Disclaimer: Je ne fais aucun profit avec cette histoire. Tous les droits en dehors de mes perso reviennent à JK Rowling.

Bonne lecture !


11/05/1992, 20H00, Club de Duel, Londres:

A peine le duel avait-il commencé que la sorcière, d'un geste ample, balaya sa baguette dans un arc foudroyant. Hadrian, au travers d'un réflexe purement instinctif, conjura le plus puissant bouclier qu'il lui fut possible de produire. Ce réflexe lui sauva la vie car, dans la foulée, un éclair d'une violence inouïe frappa de plein fouet le bouclier magique.

"Elle maîtrise la foudre ! Putain, il va falloir que j'y aille à fond", grommela-t-il en retirant son bandeau. Ses yeux renforcés, capables de discerner les éclairs de magie avant qu'ils ne le frappent, s'activèrent. Sans lui accorder le moindre répit, il répliqua dans l'instant, enchaînant les sorts avec une rapidité déconcertante.

Un éclair d'inquiétude traversa le visage impassible de son adversaire face à cette offensive dévastatrice. Malheureusement pour Hadrian, tel un papillon virevoltant, la sorcière esquiva et dévia la majorité de ses attaques, n'en réchappant qu'avec quelques égratignures superficielles. Déterminé à ne lui laisser aucun répit, Hadrian fit exploser le sol d'un mouvement de poignet. D'un geste fluide, il transfigura les débris de béton et de terre en loups féroces qui se précipitèrent sur la sorcière. Ne voulant prendre aucun risque, il transféra le contrôle des créatures à sa main sans baguette, reprenant son assaut magique avec une vigueur redoublée.

Lassée de se tenir sur la défensive, la sorcière concentra toute sa puissance dans une riposte dévastatrice. Contre toute attente, elle parvint à briser le contrôle d'Hadrian sur ses loups et les retourna contre lui. Elle plongea ensuite sur le côté, évitant de justesse les sorts de son adversaire, tout en tordant sa baguette dans un mouvement complexe et inédit aux yeux d'Hadrian. "Bon sang, elle prépare encore un sort de foudre", gronda-t-il en se baissant et plantant sa baguette dans le sol. Alors que les loups se précipitaient sur lui, il activa son sort, modifiant la gravité pour les propulser violemment contre le mur à sa gauche. Les créatures ne survécurent pas à l'impact, permettant à Hadrian de se reconcentrer sur les attaques incessantes de la sorcière.

Ses yeux brillants, il comprima son noyau, son aura écrasante faisant légèrement vaciller l'air autour de lui. La température chuta drastiquement tandis qu'une vague de terreur pure s'abattait sur tous les spectateurs du combat.

"Je n'avais aucune chance dès le départ", pensa Sirius, à la fois fasciné et terrifié par la puissance incommensurable du seigneur venu d'Amérique. Comparée à cette démonstration de force, son propre duel avec lui n'avait été qu'un jeu d'enfant. Il n'osait imaginer le sort réservé à ceux qui oseraient s'en prendre à Harry.

Déstabilisée par la puissance d'Hadrian, la sorcière comprima à son tour son noyau, libérant une vague de magie certes bien moins puissante que celle du voyageur temporel, mais suffisante pour lui redonner une certaine liberté de mouvement.

Devant cette nouvelle tactique, Hadrian, conscient de son désavantage en matière de maîtrise de la foudre, adopta une posture défensive et guida la magie vers ses yeux. Le mouvement complexe de baguette de Fortuna sembla s'interrompre, et bien qu'essoufflée, la jeune femme affichait un sourire narquois. Elle pointa sa baguette vers lui, et avant qu'il ne puisse réagir, un violent éclair jaillit de sa baguette.

L'éclair le frappa de plein fouet dans la poitrine, le propulsant violemment en arrière. Il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits, et lorsqu'il y parvint, il roula immédiatement au sol, esquivant de justesse d'autres éclairs qui s'abattaient sans relâche sur lui. Il tenta de se protéger à l'aide d'un bouclier, mais celui-ci fut pulvérisé avant même d'avoir pu lui être d'une quelconque utilité.

Déterminé à tout donner, il tourna sa baguette et lança un puissant sort d'explosion sur la femme, avant de se protéger derrière un mur de terre. Enfermé dans ce cocon, il échappa aux éclairs dévastateurs de Fortuna tout en évitant l'impact de sa propre explosion.

Après quelques instants de silence, il sortit prudemment de son abri. Cependant, à peine le mur de terre disparu, l'attaque d'éclairs recommença. Il vit la femme, bien que couverte de saleté et blessée, debout devant lui, un sourire narquois toujours gravé sur son visage.

