Dossier n°3 : Garde du corps (partie 7/7)
Seiya a avoué avoir égaré une flèche le jour de la mort de Gyste et devient le suspect n°1. S'il est effectivement le meurtrier, en tant que mascotte de la police scientifique, celle-ci ne lui survivra pas. Donc, Shiryu et Hyoga décident de sauver leurs emplois en sauvant Seiya. Ils enferment Nachi jusqu'à ce qu'il promette de ne rien dire et envoient Shun aider Seiya à faire disparaître toute pièce compromettante à son domicile, comme ses arcs à flèches.
Do et ses comparses, incapables d'atteindre leur cible et presque à court de dents, décident d'engager un pro pour blesser Shun. Ce pro a intérêt à se dépêcher, on ne sait jamais si Ikki perdait patience et s'évadait.
Saori est cruellement abandonnée dans les Escaliers Sans Fin, devant la maison d'Aioros qu'elle a poussé à bout.
Quant au chevalier Ban, égaré dans cette dimension et loin des siens, il est pris en charge par le Vieux-Maître qui met au point une mystérieuse potion grise.
Dans les rues d'Athènes, Seiya et Shun se dirigent vers l'appartement du héros national.
Seiya (las) : Tu peux pas courir plus vite, Shun ?!
Shun : Non, désolé.
Comme Seiya doit veiller sur le frère d'Ikki, il est obligé de l'attendre et cela le retarde. Une fois que Shun l'a rejoint, Seiya s'apprête à traverser la route. Mais son compagnon le retient par la manche.
Shun : Attention ! Notre feu est rouge !
Seiya : Mais on avait le temps de passer !
Cinq secondes plus tard, les voitures redémarrent et passent devant eux. Shun regarde à gauche et à droite.
Seiya (râlant) : Ça sert à rien, on a le feu rouge ! Pas vrai ?!
Shun : On est encore suivis...
Seiya regarde autour de lui.
Seiya : T'es sûr ?
Perché à quelques mètres de haut, la personne engagée par Do et ses acolytes prépare son arc.
Archer : Désolé petit, mais je dois te tirer dans le pied !
L'archer bande son arc. Le faible bruit de ce geste parvient tout de même aux oreilles de Shun. Le garçon regarde en l'air et désigne le toit de l'immeuble en face.
Shun (s'écriant) : Là-haut !
Tchac ! Trop tard ! La flèche part en direction de son pied. Seiya se rend compte à son tour du danger. Si Shun est touché, Ikki va lui faire sa fête ! Alors, il n'hésite pas un instant à s'interposer, comme un héros, ce qu'il est d'ailleurs. Il ferme les yeux et serre les dents, se préparant à la douleur.
Voix : Aaaaargh !
Surpris, Seiya rouvre les yeux.
Seiya : Mais ! Je te reconnais, toi ! T'étais pas à la Sancturienne ?
En haut, le tireur pousse un juron et disparaît.
Shun : Seiya, cours l'arrêter ! Moi, j'appelle une ambulance.
N'écoutant que son courage légendaire, le policier en civil au tee-shirt bleu traverse la route, entre dans l'immeuble et se dirige vers l'ascenseur. Il y rencontre un homme et le braque avec son pistolet.
Homme (tremblant) : Pitié ! Ne tirez pas !
Seiya : Police ! Je réquisitionne votre tee-shirt !
Homme (interloqué) : Pardon ?!
Seiya : Ton tee-shirt ! Vite !
Quelques secondes plus tard, Seiya est dans l'ascenseur. Il se change et se redécoiffe. Au moment où il ouvre la porte donnant sur le toit, il tombe nez à nez avec l'archer qui l'attendait : l'arc de ce dernier est braqué sur le policier.
Archer (étonné) : Mais ! Tu es Seiya !
Seiya : Oui, c'est bien moi.
L'archer commence à se sentir mal à l'aise.
Archer : J'aurais dû me douter que l'enquêteur surdoué allait me démasquer. Ainsi, tu as déjà tout découvert !
Seiya : De quoi tu parles ?
Archer : Ne fais pas l'idiot, bien sûr que tu sais tout ! Tu sais déjà que j'ai été engagé par sept personnes pour tirer sur le pied de Shun. Comme tu sais aussi que c'est moi qui ai tiré sur Gyste.
