Nohela

Ma matinée de travail avait plutôt été calme, ce qui fut plutôt plaisant. Je rejoignis donc Remus à l'heure dans mon appartement pour que l'on puisse manger. Arrivée dans le salon, je vis que la table était déjà mise. Une douce odeur de pesto embaumait la pièce tandis que je me léchai les lèvres de gourmandise. C'était un de mes plats préférés.

Je me dirigeai gaiement vers lui pour lui coller un baiser sur la joue.

— Merci, mon cœur, dis-je en m'installant.

Un sourire en coin apparut sur son visage, me faisant fondre d'amour. Il s'assit à son tour et un rayon de soleil vint illuminer ses cheveux. La lumière qui caressait ses mèches révéla de doux reflets cuivrés qui me faisaient complètement craquer. Il était vêtu d'une chemise blanche dont il avait retroussé les manches, laissant apparaître ses avant-bras musclés, ainsi que d'un pantalon marron trop grand pour lui, l'obligeant à porter une ceinture.

Il était à croquer tout comme la généreuse portion de pâte devant moi.

Je piquai dans mon assiette d'un bon coup de fourchette toute contente.

Mon Dieu que c'était bon !

Mon plat fut fini en un temps record faisant pouffer Remus. Je lui jetai un regard noir pour le réprimander. Ce qui eut l'effet contraire, il ricana encore plus. Décidément, je n'avais plus aucune autorité sur lui. Il allait falloir que j'y remédie.

À la fin du repas, on se posa sur le canapé près du feu, profitant de la douce chaleur que celui-ci produisait. Son bras était passé sur mes épaules et je lovai ma tête contre son torse. Ma main caressait nonchalamment une de ses cuisses, ce qui m'apaisa.

— Il faudrait que j'aille chercher quelques copies chez moi, sinon je vais être submergé, souffla-t-il d'un ton las.

— Il me semble que tu avais laissé une pile de parchemin non corrigé dans ma chambre. Attends, je vais voir.

Je marchai jusqu'à ma chambre et cherchai du regard ladite pile. Je la trouvai sur une des chaises de ma chambre. Un coup d'œil sur une des copies m'apprit que le sujet portait sur les sortilèges informulés. Ce qui, si mes souvenirs étaient bons, correspondait au programme de sixième année.

Comme j'étais devant mon armoire, j'en profitai pour me changer, troquant ma tenue d'infirmerie pour un tee-shirt Kiss, un jean Baggy noir taille haute et des chaussettes à motif pizza. Je pris le tas de copie dans mes bras et repartie au salon.

— Tiens mon cœur, tu as du travail, c'est du boulot de sixième année. Et si je ne m'abuse, tu les as demain. Donc hop ! hop ! hop !

Il fit la moue et grogna, mais s'affaira quand même à la tâche. Quant à moi je m'allongeai la tête sur ses genoux avec un livre.

À seize heures, je me levai du canapé et enfilai mes docs avant de marcher jusqu'à Remus pour lui dire au revoir. Je nouai mes bras autour de son cou, puis j'embrasai le haut de sa tête.

— Je reviens, lançai-je, en me dirigeant vers ma porte d'entrée.

Il me répondit par un grognement absent, ce qui me fit pouffer de rire. Je ne devrais pas en avoir pour longtemps de toute façon, je devais juste voir Hermione pour son check-up mensuel par rapport à son retourneur de temps.

Je sortis de mon appart, le laissant la tête plongée dans ses copies et me dirigeai vers Poppy pour discuter en attendant Hermione. À cette heure-ci, elle devait avoir cours avec Severus qui remplacer Remus pour les cours de DCFM.

Celle-ci débarqua aux alentours des seize heures trente, complètement affolée.

— Ça va Hermione ? lui demandai-je inquiète

— Euh, oui, oui ça va … On peut parler en privé, Nohela ?

— Bien sûr, Hermione, suis-moi.

Je lui indiquai le bureau de l'infirmerie. Je refermai la porte derrière elle et l'interrogea du regard.

— C'est en rapport avec le cours du Professeur Rogue …

Je haussai les sourcils, confuse, puis l'incitai à continuer d'un mouvement de tête.

