Bonjour à toutes !
En ce premier avril me voici de retour avec une nouvelle fanfiction sur notre couple préféré ! L'histoire se situe post-poudlard, en grande majorité dans le monde moldu puisque l'intrigue s'y déroule. L'idée est quelque peu farfelue, j'aime autant vous prévenir x) Néanmoins, j'ai pris grand plaisir à écrire cette fiction et j'espère qu'elle vous permettra de passer un bon moment.
Comme pour chacune de mes fictions, l'histoire intégrale est déjà rédigée, la fin ne sera donc pas une option =) Il y aura en tout treize chapitres, à raison d'un par semaine.
Bonne lecture à toutes pour ce premier chapitre, j'attends vos avis sur ce début d'histoire !
Severus Rogue avait jeté un regard critique au petit établissement dont il venait de pousser la porte, dans une rue fréquentée non loin de la gare de King Cross. L'intérieur était décoré dans un style plutôt classique, avec son bar en bois sombre à gauche de l'entrée, face aux tables entourées de chaises capitonnées. Quelques tableaux ornaient les murs, et plusieurs plantes vertes disposées ici et là donnaient une atmosphère chaleureuse aux lieux.
Bon, il n'était pas si mal tombé, finalement. Cela aurait pu être pire ! Restait à rencontrer le patron et le personnel, à présent.
- Ah, tu dois être Severus, j'imagine ? S'était exclamé un petit homme en sortant de la cuisine pour se diriger vers lui.
La soixantaine, un peu bedonnant et le front bien dégarni, il avait l'air sympathique et jovial. Le parfait commerçant, en somme. Nul doute que Severus n'aurait pas de soucis avec lui, hormis peut-être de devoir supporter cette bonhommie exaspérante qui suintait par tous ses pores, et qui lui rappellerait sans doute celle de l'an de ses anciens supérieurs hiérarchiques.
- C'est cela, avait-il répondu avec sa morgue habituelle. Enchanté, avait-il rajouté, pour la forme, en se rappelant qu'il était là pour obtenir le poste.
Le gérant de l'établissement avait marqué un temps d'arrêt, sans doute un peu désarçonné par l'homme qui se présentait à lui, et dont il s'était certainement fait une autre idée, au vu du CV qu'il avait reçu, et de l'emploi à pourvoir. Puis, comme Jacob Lepidus n'était pas le genre d'homme à porter jugement avant de connaître les gens, il s'était de nouveau fendu de ce sourire jovial qui contribuait, entre autre, au succès de son établissement, et s'était avancé vers le nouveau venu pour lui serrer chaleureusement la main.
- Bienvenu au 1911 ! Je suis Jacob Lepidus, le gérant, mais tu peux m'appeler Jacob, pas de chichi entre nous. J'ai été impressionné par ton CV, dis donc ! Tu reviens de Cuba, c'est bien cela ?
Severus avait hoché la tête, déjà à moitié saoulé par le flot de paroles du petit homme joufflu.
- Avec une expérience comme celle-ci, je suis presque étonné que tu sois intéressé par un poste dans un établissement aussi modeste que le mien !
- J'ai besoin de me re-familiariser en douceur avec la vie londonienne, avait répondu Severus face au regard interrogateur du gérant.
- Ah ça, j'imagine que dans ce sens le changement est assez brusque ! Fini le soleil et la plage, pas vrai ? Ne t'en fais pas va, tu seras bien ici ! Le quartier bouge pas mal, car nous sommes entre Camdem Town et Islington qui sont deux gros secteurs étudiants, mais c'est relativement calme, comparé à d'autres quartiers chauds de la ville.
- Je n'ai pas de soucis à gérer les fortes têtes.
Jacob avait de nouveau jeté un coup d'œil à son interlocuteur tandis qu'il l'entraînait dans l'arrière boutique pour lui faire visiter les parties privées. A le voir ainsi, grand et élancé, tout de noir vêtu et avec cette expression hermétique qu'il n'avait pas quittée depuis son entrée, il voulait bien le croire sur parole.
- Oui, j'imagine que deux ans à Cuba, ça forge le caractère, pas vrai ? Bon, je te montre les vestiaires et la cuisine, je te donne ton planning pour cette semaine, et je te libère. Ethan et Lauren te montreront le reste demain avant ton service. Ils sont sympas, tu verras. On l'est tous ici, d'ailleurs ! S'était exclamé Jacob en riant. Ethan est encore jeune mais c'est un bon petit gars, et Lauren connaît presque tous les habitués. N'hésite pas à lui demander si tu as besoin de quelque chose. Pareil pour Thomas, mais il ne fait que les matins, tu ne le croiseras pas beaucoup.
- Je n'y manquerai pas, avait répondu Severus en lorgnant avec scepticisme une photo de l'équipe au complet du 1911 accroché sur le palier desservant la cuisine et le bureau de Jacob.
