Maître des âmes

Chapitre 1 :

Accident de parcourt

Il fixa la couverture devant lui sans même la voir, ignorant la migraine atroce qui tambourinait dans sa tête. Il se souvenait. Cela faisait des semaines qu'il tentait de se souvenir et enfin, c'était revenu et il était choqué. Plus de quatre mois qu'il avait perdu la mémoire. Plus de quatre mois qu'il ne se souvenait plus de rien. Ce n'était jamais le moment de perdre la mémoire mais il était vraiment tombé au pire instant et ce n'était rien de le dire. Heureusement pour lui, il semblait que Harry Potter, ou Alexander White comme on l'avait renommé ici, avait de la chance pour la première fois de sa vie. Une telle chose n'aurait pas pu lui arriver à pire moment et pourtant, cela n'aurait pas pu mieux se passer dans ces conditions. Était-ce un signe du monde qu'il avait enfin prit la bonne voie ? Il préférait le voir ainsi.

Grimaçant douloureusement à sa migraine lancinante, il écarta les couvertures pour s'asseoir au bord de son lit. Il attrapa sa bouteille d'eau et les comprimés d'antidouleurs qui étaient là, en avalant rapidement en espérant que la souffrance cesserait. Il avait une chance sur deux. Les maux têtes étaient terribles depuis son accident. Respirant doucement en attendant que cela agisse, il regarda autour de lui, resituant son environnement après sa brusque remontée de souvenirs de la nuit. Il sourit avec douceur en avisant ce qui avait tout d'une chambre d'adolescent moldu moyen d'Amérique. Maintenant qu'il se souvenait, il n'en croyait pas sa chance d'être tombé là. Cette pièce avait tout d'un havre de paix pour lui, encore plus à cet instant. Cela faisait un mois et demi qu'il s'était installé ici et il se sentait chez lui.

Lorsque la douleur diminua, il se leva, allumant une lampe d'appoint pour y voir un peu plus clair dans l'obscurité. Il était encore très tôt et en plein hiver ainsi, le soleil n'était pas près de se montrer. Il jeta un coup d'œil dans le miroir, se trouvant un air fatigué habituel. Ses cheveux avaient poussés, effleurant ses épaules et ses lunettes avaient disparues, sa vue corrigée depuis quelques mois. Tranquillement, il retira son pyjama pour passer une tenue propre, renonçant comme toujours à se coiffer. Il quitta ensuite sa chambre, descendant au rez de chaussé de la maison devenue son refuge. En silence, pensant toujours à tout ce qu'il s'était produit, il suivit son chemin habituel pour gagner la cuisine et préparer un repas léger ainsi qu'un petit déjeuner. Il avait beaucoup à faire maintenant qu'il se souvenait, qu'il se rappelait de qui il était et de sa situation. Mais avant, il avait une chose primordiale à faire, une chose qui lui semblait absolument évidente et indispensable.

Il terminait de tout préparer, posant deux couverts à table, lorsque le moteur d'une voiture se fit entendre à l'extérieur. Il sourit, autant d'affection pour son ange gardien que d'appréhension pour ce qui allait se passer. Une minute et un homme en uniforme de shérif entrait, l'air fatigué. Il faisait pourtant attention à ne pas faire de bruit, soupirant de dépit lorsqu'il le trouva dans la cuisine avec un repas près.

- Bonjour Charlie, sourit-il effrontément alors qu'il retirait veste et chapeau.

- Bonjour Alex, rendit-il en entrant vraiment. Combien de fois je dois te dire que tu n'as pas besoin de faire ça ? demanda-t-il en avisant la nourriture prête pour lui. Tu devrais te reposer, faire la grasse matinée. Le docteur Cullen a dit que tu avais besoin de sommeil et de calme dans ton état.

- Préparer à manger ne va pas me tuer, s'amusa-t-il avec une immense tendresse pour l'homme protecteur et bienveillant. Et je n'ai même pas besoin de réveil pour me lever tôt c'est automatique. Comment s'est passé la nuit ?

- Calme, comme souvent à Forks, dit-il en s'asseyant. Tu as bien dormi ?

- Justement…, dit-il avec tension en venant prendre place face à lui. Je… je me souviens, lâcha-t-il. De presque tout.

Il y eut un moment de silence stupéfait face à lui, le shérif le scrutant avec attention. Charlie Swan avait vraiment été un don du ciel pour lui ces derniers temps. Il aurait pu tomber sur n'importe qui de mal intentionné, sur l'un de ses nombreux ennemis. Et pourtant, il avait rencontré multitude de gens bien depuis qu'il était là, Charlie en particulier. Il était beau le grand Survivant qui s'était fait faucher par un pick-up moldu, dans une ville moldu, par un moldu. Avec tout ce qui lui pendait au nez, il avait fallu que ce soit ça qui manque presque de le tuer. Il était à peine arrivé à Forks qu'il avait eu cet accident violent. Il avait été trouvé par le shérif, le chauffard s'enfuyant. Il avait été pris en charge à l'hôpital de la ville et il était tombé dans le coma. Quand il s'était réveillé un mois plus tard, il était totalement amnésique et cela n'avait pas surpris les médecins après le choc à la tête qu'il avait pris entre autre chose. Il avait été amoché avec bien des os cassés, des dommages internes, des dégâts en pagaille. Et il s'était réveillé sans ses souvenirs. Si le shérif avait cherché de tout côté, il n'avait pu découvrir son identité alors qu'il n'avait aucune affaire sur lui. Juste quelques bijoux qu'il portait et un bout de bois dans sa poche. Tout lui avait été restitué.