Seiya (étonné) : Ah bon ?!
Archer : Arrête de faire l'ignorant, je t'ai dit ! Comprends-moi : j'étais l'éternel second des concours de tir à l'arc, j'en avais marre ! Alors, j'ai décidé de blesser Aioros à la main. Comme souvent, ce jour-là, il est allé à l'hippodrome. J'ai trouvé une excellente cachette pour le viser. Mais au moment où j'ai tiré, Gyste s'est placée sur la trajectoire et a été touchée en plein cœur.
Seiya (rassuré) : Aaah... Alors, ce n'était pas moi qui...
Archer : Trêve de bavardages ! Je suis vraiment navré, mais je dois te tuer.
Alors que Seiya sent que sa dernière seconde a sonné, l'archer semble de plus en plus hésitant.
Archer : Et zut... T'es un surhomme, la partie est loin d'être gagnée...
Seiya (confus) : Ah ?
Archer : Oui. En plus, je ne suis même pas sûr de te tuer avec une flèche.
Seiya (reprenant espoir) : Et tu as entièrement raison ! Si tu tentes de me décocher ta flèche, je dégainerai à la vitesse de la lumière, je détruirai ta flèche d'une seule balle avant de te tirer entre les jambes !
Archer (inquiet) : On va plutôt négocier !
Seiya (sûr de lui) : Que dalle !
Archer (tremblant) : S'il te plaît !
Seiya : D'accord, on négocie. Si tu poses gentiment ton arme et que tu te rends, je promets de t'épargner !
Cette proposition est inespérée ! Trémi dépose son arc et se rend.
Allons jeter un coup d'œil au n°3 de la rue vous-savez-quoi. Saga invite le Vieux-Maître et Ban à entrer.
Saga : Que puis-je faire pour vous ?
Vieux-Maître : Tu prends bien tes pilules contre la schizophrénie ?
Saga : Oui. Et je dois vous remercier : elles sont vraiment efficaces ! Depuis que je les prends, mon agresseur aux yeux rouges n'est plus jamais réapparu !
Vieux-Maître : Je m'en doutais... Mais c'est de lui dont nous avons besoin, maintenant.
Saga (inquiet) : Ah non... Je ne veux plus le revoir !
Vieux-Maître : Tu me dois bien ce petit service.
Saga : NON !
Vieux-Maître : Bon, tant pis. Je reprends donc ma potion.
Saga : Quelle potion ?
Vieux-Maître : Une potion qui t'aurait guéri à vie. Je comptais te la donner après le petit service, mais...
En un instant, Saga chipe le flacon et l'avale.
Ban : Vous aviez raison Vieux-Maître, il est tombé dans le panneau !
Saga (suant) : Quoi ?! ... Mais que m'arrive-t-il ?!
Les cheveux de Saga sont en train de changer de couleur. Tout comme ses yeux. Le Vieux-Maître sort vite son grimoire et récite une formule afin d'hypnotiser Saga et de le garder sous contrôle. Le regard du Gémeaux devient vide.
Vieux-Maître : Saga ! ... Allô, Saga ?
Saga : Oui ?
Vieux-Maître : Au fond de toi, tu connais le secret des mondes parallèles. Pas vrai ?
Saga : Oui...
Vieux-Maître : Tu vois notre invité ? Il aimerait bien rentrer dans son monde. Trouve-le !
Saga se concentre et ouvre un passage dimensionnel. Le Vieux-Maître s'affole et s'accroche à ce qu'il peut.
Vieux-Maître : Aaaaaaaaaaaaaaah ! Ça a vraiment marché, on dirait !
Ban : On dirait le passage dimensionnel d'où j'étais tombé... Oui, je le sens, mon monde est tout au fond ! Merci !
Ban attrape son urne et saute dans le passage. Le Vieux-Maître n'est toujours pas rassuré.
Vieux-Maître : Saga ?
Saga : Oui ?
Vieux-Maître : Tu peux fermer la porte !
Saga : Ok !
Le passage se referme. Le Vieux-Maître soupire de soulagement, puis sursaute.
Vieux-Maître : Zut ! Comment vais-je faire pour remonter chez moi ?
