Dossier n°3 : Garde du corps (partie 5/7)
Hyoga et Nachi montent les Escaliers Sans Fin à pied, afin d'aller interroger la suspecte du n°12. La route est si longue et si crevante qu'ils font une pause chez le Vieux-Maître. Nachi y mange enfin son canigou, tandis que Hyoga doit attendre que le Vieux-Maître ait laissé 500 grains de riz dans sa casserole avant de pouvoir manger.
Shun est toujours la cible de sept voyous, mais il a un excellent garde du corps en la personne de Seiya, puisque Seiya est lui-même protégé, sans le savoir, par un garde du corps à griffes.
Saori va faire les boutiques, laissant Shiryu tout seul à l'agence. Enfin, pas exactement : il dévore du riz en compagnie de Shunrei.
Les heures passent, le soleil est en train de se coucher. Chez Ikki, Seiya est devant la télé, en train de jouer à un de ses jeux de baston. À côté de lui, Shun lit un ouvrage sur Gandhi.
Seiya : Tu n'as pas peur de devenir comme Shiryu à force de lire autant ?
Shun : Pourquoi ? Qu'est-ce qui cloche, chez lui ?
Seiya : Il raconte des légendes à dormir debout, se nourrit exclusivement de riz et s'est fait tatouer le dos.
Shun : Tiens, à propos de Shiryu... J'ai parfois l'impression qu'il me regarde de travers.
Seiya (étonné) : Shiryu ?! Mais non, il doit faire semblant.
Shun : Tu crois ?
Seiya : Oui. Il joue aussi la comédie avec moi en me prenant parfois pour un débile.
Shun : Ah bon...
Seiya : Tu ne veux pas jouer avec moi ?
Shun : Non, ton jeu est trop violent.
Seiya : Trop violent ?! Y'a même pas de sang !
Shun : Mais les personnages se battent et je n'aime pas ça.
L'ado se replonge dans sa lecture.
À l'extérieur, une bande masquée et mal intentionnée se prépare à l'offensive.
Do : On a tout ?
Ré : Les catapultes, les boulets, les bombes lacrymogènes et les fléchettes au poil à gratter... Tout est là !
Do : Bien ! Alors, le plan est simple : Fa et Sol cassent les carreaux avec les boulets, ensuite La et Si envoient les lacrymogènes à l'intérieur pour le faire sortir, et enfin, Ré, Mi et moi-même l'aspergeons de flèches au poil à gratter !
Mi : Quel plan génial, chef !
Do : Fa ! Lance le premier boulet ! ... Alors ?!
Fa enlève sa cagoule, dévoilant un masque.
Do : Qui es-tu ?
Pour toute réponse, l'inconnu les attaque férocement avec ses griffes. Scraaaaatch !
Six méchants (souffrant) : Aaaaaaaaaaagh !
Ensuite, le personnage mystérieux les envoie valser un peu plus bas où le vrai Fa les attendait, en lambeaux.
Inconnu : Dernier avertissement ! La prochaine fois, je vous découpe en rondelles !
Une fois de plus, Shina a protégé Seiya.
La nuit tombe. Dans les Escaliers Sans Fin, un jeune homme blond court à en perdre haleine. Haleine qui sent un peu le canigou, d'ailleurs. Son fidèle Nachi le suit, la langue pendante.
Hyoga : Maudit vieux schnok ! J'ai vraiment perdu trop de temps chez lui ! En plus, il n'avait même pas encore fini de manger son foutu riz. Et mon Maître m'attend, je dois me dépêcher !
Motivé par l'enjeu, Hyoga court presque plus vite que son ombre. Il passe devant le n°8 sans s'arrêter. Idem pour les n°9 et 10.
Hyoga : J'y suis presque, plus que quelques centaines de marches !
Et enfin, après une course effrénée, il arrive devant la demeure de Camus. M. Cygnus sonne puis s'écroule par terre de fatigue. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre. Hyoga, content, se retrouve face à des pantoufles en forme de pingouin familières.
