Dossier n°3 : Garde du corps (partie 1/7)
Tout d'abord, un petit rappel des derniers événements.
Shun a reçu un coup de bâton de bambou de la part de Tatsumi. Conséquence : Ikki a vengé son frérot. Re-conséquence : le chauve loge à présent à l'hôpital, et le médecin légiste se retrouve en prison.
Shiryu, les poches vides, a demandé une avance à Seiya pour acheter du riz, pour son papy et lui. Le héros accepta et se déplaça même jusqu'au supermarché. Mais Seiya étant friand de flocons d'avoine périmés, il ramena du mauvais riz à son collègue. Shiryu s'en rendit compte trop tard et attrapa une indigestion. Tout comme son Maître qui risque de ne pas lui pardonner.
Hyoga, lui aussi, s'est brouillé avec son Maître. Il a, sans le vouloir, orienté les soupçons vers Camus sur la dernière affaire de meurtre. Le maître se sentit trahi et renia son disciple. Hyoga, triste, se rend ensuite chez le meilleur ami de son prof particulier pour s'expliquer, en espérant que Milo l'aidera à briser la glace entre son Maître et lui.
Ban a utilisé sa seule réplique légale pour les douze premiers chapitres au chapitre précédent. Il doit donc tenir sa langue au cours de ce chapitre-ci.
Quant à Seiya, il ne lui est rien arrivé de fâcheux. Heureusement ! Que deviendraient les Experts sans lui ?
Et n'oublions pas Jabu Céphale et Maske De More, cohabitants dans la même cellule. Saori et Shiryu ne veulent pas relâcher le psychopathe et se servent de Jabu comme appât. Afin d'inciter Maske De More à passer à l'acte, ils lui ont apporté quelques grands couteaux fort aiguisés, pour se défendre contre le rats, prétendent-ils.
Maintenant que les acteurs sont en place... Action !
Alors que le jour se lève, un individu aux longs cheveux violets entre dans son domaine d'un pas pressé. Il est sept heures trente-cinq du matin et Saori est à la bourre. En plus, Ikki ayant massacré Tatsumi la veille et séjournant en prison, le chef doit trouver d'urgence quelqu'un pour les remplacer tous les deux. Elle entre dans son bureau et y découvre Seiya assis sur son siège.
Saori (étonnée) : Mais que fais-tu là, toi ?!
Seiya : Ah, te voilà enfin ! T'as cinq minutes de retard !
Saori : Que fais-tu ici si tôt ? Ton lit et toi avez rompu ou quoi ?!
Seiya : Non. J'avais le pressentiment qu'on allait avoir besoin de moi plus tôt, aujourd'hui. En effet, puisque tu as eu du mal à quitter ton oreiller ce matin !
Saori (fâchée) : Va donc voir ailleurs si j'y suis !
Seiya : Vraiment ?
Saori : Oui ! Dehors !
On ne discute pas les ordres du chef. Donc, Seiya sort. Saori prend un autre siège de peur que Seiya ait pété sur le sien. Elle consulte les messages du répondeur.
Répondeur : Ce matin, à trois heures... "Ici Shiryu... J'ai pas encore digéré le riz périmé... Beeeeurgl ! ... Je crains de ne pas pouvoir venir travailler."
Encore un de moins ! Saori déteste déjà cette journée. Elle écoute le message suivant.
Répondeur : Ce matin, à cinq heures... "C'est encore moi. Bonne nouvelle : j'ai récupéré, je ne vomis plus ! À tout à l'heure !"
Saori retrouve le sourire. Il y a encore un message.
Répondeur : Ce matin, à cinq heures une... "Je crois que... Beeeeeeurgl ! ... je viendrai pas, finalement".
Le chef regagne immédiatement sa mauvaise humeur. Avant qu'elle ne balance le téléphone contre le mur, celui-ci sonne. Saori attrape le combiné.
Saori : Police experte, Saori Kido, j'écoute !
Voix : Bonjour madame Kido, ici Shun. Je voulais vous avertir que je suis à l'hôpital avec Hyoga.
Saori : Oh non... Il va y rester longtemps ?
Shun : Sans doute, oui. Il a été piqué une quinzaine de fois par un scorpion.
