Disclaimer : Pas à moi, bla bla bla, pas d'argent, bla bla bla, je ne fais pas bla bla bla... Pour le plaisir.
Bonne lecture ^^
Chapitre 7 : You 're beggin' me to go.
Le réveil de Sif fut difficile. Encore une nuit trop courte qui ne l'avait pas reposée. Le côté du lit où dormait habituellement Loki était vide et les draps tirés. Il n'était pas revenu après leur dispute. La gorge serrée, la guerrière se prépara pour sa mission. Sa mission suicide. Parce que Loki avait raison et qu'il serait probablement veuf dans un futur proche.
Alors que Sif ajustait son armure sur son torse, elle croisa son reflet dans un miroir. Ce qu'elle y vit, posait un problème : elle était inhabituellement pâle et les cernes violacés sous ses yeux paraissaient être une prémonition de son futur statut de cadavre. Si elle se présentait ainsi, Thor risquait de refuser qu'elle les accompagne. L'espace d'un instant, la guerrière envisagea cette possibilité et la honte la submergea. Ses plus proches amis allaient se mettre en danger, elle ne pouvait pas les laisser, même si leur entreprise était sans espoir. Il lui fallait masquer son état par des artifices, donc avec l'aide d'Angarad.
Mais avant, elle devait faire une dernière chose. Fouillant dans un des tiroirs de la commode de leur chambre, elle ouvrit le double fond qui s'y dissimulait. Sif en sortit un sachet de velours violet dont elle vérifia le contenu avant d'y rajouter ce qu'elle souhaitait et de le fermer à l'aide d'une cordelette. Elle espérait qu'il comprendrait.
Le temps était venu d'appeler Angarad pour que cette dernière lui rende un visage plus humain. Sa suivante ne put cacher son inquiétude en la voyant.
« Vous êtes sûre de vouloir y aller ? Vous avez l'air épuisé.
-Ce que je veux est sans importance, répondit Sif. Mais quel que soit mon état, je ne reviendrai pas de cette mission. »
Le visage d'Angarad se décomposa.
« Que voulez-vous dire ? »
Elle refusait d'envisager que sa maîtresse puisse mourir.
« Je veux dire que … commença Sif. Que dans la forte probabilité où cette mission me soit fatale, j'aurai besoin que tu me rendes un service.
-Ne dites pas ça, la supplia sa suivante. »
Sif souhaita être capable de la rassurer mais se bercer d'illusions était un luxe qu'elle n'avait plus le temps de savourer. Elle s'empara du sachet en velours violet qu'elle avait récupérer plus tôt et lui donner ses instructions.
« Si... Quand Loki reviendra, je voudrai que tu lui remettes ce paquet et... »
Elle ferma les yeux, interdisant au sanglot qui montait en elle de sortir.
« Et que tu lui dises qu'il avait raison mais… Mais qu'il semblerait que je ne sois capable de m'opposer à Odin que pour sauver sa vie à lui. »
Angarad réprima ses larmes jusqu'à ce qu'elle se retrouve seule.
Sif se prépara pour affronter son destin. En tant que guerrière, mourir sur un champ de bataille était une évidence. Elle aurait juste préféré que ça ne soit pas dans un combat perdu d'avance.
S&L
Le Bifröst était un des symboles de la puissance d'Asgard. En plus d'être un formidable moyen de se déplacer. Il prévenait leurs alliés de l'arrivée des Asgardiens pour les soutenir. Il était le premier avertissement pour leurs ennemis. Une démonstration de force avant que le combat véritable ne commence.
Mais parfois, il valait mieux miser sur la discrétion. D'autant plus quand deux bataillons s'efforçaient au mieux distraire les opposants. Les soldats avaient été envoyé en grande pompe quelques minutes plus tôt. Bientôt ce serait à l'équipe de secours d'être envoyé sur Nibiru. En toute discrétion. Pour le moment, les hommes parlaient et riaient entre eux, persuadés que la récupération des sœurs ne serait qu'une formalité vite résolue. Sif gardait un silence distant alors qu'Artémis était très anxieuse et ne faisait rien pour le cacher.
« Détends-toi, la taquina Arès, tu ne crains rien. Tu as cinq hommes forts pour te protéger. Et n'oublions pas la plus belle guerrière d'Asgard. »
Il fit un clin d'œil à la dite guerrière en lui faisant son sourire spécial séduction. Pour une fois, Sif ne fit pas l'effort de lui répondre et refroidit ses ardeurs.
