-Féline Lupin ! Voulez vous bien avoir la gentillesse de descendre immédiatement. C'est l'heure.

-J'arrive, deux secondes.

Remus Lupin attendait sa nièce au pied de l'escalier. Cela faisait bientôt plus vingt minutes qu'ils auraient dut partir pour le 12 Square Grimmaurd, le quartier général de l'Ordre du Phénix. Mais il se trouvait que Féline avait volontairement omit de préparer sa valise. Comme d'habitude, la fillette s'y prenait au dernier moment.

Il savait bien que de toutes façons, Féline n'avait absolument pas envie d'aller au Square Grimmaurd. Mais qu'est-ce qu'une gamine de treize ans à peine pouvait bien avoir à redire contre une décision unanime de tout un ordre top secret ? Rien, absolument rien. Et ça, la nièce de Remus l'avait bien comprit. C'était d'ailleurs l'une des raisons de pourquoi elle n'avait pas préparée sa valise. Féline adorait avoir le dernier mot.

Avec un soupir, Remus s'appuya contre le mur et se mit à patienter en fixant la grande horloge en bois qui laissait entendre de jolis tic-tac aux files des secondes qui passaient et lorsqu'un temps bien trop long à son goût ce fut écoulé, il cria dans la cage l'escalier en bois dont le mur était parsemé d'une jolie tapisserie bleu :

-Si tu ne descends pas immédiatement jeune fille, tu iras à pied.

Une tête maussade finit par émerger de derrière une porte. Elle contempla longuement l'escalier avant de pousser un profond soupir en lançant un lourd regard derrière elle. Elle se décida enfin à descendre en multipliant les grognements en traînant une lourde valise derrière elle. Elle attrapa sa veste sur le portemanteau prés de la porte d'entrée et regarda à son oncle d'un air boudeur.

-Je suis vraiment obligée de venir ?

-Ne fais donc pas cette tête Féline, ce n'est pas si terrible que cela. Tu t'amuseras bien là-bas.

-Je serais la plus jeune. Personne ne voudra me parler, en plus je suis une inconnue pour eux. Je ne veux pas y aller.

Amusé par son comportement, Remus leva les yeux au ciel avant de s'agenouiller prés de sa nièce qui s'était baissée pour faire ses lacets.

-Regarde moi, dit-il doucement en relevant gentiment le menton de Féline. Tu es une demoiselle extrêmement intelligente et bien plus mature que la plupart des gens de ton âge. Je te donnes ma parole de Lupin que tu te feras de bons amis au quartier de l'Ordre. Je ne t'ai jamais menti ma chérie, pourquoi commencerais-je aujourd'hui ?

Féline se releva et toisa son oncle avant de soupirer et d'aller chercher le bocal d'Hamlet, son poisson rouge, en signe de résignation.

-Très bien, dit-elle, je viens. Mais j'espère pour toi que tu ne te trompes pas sur le rendu de mes vacances, sinon je diras à Mme. Carmichael de mettre du piment rouge dans tes lasagnes.

Remus déglutit à l'annonce de la menace, sa nièce ne plaisantait jamais avec ce genre de chose. Lorsqu'elle vous menaçait, il fallait mieux la prendre très au sérieux. Le sel à la place du sucre, la glue en guise de gel à coiffer et il passait. Il ne voulait plus être la cible de l'esprit parfois très inventif en matières de tortures enfantines de sa nièce.

Car Féline avait beau n'avoir que treize ans, elle était dotée d'une grande intelligence. Elle avait appris à lire très jeune et passait ses journées dans des bouquins de toutes sortes. Alors qu'elle n'était encore qu'une fillette, elle exigeait que son oncle pour l'endormir ne lui lise non pas des contes, sauf celui du Marchand Sable, mais de la poésie. Elle pouvait lire du Baudelaire ou du Hugo toute la sainte journée. Et quand elle ne lisait pas, elle jouait du piano ou cherchait avec Hamlet sur le moyen de rendre les nuits de pleines lunes moins douloureuses pour son oncle.

