Pendant plusieurs semaines, les deux amies vont se revoir. Ginny aida ainsi Hermione à mieux comprendre le fond de sa réaction qui n'était pas liée à la tâche de Drago.

Ginny convainquit Hermione de faire la liste de tout ce qui l'avait blessée dans l'attitude de Drago depuis qu'ils s'étaient rencontré à Poudlard. Hermione eut un hoquet de surprise la première fois, argumentant qua le passé était le passé et qui revenir ne servirait à rien.

Ses parents se rangèrent de l'avis de Ginny et Hermione fit une liste, longue, très longue. Finalement, elle fut bien plus longue que ce qu'Hermione ou Ginny s'attendait. Une conclusion s'imposa pour Ginny, Drago devait savoir. Il devait au moins avoir une version condensée. Hermione eut encore plus peur de revoir Drago et supplia sa meilleure amie de trouver une autre idée. Mais Ginny fut intraitable et un rendez-vous fut pris pour cette soirée dans le salon du square Grimaud.

Sans prévenir Hermione, Ginny briefa Drago sur la raison et le comportement qu'il devait avoir. Pendant tout le monologue de Ginny, Drago pensa qu'elle en faisait trop, mais garda en tête ses conseils sachant qu'elle connaissait très bien Hermione et ses réactions.

Le soir fatidique arriva. James dormait chez les Weasley et ses parents avait décidé d'aller manger en amoureux, laissant la maison à Hermione et Drago. Harry prit son regard noir pour signaler qu'il tenait à sa maison, puis, après avoir serré la main de Drago et embrasser Hermione, il partit accompagné de sa femme qui fit un grand sourire au deux.

Restés seuls tous les deux dans le salon, Drago et Hermione se regardèrent en chien de faïence pendant plusieurs minutes. Puis Drago alla s'asseoir et contempler le feu de la cheminée qui semblait avoir plus de choses à raconter qu'Hermione.

Le fait que Drago ne la regarde plus, donna à Hermione le courage de se lancer. D'une voix faible presque un murmure, elle commença, pour finir à hurler :

— Six ans de brimades, d'insultes, de coup bas, crois-tu que cela puisse s'oublier facilement ? La question est rhétorique, pas la peine d'y répondre. Que tu aies tué ton oncle et sa famille, vois-tu j'en ai rien à faire. Cela ne fait que confirmer l'ignoble personnage que tu as été à cette époque. Que tu maniais aussi bien les mots que la baguette pour faire souffrir les gens qui n'étaient pas comme toi. Quand on s'est croisé dans le train, j'avais ressenti un lien entre nous. Toutes tes remarques désobligeantes, tes critiques sur mon physique et mon comportement ont été à chaque fois des coups de poignard en pleins cœurs. Tu es le seul qui a réussi à me faire vraiment souffrir. Et bien plus que ta folle de tante, dont la douleur n'était que physique. Tu m'as broyé le cœur. Tu l'as torturé pendant des années, ne laissant jamais au temps le pouvoir de refermer ces blessures. Ton amitié avait commencé à le recoller, mais quand j'ai su que tu étais aussi capable de détruire physiquement les gens, la totalité des blessures se sont ré-ouvertes, brisant une nouvelle fois mes rêves. Dans une douleur infinie que jamais tu ne pourras te faire pardonner.

Hermione éclata en sanglot avant de poursuivre.

— Je t'aimais, je t'aime toujours. Mais il aurait mieux valu que tu meures à Azkaban. Cella aurait été plus simple. Aujourd'hui, je souffre de t'aimer, car je ne veux pas. Je ne te fais pas confiance et je ne crois pas qu'un avenir entre nous soit possible.


Drago ne bougea pas durant tout le monologue d'Hermione. Il remercia son maintien qui lui permit de ne ni pâlir, ni s'énerver ou de partir. Malheureusement pour lui, le manque de réaction de sa part fut interprété par Hermione comme de l'indifférence, augmentant ainsi son ressenti.

Le cerveau de Drago tournait à plein régime pour enregistrer toutes les informations qu'Hermione venaient de fournir Il prit alors en pleine figure la réalité de la situation et comprit qu'obtenir l'amour d'Hermione aller être long et difficile, peut être même impossible. Il prit la résolution d'essayer quand même. Au fond, les seuls vrais regrets viennent de ce que l'on a pas fait.

