La goutte d'eau


Le weekend qui suivit, Emma retrouva Ruby chez sa grand-mère. Granny était dévastée mais après avoir passé les dernières heures collée à son chat, elle semblait épuisée. En la voyant, la jeune femme fut convaincue de sa décision : elle ne pouvait pas continuer ainsi. Elle avait auparavant averti Ruby qu'elle acceptait de l'adopter mais elle avait eu peur de revenir sur ses mots plus tard. À présent rien ne pouvait lui faire regretter ce geste.

Emma fut néanmoins un peu stressée à l'idée de se présenter officiellement à Guy. Elle le connaissait déjà très bien mais ce fut comme une nouvelle rencontre lorsqu'elle le prit dans ses bras.

– Salut toi… Ça te dit qu'on devienne meilleurs amis ? J'imagine que c'est pas du tout ce dont tu as envie, mais tu vas devoir venir vivre avec moi. Je te promets que ça sera pas si nul, l'appartement est pas plus grand que celui que tu connais, mais pas moins non plus, et puis c'est calme ! Franchement si je peux passer ma retraite dans cet appartement ça m'irait… Et t'auras tous les câlins dont t'auras besoin, même plus j'en suis sure. Et surtout ne t'inquiète pas, je ne remplacerai jamais Granny, elle sera toujours là pour toi.

Il se mit à ronronner dès la fin de sa phrase et Emma se sentit déjà bien plus à l'aise. Granny passa ensuite une heure entière à parler de Guy, à lui expliquer son caractère, ses préférences et ses habitudes.

Lorsqu'il arriva l'heure de se quitter, la toute nouvelle ancienne propriétaire eut mal au cœur, mais elle savait qu'il serait en sécurité avec elle, et qu'elle serait malheureusement plus en sécurité sans lui. Le vieux chat ne sembla pas le moins du monde troublé quand on le rentra dans son panier de transport.

Avant de partir, Granny lui fit promettre une chose : elle viendrait avec Guy tous les samedis après-midi afin qu'il passe un peu de temps avec elle. C'était une condition capitale et non négociable pour qu'elle accepte de le voir s'en aller.

Les premières heures que Guy vécut chez elle, Emma le laissa arpenter chaque recoin de l'appartement. Il commença par visiter l'espace cuisine, et fila dans la petite salle de bain. Il semblait tranquille, il ne fouillait pas vraiment mais reniflait un peu tout ce qu'il trouvait. Il revint auprès d'elle après quelques minutes avant de s'enfuir explorer la chambre dès qu'elle ouvrit la porte. Il s'habitua assez vite au lieu, beaucoup plus rapidement qu'elle s'habitua à sa présence et qu'il s'habitua à la sienne.

La cohabitation s'annonçait légèrement compliquée, mais au soir, Emma fut rassurée lorsqu'elle réussit à établir un vrai contact entre eux, lui prouvant la confiance qu'il plaçait en elle. Il vint même sur son lit quand elle alla se coucher.

Les jours suivants, Emma eut le plaisir de découvrir la vie partagée avec Guy qui était toujours très calme et joueur de temps en temps. Il semblait s'adapter sans mal à sa nouvelle situation et elle était heureuse de son nouveau partenaire. Cela lui fit bizarre de passer chez le vétérinaire pour changer officiellement le propriétaire de Guy, elle avait l'impression de voler un animal…

Durant ces quelques temps, elle continua de penser fréquemment à Madame Mills, mais curieusement chaque fois que cela arrivait, Guy s'installait sur ses jambes et réclamait son attention.

Elle pensait aussi de plus en plus à Killian étrangement. Ils n'avaient pas vraiment parlé depuis qu'il était venu chez elle par faute d'occasion… Lorsqu'elle le croisa enfin, elle s'étonna de se réjouir de le voir. Comme quoi, la nourriture représentait en fin de compte la clé de son cœur…

Sans réfléchir, Emma lui proposa une sortie. Elle mourrait d'envie de changer un peu d'air et Ruby n'était vraiment pas disponible pour ça. Et Killian avait prouvé qu'il n'était pas un mauvais partenaire d'activités. Il accepta sans hésitation quand elle lui avoua qu'elle avait beaucoup aimé sa visite chez elle.