Elle avait notamment compris que les loups-garous étaient dégoûtés par la fleur de pavot et en avait donc plantée un peu partout dans le jardin pour en faire des expériences de remèdes. Cela n'avait pour l'instant rien donné mais elle poursuivait ses recherches.

Mais pour le moment, Féline était bien droite, de ses un mètre cinquante et un, et gardait son visage constellée de tâches de rousseurs dirigé vers le bocal d'Hamlet qu'elle tenait entre ses mains. Visiblement, elle n'avait aucune envie d'adresser la parole à son oncle.

Remus regarda sa montre. Déjà quarante minutes de retard sur l'horaire prévue. Décidé à ne plus perdre de temps, il attrapa d'une bonne poigne la valise de la petite sorcière et s'avança vers la cheminée. Féline le suivit à regret.

Alors que Remus avait déjà mit la malle dans la cheminée, des flammes vertes s'élevèrent dans l'âtre sans que ni l'oncle ni la nièce n'ai fait quoique ce soit. Tout en toussant à cause des bouts de cendres qui volaient un peu partout, Féline et Remus s'étaient reculés jusqu'à ce que Remus se prenne les pieds dans le tapis et s'étale de tout son long sur le parquet.

Féline releva la tête en direction de la cheminée. Des yeux noirs corbeaux les toisaient depuis là.

Après quelques hésitations, la fillette décida de s'approcher. Elle pu donc voir à travers les volutes de cendres qui retombaient et se dissipaient doucement, un homme enveloppé dans une cape sombre, aux cheveux aussi noirs que ses yeux et qui retombaient sur ses épaules. Son nez crochu complétait le visage guère aimable du nouveau venu.

Ne sachant pas comment agir avec ce sorcier, car il en était forcément un vu sa tenue et son arrivée, Féline décida tout simplement de faire ce que son oncle lui avait toujours apprit : saluer poliment et sourire.

-Bonjour Monsieur, pouvons nous faire quelque chose pour vous ?

L'homme se contenta de la toiser avec mépris mais contrairement à ce qu'il pensait, elle ne recula pas et ne se laissa nullement impressionner ou du moins ne le montra t'elle pas. Elle se contentait de le dévisager avec un sourire poli et des yeux remplis de curiosité. Visiblement, elle brûlait d'envie de lui poser des centaines de questions mais son éducation semblait lui avoir apprit que cela était malpolie.

-Ainsi, voici donc la dernière et la plus chétive représentante de la famille Lupin, murmura avec dédain le sorcier en la regardant.

-Severus, que fais tu donc ici ? demanda Remus qui s'était relevé entre temps.

Ah d'accord. Tout s'expliquait maintenant. L'attitude étrange de ce sorcier et son arrivée plus que surprenante ainsi que le regard peu amical de Remus. Ce sorcier était donc Severus Rogue.

Féline voyait très bien de qui il s'agissait. L'exécrable professeur de potion à Poudlard et l'ennemi officiel des Maraudeurs -le groupe d'ami d'enfance de son oncle, dont il ne restait désormais que lui et Sirius Black ainsi qu'un traître dont Féline ne citerait pas le nom-. Son oncle lui avait beaucoup parlé de ce Severus Rogue, car si en public il tentait d'être impartial avec cet homme, lorsqu'il racontait ses frasque de jeunesse à la petite fille qu'elle était, il choisissait clairement son camp: celui des Maraudeurs. Et elle le suivait car après tout, elle était l'une de leurs descendants elle aussi.

Pourtant, cet homme, Severus Rogue ne lui semblait pas si terrible que cela. Simplement un peu bougon. Les deux adultes se toisaient sans un mot, ignorant Féline. Remus semblait hésitait sur la conduite à adopter alors que le professeur de potion continuait de se tenir immobile devant la cheminée dont il avait finit par sortir.

Cherchant à détendre l'atmosphère pesante de la pièce, Féline se plaça juste devant leur visiteur et en parfaite demoiselle bien élevée, sortit son plus beau sourire et demanda avec une voix enjouée :

-Voulez-vous un peu de thé M. Rogue ?