"Offensivement, elle se repose presque uniquement sur sa magie élémentaire", analysa-t-il. "Je n'ai pas la même maîtrise qu'elle avec la foudre, mais je n'ai pas le choix. Si je veux gagner, je dois l'affronter de front."

Hadrian avait appris à contrôler tous les éléments, mais en réalité, en dehors du feu, sa maîtrise des autres éléments n'était que rudimentaire. En effet, là où un vrai élémentaire pouvait manipuler son élément avec une précision redoutable, causant des dégâts considérables en dépensant peu d'énergie, il devait, lui, utiliser une grande partie de ses réserves.

Seul son noyau, bien supérieur à la moyenne, lui avait permis de tenir tête à ses ennemis élémentaires lors de son service dans l'ASDT.

Il se positionna face à elle, les éclairs jaillissant de leurs baguettes respectives se mêlant et reliant ces dernières. "Un concours de puissance brute. Eh bien, allons-y, Lord Potter", railla la femme d'une voix étrangement douce. Hadrian, un sourire maniaque aux lèvres, comprima à nouveau son noyau inépuisable.

La magie s'échappait par vagues du duo, des éclairs frappant les bords de l'arène. Personne à l'intérieur du bâtiment ne le savait, mais à l'extérieur, un violent orage frappait la ville de Londres. De nombreux habitants de la zone s'étaient réfugiés dans les bars et magasins environnants pour ne pas se faire prendre dans la tempête.

Fortuna, voyant que l'homme semblait infatigable, brisa le lien magique entre eux et laissa échapper un soupir. "Avec tous les duels que j'ai faits, je fatigue... Je vais devoir y aller à l'ancienne je suppose", marmonna-t-elle avant de lancer une série de sorts dévastateurs sur Hadrian.

L'homme riposta aussitôt, et les deux duellistes furent pris dans un violent ballet d'échanges magiques qui dura de longues minutes. Chaque spectateur, apeuré par les sorts perdus qui jaillissaient de part et d'autre, se protégeait derrière un bouclier, craignant d'être une victime collatérale de ce duel titanesque.

Hadrian tordait sa baguette dans tous les sens, envoyant malédiction sur malédiction sur la femme qui, avec une détermination farouche, lui répondait en nature. L'arène, autrefois fière et immaculée, ressemblait désormais à un champ de bataille dévasté. L'air y était irrespirable, saturé de magie brute.

Rassemblant les derniers vestiges de sa force, la femme concentra sa magie et claqua sa baguette une dernière fois, invoquant un éclair d'une puissance inouïe. Hadrian, anticipant l'attaque, conjura un bloc de terre massif pour se protéger. Le bloc implosa sous la violence de l'impact, mais réussit à le protéger de justesse, le laissant indemne.

Les deux duellistes étaient blessés, marqués par la férocité du combat. Hadrian n'avait que quelques brûlures plus ou moins graves aux endroits où la foudre l'avait touché. Fortuna Moon, quant à elle, était recouverte de coupures et de blessures variées, de la tête aux pieds. Malgré la douleur et l'épuisement, elle gardait son sang-froid, dissimulant sa fatigue derrière un masque d'indifférence stoïque.

N'observant aucune autre attaque imminente, Hadrian créa une brise de vent puissante pour se débarrasser de la poussière et projeter la femme épuisée au sol. Par réflexe, il conjura ses flammes noires pour l'attacher et lança un sort de désarmement. Cependant, avant que l'expelliarmus ne puisse sortir de sa baguette, une voix retentit dans l'arène.

"Magie noire détectée. Duelliste Hadrian Potter, vous êtes disqualifié. Duelliste Fortuna Moon, vous remportez la victoire", déclara la voix éthérée du système de surveillance magique.

Hadrian fut pris de court par cette annonce inattendue. Il avait tellement pris l'habitude d'utiliser ce sort pour maîtriser ses adversaires qu'il en avait oublié l'origine. Le sort était en effet un dérivé du Feudeymon, un sortilège de magie noire puissant mais habituellement incontrôlable. Or, dans l'arène de duel, l'utilisation de certains sorts de magie noire était strictement interdite, le Feudeymon en faisant partie.

Les spectateurs, choqués par le verdict, regardèrent le visage du Lord et applaudirent faiblement, se préparant à une explosion de colère ou à une remarque cinglante sur l'injustice de la situation.

