* Chapitre 14. Libération *

* Galaad – Résidence de Vlad et Lana *

(Point de vue de Lana)

Trois mois étaient passés depuis mon mariage officiel avec Vladmir, j'étais heureuse d'être accepté dans le royaume du Nord, les nausées du début de ma grossesse avait cessé et à présent, on distinguait une petite bosse au niveau de mon ventre. J'étais fière de porter l'enfant de mon amour avec Vlad, malheureusement ce n'était pas l'avis de tous surtout de Inès en réalité, la servante que j'avais connu aimante et chaleureuse était devenu froide envers moi, et me reprochait l'éducation que je donnais à ma sœur. J'avais décidé qu'il fallait initier Alicia aux traditions du Nord, elle allait donc étudier avec Alistair qui avait déjà un précepteur, j'étais ravie de l'a voir s'épanouir et progresser rapidement, oubliant pour un moment la disparition prochaine de notre père.

Je me regardais dans le miroir, Inès m'avait choisi une tenue que l'on mettait généralement dans le royaume du Sud, nous ne trouvions pas là-bas mais ici dans le Nord, j'avais le sentiment d'étouffer dans cette robe verte avec des reflets bleu irisés. Mes cheveux étaient tout le temps bouclés de la même façon, et je devais toujours mettre des ballerines comme s'il n'y avait aucunes autres chaussures dans le monde.

Ma magie ressentant mon mal être, m'aida si bien que la robe tomba en lambeaux autour de moi, avec un sourire j'enfilais un pantalon marron avec une tunique bleu, avec un corset marron par dessus, puis complétait ma tenue par une paire de bottes en cuir noir. Pour mes cheveux ma magie réalisa une tresse de chaque côté de ma tête avant de les réunir avec des cheveux lisses dans une queue de cheval haute. Je portais toujours mon collier et mon bracelet, pour ma bague d'héritière, je l'avais mise à l'abri dans un petit coffret dans le bureau qu'occupait à présent mon mari, Inès n'avait pas l'autorisation pour y entrer et la magie de Vlad n'acceptait que la mienne et celle de Alicia quand cela était nécessaire.

Je prenais ma sacoche, puis sortais dans Galaad, je marchais tranquillement, respirant l'air frais de ce début de mois de novembre, je rentrais dans la boutique de tissus, je dis :

- Bonjour, Cassie !

- Bonjour mademoiselle Lana ! Répondit cette dernière en se tournant vers moi.

- Avez-vous les tissus que je vous ai commandé ? Demandais-je.

- En effet, les voici ! Répondit-elle, en me montrant les tissus parfaitement rangés sur le comptoir.

Je touchais les différents tissus, appréciant leur qualité pour ce qu'elle était, avec un sourire je lui donnais l'argent que je lui devait avant de mettre les tissus dans ma sacoche, j'inclinais la tête avant de sortir de la boutique. J'allais pouvoir de nouveau confectionner des vêtements, je passais également récupérer ma commande chez l'artisan bijoutier, une fois mes courses terminés, je passais par la boutique de l'apothicaire. En entrant la porte fit sonner une petite clochette, signalant la présence d'un client au commerçant, j'entendis des bruits de pas précipités, je ris doucement en disant :

- Ne tombez pas ! Je ne suis pas pressée !

- Mademoiselle Lana ! Les potions ont-elles fait leur effets ? Demanda l'homme devant moi.

- En effet Thomas, les nausées sont parties, je vous remercie déclarais-je un sourire aux lèvres.

- Tant mieux ! Souhaitez-vous quelques chose ? Demanda Thomas en me regardant.

- Oui ! Avez-vous des pétales de roses oranges ainsi que des blanches ? m'enquis-je en espérant qu'il en ait.

Il acquiesça de la tête avant de me donner un petit sac de cuir remplie des dîtes pétales, je le payais puis ressortais en le remerciant vivement, je marchais jusqu'à me retrouver en haut de la colline où on pouvait apercevoir mon mari et ses frères dresser les jeunes chevaux. Je m'installais sur une couverture avant de prendre dans ma sacoche cinq citrouilles, auxquelles je rendais leur taille d'origine. Je sortais un couteau, puis commençais à découper le haut de la citrouille avant d'enlever la chair qui se trouvait à l'intérieur et que je mettais dans un grand pot.

Un craquement retentit dans mon dos, je me relevais lentement, puis me retournais brusquement le couteau brandit devant moi, touchant le buste de Jason, je croisais son regard surpris, je baissais immédiatement le couteau, en disant :

- Excuse-moi Jason…

- Non, c'est moi qui m'excuse, je suis désolé de t'avoir fait peur répondit-il en se mettant à mes côtés.

- Je t'en prie assis-toi avec moi dis-je en me rasseyant continuant ma tâche.

