Salut les gens!

Cette fois-ci, je publie en temps et en heure, mais ça a été chaud xD
J'ai écrit quasiment tout dans la dernière semaine, et presque la moitié entre dimanche et aujourd'hui xD

Cette fois-ci avant d'oublier, voici le résumé de l'épisode précédent et le rappel des personnages (par contre vous m'en voulez pas, je repousse la réponse aux reviews à demain).
Vivian: bon, j'espère que vous savez qui c'est
Arthur: Poufsouffle, septième année, ami avec Vivian depuis leur rencontre folichonne avec le pédophile.
Ewald: Le Serpentard trop coool (qui a dit que je devais rester pro?) qui se trouve être le meilleur ami d'Arthur, aussi en septième année.
Alphonse (Al'): Gryffondor, sixième année, les concours de cran ça rapproche.
Scorpius Malfoy: Poufsouffle, première année, s'est brouillé avec Vivian (pour des raisons somme toute compréhensibles)

Résumé du dernier épisode: Vivian et Scorpius se disputent en potions, donc le prof les fait se fritter devant toute la classe. Logique. Vivian effectue ses retenues avec Longdubat, et finalement il est plutôt sympa comme prof, quand il prend le temps d'écouter. Une mini course d'obstacles est improvisée sur le terrain de Quidditch, qui donne naissance à un projet plus ambitieux. Trois abrutis (dont le grand frère d'une des filles qui lui avaient volé sa baguette) l'attaquent dans un couloir. Pas de chance, ils savent pas se battre à la moldue. Logdubat est pas ravi. Toute l'école commence à la surnommer baby monster.

Voilà voilà, bonne lecture, et à bientôt! (pour ceux qui me laissent des reviews)


Le vendredi, je n'ai qu'une heure de cours, heureusement, parce que les regards en coin de la moitié des élèves me tapent sur les nerfs et que j'ai envie de m'isoler. Bien sûr, je suis à nouveau ignorée par Scorpius et son groupe, mais je le vois me dévisager à une ou deux reprises, et je me demande pourquoi. Le samedi passe vite, à l'entraînement je vole contre l'attrapeur officiel et je fais gagner ma moitié de l'équipe (on s'est répartis en deux groupes pour s'entraîner) parce que j'ai repéré le vif en premier. Je suis assez contente de mon succès, mes séances de vols m'ont bien aidée à faire des progrès. Al' profite de l'entraînement pour recruter quelques joueurs pour le parcours d'obstacles. Le soir, je tiens à contrecœur ma promesse et fais ma première séance d'occlumencie avec Ewald, vu que j'ai fini de lire les livres.

Une fois n'est pas coutume, nous prenons le risque de nous glisser dans la salle sur demande, parce qu'on ne sait pas de quoi on va avoir besoin et qu'on veut être sûr de ne pas être dérangés. Quand nous y entrons, nous trouvons une petite pièce éclairée par un globe magique qui diffuse une lumière douce. Une bibliothèque couvre un mur, et des coussins sont posés sur une couverture du côté opposé. Ewald jette un coup d'œil aux livres et sourit, alors je regarde aussi, curieuse. Ce sont tous des traités sur l'occlumencie ou la magie de l'esprit en général. On s'assoit sur les coussins, puis Ewald me demande :

« Tu es sûre de vouloir essayer, du coup ?
-Évidemment.
-Bon, je ne vais pas à nouveau insister sur le fait que ce soit dangereux, tu n'es pas stupide… Est-ce que tu sais comment tu comptes défendre ton esprit ?
-Je pense… je fais, un peu incertaine
-Je ne vais pas essayer d'y entrer tout de suite, je vais me poster à la limite, en quelque sorte, et voir déjà si il est bien délimité, et observer les défenses que tu réussiras à construire. »

Pour toute réponse, je hoche la tête, crispée. C'est un effort incroyable pour moi de le laisser faire ça, mais c'est nécessaire pour jauger mes défenses. Les livres parlaient de plusieurs méthodes pour occluder, par exemple en utilisant des éléments, des pensées écran… Je n'ai rien de tout ça. Pas de subtilité. Mon esprit est juste entouré d'un mur, une sorte de sphère impénétrable qui me sert de bouclier. Je n'ai pas vraiment eu de mal à la mettre en place. Il y a toujours eu en moi une sorte de mur me coupant de mes émotions, un blocage qui me vient de mes traumatismes et j'ai découvert que je pouvais imiter ça avec de la magie, plus ou moins. C'est compliqué à expliquer, je me sers de la sensation de blocage, que j'infuse avec de la magie, et je la repousse autour de mes pensées toutes entières. Et vu qu'Ewald tend sa baguette dans ma direction, je suppose que je ne vais pas tarder à savoir si ça fonctionne.