Mais à leur grande surprise, le voyageur temporel pencha la tête sur le côté, perdu dans ses pensées, avant d'éclater de rire. Un rire franc et sonore qui résonna dans l'arène, provoquant la surprise et la confusion parmi les spectateurs. Pour quiconque ne le connaissait pas, ce rire aurait pu s'apparenter à un rire maléfique.

Mais pour Hadrian, c'était un rire sincère. Un rire qu'il ne pouvait contenir face à l'absurdité de la situation : il avait perdu... contre lui-même... contre sa propre stupidité d'avoir oublié les règles du duel.

Il tourna la tête vers la femme qu'il venait de combattre. Cette dernière s'était déjà relevée et s'époussetait. Il s'approcha d'elle et tendit sa main droite, rangeant sa baguette de l'autre.

"C'était un beau combat. Je dois vous féliciter. Je n'ai jamais entendu parler de vous auparavant, ce qui me laisse perplexe, mais je suis content d'avoir fait votre connaissance. Je veux ma revanche un jour prochain", déclara-t-il avec un sourire amical en serrant la main de la femme surprise par son fair-play.

Hadrian n'était pas dupe. Une femme d'une telle puissance n'aurait pu être vaincue par n'importe qui. A son époque, elle avait probablement vécu dans l'ombre, cherchant en vain un adversaire à sa mesure. Pour quelle raison ? Il l'ignorait. Mais si elle partageait sa façon de penser, il avait peut-être une idée.

En effet, lorsqu'on acquiert un pouvoir immense, la première chose que l'on a envie de faire est de tester ses limites. C'était une vérité connue de tous les combattants passionnés. La femme avait donc probablement cherché à explorer ses limites, et ne trouvant pas d'adversaire digne d'elle dans son futur, elle s'était tournée vers le sorcier le plus puissant de Grande-Bretagne : Voldemort.

Ce combat lui avait sans doute coûté la vie. "Avec tous les rituels qu'il avait accomplis, il était probablement insensible à l'électricité. Si c'est le cas, sa défaite n'est pas surprenante...", se dit-il en repensant à leur duel.

Depuis son retour dans le passé, il s'était juré de sauver le plus de personnes possible du Seigneur des Ténèbres. S'il pouvait non seulement sauver cette femme, mais aussi la rallier à leur cause, alors...

"C'était un beau combat, Potter. Pas la peine de jouer la comédie. Peu importe ce que dit cette voix stupide, vous avez gagné. À l'instant où ce sort de désarmement m'aurait touchée, j'aurais perdu. C'est moi qui veux ma revanche. Je suis partante pour un nouveau duel quand vous le souhaitez. Mais cette fois, nous irons en dehors de cette arène. Ces... animaux peuvent être assez... envahissants", dit-elle avec une grimace, désignant du regard les autres spectateurs du club, terrorisés par le combat qui venait de se dérouler.

Sans perdre de temps, elle hocha la tête en direction d'Hadrian et transplana.

Hadrian laissa échapper un petit rire en remettant son bandeau. Il s'était habitué à la douleur que causait son retrait, mais s'il ne voulait pas aveugler ceux avec qui il échangeait, il n'avait pas d'autre choix que de le porter.

Au milieu de la foule médusée, il attrapa Sirius, qui ne réagit pas à son toucher, et le duo transplana à son tour au Manoir Potter.

11/05/1992, 22H54, Poudlard, Ecosse:

Harry avait vécu l'une des journées les plus extraordinaires de son existence. Les examens, ces fardeaux oppressants, étaient enfin derrière lui, laissant place à une liberté tant attendue. Mieux encore, il avait trouvé en Hadrian Potter une véritable famille, un havre de chaleur et d'affection dont il avait toujours rêvé. La libération de son parrain, Sirius Black, venait couronner ce bonheur inattendu.

Leur rencontre, bien que brève, avait été empreinte d'une intensité saisissante. L'humour, la joie de vivre et l'amour rayonnant de Sirius avaient suffi à brosser un portrait saisissant de sa personnalité. Harry comprenait aisément pourquoi son père avait noué une amitié si profonde avec cet homme.

D'après les récits de Sirius, il avait été l'un des plus fidèles compagnons de son père, et Harry ne pouvait qu'acquiescer. La sociabilité de l'animagus était indéniable, parvenant même à charmer son oncle, un homme plutôt réservé, dont le cercle amical se limitait jusqu'alors à Alexander Greengrass. Pourtant, en l'observant attentivement lors du procès, Harry avait pu constater une complicité évidente entre les deux hommes.

Le procès en lui-même avait été une source de divertissement inattendu. Son oncle et son parrain, Patmol comme il aimait être appelé, avaient tout orchestré de main de maître, convaincus de l'issue victorieuse. La seule voix discordante avait été brutalement réduite au silence.

