Les rayons de l'aurore commençaient à peine à percer timidement les épais rideaux qui recouvraient les fenêtres, que déjà la maison toute entière semblait être en pleine effervescence.

Mrs. Weasley parcourait tous les étages en traquant le linge sale, Remus et Sirius jouaient aux cartes avec les jumeaux pendant que Ron, Hermione et Ginny étaient occupés avec leurs devoirs de vacances. Dans un fauteuil, Féline lisait un livre sur le Quidditch qu'elle avait empruntée à Harry.

Ce dernier était actuellement au Ministère de la Magie, accompagné de Mr. Weasley. Car Harry avait non seulement utilisé la magie en dehors de l'école mais devant un moldu en plus, ce qui pour le Ministère qui cherchait à le faire passer pour un fou, était suffisant pour lui mettre un procès et le renvoyer définitivement de Poudlard selon l'issu de ce dernier.

Et c'était ce pourquoi le 12 Square Grimmaurd était aussi animé alors qu'il était tout juste sept heures du matin. Tous guettaient avec impatience et angoisse le verdict des membres du jury.

Féline s'étira et Cornélius en profita pour sauter sur ses genoux d'un air appréciateur. Elle avait bien avancée dans sa lecture et ses muscles engourdis ne demandaient qu'à bouger un peu. Cela devait bien faire presque trois heures qu'elle s'était affalée dans ce fauteuil. Ne trouvant pas le sommeil, elle s'était levée bien avant tout le monde et avait eu la surprise de trouver dans la cuisine son oncle, d'autre membres de l'Ordre et Harry qui avait alors l'air sur le point de tomber dans les pommes.

La fillette, encore en pyjama et un Cornélius profondément endormi dans les bras, leur avait adressée un sourire en s'installant à côté de son oncle qui l'avait embrassé sur le front avant de retourner à ses œufs brouillés. Mrs. Weasley avait ensuite déposée devant elle une généreuse portion de lard grillé et de toast beurrés qu'elle s'était empressée de dévorer.

Harry l'avait regardé manger, le teint de plus en plus verdâtre. Il avait envie de s'enterrer vivant. Il était traité comme un criminel par le ministère alors que Lord Voldemort était de retour, c'était clairement le monde à l'envers. Sirius et Remus lui lancèrent un regard inquiet tandis que Mrs. Weasley le forçait à manger un petit quelque chose. Pour lui faire plaisir, il avait alors grignoté un toast du bout des lèvres.

Féline lui avait alors adressée un sourire encourageant. Puis Harry était parti vers le ministère accompagné par Mr. Weasley et elle était restée dans la cuisine à écouter les inquiétudes des adultes.

-Si il est renvoyé de Poudlard, avait demandé Remus, qu'est-ce qu'on fera ?

-Il restera ici, avec moi.

-Je m'en doute. Mais comment apprendra t'il la magie ? Voldemort est de retour Sirius et Harry ne peut pas lui tenir tête avec le peu de connaissances qu'il possède.

-Il l'a déjà bien fait quatre fois pourtant, avait grogné Sirius.

Remus n'avait rien ajouté.

Peu à peu, les habitants de la maison étaient descendues prendre leur petit déjeuner. Et avaient donc finit par patienter plus ou moins calmement tous ensemble, attendant avec anxiété le retour de Harry et de Mr. Weasley.

Puis ils étaient revenues, porteurs d'une heureuse nouvelle. Féline n'avait rien dit. Elle avait simplement quittée la pièce discrètement, un pli soucieux lui barrant le visage.

Si Harry retournait à Poudlard, alors cela revenait à introduire peut être indirectement le loup dans la bergerie.

Oui, Féline le savait maintenant avec certitude, il était un horcruxe. Et elle allait devoir tout faire pour empêcher le seigneur des Ténèbres de se servir de lui. Mais comment allait-elle si prendre ? Voilà ce qui la tracassait.

Féline adorait lire. Les romans d'aventures en passant par la littérature classique jusqu'aux contes et à la science-fiction. Mais ce qu'elle préférait, c'était sans nul doute la poésie. Les vers qui s'enchaînaient, se complétaient, se chevauchaient et s'entremêlaient dans un panel d'émotion allant de la douceur et à la gaieté à une puissante tempête de colère ou de tristesse. À ses yeux, rien n'était plus beau qu'une poésie exprimant mille sentiments en un unique sonnet.