« Tu es prête ? »

Je hoche la tête, pour qu'il ne puisse pas déceler la peur dans ma voix, et me concentre sur mon mur. Il prononce distinctement « Legilimens », et l'instant d'après j'ai une sensation étrange sur laquelle je n'arrive pas vraiment à mettre de mots. Je suppose que c'est la présence d'Ewald, mais je n'ai pas de certitude, puisque je suis retranchée derrière mon mur. Je tends ma volonté pour essayer de mieux la percevoir, et mes défenses volent en éclats. Ewald rompt le sortilège.

« C'est intéressant. Tu as vraiment réussi à créer une défense, qui pour ce que j'en ai vu ne comportait pas de faille, mais elle s'est brisée. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Je n'arrivais pas vraiment à ressentir ta présence alors j'ai voulu voir en dehors du mur.
-Ah… C'est un problème, effectivement. Il faut réussir à protéger ses souvenirs et ses pensées, tout en gardant sa conscience et ses sens magiques libres de passer les protections, si on veut être à même de détecter les intrusions et de voir ce que les potentielles consciences ennemies cherchent à faire. Le problème, c'est qu'on crée souvent des failles en faisant ça. Je suppose que c'est là dessus que tu vas devoir travailler. »

En l'écoutant parler, je me dis que ça va pas être évident. Je me prends aussi à imaginer ce que ce serait de réussir à occluder de façon à rendre mon esprit invisible. Je me demande si c'est possible de faire en sorte qu'en me sondant on ne voie rien, juste une énergie magique, ma conscience, mais rien, pas de mur, pas de souvenirs ou de pensées, pas de porte d'entrée. Quoi qu'il en soit, j'écoute encore Ewald me recommander de relire certains chapitres en particulier, et me parler d'astuces pour réussir à garder ma conscience et ma force magique hors de mes murailles. Imaginer par exemple que qu'elles peuvent me transmettre des sensations, comme le toucher. Je lui demande si les imaginer avec plein de caméras et de détecteurs de mouvement pourrait marcher, et me vois contrainte de lui expliquer ce que c'est. Mais oui, il me confirme c'est une idée qui pourrait fonctionner. Néanmoins, j'y renonce presqu'aussitôt parce que si les caméras ont des angles morts, ça créerait une faiblesse dans mes défenses, probablement. Je préfère imaginer le mur comme un organisme vivant, qui sent et ressent par le toucher et la magie. On refait un test dans cette configuration, et cette fois ci je parviens à percevoir la présence du serpentard, mais ma concentration se brise très vite et je m'emmêle les pinceaux. C'est extrêmement difficile d'à la fois confiner une partie de soi tout en étendant au contraire une autre. Néanmoins, Ewald a quand même l'air de trouver que je ne me débrouille pas trop mal. Il me dit que c'est normal de ne pas y arriver du premier coup, mais j'avoue que je suis quand même frustrée. Je lui demande d'essayer une dernière fois, même si je suis déjà fatiguée, pour voir si ma muraille « aveugle » peut résister à un assaut. Il accepte un peu à contrecœur, jugeant qu'on en a déjà assez fait pour aujourd'hui, mais l'essai se conclut très vite : il parvient à briser mon mur en une poignées de secondes. C'est comme une pression immense un peu partout et pouf, ma muraille qui éclate en mille morceaux. Il n'essaie pas de pousser son avantage toutefois, et arrête le sort dès que je suis sans défense. Il se rapproche de moi et me demande si ça va, et bien qu'un peu secouée je me contente de lui dire que oui. Nous attendons encore quelques minutes de récupérer avant de quitter la salle sur demande. Vu que l'heure du couvre feu est passée, il m'ouvre une fenêtre pour que je rentre à ma tour en balais avant de la refermer et de se glisser dans le passage secret qui mène vers sa salle commune. Une fois certaine qu'il ne se fait pas surprendre, je vole jusqu'à ma tour et remonte dans mon grenier secret aménagé pour dormir.