Le cliché représentait le gérant, facilement reconnaissable à sa silhouette dodue, même si sa calvitie n'était pas si avancée à l'époque où la photo avait été prise, aux côtés d'un jeune homme dégingandé et souriant, d'un autre homme d'un âge proche de celui de Severus, et d'une femme sans doute un plus âgée que lui, au sourire jovial et au regard bienveillant. Un jeune homme d'une trentaine d'année se trouvait également sur le cliché, et Severus avait deviné qu'il s'agissait de l'homme qui avait laissé le poste vacant.
Bon, il n'était pas convaincu qu'il arriverait à s'intégrer dans l'équipe comme l'aurait voulu le patron mais, eh bien, cela ferait l'affaire. Il avait juste besoin d'un coin tranquille pour se poser quelques temps, et s'imprégner de l'ambiance du quartier et de la ville, dans laquelle il n'avait pas mis les pieds depuis ce qui lui semblait être une éternité. Même si l'établissement se situait non loin de King Cross, il y avait peu de chance qu'il y croise des personnes qui avaient fait partie de sa vie d'avant, puisque les seuls sorciers qui fréquentaient assidûment le quartier de la gare étaient soit trop jeunes, soit trop occupés par leurs responsabilités de parents pour venir se perdre dans un bar moldu tout à fait anonyme.
C'était l'endroit parfait pour commencer une nouvelle vie.
oOoOoO
Jacob ne lui avait pas menti en disant que le quartier était fréquenté. Severus n'avait pas le temps de s'ennuyer, et c'était tant mieux. Il avait toujours détesté rester inactif. Et puis, cela lui permettait de ne pas trop avoir à discuter avec Ethan, qui faisait souvent les mêmes heures que lui, et qui s'avérait être un vrai moulin à paroles ! Quand le 1911 avait le malheur de se vider de ses clients, à certaines heures creuses de la journée, le jeune homme trouvait toujours un nouveau sujet de conversation à aborder avec son nouveau collègue, qu'il semblait avoir déjà adopté, alors que cela ne faisait que quinze jours qu'il avait rejoint l'équipe.
Lauren, quant à elle, était une femme facile à vivre, douce de nature mais ferme quand il le fallait, surtout avec les clients parfois lourds ou insistants. Elle n'était jamais contre une conversation, mais savait aussi respecter le silence de chacun, ce dont Severus lui était gré. Elle lui rappelait un peu Minerva, par certains côtés, hormis qu'elle n'avait définitivement pas cette manie de se transformer en chat pour aller se promener à la nuit tombée.
Cette après-midi là, le soleil de ce début de printemps avait poussé les touristes et les habitants du quartier à sortir, et la terrasse était bondée. Heureusement, Severus ne s'occupait pas du service, car lui qui détestait le soleil et la foule en aurait eu pour son grade ! Cuba avait eu beau ne pas lui avoir épargné le soleil et la chaleur, au moins y avait-il été soulagé de tous ces touristes horripilants.
Ethan, lui, semblait tout à fait dans son élément, et zigzaguait avec aisance et désinvolture entre les tables bondées et les clients qui allaient et venaient à l'intérieur de l'établissement, épaulée par Lauren, qui le secondait en dehors des heures où l'établissement proposait des petites planches dégustatives de fromage et de charcuterie.
- Messieurs-Dames bonjour ! Pour trois personnes, au soleil… Oui, je vais avoir la petite table tout au bout… Ça ira ? Parfait ! J'arrive tout de suite pour votre commande ! Deux Mojitos et un Spritz pour ces demoiselles ! Bonne dégustation ! Hey, mais qui voilà ? Salut les filles !
Severus, qui ne l'écoutait que d'une oreille, avait levé les yeux au ciel, exaspéré par tout ce charabia que le jeune homme était capable de débiter à une vitesse folle !
- Severus, est-ce que c'est prêt pour la… ? Avait demandé Lauren en passant avec un plateau plein à craquer de verres vides. Ah oui, nickel ! Merci bien ! Avait-elle souri en s'emparant d'un nouveau chargement sitôt le sien déposé.
- … Oui, on ne s'ennuie pas aujourd'hui ! Avait ri Ethan à l'extérieur. Vas-y entre, Sev' est au bar, il va te faire ça.
- Oh, vous avez un nouveau collaborateur, ça y est ?
- Oui, depuis quinze jours ! Il est cool, tu vas voir ! Mesdemoiselles, bien le bonjour ! Oui, installez-vous, je suis à vous dans un instant !
- Hey Sev, tu nous remettrais la même chose, s'il te plaît ? Merci mon gars ! S'était exclamé l'un des clients installé au comptoir.
Severus avait acquiescé d'un hochement de tête, avant d'attraper le nécessaire sous le plan de travail et de se tourner vers les étagères pleines à craquer derrière lui, sans prêter attention à la petite voix qui s'excusait auprès des clients derrière lui pour se frayer un chemin jusqu'au bar.