- Je ne savais pas que tu savais manier les couteaux ainsi s'amusa-t-il me regardant faire.

- Mon père m'a appris beaucoup de choses, malgré que cela ne soit normalement réservé qu'aux hommes dans le Sud répondis-je, en prenant ma deuxième citrouille.

- Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, je pense que les femmes doivent en savoir autant que les hommes, comment vous défendre sinon ? Déclara-t-il comme s'il s'agissait d'une évidence.

J'allais répondre mais la voix d'Inès s'éleva dans nos dos, nous faisant nous crisper tout les deux au vu de son aura.

- Parce que cela déshonore la famille de la jeune fille, les hommes sont les garants de l'honneur dans tous les domaines, les filles doivent savoir rester à leur place ! Asséna-t-elle d'une voix dure.

- Tout comme les serviteurs doivent rester à la leur ! Dis-je d'une voix froide.

- Je vois que vous vous êtes changé Lady Lana… dit-elle.

- En quoi cela vous concerne la tenue qu'elle porte ? s'indigna Jason en se levant.

Je me levais à mon tour, soupirant de délaisser ma tâche une fois de plus, l'aura de mon mari, et ses bras apparaissant autour de ma taille, me fit sourire, sa déclaration me rassura sur ma tenue également.

- Ma femme a bien choisi sa tenue, elle convient parfaitement pour une femme du Nord ! N'oubliez plus jamais qui vous servez Inès, c'est le dernier avertissement, mon épouse a embrasser les us et coutumes de mon royaume, et ce dernier est le Nord, non pas le Sud !

Je vis les yeux de Inès se baisser vers le sol, n'arrivant pas à soutenir le regard de mon mari, je dis d'une voix toujours froide :

- Rentrez au manoir Inès ! Et améliorer votre travail d'aiguille !

Elle ne répondit pas, mais partit malgré tout pour le manoir, emportant son aura furieuse avec elle, je me dégageais des bras de mon mari, pour reprendre ma tâche, je soupirais puis dit :

- Jason, puis-je te demander un service ?

- Tout ce que tu veux répondit-il sérieux.

- J'aimerais que tu ailles chercher Alicia à la place de Inès s'il te plaît… dis-je doucement.

- Je vais y aller tout de suite, j'aimerais voir où en ai Alistair dans ses leçons, je te dirais les avancées de Alicia en même temps en vous l'a ramenant dit-il en se levant pour partir.

Je continuais ma tâche, sentant le regard de Vladmir sur moi, je soufflais un sourire aux lèvres :

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien… Tu es juste sublime ainsi mon amour répondit-il doucement.

- Merci Vlad pour tout à l'heure dis-je soudainement en levant la tête, avant de la baisser tout aussi vite.

Je sentis les doigts de mon mari relever mon visage, faisant plonger mon regard dans le sien, il m'embrassa avec douceur avant de s'éloigner et dire :

- Lana, tu es ma femme.. Il est normal pour moi de te défendre peut importe la personne et le pourquoi du comment, tu es mienne et je suis tien pour toujours, notre honneur est ensemble à présent…

Il posa ses mains sur ma taille, me soulevant légèrement m'installant ainsi face à lui sur ses jambes, nos nez se touchaient presque, il murmura :

- Tu es libre des contraintes imposées dans le royaume du Sud, tu es une femme du Nord jusqu'à ta mort et au-delà…

- Je suis libre… répétais-je en murmure un sourire resplendissant aux lèvres.

- Tu es libre ! Asséna-t-il d'une voix affirmée.

Je l'embrassais avant de me relever, les paroles de mon époux venait d'enlever un poids que je ne pensais pas avoir sur les épaules, d'un geste du poignet les cinq citrouilles ainsi que le pot se mirent à flotter derrière moi. Je prenais la main de mon mari dans la mienne avant d'aller ainsi jusqu'à l'autel des rituels, je cessais le sort les posant au sol, j'en saisis une la posant dans le coin avant de faire de même avec les trois autres tandis que je posais la cinquième au centre. J'allumais des bougies que j'avais déposé la veille dans un ordre précis, je posais la chair des citrouilles dans des grandes assiettes de bronze avant de mettre à l'intérieur des citrouilles et dispersé sur l'autel les pétales que j'avais acheté plus tôt.

Je reculais me calant dans les bras de Vladmir, me sentant plus apaisée que jamais, la main de Alicia se glissa dans ma main libre, je tournais ma tête vers elle lui souriant.

- C'est très beau grande sœur dit-elle doucement.

- Merci Ali, allez rentrons tu dois être fatiguée de tes leçons répondis-je.

Je rentrais sans même apercevoir les regards brillants des habitants qui étaient absolument subjugués par la décoration que j'offrais à nos mères.