Ainsi, Patmol, du nom de sa forme animale, un chien, avait recouvré sa liberté. Chacun au sein de ce petit groupe possédait un surnom. Son père était Cornedrue, Sirius Patmol, un de leurs amis, un loup-garou, se nommait Lunard. Quant au dernier, le traître, Peter Pettigrow, il portait le surnom peu flatteur de Queudver.

Le reste de la journée, Harry avait remué ces informations dans son esprit, comme si un élément crucial lui échappait. Une intuition le taraudait, un pressentiment qu'il ne parvenait à cerner.

"Harry, tu dors ?" le tira de ses réflexions. C'était Ron, depuis son lit.

"Non, pourquoi ?" répondit Harry d'un ton glacial. Ron avait été son premier ami, celui avec qui il avait partagé tant de moments complices. Mais son revirement d'attitude suite à ses nouvelles fréquentations, notamment parmi les Serpentards, avait profondément blessé Harry.

Ron prit son temps pour répondre, comme s'il cherchait ses mots avec attention, conscient que leurs camarades de dortoir dormaient profondément. "Tu sais... j'ai beaucoup réfléchi... J'ai aussi pas mal discuté avec Fred et George... et... je voulais te dire que je suis désolé. Tu étais mon meilleur ami, et quand tu as commencé à te rapprocher de ces sa... de ces autres maisons, j'ai laissé mes préjugés m'aveugler et... j'ai dit des choses horribles", avoua Ron, surprenant Harry par sa sincérité.

"Je t'en avais déjà parlé dans le train, tu te souviens ?" poursuivit-il, ignorant apparemment le choc qui secouait son ancien ami. "Sixième enfant d'une famille nombreuse, j'ai toujours eu l'impression d'être 'un de plus'. Alors, pour une fois que je me distinguais d'eux, pour une fois que j'avais un ami à moi... Je ne voulais pas le perdre. J'en ai beaucoup discuté avec les jumeaux, qui ont... insisté assez lourdement pour que je m'excuse. Et ils ont raison ! Ne pense pas que je fais ça juste parce qu'ils me l'ont demandé !" ajouta-t-il, espérant que l'autre garçon ne le prenait pas mal.

"Ce que je veux dire, c'est que je suis désolé pour mon comportement. J'ai encore du mal à comprendre pourquoi tu fréquentes des Serpentards, et je sais que mes paroles ont probablement dû te faire me rayer définitivement de la liste des 'meilleurs amis', mais je voulais savoir si une nouvelle chance était possible pour nous..." termina-t-il, sa voix baissant d'intensité à mesure qu'il approchait de la fin de sa phrase.

Harry se retrouva incapable de répondre immédiatement. Il était d'accord avec le garçon et appréciait sincèrement ses excuses. Cela témoignait d'une réelle évolution de sa part. De plus, ils étaient encore très jeunes. Cela n'excusait pas tout, mais cela signifiait qu'ils avaient encore beaucoup de chemin à parcourir pour mûrir.

"Je... Tu m'as pris par surprise, Ron, pour être honnête. Déjà, j'accepte tes excuses. Mais j'ai toujours préféré les actes aux paroles. Alors, si tu souhaites vraiment que l'on reparte de zéro, je te propose un marché. La prochaine fois que je rencontre Daphné pour un échange, tu m'accompagneras. Je pourrai t'expliquer ce que j'avais essayé de te dire ce jour-là, c'est-à-dire l'importance de notre alliance, tant pour nos familles que pour nous-mêmes. Si tu parviens à le faire sans retomber dans l'hostilité, alors nous recommencerons. Qu'en dis-tu ?" proposa Harry, curieux de la réaction du roux.

"D'accord ! Hum... pardon... Je veux dire, ça me va", accepta-t-il rapidement. Une part d'Harry ne pouvait lui en vouloir. Élevé dans ces préjugés et étant le sixième enfant, il avait probablement été un peu négligé. Il avait donc intériorisé ces croyances, sans jamais chercher à les remettre en question, ne comprenant pas le mal qu'elles portaient. "Je me demande ce qu'il serait devenu s'il n'avait pas eu cette prise de conscience..." songea Harry, inconscient que l'une des raisons principales de la présence de son oncle dans sa vie était les erreurs du roux couché à deux mètres de lui.

Un silence pesant s'installa après ces paroles. Harry entendit alors Ron se retourner dans son lit, grommelant quelque chose d'indistinct. "Te critiquer de passer du temps avec des 'Serpentards gluants', alors que je passe le mien avec un rat dégoûtant...", murmura le Gryffondor depuis le lit d'à côté. La phrase le fit sourire un instant, avant qu'il ne se fige, comme frappé par une soudaine révélation.

