L'HÉRITAGE NON DÉSIRÉ

Chapitre 21

Langage grossier dans ce chapitre (parce que Migs Mayfeld est Migs Mayfeld)


Bordure extérieure, Morak, village sans nom


MIGS MAYFELD

Migs Mayfeld ouvrit les yeux. Rien que le fait de faire bouger ses lourdes paupières l'épuisait. Il avait vraiment atteint un niveau de débilité absolue. Il s'était mis en danger et était à présent dans de sales draps. Il s'était pourtant fait la réflexion à lui-même :

« Pourquoi tu aides ces gens ? C'est des inconnus. Tu ne leur dois rien. Tu n'es pas un type bien. Profite de leur faiblesse : prends-leur ce qui t'est utile comme du fric et de la bouffe et tire-toi de ce caillou pourri. »

Mais, il était resté sur Morak.

o0o0oOo0o0o

Après sa « mort » officielle reconnue par la Marshal de la Nouvelle République, Migs s'est rapidement éloigné avant que la femme et son ami chasseur de prime ne changent d'avis. Même si, quelque part dans sa tête, il s'était douté qu'ils n'allaient pas changer d'avis… pour la simple et bonne raison qu'ils étaient des gens « bien ».

Migs avait horreur des gens bien. C'étaient des emmerdeurs. Les gens bien étaient hypocrites et fourbes, ennuyeux et dépourvus d'humour, arrogants et hautains, moralisateurs et donneurs de leçons, et également d'ordres la plupart du temps, revêches malgré le sourire faussement bienveillant qu'ils affichaient en permanence et, par-dessus tout, ils étaient dangereux. Ils étaient dangereux parce qu'ils pouvaient faire un truc débile, débilement dangereux même, et totalement imprévisible. Le danger était là. Imprévisibilité de la débilité des gens bien.

C'était pourquoi Migs appréciait la compagnie des malfrats, de la racaille et de la vermine. Ils étaient magnifiquement prévisibles. Tueur, voleur ou juste petite teigne violente, un mauvais bougre restait un mauvais bougre. On savait toujours à quoi s'en tenir avec eux. Une tentative d'escroquerie, de vol, de trahison, de meurtre… la routine quoi ! C'était agréable et reposant. Sans compter que la majorité des « mauvaises » personnes était plus bête que méchante et donc facilement contrôlable pour un homme futé dans son genre. Quoi de mieux que des gens manipulables et prévisibles à souhait ?

Tout le monde avait une ligne à franchir. Cette ligne pouvait déboucher sur du danger. Mais, tant que le danger était prévisible, ça n'était pas un problème. Et, si problème il y avait, il suffisait de le descendre. Quitte à descendre la source du problème au passage. Il y avait toujours un rat pour remplacer un autre rat. Mais, les gens bien… Eux, c'était une plaie !

On ne pouvait pas faire confiance aux gens bien. Ou si, on leur faisait confiance. Et, de façon totalement imprévisible, ils faisaient un truc débile et dangereux, et on en payait le prix fort. Parce qu'en plus de subir les conséquences du danger, on se faisait systématiquement blesser par les gens bien, puisqu'au fond de soi, on était persuadé qu'une bonne personne ne se serait jamais comportée ainsi. La duperie et la trahison des gens bien étaient pire que celles des gens pas bien.

Une autre chose qui rendait les gens bien si horribles était qu'on avait cette stupide tendance à les apprécier malgré tout. Et, à la longue, ils étaient contagieux.

Lorsque Ranzar Malik l'avait informé de son projet de recrutement du Mandalorien, et de son vaisseau, pour le sauvetage du Twi'lek Qin, le frère de Xi'an, il n'avait accepté que parce qu'il savait que le chasseur de prime allait être trahi à la première occasion. Même si Ranzar et Xi'an avait déjà travaillé avec le Mandalorien, Migs l'avait jugé trop « bien » pour être fréquentable et digne de sa confiance en écoutant leurs descriptions du personnage. Dès leur rencontre, Migs sut que son intuition avait été correcte puisque le Mandalorien transpirait le bien dans son armure de Beskar. Tout le rendait détestable : sa manière de parler, sa manière de se tenir droit, sa manière de marcher, son besoin maladif de vouloir sauver l'officier de pont… Tout. Cependant, après avoir été trahi, l'homme casqué s'était mué en un être incroyable. Il s'était vengé sans se venger. Il s'était montré patient et précis. Les traquant un à un, après les avoir séparés, s'adaptant à son adversaire et se servant de son environnement, faisant monter la tension ambiante et en agissant avec le calme d'un tueur méthodique. Aussi vexante que sa propre capture eût été, en son for intérieur, Migs reconnaissait que cela avait été de l'art.

