L'huile sur le feu.

Titre du 15/03/2022 : L'huile sur le feu

Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)

Défi à l'unité d'Almayen n°4

Y : Yara Greyjoy

Yara Greyjoy

Talisa Maegyr & Jaime Lannister (Game of Thrones)

Prénom 67 : Marina

Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert

UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT

Quatre aspects de… Daisy Johnson : Équipe : écrire sur un groupe d'amis ou sur un personnage qui se choisit sa famille

137) 100 façons d'écrire du drama

257) 50 nuances de personnages LGBT

12 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, duos improbables, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)

Interloquée, Cersei regarda son téléphone portable pendant quelques secondes, incapable de réaliser ce qui venait tout juste de lui arriver, allant jusqu'à mettre en doute la réalité de l'événement lui-même tant il était improbable.

Pourtant, il s'était bien produit.

Cette sale petite dinde de Talisa Maegyr avait osé lui raccrocher au nez.

À elle, une Lannister qui à défaut d'être encore une reine était tout de même toujours leur dirigeante et cette idiote semblait l'avoir oublié.

Et en plus de cela, elle lui avait dit non.

Elle à qui on ne disait pourtant jamais non, à qui, autrefois, personne ne s'opposait, avant la malédiction et avant que Yara Greyjoy et Marina Leszczynska ne débarquent dans sa ville et ne brisent pour de bon l'empire indestructible qu'elle y avait bâti.

Avant cela, elle le savait, jamais la chercheuse n'aurait remis en cause son autorité, elle aurait juste obéi, comme tous les autres.

Elle aurait eu peur et la peur semblait s'être envolée désormais, comme presque tout le reste.

Et si elle ne provoquait plus la peur chez eux, alors elle ne les tenait plus, ce qui signifiait purement et simplement qu'elle n'avait plus rien.

La prochaine étape, c'était qu'ils se souviennent ce qui pouvait mener à la fin de la malédiction et c'était une perspective qu'elle ne pouvait pas supporter.

Tout autour d'elle était en train de se fissurer, de se fracturer, elle n'avait plus le moindre contrôle sur rien, et ce que venait de faire cette jeune femme n'était rien d'autre qu'une humiliation de plus parmi toutes celles qui étaient déjà arrivées par le passé, une gifle assénée en plein visage et à laquelle elle ne s'attendait pas.

Oh, par les Sept…

Elle allait tellement la détruire.

§§§§

Maintenant qu'elle s'était débarrassée de la mallette et l'avait confiée à Talisa, qu'elle avait défié ouvertement sa mère malgré la crainte de ce qu'elle pourrait bien faire, Myrcella se sentait de nouveau respirer.

Un processus venait tout juste d'être enclenché, dont les conséquences allaient être dévastatrices s'il suivait son cours sans être bloqué, mais la blonde savait d'ors et déjà que sa mère ferait tout pour l'arrêter si elle le pouvait même si elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle et ses amis avaient l'intention de faire.

En réalisant ce à quoi elle venait de penser, elle se figea sur place, stupéfaite, avant qu'un sourire ne se dessine lentement sur son visage.

Ses amis…

Oui, elle s'en rendait compte désormais, ces gens qu'elle ne connaissait pas autrefois, ou à peine en ce qui concernait Stannis et Lancel, étaient bel et bien devenus ses amis.

Pas juste des camarades de lutte dans ce combat qu'elle menait contre sa mère et la malédiction, c'était des gens à qui elle tenait, des proches à qui elle avait fini par s'attacher, des personnes qui pouvaient la comprendre parce qu'elles savaient une vérité que les trois quarts des habitants de Kintzheim continuaient d'ignorer.

Ils étaient devenus ses amis (même si elle ne pouvait s'empêcher de trouver un peu bizarre l'idée d'être devenue amie avec l'oncle qui était en fait le père de sa petite-amie mais qu'importe) et elle n'envisageait désormais plus sa vie sans eux.

Yara et son désespoir mais aussi son désir farouche d'ouvrir les yeux de tout le monde, de retrouver ce qu'on lui avait arraché, de sauver les siens de cet enfer, et ce sans jamais se laisser abattre, malgré tout ce qu'elle avait déjà enduré, tout ce temps passé seule dans un monde qui n'était pas le sien.

Marina et sa gentillesse, venue dans une ville qu'elle ne connaissait pas pour aider une amie et qui avait trouvé l'amour en même temps, qui l'avait fait parce qu'elle pensait que c'était la bonne chose à faire, qui lui proposait de jouer avec Onyx quand elle avait une baisse de moral, qui les aidait tous à tenir avec son optimisme.