Saga : Je peux t'y envoyer, si tu veux.
Vieux-Maître : Euh... Non merci. Je préfère les moyens de transport plus sûrs.
Donc, il appelle Aldébaran.
Au même moment, deux Experts reçoivent un appel de leur supérieur.
Shiryu : Allô ? Saori ?
Saori : Ça y est, on touche au but ! Aioros et moi, on s'est réconciliés et on a discuté de l'affaire. Il m'a appris que depuis des années, il remporte tous les concours de tir à l'arc, et cela toujours devant le même deuxième. Cette personne est sûrement jalouse et a voulu le punir en éliminant sa fiancée ! Qu'en pensez-vous ?
Shiryu : Je pense que tu devrais allumer la télé.
Saori : Quelle chaîne ?
Shiryu : N'importe quelle chaîne nationale. Ils font un flash spécial.
Quelques secondes plus tard, Shiryu entend son interlocutrice crier. En compagnie du tatoué, Hyoga soupire en regardant la télé.
Hyoga : C'est ENCORE lui qui va recevoir tous les honneurs...
Shiryu : Bon, puisque c'est Trémi qui a tué Gyste, on peut libérer Nachi.
Mais il y a un souci...
Dans un autre monde où Saga se baigne tout en se disputant avec son casque, Saori se prélasse sur son trône et jouit du spectacle. En contrebas, au milieu d'un ring, deux chevaliers se font face. L'un a le regard rempli de haine. L'autre se demande où il est. Il y a encore un instant, il se trouvait enfermé dans une urne, ligoté et bâillonné.
Autour de Nachi, des milliers de spectateurs s'agitent. L'enquêteur se sent lourd. En regardant mieux, il constate qu'il porte une armure. Son vis-à-vis en a une aussi, d'ailleurs. À côté du ring, il remarque quelques visages familiers, en armure également. L'un d'eux est blessé à l'épaule. Nachi n'ose comprendre. Son regard revient sur son adversaire. Gloups ! Shun est blessé et Ikki est en face de lui, le regard haineux. Qu'en conclure ?
M. Lupus commence à trembler de tous ses membres et à suer abondamment. Les battements de son cœur s'accélèrent quand la main d'Ikki s'avance vers lui. Le chevalier du Phénix pousse Nachi avec son doigt et notre malchanceux, pétrifié de terreur, se laisse tomber et fait le mort.
Retour chez les Experts. Quelque part en ville, le héros est interviewé.
Journaliste : Seiya, pouvez-vous nous dire comment vous avez retrouvé le meurtrier ?
Seiya (gêné) : En fait, c'était un coup de chance, je passais dans cette rue tout à fait par hasard !
Journaliste : S'il vous plaît, dites-nous vraiment comment vous avez fait !
Seiya : Je viens de vous le dire !
Journaliste : Je vous en prie, pour nos téléspectateurs...
Seiya : Ok. J'ai découvert qu'une bande de sept vilains avait engagé Trémi pour blesser un pote. Chers téléspectateurs, aidez-moi à les arrêter !
Journaliste : Mais... Peu de gens ont votre talent pour trouver les criminels !
Seiya : J'offrirai un cadeau somptueux à ceux qui captureront les bandits !
Journaliste : De quel cadeau s'agit-il ?
Seiya : Mon tee-shirt rouge !
Tee-shirt réquisitionné qui n'est même pas le sien...
Journaliste (abasourdi) : C'est vrai ?!
Seiya : Promis !
En quelques secondes, la rue devient presque déserte.
Journaliste : Bon... Euh... Vous avez encore quelque chose à nous dire, héros ?
Seiya : Non, ce sera tout.
Journaliste : Parfait ! Et encore merci !
Le journaliste et toute son équipe se lancent maintenant à la recherche des sept méchants. Quant à Seiya, il s'avance vers l'ambulance où le seul médecin restant et Shun s'occupent de Shina.
Seiya : Elle va s'en sortir ?
Médecin : Oui, tout va bien. Aucun des organes vitaux n'a été touché.
Le lendemain matin, chez nos experts favoris, Saori relâche avec déception les deux prisonniers qui étaient enfermés depuis trois jours. Contre toute attente, Maske De More n'a pas démonté Jabu.