Il ne savait pas qui il était ni d'où il venait et personne à Forks ou dans les environs ne l'avait reconnu. Il avait pourtant eu la chance d'avoir des gens bien pour veiller sur lui et le soigner. Le docteur Cullen en particulier avait été formidable pour ça. Il avait passé deux mois de plus à l'hôpital, complètement perdu. Le shérif, Charlie, était venu le voir presque tout les jours, cherchant à retrouver sa famille pour l'aider, cherchant aussi à arrêter le maudit chauffard qui s'était fait la belle. Puis, quand il avait pu sortir de la clinique sans qu'il n'ait retrouvé la mémoire et son identité, l'homme lui avait proposé de venir vivre avec lui, chez lui. Il avait expliqué qu'il avait une grande maison avec de la place, qu'il serait ravi qu'il vienne et qu'il pourrait faire comme chez lui, qu'il vivait seul et qu'il n'y aurait personne pour l'embêter. Il avait accepté et cela faisait un mois et demi qu'il vivait chez le shérif. L'homme n'était pas souvent là, très dévoué à son travail mais cela lui allait. Et il ne pouvait nier que Charlie veillait sur lui comme un père l'aurait fait. Il était juste incroyable. Il lui avait donné une maison, un foyer, il avait pourvu à tout ses besoins, l'avait habillé, veillait à sa santé, le prenait totalement en charge sans rien demander… Il lui devait une explication maintenant qu'il se rappelait.

- Est-ce que tu as envie d'en parler ? demanda précautionneusement l'homme.

- Je te dois une explication, sourit-il.

- Tu ne me dois rien tu tout Alexander, répondit-il. Rien. Si tu n'as pas envie de me le dire, tu n'es pas obligé. Dis moi juste qui je dois contacter. Ta famille doit-être morte d'inquiétude.

- Je n'ai pas de famille, sourit-il avec tristesse. Je n'en n'ai plus. Il n'y a personne à prévenir.

- Comment ça ?

- Je vais te raconter. Toi et Carlisle vous aviez raison de penser que j'étais d'origine anglaise.

- Ton accent ne trompe personne, s'amusa-t-il pour alléger un peu l'ambiance.

- Oui, rit-il. Je suis anglais à l'origine. Je suis orphelin depuis longtemps, continua-t-il en perdant son regard dans sa tasse de café. Mes parents sont morts quand j'avais un peu plus d'un an. C'est amusant, mon père était policier, dit-il en le regardant. Lui et ma mère ont été tué par un meurtrier qu'il pourchassait.

- Je suis désolé, fit l'homme avec consolation.

- C'était il y a longtemps et cette fois je suis sûr de ne pas me souvenir d'eux, relativisa-t-il. J'étais trop jeune. J'ai été élevé par ma tante maternelle et son mari. Là encore, toi et Carlisle aviez raison sûr… la manière dont j'étais traité. Ils ne m'aimaient pas beaucoup.

Les médecins qui l'avaient soignés avaient bien sûr remarqué ses nombreuses cicatrices, en particulier celles de la ceinture de Vernon dans son dos, comme son retard de croissance bien installé maintenant qu'il avait seize ans. Ils l'avaient dit au shérif et ils avaient fini par lui en parler aussi. Cela l'avait terrorisé sur ce que pouvait être sa famille.

- J'ai vécu chez eux jusqu'au début de l'été cette année. Mais j'allais aussi au pensionnat depuis mes onze ans. L'école que mes parents avaient choisi pour moi dés ma naissance. Alors j'étais plutôt tranquille ces dernières années, je ne rentrai que pour l'été. Et puis il y a quelques temps, quand j'avais treize ans, j'ai appris que j'avais un parrain, le meilleur ami de mon père. Normalement, c'est lui qui aurait dû m'élever mais il a été emprisonné à tord pour un meurtre qu'il n'avait pas commis.

- Est-ce que c'est certain ?

- Oui. Figure toi que treize ans après son incarcération, on a retrouvé la personne qu'il était censé avoir tué bien libre et vivante. Je l'ai vu de mes propres yeux. La vérité, c'est que c'était un coup monté contre lui, justement pour qu'il n'ait pas ma garde.

- Pourquoi faire une telle chose ? demanda-t-il choqué.

- Carlisle avait raison sur ça aussi, sourit-il en tendant sa main droite.

Elle arborait deux grosses chevalières à l'air ancien, l'une d'or noir et l'autre d'or jaune. Personne n'avait pu lui retirer les deux anneaux. Carlisle disait que ça lui faisait penser à des chevalières d'ancien lord anglais.

- Il se trouve que ma famille est noble de titre, sourit-il avec ironie. Mon parrain l'était aussi. Mes parents m'ont laissé un très gros héritage. Et après leur morts, certaines personnes voulaient tenter de mettre la main dessus. Je ne savais même pas. On me l'a caché presque toute ma vie. Je l'ai appris au début de l'été. Après… après…

Il prit une grande inspiration pour se donner du courage, les larmes lui montant aux yeux à ce souvenir. Charlie se leva pour venir se rasseoir juste à côté de lui, posant une main réconfortante sur son épaule. Il lui sourit tristement, continuant :

- Normalement, je devais aller vivre avec mon parrain bientôt. Il se battait pour un lion pour avoir ma garde mais même après qu'on ait eu la preuve qu'il était innocent, il n'a pas pu l'avoir. Il devait d'abord remettre de l'ordre dans sa vie et on lui mettait des bâtons dans les roues. Certains ne voulaient pas qu'il me prenne avec lui, qu'il m'explique tout, qu'il me protège, qu'il m'aime tout simplement aussi. Je n'ai pas pu passer beaucoup de temps avec lui. Je ne l'ai vu que très peu mais il était ma famille. C'était tellement évident, dit-il alors qu'une larme roulait sur sa joue. Mais, en juin, il y a eu… un attentat, raconta-t-il. Et mon parrain, il… il s'est interposé pour me protéger, dit-il en horrifiant le shérif. Il est mort.

Ses larmes coulèrent toutes seules et il sentit Charlie enrouler son bras autour de ses épaules pour le serrer contre lui. Il ne pouvait pas dire toute la vérité, Charlie était un moldu et il ne savait pas s'il saurait raconter toute la vérité. Mais son ange gardien avait le droit de savoir sans qu'il lui mente vraiment. Il avait tellement cherché pour lui, s'était donné tant de mal pour retrouver sa famille hypothétique.