- Excusez-moi, merci. Pardon… merci. Bonjour.
L'ancien professeur s'était retourné pour déposer la commande sur le bar. Les trois habitués l'avaient remercié chaleureusement, et le sorcier s'était tourné vers le prochain client, ou cliente plutôt, car la jeune femme attendait sagement au coin du comptoir, sa fine silhouette et son attitude réservée détonnant quelque peu au milieu des clients majoritairement masculins et bruyants qui s'attroupaient autour de…
Son regard avait rencontré celui, couleur chocolat, de la demoiselle en question, et Severus s'était figé tout à fait. En face de lui, la bouche de la jeune femme s'était ouverte en un « O » presque parfait, alors que ses sourcils n'en finissaient plus de se hausser de surprise.
- Professeur ? Avait-elle demandé, stupéfaite, balayant par ce simple mot les quelques doutes qui auraient encore pu persister chez le Serpentard.
- Granger…
OoOoOo
Le temps s'était comme suspendu, l'espace de quelques secondes, dans la salle d'un petit établissement londonien, situé non loin de la gare de King Cross, alors que la salle raisonnait pourtant des conversations animées et des rires des clients qui profitaient du soleil clément de l'après-midi pour partager un verre ou un café avec leurs amis.
Près du bar, la jeune cliente qui était entrée quelques instants plus tôt n'en finissait plus de dévisager l'homme qui lui faisait face, sidérée.
Severus avait senti tout son corps se tendre en reconnaissant face à lui son ancienne élève, Gryffondor de son état et ancienne Je-Sais-Tout particulièrement insupportable quand il s'agissait de poser des questions pour satisfaire sa curiosité. Ce que, évidemment, au vu des circonstances, elle n'avait pas manqué faire.
Elle l'avait dévisagé avec ahurissement de façon fort peu polie, comme si elle ne parvenait pas à en croire ses yeux, avant que son regard ne glisse sur le bar derrière lequel il se tenait, sur les bouteilles alignées en rang d'oignons sur les étagères près de lui, et vers les clients qui buvaient tranquillement au comptoir à côté d'eux. Le Serpentard s'était renfrogné tout à fait, sentant déjà venir les problèmes, et pas certain d'apprécier la stupeur et l'incompréhension qui avaient empli les yeux noisette.
- Qu'est-ce… qu'est-ce vous faites ici ? Avait-elle demandé, ébahie.
Cela faisait des années que Severus ne l'avait pas vue. Elle, ni aucun des membres de sa bande d'amis imbéciles et irrespectueux qui avait fréquenté les bancs de sa salle de classe, une éternité plus tôt. Et pourtant, en quelques secondes à peine, elle avait réussi à raviver en lui un mélange de sentiments qu'il n'avait plus ressenti depuis au moins un lustre. Un mélange d'agacement, d'hostilité et de mépris certain.
- Dans mes souvenirs, vous étiez plus perspicace que cela, Miss Granger. Je travaille ici, au cas où vous ne l'auriez pas encore compris.
Son ton sec et cassant avait tiré la demoiselle de sa stupeur. Elle avait écarquillé les yeux, ne s'attendant sans doute pas à une réponse si fracassante, et avait rougi soudainement, réalisant sans doute que sa question et son ébahissement avaient été mal perçus.
- Oui, évidemment. Pardon je... Je ne m'attendais juste pas à…
Elle n'avait pas fini sa phrase, se contenant d'envelopper d'un geste de la main sa personne et le bar derrière lequel il se tenait.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Avait-il demandé sèchement, d'un ton qu'il n'aurait jamais employé pour s'adresser à n'importe quel autre client.
- Euh je…. J'étais venue commander mais…
Severus avait retenu un soupir excédé. Bon sang il n'allait jamais s'en sortir ! Etait-elle devenue idiote avec l'âge, cette affreuse gamine ? Elle n'était pourtant pas si vieille que cela, pardi ! Et pas si affreuse non plus, à la réflexion, à en voir les regards appréciateurs avec lesquels la reluquaient sans discrétion certains de ses clients accoudés non loin de là. Oh, par tous les Saints, qu'avait-il encore fait à Merlin pour se retrouver dans une situation pareille ? Et son poste tranquille pour débuter une nouvelle vie, dans tout ça ?
- J'avais cru comprendre, oui, avait-il répliqué vertement. Qu'est-ce que vous voulez ? Avait-il répété en détachant chaque mot, comme s'il s'adressait à une simple d'esprit.
Elle avait tressailli, réalisant le sens premier de sa question, et rougi de nouveau, confuse.
- Euh… deux jus de pomme et un coca, à emporter, s'il vous plaît, avait-elle murmuré sans oser le regarder en face, visiblement mal à l'aise de devoir réellement passer sa commande auprès de lui.
