-Féline, viens vite ! s'écria Hermione en débarquant brusquement dans la chambre de la concernée, le teint rouge après avoir du monter les nombreux escaliers de la maison à toute allure.

Féline leva les yeux vers son amie, lâchant à regret sa lecture. Par Merlin, qu'est-ce qu'elle pouvait avoir horreur qu'on vienne l'interrompre alors qu'elle était plongée dans une lecture passionnante, bien emmitouflée dans sa couette. Hermione du le comprendre car elle lui adressa un sourire d'excuse, bien que cela ne l'empêcha pas d'annoncer le motif de sa venue jusqu'au cinquième et dernier étage avec une voix incroyablement joyeuse.

-Harry est en chemin, il sera là d'une minutes à l'autre !

Ah oui, se rappela Féline, peu auparavant, son oncle était passé en coup de vent pour lui annoncer qu'il partait chercher le jeune homme, ce qui avait beaucoup amusée la fillette : pour le retour, Remus allait devoir voyager en balais volant et il détestait incroyablement ça.

Comprenant les attentes d'Hermione, Féline se leva de mauvaise grâce et la suivit avec son bouquin jusque dans sa chambre, située au deuxième étage. En descendant les escaliers, les deux sorcières croisèrent Sirius qui montait, un sac remplis de cadavres animaliers destinés à l'hippogriffe logé au grenier. C'était ce majestueux animal qui avait permît à Sirius de s'enfuir et échapper au baiser des Détraqueurs. Désormais, il résidait ici, avec lui.

Féline avait tout de suite été fascinée par l'hippogriffe. Son plumage cendré et ses yeux orangés l'avaient fortement impressionnés au départ mais pas suffisamment pour l'effrayer. Buck l'avait accepté plutôt facilement, malgré l'odeur typique des loups-garous qui collait à ses vêtements à cause de sa proximité avec son oncle. Mais la fillette lui avait témoignée un tel respect que l'hippogriffe avait été charmé et était passé outre de cela. Ainsi, au moins une fois par jour, Féline se faisait un plaisir d'accompagner Sirius nourrir Buck.

Pour le moment, Féline et Hermione se contentèrent de regarder Sirius passer avec des yeux ronds, car si il était d'une nature enjoué naturellement, aujourd'hui il rayonnait particulièrement.

-Qu'est-ce qui lui arrive ? murmura Féline en le suivant des yeux. On dirait qu'il a avalé un chaudron entier de potion d'Euphorie.

-Les jumeaux n'auraient tout de même pas osés, murmura Hermione peu convaincue elle-même par ses dires.

-Ou alors, peut être qu'il revient d'une confrontation victorieuse avec Kreattur, proposa Féline.

-Je pensais plutôt à Mrs. Weasley !

-Peut être qu'il a enfin réussi à décrocher le tableau dans le hall ! proposa Féline avec espoir. Je n'en peux vraiment plus de l'entendre brailler toutes les cinq minutes et quand Tonks est là, c'est deux fois pire.

Hermione éclata de rire avant de donner une explication bien plus rationnelle que les précédentes :

-J'imagine que c'est la venue de Harry qui le réjoui comme ça. Il l'aime beaucoup tu sais.

-C'est normal, après tout il s'agit de son filleul et puis c'est également le fils de son meilleur ami. Au final, cela n'est donc pas si étonnant qu'il soit d'aussi bonne humeur à l'idée de le voir arriver.

-Ho tu sais, dit Hermione en secouant légèrement la tête, parfois j'ai l'impression que Sirius confond Harry et James Potter.

-Et tu as peur qu'il ne l'entraîne dans des aventures Siriussienne ? demanda Féline plus amusée qu'inquiète.

-Eh bien, dit Hermione avec un sourire gêné, Sirius n'est peut être pas l'adulte le plus responsable qu'il puisse exister et Harry n'a vraiment pas besoin de problèmes supplémentaires.

-Si tu veux mon avis, conclue Féline d'une voix apaisante, Harry n'a besoin de l'aide de personne pour se fourrer dans les ennuis jusqu'au cou. Et Sirius fait de son mieux.