- J'étais tellement en colère et triste, reprit-il. Puis on m'a interdit d'aller à son enterrement ou à la lecture de son testament pour des raisons de sécurité sois-disant. La réalité c'est qu'on ne voulait pas que je sache qu'à son tour, il me léguait tout ce qu'il avait. Sa fortune, ses biens, son titre aussi, dit-il en caressant ses chevalières. Je n'ai pas écouté cette fois. Je voulais savoir et je voulais… un dernier quelque chose avec lui. Alors à la sortie du pensionnat au début de l'été, j'ai fait le mur et je suis allé demander à lire ce testament. C'est là que j'ai appris la vérité sur l'héritage qui était le mien, celui de mes parents et de mon parrain. Et puis, il avait laissé une lettre pour moi, une lettre qui m'expliquait que mon entourage n'était peut-être pas bien intentionné à mon égard. Il avait raison. J'ai vérifié et c'était vrai. Ceux qui m'entouraient avaient été soigneusement placé autour de moi et n'était pas mes amis. Bref, j'ai appris pas mal de choses et j'en ai eu assez.

Il fit une pause pour prendre une gorgée de café, laissant Charlie lui frotter le dos, attendant avec patience qu'il veuille bien continuer.

- Je savais que je ne pouvais pas faire n'importe quoi et que je n'étais pas en sécurité, que ces gens continueraient à me courir après, reprit-il. Alors j'ai utilisé les grands moyens. J'ai pu me faire émanciper pour que plus personne n'ait de tutelle sur moi et mes biens. Ensuite, j'ai fait une demande en urgence pour venir en Amérique et j'ai obtenu l'asile politique pour diverses raisons. Ma famille avait aussi un ancrage ancien dans ce pays alors ça a été plus facile. Je suis parti en secret et le secret a aussi été gardé sur mon arrivée ici et l'asile dont j'ai bénéficié. J'ai fait en sorte que ceux qui pouvaient vouloir me chercher n'ait plus de raisons de le faire ou ne puissent pas me trouver. Je venais tout juste de tout régler.

- Quand tu as eu ton accident ?

- Oui. Je cherchais un endroit où vivre.

- Et tu es venus à Forks ? s'amusa-t-il.

- Oui, rit-il. Incroyable hein ? En fait, j'aime les villes comme celle là. Je n'aime pas le monde et je voulais avoir de la nature autour de moi, beaucoup de nature. Je voulais un coin reculé où personne en viendrait m'embêter. Je voulais avoir les montagnes pas trop loin pour pouvoir y aller facilement, je voulais de la forêt, je voulais être assez proche de l'océan aussi. Je voulais rester assez près du Canada également parce que j'aime ce pays et pour être franc, c'est un autre endroit où j'ai songé aller, où je pourrais aller si… si…

- Si on te retrouve et qu'on revient t'embêter ? termina-t-il pour lui.

- Oui. J'ai déjà fait des démarches auprès d'eux pour ça aussi pour être sûr. Je suis d'abord allé à Seattle, puis Port Angeles mais c'était encore trop grand pour moi et en cherchant, j'ai trouvé Forks. C'était parfait. Il y avait tout ici, Vancouver n'est pas trop loin non plus et le climat n'est pas très différent de ce que j'ai toujours connu au Royaume Unis. Et puis, psychologiquement, c'était rassurant de mettre une aussi grande distance entre moi et eux. Je suis arrivé à Forks ce soir là pour visiter un peu, sourit-il, et confirmer mon idée, trouver une maison. Et puis ce salopard ma fauché, grimaça-t-il. La suite, tu la connais.

Il y eut un moment de silence entre eux, Charlie lui caressant toujours le dos distraitement en avalant ces nouvelles. Ce n'était pas toute la vérité, très loin de là, mais c'était la vérité quand même et ça, il était en droit de le raconter au shérif. Un shérif qui assimilait l'histoire, triste et stupéfait d'apprendre que qu'avait été la vie de son protégé. Il se souvenait encore de ce soir là où il avait trouvé l'adolescent en sang sur la route. Le jeune homme était passé très près de la mort mais heureusement, on avait pu le sauver. Il était allé le voir souvent pour l'enquête mais aussi pour veiller, touché par cet enfant qui en avait vraisemblablement déjà vu de belles. C'était écris sur son corps et les médecins l'avaient vu. Il avait voulu l'aider, le protéger, s'assurer qu'il ne retournerait pas chez des gens qui avaient pu lui faire du mal, qu'il serait en sécurité. Il s'était attaché à lui. Alexander était un garçon gentil, doux, battant avec son caractère aussi malgré l'amnésie. Il ne se plaignait jamais, souriait toujours, facile à vivre. Lorsqu'il avait été temps de lui trouver une maison, il avait été naturel pour lui de lui proposer de venir chez lui. Et puis comme ça, en tant que shérif, il pouvait prendre sa charge et veiller sur lui, s'assurer que personne ne l'embêterait. Il n'avait jamais regretté. Alexander avait mis de la vie dans sa maison et n'avait eu que d'autant plus d'affection pour lui. Ils s'entendaient à merveille et malgré lui, il s'était mis à le voir comme un fils. Alors apprendre tout ça était choquant.

- Mes affaires sont encore à Seattle avec un peu chance, fit l'adolescent.

C'était faux, ses affaires, il les récupérait en un claquement de doigt avec le médaillon magique autour de son cou. Encore une chose qu'on n'avait pu lui enlever de manière inexplicable. Mais il devait garder les apparences pour Charlie. Le secret magique était en vigueur et il avait promis de le respecter en arrivant dans le pays.

- Maintenant que je me souviens, je vais les appeler pour qu'on me les renvoie. Je devrais vite pouvoir te montrer mes papiers pour que tu aies les pièces officielles pour boucler ça. Et… je ne vais pas t'embêter plus longtemps. Je suis émancipé et j'ai bien assez d'argent pour m'occuper de moi. Je vais aller à l'hôtel puis je chercherai une maison. Je te rembourserai tout c'est promis et…

- Tu n'as pas à le faire Alex, coupa-t-il doucement. Je m'en fiche royalement que tu aies les moyens de le faire. J'ai dit que je prendrais soin de toi, que tu n'aurais pas à t'en faire et c'est vrai. Tu n'as rien à me rembourser. C'est hors de question. Interdit tu m'entends ? dit-il en sachant qu'il pouvait être têtu. Tu n'as pas à partir non plus. Tu n'iras pas à l'hôtel. Tu vas rester là autant que tu en auras besoin. Si tu veux… tu pourrais même rester définitivement ? proposa-t-il.