Lentement, les deux iris noirs du professeur de potion se dirigèrent vers Féline qui lui souriait dans l'attente d'une réponse. Un peu surprit de l'attitude de la fillette, et du fait d'être appelé « M. Rogue », nom auquel il n'était guère habitué, il décida de l'ignorer ce qui lui valu un haussement de sourcil de la part de l'égo vexé de la fillette.

-Dumbledore m'envoie te prier d'amener ta nièce à Poudlard, finit par dire lentement Rogue. Maintenant. Il souhaite faire sa rencontre avant son entrée au collège. Tu es invité à nous suivre bien entendu.

-C'est impossible, dit Remus. Nous avons plus d'une heure de retard sur notre horaire d'arrivée à l'Ordre.

-Alors j'imagine que personne ne se formalisera pour quelque heures de plus. Et je suis certain que votre cher ami Black saura survire à votre absence encore quelques temps, finit-il doucereusement.

-Je suis sur que Dumbledore trouvera un autre moment pour rencontrer Féline.

-Contrairement à toi Lupin, le directeur est extrêmement occupé. Il ne dispose pas de son temps comme bon lui semble. Il veut rencontrer ta nièce maintenant et je te déconseille de continuer à protester.

-J'aimerais y aller Remus, s'il te plaît.

Surpris, les deux hommes fixèrent la petite sorcière qui s'était interposée entre eux, Hamlet et son bocal toujours dans ses bras. La curiosité dévorait son regard à l'idée de rencontre le célèbre Albus Dumbledore. Remus soupira en se passant une main sur son visage d'un air las.

-C'est d'accord uniquement si tu envoies Severus, une lettre au 12 Square Grimmaurd disant que nous sommes retenues à Poudlard et tu préciseras pourquoi.

-Maintenant allons y, dit Féline en s'avançant d'un air guilleret vers son oncle. C'est vrai, nous avons déjà beaucoup du retard sur le programme et cela serait dommage de rater l'heure du dîner.

Sous le regard amusé de son oncle et celui passablement surpris de Rogue suite à son discours, elle s'accrocha au bras de Remus. Celui-ci se saisit de la malle qu'il donna à son rival qui disparut avec dans un tourbillon de flammes vertes.

Remus passa ensuite le petit pot en terre cuite contenant la poudre de cheminette à sa nièce tout en s'avançant avec elle dans la cheminée. Après avoir bien fermée les yeux, prit une grande inspiration et s'assurer que le bocal d'Hamlet ne risquait pas de glisser de ses bras durant le trajet, Féline ouvrit sa main droite, laissant tombé la poudre en s'écriant :

-Poudlard, bureau du professeur Dumbledore !

Féline inspira un bon coup pour s'assurer qu'ils étaient parvenues à destinations et manqua de s'étouffer avec les cendres qui voletaient autours d'elle. Après s'être assurée qu'elle ne risquait pas de se prendre des résidus de poussières dans les yeux, elle vérifia que Hamlet était toujours dans son bocal puis avec détermination, elle sortit de la cheminée, abandonnant son oncle qui tentait vainement de donner un aspect plus présentable à aux cheveux de sa nièce.

Sans se préoccuper de son apparence -le ruban bleu marine qui retenait ses cheveux châtains en arrière devait sûrement être de travers, son visage un peu sali par la suie et ses vêtements légèrement froissés-, elle regarda autour d'elle avec curiosité.

La pièce où elle se trouvait était un grand bureau circulaire, comportant plusieurs fenêtres d'où émanait de l'une d'elles, une lumière rouge éclatante du au coucher de soleil. L'endroit était plein de petits bruits bizarres, remplie de curieux instruments en argent, bourdonnants étrangement. Il y avait également un énorme bureau aux pieds en forme de serres.

Les murs du bureau étaient couverts de portraits d'anciens directeurs et directrices qui somnolaient dans leur cadres. Féline avait lu beaucoup de choses au sujet de Poudlard, notamment l'Histoire de Poudlard dans son intégralité et ce, plusieurs fois. Ainsi elle reconnue sans difficulté les portraits des directeurs de Poudlard les plus connus, tel que Phineas Nigellus Black ou Dilys Derwent.