— Je … Je sais que le Professeur Lupin et toi êtes proches et … qu'il est un loup-garou.

J'ouvris grand la bouche, ça, Remus ne devait jamais le savoir. Il flipperait tellement qu'il démissionnerait illico presto.

— Je ne l'ai dit à personne, s'empressa-t-elle d'ajouter, mais le problème c'est que le Professeur Rogue vient de nous faire un cours sur les Loups-Garous et nous a demandé de faire un devoir dessus pour lundi en insistant sur les signes distinctifs. J'ai peur que certains en viennent à la même conclusion que moi et qu'il ne soit pas aussi bienveillant. Je sais à quel point il compte pour toi …

Mais quel connard !

Je rentrai dans une colère noire. Comment osait-il faire ça ?! Il haïssait Remus à ce point ? Au point de vouloir le faire virer ?

Il n'allait pas s'en tirer comme ça, foi de Tonks. Ne jamais toucher à une personne qu'aimait un Poufsouffle. C'était la défaite assurée.

Je me calmai légèrement le temps de répondre à Hermione, qui dansait d'un pied à l'autre mal à l'aise.

— Je … merci Hermione, je vais aller régler ça tout de suite. Tu pourras aller faire ta visite médicale avec Pompom exceptionnellement ? J'ai des choses à régler, lui expliquai-je.

Je me dirigeai d'un pas furieux vers la salle de cours de Severus. Le bruit de mes pas résonnait bruyamment dans les couloirs, je bouillonnai de rage.

J'entrai avec fracas dans la salle de cours sans toquer. Il me faisait face et je lui jetai un regard empli de haine.

Il me dévisagea de son air condescendant, ne comprenant pas ce que je faisais là. Je balayai la salle du regard, il avait vraisemblablement cours avec les deuxièmes années. Peu importe, on allait s'expliquer maintenant.

Je le fusillai du regard tandis que je fonçai sur lui comme une furie. Je chopai un revers de sa robe dans ma main et le trainai avec toute la force dont j'étais capable jusqu'à son atelier qui se trouvait au fond de la pièce.

Mon geste choqua la classe, provoquant une vague d'exclamation et de chuchotement. Au moins ils voyaient bien que leur professeur n'était pas infaillible. Surtout devant une Tonks en colère.

Je claquai la porte de l'atelier puis je lançai rapidement le sort silencio afin que la conversation reste privée. Cela jacassait déjà bien assez dans la salle de classe comme ça.

Je me tournai vers Rogue avec un regard noir, les bras croisés sous ma poitrine.

— Tu m'expliques à quoi tu joues ? fulminai-je.

— Je ne vois pas de quoi vous parlez, dit-il d'un ton calme.

— Tu ne vois pas de quoi je parle ?! Très bien. Je vais te rafraîchir la mémoire alors. Le cours des troisièmes années sur les loups-garous ? TU CHERCHES QUOI SEVERUS, BON SANG ?!

— Je ne fais que suivre le programme Miss Tonks, m'expliqua-t-il avec dédain.

— LE PROGRAMME ?! MAIS TU TE FOUS DE MOI SEVERUS ! Il en était au Pitiponks pas du tout au loup-garou. Tu t'es permis quelques libertés plutôt ! Tu veux le faire virer, c'est ça ? Tu veux que les élèves sachent que c'est un loup-garou, pour qu'on lui rappelle inlassablement qu'il est perçu comme un monstre aux yeux de la société ? C'EST ÇA QUE TU VEUX SEVERUS ?

Ma voix montait en intensité. Je lui hurlai au visage, mes bras se balançaient dans tous les sens, trahissant ma fureur. Mon visage devait être cramoisi à force de crier.

Il me regarda légèrement désarmer.

— MAIS REVEILLE-TOI BON SANG SEVERUS, tu es puéril ! Tu penses que le faire expulser en révélant au monde entier sa nature te vengera de ce qu'il s'est produit il y plus de 15 ans, alors qu'il n'y était pour rien ?

— Sa nature le rend fautif dans tous les cas. Je ne comprends pas que vous puissiez vous abaisser à sortir avec un bâtard, cracha-t-il avec dédain.

Une gifle sonore claqua dans l'air.

