* Chapitre 4. Rupture*

(Point de vue externe)

Les pas de Grayson résonnaient sur la moquette du couloir, le conduisant à son bureau où il avait ordonné qu'on y enferme sa femme, jamais il n'aurait pensé un jour faire face à une situation pareil, sa seconde fille avait extrêmement mal réagit à la vue des blessures de sa petite sœur et il ne pouvait l'en blâmer. Il hésita un instant avant d'entrer dans son bureau faisant claquer la porte avec son pouvoir, la femme dans la pièce sursauta au bruit, Grayson s'assit à son bureau son regard ne quittant pas Mélina. Ses cheveux roux était emprisonné dans un chignon serré d'où quelques mèches s'échappaient suite à son arrivée dans le bureau, elle portait une robe noire avec une encolure et des manches d'un rouge pourpre comme le sang. Sa peau était plus blanche que ces dernières années, il soupira puis posa la question suivante :

- Comment as-tu pu faire ça ?

- Je ne vois pas de quoi tu parles Grayson répondit-elle d'une voix froide.

- Tu sais parfaitement de quoi ou plutôt de qui je parle Mélina ! Asséna-t-il sa voix devenant plus froide.

- Elle est sortie sans ma permission… commença-t-elle, mais Grayson l'interrompit :

- Elle avait la mienne ! Tu ne lèvera plus jamais la main sur elle, ni n'utilisera tes pouvoirs en sa présence…

- Tu crois me faire peur ? Railla-t-elle en levant les yeux sur son mari.

- J'ai un parfait contrôle sur mes pouvoirs contrairement à toi ma chère, ne me tente pas tu serais fort surprise déclara-t-il d'une voix encore plus froide.

La lueur dans les yeux de Grayson aurait dû avertir Mélina de ne pas chercher son mari, mais elle refusait d'être soumise à tous ses ordres, elle ne put s'empêcher de dire la phrase suivante :

- Tu crois que le conseil te croira plus que moi ?

- Crois-tu pouvoir t'en sortir aussi facilement femme ? Après la mort de notre fils…

- Je t'interdis de parler de Thomas ! Cria-t-elle en se levant du siège où elle se trouvait.

- Je sais ce que tu as fait à notre premier-né Mélina… Je sais tout ce qu'i savoir sur ce que tu as fait pour le conseil, je sais pour notre fils, comme je sais pour nos deux dernières filles dit-il simplement.

Ce qui fit le plus peur à la femme à ce moment-là ce n'était pas que son époux avait tout découvert, non c'était son comportement trop calme qui l'angoissait faisant monter une peur sans nom dans ses veines.

- Tu… Tu sais ..?

- En effet, je ne savais pas quoi faire de toutes ses informations au début, maintenant je sais souffla-t-il.

- Que vas-tu faire ? Demanda-t-elle toujours debout devant le bureau de l'homme qu'elle avait épousé il y a des années.

- Moi, Lord Grayson Fedovir, chef de la maison Fedovir, bloque les pouvoirs de Lady Mélina Fedovir née Ivanov, par Mère magie qu'il en soit ainsi ! Déclara-t-il, d'une voix ferme.

Mélina sentit l'accès à ses pouvoirs disparaître, la colère était palpable entre les deux protagonistes, mais Grayson n'avait pas terminé et continua ce qu'il avait commencé :

- Moi Lord Grayson Fedovir, chef de la maison Fedovir, déclare que le lendemain du mariage de Léna, mon union avec Lady Mélina Fedovir née Ivanov prendra fin, elle quittera donc la demeure familiale, pour le cottage à l'extérieur de la capitale, par Mère magie qu'il en soit ainsi !

- Qu… Quoi.. ? Grayson je t'en prie non… souffla-t-elle abasourdie, mais la vague de pouvoir qui l'a traversa lui coupa le souffle, des larmes coulant sur ses joues, elle n'était plus ce qu'elle était.

- Je regrette Mélina, tu dois faire face aux conséquences de tes actes, il ne fallait pas toucher mes filles dit-il en regardant par la fenêtre de son bureau.

- Mais les filles ont besoin de moi, je suis leur mère ! Tenta-t-elle en vain.

- Tu t'occuperas d'organiser le mariage de Léna, et tu t'occuperas d'elle, mais je t'ordonne par nos liens maritaux encore existants que tu n'approches plus jamais Lana et Alicia, jamais tu m'as compris ? Dit-il en se tournant vers elle.

Bien qu'elle aurait souhaité refuser cela à son mari, l'ordre avait été lancé via leur lien de mariage, elle ne pouvait donc pas le contourner, elle hocha la tête en disant :

- J'ai compris monsieur mon mari…

Grayson prit la cloche sur son bureau la faisant tinter une fois, un serviteur entra :

- Oui maître ?

- Raccompagner Madame dans sa chambre, et préparer la chambre en face de mon bureau pour moi, nous ferons à présent chambre à part déclara Grayson d'une voix si autoritaire que Mélina frissonna.

- Bien maître, veuillez me suivre Madame dit le serviteur, il avait parfaitement compris la nuance que venait de faire son maître envers son ancienne maîtresse.