"Ron, ton rat dort ?" demanda-t-il d'un ton sérieux, s'asseyant brusquement et tirant les rideaux du lit à baldaquin. "Euh, oui je crois, pourquoi ?" répondit le roux perplexe, se levant et imitant les gestes d'Harry.

Le garçon aux cheveux noirs enchaîna ensuite les questions, chacune d'entre elles renforçant ses soupçons, à la grande incompréhension du propriétaire de l'animal. "Tu sais Ron... J'étais au procès de Sirius Black aujourd'hui. Puisque c'est mon parrain, j'ai demandé à y assister. Le verdict sera publié demain dans le journal, mais je peux déjà te le dire : il est innocent. Le vrai traître était un autre de leurs amis, dont la forme animagus est celle d'un rat...", laissa-t-il planer.

Le roux sembla prendre conscience de la situation et chuchota, incrédule : "Tu ne penses quand même pas que...".

Harry l'interrompit, saisissant sa baguette magique sur sa table de nuit. "Je ne suis pas sûr. Mais d'après ce que je sais, ton rat n'est pas un rat ordinaire. Il lui manque un doigt à une patte, ce qui correspond à une caractéristique de Pettigrow. Il est terrifié par tout, se cachant à la moindre occasion, et surtout... Il est dans ta famille depuis dix ans, comme par hasard, l'année même de la disparition de l'homme. Aucun rat ne vit aussi longtemps, encore moins dans le monde magique, peuplé de créatures dangereuses", expliqua Harry, réalisant que ses déductions pourraient bien être justes.

Ron réfléchit un instant, ses yeux s'écarquillant et son visage se tordant en une expression de dégoût à l'idée d'avoir dormi avec un humain transformé en rat tout au long de l'année. Il se leva à son tour de son lit et, avec Harry, s'approcha de la cage de l'animal endormi.

Harry, réfléchissant au meilleur moyen de procéder, décida d'utiliser l'un des sorts qu'il avait appris dans les livres de défense contre les forces du mal qu'il avait lus. Il fit le mouvement de baguette adéquat et murmura : "Stupéfix". Un éclair lumineux jaillit de sa baguette et frappa le rat, qui ne réagit pas. La seule indication que le sort avait fonctionné fut le sursaut de l'animal au moment d'être touché.

"Le seul qui le reconnaîtrait, c'est mon parrain. On va lui envoyer par chouette. J'ai laissé Hedwige dans la volière. Tu es partant pour une aventure comme à l'ancienne ?" demanda Harry, secrètement heureux de pouvoir partager le secret de la cape d'invisibilité avec son ancien meilleur ami.

"Je suis d'accord, mais comment on va faire ? Rusard va nous attraper à coup sûr !" chuchota le roux avec véhémence. Harry se contenta de sourire malicieusement. "Fais-moi confiance, viens", déclara-t-il en saisissant la cage. "J'ai une excellente idée !"

12/05/1992, 10H21, Manoir Potter, Angleterre:

Hadrian Potter et Sirius Black avaient connu bien des événements improbables au cours de leur vie. Pour Hadrian, l'existence même d'une société de sorciers cachée en faisait partie. Cependant, achever leur entraînement matinal et découvrir Hedwige et deux autres hiboux perchés sur la table de la cuisine, à côté d'une cage contenant Peter Pettigrow, constituait une surprise même pour eux.

Les deux hommes reconnurent le rat sans l'ombre d'un doute. Sirius, car il avait vu l'animagus sous cette forme d'innombrables fois, et Hadrian, car il savait déjà à quoi ressemblait le traître, l'ayant vu maintes fois à son époque.

Devant la cage, une petite lettre écrite de la main d'Harry les attendait.

Cher Patmol, Oncle Hadrian,

Lors de ton procès, Patmol, la description du rat me rappelait étrangement quelque chose, mais je ne parvenais pas à identifier quoi. J'ai réfléchi à cela toute la journée, et après une discussion avec Ron (nous nous sommes en quelque sorte réconciliés, oncle Hadrian, je te raconterai cela dans une autre lettre), j'ai remarqué que son rat de compagnie présentait de nombreuses similitudes avec Pettigrow.

Je ne suis pas certain qu'il s'agisse réellement de lui, c'est pourquoi je me suis abstenu de toute vengeance personnelle. Cependant, s'il s'avère que mon intuition était juste, pourrais-je être présent au procès ? À défaut de pouvoir me venger moi-même, j'aimerais au moins voir le visage de l'homme qui a causé la mort de mes parents...