Stannis qui semblait si froid et si dur mais dont elle voyait chaque jour un peu plus les failles, lui qui avait été séparé de sa fille et qui pendait deux ans avait été le seul à se souvenir et à en souffrir, lui qui avait aussi été seul pendant si longtemps.

Et enfin, Lancel, qui ne se souvenait pas, mais savait que quelque chose n'allait pas, qui voulait aider, qui avait eu le courage d'ouvrir les yeux, tout comme Myrcella, qui se battrait jusqu'au bout, comme chacun d'entre eux.

Elle avait des amis et c'était une chose que sa mère ne pourrait jamais lui enlever, même si elle essayait.

Et avec eux à ses côtés, elle se sentait capable d'affronter le monde entier s'il le fallait.

§§§§

L'anxiété que Yara tentait vainement de contrôler et de ne pas laisser paraître au grand jour s'évanouit complètement quand elle vit le visage souriant et radieux de Myrcella Lannister.

Celle-ci les rejoignit, elle, Marina, Lancel et Stannis, au parc où ils se retrouvaient souvent pour bavarder et qui était actuellement vide en ce bel après-midi ensoleillé de printemps.

Il fallait à tout prix éviter que qui que ce soit puisse les écouter et entendre ce qu'ils avaient à se dire, tant cette conversation était importante, mais ici au moins, il y avait moins de risque d'être confronté à des petits oiseaux, des micros ou autres dispositifs conçus pour les espionner.

Cersei devait enrager, de savoir qu'ils savaient qu'ils risquaient d'être écoutés et faisaient tout pour ne pas l'être, et ne pas savoir ce qu'ils préparaient, ne pas tout savoir du moins, devait être insupportable pour elle qui était habituée à tout savoir sur tout le monde tout le temps.

Une part de Yara voulait la laisser savoir, juste pour constater à quel point elle échouerait à les arrêter, mais elle savait bien que ça n'aurait pas été prudent.

Ils n'avaient pas gagné.

Pas encore.

Et le moindre faux pas, la moindre erreur, pouvait leur coûter la victoire qu'ils n'avaient pas encore obtenue, du moins pour l'instant.

Elle ne saurait tarder.

« Je te demanderais bien comment ça s'est passé, mais ton visage parle de lui-même on dirait, plaisanta Yara alors qu'ils marchaient à l'ombre des arbres.

Le sourire de Myrcella s'accentua et elle rit.

- Oui. J'ai été suivie par un des espions de ma mère, mais il est parti en voyant où je me rendais, sans doute pour la prévenir et je crois qu'il n'est pas revenu ensuite. Du moins je l'espère.

- De toute façon, Talisa ne se laissera pas faire, affirma la fer-née avec conviction, et puis même s'il lui demande des informations, il ne pourra pas les avoir à cause du secret médical, non ?

(Note : Oui je balance des trucs et des mots sans même savoir si c'est vrai ou si ça correspond à la réalité parce que je suis Angie et je suis totalement en roue libre lol et on va dire qu'ici ça marche parce que j'ai rien cherché ni rien vérifié parce que j'ai la flemme et que cette fic dure depuis déjà bien trop longtemps j'étais encore un bébé Discord présente depuis même pas un an dessus quand je l'ai commencée wsh.

Putain je me sens si vieille là tout de suite.)

- Je ne sais pas, mais j'imagine que oui, lui répondit Myrcella, hésitante. En tout cas, elle… Elle a dit oui. Elle fera ce qu'on lui demande. Elle nous aidera sans poser de questions.

Yara ne put s'empêcher de laisser échapper un cri sonore de pure joie émerveillée qui les fit tous sursauter.

- Oh yeah ! Enfin une bonne nouvelle, quelque chose de concret et de réel, youhou ! Combien de temps tu penses que ça prendra ?

- Je ne sais pas, mais il y en a beaucoup à traiter et elle est toute seule (elle entendit distinctement Yara marmonner avec rage quelque chose sur le manque de moyens et d'à quel point c'était inacceptable et inadmissible) donc ça va prendre un certain temps, mais on devrait les avoir au cours du mois.

Au cours du mois.

Ce n'était pas une date précise mais c'était quelque chose, ce n'était pas prévu dans un futur distant et vague et c'était drôle comme une date pouvait sembler à la fois si proche et oh si loin.

C'en était presque terrifiant, de savoir que dans moins d'un mois, d'ici quelques jours ou quelques semaines, tout serait révélé, si tout se passait bien, la vérité éclaterait, au grand jour, plus personne ne pourrait la cacher et il leur serait impossible de rester cachés dans leur déni.