- Rester définitivement ? releva-t-il avec espoir. Mais je… ça ne devait être que temporaire. Je ne veux pas t'embêter. Tu as déjà tellement fait pour moi Charlie. Tu n'as même pas idée, fit-il avec émotion. Maintenant que je me souviens… tu m'as donné ma première vrai maison et…

- Alors reste, coupa-t-il. Je serai ravi que tu restes ici. Tu fais parti de la maison maintenant et je n'ai pas envie que tu ailles vivre tout seul. J'avais bien prévu de te garder avec moi jusqu'au bout si tu ne retrouvais pas la mémoire et comme tu n'as pas de maison ou de famille, considère que tu l'as maintenant ici avec moi. Tu n'as pas à t'en faire. Tu peux rester, j'aimerai que tu restes et on continu comme ça si ça te convient ? Tu fais ce que tu veux bien sûr mais tu as cette possibilité. Je la place d'office en tête de liste, s'amusa-t-il plus légèrement. Je clôturerai le dossier et je ne dirai rien à personne sur ton histoire. Je peux facilement classifier le dossier si tu as l'asile politique en invoquant ta protection. Tu resteras en sécurité avec ta nouvelle vie ici et je continuerai à veiller sur toi. Tu ne peux pas vivre tout seul à ton âge. Je ne te dicterai rien mais je pourrai continuer à garder un œil sur toi comme ça et tu n'auras pas à te préoccuper du reste.

- Tu es sûr ? demanda-t-il très touché.

- Bien sûr. Je n'aurai plus ta tutelle officielle, tu récupéreras ton indépendance évidemment mais si tu me permets, j'aimerai continuer à veiller sur toi. Et puis tu cuisines divinement bien, sourit-il en le faisant rire.

- D'accord alors. Merci Charlie, pour tout. Je payer…

- Hors de question. Je ne veux pas d'argent Alex et tu n'auras rien à payer. C'est aux adultes de prendre soins des jeunes et j'ai dit que je prendrai soin de toi. Tes souvenirs revenus et ce que tu peux posséder n'y change rien. Utilise ton argent pour te faire plaisir plutôt. On parlait de voiture et de permis non ? Tu l'as ?

- Oui, je l'avais passé juste avant d'arriver.

En réalité, il avait obtenu son permis avec l'aide des autorités magiques de manière expresse mais vu l'endroit où il voulait vivre, c'était indispensable et transplaner à tout bout de champs n'était pas une solution. De plus, transplaner le rendait plus remarquable, plus traçable. Il avait pris toutes les précautions pour qu'on ne le retrouve pas mais la prudence était de mise.

- Alors utilise plutôt ton argent pour t'offrir la voiture que tu voulais et te faire plaisir. Le reste, je m'en charge et il n'y a pas à discuter sur la question.

Il approuva docilement, souriant en essuyant ses larmes. Il ne voulait pas partir, il ne voulait pas quitter Charlie et cette maison alors qu'il avait été heureux avec lui pour la première fois de sa vie. Il avait craint de devoir s'en aller en retrouvant la mémoire, mais il resterait finalement et il était infiniment ravi. Charlie était un ange à ses yeux. Il pouvait être un peu maladroit parfois mais il était sincère, bienveillant, généreux et protecteur, simple et spontané. Il se comportait comme un père avec lui et c'était extraordinaire. Le shérif le laissa se calmer tranquillement, terminant lui aussi d'assimiler les choses.

- Voilà ce qu'on va faire pour commencer, fit l'adulte. On termine de manger et dés que l'heure le permet, on va à l'hôpital. Tu dois voir un médecin avec ça et tu es très pâle.

- La nuit a été difficile avec ça, concéda-t-il.

- Migraine ?

- Ouais.

- Alors on y va dés que c'est l'heure. On verra le reste plus tard.

- Je peux y aller tout seul, protesta-t-il. Tu as travaillé toute la nuit. Tu devrais aller dormir.

- Est-ce que me dire ça a déjà marché une seule fois ? demanda-t-il avec amusement.

- Non, soupira-t-il.

- On va à l'hôpital à deux. Je dormirai après. Le plus important est de s'assurer que tout va bien.

Il approuva finalement, sachant que Charlie ne rigolait pas avec sa santé. Il avait été là pour tout depuis qu'il vivait chez lui. Il veillait sur lui au moindre malaise et il n'attendait jamais avant de l'emmener voir le médecin s'il le jugeait nécessaire. Ils terminèrent de manger puis le shérif s'en alla prendre une douche et se changer. Alexander en profita pour tout nettoyer et ranger d'un sort, souriant en retrouvant sa magie sans aucun problème. Cela expliquait pourquoi il avait eu la sensation qu'il faisait les choses étrangement ces dernières semaines, que ses habitudes lui semblaient étranges. Sa magie lui avait manqué inconsciemment et il était heureux de voir ses sorts fonctionner à la perfection malgré le choc qu'il avait pris. Il n'était pas un expert mais des petits sorts du quotidiens, il savait faire. Charlie râlait toujours sur le fait qu'il n'avait pas à faire le ménage ou la cuisine comme il le faisait depuis son arrivée mais il estimait qu'il devait bien ça à l'homme et même bien plus. Voulant être utile et, en quelque sorte, payer ce qui lui était offert, il s'était mis à s'occuper de tout dans la maison et Charlie n'avait pas pu l'arrêter.

