génération pour rattraper l'autre. » commente Arthur, et comme nous avons fini de manger nous sortons de la grand salle de concert (ça veut dire ensemble, hein, on a toujours pas de salle de concert à Poudlard) pour rejoindre nos salles de cours.
Le mercredi matin je retrouve Arthur sur le terrain de Quidditch et comme il n'y a pas grand monde nous faisons un petit concours de voltige. Lorsque nous nous posons, il me demande :
« Tu crois que je pourrais faire de l'escalade avec vous ? J'ai jamais pu essayer avant, j'habitais en ville et mon père allait pas m'inscrire à un club de sport si c'était pas du foot.
-Perso, ça me dérangerait pas. Mais je sais pas trop si les autres voudront bien.
-Je leur demanderai alors. »
Je me doute qu'Arthur sera d'accord, mais Ewald sera probablement moins enthousiaste à l'idée de laisser Al' voir ses inventions. M'enfin, je vais les laisser se débrouiller, ce n'est pas mon problème. En plus, je vais pas très bien aujourd'hui, j'ai pas vraiment de motivation pour quoi que ce soit et j'ai envie de me couper. J'épuise déjà toute mon énergie à faire bonne figure, donc c'est pas le jour où j'ai envie de prendre des initiatives… Et j'ai toujours peur qu'Ewald se rende compte de quelque chose si je traîne trop avec lui. Il est observateur. Dès que le repas est fini, je prends congé de mes amis, évite Scorpius et Albus qui me proposent une partie de bataille explosive (je n'ai pas encore trop essayé, mais ils sont avec un mec de notre année qui ne m'aime pas, et puis j'ai pas trop envie de compagnie). Je passe le reste de la journée à lire, finir mes devoirs, pratiquer un peu les sorts qu'Ewald m'a appris et à trouver le timing parfait pour aller me doucher sans croiser les filles du dortoir. Comme souvent, je n'arrive pas à dormir, et je me coupe sans que ça aide vraiment. Je n'arrête pas de repenser au passé, toujours.
Quand je m'endors enfin, je rêve que je suis de retour au lycée. J'y vois Arthur, Al', Ewald, Scorpius, mais aussi Quentin, Maeva, Élias et Florian, mes amis du lycée. Il y a d'autres gens que je connais de près ou de loin, mais quand je vais les voir ils m'ignorent. Tout le monde fait comme si je n'existais pas, même si je sais dans mon rêve que je ne suis ni invisible ni inaudible. Non, on m'ignore juste. Avec un peu d'amertume, au réveil, je pense que celle qui aurait été à sa place dans ce rêve aurait été Mélanie, et elle n'y était pas. Le rêve se finit quand je finis par me suicider. Et au réveil, je me souviens de mes amis d'avant avec une intensité douloureuse et je suis secouée par mon rêve. Je me sens fragile, et j'ai envie de pleurer en repensant à ce que j'ai ressenti en les revoyant alors qu'ils m'ignoraient. Je saute le petit déjeuner et je vais directement en cours lorsque c'est l'heure. Je suis distraite toute la journée, ailleurs. L'esprit dans mon monde parallèle, celui où j'ai vécu avant.
À midi je mange avec Scorpius et compagnie parce qu'on est sortis ensemble de cours, et qu'ils ne font pas trop attention à moi, c'est juste facile. Dès la fin des cours je rentre dans ma tour et j'enchaîne quelques sorts pour me défouler dans la salle déserte sous mon grenier, puis je remonte dans le grenier pour préparer mes affaires pour la douche et j'en profite pour me couper. Ça ne me ramène pas à la réalité, mais le bruit suspect que j'entends alors que je range ma lame, oui. On dirait que quelqu'un arrive ! Pourtant, personne ne sait que je suis là. Je me penche au-dessus de la trappe fermée en silence, pour écouter, et j'entends aussitôt quelqu'un entrer dans la pièce, puis s'immobiliser. J'ouvre la trappe le plus silencieusement possible et découvre Ewald, juste en dessous de moi, baguette pointée vers l'ouverture. Je me détends un peu, mais reste alerte. Comment a il trouvé cet endroit ? Je me suspends au bord de la trappe et saute, me rétablissant souplement devant le Serpentard avant qu'il lui vienne à l'esprit de monter, et remercie mentalement mon réflexe d'avoir réactivé mes glamours avant d'ouvrir la trappe.