Ils devraient voir la réalité en face, et ils sauraient à quel point leur ville était pourrie, mauvaise, perdue, que tout allait de travers et qu'ils devaient faire quelque chose contre ça.

Et qui sait…

Peut-être que cela serait suffisant pour qu'ils se souviennent, pour réussir à lever la malédiction.

Savoir qu'une partie des familles qu'ils connaissaient ou croyaient connaître n'étaient que des mensonges et que presque personne ne le savait.

Oh comme elle l'espérait, elle l'espérait si fort que c'était comme si son cœur était à deux doigts d'exploser.

- Au cours du mois, répéta-t-elle, pensive, comme pour faire de ces quatre mots une réalité tangible et l'empêcher de disparaître. C'est… c'est bien. Nous avançons, enfin, et rien ne peut plus nous arrêter. »

Non, rien du tout, se dit-elle le soir-même alors qu'ils fêtaient cette bonne nouvelle tous ensemble autour d'un bon repas au restaurant, discutant et riant, rêvant d'un nouvel avenir radieux qu'ils étaient en train de construire.

Rien ni personne, pas même une souveraine déchue désespérée de voir chaque jour un peu plus son pouvoir lui échapper sans qu'elle ne puisse le retenir.

§§§§

Talisa Maegyr était beaucoup de choses.

Mais ce qu'elle n'était pas, c'était une idiote et encore moins une femme naïve, bien au contraire.

Depuis le temps qu'elle vivait à Kintzheim, elle savait bien comment Cersei fonctionnait, ce qu'elle faisait aux gens qui ne lui obéissaient pas, ce qu'il advenait d'eux, elle connaissait sa cruauté, la peur qu'elle faisait ressentir aux autres, la terreur qu'elle faisait régner sur la ville.

Et en rétrospective, elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qui lui avait pris, pourquoi elle n'avait pas suivi la peur elle aussi, comme tout le monde, pourquoi elle avait senti quelque chose en elle se révolter à cette simple idée de devoir obéir à cette femme, à un monstre pareil.

Elle réalisa la raison peu de temps après.

La peur, inexplicablement, avait fini par changer de camp.

Parce que plus rien en ville n'était pareil depuis l'arrivée d'Esgred Miller et de son amie Marina, parce que Craster avait tout perdu, parce que la femme de Petyr Baelish l'avait quitté, parce que Joffrey et Ramsay ne pouvaient plus faire de mal à qui que ce soit.

Parce que les monstres n'étaient plus intouchables désormais.

Parce que le pouvoir de Cersei était en train de vaciller, que tout avait changé, parce que Myrcella Lannister, pour une raison qu'elle ignorait, avait décidé de se dresser contre sa propre mère, de la défier, sans peur, et que cette histoire de test ADN terrifiait purement et simplement la mairesse de la ville sans qu'elle ne sache précisément pourquoi.

Rien que cette raison était largement suffisante pour que Talisa soit bien décidée à ne pas se plier à ses ordres.

Mais ça ne l'empêchait d'être prudente.

Et de tout faire pour assurer ses arrières.

Aussi, quand elle se retrouva face à Jaime Lannister en personne, celui-ci ne put s'empêcher de hausser un sourcil surpris.

Il la connaissait, évidemment, c'était une connaissance de Myrcella, mais il était peu courant de la voir débarquer comme ça au commissariat, en fait, il ne se souvenait pas l'y avoir déjà vue dans le passé.

« Mademoiselle Maegyr ? Qu'est-ce que vous faites là ?

- Je suis venue pour vous demander une protection policière.

Elle ne savait pas s'il la croirait ou même s'il l'écouterait, après tout combien de temps Sansa Baelish avait-elle dû attendre avant d'enfin se faire entendre alors qu'elle souffrait depuis si longtemps ?

Elle, rien ne lui était arrivé et ce n'était que des soupçons alors elle doutait que ce qu'elle était en train de faire soit suffisant ou serve à quelque chose.

Mais au moins, si jamais Cersei s'en prenait à elle dans le futur, ils ne pourraient pas dire qu'elle ne les avait pas prévenus, qu'ils ne savaient pas.

Il la regarda avec un air stupéfait et interloqué.

- Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose, on s'en est pris à vous ? Vous allez bien ?

Il l'écoutait au moins, il ne remettait pas sa parole en doute, il la croyait et c'était bien plus que ce à quoi elle pensait avoir droit alors elle sourit.

Elle s'assit sur une chaise qu'il lui proposa et qui se trouvait en face de lui et lui répondit.