Allongée dans le canapé du salon fraîchement nettoyé par Mrs. Weasley afin d'en chasser les termites qui y avaient élus domicile, Féline dévorait un recueil qu'elle avait achetée avec son argent de poche lorsqu'elle avait été au Chemin de Traverse. C'était la première fois qu'elle lisait de la poésie sorcière et cela, bien que certaines rimes semblaient hautement improbables et tirés par les cheveux, restaient très agréable à lire.

Remus passa dans le couloir à cet instant, les bras chargés de parchemins dont l'Ordre avait besoin pour la réunion qui aurait lieu le soir même. En voyant Féline paisiblement occupée à sa lecture, il ne pût s'empêcher de sourire. Féline lisait beaucoup mais depuis son arrivée au 12 Square Grimmaurd, elle n'avait que très rarement eu du temps pour elle. Ce qui était plutôt normal étant donné que la maison abritait une dizaine de personne et que la vie en colocation laissait rarement du répit, surtout si l'on vivait avec la famille Weasley.

Remus ferma discrètement la porte, offrant à sa nièce un peu de repos dans cette maison survoltée.

Alors qu'il descendait les escaliers en direction de la cuisine, il croisa Hermione qui se dirigeaient d'un pas précipité vers la chambre de Harry et Ron, un parchemin serré contre elle. En l'apercevant, elle se précipita vers lui d'un air surexcité en lui brandissant un petit objet rouge et or devant les yeux.

-J'ai été nommée préfète, s'exclama t'elle en bombant la poitrine d'un air fière.

-Félicitation Hermione, répondit Remus. Mais ce n'est pas vraiment étonnant, personne ne mérite cette place plus que toi.

-Merci, il faut que j'aille montrer ça aux autres !

Remus sourit en la regardant décamper dans le couloir. Lui aussi avait été nommé préfet lors de sa scolarité. Il connaissait l'effet que cela faisait de se sentir reconnu, de savoir que quelqu'un croyait en vous et en vos capacités et vous faisait confiance. Hermione serait une excellente préfète, il n'en doutais pas. Il espérait secrètement que Féline sera un jour nommée elle aussi à ce poste, espérant ainsi lui prouver qu'elle n'était pas une bête de foire et que des gens avaient foi en elle.

Arrivant dans la cuisine, il posa avec soulagement son chargement sur la table et un rouleau de parchemin roula par terre. Ce fut Harry qui le ramassa avant d'aller s'asseoir le plus loin possible de tout être humain, la mine orageuse. Remus fronça les sourcils. Il était plutôt rare que le jeune homme soit d'aussi mauvaise humeur sans une bonne raison. Confiant les parchemins à Charlie qui passait par là, un bout de brioche à la main, Remus se dirigea vers Harry et s'assit à ses côtés, s'enfonçant légèrement dans le canapé moelleux. Harry leva les yeux vers lui avant de retourner à sa soi-disant lecture.

-Tu le tiens à l'envers.

-De quoi ? répondit sèchement Harry.

-Ton livre, indiqua Remus d'un hochement de tête. Tu arriveras sans doute mieux à le lire si tu le tiens dans le bon sens.

Harry grommela.

-Quelque chose ne va pas ? finit par demander doucement Remus.

-C'est rien, soupira Harry. Rien du tout.

-Saches que tu mens aussi mal que ta mère jeune homme.

Un sourire éclaira furtivement son visage. Remus n'insista pas et décida de dorloter un peu Cornélius qui passait pas là. Le félin sauta sur le canapé mais l'ignora sciemment et se dirigea souplement vers Harry, se glissant sous son livre pour atterrir sur ses cuisses. Harry fixa le chat d'un air mi-figue mi-raisin, hésitant entre le faire partir ou à chercher un peu de réconfort parmi ses poils noirs corbeaux. Finalement, il glissa timidement une main dans le doux pelage du chat qui se mit à ronronner avec délice. Puis se tournant vers Remus pour voir si celui-ci était près à l'écouter, il finit par dire à voix basse:

-Je me sens coupable. Ron et Hermione sont devenus préfet et je devrais être ravis pour eux. Mais je n'y arrive pas. Pourquoi Ron plutôt que moi ? Pourquoi Dumbledore ne me fait pas confiance ? J'aurais aimé, je ne sais pas, un peu de reconnaissance peut être.