Saori (abattue) : Maudite journée...
Shun : Je vous laisse. Dites bonjour à mon frère de ma part !
Clic ! Il raccroche. Les employés disponibles de Saori sont de moins en moins nombreux et elle craint de se retrouver seule avec Seiya. Heureusement pour elle, Geki et Ban se présentent, il ne leur est encore rien arrivé.
Saori : Oui ?
Ban : Je vais aller chercher le corps.
Geki (sursautant) : Ban ! Mais t'es fou ?! Ne dis plus rien !
Ban (étonné) : Hein ?! J'ai bien le droit de parler, non ?!
Geki lui plaque sa main sur la bouche.
Geki (suant) : Tais-toi ! Avec un peu de chance, le narrateur ne t'a pas entendu !
D'un geste ultra-rapide, Ban envoie Geki mordre la poussière. Il ne se relève d'ailleurs pas.
Ban : Bien ! Maintenant, je vais aller chercher le corps.
Saori : Quel corps ?
Brusquement, Ban s'évapore... mais réapparaît presque instantanément !
Ban : Voilà, j'ai déposé le corps à la morgue.
Narrateur : Cette fois, c'en est trop, Ban ! Tu es puni pour excès de répliques !
Pouf ! Le malheureux disparaît. Et il ne réapparaît plus, cette fois-ci. Saori est complètement désespérée, tout son personnel est absent !
Seiya (surgissant) : Heureusement non, il reste le meilleur !
Saori (en colère) : Je ne t'avais pas dit d'aller voir ailleurs si j'y étais ?!
Seiya : Si, justement. Suis-moi !
Il l'attrape par le bras et l'emmène à la morgue. Des cheveux violets dépassent d'un voile. Seiya tire dessus et Saori découvre son propre corps, mort !
Saori (hurlant) : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Deux heures plus tard, Mlle Kido est sur la route. Un camion des éboueurs prend toute la place et l'empêche de passer. Elle a beau klaxonner et lui donner des coups de cravache, le camion n'avance pas plus vite. Alors Saori décide de faire un détour.
Saori (stressée) : Plus vite ! Plus vite !
Elle regrette d'avoir passé autant de temps ce matin à se laver les cheveux. À s'épiler. À se maquiller. À se vernir les ongles. À choisir sa tenue de travail et la paire de chaussures qui l'accompagnait le mieux. Tant de temps perdu ! Elle est en retard et cela la stresse énormément. Pourquoi ? À cause du cauchemar qu'elle a fait pendant la nuit, bien sûr ! Malgré tous ses efforts, elle a un léger retard. Quand Saori ouvre la porte de son bureau, elle manque de s'étrangler en découvrant la personne qui est assise à sa place.
Seiya : Ah, te voilà enfin ! Heureusement, j'étais là pour te remplacer !
Saori (fâchée) : Tu n'as rien à faire ici, toi ! Va donc voir ailleurs si j'y suis !
Immédiatement, Saori regrette sa réaction mécanique. Seiya se lève et s'apprête à sortir. Saori revit son cauchemar !
Saori (paniquée) : Non attends, n'y va pas !
Seiya : Pourquoi ?
Saori : Je suis ici, tu ne me trouveras pas ailleurs ! Un peu de jugeote, voyons !
Seiya (vexé) : Tu me prends vraiment pour un demeuré, toi ! J'ai bien compris que tu m'as demandé de quitter cette pièce !
Le brave enquêteur va voir ailleurs, laissant Saori toute seule, comme dans son terrible rêve. Elle jette maintenant un regard inquiet vers le répondeur, qui clignote.
Saori (anxieuse) : Non, pas de messages ! Pitiééééé !
Prenant son courage à deux mains tremblantes, elle écoute le premier message.
Répondeur : Aujourd'hui, à trois heures... "Ici Shiryu... J'ai pas encore digéré le riz périmé... Beeeeurgl !"
Angoissé, Saori n'écoute ni la fin de ce message, ni les messages suivants. Deux petites secondes plus tard, le téléphone sonne et la fait sursauter. Mais elle est trop effrayée pour répondre.
Répondeur : "Vous êtes bien à la police la plus célèbre du pays, celle de Saori Kido ! Laissez votre message..."