« Je ne vois pas en quoi la beauté est une qualité primordiale chez une guerrière, répliqua Sif. Ma capacité à te casser le nez ou autre chose me semble beaucoup plus pertinente. * »
Le dieu de la guerre marmonna dans sa barbe que le mariage ne l'avait pas rendu plus aimable.
« Cela ne m'a pas rendu sourde non plus, précisa-t-elle. »
Arès se renfrogna d'autant plus que ses compagnons éclatèrent de rire et même Artémis oublia quelques secondes l'angoisse qui la rongeait.
La tension remonta quand Heimdall vint à leur annoncer qu'il était prêt à ouvrir le Bifröst pour eux.
Sif jeta un regard sur la cité d'Asgard, peut-être le dernier. Elle souhaitait vraiment pouvoir revenir chez elle.
Heimdall les envoya au plus proche du palais. De là où il se trouvait, les sept compagnons voyaient l'imposant édifice mais également mais également la bataille entre les deux armées. Les armures dorées des Asgardiens se détachaient sur le sol rouge de la planète. Il était facile de voir qu'ils étaient en infériorité, aussi bien numérique que technologique. Des Igigis vêtus de noir attaquaient de toute part. Les bataillons asgardiens se réduisaient à vue d'œil. Dire qu'ils avaient sous-estimé leur ennemi était un doux euphémisme. Beaucoup de soldats rejoindraient le Walhalla en ce jour.
L'équipe de secours se détourna de ce déprimant spectacle. Ils devaient trouver rapidement un moyen de rentrer dans le palais. Leur stratégie de distraction ne tiendrait plus très longtemps. Ils longèrent le mur d'enceinte du palais, cherchant un point d'entrée possible. Sif se sentait mal à l'aise, leur position était bien trop exposée. Pour le moment, la bataille devait occuper tous les esprits mais elle prendrait bientôt fin. Le groupe devrait se contenter du couvert de la nuit pour les protéger des regards. Sif eu une pointe d'amertume en pensant que Loki aurait pu les dissimuler de manière bien plus efficace. C'est alors qu'elle les aperçut. Une trentaine de silhouettes en noir venaient vers eux. Ils avaient été repérés en un rien de temps. Cela en devenait presque pathétique. Sif fit signe à Thor pour lui montrer les ennuis qui approchaient. Ce dernier jura à voix basse.
« Sortez vos armes, ordonna-t-il à ses compagnons. »
Tous se hâtèrent d'obéir.
« Il y a un promontoire à quelques mètres, fit remarquer Artémis. Si on l'atteint, on pourra se mettre en hauteur par rapport à nos ennemis.
-Bien vu, la félicita Thor. On y va ! «
Mais leurs assaillants furent sur eux avant qu'ils ne puissent l'atteindre. Ils se retournèrent alors pour vendre chèrement leurs peaux. Il était trop tard pour demander à Heimdall de les ramener. Volstagg attaqua le premier, se jetant dans la mêlée en poussant un rugissement. Artémis arma son arc et visa un Igigi mais sa flèche ripa sur l'armure de ce dernier sans causer le moindre dégât. Sif contra difficilement un coup qui visait son bras droit. Leurs adversaires se révélaient forts et rapides. La guerrière essaya de balayer son attaquant d'un coup d'épée mais un autre arriva par derrière pour la retenir. Sans réfléchir, elle balança sa tête vers l'arrière. Le choc contre le casque du soldat fut douloureux mais eu le mérite de le déstabiliser.
« Il y a une faiblesse dans leur armure au niveau du coup, cria Hogun à ses partenaires en tuant un Igigi. »
Aussitôt, Artémis encocha une nouvelle flèche et débarrassa Sif d'un de ses adversaires pendant que cette dernière réglait son compte au deuxième. Mais le combat restait déséquilibré, peu à peu les Asgardiens et les Olympiens furent séparés. Chacun se battait seul contre plusieurs ennemis, à l'exception de Sif et Artémis qui tenaient dos à dos depuis que l'Olympienne avait dû renoncer à son arc. L'arme était redoutable à distance mais encombrante au corps à corps.