« Ewald ? Qu'est-ce que tu fais là ? Comment tu m'as trouvée ?
-Alphonse m'a raconté ce que tu as fait pour gagner le concours de cran.
-Ah, et alors ? » j'ai pris un ton détendu, mais je suis inquiète. Je ne sais pas comment il va réagir, et la situation n'est pas normale.
« C'était complètement irresponsable. Le sort aurait pu céder, c'est pas fiable ce genre de trucs. Et est-ce que tu savais même qu'il y avait ce sort ? » Sa voix est calme, mais quelque chose me dit qu'il est en colère.
« Bah, pourquoi j'aurais sauté sinon ? Je fais, pour essayer de noyer le poisson.
-C'est à toi de me le dire. » Sa voix est mortellement sérieuse, et je ne comprends pas pourquoi il s'en soucie autant. Je suis en vie, non ?
« Je ne comprends pas ce que tu veux dire. On s'amusait juste à faire des défis. Qu'est-ce qui te dérange ?
-C'était extrêmement dangereux ! Tu aurais pu mourir ! » Ewald ne crie pas vraiment, mais l'agacement (ou la panique ?) monte dans sa voix « Qu'est-ce que j'aurais dit à Arthur ? Et Bludfire, tu crois qu'il l'aurait bien vécu ? Ç'aurait été ma faute.
-Hé, relax, je ne suis pas morte, non ? Et on s'est bien amusés avec Al'. Ça sert à rien de s'inquiéter pour quelque chose qui n'est pas arrivé. Et ni toi, ni Al' n'êtes responsables de ce que je fais, encore heureux ! » J'ai voulu garder un ton détendu, mais les sentiments qui tourbillonnent en moi on fait un peu dérailler ma voix sur la fin. Pas des sentiments précis, juste un mélange d'inquiétude, et une réaction à ses sentiments à lui qui pour une fois ne sont presque pas dissimulés. Il garde le silence un instant, semblant prêt à renoncer, puis il me toise et plonge son regard dans le mien.
« Très bien. Dis moi la vérité. Est-ce-que tu savais qu'il y avait ce sort ? »
Sa question me fige un instant, à l'intérieur, mais je réponds, totalement neutre, sans détourner le regard.
« Bien sûr que je savais. »
Ewald semble hésiter un instant, mais il laisse échapper un soupir soulagé.
« Tant mieux alors. » Il a un petit sourire qui me paraît un peu triste, puis il regarde autour de lui. « D'ailleurs, c'est quoi cet endroit ?
-Euuuh, mon repaire secret on va dire, donc si tu pouvais éviter de l'ébruiter… » je fais, un peu prise de court par le changement de sujet.
« Un repaire secret ? Tu sais que c'est un truc de Serpentard ça ?
-Je crois qu'on a ça en commun entre Gryffondor et Serpentard mec. T'as conscience du potentiel de fun des bases secrètes ?
-Moui, j'imagine. » répond il en souriant, avant de lancer un tempus. Le repas du soir a déjà commencé. « Tu viens manger ?
-Je prends mon sac et j'arrive ! » je réponds, et je remonte dans mon repaire sans attendre sa réponse. Je prends mon sac tout en m'empêchant au maximum de penser, je ne peux pas me relâcher, pas encore. En chemin vers la grande salle, on reparle d'occlumencie et il me promet de me passer les bouquins le lendemain, puis nous arrivons et mangeons chez les Serdaigles avec Al', pour une fois (généralement, il ne mange pas avec moi quand je suis avec Arthur et Ewald, même si ce n'est pas la première fois).
