Il était presque seize heures lorsque Féline reçue enfin l'autorisation de la part de son père pour pouvoir se lever de son lit. Après avoir fait un brin de toilette, enfilé des vêtements propres et s'être assuré que son poisson rouge avait survécu à son absence, elle s'empressa de dévaler les escaliers, son chat sur les talons, pour rejoindre la cuisine. Sirius et son père devaient s'y trouver et préparer une collation pour les Weasley et Harry lorsqu'ils reviendraient de Saint Mangouste.

Remus avait rassurée Féline en lui donnant des bonnes nouvelles concernant l'état de Mr. Weasley il allait bien mais devrait passer plusieurs jours à l'hôpital, la blessure n'étant pas à prendre à la légère. Et bien que la sorcière était convaincue que le pire était derrière eux, elle ne pouvait s'empêcher de penser à Harry. Comment gérait il la situation ? Elle avait entendu les pensées de son oncle et de Sirius et elle savait ce que Dumbledore craignait : que Harry ne soit réellement possédé par Voldemort.

Féline ne pouvait le nier, elle aussi y avait pensé, mais cela ne tenait pas réellement la route. Si cela était le cas, alors elle aurait sentie dans le jeune garçon deux esprits dont l'un chercherait à écraser l'autre pour le contrôler. Hors ce n'était pas ce que Féline avait vu tout comme lui, elle avait assisté à la scène. Elle était le serpent. Et Harry l'était aussi. Mais à aucun moment ils n'avaient quittés leur dortoir et encore moins Poudlard. Aux yeux de la sorcière, il n'y avait que deux possibilités : soit leur esprit avaient été transportés hors de Poudlard, abandonnant leur corps soit Vous-Savez-Qui avait, consciemment ou non, partagé sa vision avec Harry, y donnant ainsi accès à Féline également.

Mais la première ne la convainquait pas vraiment. Non, si son esprit avait réellement quitté Poudlard, elle aurait ressentie un choc astral en retournant dans son corps. Mais elle n'avait rien perçue, s'étant simplement réveillée en sursaut. Ce qui l'amenait à penser que la deuxième solution était la plus logique. Elle était tellement perturbée par les souffrances de Harry qu'elle ne s'en était pas détachée ainsi lorsqu'il avait été projeté dans la vision, Féline y avait elle aussi été entraînée. Puis Harry s'était réveillé, coupant la vision et faisant émerger Féline à son tour.

Mais le garçon n'avait pas eu de seconde vision. Féline était presque persuadée que si elle avait pu voir plus que lui, ce n'était pas le fruit du hasard. Non, le mage noir l'avait senti. Il avait compris que quelque chose ou quelqu'un avait pu accéder aux yeux de Nagini. Alors il avait convié cette personne de force à revenir dans le corps du serpent. Et Féline, trop choquée pour lutter avait succombé à l'appel contrairement à Harry qui, plus maître de ses émotions à cet instant, avait réussi à résister.

Cependant, même si le mage noir ignorait qui avait pu voir à travers son serpent, il savait à présent que quelqu'un était capable de partager sa vu, ses pensées et ses sentiments, qu'il les transpose dans son serpent ou non. Et il était évident qu'aux yeux du sorcier, que ce quelqu'un était Harry. Dumbledore devait l'avoir compris lui aussi Harry risquait à présent de faire office de réceptacle pour Vous-Savez-Qui ; devenant un poupée de chair dénuée de sa propre volonté. Féline tressaillit. Si cela arrivait, alors le garçon serait définitivement perdu. On ne pouvait rompre un lien aussi puissant, ce ne serait pas une simple possession où l'esprit originel du corps serait simplement endormi non cette fois, le mage noir écraserait totalement l'âme d'Harry afin d'instaurer une partie de la sienne dans le corps du garçon. Plus qu'un simple horcrux, Harry deviendrait alors l'horcrux mère, le plus puissant, le plus dangereux et le plus résistant et Vous-Savez-Qui deviendrait alors immortel pour de bon.

