9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.
Cette fanfiction est publiée sur Wattpad et AO3.
Balises : BxB, dépression, tentative de meurtre, POV Bobby Nash, relation familiale, soutien, amour.
…
L'appel
St Paul, 11 Novembre 1992
Bobby se souvenait de son enfance.
Il avait été heureux. Du moins, il n'avait pas été malheureux. Dernier né d'une fratrie de deux, il avait été aimé, choyé même, par ses parents.
Il se souvenait que son père travaillait beaucoup. Il était contremaitre dans une usine de métallurgie mais il passait ses week-ends avec son frère et lui. Sa mère ne travaillait pas et s'était occupée d'eux toute sa vie.
Bobby avait eu une famille typique.
Son seul problème avait toujours été son frère ainé. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, celui-ci l'avait toujours détesté pour une raison obscure. Bobby n'avait jamais réussi à percer ce mystère.
Pourquoi son frère lui avait-il rendu la vie aussi impossible tout au long de son existence ?
Il avait décidé de cesser de tendre la main après le décès de leurs parents, deux ans auparavant et il n'avait plus de nouvelles de lui depuis.
Depuis lors, Bobby était désespérément seul.
C'était une des raisons pour lesquelles il était entré à l'académie des pompiers de St Paul. Et ça avait payé car il était à présent titulaire dans l'une des casernes de la ville.
A défaut d'avoir une vraie famille, il avait trouvé une franche camaraderie et chacun des hommes qui constituaient son quart de travail étaient plus des frères pour lui que celui qu'il avait eu toute sa vie.
– Bon travail, Nash ! le félicita le capitaine alors qu'il grimpait dans le camion après une intervention harassante sur un incendie qui leur avait pris une bonne partie de la nuit.
Le camion démarra et Bobby regarda ses collègues.
Ils étaient tous noirs de suie et collant de sueur. Ils étaient épuisés mais tous heureux d'avoir maitrisé l'incendie et que personne n'ait été blessé.
Il croisa les regards de ses collègues un à un et chacun lui fit un discret signe de tête ou un sourire reconnaissant.
Bobby baissa les yeux en rougissant.
Il était conscient que son analyse rapide leur avait sauvé la vie mais ils en étaient tous conscient également et ça le mettait mal à l'aise toute cette attention, même si c'était mérité.
Bobby était très ingénieux et il étudiait beaucoup, ce que les experts appelaient la science du feu. Savoir ce qui avait provoqué un incendie, pouvoir prévoir son évolution et trouver le moyen le plus efficace de le maitriser en quelques précieuses secondes était devenu presque un réflexe à présent.
Il était vraiment doué dans ce domaine encore méconnu.
Si doué qu'à peine sortie de son année probatoire, il avait été approché par le service d'enquêtes des incendies criminels du département. L'offre était alléchante mais ce n'était pas ce qu'il cherchait dans l'immédiat. Le travail de bureau l'ennuyait profondément, rien que d'y penser mais surtout il perdrait cette proximité presque intime propre aux casernes où la promiscuité lui faisait penser à celle des membres d'une même famille.
C'était ça qu'il voulait.
Il le désirait plus que tout alors il avait refusé le poste et avait travaillé d'arrache-pied pour mériter sa place parmi eux.
Arrivé à la caserne, il prit une douche rapide et rejoignit les fourneaux. Il avait pris cette habitude pour se vider la tête, son capitaine et ses collègues ne s'en plaignaient pas.
Bobby avait acquis certaines compétences culinaires de bases qui lui permettaient de s'en sortir plutôt bien dans ce domaine également. Ce n'était pas de la grande cuisine mais ça avait l'air de convenir.
Au-delà de la cuisine elle-même, le moment du repas le rendait heureux.
C'était apaisant, dans un sens, de voir autant d'insouciance chez ses collègues et amis alors qu'ils faisaient tous un métier dangereux. Malgré tout, même s'ils en étaient conscients aucun d'eux ne semblait se soucier que cette garde pourrait-être leur dernière.
Il eut à peine le temps de manger la moitié de son assiette avant que l'alarme ne retentisse. Ils se dirigèrent tous vers les camions en courant. Bobby sauta dans son équipement et se glissa dans son siège.
Ils étaient encore épuisés de leur précédente intervention mais ils se sentaient parcourus d'une énergie nouvelle, vibrants d'excitation à l'idée de sauver une vie.
Ils roulaient dans l'aube naissante à travers les rues de St Paul.