Hermione ne répondit rien, voulant visiblement ne pas s'attarder sur le sujet alors qu'elles rentraient dans sa chambre. Ron était affalé sur un des deux lits et s'amusait faire rebondir une balle sur le plafond. Comme l'on pouvait s'y attendre de la part d'Hermione, la chambre était soigneusement rangée mais encombrée de livres. Seul un petit espace entourant le lit de droite était épargné par la surpopulation de bouquins et montrait un catalogue d'objets éparpillés un peu plus divers ; tel que des emballages vides de patacitrouille, des vêtements soigneusement roulés en boule, quelques plumes en plus ou moins bon état, une brosse à cheveux et deux ou trois Oreilles à Rallonges, le lit de Ginny.

La rouquine n'était pas là, sûrement en train de traîner quelque part dans la maison avec les jumeaux à la recherche de denrées comestibles à se mettre sous la dent.

Féline partit donc s'asseoir sur l'unique chaise de la pièce posée prés du bureau, faisant tanguer violemment sur son passage une imposante pile de livres qui s'effondra dans un grand fracas sous le regard moqueur de Ron, qui entreprit tout de même par la suite d'aider les deux sorcières à ramasser le désordre.

Ce fut à ce moment là que Harry Potter rentra dans la pièce, découvrant ses deux meilleurs amis en train de reconstituer une pile de livres bientôt plus grande qu'Hermione elle-même. Cette dernière l'apercevant, lâcha brusquement le dernier livre sur la pile qui s'effondra immédiatement sous la grimace désespérée de Ron.

Harry était heureux de les revoir. Ses amis lui avaient cruellement manqués. Hermione lui sauta dans les bras, l'assommant avec un flot incessant de paroles alors que Ron lui donna une tape amical sur l'épaule. Mais la colère accumulée des derniers jours ressortie quasiment immédiatement et se déferla sur eux tel le feu ardent d'un dragon enragé, brûlant tout sur son passage.

Les jumeaux apparurent alors, sentant que la situation allait dégénérer et avaient apaisés la colère du jeune homme avec quelques blagues bien tournées. Ce n'est qu'une fois sa colère calmée et avoir présenté des excuses penaudes à ses amis que Harry remarqua une petite fille qui l'observait timidement depuis le fond de la pièce. Elle tenait un livre serré dans ses bras et semblait hésiter sur le fait de s'enfuir à toutes jambes hors de la pièce ou non. Hermione intervient et fit signe à la fillette d'approcher.

-Harry, dit Fred alors que George attrapa le garçon par les épaules, voici Féline Lupin.

Harry la regarda avec de grands yeux étonnés. Lupin, comme Remus ? Existait-il un lien de parenté entre eux deux ? En détaillant plus attentivement, il s'aperçut qu'elle possédait plus de ressemblance avec son ancien professeur qu'on ne pouvait le croire au premier abord. Chose étrange, elle avait de grands yeux vairons, l'un vert, l'autre bleu, presque gris. C'était bien la première fois que Harry voyait des yeux vairons autre que chez les chats, ce qui était plutôt une chose courante chez les félins. Elle porte donc bien son prénom, pensa Harry.

-Bonjour Harry Potter, je suis enchantée de faire ta connaissance, dit Féline en tendant sa main droite vers lui. Je m'appelle Féline et je suis la nièce de Remus Lupin.

-Euh moi de même, répondit-il surprit par l'attitude bien trop formelle à son goût de la sorcière.

Féline, mal à l'aise, prétexta alors avoir oubliée quelque chose dans sa chambre et fila sans demander son reste par la porte laissée entre-ouverte. Les jumeaux furent tentés de la rattraper mais finirent pas s'asseoir sur le lit de leur sœur qui arriva quelques instants plus tard, Pattenrond se débattant dans ses bras. Harry salua Ginny, toujours un peu secoué par sa rencontre avec la petite fille.

-Dites-moi, demanda Ginny en posant Pattenrond au sol qui s'éloigna aussitôt d'elle dans un concert de feulement boudeur, qu'est-ce que vous avez bien pu faire à Féline pour qu'elle déguerpisse comme ça ? Je l'ai croisée à l'instant, elle remontait dans sa chambre comme si elle avait Grindelwald à ses trousses.

-Je crois que c'est Harry qui lui a fait peur, ricana Ron.

Les joues de Harry s'empourprèrent. Il balbutia quelques excuses, ne comprenant pas ce qu'il avait pu faire pour effrayer la jeune sorcière.