Oh mon dieu …

Je venais de le frapper.

Ma main était douloureuse, sa joue se colora instantanément de rouge face à la puissance du coup. Il me regarda, choqué, en se tenant la joue. Je respirai lourdement, ma colère n'arrivait pas à décroitre.

— Tu es juste profondément jaloux, Severus. GRANDI UN PEU VOYONS, TU N'AS PLUS 14 ANS ! Mais apparemment tu es bien trop con pour voir qu'il n'y était strictement pour rien. C'ÉTAIT SIRIUS LE FAUTIF PAS REMUS, BORDEL DE MERDE ! Remus n'a jamais demandé à être mordu et a encore moins donné son accord pour cette farce mortelle.

Il ne me répondit pas. J'avais réussi à lui clouer le bec. Je saisis le col de sa chemise pour le rapprocher de moi. Je vissai mon regard dans le sien d'un air menaçant.

— Bien. Si j'entends encore une fois que tu t'amuses à faire découvrir aux élèves la lycanthropie de Remus, je te broie les couilles et je te les fais bouffer. Compris Rogue ? Tu apprendras bien vite qu'on ne touche pas à ce qui m'appartient.

Il ouvrit la bouche, mais s'abstint de commentaire. Je lui ouvris la porte toujours furieuse, pour qu'il puisse rejoindre sa classe. Je traversai la salle rapidement, puis je lui lançai un dernier regard noir d'avertissement. Je pus voir que sa joue était encore écarlate et que la forme de mes doigts y était imprimée. Les rumeurs allaient vite filer sur la nature houleuse de notre échange.

Bien. Ça lui fera les pieds. La terreur abattue, ça risquait de jazzer.

Je rejoignis Remus juste après, comme s'il ne s'était rien passé. Il était encore plongé dans ses copies quand je passai le pas de la porte. Je préférai passer l'information sous silence, je n'avais pas le cœur à le faire paniquer. Il avait l'air si calme.

Quand je me penchai par-dessus son épaule, je vis qu'il lisait attentivement une copie, laissant quelques commentaires encourageants par-ci par-là. J'embrassai avec douceur sa joue, lui tirant un sourire. Je m'affalai sur le canapé puis posai ma tête sur ses genoux. Il caressa mes cheveux de sa main libre et je gémis de bonheur à la sensation de ses doigts sur mon cuir chevelu. Ma réaction à sa caresse, lui extirpa un rire. Une vague de bien-être et d'amour m'enveloppa, ce qui m'arracha un sourire à mon tour. J'observai l'homme qui me faisait face malgré sa peau grisâtre, ses cernes et les rides qui creusaient son visage encore jeune, il était beau. Dire qu'il était à moi m'emplissait de joie.

Ses cheveux cuivrés tombaient sur ses yeux, cachant leurs magnifiques couleurs bleu nuit. Une légère barbe accompagnait sa moustache habituelle, assombrissant ses joues. Je passai mes doigts sur le chaume de ses joues, me délectant de la sensation sous ma paume. Il appuya sa tête contre ma paume, puis il prit ma main dans la sienne pour déposer un baiser dans le creux de ma main.

Mon cœur battait la chamade. Un jour, il allait éclater d'amour pour cet homme et je ne serai pas surprise, bien au contraire. Mon cœur se rapprocher de plus en plus de l'implosion à chaque nouvelle seconde passée auprès de lui.

Il déposa un baiser sur chacune de mes phalanges, puis entrelaça ses doigts aux miens. Il était vraiment adorable. C'était un homme bon et d'une grande gentillesse. Il ne jugeait jamais les gens sans les connaitre et essayait de tirer tout le monde vers le haut. Je l'aimais pour tout ça. Je l'aimais, lui, tout entier.

Je fermais les yeux. Son pouce qui caressait le dos de ma main m'apaisa, faisant disparaitre peu à peu ma colère. Je m'assoupis peu de temps après.

À l'heure du diner, il insista pour que l'on mange dans la grande salle. Je n'étais pas super emballée par l'idée sachant très bien qu'il allait avoir vent de mon altercation avec Severus à travers les discussions des élèves. Je finis par capituler face à son insistance.