Féline se rongeait à présent les ongles en regardant son oncle et Sirius construire un château de cartes en discutant d'un moyen de forcer Kreattur à prendre un bain. Apparemment, pour expliquer aux Weasley et à Harry comment Féline avait pu avoir elle aussi accès à la vision du garçon, Remus avait laissé entendre que Féline avait appris la Légilimancie à Beauxbâtons et qu'elle était donc une très bonne occlumens et legilimens. Ce qui en soit, n'était pas vraiment un mensonge mais plutôt une semi- vérité. Féline se mit à sourire. Mais bien sur, la voilà la solution ! Il fallait que Harry devienne un excellent occlumens et alors, il pourrait bloquer l'accès à son esprit. Si elle en parlait à Dumbledore, il accepterait sûrement, et qui de mieux qu'elle même pour apprendre l'essence même de son don à un autre ?

Elle fut interrompu dans ses pensées en entendant la porte d'entrée s'ouvrir et des bavardages remplirent rapidement le vestibules. Féline se leva et se dirigea vers ses amis. Mais elle n'eut pas le temps de faire un pas de plus que Mrs. Weasley lui claquait deux énormes bises sur les joues pour la remercier pour s'être précipitée au secours de son mari. Féline rosit de gêne en disant qu'elle n'avait servie rien, ce à quoi la femme lui répondit en s'éloignant que « ho enfin, bien sur que si ma chérie, c'est l'intention et la volonté qui compte ! ». L'instant d'après, Ginny lui sautait dans les bras, rassurée de voir que son amie allait bien.

-Je suis contente de te voir debout, s'exclama t'elle. La dernière fois que je t'ai vu, tu était effondrée dans les bras de Fred comme une vulgaire poupée de chiffon et Remus semblait au bord de la crise de nerfs !

-Je supporte mal les portoloins c'est tout, lui mentit un peu Féline. Comment va ton père ?

-Mieux, répondit Fred en passant derrière elles. Enfin, même s'il a du essuyer la colère de maman.

-Oui, il a jugé intelligent de tester des anti-douleurs moldus, compléta George, mais bon, maman l'a vite ramené sur terre, comment elle a dit déjà ?

-Ça ressemblait à un truc comme «ARTHUR WEASLEY, PAR MERLIN QUAND VA TU FINIR DE TE COMPORTER COMME UNE TRIPLE BUSE ALORS QUE TU AS FAILLIS FRÔLER LA MORT ?! »

-Eurk, grimaça Féline. Comment vous avez fais pour ne pas devenir sourd ?

-On s'est carapatés juste avant.

-Oui, fin maman nous avait mis à la porte parce que l'on parlait de l'Ordre, soupira Ron en posant son bonnet sur la table.

-C'est pas de notre faute si on aimerait savoir comment notre père s'est retrouvé dans cet état là.

-Il a été blessé par un serpent lors d'une mission pour l'Ordre et c'est tout ce dont tu as besoin de savoir Ginevra coupa ferme Mrs. Weasley en le menaçant de son index.

Féline regarda avec amusement Ginny et les jumeaux marmonner « gngngn tout ce que tu as besoin de savoir, pfff y en a ras la casquette là » avant de s'apercevoir que Harry n'était pas là. Et c'est en voyant la mine défaite de Ron qu'elle eu un mauvais pressentiment. Il ne lui en fallut pas plus pour s'autoriser à lire dans les pensées. Ho. Alors tout le monde était maintenant au courant du fait que Harry soit possiblement possédé. Super.

Ça expliquait en effet pourquoi le garçon avait préféré fuir le reste de la maison et aller s'enfermer dans sa chambre. L'instant d'après, elle décampait de la cuisine pour s'engager dans les escaliers sous l'œil rassuré de son père. Si quelqu'un pouvait calmer les tourments de Harry, se dit Remus en buvant son thé, s'était bien Féline.

Elle s'arrêta le souffle court devant la porte de la chambre de Harry. Mince, elle détestait vraiment ces escaliers. Elle hésita à toquer mais si, dans l'hypothèse peu probable où Harry se serait endormi, elle ne tenait pas à le réveiller. Elle entrouvrit alors doucement la porte, avant de glisser sa tête par l'entrebâillement, tombant nez à nez avec Harry qui était accroupi devant sa valise. Sa bouche forma un léger o de surprise alors qu'elle constatait que Harry, loin de défaire sa valise, était au contraire en train de la boucler.

-Bah alors, ça veut se faire la malle ? demanda Féline avec un sourire amusé.

-Très drôle.

-Ho aller Harry, dit elle en refermant la porte derrière elle après être rentrée dans la pièce. Elle était vraiment bien trouvée.

-Il n'y a que toi que cela fait rire, pesta t'il.

-Rabat-joie. Bon et sinon, tu m'expliques ce que tu fais là ?

