Féline était enchantée. En descendant dans la salle commune de bonne heure ce matin là, elle avait eu la surprise de découvrir sur le panneau d'affichage, une annonce indiquant la première sortie à Pré-au-Lard de l'année.

Elle avait passé tout le temps du petit déjeuner à bombarder de questions le pauvre Jack, le seul suffisamment courageux pour accepter de se lever à sept heure un samedi matin pour manger avec Féline afin de ne pas la laisser seule. Le regard amusé, il avait répondu de bonne grâce aux multiples babillages et questionnements de son amie qui s'extasiait la bouche pleine.

A Beauxbâtons, les élèves n'avait pas accès à un village sorcier comme ici à Poudlard. A partir de la cinquième année seulement, les élèves étaient autorisés à quitter l'école pour quelques journées durant l'année scolaire et pouvaient se rendre là où ils le souhaitaient.

Mise à part le chemin de Traverse et ses écoles, Féline n'avait jamais pu aller dans un lieu dédié à la magie, contrairement à Jack.

Si le garçon était de Sang-mêlé et vivait avec ses parents à Stronoway, une petite ville perdue sur une île au nord de l'Écosse, ce n'était pas le cas de Jasper chez qui Jack avait passé quelques jours de vacances l'année dernière durant les fêtes. Jasper était issu d'une famille de Sang-Pur et vivait à Godric's Hollow, un village où les sorciers étaient particulièrement nombreux.

Tous les deux avaient donc pu visiter d'autres lieux magiques même si Pré-au-Lard serait tout de même une première pour eux.

Féline, qui avait enfin finit par réussir à terminer toute son assiette, s'interrompit en voyant Harry venir dans sa direction, traversant la grande salle d'un pas pressé.

-Bonjour Harry, dit la jeune Serdaigle un peu froidement, encore vexée de la façon dont Harry l'avait traité la dernière fois qu'ils s'étaient vus, une semaine auparavant.

-Féline, salua à son tour Harry. Il faut que je te parle tout de suite, c'est très important.

-Je prend mon petit déjeuner là.

-S'il te plaît ?

Jack, perplexe et désireux de connaître le fin mot de l'histoire, fit signe à son amie de suivre le Gryffondor. N'ayant plus vraiment le choix, Féline attrapa son sac et prit le chemin de la sortie, Harry sur ses talons.

Une fois dehors, il s'engagea d'un pas vif vers un couloir vide. Féline le suivait avec appréhension. Elle pouvait voir ses épaules tendus et ressentait sa colère dans tout son corps. Il marchait si vite, faisant un pas quand Féline en faisait cinq. Il finit enfin par ouvrir une porte de salle de classe désaffecté, qu'il claqua ensuite violemment derrière eux. Il avait l'air furieux.

Mais qu'est-ce qui avait bien pu le mettre dans cet état ? Il était évident qu'il se contenait mais la veine sur sa tempe ressortait furieusement et sa mâchoire était crispée au possible.

Féline se sentit d'autant plus mal lorsqu'elle croisa son regard. Ses yeux verts étaient remplis d'amertume et de déception. Est-ce qu'il savait pour son don ? Était-ce pour ça qu'il la dévisageait avec tant de colère ? Face à cela, Féline n'avait qu'une envie : se transformer en une petite souris et disparaître dans un trou, hors d'atteinte de se regard furieux

-Hum, quelque chose ne va pas Harry ? se lança finalement Féline d'une petite voix.

-Ho non tout va bien, rigola t'il en commençant à faire les cent pas. Très bien même. Je me fais harceler par Ombrage, traiter de fou par les trois quarts de l'école, ignorer par Dumbledore, je dois supporter ce crétin de Malefoy mais ça encore, j'ai l'habitude hein ! C'est vrai, pourquoi pas après tout, je suis Harry Potter n'est-ce pas ? Je n'ai jamais eu la vie facile. Mais toi, feula t'il en se tournant brutalement vers elle, j'aimerais que tu m'expliques pourquoi tu t'amuses à suivre Malefoy dans les cachots toute seule ?

-Hein ? Mais je... Et puis quoi d'abord, tu m'espionnes ? s'indigna t'elle.

-Non je ne t'espionne pas Féline, grinça Harry en levant les yeux au ciel, je garde juste un œil sur toi ! Remus m'a demandé de faire attention à toi.

-Pardon ? Alors quoi, tu me surveilles ? Non mais vous avez une araignée au plafond tous les deux ou quoi ? C'est du voyeurisme !

-Tout de suite les grands mots.

-Tu n'as aucun droit de me faire ça. Et mince Harry, on est à Poudlard, que veux tu qu'il m'arrive ? Tant que Dumbledore est là, je ne risque rien.

-Rien de l'ordre de la magie noire peut être mais qu'est-ce que tu imagines ? Que tous les élèves sont pacifiques ? Qu'il n'y a jamais eu de disputes ou de bagarres ? Que personne ne se fait harceler ? Tu es si naïve ma parole. Féline, Poudlard a beau être l'endroit le plus sur du monde, tous les élèves ne sont pas des anges. Alors laisse moi te dire que tu as vraiment des idées stupides et que oui, j'ai vraiment bien fait d'obéir à Remus !