Le lendemain, après le petit déjeuner, j'ai la surprise de voir que même Arthur a choisi de se joindre à nous pour notre petite séance de duel, en plus d'Al'. Nous nous rendons à notre QG, et Ewald lance quelques sorts de silence, histoire de s'assurer que personne ne va remarquer notre petite leçon. Al' a l'air très motivé, Arthur surtout curieux, et plutôt que de me donner un cours comme à son habitude avant de s'entraîner en pratique Ewald propose que nous fassions quelques duels, où on n'a le droit d'utiliser que le sort de marquage lumineux et le sort de bouclier dans un premier temps. Arthur ne connaissant pas le sort, le serpentard lui montre rapidement, et nous commençons les duels. Ewald contre Alphonse, et moi contre Arthur. Ça se passe bien approximativement dix secondes, puis Al' m'envoie un sort à la dérobée, illuminant mon épaule en bleu (apparemment, il sait donner de la couleur à la lumière). C'est comme ça que tout dégénère en baston générale où plus grand monde ne se soucie d'utiliser un bouclier, préférant utiliser le mobilier comme défense, et le chaos dure cinq bonnes minutes. Lorsqu'une vingtaines de secondes se sont écoulées, Arthur sort prudemment la tête au-dessus du bureau du professeur dont il s'est servi pour s'abriter et propose : « Trêve.. ? ». Nous nous retrouvons au milieu de la classe, hilares, et j'éclate de rire avec Alphonse en prenant la mesure de l'étendue des dégâts : Nous resplendissons tous à cause de tous les sorts qu'on s'est pris ainsi que le sol, le plafond, et le mobilier. Alphonse est le seul à avoir été épargné par les lumières colorées, vu qu'il est le seul à savoir les produire. Pendant qu'on fait tout disparaître à l'aide du contresort, il me vient une idée beaucoup trop grandiose pour que je la garde pour moi.

« J'ai une idée.
-Oho... fait Arthur, mi-amusé, mi-inquiet
-À savoir ? » s'informe Ewald, prudent.

Al' ne dit rien, mais son sourire m'indique qu'il est impatient de savoir.
« ça s'appellera la chasse aux lucioles.
-Tu veux utiliser le sort de marquage, comprend Ewald.
-À la sauce Alphonse, je confirme. Et donc, comment on fait pour plonger la grande salle dans le noir ?
-Poudre d'obscurité instantanée du Pérou, suggère le Gryffondor.
-Les effets durent combien de temps ?, je demande
-Tout dépend de la quantité, mais vu la taille de la salle pas plus de cinq minutes, je dirais. »

Je fais la grimace. Ça ne va pas suffire pour ce que j'ai en tête. Heureusement, Arthur intervient, demandant à Ewald si il pense que des runes pourraient aider. Il suppose que oui, mais que l'obscurité ne serait pas aussi totale sans doute, ce qui n'est pas trop gênant. Il faut voir nos cibles après tout. Mais la poudre d'obscurité pourrait donner le coup d'envoi, si on réussit à s'en procurer en grande quantité. Tout le monde se prend au jeu, même si il y a pas mal de choses à mettre en place et de recherches à faire. Al' et Arthur sont assez enthousiastes, Ewald un peu moins, il n'est pas persuadé que ça soit la meilleure des activités pour des septième années soucieux de leur carrière, mais je crois qu'il va finir par se motiver, lui aussi. Il faudra juste lui présenter ça comme un défi. Une fois les bases de la chasse aux lucioles posées, nous redevenons sérieux. Ewald propose de faire de vrais duels cette fois, où pour équilibrer les choses mes adversaires ne pourront utiliser que des sorts que je sais effectuer. J'en dresse une liste rapide, et Alphonse hausse un sourcil :

« Je comprends mieux comment tu as pu étaler des troisième années, baby monster ! C'est Ewald qui t'a appris tout ça ?
-En grande partie, je fais, un peu gênée. Il m'a surtout appris à réagir vite et à me comporter en situation de duel. »