-Comme tu l'as si bien dis, je pars.

-Bah voyons. Et pour allez où ? Non ne me dis rien, chez les Dursley je paris, oui vu ta tête j'ai tout juste. Bon écoute tête de nœuds, je ne sais pas comment tu en es venu à cette conclusion mais c'est la pire idée que tu n'as jamais eu. Et tu as pourtant un sacré palmarès.

-Arrête ça, grinça t'il. Je suis sur que les autres t'ont déjà tout racontés. Je suis dangereux Féline, Voldemort peut se servir de moi pour vous espionner et vous faire du mal. J'étais le serpent, tu comprends ?

-Et je l'étais aussi, répondit elle platement en s'allongeant sur le lit, ses yeux vairons fixant Harry d'un air sérieux. Oui, je sais ce que les autres ont entendu à Saint Mangouste. Moi aussi Harry, moi aussi j'ai eu cette vision. Remus te l'a expliqué, je sais pratiquer la Légilimancie. Et pourtant, malgré le fait que je n'ai absolument aucun lien avec Tu-Sais-Qui, j'étais là. J'étais aussi le serpent, comme toi. Nous l'étions ensemble.

-Je ne comprends pas, murmura Harry en s'asseyant sur le rebord du lit.

Il avait cet espoir fou qui lui brûlait les entrailles. Les mots que prononçaient Féline étaient exactement ceux qu'il avait besoin d'entendre. Qu'il n'était pas seul et que bon sang non, rien de ce qui était arrivé ce soir là ne se trouvait être de sa faute. Féline prit une profonde inspiration, car si elle ne pouvait pas lui révéler qu'il était lui-même un horcrux, ce n'était pas à elle de le faire, elle pouvait au moins le rassurer.

-Ta cicatrice est un lien bien plus fort que ce qu'il n'y paraît entre Tu-Sais-Qui et toi. Inconsciemment, celui-ci a transposé la vision de son serpent sur toi. Mais tu n'as pas été possédé, si cela avait été le cas, tu ne te souviendrais de rien. Hors au contraire, tu as été donner l'alerte, ce qui est tout l'inverse.

-Mais même si je n'ai pas été possédé, j'ai eu accès à l'esprit de Voldemort et à son putain de serpent croqueur de gens. Et si j'ai pu y avoir accès, alors cela veut forcement dire que cela est réciproque ! Il pourrait être en train de m'espionner en ce moment même. Le serpent ne s'est pas rendue compte que j'étais là, alors…

-Alors tu ne te rendrais pas compte que Tu-Sais-Qui se sert de toi. Oui, c'est vrai. Mais il y a un moyen de t'en protéger.

-Tu te moques de moi ?

-Euh non, bafouilla t'elle surprise par la mine ombrageuse de Harry. Cela s'appelle l'Occlumancie, s'est une pratique qui permet de protéger ton esprit. En fait c'est le contraire de la Légilimancie.

-Super, dit Harry en sautant sur ses pieds. Merveilleux, vraiment. Donc au lieu de m'expliquer tout cela, Dumbledore préfère me fuir, me laisser paniquer seul dans mon coin sans réponse et culpabiliser à mort parce que je pense être un danger pour tous ceux qui se trouve sur mon chemin, même les meubles.

-Je suis d'accord avec toi, Dumbledore ce comporte comme un sombre imbécile. Mais ce n'est que mon humble -et absolument correct- avis.

-Bah voyons, le grand sauveur de l'humanité, pourquoi tout le monde le défend toujours ? Il n'est pas Merlin bon sang, je…. Attends, qu'est-ce que tu as dis ? se stoppa Harry en cessa de faire les cent pas.

-J'ai dis que j'étais d'accord avec toi. Dumbledore a mal agit, visiblement, il manque profondément de tact. Je sais que tu as beaucoup souffert Harry mais c'est finit. Tu n'es plus seul maintenant.

-Tu ne sais pas de quoi tu parles, murmura faiblement Harry. Tu as Remus, il a toujours pris soin de toi, il t'aime plus que quiconque et il te protégera envers le monde entier s'il le faut. Mais personne n'a jamais pris la peine de me protéger moi. Ho, soupira t'il las, bien sur que je dois beaucoup à Dumbledore, il m'a offert un endroit où je pourrais grandir à l'abri des Mangemorts, mais là-bas je n'ai jamais été aimé, je... Dumbledore pense que les Dursley m'aiment malgré tout mais il ne sait pas, il n'a pas vu.