Par la suite, il avait été sorti de sa colonie pénitentiaire par la copine Marshal, et enquiquineuse de personne bien, du Mandalorien à la demande de ce dernier. Tout ça pour trouver les coordonnées du croiseur impérial d'un haut gradé de l'ISB et pour, au final, que Mando puisse retrouver son gamin vert. Il s'était moqué du Mandalorien en tenue impériale et l'avait provoqué tout du long du trajet. Mais, comme les gens bien étaient attachants, il avait été touché par sa détermination à retrouver son enfant adoptif. Il avait été étonné qu'il aille jusqu'à découvrir sa tête et exposer son visage à tous dans le seul but de sauver un enfant qui n'était même pas le sien.

Migs avait été stupéfait de son propre comportement. Lorsque le Mandalorien s'était trouvé acculé par Valin Hess, son ancien officier devant lequel il avait refusé de se montrer, l'ex-impérial n'avait pas hésité à prêter main forte à son « partenaire » dans le crime et à couvrir son manque de réparti par des mensonges savamment énoncés. Et, Migs avait eu le sentiment d'avoir fait quelque chose de « bien ». Il avait aussi compris pourquoi il fallait que le Mandalorien soit masqué : ses yeux bruns et son visage étaient très expressifs. Trop expressifs.

En discutant avec l'officier Hess, il s'était souvenu de l'opération Cendre et de Burnin Konn. Les sentiments qu'il avait eu à l'époque, quand il faisait encore partie des gens bien, étaient remontés à la surface. En tuant Hess, il avait d'abord vengé les gens bien qui étaient morts ce jour-là, avant de se venger lui-même. Puis, il avait bien agi, encore une fois. Aussi surprenant que cela ait pu être, il avait couvert le Mandalorien, lui rendant son couvre-chef et prétendant ne pas avoir vu son visage. Visage qui afficha d'abord de la surprise, avant d'afficher une expression de soulagement et de reconnaissance. Encore une bonne action… Ensuite, il avait fait sauter la raffinerie de Rhydonium pour éviter un nouveau Burnin Konn. Il avait sincèrement souhaité que le Mandalorien retrouve son enfant. Enfin, il s'était rendu sans faire d'histoire pour que la Marshal le ramène au pénitencier. Quand il avait été question de sa « mort », comme quelqu'un de bien, il avait hésité à s'enfuir. Il lui avait fallu un signe de tête de Mando pour l'encourager à s'éloigner. Même là, il avait pris son temps. Il ne s'était pas sauvé comme un voleur. Ça l'avait touché et il avait apprécié qu'ils le laissent s'enfuir en guise de récompense, alors que ce n'était pas prévu.

En y repensant à présent, il trouvait même la petite bande de gens bien sympathique. Même si, le chasseur de prime, la Marshal, la tueuse à gage et le mercenaire, ça ressemblait plus au début d'une blague graveleuse qu'à un groupe de gens bien…

Il avait à peine eu le temps de passer une journée en compagnie d'un type bien, qu'il avait été complétement contaminé.

Au début, il avait eu l'excuse de vouloir terminer correctement le nettoyage de la raffinerie de Morak, qu'il avait débuté par la destruction du seul et unique chargement de Rhydonium. Puis, il avait dit vouloir traquer les vestiges de l'Empire sur la planète, car des survivants de la raffinerie auraient pu avoir eu le temps de l'éloigner et de se rependre telle une infection. Enfin, il avait décidé d'aider ceux qui l'avaient hébergé pendant ses besoins de nettoyage impériale.

« Migs Mayfeld, le type bien », pensa-t-il avec sarcasmes.

Preuve était faite que les gens bien étaient débiles et dangereux, y compris pour eux-mêmes.

o0o0oOo0o0o

Quelque chose n'allait pas avec le plafond…

Migs Mayfeld continua de battre lentement des paupières. Il n'aurait jamais cru que cela aurait pu être si fatiguant. Il essaya vaguement de trouver une partie de son corps non douloureuse, mais il abandonnant rapidement. Même respirer lui coûter de l'énergie et lui faisait mal. Une pauvre créature se serait peut-être laisser aller et aurait donner son dernier soupir sans se battre, mais ce n'était dans sa nature. Il était comme les cafards nécrophages de Corellia : une vermine increvable. On pouvait le torturer, le broyer, le brûler, l'écraser, le frapper… la vie était attachée à lui. Et tant qu'il était en vie, il savait qu'il pouvait avoir la capacité, à un moment ou un autre, de ramper dans un premier temps, puis de marcher à quatre pattes, puis de se mettre debout, puis de courir et enfin de cribler de projectiles le corps des types qui avaient osé s'en prendre à lui.

Il commença à visualiser mentalement le visage de ses futures cibles, mais il fut distrait à n'arriva pas à se concentrer. Le plafond… Un truc lui échappait au sujet du plafond.

