Rapide aparté : Cette FF est une réécriture totale de mon ancienne histoire, dispo sur mon précédent compte, nommée "Dead By Daylight".

J'ai absolument tout changer, du titre à la forme, en passant par le style d'écriture et les ships.

J'ai un compte Thread, où vous trouverez certaines informations concernant l'histoire et des visuels originaux de mes personnages. Zephyr W. Night - autrice


Je vous mets les ships ici, je ne me rappelle plus s'ils y sont sur mon thread :

Wenclair (Mercredi/Enid) / HarlIvy (Harley Quinn/Poison Ivy) / Mikable (Mikaela Reid / Sable Ward)

Normalement issue de leur format d'origine (La série Mercredi / La série Harley Quinn / Le jeu vidéo Dead By Daylight)

Ici, leurs histoire seront différentes, mais garderont un minimum leur caractère tout en y ajoutant un trait caractéristique d'horreur.


N'oubliez pas le petit fav et le follow, ça m'aide beaucoup !

Bonne lecture !


Intro

Dans l'obscurité humide, aucun son ne venait troubler le calme de la forêt rouge. Un dense brouillard s'était formé après un changement de température, rendant l'atmosphère oppressante. L'air était alourdi par une brise chaude et sèche. Un cri déchirant avait brisé la quiétude de la nuit. Se cachant dans un buisson, elle avait fixé avec effroi le corps étendu sur le sol. Parfaitement immobile et terrorisée, elle ne put bouger malgré les supplications de la victime.

Des vibrations parcouraient le sol telles les enjambées d'un géant. À mesure que ce phénomène se répétait, son cœur s'emballait, battant de plus en plus fort, devenant presque douloureux. Elle portait une main à sa bouche pour étouffer un cri alors qu'elle le voyait passer devant sa cachette. Imposant et terrifiant, il avançait. Sa musculature laissait peu de doutes sur ses capacités meurtrières. Des cicatrices parsemaient sa peau, une attache en acier traversant son épaule, reliant une salopette simple et souillée.

La jeune femme blonde était incapable d'apercevoir son visage alors qu'il lui tournait le dos, et la simple idée qu'il puisse se retourner, la plongeait dans une folie presque incontrôlable. Il semblait chercher quelque chose parmi les fourrés, sa respiration pesante trahissant son impatience grandissante. Elle remarqua que la victime s'était déplacée, mais elle ne pouvait pas la voir depuis sa position, tout comme le prédateur. Quelques instants d'observation lui permirent de repérer sa cachette, dissimulée parmi les feuillages des arbres.

Un grognement animal parvint à ses oreilles, émanant de l'homme imposant. Peu à peu, il s'éloigna. La femme, cachée dans le buisson, attendit quelques instants, ne voulant en aucun cas se retrouver face au tueur.

Un calme pesant s'était abattu. Au loin, seul un bruit métallique parvint à ses oreilles, étrange, tel celui de quelqu'un réparant un moteur. Sans prendre la peine de se cacher, elle se précipita vers la victime, remarquant ses cheveux roux. Manifestement adepte de sport, la femme portait un jogging et une brassière. Une longue et profonde entaille marquait son dos, mais la blessure ne semblait pas grave. Plus tôt, la blonde avait découvert une trousse de soins dans une petite malle en cuir beige, trouvée par pur hasard près d'un vieux temple babylonien. Se félicitant de l'avoir emportée, elle entreprit les premiers soins.

Avec précision et célérité, elle stérilisa la plaie avant de la bander. Aidant la rousse à se relever, elles se mirent en route, cherchant désespérément un refuge, ignorant tout de leur emplacement dans cette forêt inconnue. À chaque craquement de branche, elles sursautaient, marchant en silence le long du sentier. Elles jetèrent des regards anxieux derrière elles, soupirant de soulagement en ne découvrant personne. Étrangement, aucun être humain ni animal n'était visible à des kilomètres à la ronde.

Alors qu'elles s'apprêtaient à reprendre leur chemin, elles furent interrompues par l'apparition d'une silhouette. Le monstre se dressait devant elles, les fixant de ses yeux impénétrables. Aucun cri ne franchit leurs lèvres, la terreur les paralysant trop profondément pour cela. Pour la première fois, la sauveuse put discerner son visage : dissimulé derrière un masque en acier travaillé et peint à l'effigie d'un cerf. Son regard dévia vers ses mains où elle remarqua une machette. Monstrueux et bien armé.