Féline sentit son cœur se serrer en voyant Harry tenter de trouver les mots. Elle voyait bien le débat intérieur qui le secouait. Devait il faire part de l'enfer que fut son enfance à Féline ? Après tout, si tout le monde savait qu'il n'aimait pas les moldus qui l'avaient élevés, tous ignoraient jusqu'où les Dursley avaient brisés Harry. Il aurait tant aimé hurler sa peine, expliquer à quelqu'un, demander à l'aide, mais son cœur était enfoncé dans une boue opaque depuis bien trop longtemps et il n'avait plus la force de tenter encore et encore de l'en retirer. Féline savait tout cela, mais de qu'elle droit pouvait elle briser le silence de Harry ? Elle ne pouvait allait tout avouer pour lui, mais elle ferait tout son possible pour qu'il trouve la volonté de se sortir de ce cauchemar. Comme elle l'avait dit, il n'était plus seul maintenant.

-Je ne parlais pas de Dumbledore, Harry. Mais de tes amis qui s'inquiètent tous pour toi. Et de Sirius qui est en train de se ronger les sangs en bas et qui ne sait pas si il doit te cuisiner une énorme tarte à la mélasse de trois mètres de diamètre ou te faire un dessin de chien avec un cœur pour que tu ailles mieux. Et encore, je ne parle même pas de mon père qui propose d'agrandir la tarte à quatre mètres de diamètre et de Mrs. Weasley qui demande si trois litres de crème fouetté seront suffisant pour te redonner un semblant de sourire. Alors crois moi, ils leur faudrait bien plus qu'une simple possession pour que l'idée de t'abandonner ne les effleure. Oui, ils ont été surpris, et ils ont eu un peur, pas de toi mais pour toi. Imagine qu'un de tes meilleurs amis ne soit possédé par un mage noir ? L'abandonnerais tu ou ferais tu tout ton possible pour l'aider ? Crois moi, ils n'ont pas hésités une seconde avant de balayer la première option comme si elle n'avait jamais existé.

Un drôle de bruit, à mi-chemin entre le reniflement et le suffoquement lui parvient. Elle se tourna vers Harry qui avait enfoui sa tête dans ses mains. Il fallut quelques instant à Féline pour réaliser qu'il pleurait. Ce n'était ni de douleur, ni de peur, ni de honte, mais simplement de soulagement. Féline avait su trouver les mots justes. A cet instant, dans cette chambre terne, au parquet grinçant et aux rideaux usés, planté au milieu de la pièce, les larmes dévalant ses joues et la présence réconfortant de Féline derrière lui, Harry ne s'était que rarement sentit aussi soulagé. Féline resta silencieuse. Elle ne bougea pas, laissant les larmes pudiques de son ami s'échapper de son cœur. Lorsqu'elle entendit les pleures se tarirent pour être remplacés par des reniflements hésitants, elle lui tendit un mouchoir qu'il accepta avec gratitude. Il avait les yeux rouges et gonflés, le nez plein de morve et les lunettes de travers mais pourtant, il se sentait bien.

-Tu as l'air d'avoir besoin de dormir un peu, on dirait que tu reviens d'entre les morts. Tu devrais faire une sieste, on viendra te réveiller pour le repas.

-Merci Féline.

-Je t'en pris. Allez hop, saute dans tes couvertures veux tu.

-Je suis content de voir tu ailles mieux, dit il doucement alors qu'elle fermait les rideaux et se dirigeait vers la porte.

La dernière chose que Harry vit, fut le sourire de Féline alors qu'elle refermait la porte, la pièce de fondant alors dans la pénombre. L'instant d'après, épuisé, il avait déjà sombré dans les bras de Morphée. Féline était pendant ce temps là redescendue et avait trouvé un Sirius mort de d'inquiétude qui tournait en rond sur le palier. Il l'avait pressé de questions et ce fut en riant qu'elle raconta à un parrain soulagé que son filleul allait mieux, mais que la tarte au mélasse ne serait peut être pas de trop.