-Ne t'inquiète pas Harry, dit Fred se voulant rassurant. Féline est d'un naturel timide. Elle était pareille avec nous lorsqu'elle a débarquée ici la première fois.

-Elle finira par s'habituer à toi, continua George en lançant un sortilège de Bloclang à son jumeaux afin de terminer sa phrase à sa place. Tu verras, elle est adorable.

Harry sourit, soulagé que Féline se soit enfuie non à cause de lui mais uniquement guidée par sa timidité.

Après avoir écouté tout ce que les autres savaient sur le 12 Square Grimmaurd et l'Ordre du Phénix, espionné avec les autres la réunion des adultes et avoir eu de joyeuses retrouvailles avec son parrain, Harry se retrouva assit devant un bon bol de ragoût. Il était assit face à Tonks, une aurore et également métamorphomage de naissance, qui amusait Hermione et Ginny en changeant l'aspect de son nez, de la forme la plus ravissante et banale à la plus grotesque et repoussante, tout en avalant goulûment son repas. A la droite de Harry, se tenait Féline, discutant tranquillement de Quidditch avec Charlie, le frère aîné de Ron et Ginny.

Harry ne put s'empêcher de tendre l'oreille, écoutant la conversation animée mais paisible. Harry n'avait jamais eu l'occasion de réellement parler avec Charlie, ainsi le découvrait-il sous un nouveau jour qu'un dompteur de Dragon :

-Tu sais, dit Charlie en enfournant une impressionnante quantité de pommes de terre dans sa bouche, je suis sur que le nouveau Brossdur pourrait battre ton Nimbus 2000.

-Balai-Magazine n'est qu'un ramassis de sottises, pesta Féline en plongeant sa fourchette dans son assiette pour attraper un généreux morceau de lard. Mon balais est peut être sortit depuis plusieurs années mais il n'empêche qu'il possède des qualités de vols que seul un Éclair-de-Feu pourrait égaler.

-Je ne parierais pas là-dessus, grommela Charlie.

-C'est évident, dit Féline. Seulement, je n'ai jamais croisée personne possédant le nouveau Brossdur ou un Éclair-de-Feu, alors difficile de vérifier.

Harry préféra passer sous silence le fait que lui en possédait un et continua d'écouter la conversation. Visiblement, Féline maîtrisait le sujet, ce qui attisa la curiosité de Harry. Peut être jouait-elle dans l'équipe de Quidditch de son ancienne école ? Hermione lui avait racontée que Féline rentrait en troisième année à Poudlard à la rentrée, quittant Beauxbâtons. Si Hermione lui avait expliquée les raisons de ce changement d'établissement, Harry ne pouvait s'empêcher de se demandé comment Féline vivait cela. Quitter ses amis devaient être quelque chose de peu agréable. Il n'osait imaginer comment il réagirait si l'on lui annonçait qu'il ne reverra jamais plus Ron et Hermione. Très mal sûrement.

Des éclats de rire stoppèrent les réflexions de Harry et recouvrirent les conversations alentours. Mondingus Fletcher, un membre de l'Ordre et escroc à ses heures perdues, racontait une de ses histoire, ; faisant mourir de rire par la même occasion les jumeaux et Ron alors que lui même semblait sur le point de s'étouffer tant il se retenait de rire afin d'achever son récit.

Mrs. Weasley n'ayant pas l'air d'apprécier le fait que ses enfants écoutent les récits d'arnaque de Mondingus, stoppa le récit et adressa un regard noir au sorcier qui répondit quelques excuses bien que Harry remarqua que toute trace culpabilité semblait avoir désertée de son visage depuis fort longtemps. A côté de lui, Féline demandait à son oncle si il n'aurait pas retrouvé un ruban vert. Visiblement, la fillette l'avait égarée quelque part dans la demeure et craignait que Pattenrond ne se fasse les griffes dessus ou pire, que Kreattur ne décide de s'en servir pour faire le ménage.

Une question effleura alors l'esprit d'Harry. Pourquoi par Merlin, Remus ne lui avait-il jamais parlé de Féline ?

