Disclaimer: Je sais, je sais, vous allez sous doute être surpris mais... je ne suis pas JK Rowling. Et oui ! Donc les droits d'Harry Potter lui reviennent.


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Aux confins de l'existence, où la lumière du Paradis s'estompe et où les flammes de l'Enfer ne brûlent pas encore, s'étendent les limbes. Un royaume voilé de brume, où les âmes errantes évoluent dans un silence éternel. Là, le temps s'écoule comme un fleuve oublié, sans vagues ni rives. Ni jour ni nuit ne rythment le néant, seule une lueur blafarde éclaire le paysage désolé. Des arbres aux branches squelettiques se dressent comme des sentinelles muettes, leurs feuilles fanées murmurant des secrets perdus. Le sol est froid et humide, imprégné d'une tristesse infinie. Des murmures indistincts et des soupirs étouffés flottent dans l'air, comme les échos d'une vie oubliée.

C'est dans ces limbes, qu'errent les âmes qui n'ont pas trouvé leur place. Celles qui n'ont pas connu la grâce du Paradis ni la damnation de l'Enfer. C'est également le lieu de repos des âmes qui attendent leur jugement. Certaines avancent sans but, perdues dans le brouillard, condamnées à une existence fantomatique. D'autres cherchent désespérément une issue, un chemin vers la lumière ou vers les ténèbres.

Dans les limbes, le temps n'a pas de prise. Les souvenirs s'estompent, les regrets s'effacent, et l'identité se dissout peu à peu. Seule la solitude demeure, une compagne inévitable dans ce monde oublié. Seuls quelques rares êtres échappent à ce destin. Des héros légendaires, des âmes pures et courageuses, parviennent parfois à transcender les limbes et à trouver la paix qu'ils recherchent. Ce lieu perdu, un mystère insondable, un royaume entre la vie et la mort, où l'âme erre à jamais dans le silence et l'oubli.

Harry Potter, inconscient, était étendu sur un sol froid et indistinct. Une lumière douce et diffuse éclairait l'espace, mais aucune source n'était visible. Harry ouvra lentement les yeux, sa vision floue s'adaptant progressivement à la faible luminosité. Confus et désorienté, il tenta de se lever, mais une douleur lancinante traversa son corps. Se mouvant lentement, il porta sa main à son front et tenta de reconstituer le fil des événements.

Soudain, un nombre incalculable de souvenirs l'assaillit. Il revit sa vie entière défiler devant ses yeux. Sa jeune enfance avec ses parents, Voldemort, sa famille moldu, Hagrid, Poudlard, Hadrian, la pierre philosophale, Quirrell, le duel entre Voldemort et le directeur, le sortilège de mort… Le sortilège de mort !

Il avait vu le flash vert se diriger droit sur Hermione et avait agi sans réfléchir. Cela voulait-il dire qu'il était mort ?

Il se leva lentement, prenant le temps d'observer le monde autour de lui. Un son strident résonna derrière lui. Il se retourna et vit un étrange monceau de chair en décomposition. Son visage de tordit de dégoût tandis qu'il contournait l'être difforme.

Alors qu'il arrivait en face de la chose, il regarda attentivement le visage de l'être et le reconnut aussitôt. C'était le même qui était incrusté à l'arrière de la tête de son ancien professeur.

Il se souvenait vaguement du combat contre ce dernier, du sort mortel et surtout de la sensation de tomber dans le néant.

Tout à coup, une voix douce et familière résonna dans l'espace : "Harry, mon chéri." Harry leva la tête en sursaut et aperçut deux personnes. La première lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, l'unique différence entre eux résidant dans la couleur des yeux. La seconde était une magnifique femme aux longs cheveux roux et aux yeux verts brillants. Même s'il ne possédait que peu de souvenirs d'eux, il arriva sans difficultés à les reconnaître.

James et Lily Potter se tenaient debout devant lui. Ils étaient aussi jeunes qu'à leur mort, et tout aussi radieux, comme figés dans le temps. Des larmes montèrent aux yeux d'Harry. "Maman ? Papa ?" Lily s'avança et le prit dans ses bras.

"Harry, c'est nous. Tout va bien, ne t'inquiète pas." James posa sa main sur l'épaule d'Harry. "Tu es en sécurité maintenant, mon fils."

