Le Baratie avait toujours était un restaurant familial mais pour la bande c'était bien plus que cela. Depuis le début de leur amitié ils n'avaient jamais passé une après-midi ou une soirée autre part qu'ici. Il faut dire qu'avec Sanji, c'était assez simple d'avoir une table pour neuf personnes quand on est le fils du patron.

Ils se connaissaient tous depuis le lycée ou la faculté les premiers à se connaître avaient été Luffy, Roronoa, Nami et Sanji. Ils ne s'étaient pas lâchés depuis le début de la seconde puis à l'université, Luffy rencontra Ussop dans sa licence et Nami leur présenta Kaya. Seul Roronoa et Sanji ne s'étaient pas fait de nouveaux amis. Ils préféraient rester ensemble. Au moins ils pouvaient compter l'un sur l'autre.

Ils allaient tous ensemble dans un bar, juste en face de leur fac, et c'est là-bas qu'ils rencontrèrent Robin et Franky, un couple assez déluré. Robin passait la plupart de son temps à lire, accoudé au bar, tandis que Franky hurlait à tout va derrière son comptoir. Un soir, alors que la bande profitait de leur potentielle dernière soirée ensemble pour célébrer l'obtention de leurs masters respectif, un musicien se prit d'amitié pour eux : Brook fût le dernier à intégrer le groupe.

Ce soir-là, au Baratie, un brouhaha constant ne cessait d'embêter les derniers clients Sanji avait tout organisé, comme toujours, et tout le beau monde était ravis. Depuis le mariage d'Ussop et Kaya, ils n'avaient pas réussi à organiser une soirée tous ensemble, ils voulaient en profiter.

Nami et Robin discutaient tranquillement en bout de table alors que Luffy, Franky et Roronoa parlaient de mécanique. Luffy n'y comprenait rien, il ne faisait que ponctuer les phrases de ses amis par des ''Whoa'' admiratif devant tant de savoir.

Puis soudainement, Roronoa se leva, tituba un peu (il faut dire qu'il était tard et au vu du nombre de cadavres de bouteilles sur la table, l'escrimeur était déjà bien amoché) et pris la parole de façon plus ou moins claire.

- « Bon, les enfants, j'ai une nouvelle à vous annoncer ! »

- « Tu vas être Papa ! » avait demandé Brook tout en accordant sa guitare.

- « Non mais ça pourrait… Voilà, depuis déjà un certain temps, le Cuistot est au courant… »

Tous les regards se tournèrent vers le susnommé reposant son verre, Sanji ne comprenait absolument pas où Roronoa voulait en venir, il faut dire que depuis le mariage ils s'étaient relativement évité.

- « Je disais donc que depuis un certain temps j'ai repris contact avec Tashigi et… On se laisse une deuxième chance. »

Il y eu un silence de mort. Plus personne n'osait dire quoi que ce soit. Il fallut attendre que Nami se décide à parler pour briser cet instant gênant.

- « Tu n'es pas sérieux quand même ? Rassure moi, c'est une blague hein, c'est une blague que tu nous fais ? »

Elle regarda l'assemblée pour chercher une once de soutient, mais quand elle croisa le regard de Sanji, elle comprit que Roronoa était tout à fait sérieux.

- « Zoro… » c'était son surnom depuis le lycée pour l'avoir vu durant ses compétitions d'escrime, il le portait bien. « Après ce qu'elle t'a fait tu veux lui laisser une nouvelle chance ? »

- « On a beaucoup parlé, et elle s'est excusée… »

Roronoa était gêné, il ne pensait pas que la nouvelle jetterait un tel froid.

Sanji n'avait rien dit, il se contentait de fumer (fils du patron, toujours) et de faire sauter sa jambe dans un rythme régulier, traduisant de son anxiété. Aucun des autres amis n'avaient décidé d'intervenir, c'était désormais une conversation entre Roronoa et Nami.

- « C'est bien ! Bravo à elle de s'être excuser de t'avoir fait finir en HP ! Tu te rends compte qu'on a tous faillit te perdre à cause d'elle ! Est-ce que tu imagines une seconde ce qu'on a pu ressentir quand Sanji nous a appelé ce soir-là ! Imagine que tu sois vraiment parti ! Tout ça, c'est sa faute et toi tu retournes dans ses bras !? »

- « Mais je n'y suis pas allé ! Elle a changé Nami, et j'ai changé. Je pense que… Je pense que quelque chose est possible avec elle. »

Un grincement de chaise ramena tout le monde à la réalité. Sanji s'était levé, les yeux brillants et la bouche tremblante.

Roronoa voulu le retenir et lui attrapa le bras mais le regard du cuisinier était tellement assassin qu'il prit peur et le lâcha comme s'il venait de se bruler. Malgré le fait que ces deux-là se lançaient des piques à longueur de journée, n'hésitant parfois pas à en venir aux mains, jamais Roronoa n'avait eu affaire à un tel regard. Il se promis que plus jamais il ne voulait qu'il le regarde comme ça. Nami le suivi dehors, pour finalement s'assoir à ses côtés sur un muret, non loin du restaurant. Elle posa sa tête sur son épaule et s'autorisa à pleurer.