À ce détail, la femme qu'elle avait sauvée ne put retenir un cri d'horreur. L'homme leva son bras, et la blonde devina sa sinistre intention. Il visait sa précédente victime. Par instinct protecteur, elle s'interposa entre l'instrument de mort et sa nouvelle amie.

Le coup, perdant en vitesse, effleura la peau de la jeune femme, laissant derrière lui une marque rouge et une traînée de sang. Elle hurla à sa camarade de s'enfuir, mais leur agresseur était trop rapide. Il réitéra son attaque, atteignant sa véritable cible. La rousse s'effondra une seconde fois, frappée au sol.

Dans un élan de sauvagerie, il retourna son arme et frappa la blonde, l'enfonçant dans son ventre avant de la retirer. Elle s'effondra dans une mare de sang, sa vision se brouillant. Toutes deux gisant au sol, à la merci de ce démon, le désespoir envahit leur cœur en même temps que la douleur. L'homme les observa l'une après l'autre, puis s'immobilisa au-dessus de la rousse.

D'un rapide coup de machette, il transperça l'abdomen, s'acharnant ensuite en augmentant la cadence et la puissance de ses coups. Le sang jaillit, éclaboussant tout autour d'eux, perlant sur le visage de la blonde, impuissante face à une telle sauvagerie. La personne qu'elle avait sauvée sentait sa vie s'échapper lentement, mais un sourire se dessina sur son visage. L'homme lui trancha la gorge nettement, la libérant de son calvaire. Lorsqu'il se retourna, sa deuxième victime avait disparu.

Un grognement de mécontentement s'échappa de sa gorge avant qu'il ne remarque des traces de sang fraîches sur le sol. Suivant ce guide macabre, il arriva jusqu'à une petite cabane en bois. Émettant un son épouvantable à travers son masque, il pénétra à l'intérieur, la machette serrée dans sa main.


Chapitre 1

1993 – Haddonfield

Après la disparition soudaine de Mickael Myers, le célèbre tueur du vendredi 13, notre paisible bourgade, Haddonfield, célèbre aujourd'hui quinze ans de liberté retrouvée.

Pourtant, au cœur de cette quiétude, il nous incombe de nous souvenir des âmes fauchées lors de cette funeste nuit d'Halloween en 1978, en particulier celle de sa sœur, Judith Myers.

Laurie Straude, l'unique survivante du tueur, a déclinée notre demande d'entrevue et nos tentatives de contact avec Enid Myers, la fille de Judith, sont restées vaines.

En ces temps festifs, le maire d'Haddonfield convie Laurie et Enid à le rejoindre pour l'inauguration de la demeure familiale des Myers, désormais transformée en musée.

Il est essentiel que notre ville n'oublie pas son passé, pour mieux avancer vers l'avenir.


— C'est vraiment absurde.

— Tu l'as dit, Bianca.

— Enid, tu ne vas quand même pas laisser passer ça, n'est-ce pas ?

Bianca, Octavia et Samuel tournèrent leur regard vers leur amie, comme un seul être. Enid éteignit la télévision et répondit :

— Bien sûr que non.

Enid était une femme vive d'esprit, intelligente et profondément altruiste. À vingt-cinq ans, sa vie n'avait pas toujours été aussi douce et routinière qu'aujourd'hui. Elle travaillait dans un petit restaurant en périphérie de la ville et était appréciée tant par ses collègues que par la clientèle.

Sa meilleure amie, Octavia, était toujours à ses côtés. Cette boule d'énergie ne restait jamais longtemps en place, mais ce travail lui permettait de se dépenser.

— La commande de la table 3 est prête, annonça le chef de cuisine.

Enid prit les assiettes pendant qu'Octavia s'occupait du plateau où étaient disposés les verres. Ensemble, elles se dirigèrent vers l'une des tables les plus proches de l'entrée pour servir leurs clients habituels.

— À quelle heure termines-tu ton service ce soir ? demanda Octavia lorsqu'elles retournèrent dans la salle du personnel.

— Dans dix minutes.

Enid et Octavia s'étaient rencontrées à la maternelle et étaient devenues inséparables depuis. Leur amitié était aussi indéfectible que l'ombre et la lumière.

— Veux-tu que je te raccompagne ? Je finis en même temps que toi.

— Laurie vient me chercher ce soir, avoua Enid avec un demi-sourire. Tu ne devais pas avoir un rendez-vous avec... comment s'appelle-t-il déjà ?

— Lincoln. Si, mais ma meilleure amie passe avant tout.