Il prit alors un air contrit et sans toucher physiquement Hermione, il prit alors la parole.

— Chaque mot de la lettre que je t'avais écrite, sont vrais et le resteront. Je suis conscient que je t'ai fait souffrir durant notre scolarité. Cette connexion dont tu parles, je l'ai aussi ressenti. Puisque je n'avais pas le droit de t'approcher, ni encore plus de t'aimer, et que je n'arrivais pas à te sortir de ma tête, j'ai maintenu la connexion en t'énervant. Ta haine valait mieux que ton indifférence. Crois-tu que tu étais la seule née moldu de la promotion ? Sais-tu combien de fois, j'ai été puni parce que tu étais la première. Un Malfoy n'est jamais le second, encore moins derrière un sang de bourbe répétait à chaque vacance mon paternel.

Hermione avait tressailli en entendant le mot « sang de bourbe » et instinctivement regarda son bras. Drago ne s'en était pas aperçu et continua à parler de lui, plongeait dans les souvenirs de la guerre et d'Azkaban. Hermione entendait sans pour autant réellement écouter. Les mêmes pensées qu'avec ses amis commençaient à envahir son esprit. Elle commençait à entrevoir ce que Ginny et Harry avait essayé de lui expliquer depuis de nombreuses semaines.

Le calme était à nouveau revenu dans le salon. Aucun des deux ne semblait vouloir parler, ni même partir. Cella faisait maintenant plus de trois heures que les Potter étaient partis manger au restaurant.

La porte d'entrée s'ouvrit et les deux rentrèrent chez eux. Hermione sursautât quand la porte du salon s'ouvrit tandis que Drago restait absorbé dans sa contemplation du feu et ses pensées. Harry passa une tête inquiète dans l'embrasure de la porte pour vérifier qu'il n'y avait pas de sang sur le tapis et que ses deux crétins d'amis étaient toujours en vie et en un seul morceau.

Rassuré, il leur proposa un thé avant de partir. Les deux refusèrent. Hermione partit en premier, sans un regard pour Harry. Elle fit une bise à Ginny et lui proposa de se voir le lendemain.

Harry était choqué du comportement de sa meilleure amie et réitéra sa proposition à Drago en remplaçant le thé par un whisky pur feu. Ginny leva les yeux au ciel en entendant la proposition. Drago accepta et attendit qu'Harry lui serve son verre. Ginny revint avec une tisane et s'installa dans le fauteuil où se trouvait Hermione un peu plus tôt. Harry attrapa deux verres dans le buffet ainsi que la bouteille de Whisky pur feu.

La discussion resta très légère entre Drago et le couple. Il ne souhaitait pas partager ses idées tant qu'il n'avait pas fait le point et mis en place une stratégie.


Depuis la discussion dans le salon d'Harry, Hermione acceptait de voir Drago une à deux fois par semaine. Mais c'était rarement pour discuter. Elle en profitait pour lui faire faire tout ce qu'elle n'arrivait pas à faire. Elle était très heureuse d'avoir un homme à ses pieds.

Et c'est ainsi, que Hermione profita de la présence de Drago pour déplacer de nombreuses rayons dans sa librairie. Sans utiliser la magie bien évidament. Elle abîme les livres avait-elle répondu d'un ton si autoritaire et sûre d'elle quand Drago avait osé lever un sourcil de surprise. Sans vergogne, elle en profitait pour faire de nombreuses remarques généralement acerbes sur les capacités de Drago dès qu'il travaillait comme un moldu.

Après chaque après-midi passé avec Hermione, Drago racontait sa journée à un Blaise hilare. Pendant ce temps Ginny quant à elle, se promettait d'aller voir Hermione et de mettre les choses au clair avec elle. Cependant, elle ne le faisait pas.

Elle s'était fait la promesse de ne pas intervenir dans le processus. Si les premières fois, elle avait eu des réactions proches de celles de Blaise, plus le temps passé et plus elle trouvait Hermione injuste.

Après les rayonnages, Hermione fit refaire à Drago la décoration de la librairie, puis celle de son appartement. Toujours sans aucune aide de la magie. Drago dut même faire de la peinture à la manière des moldus. Blaise réussit à voir Drago pendant l'une des séances de peinture. Il faillit ne pas y survivre, manquant de s'étouffer de rire en voyant la tête et la dégaine de Drago.