Elle n'était clairement pas la seule à souhaiter se trouver n'importe où ailleurs, car Severus aurait donné cher pour ne pas avoir eu à travailler ce jour-là. Le Serpentard lui avait lancé un regard un brin agacé par dessus le comptoir. Tout ça pour ça, en plus ? Deux jus de fruit et un soda ? Bon sang, décidément, les Gryffondor ne cessaient jamais d'être exaspérants, même quand ils n'arboraient plus les couleurs de leur maison !
Heureusement, ce n'était pas une commande longue à préparer. Severus avait sorti d'un frigo ce qu'elle avait demandé, se réjouissant de la voir bientôt débarrasser le plancher. Néanmoins, l'insupportable gamine, sans doute gênée du silence pesant qui s'était installé et dénotait particulièrement au milieu de l'ambiance conviviale qui régnait dans la pièce, avait trouvé bon de demander, d'un air tout à fait emprunté qui avait fait grincer des dents le Serpentard.
- Et euh… comment ça va pour vous, après tout ce temps ?
Le regard de Severus s'était fait franchement sinistre, cette fois, et la demoiselle s'était comme recroquevillée face à son exaspération évidente.
- Cela fera huit livres, avait-il répondu, laconique.
Elle n'avait pu retenir une grimace, clairement douchée par son attitude hostile, et il s'était fait la réflexion que c'était une chance que Jacob ne soit pas dans les parages. Nul doute qu'il n'aurait pas apprécié qu'il parle ainsi à une cliente. Qui n'avait rien dit de mal, tout compte fait.
Sans plus oser le regarder en face, elle avait déposé la monnaie sur le comptoir, et avait récupéré ses boissons prestement. Severus n'avait trouvé l'imprimante de la caisse si longue pour imprimer un pauvre reçu.
- Merci, avait-elle soufflé timidement. Bonne journée à vous, au revoir.
Elle avait filé sans demander son reste, et avant que Severus n'ait pu ouvrir la bouche pour répondre. Tant mieux. Cela lui aurait brûlé la gorge de lui retourner ses politesses. Il avait néanmoins suivi du regard la silhouette de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle se fonde dans la foule à l'entrée du bar, pour se rendre compte du regard critique que posaient sur lui deux des habitués qu'il avait servis tantôt.
- Ce n'est pas comme ça qu'on parle aux jolies filles, gamin, avait fait remarquer l'un d'entre eux de sa voix de baryton.
Severus s'était renfrogné, tout à fait excédé. Ce qu'il pouvait détester cette manie des clients de longue date de tutoyer ainsi tout le personnel avec autant de familiarité ! Il n'était pas leur ami, bon sang ! Et Granger n'était même pas jolie, par Salazar ! Elle était juste… Granger ! Curieuse, agaçante et définitivement insupportable, même quand elle n'était pas sur les bancs de sa classe.
- Viens pas te plaindre si elle ne revient pas ! Avait commenté le deuxième client avec superbe.
Oh ça, il ne risquait pas de se plaindre, c'était certain !
oOoOoO
Granger n'était pas revenue, et c'était tant mieux.
Sa seule visite avait déjà suffisamment remué Severus pour qu'il ne souhaite pas la revoir de sitôt. Évidemment, alors qu'il commençait à se dire que son retour à Londres n'était finalement pas une si mauvaise idée, il avait suffi qu'elle débarque pour tout foutre par terre, la garce ! Pour faire remonter en lui des souvenirs qu'il s'était efforcé d'oublier depuis cinq années, des sentiments avec lesquels il s'était promis de ne plus s'encombrer, et lui rappeler qu'il avait eu une autre vie, avant celle-ci. Une vie où ce n'était pas des cocktails dans des shakers, qu'il préparait alors, mais des potions dans des chaudrons, avec des effets bien plus dévastateurs que l'alcool, pour certaines d'entre elles.
Mais tout ceci était fini, pour l'heure. Cela faisait partie du contrat qu'il avait passé en quittant l'Angleterre, des années plus tôt, au sortir de cette fichue guerre qui avait mis à genoux la société sorcière de Grande Bretagne. « Ne pas faire de vague, et ne pas se faire remarquer ».
Il y était plutôt bien parvenu jusqu'ici. Il était hors de question de laisser Granger et ses grands yeux noisette tout foutre en l'air.
De toute façon, il n'avait pas à s'inquiéter. Il ignorait au juste si elle habitait le quartier, ou si elle fréquentait l'université voisine, dans le cas où elle n'aurait pas fini ses études, mais dans tous les cas, il était certain qu'il ne risquait pas de la recroiser de sitôt. A présent qu'elle savait qu'il travaillait ici, nul doute qu'elle prendrait soin d'éviter l'établissement, si ce n'est le quartier tout entier !
Cela ne l'avait pas empêché de rester sur ses gardes toute la semaine qui avait suivi la visite de la Gryffondor, et de prêter attention à chaque jeune femme brune lui ressemblant un temps soit peu qui avait passé la porte du 1911 les jours suivants. Autant dire qu'il s'était souvent fait des frayeurs, car ce n'était pas ce qui manquait, des demoiselles brunes d'une vingtaine d'année, à deux pas de la cité étudiante.