Il soupira trop fort. Il eut l'impression que ses côtés allaient se disloquer sous l'effet de la douleur. Chacune des vertèbres de son dos semblaient être un caillou, malgré l'amorti du matelas sous lui.

« Minute » pensa-t-il « Les autres abrutis de pillards m'avaient balancé sur une pile de déchets, pas sur un matelas ».

Ce fut alors qu'il comprit le problème que lui posait le plafond : ce n'était pas le plafond de l'endroit dans lequel il était habituellement enfermé après sa séance de passage à tabac. Il commença donc à essayer de se focaliser sur son environnement au lieu de son corps meurtris. Corps meurtris, recouvert d'un drap élimé, qui avait d'ailleurs était délesté d'une partie de ses vêtements. Il leva les bras avec difficulté pour les amener dans son champ de vision. Ses plaies avaient été nettoyées. Les blessures les plus graves bénéficiaient même de pansements artisanaux.

Il était dans une pièce étroite, et surchargée de caisses éventrées et de récipients vides. Il s'agissait probablement d'un lieu de stockage d'un des villages saccagés par les pillards. Ça ne lui expliquait pas par quel miracle il avait atterri là.

Quelqu'un soupira sur sa droite, légèrement derrière lui, et Migs sursauta. Il ne s'était pas aperçu qu'il n'était pas seul. Lentement, et douloureusement, il se tourna sur son lit de fortune pour pouvoir apercevoir son garde malade. Il cligna plusieurs des yeux pour être certain de ne pas halluciner. Assis au sol, au dos à un mur, le Mandalorien, la tête casquée penchée sur un côté, était endormi. Il tenait l'enfant dans ses bras, tout aussi endormi que lui.

Un bruit provint de l'extérieur et avec la rapidité d'un Anooba bondissant sur une proie, le Mandalorien dégaina son blaster et le pointa sur la porte. Migs, de son côté, avait machinalement tourné, ou tenté de tourner, la tête en direction de ladite porte. Sauf que ses cervicales ne l'avaient pas entendu de cette façon et qu'il était à présent en train de se tenir la nuque de douleur. Sans un mot, le Mandalorien déposa l'enfant à peine éveillé sur le lit de Migs, leur fit signe de rester silencieux et sortie de la pièce à la recherche de l'origine du bruit.

La douleur passa un peu et Migs put se redresser légèrement. Il observa l'enfant qui se frottait les yeux entre deux bâillements.

_ Alors, dit Migs, comme ça, il t'a retrouvé ?

L'enfant le regarda et finit par opiner du chef.

_ C'est bien, dit-il.

_ Patoo, fit l'enfant.

_ Si tu le dis, gamin.

L'étrange créature se laissa glisser au sol et alla récupérer une sacoche laissée à terre là où le Mandalorien s'était endormi. Il la traîna tant bien que mal près du lit.

_ Ga ? fit l'enfant.

_ Je ne parle pas le gamin-vert-rien, répondit Migs.

L'enfant se mit sur le côté, les mains vers le sac, mais sans le toucher. D'un geste rapide, il fit passer ses bras au-dessus de sa tête comme pour lancer le sac. Ça aurait pu être anecdotique, sauf que le sac avait effectivement été balancé sur le lit.

_ Quoi ? s'exclama Migs.

Ensuite, l'enfant fit un bond d'un mètre de haut et atterri avec agilité entre les jambes de Migs, à côté du sac.

_ Mais, comment t'as fait ça ? fit-il en dévisageant l'enfant.

En guise de réponse, le petit mit le doigts devant sa bouche pour lui rappeler de faire silence.

_ Mais… commença Migs, en parlant moins fort, c'est toi qui as fait ça, gamin ?

L'enfant hocha la tête.

_ Comment t'as fait ?

L'enfant haussa les épaules.

Migs s'assit, non sans grogner de douleurs, et observa l'enfant et le sac. Il ne comprenait pas comment ce qui venait d'arriver était arrivé… L'enfant ouvrit le sac et en sortit une gourde qu'il fit glisser vers Migs.

_ Ga, fit fermement l'enfant en pointant la gourde.

_ J'imagine que ça veut dire « bois ». C'est ça ?

L'enfant valida.

_ Fais gaffe, gamin. Tu commences à te montrer autoritaire comme ton paternel.

La remarque dut faire plaisir à l'enfant car il babilla joyeusement. Migs s'exécuta car il avait effectivement soif. L'enfant sortit ensuite deux sachets avec des lamelles de viande séchée et ce qui avait dû être des biscuits, mais qui avait mal vécu le transport et qui était en morceau. Mais, de la bouffe restait de la bouffe et Migs était affamé, alors il accepta ce que lui tendait l'enfant.

o0o0oOo0o0o

Le Mandalorien revint plusieurs minutes plus tard et ne fut pas plus surpris que ça de trouver Migs et son gamin en train de manger.