Cela arracha un petit sourire à Hermione tandis que Drago menaçait Blaise de tous les maux ainsi que sa descendance jusqu'à la 7éme génération. Elle se dit même que si elle parvenait à briser l'amitié des deux compères, cela ferrait les pieds à Drago.

Drago, quant à lui, ne disait absolument rien à Hermione. Mais il se posait la question de si cela allait se terminer un jour. Le plan qu'il pensait bien ficeler, ne semblait pas donner les résultats escomptés. Elle semblait parfaitement insensible à son charme et ne paraissait pas vouloir faire d'effort de son côté.

À chaque fois qu'il essayait d'avoir une discussion un peu plus profonde que la position des éléments du décor, Hermione faisait soit la sourde oreille ou bien congédiait Drago en inventant une obligation qu'elle avait oubliée. Ce qui entamait, il faut bien le dire, la détermination de Drago, bien que ce dernier ne le montrait pas.

Au bout de six mois, la situation n'avait pas beaucoup évolué. Pour le groupe d'amis, par contre, le temps était au beau fixe. La bande d'amis pouvait se réunir sans qu'il y ait un seul incident diplomatique ou un clash entre Drago et Hermione. D'ailleurs, lors de ces réunions, Hermione se comportait comme si elle et Drago était juste des camarades de promotion.

Cette réaction avait le don d'exaspérer Harry, Blaise et Ginny. Mais aucun des trois ne faisait la moindre remarque à Hermione. Les trois savaient pertinemment que cela desservirait grandement Drago. Tout comme cela pourrait mettre un terme à la tranquillité du groupe, si elle décidait de reprendre sa petite vendetta personnelle contre Drago, voir contre certains de groupe.


Un jour Drago parvient à inviter Hermione pour un repas le soir. Officiellement pour fêter la réussite de l'aménagement de la librairie et de son appartement. Hermione avait cherché un moyen d'éviter de s'y rendre, mais quand elle en avait parlé à Ginny la réponse de cette dernière avait été on ne peut plus clair.

— Ma chérie, bien que tu sois la marraine de James, si tu trouves une seule raison pour annuler, tu ne verras plus ton filleul pendant au moins dix ans. Et pas la peine de penser que tu remettras les pieds à la maison. Vois-tu, ce n'est pas parce que c'est Harry qui en a hérité, qu'il peut faire venir les personnes qu'il veut sans mon accord.

Dire qu'Hermione avait été plus qu'estomaqué par la virulence de son amie, aurait été un euphémisme. Pour l'une des rares fois de sa vie et la première avec Ginny, elle n'avait rien trouvé à répondre à sa meilleure amie.

— Promets-moi que tu vas y aller, et que tu vas bien te comporter. D'ailleurs, je vais venir m'occuper de ta tenue et de ta coiffure.

Hermione avait soupiré et c'est ainsi qu'elle était en train de se faire maquiller, coiffer par une Ginny excitée comme une puce. Rouge à lèvre léger, un peu de mascara sur les paupières assorties à la robe.

Hermione avait beau répéter qu'il s'agissait d'un dîner entre amis et pas d'un repas galant, Ginny faisait la sourde oreille et continuait à préparer Hermione. Elle fut très satisfaite du résultat : assez voyant pour mettre en valeur son amie et pas trop pour ne pas faire tape-à-l'œil. Sournoisement, elle avait mis quelque touche de vert à la tenue rouge qu'Hermione avait choisie.

Le repas s'était bien passé, Hermione se comporta en presque petite amie. À plusieurs reprises, elle lui prit la main et la caressa doucement. Elle était calme et la discussion fut posé et calme permettant au deux de faire plus ample connaissance. Drago apprit beaucoup de chose sur la vie d'Hermione et Drago racontât de nombreuses anecdotes légères de son enfance comme les bêtises et pitreries qu'il faisait avec Pansy et Blaise.

Ainsi Hermione s'aperçut que Drago avait un cœur mais aussi qu'il n'était pas toujours aussi froid et maître de soi qu'il le laissait sous entendre. Hermione semblait vraiment appréciait le repas qui était dans un petit restaurant tranquille. Elle avait fait promettre à Drago de ne pas l'amener dans un de ces restaurants très chic qu'elle trouvait beaucoup trop collet monté. Drago avait ri à sa demande, elle lui signalant qu'il n'y allait que pour affaire.