- Non, du moins pas encore mais j'ai bien peur que ça arrive…

- Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

- Tout à l'heure, votre fille Myrcella est venue à mon travail pour me demander de faire quelque chose pour elle. Je ne vous dirai pas quoi afin de garder le secret, mais sachez que c'est en lien avec mon emploi au laboratoire d'analyse. J'ai accepté sa requête et après son départ, votre femme m'a appelée. Elle m'a d'abord ordonné de lui dire ce qu'elle m'avait demandé de faire, ce que j'ai refusé. Elle m'a donc interdit d'accéder à sa demande et de d'effectuer la tâche qu'elle m'avait confiée. Et là aussi j'ai refusé. Je dois donc vous admettre que j'ai peur. Peur qu'elle agisse, qu'elle s'en prenne à moi ou à mon lieu de travail. Qu'elle tente de m'empêcher de faire mon travail.

Elle ne lui dit pas le reste, le fait que la blonde lui avait clairement dit qu'elle voulait qu'elle fasse quelque chose d'illégal mais pour le bien commun, ça n'aurait aucunement arrangé les choses.

Jaime Lannister cligna des yeux, interdit, un début d'horreur se lisant dans ses yeux.

- Cersei… Est-ce qu'elle vous a menacée ?

Elle grimaça.

Elle aurait presque préféré que ce soit le cas dans le fond, ça aurait rendu tout ce qu'elle faisait actuellement bien plus solide.

- Non, pas exactement. Elle est bien trop intelligente pour ça. Mais… je sais comment elle est. Ce qu'elle fait. Et je ne sais pas pourquoi elle a autant peur mais ce que je sais c'est que la peur fait parfois faire aux gens des choses terribles. Et je ne sais pas jusqu'où elle est prête à aller mais je crains que ce ne soit très, très loin.

Jaime aurait aimé pouvoir la contredire.

Il l'aurait fait, avant, quand il était encore cette coquille vide aux ordres de Cersei qu'elle pouvait manipuler à sa guise, quand il était toujours d'accord avec elle.

Mais ce n'était plus le cas, plus depuis qu'il avait ouvert les yeux, qu'il avait vu quel genre de monstre Joffrey avait pu devenir et le fait qu'elle n'avait absolument rien fait.

Aussi, même si cette idée le terrifiait purement et simplement, il ne pouvait qu'approuver ce qu'elle disait.

Une preuve de plus quant au fait qu'il ne reconnaissait plus la femme qu'il avait autrefois tellement aimée…

- Je… Je comprends ce que vous voulez dire et je vous crois. Mais… je crains de ne pas pouvoir faire grand-chose pour vous aider. Je suis désolé.

C'est parce que c'est votre femme, c'est ça ? Faillit-elle lui lâcher avec ironie.

Pourtant, en le regardant droit dans les yeux, elle lut de la sincérité, et elle comprit qu'il aurait aimé pouvoir l'aider, faire quelque chose, agir contre elle et c'était déjà tellement plus que ce qu'il faisait autrefois.

Il savait qu'elle avait raison, lui qui était resté aveugle à la vraie nature de Cersei pendant si longtemps.

Quelque chose avait changé et même si elle ne savait pas quoi elle ne pouvait que constater que plus rien n'était comme avant, pas même lui et aussi, même si sa venue n'avait rien changé, elle pouvait au moins se contenter de cette victoire, aussi minime soit-elle.

- Très bien, je m'en doutais de toute façon. Merci de m'avoir écoutée.

Elle n'avait même plus la force de se sentir énervée, tellement cette conclusion lui semblait prévisible.

- Appelez-moi immédiatement si jamais il se passe quelque chose.

Si.

Mettant dans sa poche le papier sur lequel il avait écrit son numéro de téléphone, Talisa faillit éclater de rire.

La question n'était pas si mais plutôt quand.

- J'y penserai, lui répondit-elle avec toute la sincérité dont elle se sentait capable. »

Bizarrement elle réalisa qu'elle n'était même pas en train de mentir et qu'elle en avait bien l'intention.

§§§§

« Est-ce que c'est vrai ?

De toutes les manières dont Cersei Lannister s'attendait à être accueillie chez elle par son mari en rentrant de la mairie, celle-ci n'en faisait clairement pas parti.

Elle fronça les sourcils, véritablement perdue.

- Quoi donc ? Qu'est-ce qui est vrai ? Ou faux ?

