Remus se laissa tomber en arrière, fermant avec délice ses yeux bruns en sentant son corps s'enfoncer mollement dans l'épais matelas. Enfin, rien de mieux, pensa Remus avec un sourire détendu, que de profiter d'un bon lit après une longue journée.

La journée était passée si vite... Entre l'agression de Harry Potter par des Détraqueurs lâchés en plein Londres moldu et sa discussion compliquée avec Féline, il était épuisé. Remus avait passé sa journée à courir partout pour satisfaire les questionnements intérieurs des autres, adultes comme enfants.

Demain soir, accompagné de plusieurs membres de l'Ordre, ils iraient chercher Harry afin de le ramener ici. Remus se doutait que le jeune homme devait être en colère, voir même fou de rage envers eux. Le Seigneur des Ténèbres était revenu, Harry avait assisté à cette horrible résurrection et malgré tout, il était tenu éloigné encore une fois du monde magique. Si il avait été à sa place, cela ferait un long moment que Remus se serait étouffé dans sa frustration.

Par Merlin, il n'avait vraiment pas la force de se lever. Mais il ne pouvait tout de même pas dormir habillé.

C'est donc en poussant un soupir à fendre l'âme qu'il se leva afin d'enfiler un tee shirt propre et un bas de jogging moldu décontracté. Depuis son enfance, il avait grandis en côtoyant de très près le monde moldu. Sa mère étant une Née-Moldue, elle leur avait appris à tirer le meilleur des deux mondes. Un façon de faire qu'il avait gardé et transmit ensuite à sa nièce.

Alors qu'il posait son portefeuille sur sa table de nuit, un amas de papiers en tombât. Lasse, Remus se pencha tout de même pour ramasser son bazar. Sa baguette était quelque part dans la chambre et il perdrait bien trop de temps à la chercher. Il ramassa rapidement les papiers et les jeta pèle-mèle sur son bureau, il rangerais ça plus tard. Alors qu'il s'apprêtait enfin à se glisser sous ses draps, Remus aperçu un papier légèrement froissé qui dépassait à peine de sous la commode. Il avait du glisser là quand le portefeuille s'était renversé.

Le papier était en réalité une photo. Lorsque Remus posa les yeux dessus, il sentit son cœur se fendre douloureusement. La photo animée représentait un enfant entouré de quatre adultes qui agitaient joyeusement la main vers Remus en s'échangent de tendres et complices regards entre eux. A droite se tenait le premier couple, tendrement enlacé. L'homme était grand et brun, un sourire radieux sur le visage alors qu'il regardait tendrement la jeune femme aux jolies boucles blondes qu'il tenait serré contre lui. Dans les bras de cette dernière se tenait un adorable bébé qui dévisageait les adultes avec de grands yeux. Il était impossible de le remarquer sur la photo, mais Remus imaginait sans mal les yeux vairons de l'enfant posés sur lui.

Quand aux deux autres personnes présente sur la photo, il s'agissait d'un homme qui tenait amoureusement la main d'une très belle femme. Ses cheveux lui tombaient en cascades dans le dos alors qu'un magnifique sourire illuminait son charmant visage. Ses yeux pétillaient de bonheur alors qu'elle regardaient alternativement son compagnon et l'autre couple.

Remus sentit son cœur se serrer abominablement fort. Une tristesse immense commençait à l'envahir. Sur les cinq personnes présentes sur la photo, seules deux étaient encore vivantes.

Il ne restaient plus que lui et Féline.

Car le couple qui tenait le bébé était en réalité le frère aîné de Remus, John et sa femme, une moldue du nom de Mary. Le bébé, qu'il considérait maintenant comme sa propre fille, était Féline. Leur vie de famille avait volée en éclat lorsque Bellatrix Lestrange avait assassinée cruellement son frère et son épouse, privant Féline de ses deux parents. Si la fillette avait été épargnée, c'était simplement parce que elle n'était pas présente lors du massacre, la petite se trouvant chez lui ce jour-là.