Le rangement terminé, il alla s'asseoir au salon avec un autre café. Il avait eu une chance incommensurable avec cette histoire. Au moins, tout avait déjà été réglé et il était en sécurité avant de perdre la mémoire. Son asile politique et son statu en Amérique était assuré, comme le rapatriement de ses biens et de ses coffres à Gringotts. Il était en règle avec le gouvernement qui n'avait pas rechigné à l'accueillir et à lui donner protection, à le cacher. Il s'était déjà inscrit à une école de magie spécialisée dans l'enseignement à distance pour poursuivre son éducation et son émancipation était fermement actée, annulant la Trace sur sa baguette. Tout avait été en règle pour qu'il soit tranquille un bon moment et cela avait empêché que quelqu'un du monde magique lui tombe dessus en pleine amnésie. Cela aurait pu être dramatique s'il avait s'agit de la mauvaise personne. Oh il avait bien repéré des choses magiques autour de lui maintenant qu'il savait mais rien d'alarmant.

Il faudrait qu'il règle tout pour s'installer vraiment à Forks. Il était bien ici et il était bien avec Charlie. Il ne voulait pas partir alors qu'il se sentait enfin chez lui quelque part. Il faudrait juste qu'il officialise pour ses papiers. Il y avait un pseudonyme sur ses papiers américains pour sa protection et il pensait sérieusement le changer pour mettre Alexander White. Il aimait être Alexander White ici. Voir un médicomage pour vérifier son état après son accident semblait être une bonne idée également. Cela et il faudrait quand même faire un tour à l'école qu'il avait choisi, Saxis, une petite académie tout au nord des Rocheuses au Canada. Ils devaient se demander pourquoi il n'avait pas rendu de devoir ni donné de nouvelles et comme il n'avait pas d'adresse fixe, ils n'avaient pu le contacter. Il était très bien protégé d'un quelconque traçage en Amérique maintenant qu'il avait l'asile politique. C'était une protection de plus. Il devait remettre les choses à jour et redémarrer. Mais il n'y avait rien de compliqué et bientôt, la vie normale commencerait comme il en avait rêvé en venant ici. Tout le reste, il voulait le laisser derrière lui. Charlie réapparut rapidement, prenant lui aussi un café avant de venir s'asseoir près de lui :

- On continue avec Alexander ou tu veux autre chose ? demanda-t-il.

- Alexander c'est bien, sourit-il. Mon nom d'origine j'en étais venu à le détester. Il ne représentait que ce que tout le monde voulait que je sois et pas ce que j'étais vraiment. Par sécurité, on avait mis un pseudonyme sur les papiers quand j'ai eu l'asile ici. Je vais voir si je peux le faire changer pour Alexander White. J'aime bien.

- Tant mieux alors. C'était mon idée ce nom, se vanta-t-il en le faisant rire.

- Je sais et je l'aime beaucoup merci.

- Mais de rien.

- Si Carlisle l'autorise, je vais aller à Seattle rapidement pour remettre de l'ordre dans mes papiers et tout régler.

- Tu veux que je vienne avec toi ? Je peux poser quelques jours.

- Non ça ira merci. Je veux faire ça moi même et terminer de tourner cette page. J'appellerai un taxi pour me conduire et me ramener quand j'aurais fini. Ça devrait me prendre deux jours pour tout régler. Après je serai tranquille.

- Tu rentres sans faute, exigea-t-il.

- Oui, sourit-il. Tu es sûr que ça ne te dérange pas si je mets mon adresse ici et… ?

- Alexander, tu es chez toi ici, assura-t-il fermement. Rien ne changera plus jamais ça.

- Merci, dit-il avec une boule d'émotion dans la gorge.

- Profites-en pour te commander une belle voiture. Comme ça, dés que le médecin donnera le feu vert pour que tu puisses conduire, tu seras libre de t'amuser comme tu veux.

- Je vais le faire.

- Finalement, tu en es où dans tes études ?

- Je m'étais inscrit à un programme de cours à distance en arrivant en Amérique. Je suis arrivé un peu en catastrophe et je ne savais pas où je vivrai alors j'ai pris cette solution pour pouvoir bouger et chercher une maison tout en étudiant.

- C'est très sage et responsable. Si seulement tout les ados étaient comme ça, soupira-t-il dramatiquement en l'amusant.

- Je ne suis pas un fana des études mais je sais que c'est important pour l'avenir. Je vais reprendre contact avec l'école et leur expliquer. Ils doivent se demander pourquoi je n'ai pas envoyé de devoir et comme je n'avais pas d'adresse ni de portable, ils n'ont pas pu me contacter. Je vais leur expliquer et voir comment je peux m'organiser pour cette année, pour ne pas prendre trop de retard.

- Tu pourras aller au lycée ici l'année prochaine, remarqua le shérif. Il te restera deux ans c'est ça ?

- Oui. J'aurai le temps de m'organiser d'ici là.

- Est-ce qu'on s'est trompé sur ton âge ? Le docteur Cullen pense que tu dois avoir seize ans d'après ta dentition même si tu fais un peu plus jeune.

- Retard de croissance, soupira-t-il sans honte devant cet homme.

Charlie savait déjà qu'il avait eu une enfance mauvaise. Il savait pour les cicatrices, toutes les traces et le retard de croissance. Jamais il n'avait eu pitié pour quoi que ce soit. Tout au contraire, il s'était fait protecteur même si jusque là, il ignorait son passé.

- J'ai bien seize ans. Je suis né le 31 Juillet 1987.

- Tu es plus vieux d'un mois et demi que ma fille alors, remarqua-t-il.

- Oui.

- Est-ce que tu es sûr d'être en sécurité Alex ? demanda-t-il sérieusement.

- Tout a été fait pour en tout cas. Je ne pense pas qu'on puisse faire quoi que ce soit de plus et de là à ce qu'on sache que j'ai carrément changé de pays… Je devrai être tranquille normalement.

- Bien mais s'il y a quoi que ce soit, n'hésite pas à m'en parler.

Il approuva, reconnaissait même s'il ne pourrait jamais parler de ce genre de chose du monde magique à Charlie. Les américains étaient plutôt stricts au sujet des non-maj. Il verrait pour protéger la maison histoire d'être certain qu'il n'arriverait rien à Charlie si, par malheur, quelqu'un retrouvait sa trace. Et ironiquement, ce n'était plus Tom et les mangemorts qu'il craignait mais bien Dumbledore, l'Ordre et ses soi-disant amis, le Ministère britannique et les aurors. Si an un plus tôt on lui avait dit ça… En fait, si un an plus tôt on lui avait dit ça, peut-être qu'il aurait pu sauver Sirius.