Harry se blottit contre sa mère, savourant la chaleur de son étreinte. Il avait tant de questions à leur poser, tant de choses à leur dire. Lily le serra plus fort. "Nous savons que tu as beaucoup de questions, Harry. Mais notre temps est limité, alors nous devons faire vite."

Harry acquiesça, bien que perplexe. Ses parents, voyant son incompréhension, lui expliquèrent où il se trouvait. "Tu n'as pas perdu la vie, Harry, tu te situes... dans une sorte d'entre-deux, pour ainsi dire", dit vaguement sa mère.

"Mais, comment est-ce possible ? Le sortilège vert m'a frappé. Le même sort qui t'avait tué maman. Comment ai-je pu survivre ?".

Les yeux de sa mère, jusqu'ici brillants, semblèrent s'éteindre quelques instants. Il vit alors son père s'avancer, et prendre la parole. "Harry… Ce jour-là, Voldemort n'est pas mort, tu le sais ça ? Cependant, le sortilège qu'il t'avait lancé, aussi connu sous le nom de sortilège de mort, est presque impossible à bloquer. A l'époque, ce dernier ricocha sur toi, et le frappa de plein fouet. S'il était n'importe quel homme, il serait mort. Mais le sort, au lieu de le tuer, déchira une partie de son âme."

Les yeux du jeune Potter s'écarquillèrent lorsqu'il comprit le sous-entendu. "Ce sort porte atteinte directement à l'âme ? Mais, si c'est vrai, où est ce fragment aujourd'hui ?" demanda-t-il sous le choc.

"Il s'était attaché au seul être vivant dans la pièce à ce moment-là… soit toi, mon fils. Une partie de son âme vivait en toi", déclara sombrement James.

Les jambes d'Harry s'effondrèrent sous lui. Il avait une partie de l'âme de Voldemort en lui. Il comprenait maintenant à qui appartenait le morceau de chair étrange qu'il avait vu. C'était Voldemort. Enfin, une partie de lui.

Son esprit, qui tournait à cent à l'heure, s'arrêta sur l'un des mots prononcés par son père.

"Attends, tu as dit "vivait" ? Donc, cela veut dire que ce n'est plus le cas ?" interrogea Harry avec une lueur d'espoir.

Lily reprit alors la parole avec un doux sourire. "En effet. Voldemort lui-même s'en est assuré", expliqua-t-elle.

Entendre cette phrase le rassura au plus profond de son être. Il n'était plus Voldemort. Il était Harry. Harry James Potter, fils de Lily et James Potter, et pseudo-neveu d'Hadrian Potter.

Il continua, par la suite, d'échanger avec ses parents. Il raconta sa première année à Poudlard, et écouta les histoires de ses parents sur les leurs. Il avait rêvé de cette situation, et même s'il savait que son temps était limité, il voulait en profiter jusqu'au bout.

Le temps n'existant pas dans les limbes, il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était dans le monde réel. Était-il ici depuis des heures, des jours, ou même des mois ? Personne ne pouvait vraiment le savoir.

Sa vision commença soudainement à se brouiller. "Maman, Papa, que se passe-t-il ?" demanda-t-il, inquiet.

"Tout va bien fils. Comme tu l'as déduit, ce sort tue l'âme. Cependant, lorsqu'il t'a touché, au lieu de te tuer toi, Harry Potter, il a tué la partie de son âme logée en toi. Tu es toujours vivant Harry. Cet endroit n'est pas ta place".

"V-Vraiment ? Mais… J-Je veux rester avec vous ! Nous avons tellement de choses à nous dire !" s'écria Harry en sentant son âme être tirée vers le bas.

"Nous nous reverrons en temps voulu Harry, ne t'inquiète pas. Prend soin de tes amis, et fais confiance à Hadrian. C'est un homme… qui fera de son mieux pour prendre soin de toi. Je n'en doute pas une seconde", ajouta sa mère avec un clin d'œil complice, laissant entendre qu'elle détenait un secret que lui ignorait.

Le monde autour de lui avait désormais presque entièrement disparu. Mais il pu, malgré tout, entendre son père au travers de la brume. "Essaie aussi d'entrer en contact avec Sirius Black, ton parrain. Je sais que tu ne comprends pas forcément de quoi je te parle. Mais retiens juste une chose: il est innocent. Au revoir fils, je t'aime."