Remus sourit. Il comprenait bien mieux à présent.

-Lorsque j'ai été nommé Préfet, ton père était loin d'en être ravi.

Harry haussa les sourcils. Son père, si doué et adulé de tous n'avait pas été préfet ?

-Il était jaloux, sourit Remus en se remémorant quelques souvenirs. Pas de ne pas avoir été choisît non, le grand James Potter avait une réputation de bad boy à tenir après tout. Mais ta mère fut nommée préfète elle aussi et par conséquent elle et moi avons dut passer de nombreuses heures ensemble. Ton père n'a pas trop apprécié, ria Remus, et il a boudé pendant des semaines.

Le cœur d'Harry devient soudainement moins lourd. Son père, son modèle, son exemple n'avait pas été préfet non plus. Il se sentit immédiatement ridicule, après tout à part son égo, rien ne l'empêchait d'être heureux pour Ron et Hermione. Harry se croisa les doigts, gêné. Il soupira. Amusé, Remus le regarda s'éclipser en direction de l'escalier après l'avoir timidement remercié.

Remus bailla. Il ferait mieux d'aller faire une sieste, Mrs. Weasley organisait une fête le soir même pour célébrer la promotion de Ron et Hermione. Trouvant le canapé soudainement très confortable, il s'allongea et glissa rapidement dans le sommeil.

-LES GARÇONS SI VOUS NE VOUS BOUGEZ PAS IMMÉDIATEMENT LES FESSES JE VAIS VOUS...

-Molly peut être pourrais tu baisser d'un ton ?

-Je ne trouve plus ma brosse à cheveux !

-Quelqu'un a vu Pattenrond ?

-Ho non, j'ai cassé la fiole où était ma poudre de salamandre !

Ce matin-là, Féline se réveilla difficilement. Ses yeux encore lourds de sommeil avaient de grandes peines à s'ouvrir bien grands. Elle préféra donc rester tranquillement dans son lit à écouter la maison s'affoler un peu. Féline avait préparée toutes ses affaires la veille. Sa valise bouclée l'attendait sagement dans un coin de sa chambre avec un petit sac à dos contenant de quoi s'occuper pendant le voyage et suffisamment de place pour y glisser son pique nique tout à l'heure. Sa tenue soigneusement pliée était posée sur le bureau.

Hamlet son poisson rouge, tournait paisiblement dans son bocal. Il allait lui manquer. Elle l'avait confiée aux bons soins de Mrs. Weasley, Remus allant enchaîner les missions pour l'Ordre après son départ pour l'école n'aurait pas le temps de s'en occuper; et elle ne faisait pas suffisamment confiance à Sirius, il était capable de ne pas nourrir Hamlet simplement pour voir combien de temps il pourrait survivre.

La petite fille grogna en s'étirant. Elle avait déjà mal à la tête avec Mrs. Weasley qui hurlait après les jumeaux dans toute la maison. Féline regarda l'heure sur son réveil.

Dix heure pile. Bon, elle avait plutôt intérêt à se lever immédiatement si elle ne voulait pas partir le ventre vide.

Sautant du lit, elle s'empressa d'enfiler ses vêtements et nouer ses baskets en toiles légèrement usées. Se regardant un instant dans le miroir en hésitant sur le fait d'attacher ou non ses boucles brunes, elle finit par choisir un joli ruban bleu marine qu'elle noua dans ses cheveux.

Ceci était fait, armée d'un panier, elle partit accomplir son ultime mission de la matinée : trouver Cornélius, le mettre là-dedans et faire en sorte qu'il n'en sorte plus. Cornélius était malin, il avait bien du comprendre que ce n'était pas le bon jour pour enquiquiner qui que soit, ainsi devrait il se laisser attraper sans trop de difficultés. Mais il pouvait être incroyablement têtu.

En descendant l'escalier, elle tomba nez à nez avec l'hibou de son oncle qui semblait l'attendre. Il hulula et s'envola en direction de la pièce où logeait Buck, l'hippogriffe. Féline poussa timidement la porte et découvrît avec attendrissement son chat, roulé en boule contre le plumage gris de l'hippogriffe. S'inclinant respectueusement devant Buck afin de ne pas l'offenser, elle s'assit ensuite contre lui, lui flattant doucement l'encolure. Cornélius ouvrir finalement un œil, ayant sentit l'odeur de sa petite maîtresse et vient se nicher sur ses genoux. Féline ouvrit la porte du panier avec difficultés et laissa Cornélius s'y glisser pendant qu'elle disait au revoir à Buck en le saluant.