Avec amour,

Harry James Potter.

Hadrian lut la lettre à voix haute, légèrement surpris par l'information concernant Ron, avant de se tourner vers Sirius. Cependant, il comprit aussitôt que la lecture de la lettre était inutile. L'homme était en proie à une rage incontrôlable.

"C'est lui ! Il est vivant ! C'EST PETTIGROW !" hurla-t-il en sortant sa baguette et en lançant un sort sur le rat.

Hadrian réagit avec rapidité, dégainant sa propre baguette et déviant le sort vers le sol. De sa main libre, il frappa la main de Sirius, désarmant l'animagus consumé par la colère.

"Sirius, calme-toi ! Je sais que tu veux te venger, et je te promets que tu le pourras. Mais d'abord, nous devons nous assurer que c'est bien lui !" clama Hadrian, tentant de faire asseoir l'homme.

Sirius prit une grande inspiration, incapable de calmer sa rage, et répondit : "Pas besoin de vérifier, c'est lui Hadrian ! Je reconnais ce putain de rat à des kilomètres ! C'est lui ! C'est bien lui ! Il a tué James et Lily ! Laisse-moi le tuer !"

Hadrian, perdant patience, lança un stupéfix sur le rat, s'assurant de son inconscience, avant de serrer violemment son noyau. Le manoir tout entier se mit à trembler, et, malgré la fatigue qui marquait son visage après l'entraînement, il semblait prêt à en découdre.

La colère qu'il dégageait fit reculer Sirius presque instantanément, bien que l'air de défi ne quitta pas son visage. La pression retomba lentement, et Hadrian reprit la parole.

"Écoute-moi bon sang ! Je vais jeter le sort d'inversion, et nous verrons bien si c'est lui. Si ça l'est, alors nous l'emmenons au ministère, et il sera jugé. Cela fera disparaître tous les soupçons qui planent encore sur toi. Fais-moi confiance !" déclara-t-il, essayant de raisonner l'homme-chien.

Une fois de plus, ce dernier prit de grandes inspirations, et reprit la parole à son tour. "Je sais bon sang, je sais. Mais si nous l'emmenons maintenant au ministère, alors il sera déclaré coupable et souffrira du baiser du détraqueur. Il ne verra même pas Azkaban. Je ne peux pas le laisser s'en tirer comme ça. Même si la mort en elle-même est horrible, je veux qu'il souffre. Onze putain d'années à Azkaban, tu t'en rends compte ! ET LUI PAS UNE SEULE !" cria Sirius en serrant les poings.

Hadrian lui-même ressentait une haine assez conséquente pour cet homme. Mais il avait eu sa vengeance à son époque. L'homme était mort devant lui après tout.

Sirius n'avait cependant pas eu cette chance. "Écoute, je vais l'attacher dans les cachots. Fais-lui ce que tu veux, mais ne le tue pas. Je le soignerai et lui retirerai les souvenirs de ce que tu lui feras avant qu'on aille au procès. Si tu le tues, non seulement tu encoures ma colère, mais aussi celle d'Harry qui veut voir le procès de ce fils de pute. Alors venge-toi autant que tu veux, mais si tu fais de la merde qui va à l'encontre de ce que le gosse veut, ça va chier", grogna le voyageur temporel, ne se souciant pas de laisser sortir sa propre colère.

Sirius était un homme formidable, il le savait. Mais l'homme se laissait trop porter par ses émotions, et cela avait déjà causé beaucoup de tort, que ce soit à Harry ou à lui-même. Il ne permettrait plus cela.

A sa surprise, son discours avait réussi à convaincre Sirius qui hocha la tête. "Tu as raison, excuse-moi. Je ne te laisserai pas tomber, ni toi, ni Harry. Je t'assure qu'il survivra", promit-il.

Hadrian hocha la tête à son tour, et le duo transporta la cage dans le sous-sol. Ils installèrent l'animal sur une table et lancèrent le sort d'inversion. Le rat se transforma aussitôt en Peter Pettigrow inconscient, ne prenant personne à contrepied.

Hadrian attacha l'homme-rat, s'assurant qu'il ne pourrait utiliser aucune magie pour s'échapper, et ordonna à un elfe de surveiller les agissements de Sirius.

Il savait que la meilleure chose à faire serait de dissuader l'homme, mais il n'était pas sûr que le rat le méritait. Après tout, à son époque, il était celui qui avait permis, en plus de la trahison envers sa famille et des attaques sur de nombreuses familles moldus, le retour de Voldemort. "Le bâtard mérite tout ce qui va lui arriver", pensa-t-il sombrement en saluant Sirius et en quittant la pièce.