Le soir, lorsque je me retrouve enfin seule dans mon hamac, je me repasse la conversation avec Ewald dans ma tête. Je n'aime pas avoir eu à lui mentir comme ça, généralement je trouve toujours un moyen de détourner le sujet, de masquer la vérité, mais il ne m'a pas laissé le choix. Je me sens coupable quelque part, et ça m'attriste, mais bon. Il va falloir que je me méfie plus. Quoi qu'il en soit, je suis soulagée qu'il ne m'aie pas percé à jour. Et je réalise que je ne sais toujours pas comment il m'a trouvée. L'idée m'inquiète un instant, mais je suppose qu'il a pu me suivre. Ou bien il a utilisé un sort… Quoi qu'il en soit, je ne vais pas prendre le risque de relancer le sujet, j'ai trop peur qu'il insiste à nouveau sur le sujet du concours de cran.
Deux jours plus tard, je vais me doucher après une session de combat avec Ewald. Je croise trois filles dans le dortoir, Faith et deux de ses amies dont je n'ai pas retenu le nom et qui ne sont pas dans mon groupe. Je me tends, mais elles se contentent de ricaner en chuchotant en me voyant passer et comme je suis de mauvaise humeurs je leur fais un doigt et me retiens de les insulter. Je me dépêche d'aller à la douche, et pose comme d'habitude mes affaires à l'entrée de la cabine, baguette à portée de main. Lorsque j'arrête l'eau, j'entends des rires dans la direction approximative du miroir et j'essaye de faire le moins de bruit possible en me rhabillant, lorsque ma baguette tombe par terre et glisse sous la porte. Je laisse échapper un « merde ! », et crie : « Quelqu'un peut me rendre ma baguette s'il-vous-plaît ? » pour toute réponse, j'entends quelqu'un la ramasser et partir en courant. Je suis encore à moitié nue, alors je saute dans mon pantalon et me précipite dehors. Il n'y a personne dans la salle de bain, et je me précipite vers la porte avant de réaliser que je ne peux pas laisser mes affaires là, on risque de me les voler. Je sais que si j'attends on va cacher ma baguette, mais dans le pire des cas j'en ai une deuxième, et je pourrai tenter un accio. Je prends mes affaires et je cours dans le dortoir. La moitié des filles de mon année sont là, mais je ne vois pas Faith et les filles qui étaient avec elle juste avant. Je crie « Qui a pris ma baguette ?! » et je ne reçois, pour toute réponse, que le silence. J'imagine que ça les fait rire. J'ignore ma colère le temps d'ouvrir ma malle à l'arrache et d'y balancer mes affaires, puis je me précipite en bas, dans la salle commune. C'est forcément un coup de Faith. Et puis, si c'est dans le dortoir, je pourrai y retourner. Mais ça peut très bien être ailleurs.
Lorsque j'arrive en bas la salle commune n'est pas très peuplée vu que c'est bientôt l'heure du repas. Je repère tout de suite Faith et ses deux copines assises près de la cheminée à faire semblant de jouer aux cartes. Je me précipite vers elles et elles lèvent la tête vers moi. Lorsque je suis assez près je remarque qu'elles sont essoufflées. Je me plante devant la rousse, et je lui dis, du ton le plus posé que j'ai encore en réserve :
« Rends moi ma baguette.
-Je l'ai pas, ta baguette » elle proteste, avec un petit sourire qui me donne envie de la frapper. Je me retiens néanmoins, et j'insiste.
« Dernière chance, rends la moi.