Octavia, toujours très tactile, prit Enid dans une étreinte d'ours, malgré le désarroi évident de la jeune femme.


Enid s'apprêtait à quitter le restaurant lorsqu'elle reçut un message texte.

De Laurie : Salut ma puce, je suis désolée, je vais être un peu en retard. J'ai eu ce fameux rendez-vous important à la mairie. Attends-moi à l'intérieur du restaurant. Je t'aime. Laurie.

Enid soupira. Laurie l'avait élevée comme sa propre fille, sa mère étant décédée, victime de M. Myers lui-même. Enid était incapable de prononcer le prénom de celui qui était son oncle. À l'âge de quinze ans, lorsque les regards en coin devenaient trop pénibles pour la jeune adolescente, Laurie lui avait révélé ses origines.

Jamais, Laurie n'avait envisagé, ni même désiré, prendre la place de Judith Myers. Dès l'instant où Enid avait pris conscience de l'étendu de l'histoire de sa famille, de sa propre histoire tordue, elle avait ressenti le mal s'insinuer en elle, lentement, comme un venin.

Elle était persuadée qu'il s'agissait du même mal qui avait corrompu M. Myers, alors qu'il n'avait que six ans.

De Enid : Aucun soucis. Sinon, on se retrouve à la maison. Octavia peut me déposer.

L'amour. Ce sentiment lui était étranger. Elle n'avait jamais éprouvé d'attirance pour un autre être humain. Personne de cette ville ne l'avait jamais courtisée, car tous les habitants d'Haddonfield la dévisageaient constamment, guettant le jour fatidique où elle se tournerait dans la même direction que son oncle.

Octavia avait été la seule à s'introduire dans son cœur, à coup de marteau-piqueur.

De Laurie : J'arrive dans cinq minutes. Je suis sur Sunset boulevard.

Enid avait cet endroit en horreur et elle devait passer devant à chaque fois qu'elle se rendait ou rentrait du travail. Il était devenu célèbre. Après tout, c'était là que M. Myers avait mystérieusement disparu et où sa mère avait trouvé la mort.

Enid décida d'attendre Laurie devant l'enseigne du restaurant. Elle appréciait le vent frais caressant sa nuque et faisant voleter ses longs cheveux décolorés. Les bruits de la forêt environnante étaient une musique familière qui l'apaisait. Jusqu'à ce qu'un silence complet vienne interrompre cette symphonie naturelle.

La serveuse fronça les sourcils et sursauta lorsqu'un corbeau surgit soudainement. Elle le regarda s'éloigner dans l'obscurité avant de jeter un coup d'œil à son téléphone. Le stress monta en elle lorsqu'elle réalisa que Laurie avait près de dix minutes de retard. Le temps avait toujours été singulier à Haddonfield, mais ce soir, Enid sentait que quelque chose n'allait pas.

Un frisson parcourut sa nuque et soudain, elle ressentit cette sensation étrange prendre le contrôle de son esprit. Elle se crispa de douleur. Le venin dormant dans ses veines s'éveillait. Le même mal que son oncle. Tuer. Tuer. Tuer. Cette idée hantait son esprit, mais elle se battait contre elle.

— Mickael a succombé à ce mal qui vous ronge parce qu'il était seul et faible. Tu es forte, Enid. Et je ne te laisserai jamais devenu le même monstre.

Ses paroles de Laurie résonnaient sans cesse dans son esprit lors de ses épisodes maléfiques, lui donnant le courage nécessaire pour résister.

— Tu peux tout essayer, Myers. Je ne me laisserais pas contrôler par mes instincts les plus bas, murmura-t-elle en serrant les dents.

Tout se calma aussi rapidement que cela avait commencé. Enid put enfin respirer, mais ses yeux étaient rouges, comme possédés. Sa tête, ses pensées, était enveloppées dans un brouillard opaque et elle craignit pour Laurie. Elle se maudit de ne pas avoir pensé à prendre sa Ducati et, les mains tremblantes, elle envoya un message à Octavia.

Lorsque la serveuse arriva à peine quelques secondes plus tard, elle fut frappée par le teint blafard de sa meilleure amie. Son comportement avait changé, et elle remarqua rapidement ses yeux. La lueur sombre qui les habitait ne laissait aucun doute possible. Le mal avait tenté de reprendre le dessus.

Lorsqu'elle porta son regard sur Octavia, Enid se vit en train de trancher sa gorge avec délice, observant ses mains maculées de sang. Un frisson la parcourut et elle ferma les yeux, chassant ces images de son esprit. Elle compta jusqu'à dix, laissant ses pensées et ses visions s'éloigner peu à peu.