Maske De More : Je vous remercie de m'avoir arrêté !
Saori (confuse) : Pourquoi ?
Maske De More : Parce que j'ai pu me faire un excellent ami, un ami qui m'écoute, qui me comprend et qui partage les mêmes centres d'intérêt que moi !
Oui, enfin, Maske De More a un peu forcé Jabu... Beaucoup, même ! En sortant, le psychopathe passe le bras autour du cou de son copain.
Maske De More : Viens, on va prendre un verre en tête-à-tête !
Le chef se réunit avec le petit-fils du Vieux-Maître et le disciple de Camus.
Saori : Résumons-nous : une fois de plus, la bourrique a tout gagné !
Shiryu : Oui, c'est le monde à l'envers.
Saori : Et Super-Ban a disparu, on n'a plus de véhicule supersonique... Et Nachi ? Pourquoi n'est-il pas encore là ?
Hyoga : Euh... Il a dû s'absenter ! Hein, Shiryu ?
Shiryu : Oui ! Euh... Son arrière-grande-tante est souffrante.
Saori : Dommage. Il n'était pas si nul.
Hyoga : En parlant de nul, j'espère que Seiya restera affecté à la protection de Shun, comme ça on ne l'aura pas dans les pattes. Mais il faudrait que Ikki reste en prison.
Shiryu : Ne t'inquiète pas. Après ce qu'il a fait à Tatsumi, Ikki n'est pas prêt d'être relâché, crois-moi !
Pendant ce temps, au tribunal...
C'est l'heure du jugement d'Ikki. Tatsumi, toujours couvert de plâtres des pieds à la tête, est venu avec son avocat, Maître Chauveur. De l'autre côté, Ikki sera défendu par une jeune femme blonde. Cela amuse beaucoup Tatsumi et son avocat.
Chauveur : Et attends, t'as pas encore vu le juge !
Tatsumi : Qui c'est ?
Chauveur : Un juge totalement impartial, totalement incorruptible et totalement impitoyable. Il a jugé de nombreux accusés et aucun ne s'en est sorti sans plusieurs années de prison !
Tatsumi (content) : Quelle bonne nouvelle ! Ikki va morfler !
Dans la salle, parmi les spectateurs, se trouvent Shun et son inséparable garde du corps. Seiya peine pour garder les yeux ouverts.
Shun : Je t'avais dit d'aller coucher plus tôt.
Seiya : Ça n'a rien à voir. J'ai mal dormi car j'attendais avec impatience l'heure du petit-déjeuner !
Le juge Rune fait son entrée, un épais cahier sous le bras, et rejoint sa place. Un bruit provenant du fond de la salle attire son attention.
Rune (criant) : Le monsieur du fond qui tape un sms !
Monsieur du fond (étonné) : Moi ?!
Rune (strict) : Cessez de faire joujou avec votre portable !
Monsieur : Vous l'entendez ?!
Rune : Oui ! Au son des touches, je peux même vous dire que vous écrivez à votre "chérie" !
Monsieur (ébahi) : Comment vous faites ?!
Rune (criant) : SILENCE !
Puis Seiya bâille. Le regard sévère du juge semble se fixer sur lui. Encore que l'autre voisin de Seiya, un petit homme chauve, se sent visé.
Markino : C'est pas moi !
Rune : Silence !
Markino : Mais c'est pas...
Rune (criant) : SILENCE !
L'autorité du juge fait enfin taire Markino. Mais pas le postérieur de Seiya qui émet un pet quasiment inaudible.
Rune (énervé) : Silence, j'ai dit !
Markino : Mais j'ai rien fait, moi !
Rune (hurlant) : SILENCE ! On ne parle que quand je donne la parole ! Je ne veux plus rien entendre, même pas une mouche voler !
Bzzz... Bzzz... En voilà une qui ose le narguer ! À bout, Rune se saisit de son fouet et... CLAC ! La mouche est abattue d'un seul coup ! Toute la salle est pétrifiée de stupeur... Ou de terreur ? Après cette brillante démonstration, les spectateurs vont certainement se tenir tranquille.
Seiya (impressionné) : Joli coup !