Nous tirons au sort les duels. Au premier round Arthur affronte Ewald et je me retrouve contre Al'. Le duel entre les deux septième années est un peu court pour être qualifié d'intéressant, même si je vois un ou deux sorts assez cool fuser. Arthur réussit à se défendre un peu, mais on sent qu'Ewald est beaucoup plus expérimenté et à l'aise. Ensuite, je fais face à Alphonse. Je sais que ça ne va pas être facile, mais il n'a pas le droit d'utiliser des sorts que je ne connais pas, alors sur un malentendu, ça peut marcher… ou pas. Il commence par un expeliarmus, que j'évite en sautant sur le côté et je rétorque par un sort de lévitation, qui ne le perturbe pas. Il me lance un aquamenti que je pare à grand peine avec un bouclier, mais je n'arrive pas à le tenir suffisamment longtemps pour les cinq sorts qu'il enchaîne derrière et je finis fort glorieusement terrassée par mon sort de patinage, m'explosant au sol après que mes pieds se soient dérobés sous moi. Arthur me lance un sort de soin pour éviter que des bleus apparaissent sur mon menton endolori, et lorsqu'Alphonse s'étonne de ses connaissances il avoue qu'il veut être médicomage. Une fois mes graves blessures soignées (je l'ai vraiment laissé faire pour avoir la paix, et parce qu'il ne me touchait pas pour les soins) je l'affronte en duel pour la troisième place. Il me domine moins qu'Alphonse, et je réussis presque à lui arracher sa baguette, mais je perds quand même. Je crois qu'il a davantage été mis en difficulté par les restrictions sur les sorts que par moi, en y songeant. Ce qui est assez vexant, mais logique, il faut bien que les sept ans d'études servent à quelque chose. Enfin, c'est au tour d'Alphonse d'affronter Ewald. Leur duel dure plus longtemps que celui d'Arthur et du Serpentard. Al' se défend pas mal. Il semble avoir une préférence pour les sorts élémentaires, et je remarque en particulier un sort de bouclier additionné de vent qui a l'air très intéressant et qui parvient à déséquilibrer Ewald. Finalement, le Serpentard réussit à faire glisser Al' sur une plaque de verglas, puis à le désarmer. On dirait que c'est la mode, aujourd'hui. Arthur vérifie que le Gryffondor ne soit pas blessé, et il lui demande :

« Au fait Arthur, qu'est-ce qui t'a donné envie d'être médicomage ? Tu n'as pas une famille à laquelle succéder au Magenmagot ou un truc comme ça ?

-Je pourrais, mais la politique ne m'intéresse pas trop, et ma grand-mère n'est pas prête de céder sa place ! Je ne suis pas sûr de devenir médicomage en fait, peut-être que je m'orienterai plutôt vers la psychomagie. C'est à cause d'un truc qui s'est passé quand j'étais en deuxième année... » explique Arthur, en l'aidant à se remettre sur pied. Il me regarde, hésitant, et Al' insiste, curieux :

« Il s'est passé quoi ?
-Est-ce que tu es d'accord pour que je lui dise, Vivian ? demande Arthur en se tournant vers moi.
-Attends, Vivian était là ?» Demande Alphonse, surpris. Personne ne lui répond. J'hésite. Mais de toute façon, si ça rebute Al' que j'aie tué quelqu'un, tant mieux. Il se détachera de moi comme ça. Je jette un regard furtif à Ewald. Il ne dit rien, remet la salle en état, mais il m'observe. Embarrassée d'avoir croisé son regard, je réponds :
« Tu peux. »