« Nous devons rattraper une benne à ordure dont s'échappent des cris qui ressemblent à ceux d'un bébé, lâcha le capitaine les faisant tous sursauter. »
Bobby tenta de chercher une explication dans les yeux de ses collègues mais il semblait qu'aucun d'entre eux ne voulait voir l'implication que cela indiquait. Ils refusaient tous de croire que quiconque ait pu jeter un bébé à la poubelle.
« On a eu un appel une fois comme ça, lâcha Mike en brisant le silence tendu. Des cris de bébés dans une cheminée. Autant dire que le matou qu'on en a ressorti n'avait rien de commun avec un gosse. »
Mike faisait partie des rangs de cette caserne depuis plus de vingt ans. Il avait toujours tout un tas d'histoires à raconter sur ses interventions passées et Bobby adorait l'entendre les raconter.
« Et si je me souviens bien tu portes encore la marque de ses griffes sur ton avant-bras, s'amusa Sacha. »
Sacha travaillait avec lui depuis presque dix années maintenant et ils étaient les deux plus anciens de la caserne, le capitaine mis à part.
« Oh, je vois, tu te moques mais je t'assure que ça fait un mal de chien. »
Bobby se surprit à sourire de leurs pitreries, tout pour ne pas penser qu'il puisse s'agir véritablement d'un bébé dans cette benne.
Louis, leur chauffeur actionna la sirène pour faire stopper le conducteur du camion benne dès qu'il fut en vue. Celui-ci sembla comprendre et s'immobilisa.
Bobby sauta du camion et réprima un frisson.
Il ne neigeait pas encore mais le froid sec était annonciateur de mauvais temps. Les prévisions météorologiques prévoyaient d'ailleurs une tempête de neige dans les heures à venir et Bobby espérait qu'il serait chez lui avant que cela ne commence.
– Nash, Robbins, vous vous y collez, lâcha le capitaine.
Bobby ne discuta pas mais entendit son collègue gémir de désespoir.
– Tout ça pour un foutu chat, râla-t-il dans son dos.
Bobby ne répondit pas mais pria très fort pour ne trouver qu'un animal, qu'il imaginait transit de froid. Il se laissa glisser dans la benne délicatement espérant ne pas écraser le petit être qu'ils étaient venus chercher.
Il sifflota espérant une réaction alors que Robbins s'apprêtait à le suivre.
Il se figea lorsqu'il entendit un éternuement. Il posa une main sur son collègue pour le faire cesser tout mouvement. Il s'approcha doucement sifflotant de nouveau mais n'eut aucune réponse.
– Qu'est-ce que c'était ? murmura Robbins.
– Je ne suis pas sûr, admit-il. Mais, il y a bien quelque chose de vivant là-dedans.
Il avança précautionneusement en retournant les ordures sur son chemin alors que Robbins prévenait le capitaine par radio.
Il se figea lorsqu'il perçu la petite respiration encombrée à sa gauche.
Il tomba à genoux et dégagea doucement un vieux journal, entendant Robbins s'approcher en cherchant lui aussi.
– Non, souffla-t-il en découvrant la petite main presque bleue. Appelle le Cap, lâcha-t-il en dégageant les ordures. C'est un bébé, putain.
– Oh non, merde, lâcha Robbins. Cap, on a trouvé le bébé. Nash, dis-moi qu'il est vivant !
– J'ai un pouls mais faible, lâcha-t-il en retirant sa veste pour couvrir le petit ange gelé.
– Quel genre de malade peut faire ce genre de chose ? lâcha Robbins les larmes aux yeux.
– Un monstre, affirma Bobby en serrant les dents pour retenir les siennes.
Il emmitoufla le bébé comme il put sans le toucher, au cas où il serait blessé. Il vérifia les voies respiratoires du bébé alors que Robbins récupérait la planche dorsale.
Bobby était bien trop inquiet pour le bébé à présent inconscient pour être en colère mais il ne pouvait imaginer ce que ce petit être à peine né avait déjà vécu. Être jeté aux ordures, puis être transféré sans ménagement dans un camion benne…
Bobby louait le ciel que le compacteur n'ait pas encore été mis en route.
Ce petit avait déjà assez enduré. Robbins l'aida à le faire basculer sur la planche alors qu'il vérifiait une fois de plus son pouls.
– Il faut faire vite, lâcha-t-il la voix sourde.
Robbins hocha la tête et ils le firent sortir en le passant à leurs collègues, qui se trouvaient en dehors de la benne, dans un silence lourd et angoissant.