— Je peux m'approcher sans risquer que tu m'égorges ? Demanda Octavia d'un ton sarcastique.

— Ton sens de l'humour noir ne te quitte jamais, O'.

— Que veux-tu, c'est pour ça que tu m'aimes.

Enid rouvrit les paupières avec attention et remarqua qu'Octavia était déjà à ses côtés.

— Tu sais que je pourrais réellement te trancher la gorge pendant ces crises ? Ce n'est pas une plaisanterie, précisa-t-elle.

— Tu n'es pas comme l'autre Myers. Et même si c'était le cas, mourir de ta main serait une fin parfaite pour Octavia Loomis.

— Ton père se retournerait dans sa tombe s'il t'entendait.

Octavia évitait soigneusement de parler de son père. Samuel Loomis était un véritable héros, tout comme Laurie Straude. Il avait courageusement affronté la sinistre silhouette qu'était Mickael Myers, aussi fantasque que dangereuse. Le docteur Loomis, psychothérapeute, avait été obsédé par le célèbre tueur en série, même après la disparition de celui-ci.

— S'il avait été un peu plus présent pour ma mère et moi, peut-être qu'il serait encore en vie, grogna Octavia. Peu importe. Tu m'as demandé de venir. Que puis-je faire pour toi ?

— Laurie n'est toujours pas arrivée. J'ai un mauvais pressentiment.

— D'accord. Toi et tes pressentiments, il ne faut jamais vous sous-estimer. Quel était le dernier endroit où elle t'a envoyé un message ?

— Sunset Boulevard.

— Arrête-toi, O' ! C'est la voiture de Laurie !


Octavia obéit à Enid et gara rapidement sa voiture sur le côté. Ensemble, les deux amies fouillèrent le véhicule, scrutant chaque recoin, mais ne trouvèrent aucun indice.

— Laurie ! hurla Enid à travers la nuit.

Un silence morbide lui répondit en retour. Octavia l'interpella en claquant son épaule :

— Enid, regarde.

Une brume sombre, glaciale et opaque, serpentait au sol dans toute la zone. Une odeur nauséabonde leur souleva le cœur. Enid repéra une petite tache rouge un peu plus loin, mise en évidence par la lumière terne du lampadaire. Elle s'en approcha, plongea deux doigts dans la flaque, et étala le liquide visqueux avant de le renifler.

— Du sang.

— J'ai lu dans les archives de la ville qu'en disparaissant en 1978, Mickael Myers n'a laissé derrière lui…

— Qu'une brume s'éparpillant au sol. Oui, je suis au courant.

— Il y a quelque chose à côté du sang, fit remarquer Octavia.

Les deux serveuses s'abaissèrent. Octavia ramassa un objet dur, et d'inconnu.

— Qu'est-que c'est ? demanda-t-elle à Enid en lui tendant l'objet.

— On dirait une épine.

— La rue est calme. Il n'y a aucune trace de lutte. Qu'est-ce qu'il s'est passé et où est Laurie ?

— C'est une énigme, Octavia, et j'aimerais bien la résoudre.


2025 – Woodsboro

Pendant des mois, Tara Carpenter fut plongée dans un mutisme macabre, le souvenir de la disparition de sa sœur tournant en boucle dans son esprit.


2023 – New York

Samantha avait finalement son ennemi à sa merci, gisant devant elle tel une larve impuissante. Elle retira le masque de son père, le premier GhostFace, pour se révéler auprès de Wayne Bailey-Kirsh, le dixième tueur à avoir endossé le célèbre costume du tueur en série. Elle l'avait poignardé plus de quarante fois, laissant sa rage et sa soif de sang se repaître de ce déchet qu'était cet ancien détective. Elle aurait continué si Tara, sa petite sœur, ne l'avait pas arrêtée.

Elle cessa de poignarder l'homme et tourna son regard vers Tara. Quand celle-ci lui fit un signe de tête approbateur, Samantha saisit l'arrière de la tête de l'homme et enfonça son couteau dans son œil. Son corps s'effondra sans qu'elle ait besoin de le relâcher, et elles observèrent son dernier souffle s'échapper, rejoignant sa femme et ses enfants dans l'au-delà.

Les deux sœurs s'assirent sur les marches qui menaient à la scène, enfin capables de respirer. Samantha jeta le masque de son père devant la vitrine où elle avait trouvé le costume. Bien que sa soif de sang soit toujours présente, elle ne voulait pas suivre les traces des tueurs.