Le lendemain, ils se rendirent quelques heures en ville ensemble. Emma fut surprise de découvrir les faux clichés qu'elle imaginait de cet homme. Il était surtout maladroit, mais il répétait que ce défaut faisait partie de son charme. Elle ne fut pas déçue de cette balade, elle appréciait vraiment sa compagnie. Elle ne se souvenait pas la dernière fois qu'elle avait voulu qu'un après-midi ne s'arrête jamais, mais ce fut un agréable sentiment de retrouver cette volonté. Le repas en fin de soirée s'avéra excellent, plein d'humour et de bons plats. Sur le chemin du retour, Emma se surprit elle-même lorsqu'elle s'engagea pour l'embrasser. Mais Killian la surprit davantage quand il se recula après un instant avec un air curieux.

– Emma, tu es sure que ça va ? Tu agis… différemment.

– Si c'est pas ce que tu veux, je suis désolée, répliqua Emma en évitant son regard.

– Réponds à la question s'il te plait. Est-ce que ça va ?

– Je me sens seule. C'est tout. Et ces derniers temps tu as été gentil et pas repoussant.

Son ami la dévisagea un instant puis il la prit doucement dans ses bras.

– Merci d'être là.

Elle n'aurait jamais pensé lui dire ça, mais elle se sentait vraiment redevable envers lui.

Les jours suivants, Emma continua de voir Killian. Elle n'osait pas encore mettre de nom sur cette relation, mais elle était rassurée de savoir qu'il était présent pour elle. Il représentait véritablement une épaule contre lequel elle pouvait s'appuyer à tout moment.

Mais Killian, de son côté, ressentait de plus en plus de frustration. Il essayait souvent de parler de leur relation avec Emma mais elle trouvait toujours le moyen de contourner la discussion. Ils passaient beaucoup de temps ensemble et ils devenaient de plus en plus proches, il en était bien conscient, probablement plus qu'elle.

Un après-midi, Regina tapotait nerveusement sa cuisse du bout du doigt depuis une bonne dizaine de minutes. Elle n'aurait jamais pensé détester sa place, mais en cet instant, elle ne pouvait nier se sentir mal à l'aise.

Cette démonstration d'affection qu'elle venait de surprendre de loin… Emma Swan avec… cet homme.

Ce qu'elle ressentait était bien loin de la jalousie, mais c'était étonnamment intense.

Même si elle l'avait dit disparu, sa colère de leurs précédentes conversations remonta à la surface. Mademoiselle Swan avait bien exagéré pour réussir bien vite à tourner autour de quelqu'un d'autre. Elle était vraiment ridicule. Et Regina était gênée. Mais l'étudiante semblait se porter mieux, alors c'était déjà ça.

La professeure fit taire ses pensées à l'instant où elle réalisa qu'elles étaient à nouveau dirigées vers cette femme. Il n'y avait aucune raison de remuer le passé. Tout allait bien maintenant.

Les semaines suivantes le lui prouvèrent. Nombreuses et rapides, elles étaient calmes et rassurantes. Regina avait retrouvé son quotidien. Parfait.

Un midi, Regina rejoignit ses collègues pour le déjeuner. Elle fut la dernière à s'installer et eut du mal à prendre le cours de la conversation. Elle les avait rarement vus ainsi, ils semblaient carburer sur un nouveau sujet qui n'était pas encore parvenu à ses oreilles.

– De quoi vous parlez ?

Mary, David et Kathryn se tournèrent alors vers elle et eurent enfin l'air de remarquer son arrivée.

– Il y a une nouvelle rumeur parmi les étudiants.

Regina leva les yeux au ciel. Il y en avait une toutes les semaines et la plupart du temps, elle n'atteignait même pas leur table…

– C'est pas n'importe laquelle.

À cet instant, elle constata à leur expression troublée qu'elle disait vrai, elle ne les avait jamais vus ainsi.