Un cri de douleur retentit quand Frandal fut touché à l'épaule. Thor se dégagea un chemin à coup de marteau pour aller le soutenir. A force de frapper sans discontinuer une brèche apparut dans les rangs ennemis.
« Il y en a d'autres qui arrive, prévint Arès.
-Venez ! Appela Thor. Il faut rejoindre un endroit dégagé pour qu'Heimdall puisse nous récupérer. »
Soutenant Frandal d'un bras et se battant de l'autre, le dieu du Tonnerre agrandit la brèche. En étant rapides, ils pouvaient s'en sortir et s'éloigner assez de leurs attaquants pour être secourus. Ses compagnons se rallièrent à lui les uns après les autres. Mais …
« Où sont Sif et Artémis ? Demanda Hogun «
Les deux femmes n'étaient nulle part en vue. Ni en train de se battre, ni étendues sans vie sur le sol. Du moins, de ce qu'ils pouvaient voir dans la semi-pénombre qui les entourait.
« Il faut y aller, les pressa Arès.
-On ne part pas sans Sif, refusa Thor.
-Si on ne part pas maintenant, on ne partira peut-être jamais, s'énerva le dieu de la Guerre. »
Frandal était au plus mal, peinant à rester conscient. Il pesait de tout son poids contre Thor qui se résigna à accepter les paroles d'Arès. Les troupes ennemies seraient bientôt de nouveau sur eux. S'attarder plus longtemps les mettrait tous en danger sans promesse de retrouver les deux déesses.
« On se replie, abdiqua Thor. »
Abandonner son amie sans même savoir s'il elle était vivante ou non était une vraie torture. Quel autre choix avait-il ? Il ne pouvait pas sacrifier cinq vies dans l'espoir d'en sauver une. Peut-être était-elle déjà morte.
« Heimdall ! Appela le fils d'Odin. »
Le Bifröst apparut brillant et glorieux, emportant les cinq hommes loin de Nibiru. En sécurité.
Dès qu'ils furent sous le dôme, Thor confia Frandal à Hogun et interrogea Heimdall.
« Tu peux voir Sif ?
-Non, je les ai perdues, elle et Artémis quand elles sont entrées dans la forteresse d'Anu. »
Le dieu du Tonnerre essaya d'y voir une raison d'espérer. Au moins, aux dernières nouvelles, elles étaient vivantes. Pour combien de temps ? Il refusait d'y penser pour le moment.
Arès et Thor se rendirent auprès de leurs rois pour leur faire part de la situation. Les deux monarques furent horrifiés par ce qu'ils apprirent. Leur empressement avait causé plus de dégâts sans apporter aucune solution.
« Que fait-on pour Sif, demanda Thor.
-Et Artémis, rajouta Arès. »
Il n'était pas fier de sa fuite mais il savait quand un combat méritait d'être mené ou pas. S'obstiner les aurait tous fait tuer.
« Nous avons été trop impulsif, se désola Zeus. Cette fois, nous devons nous montrer plus réfléchis.
-Mais Sif… , commença Thor.
-Zeus a raison, le coupa Odin. Artémis prétendait que ses sœurs étaient encore vivantes, il n'y a aucune raison de penser qu'il agira différemment avec elle et Sif. »
Personne ne répondit. Ils étaient déchirés entre le désir de sauver les deux femmes et l'atroce possibilité qu'il soit déjà trop tard.
« On aurait dû faire la mission de reconnaissance comme Sif le voulait, soupira Thor.
-Comme elle le voulait ? S'énerva le Père de Tout. Tu aurais pris le risque d'emmener ce … Ce traître avec vous ? »
Thor baissa la tête devant la colère de son père. Même si Odin avait fait l'effort de venir au mariage de Sif et Loki, cela ne voulait pas dire qu'il acceptait cette union. Son affection pour la guerrière luttait en permanence contre le mépris que lui inspirait Loki.
« En parlant de … En parlant de lui, hésita Arès. Sif est sa femme…
-Et alors ? Demanda Odin à bout de patience.
-Et alors, même si je ne l'apprécie pas, il a le droit de savoir qu'elle… De savoir ce qui lui est arrivé. »
Sa déclaration fut accueillie par un silence embarrassé. Oui, quelqu'un devait le lui dire, même si tous se persuadaient qu'il n'en aurait rien à faire, les deux Olympiens ayant été mis au courant des raisons ayant conduit à cette union.