Camus : Eh bien, il était temps que tu arrives, j'allais fermer ! Allez, entre donc à l'intérieur.
Mais Hyoga n'en peut plus.
Camus : Alors ? Tu viens ?
Hyoga (sans voix) : J'peux pas...
Camus : Hein ?! Qu'est-ce que tu marmonnes ? ... Entre, et vite ! Avec la porte ouverte, on va réchauffer toute la maison !
Nachi, voyant son maître en si piteux état, vient lui lécher le visage. Mais Hyoga n'a même plus la force de le réprimander. Alors, le "canidé" l'attrape par l'épaule avec ses crocs et le traîne à l'intérieur.
Camus (impressionné) : T'es bien dressé, toi !
Nachi : Wouaf ! [Apporte-lui un verre d'eau !]
Camus (mécontent) : Quoi ?!
Nachi : Wouaf ! [S'il te plaît !]
Camus : Ah, c'est mieux !
Aux bureaux de la police scientifique, Shiryu regarde sa montre.
Shiryu : C'est honteux ! Mon chef n'est pas encore revenu !
Shunrei : Et on n'a plus de riz à manger.
Shiryu : On va rentrer. Je te raccompagne.
Ils se lèvent et le regard de Shunrei se porte soudain sur un écran.
Shunrei : Et les prisonniers ?
Shiryu : Oh, t'inquiète pas, ils ont tout ce dont ils ont besoin !
Shunrei : C'est pas une guillotine que je vois, dans leur cellule ?
Shiryu : Ah, ça ! Non... Pas vraiment... La lame est en plastique.
À l'écran, Shiryu voit Maske De More installer un rat dans la guillotine, mettre sa main sur le levier, et... Il coupe l'écran.
Shiryu : Allez ! Il est temps de partir.
Chez Ikki, Shun vient faire une bise à Seiya.
Seiya (grimaçant) : Hé ! Mais ça va pas, non ?!
Shun : Excuse-moi... Je fais toujours une bise à Ikki avant d'aller me coucher. Bonne nuit.
Seiya ne répond pas, gêné. Shun monte à l'étage tout seul.
Seiya (inquiet) : Comment ça, "tout seul" ?!
Notre super-héros se dépêche de monter à son tour.
Shun : Il y a un souci ?
Seiya : Je vais vérifier ta chambre.
Seiya entre dedans et remarque immédiatement une statue qui regarde par la fenêtre. Il s'en approche et sursaute.
Seiya : AAAAH ! IKKI !
Idiot ! Je viens de dire que c'était une statue !
Seiya : Il a l'air vachement réel, en tout cas !
Shun : N'est-ce pas ? C'est une oeuvre du célèbre sculpteur Perseus Argol. Une telle statue me rassure la nuit. Sans compter qu'elle dissuade tout voleur de rentrer !
Seiya : Je confirme !
Shun : Ah oui, il y a la chambre d'ami en face pour toi dormir.
Seiya : C'est trop tôt pour moi, voyons ! Il n'est que dix heures du soir !
Shun : Bien, mais repose-toi suffisamment pour être en forme demain.
À quelques kilomètres de là, Saori est enfin de retour.
Saori : Tiens ! La porte est restée ouverte et toutes les lampes sont éteintes. Shiryu m'avait pourtant dit qu'il m'attendrait !
Elle rentre doucement à l'intérieur, méfiante.
Saori (appelant) : Shiryu ?! ... Shiryuuuuu !
Aucune réponse. Alors, armée de sa lampe de poche, elle avance lentement et sans bruit. Soudain, elle se rappelle que Maske De More est toujours prisonnier ici et imagine le pire. Il serait parvenu à sortir de sa prison et aurait étêté Shiryu ! Cette pensée lui glace le sang et l'immobilise. Il est temps de faire demi-tour et d'appeler la police, pense-t-elle. Le chef se retourne donc brusquement et sa lampe de poche éclaire un tablier couvert de sang.
Saori (criant de panique) : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Voix : Du calme, ce n'est que moi !