- Talisa Maegyr est venue me voir tout à l'heure. Au commissariat. Pour me dire qu'elle avait peur, que tu lui faisait peur parce que tu l'avais appelée et que tu voulais l'empêcher de faire son travail. Alors dis-moi Cersei, et surtout dis-moi la vérité. Est-ce que c'est bien ce qui est arrivé ?

Elle haussa un sourcil surpris.

Oh.

Donc l'idiote n'était pas si idiote que cela et préférait prendre ses précautions, protéger ses arrières en tentant de l'empêcher d'agir avant qu'elle ne le fasse.

C'était malin, elle ne pouvait que le reconnaître.

- En effet.

Il lui jeta un regard effaré, mais pas surpris, comme s'il s'attendait à ce que soit vrai, qu'il savait qu'elle en était capable.

- Mais enfin Cersei, pourquoi ? »

Déstabilisée, ne s'attendant pas à une telle question, ne s'étant toujours pas habituée au fait qu'il puisse remettre en cause ses décisions, elle ne trouva rien à lui répondre.

Parce qu'elle n'avait tout simplement pas de réponse rationnelle à lui fournir.

Elle-même ne savait pas pourquoi elle avait fait ça, elle savait juste que l'attitude de Myrcella l'inquiétait depuis un moment, qu'elle la soupçonnait de savoir la vérité ou du moins de la soupçonner et puis elle la voyait rendre souvent visite à Yara Greyjoy.

Et il y avait cette mallette étrange au contenu inconnu, sa visite au laboratoire d'analyse, elle qui n'y allait jamais, et avec un but mystérieux dont elle ne savait rien.

Ou du moins qu'elle ne pouvait que supposer, parce qu'elle savait très bien qu'une des possibilités était qu'elle ait demandé un test ADN.

Et si cela s'avérait vrai, alors tout s'effondrerait.

Mais elle ne pouvait de toute évidence pas répondre ça à son frère jumeau, il n'aurait pas compris.

« Parce que je devais le faire.

Au vu du regard de Jaime, ce n'était pas la réponse à laquelle il s'attendait et qu'elle était censée donner.

- Tu… tu as bien conscience que ce n'est pas du tout une réponse satisfaisante ça, pas vrai ?

Bien sûr qu'elle le savait.

C'était justement bien ça le problème, elle n'avait pas la moindre réponse satisfaisante à lui offrir.

- Écoute, je… Je ne sais pas ce que Myrcella a l'intention de faire mais j'ai un mauvais pressentiment, comme tu le sais, elle passe de plus en plus de temps avec Esgred Miller. Et je ne fais pas confiance à cette femme.

Cette fois-ci, le regard de Jaime se fit indigné.

- Je sais que tu as quelque chose contre elle depuis son arrivée à Kintzheim, chose que je n'ai jamais comprise, mais tu es en train de me dire que tu as été à deux doigts de menacer cette pauvre Talisa Maegyr et que c'est à cause d'elle ?

Il ne comprenait pas.

Il ne voulait pas comprendre, il aurait aimé pouvoir revenir en arrière, avant que Cersei ne lui apparaisse comme elle était vraiment, ça aurait été bien moins douloureux.

- C'est plus compliqué que ça.

- Oh vraiment ? Alors dans ce cas-là, explique-moi !

Elle ne trouva rien à lui dire.

Elle était allée trop loin pour pouvoir revenir en arrière, pour reculer ou lui dire une vérité qu'il ne pourrait pas accepter et qui le détruirait s'il y croyait.

- Jaime je…

Elle ne termina jamais sa phrase.

Comment expliquer ce qui ne pouvait pas l'être ?

Son regard se fit froid et il la regarda avec dureté.

- Je pense qu'à partir de maintenant, je vais dormir dans la chambre d'amis. Et je préférerais qu'on se voit moins à la maison. J'ai besoin de temps et d'espace pour… pour réfléchir à ce que je vais faire. »

A aucun moment il ne prononça le mot de divorce mais ils savaient bien l'un comme l'autre qu'il y pensait sérieusement.

Quand il sortit de la pièce, elle n'essaya même pas de l'arrêter, ça n'aurait de toute façon servi à rien.

Distraitement, elle songea à la fiole qui se trouvait dans son bureau, dont personne ne connaissait l'existence et qu'elle avait volée à Mélisandre parmi les différents objets qu'elle tenait de Rumplestiltskin, dans ce qui lui semblait être une autre vie.

Un jour ou l'autre, si jamais elle se retrouvait complètement au pied du mur, elle serait bien obligée de l'utiliser et si cela arrivait, hé bien…

L'enfer s'abattrait pour de bon sur la ville.

Et personne ne serait en mesure de l'arrêter.

A suivre…