Mais Granger n'était pas revenue. Et comme aucun de ses anciens camarades de classe n'avait débarqué pour voir de ses propres yeux leur ancien professeur de potions servir des cocktails dans un bar du quartier d'Islington, il en avait déduit qu'elle avait gardé l'information pour elle. Tant mieux. On ne pouvait pas retirer à Granger qu'elle savait être discrète quand cela le nécessitait.
Quinze jours après la visite inopinée de la demoiselle, Severus avait réussi à se détendre de nouveau, et à se faire au quotidien bruyant et parfois agité du bar qui, comme le lui avait dit Jacob, ne comptait néanmoins pas trop de fortes têtes dans sa clientèle. Ethan avait commencé à apprendre quand reconnaître, à l'expression de plus en plus sombre de son nouveau collègue, quand il était préférable pour sa sécurité de lui ficher la paix, et Lauren s'amusait grandement de voir le plus jeune embêter le plus âgé. Jacob avait, dans la semaine, confirmé à Severus qu'il était définitivement pris pour le poste.
Avril s'apprêtait à tirer sa révérence pour laisser place à Mai quand, à l'occasion d'un samedi, peu de temps avant le déjeuner, un homme d'une cinquantaine d'année était venu commander plusieurs verres à préparer pour un délai d'une heure. Severus avait arqué un sourcil, un peu déconcerté par la demande, mais avait opiné sans poser de questions. Il avait, depuis longtemps, cessé de chercher à comprendre les bizarreries des clients qui défilaient dans l'établissement. Alors qu'il encaissait la commande, Jacob était descendu des parties communes, pour saluer avec enthousiasme le quinquagénaire, visiblement un très bon ami à lui.
- Tu pourras nous le faire apporter pour treize-heures s'il te plaît ? Avait demandé le client avec un sourire tout à fait affable. Pour l'instant c'est calme chez nous mais je doute que ça le reste suffisamment pour que je puisse envoyer quelqu'un.
- Oui, pas de soucis ! Merci, à tout à l'heure !
Jacob avait salué son ami, avant de se retourner ver le bar, remarquant alors le regard circonspect de son barman posé sur lui. La question était claire sans même avoir eu besoin d'être formulée à voix haute. Depuis quand donnaient-ils dans la livraison à domicile ?
- C'est Pigmentus, le gérant de la pharmacie au coin de la rue, avait expliqué Jacob avec son éternelle bonne humeur. Un bon gars, cela fait vingt ans que l'on est ici tous les deux ! Il vient commander un verre à l'occasion quand ils ont quelque chose à fêter là-haut.
- Et tu leur fais livrer ?
- Oui, ça leur rend service. Ils sont ouverts en continu et avec le passage qu'ils ont, c'est plus facile pour eux. Et puis il y a plus de chance que mes verres reviennent entiers si on leur apporte que s'ils emmènent le plateau eux-même.
Severus n'avait pu qu'acquiescer, car il ne comptait plus le nombre de verres qui, chaque semaine, heurtaient le sol dans un fracas de verre et d'éclaboussures plus ou moins parfumées quand les clients maladroits les faisaient tomber en portant un toast ou en passant d'une table à l'autre. Il imaginait sans peine le risque si un plateau entier partait en expédition au coin de la rue dans des mains malhabiles.
- Cela fera du bien à Ethan de prendre l'air cinq minutes, avait-il commenté, ironique, en jetant un coup d'œil au serveur qui n'en finissait plus de compter fleurette aux deux jeunes femmes qui sirotaient leur verre à une table non loin de là.
- En fait j'aimerais que ce soit toi qui y ailles, avait répondu Jacob, le prenant au dépourvu. Quand Ethan y va, il y reste toujours un temps fou pour bavarder. Et puis, cela te fera l'occasion de te balader un peu, c'est toi qui sors le moins ici, avait-il ajouté avec un sourire jovial en avisant l'expression atterrée de Severus.
Ce dernier avait pris sur lui pour ne pas lui faire part du fond de sa pensée, à savoir qu'il aimait autant rester à l'intérieur, plutôt que d'avoir à traverser la terrasse bondée, un plateau en mains, pour aller servir Merlin sait quel ami du patron éligible à un traitement de faveur.
Mais il avait songé à la vie tranquille et sans vague qu'il avait choisie en revenant à Londres et, une heure plus tard, avait donc laissé le 1911 derrière lui pour parcourir les quelques dizaines de mètres qui séparaient effectivement le bar de la pharmacie installée un peu plus loin. Le Serpentard avait alors bien vite compris pourquoi Jacob avait tenu à l'envoyer lui, plutôt qu'Ethan. Si Lauren était la seule présence féminine au 1911, Pigmentus, pour sa part, était le seul homme de la pharmacie du quartier, car Severus n'avait croisé que des femmes en entrant dans l'échoppe.