– Depuis hier soir, quelqu'un a lancé la rumeur que les relations entre personnels et étudiants sont interdites, enchaina Kathryn avec un air agité et légèrement maléfique. Ça va parce que la majorité des étudiants y croient pas mais il y a quand même une partie qui y croit vraiment et qui se gêne pas pour le dire…

Regina se sentit blêmir. Elle se concentra immédiatement sur son repas. Ses collègues ne devaient pas se rendre compte de sa réaction... Pour ça, elle devait évitait tout particulièrement le regard de Kathryn, cette femme sauterait sur la première occasion de l'attaquer si elle la mettait la main dessus… Arrivée il y a maintenant cinq ans à Storybrooke, elle ne délivrait que peu de cours dans l'établissement. Elle faisait souvent comprendre à tout le monde l'injustice qu'elle ressentait de ne pas être engagée au même titre que les autres professeurs.

Personne, ni même elle-même, ne savait pourquoi le directeur refusait qu'elle ait plus de responsabilités. Il en allait alors du bon sens qu'elle l'avait en ligne de mire, elle qui gardait un statut égal au reste de l'équipe malgré son jeune âge. Et par expérience, elle était bien avertie jusqu'où l'on pouvait aller par jalousie…

– Et on sait qui a répandu la rumeur ?

Elle essayait tant bien que mal d'en apprendre davantage d'une façon naturelle. Il y avait de grandes chances qu'elle connaisse la fautive, mais elle devait savoir.

– Non, personne n'est au courant !

C'était comme une confirmation. Regina tenta de ne pas bondir de son siège. À la place, elle sortit discrètement son téléphone et rédigea un rapide message.

– Et toi alors, tu as une idée Regina ? l'interrogea Kathryn en jubilant.

De l'autre côté du bâtiment, Emma était encore en cours lorsqu'elle reçut un message. Puis un second, et un troisième au bout d'une quinzaine de minutes. Elle y jeta un coup d'œil et sut que sa journée venait de prendre une toute nouvelle tournure quand elle vit le numéro de sa professeure. Elle ouvrit immédiatement les messages en s'attendant au pire.

« Il faut qu'on parle. Rejoignez-moi dans mon bureau tout de suite. »

« Je ne plaisante pas quand je dis tout de suite Mademoiselle Swan. »

« Vous ne m'échapperez pas longtemps. Je sais ce que vous avez fait et je vous promets que je vais vous faire regretter de m'avoir rencontrée. »

Emma devina facilement de quoi elle souhaitait discuter. Elle en avait vaguement entendu parler dans la matinée… Après avoir partagé un regard et quelques mots avec Ruby pour demander si l'une d'elles était responsable, elle n'avait pas plus réagi que ça en comprenant qu'elles n'avaient rien à voir là-dedans.

Elle n'avait pas vraiment prévu que sa professeure intervienne en lui intimant qu'elle la retrouve immédiatement. Mais ce n'était pas si étonnant en fin de compte, elle avait toujours souhaité le contrôle sur tout et tout le monde, elle ne changerait jamais…

Emma lui répondit simplement qu'elle assistait encore à un cours pour le reste de l'heure et laissa son téléphone de côté, ne voulant plus jamais entendre parler de cette femme un jour.

L'attente fut une torture. Elle savait que chaque minute qui passait renforçait la colère de sa professeure mais elle ne pouvait se résoudre à partir précipitamment. Elle n'osait plus consulter son téléphone, peut-être était-il en train de surchauffer sous une réception massive de messages…

Emma retint sa respiration lorsqu'elle sortit de la salle de cours et regarda enfin son téléphone. En fin de compte, il ne surchauffait pas mais le seul et unique message de menace non lu suffit pour surchauffer la jeune femme.

C'était très clair, elle devait se rendre dans son bureau sans détour.

Pour une fois, Emma choisit de l'écouter.