Une fois ceci fait, panier à la main, elle descendit quatre à quatre les escaliers, cherchant à rejoindre la cuisine afin d'y récupérer quelque chose à grignoter avant le départ.

Dans le hall, le portrait de Mrs. Black s'époumonait de toutes ses forces contre les "ÊTRES IMPURES, SANG DE BOURBES, TRAÎTRES À LEUR SANG..." et autres joyeusetés. Elle croisa Mrs Weasley qui réprimandait violemment les jumeaux en réparant en même temps le nez cassé de Ginny suite à une mauvaise chute dans l'escalier.

La cuisine, comme tout le reste de la maison, était en branle-bas de combat. Les restes du petit déjeuner n'avaient pas été rangés par manque de temps, une carafe de café à moitié vide avait été reposée par étourderie dans le frigo et un sac de croquettes pour chat était éventré dans un coin, difficile de savoir si cela était grâce aux soins de Pattenrond ou de Kreattur.

Remus était la dernière personne encore attablé, une tasse de café dans une main, un toast généreusement garnit de confiture d'abricot dans l'autre. En voyant sa nièce rentrer dans la pièce, il lui indiqua d'un signe de tête le bol de chocolat chaud encore fumant posé en face de lui.

-Tu ferais bien de te dépêcher de le boire, il ne va pas tarder à refroidir.

Féline acquiesça et engloutit son petit déjeuner en mode éclair, se brûlant la langue au passage. Alors qu'elle avalait un verre de jus de citrouille pour apaiser sa brûlure, Remus partît chercher la valise de sa nièce tandis que Mrs. Weasley hurlait cette fois-ci contre Hermione et Harry pour qu'ils se décident à descendre.

Ils allaient tous devoir partir tôt afin d'atteindre le quai à l'heure. Et prendre les transports moldus allait leur prendre beaucoup de temps surtout avec toutes leurs valises. La maison grouillait d'aurores venus incognitos afin d'escorter Harry en toute sécurité jusqu'à la gare.

Ron, qui cherchait son balais, lui adressa un rapide signe de la main avant de décamper vers l'entrée :

-À tout à l'heure, on se voit sur le quai !

Féline lui sourit et se coupa une tranche de brioche. Elle ne partait pas avec les autres, son oncle allait l'emmener en transplanant jusqu'à la gare, plus simple et efficace pour transporter une seule mineur.

Elle regarda Cornélius qui s'était endormis dans son panier. Sirius avait rigolé un jour en disant qu'il portait beaucoup mieux le prénom que le ministre de la magie.

Féline soupira en regardant l'horloge accrochée au mur.

Aujourd'hui, nous étions le premier septembre.

C'était le jour de la rentrée (et également celui de l'anniversaire de la vieille voisine moldu d'en face qui avait visiblement un faible pour Mondigus car elle cherchait à l'inviter à prendre le thé des qu'elle le croisait dans la rue, mais enfin). Et Féline était honnêtement morte de trouille. Elle avait eu beaucoup de mal à s'endormir la nuit précédente, incapable de trouver le sommeil, remuant sans cesse dans son lit à la recherche d'une position confortable. Elle avait tellement gigotée que Cornélius avait préféré dormir sur le tapis plutôt que dans le lit de sa maîtresse comme d'ordinaire.

La veille elle n'avait d'ailleurs rien pu avaler du dîner. Hermione avait eu beau insister pour qu'elle mange quelque chose, impossible, son estomac se tordait dans tous les sens sous le coup de l'angoisse.

Harry était venu la voir dans sa chambre, pendant que tout le monde était occupés à écouter un feuilleton radio comique dans le salon. Il avait un jeu d'échec dans les mains, qu'il avait ensuite disposé sur le tapis avant de tendre un sandwich au poulet et un thermos de thé à la fillette. Féline lui avait souris timidement.

Elle aimait bien Harry. Il était gentil et drôle mais elle restait une petite fille timide qu'il impressionnait sans le vouloir. Alors si elle ne l'évitait pas, elle ne lui parlait pas beaucoup non plus. Il avait apprît pleins de chose sur elle mais jamais elle ne lui avait dit directement, parlant tout simplement avec le groupe.