- Ah super, merci à vous pour la livraison ! S'était exclamé le pharmacien. Je peux vous laisser poser cela dans l'arrière boutique ? Merci.
Il s'était retourné vers la petite grande-mère qu'il conseillait, trop vite pour apercevoir l'expression passablement agacée du Serpentard. Il ne voulait pas non plus qu'il boive les boissons à leur place, non ?
Severus était donc allé jusqu'au fond de la pharmacie, près des caisses, où deux pharmaciennes en blouse blanche, occupées avec des clients, l'avaient salué d'un signe de tête et d'un sourire courtois. Une troisième, au téléphone, lui avait indiqué un passage derrière le comptoir menant aux parties réservées au personnel, visiblement habituée à ce que les serveurs de Jacob fassent comme chez eux.
La petite pièce attenante à la boutique était simplement meublée, d'une table ronde entourée de quelques chaises dépareillées, près d'un meuble bas débordant de paperasse et chargé de boîtes de médicaments en équilibre précaire dans des cartons eux-mêmes pleins à craqués. Des affiches médicales relayant des informations sur des sirops ou autres vitamines étaient placardées sur les murs, entre quelques photos de l'équipe et un poster, tout à fait surprenant, d'un acteur américain connu juché sur une moto rutilante, qui incarnait sans doute le fantasme masculin des pharmaciennes qui travaillaient là.
Severus avait posé son chargement sur la table, observant d'un œil critique le désordre qui régnait dans la pièce. L'odeur entêtante de l'alcool pharmaceutique et des parfums végétaux dégagés par certains savons et autres huiles de soin présentées non loin de là embaumait la pièce, et n'avait pas manqué lui rappeler de nouveau les effluves parfois similaires qui émanaient de certaines des potions qu'il avait préparées dans une vie antérieure. Pour un peu, il avait même eu l'impression de sentir l'odeur épicée caractéristique de la pimentine, qu'il avait souvent préparée l'hiver pour aider Mme Pomfresh lors des épidémies de rhume et de grippe au château.
Bon sang, c'était même plus qu'une impression, à ce stade ! Combien diable pouvait-il… ?
- Bonjour ! S'était exclamée une voix enjouée derrière lui alors que des pas descendaient à toute vitesse d'un escalier en colimaçon situé dans un renfoncement. Vous allez bi… ?
Severus avait fait volte-face, surpris par l'arrivée soudaine d'une énième femme dans l'officine, avant de se figer tout à fait. La pensée, diffuse, qu'il avait bien fait de poser son plateau sur la table un peu plus tôt, l'avait effleuré. Nul doute sinon qu'il aurait renversé l'ensemble de son contenu au sol, car s'il y avait bien une personne que le Serpentard ne s'attendait pas à voir dans cette pharmacie de quartier, à deux pas de l'établissement où il travaillait, c'était bien Hermione Granger.
Nul doute que la demoiselle non plus ne pensait pas le voir débarquer sur son lieu de travail _ car elle travaillait forcément à l'officine, étant donné la blouse blanche qu'elle portait également _, car elle s'était figée sur la dernière marche de l'escalier, sidérée de se retrouver face à lui. Elle s'était néanmoins reprise plus vite que Severus, qui cherchait encore une explication rationnelle à la présence de son ancienne élève, sorcière de son état, et pas la moins douée de sa promotion par dessus le marché, dans une pharmacie moldue dans un quartier calme de Londres.
Bien que le rouge lui soit monté aux joues, témoignant de son embarras, la jeune femme avait fini par esquisser un timide sourire et descendre la dernière marche de l'escalier. Severus n'avait bougé d'un cil, toujours sous le choc.
- Bonjour, avait-elle répété avec plus de mesure cette fois. Je pensais que c'était votre collègue, désolée.
- Qu'est-ce que vous… Vous travaillez ici ? Avait demandé Severus sans pouvoir masquer sa surprise.
La jeune femme avait rougi davantage sous son regard éberlué, avant de se fendre d'un sourire soudain qui avait fini de désarçonner tout à fait le Serpentard. Par Merlin, il n'était décidément pas habitué à ce que l'un de ses élèves _ anciens élèves _ lui sourit !
- Dans mes souvenirs aussi, vous étiez plus perspicace que cela, avait-elle répondu, amusée, avant de piquer un fard sous le regard tout à fait choqué de son ancien professeur. Excusez-moi, c'était inaproprié.
Cette réplique un brin moqueuse avait au moins eu le mérite de sortir Severus de son mutisme. Non mais, sérieusement ? Mais pour qui se prenait-elle, cette gamine ? Ce n'était pas parce qu'elle avait pris cinq ans de plus qu'elle pouvait se permettre ce genre de… De quoi, au juste ? D'humour ? Oh bon sang, cette scène était surréaliste !
- S'agissant de l'impertinence, en revanche, vous n'avez rien perdu, avait-il sifflé en retour, acerbe.