Le regard de Rune se pose de nouveau tout près de Markino.
Markino : Vous voyez, c'est lui !
Rune (à bout) : Qu'on place immédiatement ce monsieur en détention pour outrage à magistrat !
Des policiers s'approchent de Seiya et embarquent Markino.
Markino (se débattant) : C'est pas moi ! C'est pas moi !
Rune : Bâillonnez-le avant que mon fouet ne s'abatte sur lui !
Après la disparition du fauteur de troubles, le juge présente l'affaire et passe le relais aux avocats.
Rune : La parole est à vous, Maître Chauveur.
Chauveur : Bien, Votre Honneur. L'affaire est d'une simplicité limpide : Ikki Androménix s'est défoulé sur mon client, monsieur Tokumaru, avec un tel acharnement qu'il va encore passer les prochaines semaines dans ses plâtres. Il y a des dizaines de témoins. Et tout ça pour quoi ? Parce que mon client a donné un petit coup de bâton de bambou à son jeune frère !
Rune : La parole est maintenant à la défense. Maître Mour ?
Mour : Votre Honneur, mon client a défendu son frère et s'est défendu aussi contre M. Tokumaru qui le menaçait. Des centaines d'enfants présents ce jour-là pourront vous le confirmer.
Tatsumi (indigné) : Des enfants ?! Vous n'allez pas croire cette racaille ?!
Rune (sévère) : Silence, M. Tokumaru ! ... Poursuivez, Me Mour.
Mour : Je voudrais maintenant appeler un témoin à la barre. Monsieur Shun Androménix !
L'interpellé se lève et marche en tremblant. Quand il croise le regard cruel de Tatsumi, il s'immobilise.
Shun : Seiya, s'il te plaît, reste près de moi !
Le garde du corps rejoint son client et ils avancent ensemble vers le juge. En passant à côté d'Ikki, Shun ne parvient pas à se retenir et saute dans les bras de son frère.
Shun (les larmes aux yeux) : Ikki !
Ikki : Allons, Shun...
Chauveur : Votre Honneur ! Le témoin tente de vous émouvoir !
Rune : Shun ?
Shun : Oui ?
Rune : Peux-tu venir à la barre, je te prie ?
Le cœur lourd, Shun s'éloigne d'Ikki et va s'asseoir.
Rune : Jures-tu de dire la vérité ?
Shun : Je le jure.
Mour : Shun. Peux-tu nous donner ta version des faits, s'il te plaît ?
Shun : Bien sûr. Trois de mes camarades ont un peu provoqué Tatsumi en lui donnant de drôles de surnoms.
Mour : Te rappelles-tu de ces surnoms ?
Shun : Oui. Ils lui ont dit "chauve", "boule à zéro" et "crâne d'oeuf".
Tatsumi (furieux) : Ta gueule, morveux !
Rune : SILENCE ! Me Chauveur, veuillez tenir votre client !
Le juge invite ensuite Shun à poursuivre.
Shun : Tatsumi a voulu les punir avec son bâton. Je lui ai dit qu'ils allaient s'excuser mais Tatsumi n'a rien voulu entendre. Et comme je lui bloquais le passage, il m'a donné un violent coup au bras. J'en suis presque resté une journée entière à l'hôpital ! Si mon frère n'était pas intervenu, j'aurais reçu une correction et c'est moi qui serais dans ces plâtres, à l'heure qu'il est.
Mour : Merci, Shun.
Rune : Me Chauveur ? Voulez-vous interroger le témoin ?
Chauveur : Avec plaisir !
L'avocat se lève et s'approche.
Chauveur : Alors, Shun. Peux-tu nous dire combien de fois ton frère a frappé Tatsumi ?
Shun : 67 fois.
Chauveur (étonné) : Tu as compté ?!
Shun : Oui.
Chauveur : Parfait ! Et après combien de coups Tatsumi ne réagissait-il plus ?
Cette fois, le témoin ne répond pas.
Chauveur : Réponds à la question !
Rune : Shun, tu as promis de dire la vérité.
Shun (soupirant) : Après 24 coups.
Chauveur (abasourdi) : 24 ! Donc, si je calcule bien, ton frère a donné 53 coups gratuitement ?!
Shun : Non, seulement 43.