L'angoisse l'envahit d'un coup lorsqu'elle se retrouva dans le couloir des bureaux des professeurs. Comme si cela ne suffisait pas, ce dernier était vide, un silence presque intense régnait. Madame Mills pouvait très bien enfoncer des ciseaux — ou tout objet coupant ou contondant qui lui passerait sous la main — dans son abdomen puis se débarrasser du corps et il n'y aurait aucun témoin pour la dénoncer… Pas même de caméra dans le coin qui pourrait lui rendre justice. Dommage qu'elle ne pouvait pas emmener Ruby avec elle, elle était absente et la voir dans la confidente rendrait la professeure complètement ingérable.

Elle toqua et quand elle entendit la voix de la professeure, tous les souvenirs qu'elle avait avec elle remontèrent à la surface. Elle entra et choisit de ne pas la laisser commencer en parlant immédiatement.

– Avant que vous disiez quelque chose…

Regina n'écouta pas un seul traître mot qui sortit de sa bouche. Elle ferma la porte à clé derrière elle puis elle l'attrapa par le col pour la bloquer contre le mur avec toute la force dont elle pouvait faire preuve.

– Je vous avais explicitement précisé de ne rien dire, prononça-t-elle sans cacher une once de sa colère. Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?

– C'est pas moi !

Son odeur et sa proximité envahissantes firent bégayer Emma. Elle fut surprise de sentir une pointe d'excitation autant qu'elle fut scandalisée du comportement de la professeure. Elle n'aurait jamais imaginé qu'elle se montrerait aussi fermée et brusque, elle réussissait presque à lui faire peur.

L'étudiante fut si peu convaincante que Regina resserra sa prise et sembla encore plus énervée qu'elle se moque d'elle si audacieusement.

– Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?

– Lâchez-moi ! Je viens de vous dire que je n'y suis pour rien. J'ai rien dit !

La professeure se rapprocha lorsqu'un léger doute la traversa. Elle sonda son regard pour trouver la preuve qu'elle mentait qu'il lui fallait pour enfin la sanctionner comme elle le voulait.

Mais l'étudiante ne lui laissa pas le temps, elle se débattit et la fit presque lâcher sa prise. C'est à ce moment-là qu'elle vit l'authenticité dans ses yeux et la jeune femme lui sembla tout d'un coup bien dérisoire.

Regina vacilla. Qu'est-ce qu'elle faisait là ?

Elle se sentait ridicule, face à cette femme qu'elle étouffait presque sous son poids.

Elle était source de problème, que ce soit intentionnel ou non. Elle ne réfléchissait jamais correctement quand il s'agissait d'elle !

Emma observa la professeure s'approcher davantage et soudainement fixer sa bouche.

À quel moment avait-elle changé d'état d'esprit ? Elle ne la comprendrait jamais, c'était certain qu'elle la surprendrait toujours. Instinctivement, elle pressa tout son corps contre le mur.

– Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-elle d'une petite voix en fronçant les sourcils.

Elle se sentait à présent intimidée, elle n'osait plus faire un geste tellement son comportement était nouveau et inattendu. Le souvenir de cette femme lui assurant qu'elle était seulement et simplement sa professeure s'avérait encore beaucoup trop frais. Elle voulut la pousser brusquement lorsqu'elle n'eut plus d'espace mais un détail étrange l'en empêcha : c'était cette lueur dans les yeux dévorants de Madame Mills.

Regina ne se sentait plus très bien. Se tenir si près d'elle était toujours aussi particulier, mais le long intervalle amplifiait toutes les sensations. C'était autant une torture qu'un délice et elle détestait ça autant qu'elle en était accro.

Mais elle ne contrôlait absolument rien. Elle saisit lentement son cou d'une main et plaça la seconde sur sa clavicule pour garder un semblant de maîtrise sur la situation.

Emma posa ses mains sur celle enserrant son cou mais ne tenta rien. Ce contact lui fit perdre toute réticence. Toutes les autres fois où elle l'avait déjà touché remontèrent à la surface. Elle baissa les épaules, ferma les yeux et oublia totalement leur conversation en cours.