Quand Remus avait appris la tragédie, son monde s'effondra. Il venait de perdre ses meilleurs amis et voilà que maintenant, son frère, l'unique famille qu'il lui restait, l'avait également quitté. Mais voilà, Remus ne s'est pas laissé abattre, non il ne pouvait pas abandonner. Tout simplement parce qu'il restait encore Féline, sa nièce qu'il aimait tant. Il était la dernière personne qui lui restait, comment pouvait-il se résoudre à la laisser seule dans toute cette violence ?

Mais il n'était pas seul en réalité. Lentement, presque avec appréhension, Remus reporta son regard vers le couple qui se trouvait à gauche de la photo.

Angélique était là, à ses côtés. Et elle y était restée. Malgré tous les malheurs qui leurs tombaient dessus, la jeune femme était restée avec lui. Quand Remus avait décidé d'adopter Féline, Angélique avait pleurée de joie. La jeune femme était stérile, mais en s'occupant de Féline, elle pourrait alors avoir un aperçue du bonheur qu'elle avait toujours souhaitée.

Jusqu'au cinq ans de Féline, Remus et Angélique furent heureux.

Mais tous le monde sait que le bonheur ne dure jamais éternellement.

Peu après, Angélique s'éteignit à son tour, victime d'une maladie incurable. Remus avait été brisé ce jour là. Nul doute que si Féline n'avait pas été là, si elle avait eu quelqu'un d'autre pour prendre soin d'elle, Remus aurait mit un terme à toutes ses souffrances.

Mais il ne pouvait pas.

Alors, lentement, au fil des années, il reconstruisait son cœur qui avait été brisé de bien trop nombreuses fois. Il enviait les gens qui avaient cette capacité à oublier quelque chose de douloureux, à enfermer cela dans un coin de leur tête pour n'y repenser que lorsque le temps les avait guérit.

Pour Remus, c'était impensable. Comment quelqu'un peut-il quitter notre vie sans rien nous faire ressentir ? Comment passe t-on à travers nos souvenirs sans qu'ils ne nous affligent des centaines de morsures ? Comment part-on sans même se retourner ? Remus aimerait savoir cela.

Un amour comme celui là ne s'oubliait pas. Remus se contentait de vivre avec des souvenirs comme fond sonore tout en essayant de toutes ses forces de ne pas s'y noyer.

Lentement, les doigts tremblants, Remus caressa le visage d'Angélique . Il aurait aimé sentir la douce texture sa peau, son odeur de lilas, mais seul la sensation tiède du papier et l'odeur de l'encre sec parvinrent à lui.

-Tu me hantes, murmura t'il, la voix brisé par des sanglots qu'il tentait vainement de refouler. Je pensais que c'était impossible d'aimer autant et de tant de façons possibles mais bordel le creux que formait ton cou et ton épaule me manque, alors toi toute entière, tu n'imagines même pas... Peut importe le temps qui passe Angélique, tu resteras à jamais mon « pour toujours ».

Une rage s'empara alors de lui, balayant la tristesse qu'il ressentait jusqu'à présent. Oui, il se vengerait, il les vengerait tous. Bellatrix Lestrange ne s'en prendra plus jamais aux siens et à ce qu'il aimait, plus jamais. Il en faisait le serment.

Violemment, il frappa de toutes ses forces dans le mur. Mais ce n'était pas suffisaient. La haine l'animait toujours, brûlant dans ses veines comme du poison.

Alors il recommença. Il continua à frapper encore et toujours. Il sentait le sang couler le long de ses jointures, qui devaient alors sûrement être dans un sale état, mais peut importe. Cela faisait trop longtemps qu'il avait gardé ses sombres sentiments à l'intérieur de lui. Beaucoup trop longtemps.

-Remus, arrête toi maintenant.

Le loup-garou décida d'ignorer la voix qui lui intimait de se calmer. Alors qu'il relançait son poing vers le mur, celui-ci se vit être intercepté. Relevant la tête, Remus croisa deux prunelles grises qui le regardait avec douceur mais fermeté.

Sirius profita donc du moment de surprise de son ami pour le conduire jusqu'à son lit et l'y asseoir de force. Sans un mot, il s'occupa de désinfecter les mains de Remus à l'aide d'une bassine d'eau chaude et d'un épais morceau de linge. L'opération prit quelques minutes et lorsqu'elle fut achevée, Sirius reporta son attention vers lui, le dévisageant avec tristesse et compassion.