Je ne suis pas sûre de vouloir rester là pour écouter ce qu'Arthur va dire, mais je ne veux pas être faible, je ne veux pas leur montrer que ça me touche. Aussi, je suis curieuse de voir la réaction d'Alphonse. Alors, je m'assois en tailleur sur une table et j'écoute. Le poufsouffle commence par parler de James, de la colo, pour expliquer comment il s'est retrouvé là. Il parle de notre rencontre, de l'escalade (là, Al' lâche un « Ah, c'est pour ça ! »), puis du dernier après-midi, et du moment où on a retrouvé le gamin manquant.
« Un homme le ramenait chez lui, et il nous a proposés de venir aussi.
-Un pédophile ? Demande Al'
-Oui… Je ne savais pas trop ce qui était normal, vu que je connaissais très mal le monde moldu. Vivian était la seule à vraiment insister pour qu'on n'y aille pas, et personne ne l'a écoutée parce qu'elle n'avait que six ans. Elle nous as suivis quand même. Quand on est entrés dans sa cabane, le pédophile a fermé avec un collaporta, et j'ai réalisé que c'était un sorcier. Il a utilisé un petrificus totalus sur les autres, mais il voulait me violer en premier parce qu'il avait compris que j'étais un sorcier aussi. Il m'a mis sous imperium parce qu'il trouvait que je mettais trop de temps à me déshabiller. Vivian a fait de la magie accidentelle et a réussi à se libérer, alors il s'en est pris à elle. Il lui a lancé un imperium aussi, mais il a oublié que je n'étais plus sous son contrôle, alors je l'ai frappé avec une chaise. Ça a rompu le sort. Vivian avait un couteau et elle l'a tué. Après, on a appelé les oubliators et ils ont fait perdre la mémoire aux enfants moldus. Vivian est venue chez moi. Après ça, j'ai eu des rendez-vous réguliers avec un psychomage, et ça m'a beaucoup aidé. C'est grâce à ça que je me suis rendu compte que j'aimais aider les gens, que je voulais me rendre utile.
-Je vois. Oh merde. Ça va ? Demande Al', sous le choc.
-Mais oui, ne t'inquiète pas. C'est du passé. » le rassure Arthur en souriant. Pour ma part, je plante mes ongles dans mon poignet, discrètement, en repoussant mes émotions. Je saute de la table, brisant l'atmosphère pesante d'un :
« On va manger ? J'ai faim et je crois qu'il est temps. » Je sens le regard d'Ewald posé sur moi, et Al' me regarde d'un air inquiet.
« Tu vas bien ?
-Toujours »

Je force un sourire qui fait illusion, et nous rangeons rapidement les reste du désordre engendré par les duels avant de rejoindre la grande salle. Nous mangeons tous ensemble à midi, à la table des Serpentard, et au moment où les autres ne font pas attention Ewald me serre l'épaule sans rien dire. C'est tellement surprenant venant de lui que je ne réagis pas, mais ça soulage un peu. Puis je remarque son regard posé sur mon poignet et réalise que mes ongles ont laissé des marques. Je rabats ma manche dessus discrètement en espérant qu'il n'aie rien vu, mais je pense que c'est trop tard. Heureusement, il ne fait pas de commentaire. Nous ne parlons que de sujets légers, notamment de la course d'obstacles qu'on prévoit de faire le vendredi suivant en dernière heure, vu que personne n'a cours et que c'est l'heure du club de vol, dont beaucoup de membres participeront sans doute (Ewald doit encore leur demander). Je remarque tout de même qu'Alphonse m'observe de façon assez insistante, mais il ne dit rien. Après le repas, je prends congé de tout le monde, prétextant des devoirs à faire. Ewald n'a pas encore fini de manger, mais il me dit qu'il me rejoindra sans doute plus tard. Arthur discute avec Alphonse et je ne suis pas sûre qu'il m'aie entendu. Je vais dans ma tour et je me coupe un peu avant de récupérer mes affaires. Quentin me manque. Lorsque j'arrive à la bibliothèque, après avoir remis mes glamours en place, je trouve Ewald déjà installé. Il a l'air intrigué que je n'arrive que maintenant, alors je lui dis que j'étais allée chercher mes livres. Il hoche la tête, et nous nous plongeons dans nos devoirs. Une fois que j'ai fini, je remarque qu'Ewald travaille sur les runes des bracelets d'escalade, et qu'il a aussi un brouillon sur les runes de luminosité. Je souris à part moi, et lui demande de m'expliquer un peu les bases. Je ne comprends pas grand-chose, mais quand je sors de la bibliothèque un quart d'heure plus tard, je suis moins ignorante. Ewald reste encore un peu pour discuter avec deux Serdaigles de son groupe, qui me lancent un regard intrigué avant de m'ignorer.