-Et tu réagirais comment toi hein ? Si tu apprenais qu'on te surveillait ? Bah oui tiens, comment tu as réagis quand on t'a dit que c'est ce qu'a fait l'Ordre tout l'été ? Tu vas me dire que tu as été ravi de le savoir peut être ? Que tu l'as parfaitement pris ?

-Oui ça m'a mit en colère mais ils n'avaient pas le choix. Remus s'inquiète pour toi, point à la ligne. Et comment tu es au courant pour les tours de garde de l'Ordre d'abord ?

-Je le sais c'est tout. Tu sais quoi je parlerais moi-même à Remus mais il est hors de question que tu continus à me fliquer de la sorte. Je n'ai rien fais de mal ni de dangereux !

-Pardon ? s'étouffa Harry qui semblait se contenir pour ne pas la secouer comme un vulgaire prunier. Suivre Malefoy dans les cachots ce n'est pas dangereux peut être ? Bon sang Féline, mais ouvre les yeux un peu, tu es une fille intelligente non ? Merde ! Malefoy est un futur Mangemort !

-Tu n'en sais rien du tout, feula Féline qui commençait sérieusement à en avoir marre de cette discussion qui ne menait nulle part.

-SON PÈRE EST UN MANGEMORT, hurla Harry. Putain Féline, je l'ai vu, tu comprends ce que je te dis ? JE LAI VU ! Et toi, tu suis son fils toute seule. Mais tu es complètement inconsciente ?

-Moi je suis inconsciente ? Qui s'amuse à courir au devant du danger hein ? Qui a affronté Voldemort, le basilic, des détraqueurs alors qu'il aurait pu demander de l'aide aux adultes hein ? QUI EST INCONSCIENT MAINTENANT ?

-Mais moi je suis Harry Potter !

-Ho pardon dans ce cas, monsieur Potter, ricana aigrement Féline en mimant une révérence. Je pensais que vous ne vouliez point de ce statut de héros, que dis-je, de divinité, mais visiblement c'est seulement quand cela vous arrange.

Harry ne répondit rien et se contenta de la fusiller du regard. Las, il s'appuya contre le bureau et la dévisagea. Sa fureur était tombé et il se sentait tout bonnement vidé. Il savait qu'il n'aurait pas du crier ainsi, mais la frustration qu'il avait accumulé ses derniers jours avait finalement finit par exploser et tout était retombé sur elle.

Mais il avait eu peur, lorsqu'il l'avait vu sur la carte du Maraudeur, en train de suivre Malefoy à cette heure où les cachots étaient déserts. Il aurait pu lui arriver n'importe quoi, le Serpentard était un imbécile qui suivait aveuglement son père ; il aurait pu s'en prendre à elle et personne n'aurait rien pu y faire.

Féline n'avait pas bougé et ne décolérait pas. Son visage était rouge de colère et elle semblait avoir envie de démolir tout ce qui lui tomberait entre les doigts. Alors comme ça, son oncle la faisait surveiller ? D'accord avec le retour de Vous-Savez-Qui il avait le droit de s'inquiéter pour elle mais par Merlin, elle était à Poudlard ! Avec Dumbledore dans les parages, elle ne risquait rien.

Et ce n'était pas quelques élèves qui allait lui faire peur, elle lisait si facilement dans leurs pensées qu'elle savait parfaitement se débrouiller toute seule et qui éviter ou non. Malefoy ne lui avait laissé aucune mauvaise impression. Et d'ailleurs, comment diable Harry pouvait il savoir qu'elle avait été traîner dans les cachots hein ?

-Je suis désolé, grommela finalement Harry. Je n'avais pas à m'énerver comme ça.

Féline ne décrocha pas un mot, toujours en train de fulminer dans son coin.

-Écoute, je ne voulais pas formuler ça comme ça d'accord ? La colère a déformé mes propos. Les choses ne sont pas faciles pour moi en ce moment tu sais. Et je t'en pris, il faut que tu me crois lorsque je te dis que Malefoy n'est pas fréquentable. Tu dois faire attention.

-Je sais que je dois faire attention Harry ! Tout le monde me le dit sans cesse. Je sais que je ressemble à une petite fille mais ce n'est pas le cas, je vais bientôt avoir treize ans ! Je suis capable de réfléchir par moi même, je ne suis pas une idiote écervelée. Évidemment que les temps sont dangereux mais nous sommes à Poudlard, crois tu vraiment que Malefoy, aussi stupide le décris tu, le serait au point de m'attaquer au sein même de l'école alors qu'il est surveillé par Dumbledore ?

-D'accord, soupira Harry. Très bien, peut être que tu ne risquais rien, je veux bien te l'accorder. Mais qu'est-ce que tu faisais là bas ?

-Quand tu auras finit de sauter à la gorge de tout le monde, fais moi signe et peut être que je t'expliquerais, grogna Féline en saisissant sa cape qu'elle jeta sur ses épaules avant de filer.

Son « au revoir » se perdit dans le claquement sonore que produisit la porte lorsqu'elle la referma sur un Harry au visage déconfit.