— Je pense qu'une thérapie nous sera nécessaire après tous ces événements, murmura-t-elle en donnant un coup d'épaule à Tara.

— Et peut-être déménager. Encore.

Samantha sourit devant l'air déconfit de sa sœur et l'enlaça, déposant un baiser sur le sommet de sa tête. Finalement, elle se leva et lui tendit la main en ajoutant :

— Si tu es prête à commencer une nouvelle vie, je le suis aussi, petite sœur.

Tara leva les yeux au ciel, souriant amusée. Elle détestait quand Samantha l'appelait ainsi. Elle s'apprêtait à saisir la main de sa sœur quand, soudain, Sam se fit transpercer le ventre par ce qu'elle aurait défini comme une gigantesque patte d'araignée. Surprise et horrifiée, Tara n'eut pas le temps de comprendre, encore moins de crier, que sa sœur était engloutie par une étrange brume.


2025 - Woodsboro

Elle était restée là, tétanisée et parfaitement silencieuse, tandis que les policiers arrivaient sur place. Après avoir repris connaissance, Kirby lui avait posé des questions sur l'absence de Samantha. Tout le monde avait essayé les mêmes gestes pour faire réagir Tara, mais pendant plusieurs mois, la jeune femme était restée muette.

Kirby décida de la prendre sous son aile, et la première fois où Tara ouvrit la bouche fut pour annoncer son envie de déménager à Woodsboro, sa ville natale. Ensuite, elle se replongea dans le silence. Kirby fut surprise, mais accepta l'idée, convaincue que l'endroit serait sécurisant pour la jeune femme.

Pourtant, elle ignorait la véritable raison qui poussait son amie à revenir dans cette ville. En secret, lorsqu'elle était seule, Tara avait méticuleusement rassemblé des indices et des témoignages concernant un nouveau GhostFace. Les meurtres étaient de retour à Woodsboro, et elle se sentait obligée de revenir pour arrêter le meurtrier. Suivre les traces de sa sœur, voilà la véritable raison de son soudain désir de retour.

Kirby aida Tara à emménager dans un petit appartement non loin de la maison où elle avait grandi. Toutes ses affaires y étaient soigneusement rangées, et bien qu'elle ne voulait pas la laisser vivre seule, Kirby avait accepté sa requête et avait pris un appartement à deux pas du sien.

— J'ai fini, Tara. Tu as besoin d'autre chose ?

La jeune femme était assise sur une chaise, face à la fenêtre du salon. Elle réfléchissait à la meilleure stratégie pour confondre le nouveau tueur. Elle n'écoutait pas vraiment son amie, jusqu'à ce qu'elle entende son prénom. Elle le haïssait désormais, et le besoin de le changer devenait insoutenable, comme un poison qui se répandait dans ses veines. Tara se tourna brusquement vers Kirby, le regard sombre, et déclara :

— Tara ? Non. Cette fille n'existe plus. Tara Carpenter est morte en même temps que Samantha Carpenter.

— Tu ne sais pas si Samantha est vraiment décédée, Tara.

— J'ai vu Sam être transpercée de part en part, Kirby. J'ai vu son sang couler sur le sol. Elle est morte, cette patte d'araignée, aussi étrange soit-elle, m'a privée de la seule personne qui comptait pour moi.

— Tu sais ce qu'on dit, Tara. On ne peut pas croire à la mort s'il n'y a pas de corps, ajouta Kirby pour détendre l'atmosphère pesante dans la pièce.

— Je t'ai dit que Tara était morte ! s'emporta la jeune femme en se levant brusquement de sa chaise.

Elle se dirigea vers la cuisine et y saisit un couteau dans un carton. Son amie leva les mains dans sa direction, comme le ferait une victime tentant de raisonner un tueur.

— Cette vie. Cet amour. Cet espoir. La douleur. Elle poignarda la paume de sa main sans broncher, retirant le couteau avant de montrer la blessure à Kirby.

— Je ne suis plus capable de ressentir ces émotions ! Je ne suis plus qu'une coquille vide, déclara-t-elle.

Kirby fixa Tara, préoccupée par l'état physique et mental de son amie. Le traumatisme de la mort de sa sœur avait provoqué un trouble de la personnalité chez elle.

— Je ne suis pas folle, intervint Tara en essuyant son sang avec un chiffon. Tara Carpenter est morte. Ma nouvelle vie commence ici et maintenant, sous le nom de Jenna Addams.