Le reste de la journée passa rapidement, tout le monde avait mit la main à la patte pour aider Sirius à descendre toutes les décorations de Noël du grenier. Si les sorciers ne fêtaient pas la naissance du Christ le 25 décembre, ils célébraient en revanche Yule. La tradition sorcière voulait que lors du solstice d'hiver, l'on célèbre la renaissance du soleil, symbolisant ainsi le début d'une nouvelle vie. La fête avait lieu chaque 21 décembre, mais avec le temps, nombre de sorciers avaient finis par se caler sur le 25 des moldus. Ainsi, chaque jour de solstice d'hiver, les enfants issue de famille sorcières se faisaient un plaisir d'apprendre cette fête à leur amis venant de famille moldus afin de faire perdurer la tradition et d'avoir l'occasion de se goinfrer de chocolats avant les vacances de Noël.

Il avait été décidé que la décoration de la maison attendrait le lendemain et personne n'avait eu l'idée de protester, trop fatigués par les derniers événements. Alors que Mrs. Weasley annonçait le dîner et que Ron partait tirer Harry de son sommeil, Féline s'installait en bavardant avec Ginny et Hermione autours de la table. Elle était ravie. Non seulement elle sentait d'ici l'apaisement de l'esprit de Harry mais en plus elle entendait sans aucun mal les pensées de tendresse et d'amitié qui dévoraient le cœur des jeunes comme des vieux sorciers envers lui.

Lorsqu'il rentra dans la cuisine, Sirius se précipita sur lui et le serra longuement dans ses bras. Harry en fut si surprit qu'il mit quelques secondes avant de se décider à nicher sa tête dans le cou de son parrain. L'enfreinte de Sirius lui fit beaucoup de bien, elle n'était pas aussi familière que celle de Mrs. Weasley ou Hermione et pourtant, elle était encore plus forte, plus bouleversante et tendre que toutes les autres. Les deux hommes se séparent et les joues de Harry se colorent de gêne, lui qui n'était pas très démonstratif d'ordinaire venait de rester coller à son parrain pendant de longues minutes. Mais personne, pas même les jumeaux, n'eurent l'idée de dire quoi que ce soit pour accentuer son petit malaise.

Le dîner se déroula dans une ambiance chaleureuse. Malgré l'absence de Mr. Weasley, le savoir tiré d'affaire avait nettement allégé l'atmosphère. Harry, Ron et Hermione bavardaient gaiement avec Sirius pendant que Féline, Ginny et les jumeaux racontaient en long et en large leurs péripéties à Poudlard sous l'oreille attentive de Remus et Mrs. Weasley.

-Et la glace refusait de la laisser partir, elle s'accrochait à Ombrage comme un chewing-gum, c'était à en pleurer, raconta Fred sous l'œil agacé de sa mère et celui amusé de Remus.

-Ho et nous, dit Féline alors que Ginny pouffait de rire en sachant ce qu'elle allait dire, on a mit en place un jeu charmant avec mes amis. On fait le plus possible de bruits ridicules et on regarde Ombrage péter lentement un câble. La dernière fois, c'était les bruits d'animaux. Ombrage a passé l'heure de cours à répéter "Vous avez entendus ça ?" et tous les élèves étaient là "Non quoi madame ?". Elle a même regardé sous nos bureaux dans le doute.

-On l'entendait hurler depuis la classe d'à coté, ajouta Ginny, c'était à mourir de rire. Même McGonagall souriait !

-A la fin, elle devenait totalement chèvre, sans mauvais jeux de mots.

-Je pense qu'Ombrage a quand même comprit que vous n'étiez pas innocents dans l'histoire parce qu'elle vous regardait comme des criminels lorsque vous êtes sortit de sa classe.

-Techniquement ce n'était pas de ma faute, cru bon d'ajouter Féline devant le regard mi-amusé mi-désespéré de son père posé sur elle. C'est l'incroyable performance de Jasper quand il a imité l'éléphant en se mouchant qui l'a fait péter un câble. Faut dire que même moi j'y ai crus.

Même Mrs. Weasley éclata de rire. Féline et les autres filèrent ensuite au lit, sous le regard attentif des trois adultes. Il était déjà tard et tous avaient grandement besoin de repos. Personne ne tarda à s'endormir ce soir là.

Féline en profita même pour faire une grasse matinée le lendemain, chose qu'elle ne faisait absolument jamais, finissant toujours par s'ennuyer au bout de dix minutes après s'être réveillée. Ce fut Sirius et ses cantiques de Yule qui finirent par la tirer du lit, la poursuivant dans tout l'étage avec une couronne de houx qui selon lui ferait « totalement fureur sur ta petite tête » !