Une grande épée ornée de rubis étincelants était installée dans une belle vitrine. Derrière la porte protégeant l'accès au bureau, se trouvait un magnifique Phénix posé sur un perchoir en or. Intriguée par cette créature mythique qu'elle n'avait vu que dans des livres, Féline s'avança avec Hamlet sans remarquer le sort de nettoyage que son oncle venait de lui lancer ni le regard moqueur du professeur Rogue ou celui pétillant du vieil homme assit derrière son bureau.

Des yeux, elle fit un aller-retour entre Hamlet le Phénix, avant d'inciter son poisson à saluer la créature. Bien évidemment elle n'obtient aucune réaction de la part d'Hamlet. Décidée à ne pas rester sur un échec, elle voulut caresser l'oiseau mais celui-ci s'envola et disparut par la fenêtre.

-Ne sois donc pas déçue petite, Fumseck n'était pas de très bonne humeur aujourd'hui.

Féline tourna la tête vers l'homme qui avait parlé. Confuse de ne pas avoir remarquée sa présence plus tôt, elle balbutia quelque chose d'incompréhensible alors que ses joues prenaient une teinte coquelicot.

Celui qui était sans aucun doute le professeur Dumbledore, était un homme assez âgée mais bien conservé -selon les recherches de Féline, il avait plus de cent ans tout de même-. Il était grand et mince, avec un long nez crochu, des cheveux argentés ainsi qu'une barbe descendant jusqu'à sa taille. Ses yeux bleu pétillants et pénétrants, à peine dissimulés par ses lunettes en arc-de-lune, donnèrent l'impression à la jeune Lupin d'être examiné au rayons X. Il portait une robe de sorcier couleur prune.

Intimidée, Féline se rapprocha de son oncle qui lui jeta un regard moqueur. D'un geste, le professeur Dumbledore invita l'oncle et la nièce à s'asseoir dans des fauteuils d'aspect très confortable, qui faisaient face à l'immense bureau. Alors que les deux hommes s'échangeait une poignée de main chaleureuse, Féline constata que le professeur Rogue était parti, sans doute avait-t'il des choses plus importantes à faire.

-Eh bien Féline, je suis absolument ravi de te rencontrer, commença le professeur Dumbledore en la saluant avec bienveillance. Tu as bien grandie depuis la dernière fois que je t'ai vu, tu n'étais qu'une toute petite fille à l'époque. Si je me rappelle bien tu avais cinq ans et tu n'étais pas plus haute que trois pommes.

-Le professeur Dumbledore était venu voir si tu survivais avec moi, lui expliqua son oncle. Beaucoup pensaient que je ne serais pas capable de m'occuper correctement de toi avec ma réputation de Maraudeurs.

La sorcière acquiesça et reporta son attention vers leur hôte. Puis d'une voix soudainement débarrassée de timidité, elle prit la parole :

-Je suis enchantée de vous rencontrer professeur Dumbledore. Mon oncle m'a beaucoup parlé de vous et Hamlet avait hâte de vous saluer également, termina-t'elle en désignant son poisson rouge sous le regard amusé des deux hommes.

Avec le plus grand sérieux, Dumbledore inclina la tête vers Hamlet sous le sourire satisfait de Féline, avant de se saisir d'une jolie théière en argent et de disposer des tasses tout aussi charmantes devant chacun d'eux afin d'y verser du thé. Féline et son oncle se saisirent de leur tasse, en veillant à ne pas en renverser par terre, sous peine de tazcher le mobilier.

-Je suis navré de vous avoir envoyé le professeur Rogue, Remus. Mais une lettre aurait-été trop longue et aurait-pu être interceptée. Et Féline, ainsi tu as pu voir qui sera ton professeur de Potion pour ta prochaine année scolaire. Ne t'inquiète donc pas, même si il peut se montrer froid, c'est quelqu'un de très chaleureux au fond.

Remus haussa un sourcil mais ne dit rien, alors que sa nièce se mordait la lèvre pour ne pas rire.