- Allez allons-y, fit le shérif en regardant l'heure. Je suis sûr que le docteur Cullen sera ravi de te voir.

Ils se levèrent ensemble et passèrent manteau et écharpe pour se tenir au chaud dans la neige qui couvrait tout dehors en cette nouvelle année. Charlie lui ajouta d'office un bonnet chaud et il sourit avec attendrissement, toujours ému de voir l'homme prendre soin de lui. Charlie pouvait lui faire penser à Sirius en beaucoup plus responsable et calme. Ils s'en allèrent ensuite, prenant la voiture du shérif qui les conduisit à l'hôpital. Les reconnaissant, l'infirmière de la réception les accueilli avec le sourire, demandant immédiatement s'il y avait un problème. Il fallait dire que Alexander avait passé beaucoup de temps ici et qu'il venait encore plusieurs fois par semaine. Sans parler que son histoire avait fait parler toute la ville. Le jeune homme n'était pas malheureux qu'on commence enfin à l'intégrer et à arrêter de le regarder étrangement ou avec une pitié écœurante. Il rassura la dame et Charlie demanda si le docteur Cullen était libre pour une consultation. Elle leur demanda de patienter et ils allèrent s'asseoir. Il ne fallut pas longtemps pour voir le médecin blond apparaître avec un grand sourire et maintenant qu'il se souvenait, Alexander savait qu'il n'était pas humain. Mais il n'en n'avait que faire, tolérant à l'égard de tous, connaissant ses spécificités et très franchement, le docteur Cullen avait été, avec Charlie, la meilleure personne qu'il ait jamais rencontré ici. Il avait été incroyable avec lui pour le soigner et le rassurer.

- Bonjour Alexander, sourit-il en arrivant près d'eux, shérif.

- Docteur Cullen, rendit-il.

- Bonjour Carlisle, fit le jeune homme.

Ils avaient convenus d'utiliser leurs prénoms et de se tutoyer pendant son hospitalisation et cela l'avait aidé à se sentir mieux, à se sentir plus proche de quelqu'un à ce moment là. Le médecin les entraîna vers son bureau et ils s'y enfermèrent.

- S'est-il passé quelque chose ? demanda le blond avec inquiétude. Nous n'avions rendez-vous que demain il me semble. Un malaise ?

Il était toujours outrageusement inquiet et protecteur avec lui, attentionné et cela le touchait profondément.

- Oui et non en faîte, répondit-il. J'ai… retrouvé la mémoire cette nuit, avoua-t-il un peu tendu.

- Vraiment ? dit-il très surpris. D'un seul coup ?

- Cela a pris toute la nuit et ça a été comme des rêves avant que je ne me réveille véritablement mais tout est revenu. Je ne pense pas qu'il manque quoi que ce soit.

- C'est inattendu. Le retour de la mémoire est plus progressif habituellement. Comment te sens-tu ?

- Physiquement ? Mal à la tête et étourdit. Mentalement ? Soulagé.

- Je vais t'examiner si tu veux bien ? commença-t-il pour le détendre un peu.

Il approuva et alla prendre place sur la table d'auscultation, acceptant que Charlie reste s'il le voulait, comme toujours. Carlisle fit patiemment le tour de son état avec minutie et il sourit en comprenant désormais pourquoi il avait les mains si froides. Il avait adoré ces mains froides quand il avait eu des fièvres et que Carlisle posait une main sur son front. Il mentirait s'il disait qu'il ne s'était pas énormément rapproché de lui. Carlisle était le médecin qui lui avait sauvé la vie à son arrivée et il avait veillé sur lui avec beaucoup d'attention depuis. Il avait tout fait pour l'aider à se remettre, pour prévenir tout problème, pour gérer son amnésie et l'important traumatisme crânien qu'il avait eu. Il avait organisé ses soins et sa rééducation et il avait vraiment fait merveille. Il lui avait même donné son numéros de portable en lui ordonnant de l'appeler s'il avait un problème à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit n'importe quand. Cela avait été immensément rassurant d'avoir un tel médecin gentil et doux, très compétent pour l'accompagner là dedans. Carlisle avait su apaiser nombre de craintes et de crises de paniques.

- On dirait que ça va, sourit-il finalement. Même si tu as encore besoin de repos et de temps pour terminer de te remettre physiquement parlant. Est-ce que le traitement pour tes migraines fonctionne ?

- Une fois sur deux, concéda-t-il.

- Alors on va voir pour essayer autre chose pour te soulager, sourit-il. Tu pourrais avoir ce genre de problème un bon moment avec le choc que tu as reçu. Tu as eu d'autres malaises ?

- Pas plus et pas moins que ces deux dernières semaines.

- On va continuer à surveiller ça. Ton sommeil ?

- Pareil aussi.

- N'hésite pas à te reposer au maximum si tu sens que tu en as besoin. Est-ce que tu veux que je vois si ton psychologue est libre pour te voir ce matin ? Pour parler de tes souvenirs si tu veux ?

- Non ça ira. J'irai le voir comme prévu et je ne pense pas que je continuerai longtemps maintenant que je me souviens. Tout est plus clair et simple maintenant.

- Tant mieux. Est-ce que tu as déjà pu contacter ta famille ? demanda-t-il précautionneusement.

- Il n'y en a pas, sourit-il pauvrement. Je suis émancipé et mes proches sont décédés. Il n'y avait personne à trouver et prévenir.

- Je suis vraiment désolé Alexander.

- Hum, approuva-t-il. Je venais à Forks pour me trouver une maison tranquille dans un coin perdu ce soir là. J'aime ça. Je venais tout juste d'arriver en ville depuis Seattle pour visiter.

- Je vois. Tu te souviens de l'accident ?