Je m'engage dans le couloir dans l'intention de poser mes affaires à ma tour puis de chercher un sort pour me nettoyer qui m'éviterait de prendre le risque d'utiliser la salle de bain des filles de Gryffondor, surtout en weekend, lorsqu'on m'interpelle :
« Vivian, attends ! »

Je me retourne surprise. Scorpius est derrière moi, immobile sur le seuil de la bibliothèque. Il est seul. Qu'est-ce qu'il me veut ?
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-On peut parler ? » il demande, sans agressivité. Je reviens sur mes pas, un peu sur mes gardes. On ne s'est pas parlés depuis notre dispute dans la grande salle. Il me fait signe de le suivre, et je m'exécute en enroulant discrètement ma main sur la poignée de ma baguette. Ça sent le piège à plein nez… Pourtant, il ne parcourt qu'une dizaine de mètres avant d'ouvrir la porte d'une salle de classe, un peu au hasard, j'ai l'impression. J'entre, prête à me battre, mais personne ne me saute dessus. Scorpius referme la porte derrière moi, et s'explique :

« Je voulais qu'on soit tranquilles. Je voulais m'excuser pour l'autre jour, j'ai été injuste avec toi.
-En cours de potions ?
-Oui, et avant aussi. J'ai sans doute parlé trop vite. J'ai discuté avec ton ami Arthur tout à l'heure, et j'ai réalisé que je ne savais pas grand-chose de tes problèmes, j'aurais dû écouter tes raisons avant de te rejeter. » Je soupire intérieurement. Pourquoi Arthur s'est senti obligé de me rabibocher avec Scorpius ? Le blond interprète assez bien ma moue puisqu'il se sent obligé de préciser :
« C'est moi qui suis allé lui parler, il m'a juste écouté.
-Je vois. J'accepte tes excuses. Et je suis désolée, je sais que je ne t'ai pas vraiment bien traité, j'ai eu tort.
-On redevient amis alors ? » me demande Scorpius, qui sourit avant de me tendre la main. Une partie de moi voudrait la prendre, mais j'ai trop conscience de mes torts, et du fait qu'on aurait jamais dû être amis en premier lieu. Je souris aussi, avant de m'excuser :
« Désolée, je n'ai rien contre toi, au contraire, mais je pense que c'est mieux qu'on garde nos distances. Je suis vraiment une gamine arrogante qui se trouve meilleure que les autres, du moins en ce qui concerne les études et le développement intellectuel. Tout ce que tu m'as reproché, ou presque, est vrai, et ça ne sert à rien de nous réconcilier maintenant pour que je te blesse à nouveau. C'est mieux pour tout le monde que je reste dans mon coin. Et tu as bien vu, je suis un aimant à ennuis.
-Je suis un Malfoy, c'est pas beaucoup mieux », fait Scorpius avec un sourire désabusé. « Je suis désolé, d'accord ? Tu comptes pour moi, même si tu as tes défauts. Depuis qu'on s'est disputés j'ai réalisé que je ne voulais pas ça. Je ne veux pas laisser tomber.
-C'est mieux comme ça, pourtant, crois moi. » Je vois sur son visage qu'il est blessé, mais mieux vaut ça que pire plus tard. J'ajoute quand même : « On peut toujours travailler ensemble en cours, je n'ai rien contre toi. Mais ça s'arrêtera là. Ne fais pas l'erreur de penser qu'on peut être proches. Je n'ai rien à t'apporter, et je te décevrai encore si tu attends trop de moi. »
Scorpius a l'air triste, mais il serre quand même la main que je lui tends. Puis, il réfléchit une seconde, et me sourit : « C'est un début ! Tu finiras par te rendre compte que tu ne peux pas te passer de moi ! » puis, plus sérieux : « Ne t'enferme pas. Je suis content qu'Arthur soit ton ami, il a vraiment l'air d'un type bien. »

Et il me plante là, sortant de la salle sans me laisser répliquer, ce qui est probablement pour le mieux vu que je ne sais pas quoi dire. Saleté de poufsouffle. J'ai un petit pincement au cœur, mais je l'ignore, et me dirige vers ma tour. Avec un peu de chance les cours de la semaine prochaine seront moins déplaisants.

xx

« Je t'avais dit de ne pas t'attacher à moi. Je n'apporte rien de bon. J'espère que tu as compris maintenant, que tu me détestes. Parce que je ne mérite rien de mieux. Mais là encore, peu importe. L'essentiel, c'est que tu saches que rien n'est de ta faute et que tu sois conscient que je suis heureuse d'être morte, que c'est ce que je voulais. »

-Extrait de la lettre d'adieu laissée par Aurore Berger à Quentin Lemage-


Et voilà, j'espère que ça vous aura plu, il me tarde de lire vos retours!
Il y aura sans doute un bonus ce mois ci (selon comment ira ma motive) sur la discussion entre Scorpius et Arthur.

à bientôt,

Kuro le poulpe des neiges