Une quinzaine de minutes plus tard, le dessert fut totalement engloutie, tout le monde se laissait donc aller à une douce somnolence, adossé sur sa chaise, le ventre remplie, prêt à exploser. Féline avait été la seule à ne pas engloutir deux ou trois parts de tarte à la rhubarbe, se contentant plutôt des restes d'un gâteau au yaourt de la veille, n'appréciant que très peu la rhubarbe, au grand désespoir de Mrs. Weasley qui désespérait de réussir à l'engraisser un jour.

Ginny et Féline jouait au sol avec Pattenrond, lui lançant des bouchons de Biéraubeurre afin de le faire courir. Selon Féline « un peu d'exercice ne fera pas de mal à ce gros matou ». Cornélius regardait son congénère d'un air amusé, ronronnant sous les caresses de Remus qui l'avait pris sur ses genoux.

Ne prêtant donc pas attention à ce qui se passait autour d'elles, les deux jeunes sorcières continuaient à s'amuser, dorlotant un Pattenrond fatigué par ses maigres exploits physique. Ce n'est que lorsque la voix perçante de Mrs. Weasley, entravée par une forte indignation, résonna dans la pièce, qu'elles relevèrent la tête, découvrant Sirius et Mrs. Weasley se défiant violemment du regard.

Le cœur de Féline se serra en regardant son oncle. Il gardait la tête basse. Molly était en train d'accabler Sirius de reproches sur comment il s'occupait de Harry en tant que tuteur, le même discours venimeux qu'elle avait tenue à Remus lorsqu'il avait voulut emmener Féline sur le Chemin de Traverse. De ce que comprit Féline, la dispute concernait Harry : il voulait savoir ce qu'il c'était passé depuis le retour de Vous-Savez-Qui ; Sirius acceptait de répondre à quelques une de ses questions mais Mrs. Weasley n'était visiblement pas de cette avis, jugeant Harry bien trop jeune pour savoir de telles choses.

-Ce qui signifie que je suis un parrain irresponsable ? s'indigna soudain Sirius avec colère suite aux paroles de Molly Weasley.

Les choses commencèrent à alors s'emballer sous le regards inquiets de Féline et Ginny. Les jumeaux suivaient la scène sans mots-dire tout comme leurs trois frères, Charlie, Bill et Ron. Hermione et Harry se taisaient également, impuissants. Il fallut l'intervention de Remus pour rappeler à Mrs. Weasley qu'elle n'était pas la seule à avoir les intérêts du jeune garçon à cœur, après que celle-ci eu lancée une phrase particulièrement mauvaise à Sirius, lui rappelant ses années de souffrances à Azkaban.

Mrs. Weasley finit par céder de mauvaise foi.

Sans suivit alors de longues négociations entre ses enfants et elle pour déterminer qui aurait également le droits d'assister aux quelques révélations à propos de l'Ordre du Phénix. Fred et George obtinrent l'accord de leur père sans difficulté étant majeurs, ce fut en revanche plus ardu pour Ron et Hermione par qui parvinrent à avoir le droit de rester également.

Cependant, quand arriva le tour de Ginny, Mrs. Weasley fut intransigeante et l'envoya se coucher. Son départ ne se fit pas dans la dentelle, elle cria si fort et si bien que le portait de la mère de Sirius commença à l'imiter, obligeant Remus à sortir précipitamment de la cuisine afin d'aller refermer les rideaux.

Harry se retourna et pu voir Féline, Cornélius dans les bras, saluer Sirius et les jumeaux avant de disparaître par la porte sans faire plus d'histoires. Elle devait sûrement se douter qu'elle ne serait pas non plus autorisée à écouter la discussion, étant encore plus jeune que Ginny.

Sirius prit alors une profonde inspiration et se tourna vers Harry :

-O.K, Harry... Qu'est-ce que tu veux savoir ?


Féline regagna sa chambre rapidement, riant du comportement de la rouquine : Ginny devait réellement se sentir frustrée. Mais elle, non. Pourquoi le serait-elle ? Elle savait déjà tout. Féline était une enfant très curieuse et elle n'avait pas pu résister au fait de fouiller dans la tête de Sirius pour satisfaire sa curiosité.

Mais elle n'avait jamais fait part de ses découvertes aux autres jeunes sorciers. Tout d'abord car son don devait rester secret et il ne l'aurait plus été bien longtemps si Féline avait été leur rapporter tout ce qu'elle savait ; ensuite, car il était nécessaire que certaines choses demeurent secrètes.