09/06/1992, 12H54, Manoir Potter, Angleterre:

Hadrian frappa doucement à la porte, veillant à ne pas déranger l'occupant de la pièce."Sirius, je peux entrer ?", demanda-t-il en posant la main sur la poignée.

"Oui, vas-y", répondit une voix essoufflée de l'intérieur.

Ayant l'accord de son ami, il pénétra dans la salle d'entraînement, la voyant se réparer lentement. Sirius, torse nu, était assis par terre, épuisé, sa baguette gisant à ses côtés.

"J'ai tenu vingt-cinq minutes au niveau sept. Je suis encore loin de pouvoir tenir tête à Voldy", lança-t-il depuis le sol.

Hadrian avait modifié la salle d'entraînement du manoir avec l'aide des gobelins, y ajoutant différents modes d'entraînement, dont un nommé "combats en chaîne". Ce mode plongeait l'utilisateur dans une simulation de combat contre des sorciers tirés des souvenirs d'Hadrian.

Cette merveille de magie avait été créée en utilisant ses souvenirs et plusieurs chaînes de runes. Hadrian s'était inspiré de ce qu'il avait vu dans la grotte de Gara et, bien qu'il n'en ait pas compris grand-chose, avait transmis le schéma des runes aux gobelins. Ces derniers, moyennant finances, avaient accepté avec joie de l'aider à mettre en place la salle.

A partir des souvenirs fournis, ils avaient créé dix niveaux, allant du plus simple - un combat contre un seul sorcier de niveau moyen - au pire qu'Hadrian ait affronté : Voldemort, Sethom, ou encore d'autres sorciers et bêtes puissantes contre lesquels il avait combattu. Au cours des deux semaines écoulées, Sirius s'était principalement concentré sur son entraînement et ses devoirs de Lord. Il avait rapidement franchi les cinq premiers niveaux, mais stagnait au septième, qui consistait à affronter le Déos de l'époque d'Hadrian.

D'après ce que le voyageur temporel comprenait, Sirius arrivait à lui tenir tête, mais ne parvenait pas à le vaincre, d'où la longueur de ces duels.

"Tu y arriveras, ne t'inquiète pas. Je viens de rentrer. Le repas est prêt", indiqua Hadrian.

Les dernières semaines avaient été relativement calmes. Suite à l'arrivée de Peter, Hadrian avait envoyé une lettre à Harry pour le féliciter de sa découverte. Le garçon lui avait ensuite répondu, lui expliquant qu'après une discussion avec Daphné, Ron et lui s'étaient officiellement réconciliés. Hadrian faisait confiance à Harry, mais il décida de ne pas s'impliquer davantage. Il savait que, de par son vécu, il serait incapable d'être objectif.

Après plusieurs jours de torture, la colère de Sirius s'était finalement apaisée. Il avait passé une première soirée à interroger l'homme pour connaître l'ampleur de sa trahison. Ce qu'il lui avait fait ensuite, Hadrian ne voulait pas le savoir. Lorsqu'il avait récupéré le rat, il se demandait comment ce dernier avait pu survivre à ce que Sirius lui avait fait subir. "J'ai utilisé la légilimencie sur lui. Je ne peux pas croire que l'un de mes meilleurs amis était en réalité un peureux fanatique du Seigneur des Ténèbres et qui passait son temps à violer des enfants moldus", avait déclaré l'animagus canin. Hadrian lui-même devait reconnaître que s'il avait été à la place de Sirius, le rat n'aurait pas survécu plus d'une heure.

Ils avaient ensuite soigné Peter, puis Hadrian avait méticuleusement fouillé son esprit et détruit un par un chaque souvenir depuis son arrivée. Il fit attention de ne pas en ajouter de nouveaux, ne voulant pas laisser de traces magiques de ce qu'il avait fait. S'ils étaient questionnés, ils diraient qu'ils avaient juste gardé l'homme inconscient, ce qui expliquait l'absence de souvenirs.

Après cela, ils avaient livré le rat à la chef du département de la justice magique, Amélia Bones, qui fut ravie d'organiser un nouveau procès. Le ministre accepta aussitôt, heureux de pouvoir mettre fin à cette histoire qui lui avait valu une très bonne presse au cours du mois passé.