Le cœur dans les chaussettes et d'une mauvaise humeur plus qu'évidente, elle se dirigea à grand pas vers le parc. Il était hors de question que l'un de ses amis la voit dans cet état, ils auraient probablement la même réaction que Harry, ils ne comprendraient pas, personne ne le pouvait sans être mit au courant pour son secret. Pas même à son oncle qui pourtant savait lui, si elle le lui racontait sa petite expédition, il serait sûrement conforté dans son idée de demander à Harry de garder un œil sur elle.

Féline se sentait misérable et honteuse. Son oncle n'avait visiblement pas confiance en elle et elle venait de se fâcher avec Harry alors que celui-ci avait déjà presque tout le monde magique à dos. En y repensant, Harry avait toutes les raisons du monde de s'énerver. Il détestait Malefoy depuis toujours et le Serpentard le lui rendait très bien ; il avait vécu des choses affreuses, vu une monstruosité renaître devant ses yeux, il était évident qu'il se méfiait à présent de tout et tout le monde.

Et le pire, c'était que Féline le savait parfaitement. Elle qui avait la capacité de lire dans les gens, de tout savoir si elle le souhaitait, qui savait à quel point Harry allait mal, elle n'avait pourtant même pas essayé de se mettre une seconde à sa place. Certes le fait qu'il la surveille la contrariait énormément, mais était-ce là une raison suffisante pour ne pas écouter ce que le garçon avait à lui dire ?

Bien sur qu'elle savait que la vie à Poudlard n'était pas toujours rose, que les élèves comme dans toutes les autres écoles, pouvaient se montrer incroyablement mesquins et méchants entre eux ; il n'y avait qu'à voir comment certains se comportaient avec la pauvre Luna Lovegood que Féline trouvait pourtant très gentille. Parce qu'elle était un peu différente, la jeune fille se faisait harceler, on l'appelait Loufoca, lui volait ses chaussures, la bousculait dans les couloirs, on ricanait sur son passage.

Exactement ce que vivait Harry, lui qu'on appelait méchamment le Balafré, Saint Potter, le petit fou. Féline savait tout ça et pourtant elle n'en avait pas tenu compte. Elle qui avait si peur de connaître un jour cela, elle n'avait même pas essayé d'accepter ce qu' Harry voulait tenter de lui faire comprendre.

Ho comme elle avait honte.

Féline sentit sa gorge se nouer alors qu'elle déambulait tristement dans le parc, ses pensées noires se multipliant dans sa tête. Le vent faisait voler ses cheveux retenus en une triste et sévère queue de cheval alors que son nez rougit par le vent frais lui donnait l'air enrhumée. Même de l'extérieur, elle se sentait pitoyable.

Elle lui enverrait un hibou, elle avait beaucoup trop honte d'elle même pour retourner le voir et lui présenter ses excuses en face à face. Et même si elle réussissait à trouver le courage, lorsqu'elle croiserait son regard vert, lorsqu'elle effleurerait inconsciemment ses pensées moroses et tristes, elle perdrait tous ses moyens, bafouillerait et se rependrait en une ribambelle d'excuses plus nulles et minables que les autres. Et elle n'en avait aucune envie. Harry devait déjà avoir une mauvaise opinion d'elle avec ses bêtises, elle n'allait certainement pas en rajouter une couche.

Elle avait le besoin désespéré de se confier. Ho, comme Arnaud lui manquait. À lui, elle aurait pu tout lui dire, dans les moindres détails, elle ne lui avait plus jamais rien caché depuis qu'il avait découvert son secret et avait promit de le garder, muet comme une tombe. Avec lui, elle s'était toujours sentie bien, comprise et soutenue.

Même lorsqu'il ne partageait pas ses opinions, il cherchait toujours à se mettre à sa place, à voir le monde comme elle le voyait elle pour tenter de la comprendre. Il finissait toujours par y arriver. Féline et Arnaud n'étaient pas toujours d'accord, loin de là, mais ils avaient cette facilité à se déchiffrer l'un l'autre qui avait soudée leur amitié d'une façon remarquable.

Si Féline adorait Jack, Jasper et Mona, elle ne pouvait pas se confier encore à eux. Elle ne le pourrait probablement jamais. Car son secret devait le rester le plus possible, elle ne pouvait plus se permettre de le révéler à quiconque désormais, pas avec le danger qui l'attendait au dehors, juste derrière les portes de Poudlard.

Pourtant, garder tout pour elle lui pesait tant. Elle ne pouvait pas parler de ce qui s'était passé la semaine dernière avec les adultes au risque de se faire réprimander pour son imprudence, ni avec ses amis si elle ne voulait pas trahir son don, ni à Arnaud au cas où son courrier serait intercepté. Elle qui avait pourtant des amis adorables et une famille aimante, se sentait incroyablement seule.

Alors quand elle avait entendue cette voix, qui criait presque son nom, cette voix qui résonnait violemment en elle jusque dans son cœur ; elle n'avait pas réfléchie. Car peut être que cette personne qui pensait à elle avec tant de force, tant de curiosité, pourrait combler le vide qui la rongeait de l'intérieur, elle la petite Serdaigle de treize ans.