-Tu sais, marmonna Sirius avec un sourire au bout d'un long moment, je suis ton ami. Je suis là pour toi et je le serai toujours. Si tu as besoin d'un truc pour te défouler dit le moi, je te donnerai quelque chose prévu à cette effet, cela t'évitera de démolir ma maison.

L'ombre d'un sourire naquit sur les lèvres de Remus alors qu'il baissait le regard tel un enfant se faisant rabrouer par sa maman.

-Je ne pourrais sans doute jamais comprendre la douleur que tu vis depuis tout ce temps, probablement car contrairement à toi, je n'ai pas rencontré la personne qui chamboulerait ma vie à jamais. Mais je pense que parfois, il vaut mieux ne pas oublier, porter ses souffrances à même la peau, à même le cœur. Vois-tu Remus, je crois que le truc avec l'amour, c'est que tu donnes tout ce que tu as alors quand tu perds la personne qui faisais pour toi de chaque jours un moment spécial, tu te perd avec.

Remus fixa son ami, troublé. Ce qu'il disait était juste, incroyablement juste. Mais comment cela se faisait-il ? Sirius n'avait jamais véritablement aimé, sinon il le saurait, ou alors...

Mais Sirius ne lui laissa pas le temps de continuer dans ses réflexions que déjà, il se levait pour aller s'asseoir sur le bureau, le regard légèrement voilé :

-Je l'ai rencontré à Azkaban. Il avait été incarcéré là-bas pour meurtre, il avait tué un homme. Sa cellule était voisine à la mienne. Pendant des années, il a été là pour moi, comme j'ai été là pour lui. Nous nous empêchions mutuellement de sombrer dans la folie. Tu sais Remus, je croit sincèrement que j'aurais pu finir par tomber amoureux de lui, j'étais sur la bonne voie en tout cas. Mais voilà, un matin, il ne m'a plus répondu. Je n'entendais plus rien. Il était mort, s'éteignant petit à petit. Il a été enterré derrière la prison et ce fut la seule fois où j'ai pu en des années d'incarcération, sortir de ma cellule. Je suis sortie pour lui dire adieu, pour voir pour la première et dernière fois son visage. Il était beau et même les années à Azkaban n'avaient pu lui ôter cela. Mais voilà, il est mort avant que je ne puisse l'aimer. Il s'appelait Tommy O'Lines.

Silencieusement, Remus vient se placer près de son ami et après quelques instants, le serra dans ses bras. Remus pleura alors que Sirius lui caressait lentement la tête, la gorge nouée par le chagrin. Un cœur brisé ne se réparait jamais complètement.


Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Féline consentit enfin à ouvrir les yeux. La fillette c'était endormie tard la nuit dernière, plongée dans ses réflexions. Les paroles de son oncle l'avaient troublée. Il lui avait apprit que Vous-Savez-Qui avait besoin d'elle, que si il connaissait son existence, il ne reculerait devant rien pour s'emparer d'elle, ou plutôt, de son don. Malgré son envie de paraître forte et courageuse, la peur s'était infiltrée en Féline, lui nouant l'estomac par la même occasion.

Féline Lupin avait un don.

Elle était une Legilimens Élémentaire.

C'était un talent incroyablement rare et précieux. Dangereux lorsqu'il était mal contrôlé. Malfaisant si on l'utilisait à mauvais escient.

Une Legilimens Élémentaire avait la capacité de lire l'âme dans chaque être vivant parcourant la Terre. Elle pouvait lire les pensées mais également parcourir les souvenirs, du plus futile au plus précieux, pouvant même accéder à des choses que la personne avait elle même oublier ou enfoui dans les tréfonds de son âme. L'occlumancie n'était d'aucune aide contre une personne possédant ce don, il était très aisée pour elle de surpasser les barrières mental comme un fantôme traversait un mur. C'est-à-dire, comme si elles n'existaient pas.

Personne n'avait de secret pour Féline, elle pouvait, si elle le désirait, tout savoir. Mais elle ne le faisait pas. Car elle jugeait cela mal.

Malheureusement, ce don était à double tranchant.