- Jusqu'à perdre conscience oui, approuva-t-il. Mais je n'ai pas vu cette fichue voiture, grommela-t-il agacé qu'on n'ait pas retrouvé le chauffard. Je n'étais même pas sur la route. Je suis sûr qu'il était saoul ce crétin, râla-t-il en amusant les adultes.

- Est-ce que je peux demander ce qu'il va se passer maintenant ? demanda-t-il l'air inquiet pour lui.

- Et bien je suis émancipé et indépendant alors je peux m'occuper de moi. Il faut juste que je remettre de l'ordre dans mes affaires et que je récupère mes papiers. Mais…, dit-il en regardant Charlie.

- Alexander va rester vivre à la maison avec moi, termina l'homme pour lui. Je vais continuer à prendre soin de lui, sourit-il en s'attirant un regard très touché du jeune homme que le médecin ne manqua pas.

- Je suis heureux d'entendre que vous restez parmi nous, approuva-t-il. Tu m'auraiq manqué si tu étais parti.

- Je n'ai plus envie de partir d'ici de toute façon. Je venais à Forks pour trouver une maison et prendre un nouveau départ. Cela ne s'est pas passé comme je l'imaginai mais c'est ce qu'il s'est passé quand même. Il ne me faudra pas longtemps pour récupérer mes papiers et tout régler. Je serai tranquille après.

- C'est une bonne nouvelle. Est-ce que tu te sens bien ? Par rapport à tout ce dont tu te souviens ?

- Oui, ça va. Je suis soulagé d'enfin me souvenir et c'est comme si je n'avais jamais vraiment oublié. Comme si j'avais simplement eu un genre de longue pause alors ça va. Pas de choc docteur puisque c'est la question, s'amusa-t-il en le faisant rire.

- C'est bien. Est-ce que tu peux me dire s'il y a des antécédents médicaux que je dois connaître ?

- Il n'y a rien. Je n'avais pas eu de vrai suivis médical avant en faîte, avoua-t-il en les faisant grimacer. Il y a ce que tu as compris toi même, dit-il plus doucement. Et quelques blessures que je m'étais fait en sport à l'école mais rien de significatif.

- C'est déjà ça. Bien entendu, tu fais ce que tu veux mais si tu veux en parler avec quelqu'un, moi, ton psychologue ou quelqu'un d'autre, n'hésite surtout pas, pria-t-il avec douceur.

- D'accord, approuva-t-il même s'il savait qu'il ne le ferait pas.

Il avait eu un psy pour gérer son amnésie depuis qu'il était là mais il ne voulait plus continuer maintenant qu'il se souvenait. Ce n'était pas son truc, il n'avait vraiment pas envie de parler de sa vie dans les détails et il doutait qu'un moldu puisse vraiment lui être utile même avec tout les efforts du monde.

- Bon, pour le moment, tu vas bien, remarqua Carlisle. On va quand même surveiller de près dans les prochains jours pour s'assurer que d'autres symptômes ne se manifestent pas avec le retour de ta mémoire. S'il y a quoi que ce soit d'anormal, même si cela ne te semble pas être important, signale le moi. Avec le traumatisme crâniens que tu as eu, il faut être prudent. On continue la rééducation de la même manière et je vais te donner autre chose pour tes maux de tête.

- Merci Carlisle. Il me reste deux semaine de rééducation c'est ça ?

- Oui. Après, on continura à te suivre étroitement quelques mois et on verra comment évoluent tes malaises et tes migraines. Le reste de tes blessures se sont bien remises mais il faut surveiller ta tête. Cela devrait aller mieux dans les semaines à venir mais tu pourrais quand même garder des séquelles comme des maux de tête, des petits étourdissement ou malaises de temps à autre. Il faudra voir.

- Pas grave, balaya-t-il. J'ai déjà de la chance de m'en être sorti avec juste ça, sourit-il.

- C'est bien de positiver mais on va quand même faire le maximum pour effacer ça ou le soulager dans le pire des cas, assura le blond.

- Merci Carlisle. Toi et Charlie, vous avez vraiment été mes anges gardiens depuis que je suis ici. J'aurai pu tomber sur je ne sais qui et je vous ai eu vous, sourit-il avec sincérité.

Le médecin lui sourit à son tour l'air ému.

- C'est avec plaisir, répondit-il. Est-ce que c'est toujours Alexander ?

- Oui. Je vais garder ce nom là ici. Je l'aime bien.

- Je prend note.

Ils discutèrent encore un moment, le jeune homme donnant les informations manquantes à son dossier comme sa date de naissance ou son passif médical même s'il ne dit pas grand-chose. Carlisle était visiblement heureux de le voir rester avec Charlie après avoir appris qu'il était seul. Ainsi, il était certain qu'il continuerait à être bien soigné, en sécurité dans une bonne maison. Comme le shérif, après avoir vu ses cicatrices et le reste, il redoutait que le retour de sa mémoire signe aussi son renvoi dans un endroit dangereux pour lui. Aussi, le voir rester ici avec le shérif qui le traitait comme un fils était rassurant. Il s'était énormément attaché à ce jeune homme incroyable qui avait la particularité d'avoir un sang dont l'odeur ne l'attirait pas. Cela ne sentait pas mauvais, mais ça ne sentait pas non plus comme une proie et c'était une grande première pour lui. Cela n'avait fait que faciliter sa relation avec lui. Alexander était incroyablement attachant et il avait voulu l'aider au maximum. Voir le jeune homme rester le même avec ses souvenirs de retour était une bonne chose à ses yeux. Il avait l'air de prendre ça de manière remarquable, sans aucune trace de choc. C'était juste comme s'il se réveillait en se souvenant de ce qu'il s'était passé la veille et qu'il n'y avait pas eu de trou de plusieurs mois. Sans aucun doute, il était résiliant mais il se jura de le garder à l'œil au cas où le choc se manifesterait plus tard. C'était rare mais pas impossible.