Nous nous retrouvâmes donc à marcher dans les couloirs en direction de la grande salle. Je pris sa main dans la mienne, entrelaçant nos doigts ensemble. Mon pouce caressa tendrement le dos de sa main. Il tourna la tête vers moi, un sourire aux lèvres. Il approcha nos mains jointes de son visage après avoir vérifié que le couloir était vide, puis il déposa un baiser plein de douceur sur le dos de ma main. Son geste m'électrisa. Je collai un baiser sonore sur sa joue en retour, ce qui lui arracha un gloussement.

À quelques mètres de la porte de la grande salle, il lâcha ma main. Je le regardai, surprise, tandis qu'il m'offrit un sourire d'excuse. Il était toujours aussi pudique, son geste me blessa légèrement, mais je passai outre.

Nous nous installâmes à notre place habituelle. Mon entrée dans la grande salle provoqua un lourd brouhaha. Remus me lança un regard surpris. Je le vis se concentrer sur les conversations en même temps que moi. Je captai une conversation à la table des Gryffondor et rivai mon attention dessus.

— Il parait que Nohela a déboulé dans la classe de potion du Professeur Rogue furieuse. Les deuxièmes années m'ont raconté qu'elle aurait chopé la veste de Rogue si brutalement que ça a failli lui briser la nuque. Ils n'ont pas entendu la conversation, mais quand ils sont réapparus, la joue du Professeur Rogue avait la marque de la main de Nohela. Je me demande bien ce qu'il a bien pu faire pour qu'elle s'énerve à ce point, dit Fred, tout excité par la nouvelle.

— Je ne sais pas non plus. Mais en tout cas ça devait être quelque chose d'horrible. Elle ne s'est jamais comportée ainsi avec Lockart alors qu'il a envoyé un nombre incalculable d'élèves à l'infirmerie, renchérit George.

— Tu n'aurais pas une idée Hermione ? Toi qui sais tout, demanda Fred en se tournant vers Hermione.

— Non désolé, je n'en sais rien, mentit-elle, ce qui me soulagea instantanément.

Je tournai mon visage vers Remus. Il était toujours concentré sur ce qu'il se disait dans la grande salle. Je balayai les conversations dans la salle et tous parlaient de mon altercation avec Rogue. Les hypothèses sur le sujet de notre dispute étaient toutes plus farfelues les unes que les autres. Mais aucun ne soupçonnait la lycanthropie de Remus.

À part chez les Serpentard, tout le monde était ravi de la honte que j'avais mise à Severus. Je devais avouer que je n'étais pas peu fière de moi sur ce coup-là.

Quand mon regard se dirigea vers la table des Serpentard, je vis que Drago me fixait, m'interrogeant du regard. Je lui fis signe qu'on en parlerait plus tard, il hocha la tête et retourna à sa conversation avec Crabe et Goyle.

Lorsque je reportais mon attention sur Remus, il avait les yeux écarquillés de stupeur.

— Ne me regarde pas comme un merlan frit, Lupin, je t'expliquerai tout plus tard, murmurai-je.

— Je … Rappelle-moi de ne jamais t'énerver à l'avenir. Je ne sais pas ce qu'a fait ou dit Rogue, mais il a toujours la marque de ta main sur la joue. J'en conclus que ça devait être grave.

— En effet, ça l'était. Rassure-toi, à part si tu deviens un crétin, tu ne devrais pas avoir de problème avec moi, mon cœur, chuchotai-je.

Il hocha la tête, toujours aussi confus. Il ne savait pas ce qui avait provoqué mon accès de colère et je sentais bien que ça le perturbait. Son aura était agitée et nerveuse. Je passai ma main sur sa cuisse pour le rassurer, il se détendit légèrement.

Un coup d'œil en direction de Severus confirma les paroles de Remus. L'empreinte de ma main était toujours présente sur sa joue.

OUPS !

J'y étais allée un peu fort, mais il l'avait mérité. Ça lui aura peut-être remis les idées en place. Le repas se passa comme si je me trouvais dans un épais brouillard, les conversations allaient bon train, m'assourdissant.