Il suffisait que le Legilimens Élémentaire est un moment d'inattention trop important pour qu'un contact physique avec une personne déclenche une fusion des âmes. Une expérience très douloureuse pour les deux parties. Rien que d'y repenser, Féline frémit dégoût.

De plus, en ne protégeant pas son esprit, elle devenant une source intarissable de savoir pour un Legilimens expérimenté. Féline était jeune et ses barrières mentale étaient encore faibles, mais au moins savait-elle s'apercevoir quasiment immédiatement d'une présence étrangère dans son esprit.

Très peu de gens avaient été mit au secret. Il y avait bien entendu son oncle, puis le professeur Dumbledore, Arnaud son ami de Beauxbâtons ainsi que son ancienne directrice et Sirius. Cinq personnes. Et encore, Arnaud l'avait appris par accident.

Féline soupira, elle avait mal à la tête. Sans faire exprès, elle avait fouillée trop loin dans l'âme de son oncle, apercevant bien plus de choses qu'elle ne l'aurait du. Les souvenirs avec Angélique, la défunte épouse de son oncle notamment. Féline n'avait pas de souvenirs de la jeune femme et Remus souffrait encore beaucoup trop pour lui en parler. Mais peut être que Sirius saurait répondre à ses questions. En tout cas, elle l'espérait de tout cœur.

Mais elle n'avait pas la tête à ça aujourd'hui. Sa petite enquête devrait donc attendre. Car ce soir, Harry Potter arrivait au 12 Square Grimmaurd et c'était bien plus intriguant que toutes les histoires de cœur de son oncle réunies.

Féline, comme tous les jeunes sorciers de sa génération, avait grandi avec l'histoire de ce jeune garçon. L'enfant qui avait mis un terme au règne de terreur de Vous-Savez-Qui. Remus lui avait raconté beaucoup de choses sur les parents de Harry, James et Lily Potter. Il était d'ailleurs fort probable que Féline sache plus de choses sur eux que Harry lui-même.

Ainsi Féline connaissait Harry sans vraiment le connaître. Elle le connaissait à travers sa légende, les souvenirs de son oncle et les anecdotes d'Hermione et les autres Weasley. Elle le connaissait physiquement, étant quasiment certaine de le reconnaître sans même voir sa si célèbre cicatrice. Elle connaissait son caractère, emblématique des Gryffondor mais mêlé à une grande dose de Poufsouffle, ce qui n'était pas un mal, loin de là. Féline connaissait sa vie et son histoire sans ne l'avoir jamais rencontrée.

Mais il existait une chose que Féline ne savait pas et qui la faisait trembler d'angoisse. Quelque chose que Féline ne découvrirait que ce soir, lorsqu'elle rencontrera Harry Potter.

Féline avait, malencontreusement, accédée à certaines pensées du professeur Dumbledore. Féline n'était qu'une toute petite fille à l'époque et elle ne se rappelait même pas de se souvenir à vrai dire. Mais lorsqu'un Legilimens Élémentaire accède à une infirmation dissimulée au plus profond d'une âme, il lui est impossible de l'oublier. Féline avait donc grandit avec une information qui ne lui appartenait pas et qui trottait dans sa tête, sans savoir d'où elle pouvait bien venir.

Ce n'était même pas une réelle information, juste une supposition. Une supposition que Féline serait en mesure de vérifier ce soir même en analysant rapidement l'âme du garçon.

Harry Potter était-il oui ou non, un horcruxe ?

Féline soupira. Ce n'était évidemment pas de son age à se préoccuper avec de telles questions.

Elle s'apprêtait à refermer les yeux pour s'accorder une ou deux minutes de sommeil supplémentaires. Cependant, son chat en avait décidé autrement puisqu'il décida de venir mordiller affectueusement les doigts de sa petite maîtresse. Après avoir traitée Cornélius de « saleté de chat capricieux », Féline céda sous le regard moqueur de son animal et se leva.

Il était presque dix heures et la maison n'avait plus rien de calme. On pouvait désormais entendre les cris de Mme. Weasley sur ses jumeaux, leur reprochant encore une quelconque bêtise ; le rire si caractéristique de Sirius mêlé à celui plus doux de Remus ; alors que Ron et Hermione semblaient se disputer pour une broutille quelque part dans les étages. La routine en somme.