-Je l'ai pas je te dis ! C'est pas faute si tu prends pas soin de tes affaires
-Tu vas me dire où elle est…
-Ou sinon ? Si tu m'attaques je le dirai aux profs, j'ai rien fait, pas vrai Alex ? »
Elle se tourne vers une de ses copines à laquelle je n'ai pas fait attention, une blonde un peu ronde qui contient un rire à grand peine. Elle réussit néanmoins à répondre, d'une voix haut perchée qui ajoute à mon agacement : « Ouais, elle a rien fait Faith. Maintenant dégage, on veut aller manger, t'as qu'à la chercher ta baguette! »
Les éclats de voix on attiré l'attention de quelques élèves qui se sont rapprochés, mais aucun ne fait mine d'intervenir. Le plus vieux doit être en quatrième année. J'ignore l'attroupement, et après un dernier regard à Faith qui a toujours son petit sourire, mais qui a sorti sa baguette, je lui écrase mon poing dans l'estomac. Elle se plie en deux avec un cri et ses amies essayent d'attraper leurs baguettes mais je ne leur en laisse pas le temps. Je donne un coup de pied dans le tibia de la brune qui n'a toujours pas parlé et un autre dans le ventre de la blonde, avant de me jeter sur Faith qui n'a pas eu le temps de se remettre, la faisant tomber par terre. Je m'assieds à califourchon sur elle et me prends un coup dans les côtes. Je réponds en bloquant un de ses bras avec une main, et l'autre avec un genou, en m'allongeant un peu sur elle, et je place mon avant bras libre sur sa gorge. L'action s'est déroulé très vite, et je crie : « Où est ma baguette ? ».
Faith ne répond pas, et d'un coup je reçois la blonde sur le dos qui me pousse de sur la rousse. Des gens nous crient d'arrêter mais je les ignore, et je me bats contre la blonde. Je lui mets un coup dans la figure qui la fait me lâcher. À ce moment, d'autres personnes se joignent à la mêlée, essayant de m'arrêter, mais je ne me laisse pas faire. Je ne veux pas qu'on m'immobilise. Je mords, je donne des coups de coude, mais ça ne suffit pas. Je n'ai pas mon poignard sur moi, mais de toute façon je ne l'aurais pas utilisé contre des gamins même si l'envie ne me manque pas. Je finis par ne plus pouvoir bouger. Deux garçons me tiennent les bras, ils doivent être en troisième ou quatrième année, et une fille plus âgée me menace de sa baguette. C'est le moment où le portrait s'entrebâille et Longdubat entre précipitamment en criant « Arrêtez ! Qu'est-ce qu'il se passe ici ?! ». Il est suivi par une petite foule d'élèves curieux, j'aperçois même quelques uniformes de Serpentard et Poufsouffle. On a dû aller le chercher en plein repas. J'arrête de résister, sachant que ça ne fera qu'empirer la situation. Longdubat arrive à nôtre niveau, et l'un des élèves qui me tient toujours lui répond : « On s'apprêtait à aller manger quand on a vu cette fille attaquer celles là », fait il avec un hochement de menton en direction du trio des connasses. La blonde et Faith saignent toutes les deux du visage, et la brune est agenouillée près d'elles, l'air inquiet. La blonde pleure. Longdubat ordonne sèchement à ceux qui me tiennent de me lâcher, ayant remarqué que je ne résiste pas, et à la fille qui me menaçait de ranger sa baguette. J'essaye de parler, mais le prof me coupe avant que j'aille plus loin que « Elles m'ont volé... », et ordonne aux élèves non concernés d'aller manger. Sa voix est autoritaire, et tout le monde s'exécute sans discuter, et bientôt il ne reste plus que Faith, ses copines, et les élèves qui ont arrêté la bagarre, mais ils partent à leur tour sur un nouvel ordre du prof.
Il m'ordonne de rester dans la salle commune pendant qu'il accompagne les filles à l'infirmerie, après s'être assurée que je suis calmée. Je suis toujours en colère, mais je le cache du mieux que je peux. Il reste absent un quart d'heure maximum puis en revenant m'amène jusqu'à son bureau. Enfin, j'ai l'occasion de m'expliquer.
« Et bien, Mademoiselle Mackson, puis-je savoir ce qu'il vous a pris ?
-Elles m'ont volé ma baguette, et elles ne voulaient pas me la rendre, je réponds, essayant de contrôler le tremblement de frustration de ma voix.
-On n'agresse pas ses camarades pour une plaisanterie, miss. Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?
-Je comprends que de votre point de vue j'ai eu tort, et je conçois qu'il y a d'autres moyens de se défendre, mais voyez vous professeur, j'ai demandé poliment, et je n'avais pas ma baguette pour récupérer mon dû, justement.
-J'ai parlé avec elles, et elles m'ont dit qu'elles ont voulu vous faire une blague, mais que vous ne leur avez même pas laissé le temps de s'expliquer.