« Mère pourrait s'en charger, proposa Thor. Elle est la seule qui puisse encore lui parler.
-Oui, approuva Odin. Je vais le lui demander. »
S&L
Dans le flou de la bataille, Sif et Artémis avait fini par atteindre le fameux promontoire. En hauteur, elle se débarrassèrent plus facilement de leurs adversaires. L'Olympienne tirait des flèches pour aider leurs compagnons pendant que la guerrière achevait leurs opposants les plus proches. Les deux femmes finirent par avoir un moment de répit. Sif s'apprêtait à retourner se battre auprès de ses amis mais Artémis la tira en arrière pour lui montrer ce qu'elle venait de découvrir. Sur la plaine, caché par le relief du terrain, serpentait un ruisseau. Il sortait de la forteresse par une ouverture basse dans le mur d'enceinte. Sans attendre Artémis s'élança pour y regarder de plus près. Sif hésita à prévenir les hommes mais cela risquait d'attirer l'attention des Igigis également. Cela gâcherait leur chance d'entrer dans le palais. Après tout, c'est bien pour cela qu'ils avaient mis leurs vies en jeu. Les deux femmes observèrent la grille qui protégeait l'ouverture. Etonnamment, elle ne paraissait pas en très bon état. Les Annunakis régnaient en maitres incontestés sur cette planète, ils ne devaient pas craindre une attaque. L'immensité de leur armée devait suffire à dissuader les plus téméraires. Mais pas les plus irresponsables, pensa Sif avec cynisme. La guerrière descendit dans le ruisseau qui lui arrivait à hauteur des genoux. Voyant les gonds abîmés de la grille, elle rétracta l'une des lames de son épée et s'en servi comme d'un levier. Elle aurait préféré utiliser autre chose mais ce n'était pas le moment de perdre du temps en allant chercher un quelconque bout de bois. Avec quelques efforts, Sif ménagea un passage pour elle et sa compagne. Dès qu'elles furent passer, elle laissa la grille retomber et récupéra sa précieuse arme, vérifiant rapidement qu'elle ne l'avait pas endommagée. Les deux déesses arrivèrent dans ce qui semblait être un jardin parfaitement entretenu. Le palais se trouvait à quelques dizaines de mètres devant elle, imposant et grandiose. Construit dans ce qui rappelait un marbre blanc, il luisait presque sous la luminosité des trois lunes de la planète. Ne voyant pas de gardes, Sif passa devant pour se diriger vers l'édifice, arme au poing.
« Tu sais où sont tes sœurs ? Demanda-t-elle a Artémis.
-Oui, quasiment. Elles sont dans les étages, je ressens leur présence. J'ai … J'ai l'impression qu'elles vont bien. J'espère ne pas me tromper. »
Sif attrapa la main de son amie, autant pour la soutenir que pour la faire avancer. L'Asgardienne était méfiante. Vu les combats qui régnaient à l'extérieur, ce calme lui paraissait suspect. Pas de patrouille, pas d'excitation. Elle pouvait comprendre que les Annunakis se sentent en confiance sur leur planète mais entre les deux bataillons qui attaquaient de front et leur petit groupe qui avait été découvert, les abords du palais auraient dû être en effervescence. C'était presque trop facile et Sif appréhendait le moment où leur chance tournerait. Elle ne fit pas part de son inquiétude à Artémis. Cette dernière affichait un calme surprenant alors qu'elles se trouvaient au cœur du territoire de l'ennemi. Peut-être la proximité de ses sœurs la rassurait-elle. Elles atteignirent le palais sans rencontrer la moindre résistance.
« Pourquoi j'ai l'impression qu'on se jette dans un piège, murmura Sif pour elle-même. »
Mais il était trop tard pour opérer un demi-tour, elle avait vu le Bifröst s'activer, leurs compagnons avaient quitté la planète. Elle espéra qu'ils étaient tous en vie.
Une porte entrouverte les attendait. Sif regarda à l'intérieur. Il s'agissait d'une cuisine où régnait une grande agitation. Elle regretta une nouvelle fois l'absence de Loki, ça aurait été un jeu d'enfant pour lui de les dissimuler pour le permettre de passer. La guerrière s'efforça de penser à autre chose, les pensées pour son mari risquaient trop de prendre un terrain glissant et elle ne voulait pas penser à leur dernière conversation. C'était probablement le pire moment pour ça.