Chauveur : 43 ! Tout est dit ! Je n'ai plus de question.
Rune : Merci, Shun. Tu peux retourner à ta place.
Shun : Avant, je... Je...
Rune : Qu'y a-t-il ? Tu veux un mouchoir ?
Le témoin éclate en sanglots.
Shun (pleurant) : Je vous en prie, ne m'enlevez pas mon frèèère !
Rune : Allons, calme-toi !
Shun : Il m'a défendu des centaines de fois ! Sans sa protection, je serais mort depuis longtemps ! Vous devez me le rendre !
Rune : Calme-toi, s'il te plaît !
Shun : Il est ma seule famille ! Pardonnez-le, je vous en supplie ! Il ne recommencera plus !
Rune : Shun, je t'en prie, calme-toi !
Seiya arrive à la rescousse et prend Shun dans ses bras.
Seiya : Allons, allons... Tout ira bien...
Shun (se calmant) : Seiya... Snif... Heureusement que tu es là...
Ikki assiste à la scène, sidéré. Ce débile profond est en train de lui voler son frérot ! Il faudra qu'il trouve un bon prétexte pour le boxer, une fois qu'il sera sorti, se dit-il. Seiya reconduit Shun à sa place.
Rune : Vous avez terminé, Me Mour ?
Mour (émue) : Oui, Votre Honneur... Ah ! Juste une dernière chose : ne transformez pas cette histoire en tragédie et graciez mon client !
Rune : Accusé, veuillez vous lever.
Ikki s'exécute. Rune consulte son cahier.
Rune : Je vois que ce n'était pas votre première fois. Vous avez déjà, par le passé, envoyé d'autres personnes à l'hôpital. Et chose incroyable : vous vous en étiez toujours tiré avec quelques heures de travaux d'intérêt général ! Je ne sais pas comment vous avez fait, mais avec moi, aucune de vos astuces ne prendra !
Chauveur se frotte les mains et Tatsumi sourit : la sentence va sans doute être terrible !
Rune : En plus, je lis ici que vous avez malmené un peintre dans le chapitre 1 et que vous avez fait manger votre portable à un autre malheureux dans le chapitre 6. Et cerise sur le gâteau, vous agressez sauvagement M. Tokumaru au cours du chapitre 11. Il est temps de vous punir comme il se doit. Ikki Androménix, je vous déclare coupable de coups et blessures volontaires sur la personne de M. Tokumaru ! Vous êtes condamné à dix ans de prison !
Tatsumi (large sourire) : Youpi !
S'il le pouvait, Tatsumi sauterait de joie. Dans la salle, Shun explose en larmes et Seiya tente de le consoler.
Shun : OUIN ! JE VEUX MOURIIIR !
Le public est choqué et fixe le juge comme si c'était un criminel.
Rune : Cinq ans, je voulais dire.
Shun : OUIN-IN-IN ! J'VAIS M'PEEENDRE !
Rune : Deux ans !
Shun : OUIIIIIIIN ! J'PEUX PAS VIVRE SANS MON FRÈRE, TUEZ-MOI !
Rune : Rectification : 60 heures de travaux d'intérêt général !
Shun : OUIN !
Rune : Ah non, ça suffit là, 'faut pas pousser !
Chauveur (indigné) : Mais, Votre Honneur ! C'est injuste !
Rune (autoritaire) : Silence ! Je ne permettrai à personne de remettre en cause mon jugement !
Heureux, Ikki remercie son avocat.
Ikki : Merci infiniment, Esméralda !
Esméralda : Je t'en prie ! Et je n'y serais pas arrivée sans l'aide de ton frère.
Puis, Ikki va prendre Shun dans ses bras.
Shun (soulagé) : Ikki ! Ces derniers jours ont été les pires de mon existence !
Le regard sévère, le doux jeune homme aux cheveux bleus fixe un Seiya en sueur.
Shun : Si Seiya n'avait pas été là, je pense que je me serais suicidé !
Ouf ! Seiya respire mieux. Mais Ikki ne lui a pas encore totalement pardonné, il n'apprécie pas du tout la concurrence.
De son côté, Tatsumi ne peut accepter le verdict.
Tatsumi : Hé, Chauveur ! Fais quelque chose !