Une main griffue s'avance vers elle. Affolée, Saori refait demi-tour et fonce tout droit dans l'obscurité. Et... BING ! Elle embrasse un mur.
Cinq minutes plus tard, elle ouvre les yeux en face de ceux d'Ichi.
Saori (effrayée) : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Et elle se remet vite debout. Devant elle, à la lumière cette fois, Ichi la regarde bizarrement avec ses yeux vides et son tablier de boucher.
Ichi : Ça va mieux, patron ?
Saori (pas rassurée) : Pourquoi ton tablier est dans cet état ?
Ichi : Je faisais une autopsie.
Saori (s'écriant) : Tu as pris une journée pour faire UNE autopsie ?!
Ichi : Oui. C'est pas évident, avec mes griffes. Alors, je me suis d'abord entraîné sur des mannequins remplis de liquide rouge.
Saori : Tu ne peux pas les enlever, tes griffes ?
Ichi : Si, mais mon psy m'a conseillé de les garder, sinon je risque de devenir fou.
Saori : Ah bon... Et pourquoi t'es pas encore rentré chez toi ?
Ichi (haussant le ton) : Je faisais une autopsie, je t'ai dit !
Saori (inquiète) : Ah oui, excuse-moi !
Ichi : Je peux rentrer, maintenant ?
Saori : Oui, bien sûr !
Soudain... BOUM ! Un gros bruit de chute les fait sursauter tous les deux.
Saori : Ça venait de l'entrée, non ?
Ils y courent et découvrent un corps blessé et couvert de morceaux métalliques. Et à côté de lui, une boîte étrange.
Ichi (soupirant) : Oh non... Pas encore une autopsie !
Saori s'abaisse et prend le pouls de l'inconnu.
Saori : Il vit.
Ichi (rassuré) : Tant mieux ! Tu appelles l'hôpital ?
Le patron regarde le blessé attentivement.
Saori : Regarde-le bien. Il ne te rappelle personne ?
Ichi (regardant mieux) : Maintenant que tu le dis, si. Mais il a l'air plus jeune. Ce doit être son petit frère.
Saori : Ou c'est lui, mais plus jeune.
Ichi : Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
Saori : Aide-moi à le transporter à l'intérieur.
Ichi : On l'envoie pas à l'hosto ?
Saori : Non, il n'a pas l'air gravement blessé. Et puis, je veux savoir pourquoi il a rajeuni.
Ichi : Faudrait d'abord qu'il puisse parler !
Minuit. Au n°11, Hyoga tente de se réconcilier avec Camus.
Camus (joyeux) : À ta santé, Hyoga !
Hyoga (joyeux aussi) : À la vôtre, Maître !
Ils avalent un nouveau verre de glaçons.
Hyoga : Cette odeur de canigou dans ma bouche est enfin partie !
Camus : Mais pourquoi en as-tu mangé ?!
Hyoga : C'est une longue histoire...
Camus : Alors, passons ! Un jour, j'ai dîné avec le Vieux-Maître et il n'a pas arrêté d'ouvrir le bec pour raconter sa jeunesse !
Hyoga : En tout cas, je suis content qu'on ait enfin dissipé cet horrible malentendu.
Camus : Oui, moi aussi. On reprend les cours de frigos dès demain ?
Hyoga : Avec plaisir !
Camus : Demain matin, tu devrais aller chez Milo pour reprendre les photocopies que je t'ai faites de mes cours à l'Université du Frigo.
Hyoga : Oui, justement. À propos de Milo... On s'est un peu brouillés... Mais c'était pour une broutille !
Camus : Et tu veux que je t'aide à recoller les morceaux ?
Hyoga : Oui. Vous seriez le meilleur Maître du monde !
Camus : Tu sais ce qui lui ferait plaisir ?
Hyoga : Non. C'est quoi ?
Camus : Un glaçon en forme de scorpion !
Hyoga : Pas bête ! Vous arrivez à en faire, Maître ?
Camus : Hélas, non. C'est une spécialité de mon ancien camarade, Chris Tal.
Couché à côté d'eux, Nachi grelotte.
Nachi : J'ai fff... froid !