Harry hocha la tête, et salua une dernière fois ses parents. Il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait, mais il s'en sortirait, comme il l'avait toujours fait.

27/04/1992, 11H12, Poudlard, Ecosse:

Hadrian avait traversé ce qu'il considérait comme l'une des pires semaines de son existence. Après le combat contre Déos, il s'était rendu auprès du ministre afin de solliciter des renforts. Ensemble, ils avaient dressé le bilan des pertes humaines et matérielles.

Les hommes du ministre s'étaient rapidement attelés à la reconstruction, secondés par Hadrian. Les moldus survivants avaient été soumis à un sortilège d'oubli, mais la plupart conservaient le souvenir du massacre qui avait ensanglanté leur paisible ville.

Juan avait survécu aux combats. Le voyageur avait vu juste concernant le Mexicain : l'homme était sous l'emprise d'un sortilège d'Impero dissimulé par un sortilège d'amnésie, ce qui avait conduit Juan et ses confrères à croire qu'il n'était pas affecté par la malédiction.

Une fois les rapports établis, Hadrian avait pris le temps de se reposer et de se soigner. Il avait subi de nombreuses blessures lors de la bataille, heureusement toutes guérissables grâce à la magie. Du moins, physiquement.

Ce jour-là resterait gravé dans sa mémoire comme une cinglante leçon d'humilité. Depuis les rituels, il se sentait invincible, omniscient. La puissance et le savoir que lui conféraient ses connaissances et ses yeux lui avaient fait perdre de vue la chose la plus importante au monde : sa mortalité.

Il n'était qu'un mortel. Si Déos avait disposé d'une réserve magique légèrement supérieure à la sienne, il aurait été tué après avoir été désarmé. Sa survie tenait presque uniquement du hasard. Et cela, il ne pouvait pas l'accepter. Il s'était donc attelé à la maîtrise du sort de gravité, avec succès.

Une fois ce nouveau palier atteint, il avait assisté à plusieurs réunions avec l'armée et le ministre, constatant que sa présence n'était plus indispensable. Le chef du groupe ennemi et la majorité de ses troupes étaient tombés au combat, ne laissant que quelques villes reculées sous le joug du défunt. Après avoir rappelé à Luis les termes de leur contrat, il salua une dernière fois les amis qu'il s'était faits au cours des derniers mois et, muni d'une lettre de recommandation signée magiquement, il emprunta un portoloin en direction du manoir Potter.

De retour, il envoya deux lettres à Harry, pour prendre de ses nouvelles et annoncer son retour. Cependant, au lieu de recevoir la réponse du jeune garçon auquel il s'était attaché, il reçut une missive de Dumbledore. Ce dernier lui narrait la dernière aventure d'Harry au troisième étage, ce qui ne surprit guère le seigneur anglais. Néanmoins, la fin de la lettre fit chuter drastiquement l'humeur d'Hadrian. Harry était mort ? C'était impossible. Quirrel ne s'était jamais battu contre lui à l'époque, et il ne pouvait le toucher. Alors, comment ?

"A moins que ce soit Harry qui ait provoqué le duel ! Bon sang !" grommela-t-il en se levant brusquement de son bureau et en transplanant à Poudlard.

Les puissantes protections de l'école le redirigèrent à l'entrée, où Dumbledore le rejoignit promptement."Albus, c'est quoi ces conneries ?! N'ose pas me dire qu'Harry est mort sous ta protection !" s'exclama-t-il, son visage habituellement paisible déformé par l'inquiétude.

"Rassure-toi Hadrian, Harry est toujours en vie. Il est simplement dans le coma. Viens, suis-moi", demanda-t-il à l'homme, le scintillement habituel derrière ses lunettes en demi-lune absent.

Décidant que le bien-être de son jeune protégé importait plus que tout, il garda le silence et suivit l'homme âgé. Ensemble, ils traversèrent les couloirs à grande vitesse, ne jetant pas un second regard à la population étudiante et aux peintures qui observaient le duo étrange.