Ce nouveau Drago déstabilisa beaucoup Hermione qui ne savait pas comment réagir. De nombreuses objections avaient été neutralisés, elle avait envie de se laisser aller. Mais son côtés rationnel reprit le dessus : Drago était un manipulateur et ne cherchait qu'à la mettre dans son lit avant de la jeter.

Quand, ils furent sortis du restaurant, Drago poussa son avantage en lui proposant d'aller faire une petite promenade digestive. Changeant du tout pour le tout, elle le gifla en l'accusant de chercher à la corrompre.

Elle laissa un Drago hagard en transplannant directement dans son appartement. Non seulement il n'avait pas vu venir la gifle, mais en plus il ne comprit pas ce qu'il avait fait. La pensée d'abandonner le traversa pendant plusieurs instants alors que ses pas le ramener lentement mais sûrement vers un lieu plus à l'écart, d'où il pourrait transplanner sans se faire remarquer.


Le lendemain, Drago demanda à Blaise et aux Potters de venir manger le soir chez lui. Ginny déclina ayant déjà prévu une soirée avec Luna, Pansy et Hermione. Harry et Blaise débarquèrent pour faire une soirée entre garçon bientôt rejoint par un Théo que les autres ne voulaient pas laisser seul.

Le sujet des deux soirées fut le même et la réaction des amis intéressante.

Dans un premier temps, Pansy applaudit initiative d'Hermione tout en regrettant de ne pas avoir pu immortaliser la situation.

Ginny était désespéré du comportement d'Hermione qu'elle compara sans aucun scrupule à celui de James tout en soulignant que pour la sorcière la plus intelligente de sa génération s'était plutôt embêtant.

Luna se contenta de rêvasser et de parler de joucheruines qui embrumait le cerveau d'Hermione.

Blaise explosa d'un immense rire quand Drago arriva à l'histoire de la giffle. Complétement masochiste, avait-il lancé à son meilleur ami qui le fusilla du regard. Il repartit sur la fois où Hermione lui avait mit son poing dans son nez en s'esclaffant comme une baleine.

Théo plongea son nez dans le verre de Whisky pur feu et ne sembla pas réagir.

Harry soupira longuement et décida d'intervenir malgré tout. Mais il préféra ne rien dire pour l'instant. Il dériva la discussion sur quelque chose de plus joyeux comme le Quiddich. Le plus dur fut de débrancher un Blaise qui trouvait la situation tellement amusante qu'il voulait le maximum de détails.

Le lendemain matin, Ginny et Harry discutèrent longuement de la situation. Ils étaient conscients qu'Hermione souffrait beaucoup, mais qu'elle devait faire une croix sur son passé. Qu'elle se marie à Drago ou pas, n'était pas le plus important. Hermione se coupait progressivement de tout ses amis pour s'enfermer dans son travail.

Hermione fut invitée le lendemain soir à manger square grimaud. La missive de Ginny ne lui laissa pas d'autre alternative que de venir, sauf si elle souhaitait recevoir une beuglante suffisamment puissante pour que tout le quartier soit informé de ses déboires amoureux avec une certaine fouine bonduissante. Harry n'arriva pas à savoir si son épouse était réellement sérieuse. Le caractère de feu des Weasley aurait dit Blaise avec un grand sourire, tout en validant l'idée de Ginny, voir en y rajoutant une ou deux menaces.

Le repas fut une véritable prise de bec entre les deux amies. Au milieu du repas, Harry cessa de compter les points et se contenta d'une contemplation approfondie de son verre de vin. Mais aucunes des deux femmes ne s'en apperçut. Harry stoppa sa femme juste avant qu'elle renie purement et simplement Hermione et lui retire son rôle de marraine. Elle eut quand même le temps de lui dire qu'elle n'était plus la bien venue au square.

Harry se passa la main sur le visage en entendant son épouse, mais ne la contredit pas, voyant qu'elle était sur le point de lancer son terrible sort de chauve-furie. Cependant Hermione récupéra ses affaires et transplanna immédiatement les larmes coulant de ses yeux.

Ginny mit plusieurs jours pour vraiment se calmer. Même Blaise ne s'était pas permis de faire une remarque ou une blague en apprenant la chose.

Neuville proposa alors d'aller parler à Hermione, mais Harry et Ginny le dissuadèrent d'intervenir, estimant qu'Hermione avait besoin de temps pour se calmer et réfléchir.