Hyoga : Encore ! On a déjà relevé la température d'un dixième de degré rien que pour toi !
Camus : Sans compter que je lui ai donné une couverture ! Il exagère !
Nachi, désespéré, hurle à la mort.
Camus : Arrête ! Tu vas réveiller les voisins !
Mais Nachi ne veut rien entendre et recommence.
Hyoga : Nachi ! Va donc dehors, il fait moins froid qu'ici !
Le toutou obéit et sort. En effet, le temps y est plus chaud qu'à l'intérieur.
Deux heures du matin. Seiya est déjà couché depuis dix minutes. À côté, dans sa chambre, Shun se réveille brusquement. Il vient de rêver que Ikki avait été condamné à un mois de prison. Bouleversé, Shun attrape son ours en peluche et se rend dans la chambre en face. Mais il n'y a personne !
Shun (paniqué et criant) : AU SECOURS ! ON A KIDNAPPÉ SEIYA !
Cinq secondes après, une porte s'ouvre, dévoilant une tête aux cheveux ébouriffés.
Seiya : Shun ! Qu'est-ce qui te prend ?!
L'écolier sursaute, se retourne, se calme et saute dans les bras de son garde du corps.
Shun (en pleurs) : Ah, t'étais là, Seiya ! J'ai eu si peur de te perdre !
Seiya (gêné) : Oui, bon, c'est fini, maintenant. Retournons dormir !
Shun : Bonne idée !
Le frère d'Ikki suit Seiya dans sa chambre.
Seiya : Ta chambre est à côté !
Shun : Écoute, j'ai fait un cauchemar et je ne veux plus dormir seul !
Seiya : Hein ?! Mais t'es assez grand, maintenant !
Shun : Allons dormir ensemble !
Seiya : Mais voyons, Shun...
Shun : Sais-tu dans quelle chambre tu te trouves ?
Seiya : Oui, celle d'ami.
Shun : Non, celle d'Ikki, tu t'es trompé ! Tu ne veux sans doute pas que je lui dise que tu as été dans son lit sans ma permission ?!
Seiya (râlant) : Tu es très persuasif, quand tu veux, toi !
Shun : Alors ? Ta décision ?
Seiya : J'ai pas trop le choix, non ?! Allez, viens !
Shun (ravi) : Youpi !
Ils prennent donc place ensemble dans le grand lit.
Shun (heureux) : Bonne nuit, Seiya.
Seiya (grognon) : C'est ça...
Shun : Bonne nuit, Micky.
Seiya (interloqué) : Qui ça ?!
Shun : Mon ours en peluche.
Le brillant enquêteur fixe maintenant l'ours de Shun : il n'a que des poils bleus et une petite cicatrice sur le museau.
Seiya (songeur) : Il me rappelle quelqu'un, cet ours...
Six heures du matin. À la police scientifique, Saori veille sur le blessé.
Saori (fatiguée) : Quand est-ce qu'il va se décider à se réveiller ?! ... Ichi !
À côté d'elle, M. Hydra ronfle paisiblement.
Saori (criant) : ICHI !
Cette fois, il se réveille.
Ichi (dans les vapes) : Oui chef ?
Saori : Apporte-moi encore un café.
Ichi (ensommeillé) : Oui chef...
Mais le subordonné ne se lève pas.
Saori (criant) : PLUS VITE !
Ichi (sursautant) : Oui chef !
Cette fois, il se lève, il a compris qui était le chef. Deux minutes plus tard, il ramène un café à Saori.
Ichi : Voilà, chef.
Ichi se rassoit, luttant pour garder les yeux ouverts. Et soudain, le blessé reprend connaissance. Ses yeux s'ouvrent lentement et la première image qu'il voit est celle de Saori. Cette vision semble à la fois l'étonner et lui faire plaisir.
Inconnu : Quelle joie, vous êtes vivante ! Ça veut dire qu'ils ont réussi !
Saori (interloquée) : Hein ?!
Inconnu (heureux) : La Déesse Athéna a été sauvée !