Après le bip sonore, Saori s'apprête à couper la communication mais reconnaît la voix de Jamian. Il n'était pas dans son rêve, lui !
Jamian : Coucou c'est moi ! Comme vous êtes des clients réguliers, je voulais vous prévenir que mes frères et moi, on va migrer quelques jours pour voir si les graines ne sont pas plus vertes ailleurs. Bonnes vacances à vous aussi !
Clic ! Fin du message. Le visage de Saori se décompose davantage. En plus, ils ne pourront même pas compter sur Jamian Airline !
Dring ! Le téléphone sonne à nouveau. Pleine d'espoirs, Saori pense que Jamian a changé d'avis. Elle décroche.
Voix : Bonjour ! Ici le petit frère d'Ikki.
Saori (inquiète) : Ne me dis pas que tu es à l'hôpital...
Shun (étonné) : Comment vous avez deviné ?!
Saori (blême) : Et ne me dis pas qu'il y a un blond dans ta chambre !
Shun (ébahi) : Incroyable ! Comment vous faites ça ?!
Affolée, Saori raccroche immédiatement. La pauvre ! On dirait une rediffusion de son horrible cauchemar ! Elle entend des bruits de pas qui se rapprochent. Paniquée, la patronne va fermer sa porte à clé. Il était temps ! Quelqu'un abaisse la poignée et tente d'ouvrir.
Geki : C'est nous, chef !
Pétrifiée, le chef ne prononce pas un mot.
Geki : Saori ? Ça va ? ... Elle ne répond pas. Qu'en penses-tu, Ban ?
Ban : ...
Geki : Elle est peut-être en danger ! Aide-moi à défoncer la porte !
BOUM ! La porte sort de ses gonds et tombe par terre.
Geki : Eh bien Saori, que t'arrive-t-il ? Tu es toute pâle !
Saori (frissonnante) : N'allez pas chercher le corps... N'y allez pas !
Geki (étonné) : Comment tu savais qu'on devait ramener un corps ici ?!
Saori : Peu importe ! N'y allez pas !
Geki : C'est trop tard, le corps de la femme est déjà à la morgue.
Saori (alarmée) : Non ! Je veux pas mouriiiir !
Geki : Mais enfin, calme-toi !
Saori (affolée) : JE VEUX PAS MOURIIIIIIR !
N'en pouvant plus, Saori tombe dans les pommes.
Geki : Ban ! Fais-lui du bouche-à-bouche !
L'interpellé ne réagit pas.
Geki : Allez ! Comme tu ne peux pas parler, tu peux en prendre le risque !
Ban ne bouge toujours pas.
Geki : Bon ben... Il ne nous reste plus qu'à l'emporter à la morgue. Heure du décès ?
Alerté par le bruit, Seiya arrive en courant.
Seiya : Qu'est-ce qui se passe ?
Geki : Le chef est mort.
Seiya (râlant) : Comment ose-t-elle ?! On est déjà en sous-effectifs et elle nous abandonne ?!
Geki : Ban et moi, on va la porter jusqu'à la morgue. Tu viens ?
Seiya : Non pourquoi ?
Geki : On va l'autopsier tout de suite !
Seiya : Ah, ok ! Je vous accompagne !
Deux minutes plus tard, à la morgue...
Seiya : Qui a déjà pratiqué une autopsie parmi vous ?
Geki : Pas moi. Et toi, Ban ?
Ban : ...
Seiya : Alors, à toi l'honneur.
Ban attrape un scalpel et s'apprête à passer à l'action, quand soudain, les yeux de Saori s'ouvrent.
Seiya : Je parie 100 euros qu'elle n'a pas de cœur !
Lorsque le scalpel touche la peau de Saori, sa bouche s'ouvre à son tour.
Saori (criant) : Aaaaah ! Mais qu'est-ce que vous faites ?!
Geki : Une autopsie, chef !
Puis Geki sursaute.
Geki : Attends, Ban... Les morts ne parlent pas, non ?
Seiya : Sauf Saori, on dirait...
Saori (criant) : JE NE SUIS PAS MORTE !
La cavalière se relève et devient toute rouge.
Saori : Qui a osé me déshabiller ?!