Une fois que tout le monde eut terminé de manger, je saisis la main de Remus pour nous entrainer dans un endroit tranquille. Il était inquiet, et ça ne me plaisait guère. Lorsque nous nous trouvâmes devant sa salle de classe, je m'arrêtai l'obligeant à se stopper lui aussi. Il me fit face, intrigué.

Sans avertissement, je me jetai à son cou pour l'embrasser, dans mon élan, je le plaquai contre le mur. Il geignit, surpris, puis répondit à mon baiser tout aussi sauvagement. Ses mains se posèrent à plat dans mon dos et il me tira contre lui. Je gémis silencieusement au contact de son corps contre le mien, le faisant grogner de contentement. Un feu crépita dans mon ventre, m'étouffant de plaisir. L'ardeur qu'il mettait dans le baiser me rendait pantelante, mes jambes menaçaient de flancher face à la myriade de sensations qui traversaient mon corps. Mes pensées se bousculèrent, alors je m'accrochai à la sensation de ses lèvres sur les miennes, pour ne pas perdre pied.

Je glissai mes doigts dans ses cheveux pour m'ancrer à lui, ils étaient encore longs et je me délectai de leur texture sous mes doigts. Je grognai à la sensation, j'adorai ses cheveux. Je tirai délicatement dessus, un grondement guttural s'échappa de la poitrine de Remus. Il passa sa langue sur mes lèvres et me mordilla la lèvre inférieure fiévreusement. Je gémis, j'en voulais plus.

Soudain, il se sépara de moi, reculant le plus loin possible. Je mis quelque temps à revenir à la réalité. Lorsque mes pensées furent plus cohérentes, j'entendis des discussions d'élèves au loin.

Je reportai mon attention sur Remus. Son visage était rouge, ses lèvres gonflées par notre baiser et son souffle court. Nos cœurs bâtaient la chamade, ne faisant qu'un. Il se rapprocha de moi, posa sa main sur mes reins et me guida jusque chez lui.

Une fois la porte refermée, il me regarda, me demandant silencieusement de tout lui expliquer. Ce que je fis, j'omis volontairement le fait qu'Hermione soit au courant de sa lycanthropie. Au fur et à mesure de mon récit, je le sentis se détendre tandis qu'une puissante vague d'amour me parvenait, me coupant le souffle.

Je n'eus pas le temps de finir mon explication qu'il se jeta sur moi. Il me plaqua contre la porte, ne laissant aucun centimètre entre nos corps, je gémis à son contact. Je saisis ses cheveux pour rapprocher son visage du mien. Ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes, nos dents s'entrechoquèrent dans la précipitation du moment. Ses mains s'agrippèrent plus fort à mes hanches puis il me souleva, me calant contre la porte sans rompre le baiser. J'encerclai sa taille de mes jambes et croisai mes bras au tour de son cou, enfouissant mes doigts dans ses cheveux soyeux.

Je passai ma langue au creux de ses lèvres, un gémissement s'échappa de sa poitrine. J'en profitai pour approfondir le baiser, le goûtant, le faisant mien. Son goût acidulé de pomme chatouilla mes papilles, précipitant les battements de mon cœur. Il grogna et passa ses mains sous mon tee-shirt, effleurant de la pulpe des doigts la peau de mon dos qui se recouvrit de chair de pouls. Un incendie vint lécher ma chute de rein, tandis que mes pensées devinrent incohérentes. Seul son toucher m'empêchait de sombrer dans la folie.

Le baiser redoubla d'ardeur, échauffant mes sens un à un. J'allais mourir de plaisir dans ses bras. Un vif sentiment de possessivité et d'amour me percuta, ne faisant qu'accroitre le lourd désir qui s'abattait dans mon bas ventre.

Je quittai ses lèvres et il gémit de frustration tandis que je me mis à embrasser les cicatrices de son visage, y traçant un chemin de baiser brûlant. J'approchai mes lèvres de son oreille et chuchota langoureusement :

— Je suis tienne Remus Lupin, fais de moi ce que tu veux.

Il grogna pour toute réponse, et me porta jusqu'à sa chambre. Il me lâcha sur le lit sans ménagement. Je rebondis légèrement contre le matelas lorsque mon dos entra en contact avec le lit. Je ris face à sa précipitation qui avait effacé toute sa délicatesse. Le loup commençait à dominer son esprit et j'aimais ça.