Féline savait que son oncle se doutait parfaitement qu'elle était au courant de la plupart des secrets de l'Ordre, mais il ne lui en tenait pas rigueur. Cela avait l'avantage de ne pas se chamailler avec elle pour l'éloigner des discussions trop sérieuses, comme Mr et Mrs. Weasley le faisaient à chaque heures du jour et de la nuit avec leurs propres enfants. Et Sirius devait également le savoir, vu les sourires amusés qu'il lui lançait quand elle quittait la pièce lorsque la discussion virait sur des sujets interdits pour ses « jeunes oreilles innocentes et fragiles » comme le répétait si bien Mrs. Weasley.

Féline enfila rapidement son pyjama, constitué uniquement d'un grand tee-shit noir délavé appartenant autrefois à son oncle. Le vêtement était si grand pour elle qu'il lui tombait sur les genoux, faisant ainsi office de chemise de nuit. Se saisissant d'une plume et de son encrier, elle s'assit à même le sol, oubliant complètement l'existence de son bureau.

Cher Arnaud, commença t-elle avant de raturer aussi tôt. Non ça ne va pas, grommela Féline. Après plusieurs minutes de réflexion, Féline attrapa un nouveau morceau de parchemin et écrivit en veillant à ne pas faire de trop grosses fautes d'orthographes.

Puis elle scella sa lettre. Oui, Arnaud serait ravie de recevoir sa lettre bien qu'il risquait d'être un peu mécontent qu'elle est tant tardé pour lui écrire.

-Hector, appela doucement Féline en tendant le bras. Viens mon grand, j'ai du travaille pour toi.

L'immense hibou vient se percher sur son bras, quittant l'armoire sur laquelle il se trouvait. Il tendit une de ses pattes pour que la fillette puisse y accrocher sa lettre. L'oiseau hulula en guise d'au revoir après que Féline lui est donnée le nom de son destinataire.

Elle le regarda disparaître dans la nuit nuageuse avant de se glisser dans ses draps. Cornélius lové au coin de son lit et bercée par les doux ronronnements de son chat, Féline ne tarda pas à s'endormir.

Au pied de son lit, abandonné sur le sol, gisait un livre, Maîtriser son esprit. Un marque-page sur lequel était griffonnée quelques phrases dépassait légèrement du livre. L'une d'elle était écrite plusieurs fois, d'une écriture tremblante, comme si l'on avait versé des larmes en l'écrivant. Peut être était-ce le cas.

Lentement, Sirius ramassa le livre et retira le marque-page, lisant la note avant de regarder tristement Féline, profondément endormie dans son lit. Il était simplement venu vérifier que Féline n'avait pas oubliée de fermer sa fenêtre, chose qui arrivait très régulièrement. Et voilà qu'il découvrait cela.

Avec un soupire, il reposa le livre sur le bureau et quitta la chambre. Finalement, Féline n'était pas aussi forte qu'il aurait pu le croire. Elle n'était qu'une petite fille confrontée à un savoir qui la dépassait et à un pouvoir bien trop grand qui la rongeait.

-Pauvre petite, murmura Sirius en refermant la porte. De tous les enfants nées, il a fallut que ce soit toi qui hérite de ce don.

La main de Remus se posa sur son épaule le faisant sursauter. Il sait, pensa Sirius en croisant le regard attristé de son ami. Il savait que Féline commençait à sombrer. Sirius ne pu s'empêcher de se sentir profondément peiné pour lui ; Féline était tout ce qui lui restait, savoir qu'il pourrait un jour la perdre devait être une des choses les plus horribles à supporter.

Sirius empoigna le bras de Remus et murmura, ses yeux brillants de sincérité :

-Je t'aiderai à protéger Féline de l'ombre. Je ne t'abandonnerai pas une seconde fois, ni toi, ni elle.

Remus ne répondit rien mais le regard remplie de tendresse et de remerciement qu'il adressa à son meilleur ami fut largement suffisant.

-Et puis, dit Sirius avec un sourire narquois, je ne voudrais pas risquer de perdre la seule personne au monde possédant un potentiel suffisant pour te mettre une belle raclée aux échecs !

-Sirius, tu ne changeras donc jamais...