En l'espace de quelques instants, ils arrivèrent à l'infirmerie. D'un simple mouvement de main, Albus fit s'ouvrir les grandes portes. Les deux hommes pénétrèrent dans la salle, l'un suivant toujours l'autre, et furent guidés silencieusement par l'infirmière devant le lit du jeune Harry.

"Le sortilège de mort l'a atteint. Cependant, il semblerait qu'une fois de plus, il ait réussi à y survivre", déclara Dumbledore en observant le visage d'Hadrian, scrutant ses réactions. Le voyageur hocha distraitement la tête et retira lentement son bandeau, exposant ses yeux blancs brillants. Le vieux directeur sursauta sous le choc. Le pouvoir magique qui rayonnait du regard de l'homme ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui de son premier amant.

Il comprenait maintenant pourquoi il avait réussi à former un lien avec le nouveau seigneur aussi rapidement. Il avait retrouvé en lui son vieil ami. Lorsqu'il avait appris son histoire au Mexique, il avait hésité à lui envoyer une lettre pour lui demander si le massacre de tous ces hommes était nécessaire, mais il s'était ravisé. Et désormais, il savait pourquoi. Si le Potter devant lui avait le même caractère que Gellert, il serait impossible de lui faire voir les choses autrement.

Hadrian, de son côté, ignorait tout des pensées du vieil homme, se concentrant uniquement sur deux choses : la survie du garçon et l'horcruxe. Dans le passé, il voyait clairement l'amas de magie noire dépasser de la tête d'Harry. Ses yeux montraient toute magie affectant d'une manière ou d'une autre les être-vivants autour de lui, alors voir ce dernier était inévitable.

Néanmoins, il avait disparu. "L'horcruxe est parti ?" murmura distraitement Hadrian en lançant un sort de diagnostic sur le jeune garçon devant lui. Sa remarque prit par surprise le directeur.

"T-Tu as dis quoi ? Un horcruxe ?" répéta bêtement Dumbledore.

"Albus, ne me prends pas pour un imbécile. J'ai vu assez d'âmes corrompues par la magie noire dans ma vie pour savoir en identifier une. Mais d'en voir une enfermée chez un membre de ma famille… ça, je ne m'y attendais pas", mentit Hadrian en regardant finalement l'ancien professeur dans les yeux.

"Je ne suis pas un imbécile, et toi non plus. Tu savais clairement ce qu'avait Harry, tout comme je l'ai déduit. Le problème résidait simplement dans le moyen de le retirer", continua l'homme plus jeune, son cœur détendu après s'être assuré de la survie du Gryffondor. Le directeur soupira et baissa la tête, le poids de l'âge transparaissant plus que jamais sur son visage.

"Je n'en étais pas certain, Hadrian. Je ne pouvais que le supposer. Je me doutais qu'avec tes yeux, tu le remarquerai tôt ou tard. Peut-être qu'inconsciemment, j'espérais que tu trouverais une solution à laquelle je n'avais pas pensé..."

Hadrian conjura deux sièges pour lui et le directeur peiné, et ils s'assirent. Après s'en être servi presque constamment pendant la guerre, Hadrian ne se rendit même pas compte de l'absence du bandeau protégeant ses yeux

"Je ne souhaitais pas prendre le risque de conclure un pacte avec les gobelins. Les connaissant, ils n'auraient pas hésité à tuer Harry sans la moindre hésitation", expliqua Hadrian, se concentrant sur son occlumancie.

Albus hocha la tête, soupesant intérieurement les informations qu'il devrait révéler au jeune homme assis en face de lui. Il n'avait trouvé aucune trace de son passé hormis ce qui lui avait été révélé. Cependant, au cours de l'année écoulée, ils avaient tissé un lien sincère.

L'homme devant lui était son égal sur le plan magique, voire son supérieur. Il n'avait pas hésité à lui faire remarquer ses erreurs de jugement. Il avait même tenté de le dissuader de protéger la pierre philosophale dans l'enceinte de l'école, puis lui avait proposé son aide lorsqu'il avait essuyé un refus.

Albus n'ignorait pas que ses erreurs affectaient bien plus de personnes que celles des autres. Mais à son âge, était-il encore disposé à se lancer dans une nouvelle guerre ? "J'ai eu vent de tes exploits au Mexique. Le nom de 'Soldat Invincible' résonne même ici, en Grande-Bretagne", commença le directeur, un faible sourire tirant sur le coin de sa bouche.