Elle l'avait suivit dans les cachots, ne voyant que son dos, sa robe aux couleurs de Serpentard, ses cheveux presque blanc, son ossature pointue, sa démarche élégante. Elle l'avait reconnue rapidement. C'était Drago Malefoy. Celui qui l'avait aidé à ramasser sa valise dans le train, celui qui menait la vie dure à Harry, celui qui lui avait lancé un drôle de regard le jour de la répartition.

Elle avait vite fait demi-tour, l'estomac tout entortillé et les joues cramoisies. Voilà qu'elle se mettait à suivre les gens maintenant, et puis quoi encore ? Elle était remontée à la vitesse de l'éclair dans son dortoir, souhaitant disparaître sous terre et surtout, que le feu de ses joues prenne le chemin de la sortie au plus vite.

Mais pourquoi, n'avait 'elle pu s'empêcher de penser depuis à chaque fois que son cerveau se retrouvait sans distraction, pourquoi un Serpentard de 5e année avait il bien pu penser à elle avec tant de force ? Et surtout, pourquoi cela lui faisait il autant plaisir ?


-Comment ça les Harpies de Holyhead vont remporter le championnat ? T'es tombé sur la tête mon pauvre garçon.

-Selon Balais-Magazine ce sont elles qui sont les favorites, surtout vu l'issue de leur dernier match !

-Eh bien navré de te l'apprendre mais Balais-Magazine est un ramassis de bêtises et de pronostics bancales et fondés sur rien d'autres que des âneries. Tu crois tout ce que tu lis !

-Culotté de la part de la fille qui gobe tout se que peut raconter la Gazette et qui est fan de Rita Sketter !

-C'est celui qui est abonné au Chicaneur et qui se passionne pour les joncheruines qui ose me dire ça ?

La matinée était déjà bien entamée lorsque Féline avait finit par rentrer dans la salle commune après sa petite promenade dans le parc, la mine légèrement plus souriante. Jack ne lui avait posé aucunes questions, se contentant simplement de lui lancer un regard curieux. Visiblement, il n'avait rien raconté aux autres sur ce qu'il avait vu ce matin car personne ne lui avait dit quoique ce soit, ce dont elle était très reconnaissante.

Elle se sentait toujours honteuse et bredouille et n'avait pas envie d'en parler pour le moment. Quel ne fut donc pas son soulagement en rejoignant ses amis de les voir plonger dans une discussion qui ne concernait pas Harry Potter de près ou de loin.

Sous le regard blasé de Jasper qui était penché sur un livre de botanique, Jack et Mona, affalés dans des fauteuils confortables, parlaient de la ligue de Quidditch du Royaume-Uni et semblaient à deux doigts de s'étriper. Que Jack soit dans un tel état, ce n'était pas particulièrement surprenant, après tout il avait toujours eu le sang chaud ; mais que la calme et pacifique Mona hausse la voix pour défendre un club avec tant de véhémence, voilà quelque chose d'inhabituel.

-Arrêtez de brailler, j'essaie de lire. Et puis de toute façons, tout le monde sait que ce sont les Tornades de Tutshill qui vont accéder au quart de final, grinça Jasper bien que personne ne tient compte de son intervention. Et puis vous n'aviez pas des devoirs à faire vous deux ?

-Si mais vois tu, j'ai laissé ma motivation traîner au fond du canapé et elle a sûrement du se noyer parmi les coussins à l'heure qu'il est, répondit Jack.

-Je vois ça.

-Je ne savais pas que tu aimais le Quidditch Mona, dit Féline en retirant sa cape et en s'asseyant dans le canapé à côté de Jasper qui lui adressa un sourire, espérant sûrement qu'elle pourrait apporter un peu de calme dans la discussion.

-Ho bien sur que si, je baigne dedans depuis que je suis petite tu sais ! Ma mère est une sorcière et mon père a toujours regretté de ne pas être comme elle et de pouvoir voler sur un balais avec nous.

-Pourquoi ne le ferait il pas?

-Les moldus ne grimpent pas sur les balais. Enfin il a bien essayer seul mais ça n'a rien donner de concluant. Mais ma mère l'emmène souvent derrière elle quand ils vont dîner en amoureux.

-Comme c'est romantique, ricana Susan attablée juste derrière eux.

Mona se retourna pour lui lancer un regard mauvais. Depuis quelques jours, les deux filles avaient du mal à rester dans la même pièce sans chercher à se sauter à la gorge mutuellement, ce qui laissait Lucille et Féline un peu embarrassées, surtout à l'heure du coucher lorsqu'elles étaient obligées de se retrouver ensembles dans le dortoir à regarder les deux autres tenter de s'exterminer à coups d'oreiller et de traversins.

Personne n'avait la moindre idée du pourquoi ou du comment elles en étaient arrivées là, si bien que de nombreuses théories avaient germés dans la têtes des élèves.

Certains disaient que cela était lié à un triangle amoureux dont Edmund Wilson serait le principal intéressé (ce qui mettait Mona particulièrement à cran, on ne touche pas à Edmund), ou qu'il s'agirait d'une obscure histoire de disparition de brosse à dents ou encore que les deux jeunes filles auraient découvert qu'elles étaient des sœurs séparées à la naissance (hypothèse peu probable vu la différence de physique flagrante entre le corps sec et mince à la peau mate et aux yeux gris de Susan et le visage pâle encadré par les longs cheveux bruns et les yeux verts de Mona).