La jeune femme avait haussé les sourcils, sans doute un peu étonnée par son hostilité soudaine, et n'avait pas répondu, se contentant de baisser les yeux d'un air contrit. Elle s'était dirigée vers lui, ou vers la table plutôt, qu'elle avait entrepris de débarrasser de plusieurs liasses de documents posées à proximité du plateau, histoire de faire de la place pour le moment de convivialité à venir. Severus s'était prestement écarté, tenant à gardant une distance certaine entre eux.
- Si vous le dîtes, avait-elle repris, et le ton amusé de tantôt s'était dissipé, cette fois. Pour répondre à votre question, oui, je travaille ici. Depuis quelques semaines. Pigmentus est un cracmol, mais il cherchait un sorcier pour s'occuper de la partie plus… officieuse de son affaire, disons, avait-elle expliqué à un Severus stupéfait.
Pour un peu, les bras lui en seraient tombés. C'est que, pour le coup, lui qui ne croyait pas aux coïncidences, était servi ! Après cinq ans d'exil volontaire, il s'était enfin décidé à revenir en Angleterre, et pensait avoir choisi un poste sans risque dans un établissement moldu d'un quartier tranquille de Londres, et voilà qu'il se retrouvait à deux pas d'une pharmacie mixte moldue-sorcière dans laquelle travaillait une de ses anciennes élèves ! Et pas la plus oubliable d'entre elles, de fait ! Cela ne pouvait définitivement pas être une coïncidence !
Alors que tout un tas de questions se bousculaient dans son esprit, sur la possibilité que cela ne soit justement pas un hasard, et qu'il considérait avec incrédulité la demoiselle en blouse blanche face à lui, sans pouvoir s'empêcher de penser qu'elle avait bien changé au cours des cinq dernières années, la seule chose qu'il avait trouvé à dire était à des lieues des interrogations qui le préoccupaient pourtant.
- Vous avez fait des études d'alchimie ? Avait-il demandé, abasourdi.
Nul doute qu'elle aussi ne s'était pas attendue à cette question, car elle avait paru prise de court par celle-ci. Elle avait ouvert la bouche pour répondre, avait semblé hésiter un court instant, puis avait fini par sourire de nouveau. A ce stade, Severus ne savait plus que penser, et encore moins que faire de tous ces sourires qu'elle lui adressait.
- Oui, j'ai toujours aimé les potions, même si vous ne vous en étiez sans doute jamais rendu compte.
Severus n'avait pas répondu, trop déconcerté pour trouver quelque chose de pertinent à dire. Bien-sûr, Granger avait toujours eu d'excellentes notes dans sa matière, mais comme dans toutes les autres, en réalité. Il se rappelait surtout quel acharnement elle mettait à vouloir toujours avoir réponse à tout, et combien de fois il avait dû la rabrouer pour l'empêcher d'étaler sa science.
Au moins cela expliquait-il l'odeur persistante de pimentine.
- Comment se passe votre retour à Londres ? Avait-elle demandé, un peu timidement, encouragée ne pas l'entendre répondre par une quelconque remarque désobligeante.
Severus avait relevé les yeux vers elle, le corps déjà plein de cette méfiance spontanée qui ressurgissait chaque fois que quelqu'un l'interrogeait sur sa vie privée, mais toutefois étonné qu'elle persiste à vouloir engager la conversation malgré leurs relations passées, tout à fait inamicales. Alors que cela faisait pourtant deux fois qu'il croisait la jeune femme, il avait pris le temps de réellement la regarder, cette fois, et pas juste de la considérer d'un œil mauvais en songeant qu'elle n'était qu'une source d'ennuis à venir.
Granger avait changé. Réellement, changé. Ce qui était assez logique, en soi. Tout le monde évoluait en cinq ans. Lui-même avait dû changer quelque peu, même si le soleil cubain n'avait rien pu faire contre son teint pâle et son mauvais caractère.
Hermione Granger, qui était restée sous le ciel nuageux londonien, resplendissait, et le contraste avec le souvenir de l'adolescente qu'il gardait d'elle n'en était que plus saisissant. Les dernières courbes enfantines de son visage avaient définitivement disparu, laissant place à un visage plus adulte, aux pommettes volontaires rehaussées d'un regard pétillant de gentillesse et de malice. Comme certaines choses ne changeaient pas, elle arborait toujours la même crinière brune, qu'elle avait néanmoins réussi, sinon à apprivoiser, du moins à contenir dans une coiffure relevée qui tenait plus ou moins du chignon fait à la va vite. Elle était un peu plus grande que dans ses souvenirs, et bien plus assurée qu'elle ne l'avait jamais été durant sa scolarité. Le fait qu'il ne puisse plus distribuer des retenues et retirer des points devait sans doute y contribuer largement.
