* Chapitre 22. Mauvaise Nouvelle *
* Résidence de Léna et Marcus *
(Point de vue de Léna)
Je fixais depuis des heures, la lettre dans ma main gauche, tandis que ma main droite était posée sur mon ventre arrondi par la grossesse, je vivais tranquillement dans la résidence que Marcus avait choisi pour nous. Nous avions déménagés peu de temps après avoir fêté mon anniversaire en janvier, après tout Marcus avait souligné que un futur père ne pouvait pas avoir sa famille dans la même demeure que son chef de famille, puisqu'il en deviendrait un à la naissance de notre enfant. La lettre que je fixais, me faisait peur, elle avait été envoyé par ma mère, dans cette dernière, elle m'expliquait le plan qu'elle avait mit en place pour se débarrasser de mon père, Lord Grayson Fedovir. Elle était formelle dans sa lettre, le poison avait rendu mon père malade et faible, bien qu'il s'accroche à la vie, il ne lui restait que peu de temps, cela se comptait peut-être en jours voire en heures. Une boule était coincée dans ma gorge, j'avais envoyé un fidèle serviteur, au manoir familiale, pour se renseigner sur l'état de mon père, certes je souhaitais être héritière, mais pas de cette façon, et surtout si jamais on apprenait ce que ma mère avait fait, on m'accuserait d'être sa complice. Un bruit sourd résonna à la porte du salon où je me trouvais assise, je levais la tête en disant :
- Entrez !
La personne qui entrait, était le jeune homme que j'avais envoyé, j'essayais de lire l'expression de son visage mais celui-ci était impossible à lire, je lui demandais :
- Quelles nouvelles ?
- Madame… je crains de ne vous rapportez une mauvaise nouvelle… dit le jeune homme en n'osant pas croiser mon regard.
Je me levais doucement, me rapprochant de lui, je le fixais des yeux, puis ordonnais la voix froide :
- Vous allez me la dire maintenant…
- Anton le majordome de votre père, m'a dit que votre père avait été empoisonner avec de la ricine… Je suis navré madame…
- Sortez et ne dites rien de ceci à personne suis-je clair ? Demandais-je tentant de conserver ma froideur.
- Oui madame… souffla le jeune homme en partant de la pièce.
J'avais l'impression que le sol se dérobait sous mes pieds, je me rasseyais pour éviter de tomber, je caressais mon ventre où je sentais les coups de mon futur enfant, j'essuyais une larme qui coulait sur ma joue. Avant de prendre un parchemin ainsi que de quoi écrire, j'écrivais à Lana, elle devait savoir, ce qui arrivait à notre père, je savais que notre père avait décidé de l'envoyer dans le royaume du Nord, pour réaliser des accords pour la famille Fedovir. Je sifflais légèrement, près de la fenêtre, Roméo la buse que mon mari m'avait offert apparu rapidement, j'accrochais la lettre à sa patte, avant de lui souffler la voix cassée :
- Transmet cette lettre à ma sœur Lana…
Je le regardais s'envoler quand je ressentais la présence de mon mari dans mon dos, sa voix inquiète me faisait me tourner vers lui :
- Léna ?
- Ma mère a empoisonné mon père…
- Quoi ?! S'insurgea Marcus en devenant blême.
- Elle a réussi à l'empoisonner avec de la ricine… soufflais-je, laissant mes larmes couler cette fois avant d'ajouter : S'il meurt… je ne veux pas hériter de cette façon… la famille Fedovir va être détruite… j'ai prévenu Lana…
- Viens là… souffla Marcus en me tirant dans ses bras, m'offrant une étreinte de réconfort.
* Village de Galaad *
(Point de vue externe)
Lana avait décidé de sortir de la maison en ce jour ensoleillé, Inès l'avait accompagné, ainsi que son fils Imran que la jeune mère avait dans ses bras, elle regardait du haut de la colline Vladmir avec ses frères travailler les chevaux. Mirena venait de les rejoindre, elles discutaient de tout et de rien, quand Lana ressentit un changement dans sa magie familiale, ainsi que dans l'air, un cri de buse retentit. La jeune femme dit doucement en donnant Imran à Inès :
- Inès, ramène mon fils à la maison s'il te plaît, j'ai des choses dont je dois m'occuper…
- Oui, Lana…
Dès que Inès fut partit avec son fils, Lana siffla attirant la buse près d'elle, la jeune femme récupéra la lettre que l'oiseau lui tendit avec sa patte, elle reconnut l'écriture de Léna, elle ouvrit l'enveloppe récupérant la lettre qui s'y trouvait, la lisant.
£ Ma chère Lana, Ma chère Sœur,
Tu dois être surprise de cette lettre, je te comprends, nous ne nous écrivons pas souvent, j'ai reçu une lettre plutôt ce matin, de notre mère… Je crains que tu n'ai eu raison depuis le début la concernant… J'ignore si je dois encore l'appeler mère…
J'ai envoyé un serviteur fidèle pour vérifier les dires de cette femme dans la lettre que j'ai reçu, et les renseignements sont exacts. Lana, notre père Lord Grayson Fedovir, a été empoisonner à la ricine par Mélina Ivanov ancienne épouse Fedovir, j'ignore combien de temps il lui reste, je t'en prie nous devons allés le voir avant qu'il ne soit trop tard…
Nos chemins ont peut-être déviés mais peu importe le passé, tu es ma sœur, tout comme Alicia, et je vous aime.
En espérant vous voir près de notre père avant qu'il ne soit trop tard.