-Bah alors Susan, y paraît que tu t'es retrouvée enfermée dans le placard à balais ? Tu comptais aller à Narnia ou quoi ?

-Excellent Jack, dis moi t'es blagues s'améliorent de jour en jour, feula t'elle vexée qu'il lui rappelle l'épisode de la veille.

Suite à un accident de prononciation et à un mauvais mouvement de baguette en cours de sortilèges, Lucille avait transféré Susan dans le placard à ménage situé dans le couloir du 3e étage de l'aile ouest. Toute la classe s'était mit à sa recherche, ne la retrouvant qu'au bout d'une cinquantaine de minutes, enfermée dans le placard qui était verrouillé de l'extérieur et où la pauvre fille avait passé les pires minutes de sa vie coincée entre les torchons sales, la serpillières et une ou deux toiles d'araignées.

Si Lucille avait été mortifié et ne cessait de se répandre en excuses confuses, l'incident avait beaucoup amusé Jack qui lui, ne manquait pas une occasion de le lui rappeler et d'en rajouter quelques couches.

-T'as fais copain copine avec les torchons ? Qui se ressemble s'assemble pas vrai ?

-Toi je vais te frapper à coups de babouches si tu ne la fermes pas tout de suite !

-Des babouches ? Sérieusement ?

-HO JE...

-Aller stop, bondit Lucille en attrapant Susan par le bras alors que celle-ci s'avançait d'un air menaçant vers le garçon. On va y aller nous hein, si on allait dans le parc ? C'est chouette le parc Susan, il y a des feuilles, des arbres, de la pelouse, c'est jolie la pelouse, viens on va aller dire bonjour à pelouse, continua t'elle de babiller en traînant son amie à sa suite.

-Ouais c'est ça hein, cria Jack en les regardant filer vers la sortie et claquer la porte derrière elles. Au revoir, à la revoyure, bon vent, sayonara, hasta la vista babe, que le diable t'emporte !

-Elles sont partis Jack, dit platement Jasper.

-Aller tailles ta route !

-Susan ne t'entends plus tu le sais ça ?

-QUE LE DIABLE T'EMPORTE !

-Jack. Si tu ne la boucles pas, je t'enfonce ce livre dans le gosier jusqu'à ce que mort s'en suive et tu pourras rejoindre Susan en enfer.

Étrangement, la menace du porter ses fruits puisque Jack lui adressa un regard situé entre l'appréhension et le « il est vraiment cap ou pas ? » avant de se rasseoir en silence et de lui adresser un sourire angélique.

-Bien, soupira finalement Jasper en se massant les tempes. Mona, on peut savoir quel est le problèmes avec Susan ? Tu ne voulais rien nous dire et ça ne me causait pas de problèmes jusque là, c'était ton choix mais maintenant, ça commence à nous retomber à tous dessus. Susan est encore plus irritable que d'habitude, la pauvre Lucille ne sait plus à quel magicien se vouer pour qu'il n'y ai pas de meurtre, et toute cette agitation rend Jack mille fois plus insupportable. Et regarde Féline, elle est à deux doigts de demander à changer de maison tellement vous êtes insupportables !

Féline rougit en voyant le regard navré de Mona se poser sur elle. C'est vrai qu'elle devait tirer une sacré tête, mais en même temps cela allait bien faire une bonne dizaine de minutes qu'elle se retenait d'exploser de rire et sentait qu'elle allait bientôt finir par craquer si cette situation ridicule ne prenait pas bientôt fin.

Car évidemment, elle n'avait pas résisté à savoir ce qui avait causé la querelle entre les deux jeunes filles et par Merlin, le sujet était tellement ridicule que Féline avait pouffé de rire seule dans son lit sous le regard perplexe de Lucille alors que Mona et Susan s'insultaient copieusement dans leur coin.

-Eh bien, bredouilla finalement Mona, c'est juste que Susan pense que j'essaie de séduire Lucille.

Les réactions ne se firent pas attendre. Jack s'étouffa avec sa salive, Jasper ouvrit de grands yeux ronds et Féline s'autorisa enfin à éclater de rire.

-Pardon ? dit Jasper une fois qu'il eu récupéré sa capacité à aligner sujet, verbe et complément. Mais enfin, c'est d'ordre public que tu es raide dingue de Edmund Wilson, où est-ce qu'elle est allée pêcher ça ?

-Je ne suis pas dingue de lui, arrête avec ça, grogna Mona. Mais apparemment, elle pense que je suis en train de me rapprocher de Lucille et que j'essaie de la lui voler.

-C'est fou, comment peut elle interpréter les choses comme ça ? Enfin ce n'est pas comme si Lucille et toi vous étiez particulièrement proches.

-C'est vrai, ajouta Féline en essuyant ses larmes de rire. Vous échangez à peine plus que des formules de politesses toutes les deux.

-Non mais stop, cria finalement Jack. Vous êtes sérieux, je suis le seul qui remarque qu'il y a un truc pas net ici ? Depuis quand Susan est amoureuse de Lucille ?