"Je sais ce que tu vas dire, Albus. Tu penses réellement que ces gens méritaient une seconde chance, n'est-ce pas ?" répondit le voyageur temporel en jouant avec sa baguette pour se distraire.

"Sais-tu quelle fut la première chose que j'ai observée en arrivant sur place ? J'ai vu un homme... Non, un monstre assassiner une mère sous les yeux de sa petite fille, puis s'apprêter à torturer cette dernière. Et il n'était qu'un homme parmi tant d'autres", lâcha-t-il, laissant la phrase en suspens.

Dumbledore releva la tête, semblant sur le point de répliquer, avant qu'un regard d'Hadrian ne le fasse taire. "Tu as raison, mon jeune ami, pardonne-moi. Avec l'âge, on a tendance à vouloir pardonner aux autres, à rechercher le meilleur en eux. Vous ne pouvez pas me tenir rigueur, après avoir passé un siècle à repousser les ténèbres, d'y chercher un peu de lumière", soupira l'ancien professeur de métamorphose.

Hadrian observa attentivement son ancien directeur. Jamais l'homme ne s'était ouvert à lui de cette manière dans le futur. Il supposait que ce dernier le considérait réellement comme un ami de confiance. "Un ennemi en moins est toujours une bonne nouvelle", supposa-t-il. Un silence s'installa entre eux pendant quelques instants.

"Hadrian ?" appela Albus, ses yeux emplis d'une détermination que le jeune homme avait rarement discernée chez son aîné. "J'aimerais te demander une faveur." L'ancien Gryffondor plissa les yeux, scrutant le regard de l'homme en face de lui à la recherche de la moindre trace de duplicité, avant d'acquiescer. "Je t'écoute."

Ce que proposa le vieil homme le prit par surprise. Ce dernier demanda à Hadrian s'il était prêt à préparer Harry à la guerre, et à l'aider lors du retour de Voldemort. En échange, il lui donnerait toutes les informations en sa possession, et le soutiendrait du mieux qu'il le pourrait.

"Albus, Harry est la chose la plus proche que j'ai d'un fils. Il fait partie de ma famille. Je comptais le préparer à la guerre, et l'y rejoindre, avec ou sans toi" admit Hadrian.

"Ça me rassure de t'avoir de notre côté. Dans ce cas, j'ai pas mal de choses à te dire. Commençons par Voldemort, ou Tom-".

Les deux sorciers continuèrent de discuter pendant plusieurs heures, s'arrêtant de temps en temps pour surveiller le jeune garçon endormi. Hadrian fit semblant d'être surpris aux révélations du directeur. Ce dernier, quant à lui, eut l'impression d'être soulagé d'un poids immense : il n'était plus seul dans ce combat, et s'il venait à mourir, quelqu'un pourrait prendre le relais.

01/05/1992, 13H31, Manoir Potter, Angleterre:

Lorsqu'Harry se réveilla plusieurs jours plus tard, il prit par surprise le monde sorcier britannique. Premièrement, il constata que son réservoir magique avait drastiquement augmenté. Ses parents lui avaient dit dans le monde étrange qu'une partie de Voldemort vivait en lui. Peut-être que ce dernier lui volait de la magie. Qui sait ?

Deuxièmement, son oncle était revenu et avait gagné la guerre. Cela cimenta une fois de plus la confiance qu'il avait en lui. Hadrian Potter était un homme courageux, très puissant et surtout quelqu'un sur qui il pourrait compter à l'avenir dans son combat contre Voldemort.

Troisièmement, ses parents lui avaient dit qu'il avait un parrain, et que ce dernier était innocent. Au début, il avait été surpris par l'aveu, ne sachant même pas qu'il avait un parrain en premier lieu. C'est pour cette raison que lorsqu'il se réveilla, il envoya aussitôt une lettre à son oncle pour lui dire de ne pas s'inquiéter, et de vérifier cette information.

Il avait appris par Hermione qu'il n'était presque jamais resté seul depuis qu'il était à l'infirmerie. Hadrian, le directeur, Daphnée, Hermione et Neville s'alternaient pour rester auprès de lui. Même la Serpentard, qui jusqu'ici avait refusé de se montrer en public avec lui, n'avait pas caché son inquiétude pour le Gryffondor.