Une fois Mélina partit, Grayson s'affaissa dans le canapé près de la cheminée, une larme s'échappant de ses yeux, celle qu'il avait un jour aimé avait détruit leur famille, tout ça à cause de son avidité pour le pouvoir, il avait perdu Thomas, il ne voulait pas perdre ses deux plus jeunes filles qui lui ressemblait tant.

(Point de vue de Lana)

£ J'avais le sentiment de flotter dans les nuages, mais un tiraillement dans mon lien de mariage me ramena dans la forêt noire, je me retrouvais devant Vlad, je me ruais dans ses bras en me souvenant de ce que ma mère avait fait à ma sœur. Les larmes roulèrent sur mes joues, tandis que Vlad resserrait son étreinte autours de moi, me murmurant des paroles réconfortantes, ainsi que des mots d'amour, il me murmura :

- Tu dois te réveiller amour, Alicia va avoir besoin de toi… Je suis toujours avec toi ma femme…

Il m'embrassa sur le front me transmettant tout son amour à travers notre lien, me donnant la force de quitter le monde de l'inconscience pour retourner près de ma chère petite sœur. £

Je papillonnais des yeux, puis m'éveillais complètement, j'entendis Inès me dire qu'elle allait chercher mon père, les médecins étaient partis après avoir fait tout leur possible pour soigner les brûlures de Alicia, je me sentais différente. Je rentrais dans ma salle de bain, m'arrêtant devant mon miroir à pieds, je me découvrais sous un nouveau jour, mes cheveux auparavant blond était à présent complètement blanc comme la neige, mes yeux étaient plus gris que bleu clair. Je changeais ma robe violette pour une robe argentée, avec des manches qui s'arrêtait aux coudes, laissant des tissus de soie argentée transparentes continuer sur mes avants-bras. J'enfilais des ballerines blanches, laissant mon collier en place autour de mon cou, j'enlevais mes boucles d'oreilles pour ne pas en mettre d'autres, je rajoutais un diadème d'argent sur ma tête, laissant le diamant en forme de goutte tomber avec élégance sur mon front. Une fois tout cela terminé, je transformais un vieux coussin en fauteuil confortable avec des accoudoirs en bois, puis m'asseyais veillant sur ma sœur, tout en glissant l'un de mes doigts sur l'accoudoir de droite, formant de petits cristaux de glace au fur et à mesure que je fixais ma plus jeune sœur des yeux.

Je ressentis l'arrivée de mon père accompagné de Inès, avant même que la porte de ma chambre ne s'ouvre, j'étais en colère après ma génitrice, c'est tout ce qu'elle était à mes yeux, plus jamais elle n'aurait le titre honorifique de mère, elle ne l'avait jamais été de toute façon ni pour Alicia, ni pour moi. Mon père a certainement ressenti mon aura plus que glaciale, car il ne s'approcha pas du lit où reposais Alicia, ni du fauteuil où je me trouvais, je demandais à voix basse :

- As-tu fais ce qu'il fallait ?

- Son sort est scellé, elle ne fera plus de mal à personnes répondit mon père.

- Bien dis-je en mettant fin à la conversation.

Alicia papillonna des yeux avant de les ouvrir complètement, je m'installais à sa droite tandis que mon père s'installait sur le lit à sa gauche, je chuchotais :

- Ali…

- La… Lana… chuchota-t-elle, la voix cassée, je l'aidais à boire un peu d'eau.

- Ma chérie est-ce que tu as mal quelque part ? Demanda mon père doucement.

- Non, papa… ça tire sur mes bras… répondit-elle avant que ses yeux s'écarquillent au fur et à mesure que ses souvenirs affluaient.

- Ça va aller ma puce, elle ne te fera plus jamais de mal, papa y a veillé je te le promets dis-je ce qui la rassura.

- Il faut que je reste au lit longtemps ? Râla-t-elle, nous faisant sourire.

- Quelques jours, il faut que tu sois en forme pour le mariage de Léna dans trois semaines, tu dormiras dans la chambre de Lana, si ça ne te dérange pas ma Lana ? Sourit notre père.

- Je serais ravie de t'accueillir dans mon humble domaine déclarais-je en souriant.

Alicia partie dans un fou rire lui faisant oublier les derniers événements en lien avec cette maudite femme, Inès sortit Alicia du lit, et entra dans la salle de bain avec elle, fermant la porte avec la magie. Je m'appuyais contre la grande baie vitrée de ma chambre, qui donnait sur le jardin, mon père s'approcha de moi avec douceur, je murmurais les larmes aux yeux :

- Pourquoi a-t-elle fait ça ?

- Je l'ignore ma Lana, mais je te jure que je me suis occupé de tout, vous ne risquez plus rien répondit mon père.

Je me réfugiais dans ses bras, les larmes roulant sur mes joues, larmes que j'essuyais rapidement, en entendant Alicia arrivée, je l'a prenais dans mes bras, puis l'a rallongeais dans mon lit, je l'a rejoignais l'enserrant dans une douce étreinte, nous endormants sous le coup de toutes ses émotions négatives.