petit mot de l'autrice : en mai, c'est le retour du SV31 ! Pour ceux qui ne connaissent pas, on prend 31 mots listés par Bibliothèque de fictions, on choisit un duo / ship et c'est parti ! Je me suis lancée sur Albus & Gellert, mais je pense honnêtement pas suivre le rythme (c'est pas grave, au pire ça sera fait plus tard) parce que j'en ai déjà 3 autres dans les pattes x)
Jour 1 : Improbable
Contexte : Quelque part dans le tome 6
Gellert savait que le temps était passé. Un certain temps, même.
Néanmoins, il ne le réalisa que lorsque Albus se tint devant lui : celui-ci avait les cheveux blancs. Oh, certes, la dernière fois qu'ils s'étaient vus, il en possédait déjà quelques uns. Mais c'était sans commune mesure avec la crinière argentée qui ornait désormais son crâne. Il avisa ensuite les rides qui entouraient les yeux de son ancien compagnon. Oui, aucun doute n'était possible : bien des années s'étaient écoulées depuis leur dernier combat. En le constatant, Gellert eut envie de le railler, lui faire remarquer combien il avait l'air vieux. Néanmoins, il n'en fit rien. Le temps avait agit aussi sur lui ; aujourd'hui, il était trop fatigué pour arriver à mentir. Et comme dire à Albus qu'il était autre chose que toujours aussi magnétique aurait été un mensonge, Gellert préféra ne rien dire. Ou tout du moins, rien d'autre qu'une question sèche, qui se voulait violente dans le ton :
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Oui, la question était une bonne solution : elle ne le poussait pas à se parjurer. En somme, c'était une question parfaite ; et légitime, de surcroît. En plusieurs décennies, Albus n'était jamais venu le voir, pas une seule fois. Qu'il se rende dans sa prison soudainement était donc bien étrange.
- Je vais mourir, répondit-il.
Gellert aurait dû s'y attendre. Le coup classique du mourant. De l'homme qui voulait partir sans regrets. Ou peut-être pas. Albus n'avait après tout jamais eu le moindre remords. Néanmoins, dire qu'il acceptait cette idée aurait là encore été un mensonge.
- Et alors ? Demanda-t-il du ton de celui qui voulait donner l'impression de n'en avoir rein à faire.
Bien évidemment, il ne trompait personne.
- Alors, répondit Albus d'une voix calme, je suis venu te voir. Je n'avais pas envie de mourir sans t'avoir dit adieux.
C'était tellement Albusien comme démarche : vide de sens.
Sans importance.
À vomir.
Indispensable.
- Tu espères quoi ? Railla-t-il. Que je te demande pardon pour qu'on parte chacun de notre côté en aillant fait la paix ?
- Peut-être. La belle affaire ! Tu vas me demander pardon, à moi ? Jamais de la vie ! Alors tu peux toujours aller te faire voir !
- Je ne vois pas vraiment pourquoi je devrais te demander pardon.
Il n'avait pas totalement tort. Après tout, c'était lui qui avait tué sa sœur, pas l'inverse. Mais ça, Gellert était trop furieux pour le reconnaître. En désespoir de cause, il hurla :
- J'avais besoin de toi ! Et toi, tout ce que tu as trouvé à faire, c'est m'abandonner !
Albus eut l'audace de paraître accuser le choc. Comme si ce qu'il venait d'asséner était surprenant, une phrase improbable qui n'avait aucun sens. Alors que, par Merlin, il ne s'agissait là que de la stricte vérité ; il l'avait abandonné en changeant de camp, l'avait abandonné en le combattant, l'avait abandonné en l'enfermant ici et en jetant la clef. Et il était sensé être celui qui présentait ses excuses ? C'était du grand n'importe quoi !
C'est ce qu'il s'apprêtait à rajouter, lorsque Albus posa une étrange question :
- Alors, tu m'as réellement aimé ?
Oui, vraiment, la question était étrange.
Gellert était un homme mauvais, manipulateur, tricheur. Mais remettre en question ça ? C'était... idiot, même pour un imbécile du genre d'Albus.
Néanmoins, comme il était peut-être le plus idiot d'entre eux deux, Gellert se cru obligé de répondre.
- Bien sûr que oui.
Il n'aurait pas dû se réjouir de voir le visage d'Albus s'éclairer d'un sourire triste.
- Bien. Je crois que plus qu'un pardon, c'était cela que j'étais venu chercher.
Non, il n'aurait pas dû s'en réjouir.
Tout comme il n'aurait pas dû pleurer en voyant les larmes qui s'échappaient de ses yeux.
Ils avaient gâchés leur histoire bien des années auparavant. Il était inutile aujourd'hui de s'en attrister. Ou peut-être, au contraire, que le moment était venu pour le faire : après tout, ils étaient tout deux assez idiots pour vouloir se quitter en paix.