Ta sœur jumelle, Léna Fedovir épouse Darerine £
À la fin de sa lecture, Lana avait l'impression d'être dans un brouillard infini, la jeune femme entendit sa jument Calandra se rebeller sous les ordres de Elijah, elle ne voulait pas rentrer à l'étable, elle hennissait et se cabrait. Lana se leva, gardant la lettre de sa sœur dans sa main, elle descendit rapidement la colline, sautant par-dessus la barrière, elle se plaça devant sa jument, qui arrêta de se cabrer. Grâce à la magie ambiante, Lana sauta sur le dos de sa jument, la montant à crue, elle laissa tomber la lettre au sol, toujours dans le brouillard, elle élança Calandra de telle manière que celle-ci sauta la barrière du grand enclos. La jument s'élança à travers les terres de Galaad, tandis que Elijah voulait aller à sa poursuite la voix de son frère aîné retentit dans son dos :
- Laisse… Elle a besoin d'être seule…
Vlad avait récupérer la lettre que sa femme avait laissé tomber au sol, il n'avait pas eu besoin de la lire pour savoir que cela concernait son beau-père, il ressentait les sentiments de sa femme, il savait la tristesse qui l'habitait en ce moment. Il rentra au manoir, récupérant son fils en pleurs des bras de Inès, Imran se calma presque instantanément, une fois dans les bras de son père, Vlad ordonna à Inès :
- Inès préparez quelques affaires pour Imran, Alicia ainsi que pour Lana et moi, nous devons voyager quelques temps dans le royaume du sud, vous nous accompagnerez ainsi que Sasha…
- Oui maître… répondit Inès en disparaissant de la pièce, pour faire ce qu'on venait de lui ordonner.
Des pas résonnèrent dans le couloir, avant que deux personnes n'entrent dans la pièce, il s'agissait de Jason et Mirena, Vlad fixa son frère et sa sœur des yeux, ils eurent comme une conversation muette. Vlad soupira mais abdiqua en disant :
- D'accord, vous viendrez avec nous, mais je ne veux aucuns problème est-ce clair ?
- Oui répondirent le frère et la sœur.
- Faîtes part de votre décision à père et mère et préparez quelques bagages, je ne sais pas combien temps nous serons là-bas dit simplement le jeune père de famille.
Ils acquiescèrent avant de rentrer au manoir familiale, pour dire à leurs parents ce qu'ils souhaitaient faire, pendant ce temps, Lana décida de rentrer auprès de son mari et de son fils, après des heures d'errance. Elle laissa Calandra au soin du palefrenier, avant de rentrer chez elle, elle se dirigea dans la chambre de son fils, le regardant dormir paisiblement, elle sortit sans faire de bruit de la chambre, avant d'entrer dans la sienne. Elle remarqua que Vlad fixait le lac que l'on pouvait apercevoir depuis la fenêtre de leur chambre, elle se déshabillait, enfilant une robe de nuit en mousseline violine, accompagné d'un châle couleur crème. Elle se réfugia dans l'étreinte de son mari, qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis qu'il s'était retourné vers elle, il dit doucement :
- Nous partons demain pour la capitale du sud, tu vas allé auprès de ton père…
- Nous devons emmener Alicia et notre fils avec nous… souffla Lana, luttant contre les larmes.
- J'ai fait ce qu'il fallait ne t'en fait pas, d'ailleurs Jason et Mirena ainsi que Inès et Sasha viennent aussi avec nous affirma Vlad en essuyant de ses pouces les larmes qui coulaient sur les joues de son épouse.
- Merci mon mari d'être là… murmura-t-elle en lui souriant bien que son coeur la faisait souffrir.
- Toujours ma femme… souffla-t-il en embrassant son front puis ses lèvres avant de la serrer contre lui.
Un petit bruit sourd retentit contre la porte de leur chambre, le couple donna son accord en même temps, Lana regardait sa petite sœur entrer dans la pièce, les yeux rougis par les pleurs, la voix cassée de la petite fille fissura davantage le coeur du couple.
- Est-ce que je peux dormir avec vous ?
Lana se glissa hors de l'étreinte de Vlad, pour arriver rapidement près de sa sœur, la prenant contre elle, quand la jeune femme se releva avec sa petite sœur dans les bras, Vlad les réceptionna dans ses bras, en soufflant :
- Bien sûr que tu peux dormir avec nous ma puce, je suis navré que vous ayez appris une mauvaise nouvelle aujourd'hui, je donnerais tout ce que j'ai pour que cela ne soit pas arrivé…
- Tu n'y peux rien mon amour… notre père savait que la fin était proche… souffla la jeune femme dans les bras de son mari.
Le couple s'installa dans son lit avec Alicia entre eux, Vlad fredonna une berceuse du royaume du nord que sa mère lui chantait quand il était enfant pour l'apaiser après une terreur nocturne, et cela fonctionnait toujours sur lui, il sourit tristement en remarquant que cela fonctionnait sur sa femme et sa sœur. Le jeune homme savait au fond de lui, que sa femme ne laisserait pas passer l'empoisonnement de son père par la femme qui l'avait mise au monde, il y aurait une guerre de pouvoir à la mort de Grayson Fedovir. Vladmir ne se faisait aucunes illusions la mauvaise nouvelle d'aujourd'hui pour être la première d'une longue liste, et encore on pouvait la mettre en troisième après l'accident sur Alicia et l'empoisonnement de Inès. Il sentait dans les sentiments de son épouse que l'heure de la vengeance arriverait un jour, et que celle-ci serait des plus glaciales, il s'endormit sur la pensée que peu importe ce qui arriverait il serait toujours du côté de sa femme.