Geki : Ben t'étais morte, alors...
BAF !
Geki (souffrant) : Aïe ! Ça va pas, non ?!
Saori (furieuse) : T'ES VIRÉ ! DEHORS !
Geki s'en va sans protester.
Geki : Ça tombe bien, j'en avais marre de travailler avec un muet et pour une fille aussi détestable !
Saori : BON DÉBARRAS !
Dès que Geki a quitté les lieux, Saori regrette un peu son geste : elle vient de perdre encore un employé en ces temps difficiles ! Il va falloir mettre les bouchées doubles, voire triples. Elle remarque le corps que Geki et Ban ont amené. Soulagé, Saori constate que ce n'est pas elle.
Saori : Dites, j'aimerais bien savoir pourquoi ce corps est ici, alors que je ne l'ai pas accepté.
Seiya : Tout simplement parce que je l'ai fait pour toi !
Saori (en colère) : QUOI ?!
Seiya : La police locale a appelé ce matin, pendant que tu traînais sur la route. Ils sont débordés et nous ont demandé si on pouvait s'occuper de ce cas-là. J'ai bien entendu accepté !
Saori a une soudaine envie de le rouer de coups de cravache. Mais elle se retient ; Seiya est trop précieux, le public l'adore. S'il venait à quitter sa police, elle irait droit au chômage.
Saori : Faisons le point : il ne reste que moi, Ban et Seiya. La situation est grave ! Il faut qu'on trouve du renfort d'urgence !
Ban : ...
BIIIIIP ! Le Comité de la Fanfic intervient exceptionnellement.
Saori : Vous allez me fournir de nouveaux employés ? Chouette !
Comité : Pas du tout, bien au contraire ! Ban a tenté à plusieurs reprises de parler. Nous le soupçonnons d'avoir utilisé des ultrasons ou des infrasons pour communiquer. En conséquence, il n'aura plus le droit d'intervenir dans cette enquête !
Pouf ! Ban Hi s'évapore et ne revient pas. Saori est au bout du rouleau.
Saori (dépitée) : Y'a plus personne...
Seiya : Si, moi ! Et tu oublies Shishi et Hyogaga !
Saori : Ils ne viendront pas. Shiryu est encore malade et Hyoga a été piqué plusieurs fois par un scorpion.
Ding ! Dong ! Quelqu'un vient d'entrer, Saori et Seiya vont voir. Le nouveau venu porte un tee-shirt bleu.
Saori (surprise) : Hyoga ?! Que viens-tu faire ?!
Hyoga : Quelle question ! Il est huit heures, je viens travailler !
Saori : Mais... Et tes piqûres de scorpion ? Tu n'es pas resté à l'hôpital ?
Hyoga (confus) : Mais de quoi tu parles ?!
Seiya : Ne fais pas trop attention. Elle déconne un peu, ce matin.
Saori : Et que fais-tu en tee-shirt ?
Hyoga : Seiya y est bien, lui. Pourquoi pas moi ? Je crève de chaud, moi, ici !
Surtout qu'à partir d'aujourd'hui, il est censé travailler à côté du four, pour avoir empêché Saori de devenir une héroïne lors de la dernière enquête.
Hyoga (paniqué) : Chuuuuuuuut !
Saori s'apprête à réprimander Hyoga mais s'abstient. En effet, elle est déjà si peu entourée.
Hyoga : Shiryu n'est pas encore là ?
Saori : Il sera absent. Le riz périmé...
Hyoga (tout bas, à Saori) : S'il n'y a que Seiya et moi, je rentre tout de suite !
Ding ! Dong ! Un jeune homme en costume et cravate entre et les rejoint.
Hyoga : Qu'est-ce que tu racontes, Saori ?!
Seiya : Tu perds vraiment la tête ! Le voilà, Shiryu !
Saori (surprise) : Shiryu ?! Tu n'es plus malade ?
Shiryu : Oui, ça va mieux. Je t'avais pourtant laissé un message, ce matin, pour te dire que je viendrais !
Saori : En tout cas, je suis contente de te voir. On ne sera pas trop de quatre, pour la nouvelle enquête !
Shiryu (étonné) : Quatre ?!
Hyoga : Que fais-tu de Ban et de Geki ?