« Il nous faut trouver une autre entrée, déclara Sif. »
Mais comme s'ils répondaient à un signal, la plupart des serviteurs se saisirent d'un plat, d'une cruche ou d'une pile de vaisselle avant de quitter la cuisine. Il ne restait plus que trois cuisiniers qui tournaient le dos aux deux femmes.
« Je suppose que c'est l'heure du repas, philosopha Artémis.
-C'est une mauvaise idée, dit Sif en lui tenant le bras.
-On ne va pas renoncer maintenant ? »
Artémis avait raison, bien entendu. Abandonner après être allé aussi loin serait du gâchis.
« Laisse-moi passer devant, ordonna la guerrière. »
Elle aurait au moins l'impression de maîtriser quelque chose et en cas d'attaque, elle était plus efficace qu'Artémis au corps à corps. Sif ressortit la deuxième lame de son arme, prête à vendre chèrement sa peau. Et en espérant ne pas laisser trop de cadavres sur sa route qui seraient un déclencheur d'alerte inévitable. Les deux déesses traversèrent la cuisine, se dissimulant autant que possible. Quand elles furent à nouveau dans le couloir, Artémis insista pour reprendre son rôle de guide.
Le présentiment de Sif devenait de plus en plus présent mais comme rien ne semblait le confirmer, elle s'efforça de l'ignorer. Devant elle, Artémis était presque guillerette.
« Calme toi, tu vas nous faire repérer, la sermonna Sif. »
Elles croisèrent trois patrouilles de gardes mais réussirent à les éviter. Au bout de plusieurs minutes, Artémis s'arrêta devant une porte rouge, très simple et identique à des centaines d'autres qui se trouvaient dans le palais.
« Mes sœurs sont là, déclara-t-elle simplement. »
Cette fois, Sif paniqua pour de bon. Il n'y avait nulle trace de gardien, c'était plus qu'étrange. Elle ne fut pas assez rapide pour empêcher Artémis d'appuyer sur la poignée.
S&L
Frigga aimait son mari et été prête à faire beaucoup pour lui. Mais là, il ne se rendait pas compte de ce qu'il lui demandait.
Le mariage de Sif et Loki n'était pas idyllique, la reine le savait. Tout comme elle savait qu'elle avait sa part de responsabilité dans cette situation. Pourtant, elle manquait de courage à l'idée d'annoncer à celui qui serait toujours son fils, les résultats de la mission sur Nibiru.
Elle le trouva en train de lire dans les jardins du palais. Elle s'installa à ses côtés mais n'osa pas prendre la parole.
Loki s'était tendu en sentant une présence et cela ne s'arrangea pas quand il constata qu'il s'agissait de Frigga. Il n'était pas d'humeur. Le livre dans ses mains ne parvenait pas à le distraire. Sa dispute avec Sif tournait en boucle dans sa tête. Comment avait-elle pu dire ça ? Comment avait-il pu dire ça ? Pourquoi fallait-il toujours qu'ils aillent trop loin ?
Peut-être Frigga pourrait-elle lui changer les idées après tout.
« Que puis-je faire pour vous ma reine ? »
Elle tressaillit, comme toujours lorsqu'il mettait cette distance entre eux. Loki était du genre rancunier. Cela ne l'encouragea pas à délivrer son message. Alors elle parla de la pluie, du beau temps, des récoltes. Il la stoppa. Si elle n'était là que parce qu'elle avait besoin de parler, elle n'avait qu'à se trouver une dame de compagnie. Frigga comprit qu'elle ne pouvait plus retarder la révélation de son message.
« Le groupe de sauvetage d'Hécate et Séléné est revenu.
-Grand bien lui fasse, répondit Loki indifférent.
-Sans Artémis. »
Loki haussa les épaules. L'Olympienne était bien gentille mais il mentirait en prétendant que sa disparition l'affectait.
« Sans Sif non plus, avoua enfin Frigga dans un murmure. »
Le livre que Loki tenait dans ses mains s'écrasa sur le sol pendant que son monde basculait.
« Est-elle… »
Non, il ne pouvait pas demander ça ! Cela risquait de le rendre réel. Mais Frigga comprit.