Regina la regarda quelques secondes puis partit doucement embrasser et mordre sa mâchoire près de l'oreille. Elle lécha le passage jusqu'au menton pendant qu'elle lâchait la pression de sa main et la plaçait dans sa nuque.

Emma se sentait au bord de l'explosion, serrée contre ce corps dont elle ressentait la moindre courbe, dévorée par ces lèvres rigoureuses… Auparavant, elle n'avait jamais envisagé de laisser quelqu'un mettre la main sur son corps si abruptement et surtout si soudainement. Regina Mills se révélait de plus en plus surprenante.

Regina arrêta tout mouvement et la vit les yeux fermés, la bouche entrouverte et les joues déjà rougies. Elle se mit à chercher ses lèvres mais elle ne lui céda pas ce plaisir. Elle fit la même chose de l'autre côté du visage puis elle embrassa la commissure de ses lèvres avec sensualité.

Elle entendit alors Emma gémir de supplice.

Regina s'étonna un instant qu'elle n'ait pas abandonné et saisi ses lèvres après ces mois d'abstinence qu'elle trouvait d'un coup trop longs.

Emma savait qu'il n'y aurait pas de retour en arrière. Mais il était si facile de l'oublier et de voir disparaitre le bon sens en même temps…

Elles ne comprirent comment mais leurs lèvres se frôlèrent, ce qui leur provoqua à toutes les deux un frisson. Elles furent en rythme lorsqu'elles embrassèrent les lèvres de l'autre.

Les lèvres de cette femme lui avaient tellement manqué que Regina ne voulut plus les lâcher. C'était si bon de la sentir tout près d'elle… Elle tira sur sa veste pour l'enlever en la laissant un instant mener le baiser intensément. Le geste un peu brusque rendit Emma immédiatement excitée.

La brune se pressa encore contre elle et sa jambe trouva vite sa place entre les siennes. Son bassin se balança instinctivement au rythme des baisers brulants.

Emma ne savait plus où donner de la tête. La professeure était partout sur son corps et parvenait à réveiller toutes les parties d'elle en même temps.

Quand Regina devina que le souffle manquait à la blonde, elle éloigna ses lèvres sans arrêter d'enfouir sa cuisse entre les siennes et l'observa. Elle se mit alors rapidement à suivre son rythme avec ses hanches sans même ouvrir les yeux.

Regina avait totalement oublié la sensation de la voir et de la rendre ainsi. Elle avait hâte de la sentir et de la dévorer.

Au bout d'un autre mouvement appuyé et précis entre ses jambes, son exquise victime se mordit la lèvre pour éviter de faire du bruit. Elle le remarqua immédiatement et s'approcha pour murmurer à son oreille.

– Arrêtez de faire souffrir cette délicieuse lèvre si vous voulez que j'aille jusqu'au bout. C'est inutile et j'aimerais vous entendre.

Emma ne l'avait jamais entendu parler sur ce ton suave, à la fois provocant, doux… et surtout libéré. Ce fut la goutte de trop et elle ne pensa à présent qu'à une chose : qu'elle l'emmène au bout. Elle acquiesça avec l'espoir que cela l'encouragerait à accélérer.

Seulement quelques secondes ensuite, la brune passa la barrière de la culotte sous son regard attentif et arriva à bon port. Elle dut lutter pour ne pas mordre à nouveau sa lèvre en la sentant découvrir à quel point elle était humide. Elle s'accrocha plutôt aux épaules de la professeure et approfondit le contact avec la main curieuse. Quand ses doigts tournèrent soudainement sur le clitoris, Emma gémit alors elle inséra lentement un doigt en elle sans la lâcher des yeux. Elle était brulante et si accueillante, Regina était émerveillée.

Elle devina qu'elle s'empêchait de mordre encore sa lèvre, alors elle embrassa spécialement ladite lèvre avec délicatesse et la suça.

Emma fut vite frustrée du peu de manœuvres lui étant disponible, donc elle laissa ses épaules et agrippa son pantalon et la culotte. Avec un sourire satisfait, Regina l'aida à baisser les vêtements avant de l'embrasser à nouveau.