-Depuis la première année je crois, dit Mona.

-Hein ?

-Ne me dis pas que tu n'avais jamais remarqué, soupira Jasper. Ça crève les yeux bon sang, même les jumeaux Barnes qui ne s'intéressent à rien d'autres qu'à leurs bouquins ont l'air de le savoir.

Jack se renfonça dans son fauteuil, la bouche ouverte, prêt à gober des bouches. Nom de nom de crotte de bique de caniche à ressort, il était vraiment passé à côté de quelque chose de si évident ? Vu le regard moqueur de ses amis, oui. Même Féline avait l'air d'être au courant alors qu'elle n'était là que depuis quelques semaines.

-Enfin bref, soupira Mona en se passant une main sur le visage. Tout ça pour dire que maintenant Susan se méfie de moi comme de la peste et ne supportes même plus que je dise bonjour à Lucille.

-Elle a quand même une imagination débordante cette fille, grinça Jack. Tu as essayé de lui parler ?

-Ho ça oui, répondit Féline. Hier soir elle a voulut discuter avec elle pour lui faire entendre raison pendant que Lucille était dans la salle commune. Mona s'est approché d'elle pour entamer la conversation et Susan lui a lancé un Jambencoton du diable. J'ai eu un mal fou à lever le sort.

-Hum, va vraiment falloir arranger ça, grommela Jasper. Je ne supporte plus l'aura de Susan des qu'elle rentre dans une pièce, on dirait qu'elle va égorger tous ceux qui ont le malheur de croiser son regard. J'essaierais d'aller lui en parler demain. J'imagine que Lucille n'a pas la moindre idée de quoi il retourne ?

-Je ne sais pas, avoua Mona en s'étirant. Lucille est futée mais elle ne doit pas penser que les sentiments de Susan la concerne elle. Si tu vas la voir, je te souhaite un bon courage et j'espère que tu sais lancer des Protego efficaces parce je l'avais pas vu venir moi hier soir. Heureusement que Féline était là et qu'elle ne dormait pas encore.

-Vu les cris de colère que tu as hurlé après t'être pris le maléfice, j'aurais finis par me réveiller de toute manière. Tu aurais presque pu réveiller un mort.

Mona rigola de bon cœur avant d'attraper la carafe de jus de citrouille et d'en servir une tournée générale. Alors que Jack et les autres buvaient avec délice, Jasper recracha le contenu de son verre avant de se tourner vers eux d'un air paniqué, brandissant sa montre sous leur nez.

-Jack ! Les sélections de Quidditch, elles ont déjà commencées !

-Quoi, s'étrangla Féline, mais c'était à dix heure, l'horloge de la salle commune ne montre que neuf heure et quart.

-Par le slip de Merlin, j'avais oublié qu'elle retardait d'une heure, blêmit Jack en sautant sur ses pieds. Féline attrape ton balais, il n'est peut être pas trop tard !

Viviane soit bénit, ils avaient tous les deux revêtus d'ors et déjà leur tenue de sport et avaient descendus leur balais dans la salle commune au préalable. Comme si il avait le diable à leur trousse, les deux Serdaigles bondirent hors de la salle et se précipitèrent hors du château.

Dehors, il pleuvait légèrement. Alors qu'ils dévalaient à toute allure la pente du parc vers le terrain de Quidditch, Jasper et Mona sur leur talons, Jack glissa dans une flaque de boue, entraînant la pauvre Féline dans sa chute.

Ce fut donc dégoulinants de sueur et de terre, le souffle court qu'ils entrèrent sur la pelouse du terrain avec presque trente minute de retard. Deux groupes semblaient déjà être passés, heureusement, il en restait un dernier qui s'apprêtait à partir.

Roger Davis, le capitaine d'équipe, avait affiché la semaine dernière un avis dans la salle commune informant que mis à part le poste d'attrapeur détenue par Cho Chang et celui d'un des attrapeur occupé par lui-même, tous les postes de l'équipe étaient vacants. Jack, fou de joie, avait supplié Féline de venir tenter sa chance avec lui. Il rêvait d'être poursuiveur mais avait échoué aux sélections l'année passée.

C'était Mona qui avait eu la place, mais suite à une mauvaise chute durant la saison (qui lui avait valut une jambe cassée en mille morceaux) la jeune fille n'avait plus jamais voulut remonter sur un balais, se contentant d'apprécier le sport depuis la terre ferme. Féline avait bien évidemment accepté, ravie à l'idée de pouvoir jouer à nouveau à ce sport qu'elle affectionnait tant.

Le capitaine siffla un bon coup, et les candidats du derniers groupes auxquels s'étaient ajoutés Jack et Féline prirent leur envol. Féline redécouvrit avec plaisir la sensation de voler, le vent qui lui fouettait le visage, cette sensation grisante de vitesse et de puissance, cette aisance qu'elle ne ressentait qu'une fois perchée dans les airs.

Jack de son coté, semblait tout aussi à l'aise qu'elle bien que plus concentré; cette fois-ci, il voulait absolument être sélectionné et il ferait tout pour que cela arrive. Il était très agile, multipliant les tonneaux et les petites figures acrobatiques qui impressionnèrent les quelques dizaines de personnes étant venus assister à la sélection, arrachant des "hoooo" et des "whaouh" de part et d'autre du public.