Enfilant rapidement une jupe verte plissée qui lui tombait sur les genoux et un tee-shirt blanc, Féline s'empressa d'ajouter des bretelles afin de maintenir son bas en place. Elle ajouta un ruban blanc dans ses cheveux qu'elle ne prit pas la peine de démêler, pour une fois, ils n'avaient pas une apparence trop catastrophique.

-C'est pas vrai, marmonna Féline désormais à quatre pattes en train de farfouiller sous son lit, je ne vais pas descendre comme ça tout de même.

Ses chaussures restant introuvables, la fillette se décida donc à s'en aller pieds-nus.

-Bonjour Féline, la salua gentiment M. Weasley lorsque celle-ci arriva dans la cuisine. Tu as bien dormis ?

-Comme une pierre, répondit-elle.

Les jumeaux boudaient dans leurs coin, visiblement les brimades de leur mère les avaient calmés pour un moment.

M. Weasley lisait tranquillement le journal dans un fauteuil alors que Sirius et Remus s'affrontaient aux échecs. Ils étaient si concentrés que lorsque Féline vient déposer une bise sur la joue de son oncle pour le saluer, ce dernier sursauta avant de s'excuser rapidement en ébouriffant les cheveux de Féline et de replonger aussitôt dans sa partie.

Remus était excellent aux échecs.

Levant les yeux au ciel, Féline partie se faire griller quelques toasts, rejoignant ainsi Hermione et Ginny qui trônaient en fin de table, à l'autre bout de la pièce.

-Salut, dit Ginny en regardant son amie arrivée. Je te déconseille de t'approcher de Fred et George pour le moment si tu ne veux pas risquer de devenir un punching-ball.

-J'ai cru comprendre oui, dit Féline en souriant. J'ai loupée quoi ?

-Rien d'important, répondit Hermione sans lever les yeux de son livre. Mme. Weasley a simplement découvert leurs stock de boites à flemme. Je te laisse imaginer le scandale.

-Je suis même surprise qu'ils ne t'ont pas réveillés, continua Ginny. Maman était furieuse, ça criait dans tous les sens, le pire, c'est quand elle a décidée de tout mettre à la poubelle. Pour te dire, Papa a même du intervenir. Voir Maman en colère ça on connaît, mais de mémoire, je ne crois pas avoir déjà vu les jumeaux aussi furieux.

-Contente de ne pas y avoir assistée dans ce cas, conclue Féline en mordant dans son toast généreusement beurré.

Alors que Ginny replongeait dans sa fabrication d'origami, Féline entreprit de distribuer de généreuses caresses à Pattenrond qui avait élu domicile sur ses genoux.

Jaloux, Cornélius commença à feuler sur son rival jusqu'à ce que Féline, amusé par son manège, le prenne dans ses bras en lui offrant de tendres caresses, Pattenrond ayant trouvé refuge sur les cuisses de sa maîtresse.

En regardant Hermione lire avec assiduité l'épais grimoire poussiéreux, -tellement clichés des sorciers, soupira Féline, mais pourtant tellement vrai-, Ginny se rappela soudainement qu'il serait peut être grand temps de commencer ses propres devoirs de vacances.

-Dit moi Féline, commença en soupirant la dernière des Weasley, tu as commencée tes devoirs pour la rentrée ?

-Euh eh bien, je l'ai est déjà terminée à vrai dire, répondit Féline légèrement gênée par le regard surpris de Ginny et appréciateur d'Hermione.

Ron s'étouffa avec sa tasse de thé à l'entente du mot « devoirs », ce qui lui valu un regard noir de la part de sa meilleur amie.

-Ne me dis pas Ronald, commença Hermione la voix alors frémissante de colère tandis que Ginny et Féline s'éloignaient prudemment et que les deux chats filaient se cacher sous le buffet, que tu n'as pas commencé à travailler. Alors que nous rentrons en 5e année, que nous avons les BUSES et qu'il s'agît d'une étape décisive dans notre vie et nos études. Alors Ronald Weasley, as-tu oui ou non, ne serais-ce que amorcé tes devoirs ?