Je le contemplai tandis qu'il enlevait son pull et sa chemise, dévoilant son torse fin. Je bavai légèrement à la vue de son buste finement musclé. Le désir lécha mon corps de la pointe de mes orteils jusqu'à la racine de mes cheveux, me coupant le souffle momentanément.

Cet homme aura ma mort.

Je me redressai vivement pour réclamer mon dû. À genou devant lui, je passai mes doigts dans les passants de son pantalon et le tirai vers moi. Je respirai profondément l'odeur que dégageait sa peau. Puis je posai un doux baiser au-dessus de son nombril, sur son flanc, sur une des cicatrices présentes sur son aine. Je finis par caresser la ligne de poils auburn qui s'étendait jusqu'à la ceinture de son pantalon, menant tout droit vers le centre de tous mes désirs. Un râle profond s'échappa de ses lèvres, troublant le silence de la pièce.

— Merlin ! Nohé, tu vas me tuer, geignit-il.

Un sourire carnassier étira mes lèvres et sans crier gare, j'inversai nos positions. Je poussai son torse de mes mains afin qu'il s'allonge sur le lit. Je m'installai à califourchon sur lui, puis me léchai les lèvres de gourmandise face au corps somptueux qui s'étendait devant moi.

Je posai un baiser contre son cœur et celui-ci rata un battement, faisant apparaître un sourire sur mon visage. J'embrassai brièvement ses lèvres, lui provoquant des frissons de plaisir. Ses mains s'arrimèrent à mes fesses pour me coller encore plus contre son bassin, ne laissant aucun doute sur la réciprocité de son désir. Un gémissement sonore m'échappa, et une vague de plaisir venant de Remus me percuta, attisant les braises qui avaient élu domicile dans mes entrailles.

Il avala mon gémissement tout en me retirant mon haut. Mes mains se baladèrent partout sur son torse, traçant chaque contour de ses cicatrices. Il se redressa et embrassa ma poitrine avec gourmandise. Mon cœur s'emballa lorsqu'il cueillit de ses lèvres un de mes tétons. Mon corps se couvrit de délicieux frissons, me propulsant dans un monde de luxure. Il se recula puis m'observa attentivement. Son regard me lécha la peau. À travers ses prunelles, je me sentais désirée, aimée …

Il passa sa langue sur ses lèvres, déglutit bruyamment et ses yeux s'accrochèrent aux miens.

— Tu es magnifique, souffla-t-il.

Je rougis malgré moi face à son regard empli de désir. Il embrassa la peau entre mes seins et remonta, traçant un chemin de baiser jusqu'à ma cicatrice. Les battements de mon cœur s'accélérèrent, frôlant la tachycardie. Il colla son oreille contre ma poitrine puis soupira d'aise.

— Tu es à moi, rien qu'à moi, murmura-t-il, possessivement, en embrassant la peau juste au-dessus de mon cœur.

— Mon cœur est à toi Lunard, pour toujours, répondis-je avec amour.

Sans que je m'y attende, il me fit basculer sous lui. Mon dos rencontra brusquement le matelas à nouveau. Il se retrouva au-dessus de moi, appuyant son bas ventre contre le mien, m'arrachant un autre gémissement. Le désir pulsait violemment dans mes veines, m'assourdissant. Ses magnifiques yeux bleus me regardèrent tandis que ses mains migrèrent vers le bouton de mon jean. Il suspendit son geste, me demandant silencieusement mon accord. Je hochai la tête avec détermination.

— Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, susurra-t-il d'une voix à peine audible.

Ses paroles m'embrasèrent et mes jambes tremblèrent d'anticipations. Je saisis violemment sa tête et écrasai ma bouche contre la sienne. Il s'arracha à mon baiser, puis vint sucer la peau de mon cou avec entrain, tout en déboutonnant mon jean.

Ce soir, il n'y avait que lui et moi. Plus de menaces de démission, plus de timidité, plus de honte. Juste nous, deux êtres qui s'aimaient profondément. Il me méritait, j'étais sienne comme il était mien. Il était mon cœur, mon tout. Je l'aimais et l'aimerais pour l'éternité.