Au second coup de sifflet, les candidats durent former des groupes de trois et se faire des passes avec une balle. Quatre groupes furent éliminés, tous incapables de garder une balle plus de trente seconde avant de la faire chuter. Au troisième sifflement, ils n'était plus que sept. Puis plus que cinq. Bientôt, il ne resta plus que Féline et Jack.

Les rescapés des autres groupes les rejoignirent finalement et se mirent en ligne devant le capitaine. L'attrapeuse Cho Chang se tenait près lui et les regardait d'un air amusé. Ils devaient avoir piètre allure, sales et trempés, tremblotants dans leurs vêtements mouillés. Les mèches de cheveux de Féline s'étaient plaquées à sa nuque, faisant dégouliner l'eau dans son cou, jusqu'au bas de ses reins. À sa droite, Jack reniflait bruyamment.

-Bien, dit Davis d'une voix forte. Si vous êtes encore sur le terrain, c'est parce que vous arrivez tous à peut près à tenir correctement sur un balais et à vous servir d'une balle. Il est grand temps de passer aux choses sérieuses n'est-ce pas ? Répartissez vous par poste, je veux les poursuiveurs à droite, les batteurs à gauche et les gardiens au centre. Parfait, maintenant formez deux équipes, nous allons jouer un match.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les huit candidats poursuiveurs s'étaient répartit en deux groupes, rejoint chacun par deux batteurs, enfin les sept gardiens rejoignirent chacun une équipe, tournant à tour de rôle sur les buts pour arrêter les tirs. Au coup de sifflet et sous les encouragements des supporteurs, les joueurs s'envolèrent.

Les minutes passaient lentement, Féline avait mal partout et la pluie commençait à devenir de plus en plus forte. Pourtant, elle s'amusait beaucoup. Armée d'une batte en bois, aussi solide qu'un roc, la jeune fille avait fortement étonné en allant se placer avec les batteurs, tous la voyant au poste de poursuiveuse.

Jack aussi avait douté. Féline, batteuse ? C'était ridicule, elle avait la carrure d'une phasme, comment diable pourrait elle avoir la force nécessaire pour renvoyer des cognards ? Elle allait finir à l'infirmerie en moins de deux ! Mais force était d'avouer qu'elle se débrouillait très bien, perchée dans les nuages. Ses coups étaient d'une redoutables précision et fendaient les airs à la vitesse d'une météorite.

-J'ignorais qu'elle était si douée, dit Mona depuis les gradins en regardant son amie envoyer un cognard sur un joueur adverse, le faisant hoqueter de surprise.

-La saison risque d'être très intéressante, lui sourit Jasper en retour. Et regarde Jack, il n'est pas en reste non plus.

Effectivement, le garçon enchaînait les acrobaties à une vitesse folle, récupérait le souaffle avec une dextérité rare et une aisance impressionnante. Mais à l'instar de Féline qui semblait s'amuser comme une petite folle, le visage d'ordinaire si rieur de Jack était plus fermé que jamais, attentif à ses moindres gestes et à la progression de la balle.

Alors qu'il volait près des butes, il fonça dans un incroyable piqué vers le sol, arrachant un hurlement de peur dans les gradins. Mona blêmit, mais Jasper en regardant le visage concentré de son ami, su que celui-ci savait ce qu'il faisait.

-Il va se rompre le cou, murmura Mona en cachant sa tête entre ses doigts.

-Aller va y, se mit à hurler soudainement Jasper en comprenant ses intentions et en se levant de son banc. Jack fait attention !

-Mais ralentis idiot ! cria Susan à l'autre bout des gradins.

Plusieurs mètres plus hauts, Féline le regardait avec horreur se diriger droit vers le sol à une vitesse vertigineuse. Tout le terrain semblait s'être mit sur pause, chacun posant son attention sur Jack qui se rapprochait dangereusement du plancher des vaches. Il allait trop vite, beaucoup trop vite.

Jasper déglutit difficilement, Féline sentit une angoisse terrible lui serrer le cœur. Il devait remonter maintenant où il serait trop tard. Alors pourquoi continuait il de descendre? Pourquoi ne freinait 'il pas ?

-JACK ! hurla Jasper.

Et dans une superbe chandelle, Jack redressa violemment son balais, remontant en brandissant fièrement la balle qu'il était parvenu à attraper. Acclamé par les spectateurs, insulté de tous les noms d'oiseaux par une Mona qui avait eu la trouille de sa vie et récompensé par des sourires éclatants de la part de Jasper qui n'arrivait pas à calmer les battements affolés de son cœur et de Féline qui rit sous le coup du soulagement; Jack posa finalement pied à terre lorsque le capitaine siffla la fin du match de sélection.

-Ce gars est complètement fou, bredouilla Davis à Chang en descendant des gradins. Complètement marbré.

Chang haussa les épaules. Ce garçon avait un énorme potentiel, avec de l'entrainement il deviendrait un joueur absolument redoutable. Il ne faisait aucun doute qu'avec lui dans l'équipe, Serdaigle avait toutes ses chances de remporter la coupe.