Saori : Mais de quoi tu parles ?!
Inconnu : La flèche ! Celle qui vous transperçait le cœur. Elle a disparu !
Saori (confuse) : Quelle flèche ?! Tu comprends quelque chose, toi, Ichi ?
Ichi : Rien du tout !
Inconnu (tournant la tête) : Ichi ! Toi aussi, tu es en vie ! C'est fabuleux !
Ichi : Il délire !
Saori : Et il a déjà prononcé plusieurs répliques sans avoir été sanctionné. Bizarre...
Inconnu s'appelant Ban : Et que sont devenus les autres ?
Saori : Quels autres ?! T'étais tout seul quand on t'a trouvé !
Ban : Jabu va bien ?
Saori : Je suppose...
Ban : Et Geki ? Nachi ? Seiya ? Shun ? Hyoga ? Shiryu ? Ikki ? Tatsumi ?
Saori : Bon, ça suffit, là ! C'est moi le chef, donc c'est moi qui pose les questions !
Ban : Oui. Pardon, ma Déesse.
Saori (confuse) : Tu vas nous dire pourquoi t'as rajeuni.
Ban (étonné) : Rajeuni ?! Mais je me sens comme avant ! Remarquez, vous, vous avez l'air plus âgés... Alors, ça veut dire que... Je suis resté combien de temps dans le coma ?
Mlle Kido attrape un miroir et le place devant Ban.
Ichi (paniqué) : Allez-y mollo, chef ! Ça va lui faire un choc !
Ban se regarde dans le miroir et est surpris.
Ban : Mais... J'ai pas vieilli, moi !
Ichi : Allez, arrête ta comédie, t'es le petit frère de Ban. Si tu étais Ban, tu aurais déjà été puni pour avoir parlé autant.
Ban : Mais JE SUIS Ban !
Saori : Donc, tu as bien rajeuni !
Ban : Non plus ! Dites-moi, où est-ce qu'on est, ici ?
Ichi : À la police scientifique d'Athènes. Tu ne te souviens pas ?
Ban : Athènes ?! Alors pourquoi on n'est pas au Sanctuaire ?!
Ichi : "Sanctuaire" ?! J'connais pas...
Saori : Il voulait sûrement dire "la Sancturienne". Hein, petit voyeur !
Ban : Non, je parle bien du Sanctuaire. Venez, je vais vous montrer.
À une vitesse stupéfiante, Ban se retrouve déjà à l'extérieur. Ichi et Saori mettent de longues secondes à le rejoindre dehors, à l'entrée. Ban pointe son doigt dans une direction.
Ban : Le voilà, le Sanctuaire !
Saori : Là-haut ? Mais non, c'est la rue des Escaliers Sans Fin.
Ban : N'importe quoi !
Maintenant, Ban prend Saori dans ses bras.
Saori (outrée) : Pose-moi immédiatement !
Ban : Tu viens, Ichi ?
À la vitesse du son, Ban arrive rapidement au pied de la rue démesurée. Saori est époustouflée et en reste sans voix.
Ban (surpris) : Où est passé Ichi ?! Il n'arrive pas à suivre ?!
Le chevalier regarde maintenant en l'air et reçoit comme un électrochoc. Il en lâche même Saori qui tombe par terre les fesses les premières.
Saori : Aïe ! Ça va pas, non ?! T'as froissé ma robe !
Ban (yeux écarquillés) : Mais... Mais... C'est pas le Sanctuaire, ça !
Saori : C'est ce qu'on se tue à te dire !
Soudain, Ban est pris d'un doute.
Ban : Oh non... Je croyais que ce n'était qu'un cauchemar. Mais alors... Le Grand Pope m'a bel et bien envoyé dans une autre dimension !
Saori : Grand Pope ?! Autre dimension ?! Qu'est-ce que tu radotes, encore ?!
Pour Ban, le choc est tellement violent qu'il s'évanouit.
Sept heures du matin. Dans son lit, Seiya est en train de rêver qu'il est entouré par toutes les membres de la Sancturienne, toutes nues. Mais soudain, il a la tête qui tourne.