Harry quand à lui, voyait en elle une petite sorcière intelligente et discrète. Elle avait été la seule des enfants à être présente le matin de son départ pour sa convocation au ministère de la Magie, la seule à lui offrir un réel sourire rassurant ce jour-là. Elle était venu avec lui saluer Buck alors que tout le monde s'était défilé. Elle lui avait conseillée des livres intéressant pour ses devoirs et l'avait aidée en Histoire de la Magie, la fillette en étant passionnée.

Il aimait bien sa façon de s'exprimer, légèrement trop grandiloquente, accentuant sans le vouloir les "r" avec son léger accent français (conséquence de ses années d'étude à Beauxbâtons).

Elle était toujours derrière les gens quand ils semblaient en avoir besoin, comme une petite ombre rassurante. Comme le faisait son oncle.

Harry s'assit sur le sol, les pions blancs devant lui. Féline l'imita et bougea un pion. Harry réfléchit quelques secondes avant d'avancer un cavalier. Puis son fou. Et finalement sa dame. Quasiment tous ses pions avaient été ramassés par Féline ainsi que un de ses cavaliers et une tour. Féline elle n'avait perdue que deux pions et un fou et encore, elle les avait sacrifiés volontairement.

-Tu sais, ce n'est pas si terrible que ça Poudlard.

Féline releva la tête, avant de rougir. Elle ne pensait pas que son stresse vis à vis de la rentrée était évident au point que même Harry prenne la peine de venir la rassurer.

-Ho je suis certain que ça ne vaut pas Beauxbâtons, continua t'il en avançant sa dame. Nous c'est plutôt vieux château rustique et des bons plats tous les jours, de la neige jusqu'au nombril en hiver et pas plus de 20° au mois de Juin. Mais pour beaucoup d'élèves, Poudlard c'est chez eux.

-Je sais, soupira Féline. Ça a l'air génial comme ça sur le papier mais j'aimais beaucoup Beauxbâtons. Et si le choixpeau pense que je n'ai ma place dans aucune maison ?

-Crois moi, je connais des imbéciles qui y sont, ricana Harry. Alors si le choixpeau a réussi à leur trouver une place au château, il n'y a aucune raison que tu n'ai pas la tienne.

-Et si je suis à Serpentard ? Les jumeaux ne me parleront plus et Sirius sera méfiant avec moi après, j'en suis sur. Tout le monde le sera ! Et mon oncle, qu'est-ce qu'il pensera de moi ?

Harry en eu le cœur serré. Il se renvoyait quelques années plus tôt, angoissé à l'idée d'atterrir dans la même maison que le mage noir qui avait tué ses parents. Mais il avait mûrit depuis.

-Tu sais, tous les Serpentard ne sont pas mauvais. De toutes façons, il y a des abrutis dans toutes les maisons. Si tu vas à Serpentard, alors c'est que tu es une fille débrouillarde et maline.

-Vous l'êtes tous et pourtant vous êtes tous à Griffondor.

-Ce que j'essaie de te dire c'est que personne ne sera offensé si tu vas à Serpentard. Ça sera ta maison et ta fierté. Personne ne devrait juger quelqu'un selon sa maison mais seulement selon ses actes.

-Pourtant Sirius et Remus...

-Étaient des Maraudeurs. Mon père aussi. Je les admire beaucoup, ça ne veut pas dire que je les prend en exemple pour absolument tout. Et je suis sur que quoique tu fasses, ton oncle restera toujours fière de toi.

Féline n'ajouta rien avant de finalement attraper sa dame et de la déposer en face du roi d'Harry.

-Échecs et mat, dit elle en souriant.

Harry l'avait fixé boudeur avant de rire. Ils burent le thermos de thé et Harry avait quitté la chambre après lui avoir souhaité une bonne nuit. Féline l'avait remerciée pour ce soir-là et le matin il avait trouvé Cornélius sur son lit, sagement assit sur les couvertures, le fixant de ses grands yeux avant de ronronner en le voyant se réveiller.

Harry avait raison, elle le savait mais elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser. Surtout avec les jumeaux qui lui lancèrent un joyeux "On se retrouve à Griffondor Féline !" avant de se prendre des coups de journaux sur la tête par Mrs. Weasley ("Non mais vous n'avez pas honte de lui mettre la pression bande d'imbéciles !").

Bill et Charlie lui adressèrent un regard compatissant alors qu'elle débarrassait sa table de petit déjeuner et que le silence revenait enfin dans le hall après le départ des autres.