Ils discutèrent de son voyage à Seattle et Carlisle accepta à condition qu'il se fasse conduire et qu'il prenne son temps pour ne pas s'épuiser. Il exigea qu'il l'appelle s'il avait le moindre problème. Remerciant le médecin, ils rentrèrent ensuite à la maison, Alexander poussant le shérif à aller se coucher, lui assurant que tout irait bien. Il alla ensuite prendre place dans le salon pour réfléchir, prenant les antidouleurs donnés par Carlisle. Il ne croyait vraiment pas sa chance que cela se soit passé ainsi. On allait bien se foutre de lui si on apprenait que le grand Survivant avait failli être tué par une simple voiture moldu. Cela prouvait bien qu'il était très loin d'être invincible. Il était puissant de nature certes mais son niveau de magie était à peine aussi haut que celui d'un septième année. Il avait encore tellement à apprendre et il l'avait réalisé. On ne lui avait presque rien appris en réalité et on ne lui avait certainement pas appris ce qu'il fallait pour qu'il tienne le rôle qu'on lui donnait dans la guerre. C'était une des nombreuse chose étrange qui lui avait montré la vérité.

La mort de Sirius avait été un électrochoc pour lui. Avec son parrain, il avait définitivement perdu toute sa famille dans cette guerre. Une guerre qu'il ne comprenait même pas, qui n'était pas la sienne à ses yeux. Et puis il avait découvert la traîtrise de ses amis, de Dumbledore, de l'Ordre… Il en avait eu assez du Ministère et des gens qui, après l'avoir dénigré et insulté pendant des mois, courraient vers lui en pleurant pour qu'il les sauve. Ce n'était que des lâches. Qu'ils se débrouillent tout seul, qu'ils se sauvent tout seul comme il l'avait fait lui même. Il considérait avoir assez donné et il ne voulait pas se battre. Alors il avait décidé de partir loin et de refaire sa vie. Seulement, il avait su que tout le monde lui courrait après. Il pouvait tenir en grande partie Dumbledore, le Ministère et autre de cet acabit grâce à la loi et à la protection américaine mais Tom… Il avait fallu plus que ça pour arrêter quelqu'un d'aussi déterminé.

Il avait donc décidé de tenter le tout pour le tout et de faire un pacte avec lui. Il l'avait contacté via leur lien et il lui avait proposé un accord magique. En gros, il jurait de ne plus intervenir dans la guerre sans son consentement, de ne plus le combattre d'aucune manière ou de tenter de lui nuire à lui ou ses mangemort et en échange, Tom le laissait tranquille et ne lui courrait plus après, ne permettrait à aucun de ses partisans de lui faire du mal à lui ou à ses amis et ceux qu'il considérerait de sa famille. C'était le principe principale même s'ils avaient passé des heures à rédigé un très long accord magique précis sur bien des points pour s'assurer l'un et l'autre d'avoir ce qu'ils voulaient. Au début, Tom n'y avait pas cru, pensant à un piège mais il avait fini par le croire lorsqu'il avait parlé d'accord magique impossible à rompre sans énorme dégâts pour celui qui trahirai et qu'il avait expliqué qu'il ne voulait pas ce battre pour ces idiots qui se servaient de lui et se cachaient dans son dos. Cela avait outrageusement amusé Tom et il l'avait trouvé intelligent pour la première fois de sa vie.

L'ambiance avait été assez étrange entre eux une fois l'accord passé. Cela avait été calme et ils auraient presque pu discuter comme de simples amis s'il n'y avait pas eu leur passif et la situation. Personne n'était au courant pour cet accord. Ils étaient les seuls à savoir. La majeure partie de leur négociation s'était faîte dans leur lien, totalement secrète et ils ne s'étaient vu que pour signer leur pacte. Tom avait adoré ça, hilare de voir le Survivant s'en aller sans se retourner. Dans l'accord, Harry avait accepté de lui révélé le reste de la Prophéthie. Avec aplomb, il lui avait dit que s'il avait réellement ce pouvoir de le vaincre, il n'était pas obligé de l'utiliser et que si « aucun d'eux ne pouvait vivre tant que l'autre survivait » et bien ils survivraient tout les deux simplement, comme ils le faisaient depuis déjà longtemps.

Une Prophétie n'était pas une obligation et ils pouvaient choisir de ne pas l'accomplir. Lui avait choisi de ne pas l'accomplir, confirmant par serment et Tom l'avait accepté, y trouvant largement son compte avec un bonus. Cela lui plaisait beaucoup trop de voir les plans de Dumbledore, de l'Ordre et du Ministère s'effondrer, d'avoir l'occasion de regarder ce petit monde espérer que leur héros viendrait sans qu'il ne vienne jamais. Pour lui, il faisait le bon choix et il l'avait trouvé un peu Serpentard dans sa démarche. Il lui avait alors révélé qu'il aurait dû y aller et cela l'avait stupéfait. Ils avaient parlé, de manière assez étrange, comme si leur pacte leur permettait d'être francs et de se parler vraiment. Cela n'avait pas été gentil mais il en avait appris plus sur Tom ce jour là que dans toute sa vie et la réciproque était également vrai.

Ils s'étaient quittés sur une note plutôt sereine et satisfaite avec pour principe de ne pas se voir ou se contacter si ce n'était pas absolument nécessaire. Et bien entendu, ni l'un ni l'autre ne se servirait plus du lien sauf pour communiquer si c'était vraiment indispensable. Alexander soupçonnait pourtant que certains de ses maux de tête venaient toujours des accès de colère ou d'émotions fortes de Tom mais ils ne pouvaient rien à ça pour l'instant. Il faudrait qu'il pense à améliorer son occlumencie mais leur lien était puissant. Il y avait peu de chances de pouvoir le réprimer totalement.

Il savait donc qu'il était tranquille du côté de Tom. À moins qu'il ne fasse lui même une bêtise, il ne viendrait plus le chercher, leur pacte magique très puissant. Il n'avait aucun avantage à le faire. Il était parti en s'assurant de ne pas laisser de trace et même Tom ignorait quel pays il avait choisi. Il savait juste qu'il partait à l'étranger. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à remettre les choses en ordre ici et continuer cette nouvelle vie que Charlie lui avait offert. Il y était bien décidé. Il pouvait terminer ses études magiques comme la loi le demandait et ensuite, il verrait bien ce qu'il ferait. Il avait tout le temps pour ça.