Voix : Seiya ! Seiya !
Shun est en train de le secouer doucement. Seiya ouvre enfin les yeux.
Seiya (mécontent) : Tu pouvais pas attendre cinq minutes de plus, non ?!
Shun : Il est sept heures.
Seiya : Et alors ?
Shun : Il faut te lever !
Seiya (se recouchant) : Réveille-moi dans une heure.
Shun : J'ai besoin d'un garde du corps, souviens-toi.
Au bout d'un effort surhumain, Seiya se met assis sur le lit.
Shun : Tu viens ? On va prendre notre petit-déjeuner.
Seiya : C'est pour ÇA que tu m'as réveillé ?!
Shun : C'est le repas le plus important de la journée !
Seiya : Oui, c'est ça... Va le prendre pendant que je termine ma sieste !
Shun : Je descends dans 10 secondes. S'il m'arrivait quelque chose, Ikki serait certainement trèèès en colère !
Seiya s'extirpe du lit en maugréant et suit Shun dans les escaliers, puis dans la cuisine. Dans celle-ci, il constate avec stupéfaction que la table est remplie de bonnes choses.
Shun : Avec mon frère, on est organisés ainsi, c'est moi qui m'occupe du petit-déjeuner. J'ai l'habitude de préparer beaucoup car Ikki est toujours affamé le matin. Tu auras assez, toi aussi ?
Seiya (ébahi) : Oui, ça devrait suffire...
Sans plus attendre, Seiya prend une chaise et se goinfre.
Shun : Tu n'es pas obligé de manger autant pour me faire plaisir, tu sais.
Seiya (les larmes aux yeux) : Je sais, mais c'est trop bon !
Après le copieux repas, Seiya se frotte le ventre de plaisir.
Seiya : Quel régal ! Je te remercie, Shun !
Shun : Je t'en prie. C'est le moins que je puisse faire puisque tu me protèges.
Seiya : Ça me donne idée, tiens.
Shun : Ah oui ? Laquelle ?
Seiya : À partir d'aujourd'hui, on prendra un petit-déjeuner à chaque repas !
À huit heures, l'humeur de Seiya redescend d'un cran au moment d'aller à l'école.
Seiya (soupirant) : Je dois encore me passer de mon tee-shirt fétiche...
Les espionnant de loin, les "Notes de musique" réfléchissent à un moyen de se venger...
Do : Que va-t-on faire ? La furie masquée aux griffes acérées le protège !
Voix : Quelle furie ?
Au son de cette voix, les sept se retournent et tremblent de tous leurs membres.
Ré (suant) : Attends, on n'a pas tenté de l'attaquer ! Et on n'est même pas armés !
Shina : Alors, que faites-vous ici ?
Mi : Euh... On se promène !
Shina : Cachés dans les buissons ?!
Fa (suant) : Oui et alors ?
Shina : Bon, je vais être gentille pour cette fois.
Sol (soulagé) : Ah, merci !
Shina : Je ne vais pas vous griffer !
PAF ! PANG ! BOUM ! BLAM ! Les coups de pieds et les dents fusent.
Au fief des experts, Saori, Ichi et Ban sont rejoints par Shiryu.
Shiryu : Bonjour à tous ! ... Tiens ! Ban est déjà de retour ?!
Saori : Oui, et il a perdu la tête !
Shiryu (étonné) : Ah bon ?! ... Maske De More l'a prise et vous l'avez recollée ?
Saori : Mais non ! Arrête de dire des âneries comme Seiya !
Shiryu : Mais pourquoi il ne bouge pas, s'il est toujours en vie ?
Ichi : Il est tétanisé.
Shiryu : Pourquoi ?
Saori : Il prétend venir d'un monde parallèle !
Ichi : Et il court plus vite qu'un TGV !
Shiryu : Ban ? ... Ban ? ... Dis quelque chose ! ... T'as quand même droit à une réplique tous les douze chapitres !
Ban : C'est affreux ! Je suis coincé dans ce monde primaire alors que ma Déesse est peut-être en danger !