-Je leur ai demandé !» J'ai du mal à maîtriser ma voix, et je suis près de pleurer de frustration et de colère.
« Baissez d'un ton. Vous les avez attaquées comme une sauvage au lieu d'aller voir un professeur. Moi, par exemple. Je suis votre directeur de maison. Avec vos résultats, je m'attendais à mieux de votre part. Vous aurez trois heures de retenue avec moi, et j'attends de vous que vous écriviez à chacune des filles une lettre d'excuses. Pas besoin de faire plus d'une feuille de parchemin par personne, mais je veux les lire avant que vous les leur remettiez. De plus, vous faites perdre trente points à votre maison. Maintenant, je vais vous donner un baume pour votre main, inutile de faire perdre du temps à madame Pomfresh, puis nous irons chercher votre baguette.
-Et elles ?
-Professeur.
-Et elles, professeur ? Je répète, essayant au maximum de dissimuler ma colère.
-Et bien, elles s'en remettront, par chance vous ne leur avez brisé aucun os. Elles en seront quittes pour une certaine frayeur. Je suis certain qu'elles éviteront de vous faire des blagues, à l'avenir.
-Professeur, avec tout le respect que je vous dois, ce n'était pas une blague.
-Qu'est-ce que vous voulez dire ? » Le ton de Longdubat est patient, mais je sens son agacement sous-jacent.
-Ces filles me détestent, et ce qu'elles ont fait n'avait rien d'amical. Ça ne devrait pas vous surprendre, quand même ? Je suis trop intelligente à leur goût, et Faith ne digère pas le fait que je n'appartienne pas à sa petite cour.
-Après avoir vu le résultat de votre bagarre, j'ai un peu de mal à vous voir comme une victime. Mais rassurez vous, je garderai un œil sur elles. Et sur vous. Et si jamais quelque chose arrive à nouveau, venez me voir au lieu d'essayer de faire justice vous même. Les professeurs sont là pour vous aider. »
Je ne réponds pas à ça, ça ne servirait à rien. M'aider ? Mon cul oui, c'est pour ça que j'ai trois heures de colle alors que les pauuuuvres gamines que j'ai siiii injustement agressées s'en sortent sans rien. Longdubat fouille dans un de ses tiroirs et me tend un baume verdâtre qui dégage une bonne odeur de plantes. Il a dû le faire lui même. Il me laisse en appliquer un peu, massant mon poing blessé, puis le range et m'ordonne de le suivre. Nous retournons à la salle commune, où il y a cette fois beaucoup plus d'élèves. Longdubat va jusqu'au canapé où étaient assises les filles et tire ma baguette de derrière un coussin.
« Vous voyez ? Elle n'était pas loin. Contrôlez vous la prochaine fois. Je vous donnerai l'horaire de votre première retenue à notre prochain cours. »
Je ne réplique pas, et le prof s'éloigne, profitant de sa venue pour parler avec certains élèves, qui détournent leur attention de moi pour s'entretenir avec Longdubat en souriant. Il semble apprécié. Je serre ma baguette très fort dans mon poing, retenant ma colère, sentant sa feu glacé dans les moindres recoins de mon être. Je remonte au dortoir récupérer mes vêtements et finis de m'habiller rapidement dans les toilettes. Je n'adresse la parole à personne, et même si beaucoup de gens murmurent sur mon passage, personne ne fait mine de venir me parler. Jusqu'à ce que je redescende dans la salle commune. Là, Al' me rattrape et passe le portrait à ma suite.
« Attends, Vivian ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Je poursuis ma route dans le couloir, en ralentissant un peu pour le laisser me rattraper.
« On m'a volé ma baguette, et Longdubat a pas aimé ma façon de négocier.
-Tu l'as récupérée ? Qui a fait ça ?
-Faith et ses copines. Tu les connais sans doute pas, c'est des première année. Et oui, le prof me l'a rendu après m'avoir punie.
-Qu'est-ce que t'as pris ?
-Trois heures de colle, trente points en moins et je dois écrire des lettres d'excuses.