Sirius les avait accompagné sur le quai sous sa forme canine, ainsi avait-il embrassé la fillette sur les deux joues avant de partir, lui souhaitant bon courage et de ne pas hésiter de lui écrire si des crétins lui faisaient des misères parce que recevoir une lettre du grand criminel Sirius Black en retour les calmerait peut être.

Féline entendit son oncle poser sa valise dans le hall. Il pénétra quelque seconde plus tard dans la cuisine, le sac à dos de sa nièce à la main.

-Sirius voulait absolument te donner de quoi t'acheter des friandises dans le train, ria son oncle en désignant la petite bourse qu'il venait de sortir de sa veste. Je met ça dans la poche avant de ton sac, avec tes lunettes et ton gel désinfectant pour les mains. Ginny a prit le jeu de cartes alors tu t'arrangeras tout à l'heure avec elle.

Féline grommela.

-Je suis vraiment obligée de prendre mes lunettes ?

-Ce sont des lunettes de repos. Tu as entendue ce qu'a dit le guérisseur ? Avec tes yeux vairons, ton œil droit est plus sensible et se fatigue plus vite. Tu verras que tu seras bien contente de les avoir en fin de journée jeune fille.

-Bon d'accord. Et je peux avoir des tomates cerises pour mon pique-nique ?

-C'est maintenant que tu me le demandes ? Tu as de la chance que j'ai pensé à t'en acheter hier. Sors ton repas du frigo, j'ai tout mis dans un sachet en plastique. Ta gourde est sur l'évier, pense à la remplir d'eau.

Féline acquiesça et s'activa immédiatement pendant que son oncle mettait un peu de musique sur le tourne disque. Pendant que les Beatles résonnaient dans la pièce, Féline ajusta les bretelles qui tenaient sa jupe bleu qu'elle lissa du plat de sa main et rentra bien son tee shirt noir dans celle-ci. Elle enfila sa veste et se tourna vers son oncle qui se déhanchait sur Lucy in the Sky with Diamonds.

-Aller on y va ! Je ne veux pas louper le train moi.

Remus leva les yeux au ciel.

-Minute papillon, on doit attendre de recevoir un message des autres. Aller viens là, dit il en l'attrapant par la taille.

Il la fit grimper sur ses pieds comme lorsqu'elle était petite et la fit se balancer, hurlant à tue tête les paroles flattant les soit-disant bien-faits de la drogue, ce que Remus ne manqua pas de rappeler à sa nièce comme quoi on ne devait surtout pas y toucher et que c'était interdît.

Lorsque commença le morceau Here Come The Sun, Féline se mit à sautiller partout tandis que son oncle imitait le guitariste en montant sur le canapé. Charlie qui venait se chercher une pomme ne résista pas longtemps et bientôt rejoint par Bill, ils entrèrent dans l'orchestre mimétique de Remus alors que Féline hurlait les paroles debout sur la table en saluant un public imaginaire.

Le patronus de Mr. Weasley pénétra quelques minutes plus tard dans la pièce, signe que l'heure du départ avait sonnée et mettant fin au petit délire collectif.

Charlie et Bill dirent au revoir à Féline, Charlie bien plus attristé par le départ de Cornélius qu'autre chose. Il avait bien supplié Féline de laisser son chat ici mais elle n'avait pas cédée. Remus mit fin aux supplications de Charlie en ouvrant grand la porte d'entrée et en poussa sa nièce à l'extérieur.

Ils sortirent sur le perron. Le soleil brillait déjà bien haut dans le ciel. Ses rayons vinrent caresser le visage crispé de Féline.

Et comme au début des vacances, Remus attrapa la valise de Féline, lui tendit son bras qu'elle saisit d'une main, le panier de Cornélius dans l'autre et son sac à dos sur les épaules.

-Tu as bien ton ticket de train ? demanda Remus.

-Je l'ai rangée dans mon sac tout à l'heure.

-Alors en avant mademoiselle.

Et sur ces mots, ils transplanèrent.

Et voilà, c'est la fin des vacances pour nos amis !

Dans le prochain chapitre, Féline découvrira Poudlard. Des pronostics sur la maison qu'elle va intégrer ? Que pensez vous de sa relation avec Harry ?

Dites moi tout en commentaire. Sur ce, à la prochaine ^^