Emma fut totalement prise dans le baiser et lorsqu'elle la sentit se concentrer pour retrouver où elle en était, son excitation devint insupportable. Elle était prête à exploser. Ses cheveux déjà ébouriffés par ses mains pendant leurs baisers indécents, son souffle court, tout la rendait incroyablement attirante et excitante.

Puis Regina replongea directement deux doigts en elle. Alors qu'elle tombait un peu plus chaque fois qu'elle s'enfonçait plus profondément en elle, Regina se rapprocha encore et soutint son corps contre le mur. Elle la sentait chercher son souffle en agrippant son dos désespérément pour trouver une prise.

À l'instant où elle commença des va-et-vient plus rapides, Emma s'accrocha à elle comme si sa vie en dépendait. Regina en fut comblée et faillit exploser quand elle eut un orgasme.

Son corps se laissa ensuite aller contre elle, le temps de se reposer quelques secondes en silence. Quand elle se redressa pour observer sa professeure, elle croisa son regard et ne sut pas comment l'interpréter.

Elle préféra l'embrasser langoureusement, comme si elle souhaitait rattraper le temps perdu. La brune lui répondit si bien qu'Emma n'hésita pas un instant à tirer la blouse pour la libérer de l'emprise de la jupe. Elle passa les mains en dessous et caressa son ventre qui se contracta lorsqu'elle griffa délicatement.

Regina se recula sans la lâcher des yeux et se mordit la lèvre avant d'emmener l'étudiante devant le bureau. Avec un sourire malin, elle agrippa le pantalon pour l'enlever entièrement cette fois-ci et lui demanda de s'asseoir. Elle la laissa seulement poser ses fesses sur la table puis elle attrapa une cuisse qu'elle écarta de l'autre et attira à ses lèvres.

En voyant le taux d'humidité face à elle, Regina leva un sourcil taquin en passant délicatement sa langue sur tout le long du sexe. Et lorsqu'elle entendit Emma jurer, elle eut envie d'ajouter un reproche mais de toute évidence, l'étudiante ne souhaitait en aucun cas qu'elle éloigne sa bouche d'elle.

Alors elle embrassa tout ce qu'elle put de ce sexe, honorant cette femme par ce geste appliqué. Elle prit son clitoris entre ses lèvres et le malmena de sa langue pendant qu'elle devinait déjà Emma lui en réclamer plus.

N'en pouvant plus de résister à ses demandes, elle inséra au plus profond possible sa langue suivie d'un doigt, et l'écouta hoqueter de surprise. Son nom se glissait parmi ses gémissements pendant que Regina faisait quelques allers-retours intenses en elle.

– Putain ! gémit-elle alors qu'elle approchait rapidement de l'orgasme grâce à la langue habile.

Les mots que Regina trouva plutôt vulgaires eurent pourtant le don de l'exciter plus encore. Elle jura davantage quand l'orgasme la saisit alors que deux doigts atteignaient des records et qu'une langue s'agitait près d'eux.

Elle frémit quelques secondes ensuite pendant qu'elle se redressait et se léchait les lèvres.

Sa professeure ne lui avait jamais donné autant de plaisir qu'en l'espace de ces quelques minutes seulement. Personne ne l'avait déjà fait d'une manière aussi puissante…

Cette femme impressionnante la faisait se sentir comme une toute nouvelle personne. Elle fit passer tout le désir dont elle était la victime à travers un nouveau baiser.

Elle avait bien besoin de quelques instants pour s'en remettre. Elle ne remarqua pas l'air arrogant de la brune qui caressait calmement ses hanches comme pour l'apaiser. Elle semblait perdue dans un autre monde les yeux fermés, les mains toujours accrochées à la table et la bouche entrouverte, récupérant doucement son souffle.

Puis Emma ne prit que quelques secondes supplémentaires pour enfin déshabiller la professeure comme elle le voulait.