Hadrian, avec l'accord de Dumbledore, était venu chercher Harry à l'école et l'avait emmené pour le procès. Ce dernier s'était reconnu dans le visage de dégoût du jeune garçon en voyant Peter Pettigrow. Lui-même, lorsqu'il l'avait rencontré à son époque, s'était demandé comment un être humain pouvait autant ressembler à sa forme animale.

Harry était resté avec eux le soir même. Sirius en avait profité pour nourrir le garçon d'histoires de ses parents à Poudlard. C'est aussi ce soir-là que le jeune Lord Black avait appris que son ancien ennemi, Severus Rogue, était devenu professeur de potions. "Si Snivellus est toujours aussi désagréable qu'à l'époque, je ne suis pas surpris que tu détestes la matière", avait avoué son parrain en grimaçant.

Depuis le procès, chacun avait repris ses habitudes. Sirius se concentrait sur l'entraînement, tout comme Harry qui continuait, au plus grand bonheur d'Hermione, à lire des livres de cours des années supérieures. Hadrian, quant à lui, avait... une nouvelle habitude.

"Tu es retourné combattre cette femme ? Je suppose à ton sourire que tu es le vainqueur une fois de plus?", demanda Sirius en se levant et se rafraîchissant avec un sort avant de remettre son haut. Les deux amis remontèrent ensuite les escaliers en direction de la salle à manger.

"En réalité, c'est le contraire. Pour la première fois depuis le duel au club, j'ai perdu. Elle a réussi à prendre le contrôle de mon Feudeymon pendant un court instant et m'a foudroyé. Cela faisait longtemps que je n'avais pas perdu dans un duel singulier", expliqua l'homme avec un sourire fier.

"Alors tu es content d'avoir perdu ? Ah, les femmes... elles font cet effet", soupira Sirius, cachant un sourire.

"La ferme. Je suis juste content de pouvoir me battre à fond sans risquer de passer l'arme à gauche, putain de dégénéré. D'ailleurs, la prochaine fois que tu ramènes une femme moldue à la maison, assure-toi qu'elle sache à propos de la magie. La dernière s'est évanouie en voyant un elfe de maison. Le pauvre s'est puni en croyant qu'il avait déshonoré la maison Potter", lança l'homme en s'asseyant en face de son assiette.

"Désolé, je savais pas. J'aurais juré lui en avoir parlé avant de... Bref, laisse tomber. J'y penserai", répondit l'animagus canin en se grattant la barbe.

Les dernières semaines avaient été plutôt calmes. Hadrian essayait de se reposer un peu. Avril et mai avaient été des mois très longs, et il avait mérité son repos.

En dehors des visites politiques, des lettres à Harry et des discussions avec Sirius, il avait pris l'habitude d'aller combattre Fortuna.

La femme était perpétuellement froide. Parfois, elle semblait montrer des signes d'inquiétude lorsqu'elle le touchait avec un sort particulièrement puissant, puis elle reprenait son assaut comme si de rien n'était.

Il ne comprenait pas cette sorcière. Elle ne semblait pas lui en vouloir pour quoi que ce soit, mais dès qu'il tentait d'entamer la conversation, elle le repoussait et l'insultait. "Peu importe, j'ai déjà trop de choses en tête pour penser à ça", se dit-il.

Suite à sa défaite, au lieu d'être satisfaite, la femme avait semblé encore plus déçue. Selon elle, la seule raison pour laquelle elle avait gagné était qu'il avait arrêté de se battre à son maximum contre elle, et qu'il avait fait preuve d'inattention pendant le combat. Elle avait alors décidé qu'ils arrêteraient de se battre jusqu'à ce qu'elle se soit améliorée.

"Pourquoi veut-elle à ce point devenir plus forte, ça me dépasse", pensa-t-il en questionnant Sirius sur sa journée.

"J'y pense, Hadrian, mais la famille Black avait pas mal de propriétés. Je suis très heureux ici, et si je suis honnête avec toi, je n'ai pas envie de retourner dans la vieille maison de mes parents. Mais je sais que le grimoire familial, ainsi que de nombreux sorts puissants s'y trouvent. Ça te dérange si on y fait un tour ? Je ne sais pas quel type de pièges ils auraient pu laisser, donc si possible, je préférerais t'avoir avec moi pour ça", expliqua l'ancien prisonnier.

Hadrian jubila intérieurement à la demande. Il était content de pouvoir garder son parrain à la maison. Mais s'il voulait détruire l'horcruxe de Voldemort se trouvant au douze Square Grimmaurd, il devrait y aller."Pas de soucis. Finissons de manger, et allons-y si tu veux", proposa-t-il.

L'homme hocha la tête, et les deux, après un déjeuner copieux, se mirent en route. La maison des Black les attendait après tout...