-Bien, continua le professeur Dumbledore. Si je voulais te rencontrer avant la rentrée Féline c'était pour discuter de ton arrivée. Tu rentres en troisième année, ainsi je ne pense pas te faire arriver avec les premières années par barques, mais par diligence comme les autres. Cependant, pour que tu fasses ta répartition, tu attendras dans l'entrée les premières années avec le professeur McGonagall, la directrice des Gryffondor. Puis tu seras répartie la première afin d'avoir une chance d'être mélangée avec des camarades de ton année une fois installée à la table de ta future maison.

Féline lui dit qu'elle avait compris. Les deux Lupins regardèrent silencieusement le professeur farfouiller dans une pile de parchemins qui menaçait de s'effondrer à tout moment. Ce derniers marmonnait contre lui même et son bazar personnelle avant de brandir l'air victorieux un parchemin froissé. Féline constata qu'il s'agissait de ses résultats aux examens de l'année précédente. Peu inquiètes, elle écouta le professeur Dumbledore lire à haute voix le parchemin.

-Ton ancienne directrice a eu la gentillesse de m'envoyer tes résultats d'examens. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'y prêter une grande attention, alors voyons voir, dit-t'il en en remontant ses lunettes. Oui, alors d'excellents résultats en Métamorphoses et en Sortilège, voilà qui fera plaisir à Minerva, commenta t'il en lançant un regard amusé à Remus. Des résultats plus que correcte en Défenses Contre les Forces du Mal, Astronomie et Botanique ainsi qu'en Étude de Runes. En revanche pour les Potions cela laisse à désirer mais chacun ses faiblesses n'est-ce pas ? continua le professeur avec un clin d'œil pour Féline. Et tiens donc, curieusement, tes notes en Soins aux Créatures Magiques ne volent pas très hauts non plus. Pourquoi donc ?

-A cause de mon odeur, expliqua la fillette. Elle est trop mêlée à celle d'un loup-garous alors les animaux sont effrayés. Mais j'aime cette matière même si je dois me contenter de suivre le cour de loin.

Dumbledore sourit et lui assura que le professeur qui assurait les cours de Soins aux Créatures Magiques serait ravi d'avoir une élève aussi volontaire. Il finit par conclure qu'avec une telle intelligence, cela ne le surprendrait guère qu'elle atterrisse à Serdaigle; sauf si elle suivait le même chemin que Miss Hermionne Granger, comme le lui rappela le Choixpeau, qui écoutait la conversation depuis le début.

Surprise, Féline détailla le chapeau qui venait de parler. C'était un chapeau de toile marron, vieux et déchiré ; il était rapiécé, effiloché, et extrêmement sale. Pour lui permettre de parler, une fente le long du bord s'était ouverte comme une bouche. Des replis formaient ses yeux. Sa voix était grave, grinçante et enroué, comme une personne qui ne parlait presque qu'une fois l'an, ce qui était un peu son cas. Il était posé sur un tabouret, dans un coin.

Le Choixpeau se tourna vers Féline, celle-ci s'avança légèrement vers lui en espérant qu'il allait lui révéler sa future maison, connaissant le rôle de ce chapeau mais il se contenta d'un rire moqueur avant de se figer et de redevenir silencieux.

Amusé, Dumbledore proposa un chocogrenouille pour consoler la sorcière qui semblait vexée de s'être fait avoir par un chapeau. En regardant le Choixpeau, il demanda doucement à Féline si elle savait à quoi servait cet artefact, ce à quoi elle répondit que sa fonction était de répartir les élèves dans les quatre maisons de Poudlard : Serdaigle, Gryffondor, Serpentard et Poufsouffle.