Seiya : L'un a été exclu de l'enquête par le Comité de la Fanfic, et l'autre a été viré par Saori.
Shiryu : Viré ?! On n'est déjà pas beaucoup... T'es vraiment folle, Saori !
Saori : Mais non ! Je vais vous expliquer. Cette nuit...
Elle s'interrompt.
Saori : Plus tard ! On n'a pas une minute à perdre !
Shiryu : Mais si ! Termine de raconter ta légende !
Hyoga : Non pitié, pas de légende !
Shiryu : Si !
Hyoga : Non !
Shiryu : Toi, va donc t'habiller pendant qu'elle nous racontera !
Hyoga : M'habiller ?! Mais je le suis déjà !
Shiryu : Ah oui ?! T'es en tee-shirt, l'aveugle !
Hyoga : Et alors ?! C'est autorisé, ici !
Shiryu : Ah bon ? Dans ce cas, je ne vais pas continuer à me déguiser davantage...
Shiryu contracte à présent ses muscles et ceci a pour effet de transformer sa chemise en lambeaux. Il se tourne un peu pour que ses collègues puissent admirer son tatouage.
Seiya : Wouah ! C'est joli !
Shiryu (fier) : Merci !
Seiya : T'as un bel hippocampe dans le dos, dis donc !
Shiryu (fâché) : C'est pas un hippocampe, c'est un dragon !
Seiya (amusé) : Ouais, c'est ça ! À d'autres !
Saori : Shiryu ? J'ose espérer que tu ne vas pas te promener ainsi ?!
Shiryu : Pourquoi pas ?
Saori : Parce que !
Shiryu (tout bas, à Saori) : Supposons que tu me vires... Hyoga et Seiya seront forcés de faire équipe. Et ça va en faire fuir un !
Saori (résignée) : Très bien. Reste torse nu, si ça te chante.
Shiryu : Merci !
Saori : Quelle idée, tout de même. Un tatouage d'hippocampe !
Shiryu : C'est un DRAGON !
Saori : Hyoga ? Tu vois quoi, toi ?
Hyoga : C'est évident : un hippocampe.
Shiryu (râlant) : Ça va ! Je vais aller chercher une autre chemise !
Il s'en va d'un pas pressé. Saori s'approche de Hyoga.
Saori : Merci d'avoir joué le jeu !
Hyoga : De rien. Je n'allais pas le laisser frimer alors que j'ai pas encore mon tatouage de pingouin ! J'ai d'ailleurs déjà rencontré un tatoueur professionnel...
...
La veille, au soir, Hyoga s'est rendu chez Milo. Le hall d'entrée était plongé dans l'obscurité. Clic ! Le locataire du n°8 pousse sur un interrupteur et la pièce s'illumine. En voyant son vis-à-vis, Hyoga dégaine son arme.
Milo (inquiet) : Arrête ! Qu'est-ce qui te prend ?!
Hyoga : Ne bouge pas...
Hyoga garde son sang froid et prend le temps de viser. Milo devine qui est la cible.
Milo : Oh non ! Tu es en train de viser Sumac ?!
Hyoga : Qui ça ?!
Milo : Le scorpion que j'ai sur l'épaule, pardi !
Hyoga : Tu veux dire... Qu'il est domestique ?
Milo : Oui, oui ! Alors, baisse ton arme ! Et viens dire bonjour à Sumac !
Hyoga : Euh... Une autre fois, peut-être.
Milo : Tu avais demandé à me parler deux minutes. Il t'en reste une.
Hyoga : Il faut que tu expliques à Camus que c'était un malentendu, je ne l'ai jamais soupçonné du meurtre de Gigar !
Milo : Comment savoir si tu dis vrai ?
Hyoga : Mais je dis vrai !
Milo : On va voir. Approche-toi.
Hyoga avance de quelques pas.
Milo : Encore... Encore...
M. Cygnus se tient maintenant à deux mètres de Milo.
Milo : Plus près ! Il faut que tu sois à moins d'un mètre !
Lentement et méfiant, Hyoga se rapproche.
Hyoga : Et maintenant ?
Milo : Tu regardes Sumac dans les yeux. S'il détourne la tête avant toi, c'est que tu dis la vérité.