Shiryu : Ta Déesse ? De qui tu parles ?
Le chevalier lui désigne Saori.
Ban : Elle ! ... Enfin, pas elle ! Mais c'est elle aussi ! Tu comprends ?
Shiryu (confus) : J'essaie, j'essaie...
Ban : Toi aussi, tu me prends pour un fou ?
Shiryu : Non, non, continue ! Raconte-moi ton histoire, mon Vieux-Maître est fâché contre moi en ce moment et je suis en manque de légendes fraîches !
Ban : Ah ? Le Vieux-Maître est encore vivant dans ce monde aussi ?
Shiryu : Bien sûr ! Il a à peine 150 ans !
Ban : Dans mon monde, il en a plus de 250 !
Shiryu (ravi) : Super ! Ça veut dire qu'il va encore vivre au moins un siècle !
Ban : Je dois le voir ! Il peut sans doute m'aider à retourner dans mon monde.
Shiryu : Oui, je vois... Mais si tu veux le rencontrer, il faut en être digne.
Ban : Comment ?
Shiryu : Il faudrait que tu nous aides à terminer notre enquête !
Saori : À quoi tu joues, Shiryu ?!
Shiryu : Hyoga ne nous a toujours pas donné de nouvelles, non ? On va aller interroger Aphrodite nous-mêmes. S'il court aussi vite qu'Ichi le dit, on devrait y être en moins d'un quart d'heure !
Cinq minutes plus tard, Ban dépose Saori et Shiryu devant le n°12.
Ban : J'ai l'impression d'avoir croisé Hyoga et Nachi dans les escaliers...
Shiryu (impressionné) : En tout cas, quelle vitesse ! Comment tu fais ?!
Ban : Il suffit de concentrer son cosmos.
Shiryu : Vas-y, continue.
Saori : Plus tard ! On a un suspect très suspect à interroger !
Saori va sonner. Ding ! Dong ! Aphrodite ouvre la porte ; elle a une rose rouge dans les cheveux, une autre entre les dents et une dernière en main.
Ban : Faites gaffe à ses roses !
Saori : Bonjour ! On vient vous arrêter pour le meurtre de Gyste Geist !
Aphrodite : Qui ça ?
Saori : Celle qui faisait partie de la Sancturienne et qui vous a décoiffé au magasin !
Aphrodite : Ah ! Oui, je m'en souviens. La vilaine !
Saori : Vous voulez faire des aveux tout de suite ?
Aphrodite (indignée) : Mais je ne l'ai jamais touchée !
Saori : Menteuse ! Un objet pointu lui a transpercé le cœur. Un objet comme vos ongles, par exemple !
Aphrodite (outrée) : Comment osez-vous soupçonner un de mes beaux ongles inoffensifs ?!
Saori : Allez, pas d'histoire ! Vous allez nous suivre au poste !
Shiryu : Du calme, Saori !
Saori : Quoi ?! Il faut terminer l'enquête avant que Seiya ne le fasse !
Shiryu : Je viens de recevoir un appel d'Ichi. Il a terminé l'autopsie et nous dit que l'arme du crime est une flèche.
Aphrodite (s'approchant) : Qu'est-ce que j'entends, là ? On dirait que vous vous êtes gourés ! Hé ! Hé !
Mauvaise perdante, Saori attrape les mains d'Aphrodite.
Aphrodite (affolée) : Hiiiiiiiiii !
Mlle Kido examine les mains aux ongles parfaitement vernis.
Aphrodite : Rendez-moi mes mains !
Saori, déçue, libère Mlle Pisces.
Saori : Dommage. Aucun ongle n'est en forme de flèche...
Aphrodite : Alors ?! Vous avez quelque chose à me dire ?!
Saori : Shiryu, dis-lui.
Shiryu : Elle s'excuse pour cette méprise !
Aphrodite : Elle peut s'excuser toute seule, non ?! ... J'attends !
Saori court auprès de Ban.
Saori : Reprends-nous, on repart tout de suite !
Shiryu : Et reprends Nachi et Hyoga par la même occasion !