Cela ne plut pas au jeune Draco Malfoy, qui la menaça et en parla à son père. Néanmoins, contre toute attente, après une visite amicale de Lord Greengrass et du nouveau Lord Potter au manoir familial, ce dernier lui répondit de se retirer et d'arrêter de causer des problèmes à la famille.

Cette réponse aliéna encore plus le jeune héritier qui promit de se venger un jour.

Pendant ce temps, Hadrian, après s'être assuré du bien être de son neveu, s'était lancé dans une nouvelle mission : faire sortir Sirius Black d'Azkaban.

Il savait qu'il était innocent, mais ne pouvait pas agir seul sans aucune raison. Mais, avec Harry, le-garçon-qui-a-survécu derrière lui, ainsi qu'au nom de la vieille alliance entre les familles Black et Potter, il pourrait trouver une solution.

Il commença par prendre contact avec Amelia Bones après une réunion du Magenmagot, et demanda une audience privée avec cette dernière. Il savait que la femme était droite et sévère, mais qu'elle était juste. S'il pouvait prouver ses dires, alors ce qu'il se passerait pourrait changer la Grande-Bretagne magique.

C'est pour cela qu'après un aller-retour à Poudlard pour discuter avec Harry, ainsi qu'un repas copieux, il se rendit dans son bureau, sortit la liste dissimulé dans son bureau et raya :

- Mettre fin à la guerre au Mexique

- Trouver des alliés (de toutes les factions si possible pour avoir des yeux partout)

Après tout, lorsque son parrain sortirait d'Azkaban, il aurait enfin un allié dans la faction sombre, lui permettant d'avoir un contrôle presque total sur le Magenmagot.

Une fois cela fait, il rangea la liste, réajusta son col et transplana dans l'atrium du ministère.

01/05/1992, 13H33, Ministère de la magie, Angleterre:

Une fois sur place, il traversa rapidement l'atrium, connaissant déjà le chemin vers le bureau des aurors presque par cœur grâce à son expérience passée. Il franchit la secrétaire après avoir donné son nom et toqua à la porte de la femme qu'il cherchait.

"Entrez !" entendit-il de l'autre côté de la porte. Il ouvrit alors lentement la porte, puis pénétra dans la pièce, s'assurant de la refermer magiquement pour s'assurer que leur conversation ne s'ébruite pas.

"J'ai entendu pas mal de bien de vous dans les journaux, Lord Potter. Mais je suis curieuse de savoir en quoi je pourrai vous aider", admit-elle, son regard se posant sur l'étrange bandeau qu'il portait en permanence.

"Comme vous le savez, je suis devenu le tuteur du jeune Harry assez récemment. Je me suis renseigné le plus possible sur sa famille, étant moi-même un Potter, et suis tombé sur une étrange information", commença Hadrian, sa voix aussi douce que la soie.

"Je vous écoute M. Potter", répondit-elle simplement.

"Je m'en doute. Pour rester simple, j'ai appris qu'Harry avait un parrain, un certain Sirius Black", entonna-t-il, choississant d'ignorer le sursaut de la femme au nom de l'homme. "Après m'être renseigné, j'ai appris qu'il avait été incarcéré à Azkaban. Cependant, je n'ai pas réussi à trouver pourquoi. N'étant pas en Grande-Bretagne à l'époque, j'ai cherché le dossier de son procès afin de comprendre pourquoi le parrain du pauvre garçon ne s'était pas occupé de lui. Mais malgré tous mes efforts, j'ai été incapable de trouver le moindre procès. Alors, je me suis dit que si quelqu'un avait des informations sur cet homme, ce serait vous, en temps que chef du bureau des aurors".

La femme resta figée quelques instants, avant de visiblement reprendre ses esprits : "J-Je vois. Je peux comprendre que vous voudriez en savoir plus sur Black. Pour faire simple, c'est lui qui a trahi la famille Potter. James Potter et Sirius Black étaient les meilleurs amis durant leur scolarité. Alors, lorsqu'il les vendit au Seigneur des Ténèbres, il prit l'entièreté de notre communauté par surprise", expliqua-t-elle en baissant la tête, comme perdue dans ses pensées.