- « Tu comptais nous en parler à un moment donner ? »

- « Ce n'était pas à moi de le faire, et puis j'étais juste au courant qu'ils avaient repris contact, je ne pensais pas que… » La voix de Sanji se fit plus basse. Le dire à voix haute serai l'avouer, alors il préféra se taire.

- « J'ai tellement peur Sanji. Imagine que… Imagine si elle lui brise le cœur de nouveau. Imagine si… Si tu dois une nouvelle fois… »

- « Nami. Tais toi. »

Sanji avait été là ce soir-là. Une dispute avait éclaté entre Roronoa et Tashigi. Il n'avait jamais réussi à oublier son premier amour, malheureusement décédée, et il faut dire que Tashigi lui ressemblait beaucoup. Alors il arrivait que, parfois, durant leurs ébats, son nom soit gémi par Roronoa, et Tashigi ne le supportait plus. Elle était partie en claquant la porte et Roronoa avait composer le seul numéro qu'il connaissait par cœur : celui de Sanji.

- « Il faut que tu viennes, je t'en supplie. Je ne vais pas y arriver. Je vais faire une connerie je le sens. Il faut que tu viennes. »

Alors Sanji était parti de chez lui, il devait être dans les trois heures du matin et il devait commencer à travailler à cinq heures. Mais il était parti.

Il monta les escaliers de la résidence de Roronoa quatre à quatre et s'il aurait pu enfoncer la porte il l'aurait fait. Mais celle-ci était ouverte. Quand il entra, il crut mourir.

Roronoa était assis contre son canapé, il ne disait plus rien, des larmes coulaient silencieusement le long de ses joues. A première vue, il avait simplement l'air de pleurer à la suite d'une rupture mais en s'approchant, Sanji découvrit un morceau de verre et beaucoup de sang.

Sanji avait eu peur ce jour-là. Peur de ne plus jamais revoir Roronoa, peur de le perdre. Il avait décidé, avec ses amis, d'amener Roronoa en thérapie pour l'aider à surmonter cette épreuve. Il avait accepté sans rechigner, lui qui, de toujours, ne supportait pas qu'on s'occupe de lui et de ses problèmes. Et puis un jour, il leur avait annoncé qu'il se faisait hospitaliser, jugeant que son suivi thérapeutique ne servait à rien et que, quitte à combattre le mal par le mal, une hospitalisation dans un lieu adapté était plus que nécessaire. Les autres n'avaient rien dit, probablement pour ne pas entraver le processus de reconstruction qu'avait entamé Roronoa mais Sanji fulminait. Il savait ce qu'il se passait dans ce genre d'établissement : la camisole chimique, les psychiatres, les autres résidents.

Sanji le savait si Roronoa allait dans cet endroit, il n'en ressortira plus jamais.

Il avait réussi à l'en dissuader en lui proposant de lâcher son ancien appartement et de venir vivre dans le sien, afin d'avoir un renouveau. La cohabitation avait été dure au début, mais au bout de quelque mois ils avaient enfin réussi à trouver une routine. Sanji travaillait au restaurant de son père et Roronoa donnait des cours de sabres dans un dojo non loin de chez eux.

Ils avaient vécu comme ça durant trois ans. C'était bien.

Il commençait à faire froid et Sanji senti Nami frissonner contre son épaule. Ils décidèrent de rentrer, au moins pour s'excuser de leurs réactions auprès de Roronoa, c'était leur ami après tout.

Sur le court trajet qui séparait le muret du restaurant, une silhouette attira l'œil de Sanji. Elle était jolie et toute petite. En passant à côté d'elle, il put sentir son parfum. Elle sentait la mer et l'olivier. Ils se regardèrent longtemps avant que, finalement, il ne se décide à rentrer dans le restaurant, Nami ayant regagnait sa place depuis déjà cinq bonnes minutes.

Sanji se promit ce soir-là qu'il voulait la revoir. Au moins pour connaitre son nom, ses centres d'intérêts, son corps et tout ce qu'elle pourrait lui offrir.

La chance lui sourit quelque jour plus tard la jeune fille vint au restaurant. Sanji la reconnu très vite. Comment oublier un si joli visage en même temps. Elle attendit jusqu'à la fin de son service, elle aussi voulait le revoir. Ils sortirent boire un verre et discutèrent pendant longtemps. Elle s'appelait Kami. Elle plut à Sanji dès les premières minutes de leur rendez-vous. Elle travaillait dans une petite boutique en bord de mer elle y vendait de la porcelaine.

Ils échangèrent leurs numéros avant de se quitter, puis ils s'embrassèrent. Finalement, Kami passa la nuit chez Sanji, puis la nuit suivante, et encore la nuit suivante. Et ce durant trois mois.

Ce chapitre à mis longtemps à sortir, désolé. J'avais un peu la tête ailleurs. J'espère cependant que vous serez de lire la suite de cette histoire. Je tiens à vous dire que mes publications sont assez sporadiques ; ne m'en tenez pas rigueur.

Kuchisabishii.