Quand elle l'embrassa, Regina ressentit une vague de chaleur la traverser et la forcer à se rapprocher d'elle. La blonde l'incita à grimper sur le bureau sur les genoux, les jambes autour d'elle. Elle l'aida, et rit lorsque la brune eut un peu peur au moment où elle bascula mais qu'elle la tint immédiatement.

Puis Emma parcourut son corps de ses doigts avant que sa main finisse naturellement sa course entre ses cuisses. Regina frissonna de plaisir et sourit. Elle écarta les jambes pour lui donner un bel aperçu sur son sexe trempé qui n'espérait qu'elle. Emma écarquilla les yeux et ne la fit pas trop attendre. Elle balada ses doigts sur le sexe avec insistance jusqu'à être sure d'avoir toute l'attention de sa professeure.

Puis elle profita de ses doigts puissants pour atteindre le point le plus profond de son corps.

Regina se sentait comme une toute nouvelle personne. Son étudiante n'imaginait pas à quel point ses doigts lui faisaient du bien. Ils touchaient les bons endroits, et quand ils n'y arrivaient pas, elle se tordait pour l'arranger.

Emma ne la lâchait plus du regard. Son corps était si collé au sien qu'elle ressentait chaque mouvement, chaque frisson, chaque contraction lorsqu'elle s'approcha d'un orgasme. Faire atteindre l'orgasme à sa professeure dans son bureau, assise devant elle, sous elle, c'était divin, cela relevait du fantasme qu'elle n'avait jamais voulu s'avouer.

Alors quand elle eut cet orgasme, Emma l'apprécia autant qu'elle.

La brune ouvrait à peine les yeux quand elle l'aperçut sucer ses doigts fraichement libérés avec un tempérament qui devrait être interdit tant il était obscène. À peine les eut-elle sorties de sa bouche que Regina se mit sur le côté et lui demanda de se lever. Une fois Emma debout, elle prit sa place assise et écarta les jambes, laissant la blonde comprendre ce qu'elle souhaitait.

Elle se moqua avec un sourire et se posa à genoux, ne lâchant pas son regard.

Elle la contempla telle une prédatrice n'ayant rien mangé depuis plusieurs années.

Elle attrapa ensuite son clitoris entre ses lèvres et s'appliqua à donner le plus de plaisir à la belle brune. Voir Emma accroupie à ses pieds, ses mains sur ses cuisses, l'excitait davantage. Elle eut un grand sourire lorsqu'elle passa sa langue sur le long de la féminité.

Les deux femmes sursautèrent et se figèrent lorsqu'elles entendirent des pas tout près dans le couloir.

FIN


Non je rigole !

Sur un ton plus sérieux, ça fait plusieurs semaines que j'hésite à vous donner ce chapitre. Donc pour pas me dégonfler une semaine de plus, j'attends pas un vendredi comme j'aime bien faire pour publier. Je suis vraiment passée par tous les états avec ce chapitre, au début je le trouvais absolument génial puis petit à petit de plus en plus nul… Je me rends dingue 😅

J'en profite aussi pour dire que je suis trop contente de remarquer que ma mini histoire Les festivités de la reine plaise ! Je pense souvent à cette histoire et même si j'avais et j'ai toujours pas envie qu'elle soit terminé ainsi, je sais pas vraiment comment la continuer sans massacrer l'histoire... Et puis j'aime beaucoup laisser les gens qui me lisent envisager eux mêmes l'histoire 😉

Je remarque de plus en plus de bugs sur cette application, notamment par rapport aux notifications… Je publie en même temps sur Wattpad et j'envisage d'arrêter de publier ici pour continuer seulement sur Wattpad parce que les bugs ici m'enlèvent ma motivation… C'est genre super frustrant !

Malheureusement et je m'en excuse d'avance, je n'ai absolument aucun idée si j'aurais le temps de publier la suite rapidement avec le rythme que j'ai en ce moment… Soit j'aurai trop envie de publier donc je mets tout le reste en retard (ouspi) soit je serais tellement fatiguée et occupée que j'aurais même pas la pensée de publier…

Information importante : Sachez que ce chapitre a failli s'appeler Chat et chattes 😉 Merci à tous pour vos retours !