« Ils ne le savent pas. Heimdall… «
Loki ne l'écoutait déjà plus. Il se prit la tête entre les mains et essaya de lutter contre la douleur qui montait en lui. Il ne le pensait pas en disant espérer qu'elle ne revienne pas. Il ne l'avait jamais pensé. Sa colère avait pris le dessus. Sa jalousie. Son incapacité à lui avouer ses véritables sentiments. Et maintenant il l'avait perdue. Pour de bon cette fois.
Loki ne se déroba pas quand Frigga posa une main sur son dos pour tenter de l'apaiser.
« Odin et Zeus pensent que Sif est vivante. Elle et Artémis sont rentrées volontairement dans le palais d'Anu. Sif est intelligente, elle va… elle…
-Elles vont se faire capturer, conclut Loki réaliste. Quand part le prochain groupe de sauvetage ? »
Avait-il la moindre chance de convaincre Odin de le laisser y aller ?
« Ils veulent… Ils veulent prendre le temps de… »
Loki se leva d'un coup, comprenant qu'il n'y aurait pas de sauvetage. Du moins, pas dans l'immédiat. Les monarques allaient se perdre en Discussions stériles pendant que sa femme risquait de mourir. C'était d'autant plus ridicule étant donné la précipitation dont ils avaient fait preuve dans un premier temps.
« Loki, je t'en prie, supplia Frigga. Ne fais rien qui pourrait…
-Qui pourrait quoi ? s'énerva Loki. Mettre la vie de Sif en danger ? Trop tard, Odin l'a déjà fait ! »
Il la quitta sans lui laisser le temps de répliquer. Pour autant qu'il le sache, il n'y avait pas de passage secret sur Asgard pour se rendre sur Nibiru. Son seul moyen de s'y rendre était le Bifröst. Il devait trouver une solution pour qu'Heimdall le laisser passer.
S&L
Artémis tourna la poignée de la porte et entra dans une pièce où se trouvaient effectivement ses sœurs. Elle se précipita pour les prendre dans ses bras. Sif la suivit, toujours surprise de la facilité avec laquelle elles avaient retrouvé Hécate et Séléné. Elle baissa son épée mais ne la rangea pas dans son fourreau. Pendant que les trois sœurs profitaient de leurs retrouvailles, la guerrière observa la prison des deux Olympiennes. La pièce était grande et claire, confortable même. Il y avait une multitude de coussins sur le sol et une table remplie de victuailles. C'était même plus agréable que la chambre où Loki l'avait retenue un an plus tôt. Mais elle, elle avait été enchainée alors que les sœurs se déplaçaient librement.
Dans une salle non verrouillée.
Sans gardien.
Sif comprit enfin. Trop tard.
Elle se retourna, épée levée et bouclier en place, prête à se battre. Six Igigis se tenaient entre elle et la porte. Derrière eux, se trouvait un homme à la peau sombre comme la nuit et qui mesurait près d'un mètre de plus que la guerrière et les soldats.
« Bon travail Artémis, déclara ce dernier. L'Asgardienne nous sera très utile. »
C'était encore pire que ce que Sif croyait. Le calme du palais lui avait paru suspect mais ne s'était pas méfié de l'insistance de son amie à toujours vouloir aller plus loin. Elle pensait que c'était juste le désir de retrouver ses sœurs. Sif y voyait clair maintenant et comprenait mieux pourquoi Artémis n'avait pas voulu prévenir leurs compagnons de leur entrée dans le palais. Sa confiance l'avait aveuglée.
« Ne lui faites pas de mal, supplia Artémis.
-Cela ne dépend pas de moi, répondit l'homme. Cela dépendra de sa capacité à se montrer coopérative. »
Sif savait que cette capacité était des plus limitées chez elle. L'homme la toisa de toute sa hauteur mais il en fallait plus pour l'effrayer.
« Je suis Enlil, fils de Anu, Prince de Nibiru, se présenta-t-il. Tu t'inclineras devant moi si tu ne veux pas connaitre une souffrance qui te fera désirer la mort.
-Je ne crains pas la souffrance, dit calmement Sif.
-Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages petite fille. Saisissez-vous d'elle. »
Les soldats s'avancèrent aussitôt vers elle. Si ne lutta pas, son expérience sur Terre avec Loki lui avait servi de leçon. Il ne servait à rien d'agir sous la colère et de se lancer dans un combat perdu d'avant qui risquait de l'épuiser. Elle aurait sans aucun doute besoin de toutes ses forces plus tard. De mauvaise grâce, elle leur remit son épée et son bouclier. Elle recula quand un des garder voulu la toucher mais accepta de le suivre hors de la pièce sans protester.