"Cependant, je trouve cela étrange que vous n'ayez pas pu trouver la trace de son procès. Ce qu'il s'est passé était dans les journaux le matin même, donc je peux essayer de retrouver les articles publiés à l'époque si vous le souhaitez", proposa Bones distraitement, se demandant intérieurement ce qu'il s'était passé pour que le dossier disparaisse.

Hadrian sentit la fureur de l'injustice qu'avait subi son parrain remonter lentement en lui. Il baissa lentement son bandeau, choquant et figeant à nouveau la femme devant lui.

Amélia Bones sentit la température chuter dans la pièce. Des frissons parcoururent son corps alors que son noyau magique était écrasé par le pouvoir que dégageait l'homme devant elle.

"Vous m'avez mal compris Mme. Bones. Je m'en fiche de cette poubelle mensongère que vous appelez un journal. Si j'ai besoin de salades, je vais dans le potager du manoir Potter, pas au ministère. La famille Black et la famille Potter avaient signé une alliance avec les gobelins. Sirius Black, même s'il l'avait voulu, n'aurait pu trahir son ami. Ce que je vous propose donc, c'est de retrouver ce procès, ou de vous préparer à faire sortir un innocent d'Azkaban", déclara-t-il froidement, agacé par le manque d'action du ministère.

"V-Vous me menacez ?" demanda-t-elle, échouant à paraître intimidante dû à l'écart de pouvoir. "Non, vous m'avez mal compris. Menacer les gens est contre la loi. Ce que je vous dit, c'est vous devriez faire votre travail, parce que si j'apprend qu'il est mal fait, le ministère tout entier subira la colère des familles nobles ainsi que du garçon-qui-a-survécu."

Les deux continuèrent à se fixer quelques instants, avant que la propriétaire du bureau ne soupire de défaite. "Vous avez raison, je vais m'occuper de cela. Mais même si ce que vous dîtes est vrai, il va falloir forcer le ministre à relancer un procès, ce qui risque d'être presque impossible".

"Le ministre ne posera pas de problème. Après tout, s'il arrive à corriger une erreur commise par son prédécesseur, cela montrera au public qu'en plus de préparer le monde magique à l'avenir, il corrige le passé", expliqua-t-il sournoisement.

La femme mit sa main sous son menton, prenant le temps de réfléchir. Elle avait déjà rencontré le nouveau Lord Potter au cours des réunions du Magenmagot. Cependant, elle ne savait pas que l'homme était aussi puissant. Au fond, elle pensa qu'elle aurait dû s'en douter, surtout après avoir eu vent de ce qu'il faisait au Mexique.

"Dans ce sens, cela pourrait marcher. Je vais m'en occuper, et je vous tiendrai au courant des avancées M. Potter. Ne vous inquiétez pas, je vais me mettre au travail dès que notre réunion sera terminée. Si, comme vous le pensez, Sirius Black a été incarcéré sans procès, dans ce cas il nous faudra en refaire un nouveau, sous veritaserum si j'ai mon mot à dire."

"Parfait, dans ce cas je ne vous retiens pas plus Mme Bones. Bonne journée à vous." Il ne perdit pas de temps, et après avoir salué la fière sorcière, fit tomber les protections du bureau et sortit. Sa mission était terminée, maintenant, il devrait attendre le procès.

01/05/1992, 23H30, Poudlard, Ecosse:

Harry referma discrètement la porte derrière lui. Il s'assura que sa cape le cachait toujours, et lança un : "Lumos Maxima" au centre de la pièce.

Comme prévu, la salle de classe était vide. La seule autre personne présente était celle qui avait demandé sa présence. Daphnée Greengrass regardait dans sa direction, attendant visiblement qu'il retire sa cape.

Après un dernier coup d'œil, il retira sa cape et, toujours en silence, prit une chaise pour s'asseoir en face de la fille.

"Bonsoir Daphnée, tu vas bien ?" demanda-t-il, curieux de savoir pourquoi la fille l'avait appelée.

"Je vais bien Potter. Réponds-moi honnêtement… Tu as vraiment combattu en face à face le Seigneur des Ténèbres ?" dit-elle froidement.