Hyoga : Et s'il me saute dessus et qu'il me pique ?
Milo : Alors, ça voudra dire que tu mens !
Bien qu'il pense qu'il s'agit d'un jeu stupide, Hyoga fixe le scorpion. Il gagnera pour reconquérir l'amitié de son Maître ! Les secondes s'égrènent.
Milo : Voilà, tes deux minutes sont passées ! Au revoir !
Hyoga : Hé mais attends ! On n'a pas fini notre duel, ton scorpion et moi !
Milo : Tant pis. Au revoir !
Milo et Sumac avancent vers Hyoga, ce qui a pour effet de faire reculer ce dernier. Le policier remarque soudain des aiguilles.
Hyoga : Hé ! C'est quoi, ça ?
Milo : Rien.
Hyoga : Si ! On dirait des aiguilles de tatoueur !
Milo : Mais non, voyons !
Hyoga : Je suis de la police et je peux t'arrêter pour métier de tatoueur non déclaré !
Milo (inquiet) : Tu ne vas tout de même pas faire ça au meilleur ami de ton ex-Maître ?!
Hyoga : Je sais pas... Tu vas d'abord parler à Camus... Et le convaincre de mon innocence !
Milo : Mais c'est du chantage, ça !
Hyoga : M'en fous ! T'acceptes le marché ou dois-je te dénoncer ?
Milo (grognant) : Ça va, je lui parlerai !
Hyoga : Et le convaincre !
Milo : Ouais...
Hyoga (content) : Merci !
...
Retour à la police scientifique. Shiryu vient de revenir en chemise.
Shiryu : Alors ? On commence par où, au sujet de la nouvelle enquête ?
Saori : Il nous faut d'abord deux ou trois coéquipiers de plus. Je dois retrouver les dossiers de candidature que j'ai jetés à la poubelle au moment de votre embauche.
Saori, Hyoga, Shiryu et Seiya descendent visiter les poubelles à la cave. Heureusement, personne ne les a encore sorties.
Saori : Il faut trouver la poubelle d'il y a trois semaines.
Hyoga : Comment la reconnaître ?
Saori : Ça doit être celle qui pue le plus.
Shiryu : Ou bien celle où les mouches sont en train de dîner.
Saori : Possible... Tu peux aller voir dedans s'il y a des dossiers ?
Shiryu : Vas-y toi-même !
Saori : Hyoga ? Seiya ?
Personne ne se bouge.
Saori (sursautant) : Zut ! Maintenant que j'y pense, j'ai oublié un billet de 500 dans un des dossiers !
Sitôt dit, Seiya court et se jette sur la poubelle. Shiryu et Hyoga sont sidérés par tant de naïveté.
Seiya : Je suis le premier arrivé, il est à moi !
Un à un, les dossiers crades sont éjectés de la poubelle.
Seiya : Pas dans celui-là... Celui-ci non plus... Cool ! Une surprise d'un kinder-surprise ! ... OH ! J'y crois pas !
L'espace d'un instant, Shiryu et Hyoga se demandent si Saori bluffait vraiment.
Seiya (choqué) : Que fait MON dossier dans la poubelle ?!
Seiya continue sa fouille et en retire encore deux dossiers.
Seiya : Bizarre ! Je ne vois plus de dossier et j'ai pas encore trouvé le billet. Il a dû tomber au fond !
À l'aide de gants, Saori récupère les dossiers mis de côté par Seiya. Puis elle remonte avec deux de ses enquêteurs. Le dernier continue sa pêche miraculeuse.
Seiya : Pas de billet dans cette poubelle... Visitons les autres !
En haut, le trio cherche des nouvelles recrues valables.
Hyoga : Alors, premier dossier-poubelle... Tiens, Jabu ! Il avait postulé ici ?
Shiryu : Au fait, il est toujours en prison avec Maske De More ?
Saori : Oui, et malheureusement, le fou se tient toujours tranquille.
Hyoga : On le remet à la poubelle, son dossier ?
Saori : Évidemment ! Inutile de le revoir.
Sur son CV, Jabu a collé une photo où il porte un bonnet surmonté d'une corne. En plus, dans la rubrique "Qualités", il dit qu'il respecte scrupuleusement la loi et qu'il sait courir à 20 km/h à quatre pattes.