S&L
Loki avait retrouvé un semblant de calme sur le chemin qui menait à leurs appartements. Jusqu'à preuve du contraire, Sif était vivante. Sans doute en mauvaise posture mais vivante. Il devait se concentrer là-dessus et ne pas perdre le contrôle. Sinon Odin se ferait un plaisir de lui faire payer. A quoi bon espérait son retour si c'était pour la faire condamner à mort entre temps en agissant de manière inconsidérée.
Mais ses bonnes résolutions se fissurèrent quand il pénétra dans leur lieu de vie désespérément vide. Loki claqua la porte de rage. Tout lui rappeler Sif. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ils vivaient ici ensemble depuis presque un an.
Quand on frappa à la porte, Loki ne répondit pas mais son visiteur se permit d'entrer tout de même. Tant mieux, il avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un.
Angarad avait le visage ravagé par les larmes. Visiblement, elle aussi connaissait le sort de Sif. Plus par lassitude que par solidarité, il renonça à l'accabler davantage. En revanche, qu'elle n'espère pas un quelconque réconfort de sa part. Il se débattait trop avec ses sentiments pour se soucier de ceux des autres.
«Va-t'en, la congédia-t-il. »
La servante tressaillit et il eut la ridicule satisfaction de se dire qu'au moins une personne encore le craignait à Asgard. Mais elle gâcha tout en ne partant pas. Pire, elle se permit de lui adresser la parole.
« Lady Sis savait qu'elle risquait de ne pas revenir. Elle m'a chargée de vous remettre ceci. »
Loki lui accordait désormais toute son attention. Elle luit tendit le paquet que lui avait remis sa maitresse le matin même. Une éternité plus tôt. Il s'en saisit avec une délicatesse surprenante. Angarad planta son regard dans celui de Loki, tremblante mais déterminée.
« Elle a aussi dit que vous aviez raison mais qu'elle n'osait pas s'opposer à Odin quand votre vie n'était pas en jeu.
-Pars. »
Ce n'était pas un ordre cette fois, tout au plus une supplication. Cette fois, elle obéit. Dès qu'il fut seul, Loki ouvrit le paquet et en fit tomber le contenu dans le creux de sa main. Son cœur se serra si douloureusement qu'il crut en mourir. Il n'avait vraiment rien compris aux motivations de Sif. Dans sa main se trouvait le bracelet qu'il lui avait offert si longtemps auparavant, cette promesse qui lui avait faite. Il était accompagné d'une simple boucle brune. Il fut incapable de se contenir plus longtemps. Avec le peu de calme qui le restait il remit le bracelet et la mèche de cheveux dans le paquet en prenant soin de ne pas les abîmer. Loki se rendit ensuite dans leur chambre, récupérer la dague sous l'oreiller de Sif, lui étant reconnaissant de n'avoir pas perdu cette habitude. Il n'y avait plus de réflexion, plus de raison. Juste de l'action. Il rappela Angarad pour lui remettre le paquet une nouvelle fois, lui promettant mille morts si elle n'en prenait pas le plus grand soin.
« Qu'allez-vous faire ? s'inquiéta la suivante de Sif.
-Je vais chercher ma femme, répondit-il en s'éloignant. »
S&L
Il en fallait beaucoup pour miner le moral de Thor. Mais cette fois, il ne voyait rien qui soit susceptible de le sortir de sa morosité. Il ne remarqua pas la silhouette qui s'approchait de lui. Le dieu du Tonnerre fut plaqué contre un mur et sentit la morsure d'une lame contre sa gorge. Face à lui, Loki avait un regard d'un fou et il préféra ne pas se défendre pour l'instant.
« Salut, mon frère, grogna Loki avec ironie. Tu aurais quelques minutes pour m'expliquer pourquoi tu as laissé ma femme sur la planète d'un des plus grands tarés de l'univers ? »
TBC
Je n'ai plus de chapitres tapuscrits d'avance, aucune promesse sur quand la suite arrivera (mais elle arrivera, la fic étant toujours terminée sur papier et c'est un principe de ne pas laisser une fic inachevée ^^)