A ce moment-là, Féline eu un bien piètre aperçu du légendaire courage des Gryffondor puisque Ron fila hors de la cuisine sans demander son reste. Visiblement, la perspective d'affronter une Hermione en colère, même sans magie, ne semblait que très peu l'attirer.

Mais c'était bien mal connaître Hermione Granger si l'on espérait lui échapper car elle s'élança à sa suite en hurlant, réveillant par la même occasion le portait de la mère de Sirius qui se mit à déblatérer un flot d'insultes. Remus et Sirius grimacèrent de concert et se précipitèrent pour refermer les rideaux qui couvraient le portait.

Féline et Ginny reprirent donc leurs fabrications d'origamis, toujours hilares. Sortant finalement de leur bouderies, les jumeaux les rejoignirent et animèrent à l'aide d'un quelconque enchantement les fabrications des deux filles.

-Où est Mme. Weasley ? demanda finalement Féline en reposant sa grenouille en papier qui s'empressa de croasser et de sauter dans tous les sens grâce à Fred.

-Partie faire des courses, grommela George, toujours vexé envers sa mère.

-Et elle ne reviendra pas avant une bonne heure alors mesdemoiselles et messieurs, que diriez-vous d'admirer le meilleur joueur d'échecs sorcier de sa génération affronter sa descendante ?

Tous se tournèrent vers Sirius qui se tenait droit comme un piquet au milieu de la pièce, un sourire excité aux lèvres. Remus, toujours assit sur sa chaise, le dévisageait d'un air étonné. Par le caleçon de Merlin, grommela Hermione qui était redescendue entre temps, qu'est-ce que Sirius avait encore été imaginer ?

-Comme vous pouvez tous le voir, j'ai encore une fois été lamentablement battu par mon chère ami Remus ici présent. Si je me souviens bien, aujourd'hui il s'agit de ma 458e défaite.

-459e, corrigea Remus avec un sourire moqueur.

-Merci pour cette précision incroyablement utile. Bref, Remus était, est demeure toujours je suppose, le meilleur joueur d'échecs de notre génération, champion invaincu de tout Poudlard. Hors il se trouve, que ce chère Remus a une héritière avec des talents pour le moins, Sirius chercha ses mots avant d'adresser un discret clin d'œil à Féline, surprenant. Ainsi donc, si notre chère petite Féline qui n'est, soyons honnête, plus si petite que cela, accepte : j'aimerais que nos deux Lupins s'affrontent sur une partie d'échecs afin de vérifier si il existe la moindre chance de réaliser mon souhait le plus précieux.

-Qui est ? demanda Ginny.

-Voir Remus se prendre une véritable raclée. Des années que j'essaie par tous les moyens possibles de le voir perdre une partie, une seule. Ce bougre a toujours gagné, finit par grommeler Sirius.

Remus soupira d'un air très amusé. Il ignorait si Féline allait acceptée. Cela faisait bien longtemps que lui et sa nièce n'avaient pas joués tout les deux. Mais Féline aimait les défis et Sirius venait de lui en offrir un sur un plateau d'argent.

Féline sourit et alla donc se placer devant son oncle.

-Je choisit les noirs, murmura Féline, en fixant le plateau d'un air déterminé.

-Je crois en toi Féline, hurla Sirius en brandissant une banderole sortie de nulle part.

Quelques instants après, toutes les personnes présentes dans la pièce se retrouvèrent munies d'immenses banderoles portant l'inscription « ALLER FÉLINE, MET LUI LA PÂTÉ ». Inutile de préciser qui était à l'initiative de tous cela.

Remus leva les ciel, blasé du comportement immature de son meilleure ami. Reportant son attention vers son adversaire, il évalua ses chances de remporter la partie.

Féline avait une très bonne mémoire, il serait difficile de la piéger avec une stratégie qu'il avait déjà utilisé contre elle. Sa nièce ne refaisait jamais deux fois les mêmes erreurs. Elle analysait, calculait, réfléchissait et tous cela rapidement et précisément. Comme son oncle. Si Féline avait l'avantage de la spontanéité et de l'extravagance qui rendait ses coups parfois imprévisibles, Remus avait derrière lui des années de pratique.

Ils étaient donc à armes égales.

-Que la partie commence ! s'exclama Sirius.