-Quoi ? Mais t'as fait quoi ?
-Je leur ai mis mon poing dans la gueule, vu qu'elles voulaient pas me rendre ma baguette. Je pensais que tu savais.
-Je savais que des gens s'étaient battus, mais j'imaginais pas ça… Tu as bien fait de te défendre. Et elles ? Elles ont combien d'heures de colle ?
-Aucune, voyons, ce sont de pauvres petites victimes après tout.
-Comment ça aucune ? Elle t'ont volé ta baguette, quand même ! Fait Al', scandalisé.
-Oui, sauf qu'apparemment le prof croit que c'était une « blague », et trouve que ma réaction a été bien trop violente et disproportionnée. Et oui, je leur ai fait bien mal. Et non, je ne regrette pas. Elles me font chier depuis la rentrée, et ça leur apprendra. Et je ne vais pas écrire ces putain de lettres.
-Elles te font chier ? Qu'est-ce qu'elles font ?
-J'ai pas franchement envie d'en parler maintenant, on peut pas aller voler un peu plutôt ?
-Le couvre feu est dans une demi-heure.
-Précisément.
-Okay, excellent argument. », fait Al' en souriant.
Nous avons tous les deux nos balais sur nous, et nous sortons par une fenêtre du cinquième étage sans nous faire repérer. Nous volons une quarantaine de minutes et rentrons dans la tour Gryffondor en passant par la fenêtre de son dortoir qu'un de ses amis ouvre lorsqu'il y frappe. Pratique. Je lui souhaite bonne nuit, et je m'esquive par le trou du portrait avant de tomber sur une fille de ma chambre. Comme on est à Gryffondor et qu'aucun préfet n'est dans le coin, personne ne me fait de remarque. Je rejoins ma tour sans encombre et me glisse en boule dans mon hamac, un peu apaisée après le vol avec Al', mais toujours instable, dans une colère noire qu'on aie touché à ce qui m'appartient, et scandalisée par l'injustice de ma punition. Je suis satisfaite de les avoir frappées, et satisfaite de la peur que j'ai lu sur leurs visages. Je me suis très rarement battue, mais j'ai le sentiment que ça pourrait bien changer, ici, à Poudlard. Et pourquoi pas après tout ? Je veux juste avoir la paix, mais si on me la dénie alors je la prendrai par la force. Et puis, ça me permet de me défouler. Par la violence. Je suis un monstre après tout.
« Je suis une guerrière. J'ai toujours dû lutter pour montrer que je valais autant qu'un mec, que j'étais aussi courageuse, que rien ne me faisait peur. Je me suis crue forte. Avant, j'avais des idéaux. J'étais naïve et dans mes délires encore innocente. Maintenant, j'ai appris, et je suis brisée. Mais pourtant, je continue à lever la tête, à sourire, à plaisanter, parce que je suis une putain de guerrière. Je ne laisserai personne voir qui je suis. Je n'ai que moi. Je me hais, mais je suis aussi la seule à prendre soin de moi. La seule à voir sous tous ces masques. Oh, il n'y a qu'un champ de ruines. Mais ça, personne ne le saura jamais. »
-Extrait d'un carnet d'Aurore Berger, écrit environ deux mois avant sa première rencontre avant Quentin Lemage-
Et voilà pour ce chapitre.
Alors, qu'en pensez vous? Vivian a eu raison, tort?
Pour ceux qui sont curieux, allez faire un tour sur "plus de jamais plus", je vais poster le bonus qui explique comment Ewald est au courant pour le saut de Vivian de la tour d'astronomie. C'est un bonus qui m'amuse beaucoup, juste parce qu'on y voit notre digne Serpentard perdre sa contenance.
On se retrouve aussi à Noël avec le chapitre bonus sur Ewald et Arthur, si je le publie :p
(oui, je vous supplie de m'en supplier :p)
Pour ceux qui s'en fichent des bonus, bonnes fêtes et bonne année je suppose!
(pas sûr que je publie dans les temps le mois prochain, ça dépend de ce que je ferai du nouvel an).
Des bisous,
Kuro.