-En réalité Féline, expliqua Dumbledore, le Choixpeau est bien plus que cela. Vois-tu, le Choixpeau est investi de l'intelligence des fondateurs de Poudlard et a le don de Legilimancie, ce qui lui permet de lire dans les pensées de celui qui le met sur sa tête et de ressentir ses aptitudes ou ses humeurs. Il nous sert à répartir les élèves dans nos maisons comme tu l'as si justement dit auparavant. Mais sa fonction est bien plus importante que cela. Le Choixpeau magique répartit les enfants en fonction de leurs valeurs. Par exemple, un enfant qui pense que la bravoure et le courage sont les valeurs les plus importantes ira à Gryffondor, là ou un enfant qui prône l'intellectuel et l'amour de l'apprentissage ira à Serdaigle. La différence clé, c'est que cet enfant n'a pas forcément besoin d'avoir ces qualités, mais il lui suffit de les valoriser. En clair, un enfant ne va pas être réparti dans une maison pour ses qualités mais pour ses valeurs. Gryffondor ne sera pas une maison d'enfants courageux mais plutôt d'enfants qui pensent que le courage est une valeur importante. Ce qui fait que les maisons de Poudlard ne sont pas seulement des lieux de vie, mais nous aide surtout à devenir ce que l'on désire au plus profond de nous. Il est donc important que, au moment de la répartition, tu sois entièrement toi-même Féline, tu ne devras pas te laisser influencer par ton don. Tu comprends ?

La jeune sorcière s'était figée à l'évocation de son don.

Lentement, elle releva ses yeux vairons vers le professeur Dumbledore. La gorge devenue soudainement sèche, Féline ne put que hocher la tête, signe qu'elle avait compris. Le regard bien plus grave qu'auparavant, Dumbledore fixa intensément Féline dans les yeux.

-Il est nécessaire Féline que tu sois prudente. Tu encours de graves dangers désormais. Ton oncle t'en as déjà parlé. Je ne puis que te demander d'être prudente. Si tu éprouves le moindre problème avec ton don, viens m'en parler, mais n'oublie pas : tu dois garder cela secret.

-Ne vous inquiétez pas professeur, murmura Féline la tête basse. Je serais discrète. Personne n'en saura jamais rien.

Le professeur acquiesça, le regard redevenu beaucoup plus chaleureux. Puis se tournant vers Remus, il lui dit :

-Il serait mieux d'emmener Féline faire ses essayages au Chemin de Traverse pour son uniforme. Je te conseille d'y aller sans tarder avant que cette pauvre Mme. Guipure ne sois débordée. Féline ? demanda-t'il à la fillette qui regardait le Choixpeau avec animosité. As-tu un animal de compagnie autre que Hamlet ? Seuls les hiboux, chat et crapaud sont admis à l'école.

-Je comptai lui acheter un hiboux pour sa rentrée, dit Remus. Plus pratique pour le courriers. Mais Féline voulait absolument un chat.

-J'ai toujours voulut en avoir un, mais à Beauxbatons nous n'avons pas le droit d'avoir d'animaux, ils sont trop salissants d'après la directrice, dit Féline en haussant les épaules.

-Va pour un chat, rit son oncle. Pour le courrier, Hector s'en chargera.

Hector était le hiboux de Remus qui était avec eux depuis les sept ans de Féline.

-Alors tout est réglé, dit Dumbledore en se levant de sa chaise. Merci beaucoup d'être venu Remus, je sais que je vous ai mit en retard, navré. Féline, ce fut un réel plaisir de te rencontrer. Nous nous verrons à la rentrée, alors passe de bonnes vacances.

Les deux Lupins saluèrent une dernière fois le professeur Dumbledore avant de se diriger vers la cheminée, dont Féline se sauva au derniers moments pour aller récupérer Hamlet qu'elle avait oubliée sur le bureau du professeur. Après s'être assurés qu'ils n'avaient cette fois rien oubliés, Remus, Féline, sa valise et Hamlet, disparurent dans un tourbillon de flammes vertes en donnant leur prochaine adresse : 12 Square Grimmaurd.

En souriant, le professeur Dumbledore se rassit sur sa chaise directorial en fixant la cheminée. Décidé à attendre le retour de Fumseck avant de retourner à ses affaires, le professeur se déballa une chocogrenouille tout sourire. Oui, se dit-il, la lignée des Lupin avait là une descendance bien plus que prometteuse.