Car, à l'instar de la célèbre Mercredi Addams, Jenna ne ressentait plus que la noirceur de son âme et ne voyait plus que l'indéniable pourriture gangrenant ce monde.


Année inconnue - Greenville

— Une histoire sur l'Inconnu ? Tu veux tuer ce pauvre public de peur ? plaisanta-t-elle.

Elles étaient au festival annuel d'Halloween, organisé par leur ville. Une petite scène permettait à certaines personnes de raconter des histoires d'horreur à un public passionné du genre.

— Allez ! Je te mets au défi de le faire !

La jeune femme rit de cette idée, puis déclina :

— Je suis désolée, chérie, mais j'ai une tout autre histoire à leur raconter. Une histoire beaucoup moins meurtrière.

Son interlocutrice rougit du surnom affectueux qu'elle portait depuis que sa meilleure amie le lui avait donné. Néanmoins, elle insista :

— Aller, s'il te plait ! Ce serait amusant de leur raconter une histoire d'horreur authentique ! Les récits que nous avons entendus jusqu'ici sont tellement ennuyeux ! Embrassons l'horreur au lieu de continuer à danser avec !

— Tu veux faire croire à ses personnes que l'Inconnu apparaitra devant eux, ici, sur scène, s'ils ont le malheur de l'imaginer ?

— Oui, c'est ce que dit la légende ! Et tu remporteras sûrement le prix de la meilleure histoire ! S'il te plaît !

— C'est toujours non. Tu sais que je n'aime pas improviser.

— Tu n'es pas drôle, Kayla.

— Je sais, mais tu m'aimes quand même, Sabes.

Un groupe de jeunes hommes bouscula les deux amies. Elles se retrouvèrent l'une sur l'autre, leurs visages à seulement quelques centimètres.

— La prochaine fois, je te rendrai la pareille, Sable.

Elle l'aida à se relever sans se douter de l'impact qu'elle venait d'avoir sur elle. Une fois débout, Sable épousseta sa jupe noire avant de replier ses cheveux argentés sur son épaule droite.

Sa meilleure amie ajusta sa robe de la même manière, et Sable l'aida à remettre sa crinière sauvage sous la capuche de sa longue veste. Soudain, le présentateur annonça son tour. Avant qu'elle ne s'engage à travers la foule en direction de la scène, Sable attrapa sa main.

— Souhaite moi bonne chance, Sabes !

— Tu n'en as pas besoin. Je suis convaincue que tu vas les ensorceler, Kayla.

La concernée lui offrit un sourire tendre et déposa ses lèvres sur le dos de sa main, gardant son regard fixe. Sable était consciente du pouvoir d'attraction de sa meilleure amie ; elle soupçonnait même Kayla d'avoir utilisé un sort pour faciliter sa victoire. Cependant, elle n'était pas du genre à agir ainsi. Bien qu'elle ait appris l'art de la sorcellerie, elle demeurait altruiste et généreuse, à l'opposé de Sable, qui, elle, pouvait parfois se montrer sournoise, mais gardait cette facette cachée. Kayla était la seule à connaître tous les aspects de sa personnalité.

Sable ne perdit pas une seule miette de sa prestation. Jusqu'à ce qu'elle ressente une étrange sensation. La scène fut enveloppée dans un brouillard épais en quelques instants seulement. Et quand celui-ci se dissipa, sa meilleure amie avait disparu avec lui.

— Kay… Kayla ? murmura Sable, sous le choc.

La foule s'égosillait dans un vacarme assourdissant, mais Sable n'entendait que les battements frénétiques de son propre cœur. Un organe qui venait de se fissurer au moment même de la disparition mystérieuse de celle qui l'avait toujours soutenue, de celle dont elle était peu à peu tombée amoureuse.

En le mentionnant plus tôt, l'Inconnu l'aurait-il emportée avec lui ?

Avait-elle essayé de le définir ?

Les griffes de la culpabilité s'abattirent sur Sable, la saisissant par la nuque, et elle s'effondra à genoux. Peu lui importait les regards des gens autour d'elle qui la dévisageaient, elle hurla le prénom de la seule personne qu'elle désirait désespérément voir :

— Mikaela !


Voilà ! Alors ? Vous en avez penser quoi ? :)

J'espère que vous l'avez apprécier :)

N'oubliez pas la petite review, le petit follow et le petit fav pour suivre cette histoire !

J'ai trois chapitres d'avance, donc je publie toute les semaines ! :D

A la semaine prochaine ! 3