_ Fausse alerte, dit Mando. Tout va bien.

_ Cool, répondit Migs.

Le Mandalorien saisit une caisse, en testa la solidité et la posa devant le lit avant de s'y asseoir.

_ Comment te sens-tu ? demanda-t-il.

_ Comme quelqu'un qui s'est fait tabasser, qui a perdu connaissance, qui s'est réveillé ailleurs et qui a du mal à mettre ses idées en place. Mais, ça va.

_ Tant mieux.

_ Comment ça se fait que tu sois là ? Je te manquais ?

_ Non, répondit franchement le Mandalorien.

_ Au moins, ça a le mérite d'être clair.

_ J'étais venu chercher quelqu'un, puis j'ai appris ce qui t'étais arrivé et comment ça t'était arrivé. J'avoue avoir été surpris.

_ J'aime pas les impériaux, répondit Migs.

_ Que tu traques d'anciens impériaux n'est pas surprenant. Mais que tu sois resté pour aider des inconnus…

_ Boucles-la.

Le Mandalorien ria derrière son casque.

_ J'imagine qu'ils sont morts, reprit Migs.

_ Absolument. Les villageois sont en train de faire le tri dans le butin qu'on a récupéré.

_ Tu les as laissés t'accompagner ?

_ Non. Je voulais y aller seul, mais ils m'ont suivi. Il a fallu que je m'adapte. Mais finalement, ce n'était pas plus mal. Tu n'étais pas le seul prisonnier. Ni le seul à être incapable de marcher. A plusieurs, on a pu nettoyer plus rapidement et efficacement le campement.

_ Et maintenant ?

_ Maintenant ?

_ Tu m'as sauvé. Encore. Je n'aime pas avoir de dette. Dis-moi que je peux te rendre un service.

_ Il y a bien quelque chose que tu pourrais faire pour moi.

_ Crache le morceau.

_ Mon ancien vaisseau a été détruit. Le nouveau est un chasseur mono place. Enfin, on peut y tenir à deux avec Grogu.

_ Grogu ?

_ Gaa ! fit l'enfant.

_ C'est son nom ? demanda Migs.

_ Oui, répondit le Mandalorien.

_ Tu as des goûts de chiottes ! Ton nom est aussi pourri ?

_ Je me nomme Din Djarin. Et Grogu porte ce nom depuis sa naissance. Je ne l'ai pas choisi. Qu'y a-t-il ? Pourquoi me regardes-tu bizarrement ?

_ Je ne savais pas que tu avais un nom.

_ Tu croyais que je m'appelais Mando ?

_ Non, mais… Je ne sais pas… T'es du genre à ne rien dire et tu me balances ton nom comme ça.

Din Djarin haussa les épaules.

_ Bref, dit Migs pour se redonner une contenance. Tu disais que je pouvais faire un truc pour toi.

_ Comme je le disais, je suis venu chercher quelqu'un, mais je n'ai qu'un chasseur.

_ Pourquoi tu n'as pas anticipé, Monsieur je-prévois-tout ?

_ Parce que je pensais que la personne avait un vaisseau à sa disposition. Enfin voilà. Les villageois m'ont dit que tu avais rafistolé un ancien vaisseau impérial. Donc, tu dois pouvoir transporter quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ?

_ Ouais.

_ Tu pourrais faire ça pour moi ? J'ai les coordonnées et je t'escorte. Après, tu es libre de faire ce que tu veux.

_ C'est dangereux ?

_ Pas plus qu'un voyage en hyper-espace normal.

_ Sans vouloir me montrer présomptueux…

_ Tu es présomptueux, coupa Din Djarin.

_ C'est vrai. Bref, j'estime que ma vie vaut plus qu'un simple transport de personne. Ce n'est pas suffisant pour que je rachète ma dette.

_ De suite, c'est la seule idée que j'ai eue. Laisse-moi un peu plus de temps et je trouverai un complément pour ta dette. Ça te va ?

_ D'accord.

Le Mandalorien hocha la tête de satisfaction, retira son casque sans préambule et Migs s'étouffa en avalant de travers. Il toussa pendant plusieurs secondes tandis que le père et l'enfant grignotaient tranquillement.

_ Bois moins vite la prochaine fois, dit Din Djarin, dont la voix n'était plus déformée par son casque.

_ Tu te fous de moi ? demanda Migs.

_ Quoi ?

_ Tu t'es vu ?

Din Djarin afficha une expression d'incompréhension sur son visage.

_ Il t'est arrivé quoi depuis la dernière fois qu'on s'est vu ?

_ Euh…

_ Tu me dis ton nom. Tu enlèves ton casque comme ça…

_ Tu connais déjà mon visage.

_ Dank farrik, j'ai l'impression que ta vie est vraiment partie en vrille. Va falloir qu'on ait une putain de conversation tous les deux !


à suivre