Shiryu : Moi, j'ai le dossier de Seiya en main !
Hyoga (curieux) : Fais voir !
Shiryu (effaré) : Mon dieu ! Quelle orthographe désastreuse !
Saori : Si ce n'était que ça...
Hyoga (lisant) : "Prénon : Seiya. Non : Saint"... Ça commence fort ! ... "Expériance profféssionnel : 6 ans à l'école Ara-qui-rit".
Shiryu : C'est pas l'école où plusieurs profs sont devenus fous ?
Hyoga : Il paraîtrait même que l'un d'eux s'est suicidé...
Shiryu (reprenant la lecture) : "Loisirs : foutbaul, tire à l'arc, télé, jeus vidéos, rendée-vous gallant, bronzâge".
Hyoga (lisant) : "Sans me venté je suit fait pour se djob, j'ai vu tout les épizodes des expères à la télé et j'ai trouver le couppable avant con l'anonse".
Shiryu (ahuri) : Bon sang, j'y crois pas ! C'est à croire qu'il l'a fait exprès !
Saori : Tenez, regardez ces deux-là. Ce sont peut-être les meilleurs parmi les pires.
Seiya fait irruption dans la pièce, couvert de saletés.
Seiya : Quand on cherche, on trouve ! Tada !
Il brandit un morceau de papier représentant un billet de 500 en plus grand.
Seiya : Ça n'a pas été facile, le billet était incrusté dans un magazine et j'ai dû le découper dans la page.
Shiryu : Tu n'as que le recto du billet.
Seiya tourne son bout de papier et sursaute.
Seiya : Sapristi, tu as raison ! Je retourne chercher l'autre face !
Au n°11 de la célèbre rue, Camus reçoit de la visite.
Camus (chaleureux) : Salut, Milo ! Quoi de neuf ?
Milo : Je voulais te parler de Hyoga...
Camus (glacial) : Ne prononce plus ce nom en ma présence !
Milo : Écoute, c'est important !
Camus (tonnant) : ÇA SUFFIT !
Pauvre Milo ! Il est mal parti pour réconcilier Hyoga et Camus. Et s'il n'y arrive pas, M. Cygnus va dénoncer son travail au noir.
Milo : Ok, parlons d'autre chose. Mon scorpion Sumac fait une dépression.
Camus : Pourquoi ?
Milo : Il a rencontré un autre scorpion avec lequel il s'entendait bien, mais un jour, un affreux malentendu les a séparés.
Camus (compatissant) : Oh non, c'est trop triste...
Milo : Sumac ne veut pas pardonner son ancien ami. Cela pour une bonne raison, mais il ne connaît pas toute l'histoire. Son ami est complètement innocent !
Camus : Il faut faire quelque chose !
Le perforateur-agrafeur prend à présent un ton dramatique.
Milo : Hélas... L'ancien ami de Sumac est mort subitement !
Camus : Comment ?
Milo : Qu'importe ! Et maintenant, Sumac regrette de ne pas l'avoir écouté. Il s'en veut terriblement d'avoir brisé cette si belle amitié. Je l'ai même vu pleurer hier soir...
Camus (les larmes aux yeux) : Quelle tragédie !
Milo : Sumac pense sans arrêt à remonter le temps, en vain...
Camus (s'essuyant les yeux) : Pauvre petit scorpion ! La vie est si cruelle !
Milo laisse le temps à Camus de se moucher.
Milo : Une amitié détruite à cause d'un malentendu... J'espère qu'une chose pareille ne t'arrivera jamais.
Camus : Je comprends où tu veux en venir.
Milo : Ah oui ?
Camus : Oui, et tu as entièrement raison !
Milo (satisfait) : Merci !
Le maître ès frigos prend maintenant une profonde inspiration.
Camus : Tu te souviens de ton premier scorpion domestique ?
Milo : Lomi ? Qu'est-ce qu'il a à voir là-dedans ?
Camus : C'est de ma faute s'il est mort. Mais je ne voulais pas le tuer, je t'assure ! Il s'est caché dans un de mes frigos et est mort de froid.
Le visage de Milo se crispe.