"D'une certaine manière je suppose, même si le gros du combat était entre lui et Dumbledore en réa-" commença-t-il avant d'être violemment abattu.

"Espèce de gros bouffon idiot ! Tu sais que tu aurais pu mourir ?! C'était trop dur pour toi de gagner du temps ? Ou encore de t'enfuir chercher de l'aide ?! Je m'en fiche de ce que tu fais de ta vie Potter. Mais la dernière chose que j'avais envie d'entendre en me réveillant, c'était que tu avais pris un sortilège de mort !" s'exclama-t-elle en ponctuant chaque mot par un doigt enfoncé dans sa poitrine.

Harry leva les mains, surprit par la réaction de la Serpentard. "Elle me surprend souvent en ce moment", songea-t-il, avant de reprendre la parole pour essayer de la calmer.

Il dû s'y prendre à plusieurs reprises, mais il parvint finalement à l'apaiser. Il prit alors le temps de lui expliquer ce qu'il s'était passé, et s'excusa auprès de la jeune fille.

Après ses excuses, les deux se regardèrent en silence. Harry, fatigué par la journée, se massa les tempes, avant de relever brusquement la tête. Son regard, habituellement flamboyant, s'était refroidi, laissant place à un vert sombre et glacial. "Tu sais, si c'est ton père qui t'a demandé de jouer l'inquiétude, tu n'as pas besoin de faire semblant. Nous sommes déjà des alliés, et je te fais confiance. Tu n'as pas besoin d'aller aussi loin."

Ce fut au tour de la Serpentard d'être prise par surprise. Elle ne savait pas que le Gryffondor possédait une part aussi sombre en lui. Ce regard ne mentait pas. C'était celui du vrai Harry.

Et pour une raison qu'elle ne comprenait pas, elle aimait bien ce regard.

"Tu penses vraiment que j'ai agi sur ordre de mon père ? Par la barbe de Merlin, les Gryffondors sont vraiment stupides…" souffla-t-elle, un léger sourire décorant son visage.

La colère d'Harry laissa aussitôt place à de l'indignation. "Hé, répète ça ! J'ai eu des "Optimal" et des "Effort Exceptionnel" à presque toutes les épreuves. Ce n'est pas un mauvais résultat en potion, surtout avec la haine de Rogue pour moi, qui me rend stupide !" répondit-il, semblant vexé.

"Je ne parlais pas de ça… idiot". Elle ne put s'empêcher de rire devant le visage du garçon. Lui qui se battait depuis des mois pour qu'elle l'appelle Harry. Il avait été relegué de 'Potter' à 'idiot'.

Harry secoua la tête de dépit. Il ne comprendrait jamais les filles. "Je me demande si oncle Hadrian est marié", songea-t-il, son esprit dérivant rapidement sur le type de personne que pouvait être son parrain.

01/05/1992, 23H33, Azkaban, Mer du Nord:

Sirius Black vivait une nouvelle nuit interminable à Azkaban. Non qu'il n'y fût pas habitué, loin de là. Mais les détraqueurs, couplés au vent glacial qui s'infiltrait par la minuscule fenêtre à barreaux de sa cellule, avaient de quoi briser la plupart des hommes.

Seule la certitude de son innocence lui permettait de garder la raison. Chaque jour, il luttait, alternant entre sa forme humaine et sa forme animagus pour échapper un peu aux détraqueurs. Il remerciait James chaque jour de leur avoir suggéré l'idée de devenir animagus. Sans ce pouvoir, il n'aurait pas tenu un an dans cette prison infernale.

"Pardonne-moi, James. Pardonne-moi, Harry. J'espère que tu vas bien, chiot…", répétait-il comme un mantra pour ce qui devait être la millionième fois. Il regrettait son échec. Il regrettait de n'avoir ni réussi à attraper le traître, ni été là pour s'occuper d'Harry. Il n'avait même pas eu droit à un procès, contrairement aux mangemorts, dont Bellatrix Lestrange, sa cousine folle, qui dormait quelques cellules plus loin.

Alors qu'il souffrait, ressassant encore et encore ses erreurs passées, il n'avait aucune idée que, dans quelques jours, grâce à l'intervention d'un voyageur temporel, son destin allait basculer.