Chauveur (en sueur) : Non, désolé. Le juge Rune a toujours raison.
Tatsumi (marmonnant) : Juge pourri !
Bien évidemment, Rune l'a entendu. Il se tourne vers Tatsumi, furibond.
Rune : Alors M. Tokumaru, vous avez quelque chose à dire ?!
Tatsumi (suant) : Non, Votre Conneur... euh non ! Votre Horreur ! ... Non plus !
Rune (furieux) : Ah ! C'est comme ça...
Il rouvre son cahier et cherche ce qu'il a sur Tatsumi.
Rune : Ah, voilà... Tiens ! Vous n'êtes pas un saint non plus, vous !
Tatsumi (air innocent) : Ah bon ?
Rune : Vos "exploits" du Japon vous ont suivi jusque dans mon cahier. Ainsi, vous avez déjà eu deux condamnations pour avoir frappé des enfants !
Tatsumi : Mais c'était leur faute !
Rune : À peine arrivé en Grèce, au chapitre 6, vous vous faites déjà remarquer en menaçant des enfants de les manger tout cru.
Tatsumi : Vous voulez parler de cette bande de sales garnements ?!
Rune : En plus, vous avez frappé à de nombreuses reprises un certain Phaéton...
Tatsumi : Il l'avait cherché !
Rune : Et vous avez attaqué Shun, qui ne vous menaçait en aucune façon.
Tatsumi se prépare à riposter, mais se retient. Ikki pourrait l'entendre !
Tatsumi : Je... C'est injuste ! On était venus pour juger Ikki, pas moi !
Rune : Oui, vous avez raison. Je ne fais en aucun cas votre jugement.
Tatsumi est un peu rassuré.
Rune : Je voulais juste vous avertir de ce qui vous tombera dessus le jour où vous sortirez de l'hôpital : vous serez jugé pour maltraitance d'enfants ! Et je présiderai la séance, croyez-moi !
Gloups ! Tatsumi devient tout pâle. Clac ! Rune claque son fouet.
Rune : La séance est levée !
La veille, lorsqu'ils ont entendu Seiya à la télé, les Sept ont dû trouver une astuce pour ne pas se faire repérer. Et ils ont eu une idée géniale : se séparer en deux groupes ! Do d'un côté, ses six compères de l'autre. Après tout, tout était la faute de Do. C'était lui qui avait eu l'idée de se venger et aussi lui qui avait engagé Trémi.
Mais certains chasseurs n'étaient pas dupes ! Surtout les membres de la Sancturienne. Ainsi, Marine et June maîtrisaient facilement trois proies chacune, tandis que Misty, secondée par Shunrei, arrêtait Do.
Le tee-shirt de Seiya n'intéressait pas June, et encore moins Marine. Quant à Shunrei, elle était éprise d'un autre homme. Le vêtement imprégné de la sueur du héros revint donc à Misty, la présidente. Elle rêvait un jour de gagner à la loterie, mais ce cadeau a dépassé toutes ses espérances !
Quant à Shina, ayant sauvé l'homme qu'elle aime et à qui elle avait montré son visage, elle était maintenant réintégrée à la Sancturienne.
À la prison, Shun rend visite à sept prisonniers.
Shun (hésitant) : Euh... Bonjour ?
Il ne reçoit aucune réponse, si ce n'est des regards remplis de colère.
Shun : Je vous reconnais. Mon frère vous a tous roués de coups un jour. Sachez que je ne l'ai jamais voulu.
Toujours pas de réponse.
Shun : Même si vous me vouliez du mal, je vous pardonne.
Do : Nous, on ne te pardonnera jamais ! Un jour, on sortira d'ici et on reviendra à la charge !
En entendant cela, Shun verse une larme.
Do (moqueur) : Tu pleures déjà, femmelette ?!
Shun : Oui, car vous trouverez Ikki sur votre route et souffrirez encore plus !
Do : T'inquiète, on trouvera un moyen de se débarrasser de ton ignoble frère !
Voix : Hum... Qui ça ?
Une personne s'avance vers eux. En la voyant, les détenus font quelques pas en arrière.
Shun : Ah, Ikki ! Tu as récupéré tes affaires, on peut rentrer ?