Camus (soulagé) : Voilà, je l'ai dit. Mais maintenant, je sais que notre inébranlable amitié y survivra !
Milo (bondissant) : ASSASSIN !
Camus : C'était un accident ! Je te le jure !
Milo : Assassin quand même ! Tu as tué le scorpion de mon enfance ! Celui avec qui je dormais le soir ! Avec qui je prenais mon bain ! Avec qui je jouais à la bataille ! Avec qui je piquais les glaçons de Cam... euh...
Camus (dépité) : Je suis profondément désolé...
Milo retrouve lentement son calme. En fin de compte, il a une opportunité de rêve pour ne pas être dénoncé par Hyoga !
Milo : Tu veux te faire pardonner ?
Camus : Comment le pourrais-je ? C'est impossible !
Milo : Si, c'est possible. Tu vas te réconcilier avec Hyoga !
Camus : JAMAIS !
Milo : Eh bien, dans ce cas, notre amitié cessera !
Camus (têtu) : Tant pis !
Milo (étonné) : Mais tu ne peux pas dire ça !
Camus : Si !
Milo : Bon, écoute. Si tu veux que je te pardonne, tu vas écouter ce que Hyoga a à te dire.
Camus (songeur) : Ouais... Là, on peut négocier.
Pas très loin de là, toujours à Athènes, quelques personnes se sont réunies.
Inconnu #1 : Merci à tous d'être venus. Vous avez lu les nouvelles ?
Inconnu #2 : Non pourquoi ?
Inconnu #1 : Ikki s'est fait arrêter hier.
Inconnu #3 : Tu veux parler du justicier barbare qui nous tabassait quand son petit frère venait nous dénoncer ?
Inconnu #1 : Lui-même ! Et cette fois, la police l'a enfin coffré. Cela fait des années que nous attendions ce moment !
Inconnu #4 : Ça veut dire que son frère est désormais sans défense...
Inconnu #5 : Shun... C'est à cause de lui si, autrefois, son frère m'a envoyé à l'hôpital !
Inconnu #1 : C'est notre cas à tous ! Moi, j'ai eu le malheur de lui serrer la main trop fort.
Inconnu #2 : Moi, je l'avais involontairement atteint avec une boule de neige.
Inconnu #3 : Je lui avais dit que le Père Noël n'existait pas.
Inconnu #4 : Je lui avais tiré dessus avec un pistolet à eau.
Inconnu #5 : J'avais inversé nos noms sur un devoir et il avait eu une mauvaise note.
Inconnu #6 : Il m'avait demandé de lui ouvrir une porte et j'avais refusé en lui tirant la langue.
Inconnu #7 : Moi, je ne sais toujours pas pourquoi Ikki m'a frappé...
Inconnu #1 : L'heure est venue de nous venger ! Vous vous souvenez du joueur de flûte ?
Inconnu #2 : Celui qui a continué à jouer malgré les pleurs de Shun ?
Inconnu #3 : Et qui a reçu une centaine de fractures de la part d'Ikki ?
Inconnu #1 : Oui, exactement. Comme Shun n'aime pas la musique, et que nous sommes sept, je propose que nous nous appelions comme les notes de musique !
À l'hôpital, Shun commence à en avoir marre de son colocataire de chambre, un blond aux cheveux longs, et avec une tache rouge au milieu du front.
Shun (implorant) : S'il te plaît Shaka !
Shaka (agacé) : J'ai dit NON !
Shun : Mais enfin ! Tu as subi une opération des yeux. Alors, pourquoi t'obstines-tu à vouloir "regarder" la télé sans cesse ?!
Shaka : Tais-toi ! C'est moi l'adulte ici !
Shun : Allez, sois sympa ! Il y a un documentaire sur la culture des bonzaïs que j'aimerais voir !
Shaka (têtu) : M'en fous ! Je regarde les dessins animés !
Ikki sortira-t-il de prison à temps pour se dégourdir à nouveau les membres ? Qui a gagné le tirage au sort pour faire le mort ? Quelles seront les nouvelles recrues de Saori ? Seiya retrouvera-t-il l'autre moitié du billet de 500 ? Comment Shiryu a-t-il fait pour tenir presque douze chapitres sans faire de strip-tease ?