Quatre minutes plus tard (ça va plus vite en descente), ils sont de retour au bercail.
Saori : Alors, Hyoga ? T'étais même pas arrivé en haut avant nous ?!
Hyoga : Oui mais ce sont vraiment des escaliers sans fin ! Et Nachi et moi, on n'avait pas une voiture de course comme vous.
Ban (froissé) : Ne me compare pas à une limace !
Nachi : Alors ? Vous avez interrogé Aphrodite ?
Saori : Oui. Malheureusement, elle est innocente.
Ban : "Innocent", vous voulez dire.
Saori : Non, parce que c'est "elle" ! T'es bigleux ou quoi ?!
Ban : Là d'où je viens, c'est "il". Et il lui ressemble comme deux gouttes d'eau !
Saori : Oui, t'es vraiment bigleux, alors...
Ban : Maintenant que je vous ai rendu service, je peux savoir où habite le Vieux-Maître ?
Shiryu : Au n°7 de la rue où on est passés.
Sitôt dit, Ban disparaît en coup de vent.
Saori (déçue) : Aphrodite n'était pas la meurtrière !
Shiryu (abattu) : Et on a perdu toute une journée ! Je vois déjà les titres des journaux demain : "Enquête bâclée car les débutants ont voulu la mener sans Seiya".
Saori : Il faut donc se dépêcher ! Ichi a dit que la victime avait été tuée par une flèche. Alors...
Shiryu : Ça veut dire...
Saori : Que...
Shiryu : ...
Saori : Allez ! Remue-toi, Shiryu !
Shiryu : Pourquoi moi ?
Saori : Après Shun, t'es l'homme le plus intelligent de la ville !
Shiryu (râlant) : Je ne suis pas d'accord !
Saori (étonnée) : Il y a encore une personne plus calée que toi ?!
Shiryu : Non, c'est pas ça que...
Saori (le coupant) : Bla-bla-bla-bla ! Mets plutôt tes neurones en marche pour trouver l'assassin à la flèche !
En moins de dix secondes, Shiryu se redresse.
Shiryu : Je sais !
Saori : Ah, quand même ! Shun aurait mis neuf secondes de moins que toi !
Shiryu (grognant) : QUOI ?!
Saori : Alors, c'est quoi, ton idée ?
Shiryu : Le club de tir à l'arc !
Saori : Ouais, pas bête... T'as un suspect ?
Shiryu : Oui, je me souviens d'un champion qui a gagné plein de concours.
Saori : Pourquoi lui ?
Shiryu : Le meurtrier a abattu Gyste d'une seule flèche. Et en plein cœur, en plus. C'est un pro.
Saori : Le nom de ton suspect ?
Shiryu : Aioros je-sais-plus-quoi.
Saori : Et il habite où, ce monsieur Jesaipluquoi ?
Shiryu : Je sais pas... Mais je vais trouver grâce à Résoucrime !
Saori (soupirant) : Je vois... Il faut aller chercher Shun à l'école !
Shiryu : Non, non ! Je vais trouver rapidement !
Saori décide de lui laisser sa chance, mais au bout de dix secondes, elle n'en peut plus.
Saori : Alors ?! Qu'est-ce que tu fabriques ?!
Shiryu : Un instant, ça vient !
Trente secondes plus tard, ça y est !
Saori : Bon sang, ce que tu peux être lent ! Alors, où il habite ?
Shiryu (hésitant) : Euh...
Saori regarde à l'écran et se décompose.
Shiryu : Qu'est-ce qu'on fait ?
Saori (dépitée) : On attend le retour de Ban...
Un nouveau suspect se révèle. Saori et les autres anti-Seiya résoudront-ils l'enquête avant que le héros national ne s'y mette ? Ban sera-t-il arrêté pour excès de vitesse ou de répliques ? Do et ses compagnons vont-ils renoncer avant de perdre toutes leurs dents ? Combien de kilos de calmants Ikki prend-il pour ne pas exploser ses menottes et défoncer tous les murs de la prison pour sortir ?