Le grand frère se tourne vers les Sept en faisant craquer ses doigts.
Ikki : Attends encore un instant...
Paniqués, ses cibles hurlent.
Ré : AU SECOURS !
Mi : GARDIENS ! GARDIENS !
Ikki : Seiya occupe les gardiens en signant des autographes. Ça me laisse quelques minutes !
Fa (tremblant) : Pas de panique... Pas de panique... Il ne peut pas traverser les barreaux !
Crrrraaaac ! Ikki est en train de les écarter à mains nues.
Sol (affolé) : À L'AIDE ! À L'AIDE !
Shun : Laisse-les, Ikki.
Ikki : Pas question !
Shun : Il t'ont insulté, mais ce n'est pas une raison...
Ikki : Ce n'est pas ça, le problème. Ils cherchent encore à te faire du mal, il faut les punir !
Shun : Arrête, ils ont assez souffert comme ça !
Ikki : Tu crois ?
Shun : Ils sont couverts d'hématomes ou de coups de fouet. En plus, ils n'ont presque plus de dents.
Ikki (songeur) : Ouais... Bien que l'un d'eux semble encore en bon état physique.
Les yeux du prédateur fixent Do et le font sursauter.
Do : Ah mais attendez ! J'ai beaucoup souffert, moi aussi ! J'ai reçu un nombre incalculable de coups de tapette à mouches !
Un peu plus tard, à la maison des deux frères. Seiya range ses affaires et cela attriste Shun.
Shun : Dommage qu'il ne reste pas...
Ikki : Tu l'as entendu comme moi, il a dit lui-même qu'il rentrait chez lui.
Mais ce que Shun ne sait pas, c'est que Ikki a bien fait comprendre à Seiya qu'il n'était pas le bienvenu.
Shun : On devrait tenter de le dissuader.
Ikki : C'est inutile, sa décision est déjà prise. Et il est plus têtu qu'une mule !
Alors que Seiya s'apprête à sortir, Shun le prend encore dans ses bras. Le regard des deux adultes se croise.
Shun (triste) : Reviens quand tu veux, on sera ravis de te revoir.
Le "on" devrait inclure au moins deux personnes.
Shun : Hein, Ikki ? Il sera toujours le bienvenu, ici.
Ikki : Oui, absolument.
Pourtant, le regard que lance Ikki à Seiya signifie tout le contraire. Soudain, le portable de la star sonne.
Seiya : Allô ? ... Ah ! Salut, les pompiers ! ... Comment ? Mais vous aviez dit que... Bon, d'accord.
Il raccroche, désemparé.
Shun : Que se passe-t-il ?
Seiya : Les pompiers viennent de me dire que finalement, mon appartement n'était pas encore sûr, suite à l'incendie.
Shun : Tu vas dormir où, alors ?
Seiya : Je sais pas encore...
Shun : Tu peux rester ici, si tu veux !
Seiya (hésitant) : Euh...
Shun : Hein Ikki ? Il peut rester, n'est-ce pas ?
Pas de réponse. Interloqué, Shun se tourne vers son idole.
Shun : Ikki ?
Ikki (dents serrées) : Bien sûr...
Et voilà, tout est rentré dans l'ordre !
Ikki (grognon) : Tu parles !
Shiryu : Oui, tu parles ! Mon papy m'en veut toujours pour l'histoire du riz périmé !
Hyoga : Et je ne me suis pas encore réconcilié avec Milo ! Donc j'ai toujours pas de tatouage !
Jabu : Et l'autre cinglé ne me lâche plus !
Saori : Et je ne suis toujours pas devenue une héroïne !
Nachi : Je veux rentrer chez moi !
Oui, bon, PRESQUE tout est rentré dans l'ordre : Seiya a été innocenté, Shina a retrouvé sa place, Trémi et les Sept ont été arrêtés, le chevalier Ban est rentré chez lui, et Maske De More a trouvé un ami pour la vie.
Quelles nouvelles aventures palpitantes attendent nos héros ? Quand remercieront-ils enfin le narrateur pour les beaux rôles qu'il leur offre ? Les Experts Las Vegas, Miami et Manhattan ne se sentent-ils pas piètres à côté d'eux ?