Hermione Granger était devenue une jeune femme accomplie, et épanouie, à n'en pas douter, et ce constat avait étrangement mis un sacré coup de vieux à Severus. A la réflexion, heureusement que c'était elle qu'il avait croisée, et non pas l'un des derniers premières années à qui il avait enseigné, car le changement physique l'aurait d'autant plus impacté.
- Bien, merci, s'était-il entendu répondre, presque machinalement, trop déconcerté par ses dernières pensées pour songer à lui servir une remarque cuisante.
Cette réponse, sinon enthousiaste, du moins polie et dénuée de sarcasme, avait eu comme conséquence inattendue de faire s'étirer plus encore le sourire de la jeune femme face à lui. Le Serpentard en était resté sans voix.
Heureusement pour lui, l'arrivée de deux des collègues de la demoiselle avait mis fin à cet échange presque irréel. L'une d'entre elle, la plus jeune des deux, une jeune femme blonde à la coupe garçonne, s'était saisie d'un spritz sur le plateau, portant la paille à ses lèvres avec un soupir de bonheur, comme si elle avait attendu ce moment depuis le début de la matinée. Son autre collègue, un peu plus âgée, s'était emparée du deuxième cocktail similaire avec plus de retenue.
- Le rosé est pour Pigmentus ou pour Agatha ? Avait-elle demandé, prise de doute.
- Pigmentus je crois.
- Le sirop, pas besoin de demander. Je te le pose là Hermione, avait-elle ajouté à l'attention de la Gryffondor qui avait acquiescé brièvement.
Severus avait regardé les deux pharmaciennes commencer à savourer leur boisson sans se préoccuper d'eux, profitant visiblement d'un moment de calme et sans client pour commencer leur apéritif. Autant dire qu'il n'avait presque pas été surpris que la seule boisson sans alcool ne revienne à son ancienne élève, qui avait toujours fait preuve d'une retenue à toute épreuve.
N'ayant pas de raison de s'attarder plus longtemps en ce lieu de débauche insoupçonné, il avait amorcé un mouvement vers la sortie de la pièce, et avait tiqué lorsque Granger lui avait emboîté le pas, visiblement dans l'idée de le raccompagner. Elle l'avait, en effet, précédé jusque dans la surface de vente où son supérieur venait de prendre congés de la vieille dame.
- Encore merci pour les boissons, bonjour à Jacob ! Avait-il souri en croisant Severus alors qu'il rejoignait ses collègues au back-office.
- Pas de soucis, avait poliment répondu le Serpentard, avec l'impression d3e nager en plein délire.
Depuis quand au juste une équipe de pharmaciens au complet sirotait un verre dans l'arrière boutique en plein samedi ? Il l'ignorait. De la même façon qu'il aurait été incapable d'expliquer pourquoi Hermione Granger s'obstinait à le raccompagner jusqu'à la porte, alors qu'il n'y avait guère qu'un accès vers la rue pour sortir de la boutique et qu'il ne risquait donc pas de se perdre en route, et qu'il n'avait rien fait pour l'encourager en ce sens, ni l'inciter à lui exprimer une sympathie aussi inattendue que déstabilisante.
- Je suis contente de savoir que vous allez bien, avait-elle repris alors qu'ils approchaient de l'entrée de l'officine. C'est que… tout s'est enchaîné tellement vite, à la fin de la guerre, avait-elle ajouté devant son expression stupéfaite. Kinglsey nous a dit que vous étiez parti pour l'étranger, et nous n'avons plus entendu parler de vous, alors…
Severus, qui jusqu'à présent avait été convaincu d'avoir fait le tour des situations saugrenues au cours de sa vie, avait soudain réalisé qu'il n'en était rien, de toute évidence, car il était resté sans voix à l'entente de ces quelques mots. Jamais il n'aurait cru entendre son ancienne élève lui faire part de son soulagement de le savoir sain et sauf, après toutes ces années. Peut-être avait-il respiré sans faire attention les vapeurs hallucinogènes d'un quelconque médicament dans l'arrière-boutique, ce qui lui aurait semblé encore plus probable que les mots que la jeune femme venait de prononcer.
- Merci pour la livraison, avait-elle dit à son tour avec un dernier sourire. A bientôt.
Ce qui avait fini de plonger Severus dans la plus grande confusion. Quand il était revenu au 1911, quelques instants plus tard, Jacob l'avait considéré d'un œil scrutateur, visiblement interpelé par son expression distraite, qui ne lui ressemblait nullement.
- Finalement tu n'auras pas été beaucoup plus rapide qu'Ethan, avait-il commenté, étonné. Je vais finir par croire que ce ne sont pas des filles normales qu'embauche Pigmentus, mais de véritables sirènes !
- J'aurais plutôt dit des sorcières, avait répondu Severus, évasif.
Jacob avait ri, croyant à une blague, sans se douter à quel point cette remarque était pertinente.
Voici pour ce premier chapitre ! J'espère qu'il aura su vous plaire et vous donner envie de lire la suite pour la semaine prochaine. A bientôt.