-Silence s'il vous plait, commença Davis. Je vais annoncer les résultats. Je vous prierais de ne pas vous comporter de façon pleurnichardes ou mauvaise si jamais vous n'avez pas été choisis. Sachez que ma décision restera sans appels; mais les sélections vous resterons toujours ouvertes l'année prochaine. Cho, où est la liste ?

-Avec moi, répondit la jolie asiatique en la lui tendant.

-Merci. Très bien, une fois appelez, vous viendrez vous placer à coté de Chang. Au poste de gardien est retenue Monica Grant. Félicitation !

Le groupe applaudit poliment alors qu'une jeune fille à la peau bronzé se dirigeait d'un air ravi vers l'attrapeuse. Puis se fut au tour des deux poursuiveurs sélectionnés. D'abord Jeremy Sretton fut appelé, un jeune homme de cinquième année à la carrure athlétique et au regard fière.

-Et Jack Overland, approche. Ecoute petit, soupira Davis, tu es incontestablement très doué mais ce que tu as fais aujourd'hui était à la fois impressionnant et vraiment risqué. Tu aurais pu te blesser sérieusement, je ne sais pas si tu te rends bien compte.

-C'est pour ça qu'il va te falloir un bon entrainement pour apprendre à canaliser tout ce talent, ajouta gentiment Cho Chang. Il va falloir travailler dur mais avec de la persévérance, tu seras un vrai champion.

-Tu es donc prit dans l'équipe, bienvenue gamin, conclu t'il.

Jack bafouilla quelques remerciements, incapable de réaliser réellement qu'il avait réussi son objectif. Il était poursuiveur de Serdaigle. Enfin !

-Pour finir, les batteurs. Sont sélectionnés Olive Dawson et Flitch Ducan. Bravo, vous pouvez aller les rejoindre, conclu le capitaine en leur donnant une tape amicale dans le dos.

Féline baissa la tête, déçue. Elle pensait pourtant avoir fait ses preuves tout à l'heure. Certes, elle ne pouvait pas nier que Olive Dawson volait divinement bien et que Flitch Ducan avait une poigne remarquable. Mais le savoir ne rendait pas sa défaite moins amère. C'était probablement la déception de trop pour aujourd'hui. Des larmes de déceptions se mirent à perler aux coins de ses paupières, difficilement identifiables parmi la pluie et la sueur qui recouvrait déjà son visage.

L'air navré que lui adressa Jack alors qu'il était entouré de son équipe ne fit que renforcer son sentiment d'échec. A quoi bon rester planter là ? Elle devrait se réjouir pour lui, il avait été incroyable et il méritait plus que quiconque, bien plus qu'elle, sa place dans l'équipe. Elle se détestait de ressentir cette jalousie qui lui brûlait les entrailles.

Sans adresser le moindre regard de plus à son ami, Féline fit demi-tour, rejoignant le groupe d'éliminés aux mines déconfites pour rentrer au château.

-Lupin, attend deux minutes !

Féline se retourna, surprise de voir le capitaine se diriger à grand pas vers elle.

-Toi aussi tu es sélectionnée. Alors reviens par là, ajouta t'il en l'attrapant par le col et de la traîner en sens inverse.

-Mais c-comment ? balbutia Féline. Je ne comprend pas.

-Je déménage aux États-Unis durant le mois de décembre, lui expliqua Olive Dawson en s'approchant d'elle. C'est toi qui me remplaceras.

-Olive et toi êtes toutes deux très talentueuses, alors plutôt que devoir choisir, j'ai décidé de prendre Olive pour le premier match, histoire qu'elle puisse jouer un peu. Mais ça ne veut pas dire que tu pourras te reposer pendant ce temps là. Tu devras participer à tous les entraînements parce que même si tu ne joues pas à l'ouverture de la saison, tu joueras tous les matchs qui suivront et il faudra que tu sois prêtes, compris ?

Jack avait un sourire jusqu'aux oreilles de même que Jasper et Mona descendus les féliciter. Ils avaient réussis tous les deux. La pluie s'était arrêtée net de même que la mauvaise humeur de Féline avait miraculeusement disparue.

-Compris, dit Féline aux anges.

-Alors rendez-vous demain matin à six heures tapante pour la premier séance !

Jack éclata de rire. Il fut bien le seul. Tous les autres fixaient Davis comme si il était l'incarnation même de la peste du choléra.

-Il plaisante n'est ce pas ? murmura finalement Jack en sentant son rire mourir dans sa gorge. Féline dit moi qu'il plaisante.

Seul son sourire crispé et la mine navré de Chang lui répondirent.


Bonsoir à tous !

Comment allez vous en ce très chaud mois d'août ? Personnellement la chaleur me fatigue beaucoup alors je passe mes journées à dormir quand je ne suis pas au centre aéré (job d'été on est là🌞).

Aujourd'hui on se retrouve pour un chapitre un peu plus long que d'habitude qui aborde deux nouveaux thèmes. Celui du harcèlement, que je n'ai fais qu'effleurer pour le moment mais que je vais sérieusement aborder dans les chapitres à venir; et un côté plus sombre de Féline, plus craintif.

J'espère que ce chapitre vous aura plus :)

Bonne soirée !