Ils passèrent le reste de la journée à décorer la maison. Sirius leur cassa les oreilles à chanter tout au long de l'après-midi une piètre interprétation de Vive le vent et seul Harry n'eut pas le cœur à tenter de le bâillonner.

-Ho par pitié Sirius, craqua finalement Mrs. Weasley, tu chantes comme un rat écrasé par le Magicobus.

-Ça veut dire « boucle la imbécile », cru bon de préciser Remus avant de se recevoir une poignée de farine vengeresse dans la tête de la part de l'égo blessé de Sirius.

Puis Ron et Harry prirent une guirlande pour une tyrolienne et terminèrent avec trois énormes bleus tandis que les jumeaux avaient transformés l'escalier en piste de luge qui fit sensation auprès des trois filles jusqu'à ce que Sirius ne s'écrase violement dans un mur, mettant fin au jeux. Hermione, elle, entraîna Mrs. Weasley et Remus dans la confection de petits bonhommes de pains d'épice.

Quant à Ginny et Féline, elles passèrent la journée à courser Pattenrond et Cornélius pour leur faire enfiler des costumes de lutins malgré les feulements indignés des deux malheureux. Évidement, ce qui devait arriver arriva et dans un virage trop serré, Féline se prit les pieds dans un tapis, entraînant Ginny et un vase dans sa chute. Le bruit sourd de leurs corps s'écrasant au sol et celui strident du vase s'éclatant en mille morceaux sur le parquet résonnèrent dans toute la maison.

-Par Merlin, murmura Ginny en palissant, maman va nous tuer.

-C'est quoi tout ce bazar ? demanda Mrs. Weasley en passant la tête dans l'escalier.

-Ho, seulement notre avenir brisé en miette, soupira Féline.

-QU'EST-CE QUE AVEZ ENCORE CASSÉS ?

-Cours Féline, hurla Ginny ! Cours pour ta vie !

Oui, le temps passait rapidement au 12 Square Grimmaurd et la sorcière n'eut presque jamais le temps de s'ennuyer. Pourtant le soir, alors qu'elle remuait dans son lit, son esprit ne pouvait s'empêcher de se remémorer deux iris grises balayées par des mèches de cheveux blonds. Elle avait rapidement compris qu'elle subissait son premier béguin d'adolescente et cela l'agaçait particulièrement. Elle n'aurait pas pu s'enticher d'un gars souriant, sympathique et drôle en plus d'être charmant, un type comme Jack ou Jasper. Non, elle, il fallait que ce soit le bad boy par excellence, riche, hautain et qui n'hésitait pas à rabaisser les autres pour se sentir exister. Bravo Féline, maugréa t'elle en se retournant pour la dixième fois dans ses couvertures, on dirait une histoire d'amour cliché que l'on trouve dans les livres à l'eau de rose, tu es ridicule ma vieille. Et bien décidé à faire une croix sur Drago Malefoy, elle s'endormait en ronchonnant, essayant vainement de tuer dans l'œuf le moindre sentiment naissant.

La deuxième occupation de Féline durant les vacances était de trouver un moyen de renvoyer cette folle d'Ombrage de Poudlard. Bien qu'elle avait déjà une idée en tête, elle allait avoir besoin d'aide. Et contrairement de ce à quoi elle s'attendait, il ne lui fallut pas plus de cinq secondes pour convaincre Hermione de participer. Ginny avait elle aussi sauté sur l'occasion, de même que Fred et George. Lorsque Harry s'était plaint du problème que représentait Ombrage pour la survit de l'AD, les filles et les jumeaux s'étaient tournés vers lui avec un sourire machiavélique et un « Ne t'en fais pas, on s'occupe de ça . » Et bien qu'interloqué et profondément surprit que Hermione participe au projet, Harry avait préféré ne pas en apprendre plus, cette histoire sentait les problèmes à plein nez et même Ron ne chercha pas à savoir « Ça sera plus drôle de le découvrir lorsqu'ils mettront leur plan à exécution ! » avait il ricané.

Le soir du réveillon arriva très vite. Féline avait décidé de porter pour l'occasion sa jolie robe bleue que son oncle lui avait offert le Yule précédent. Mrs. Weasley s'était surpassée, et grâce à Sirius et à sa participation financière sans limite sur les provisions, elle avait mit les petits plats dans les grands. Féline avait déjà eu le ventre plein des la deuxième entrée. La soirée fut incroyablement bonne. Et si l'absence d'Arthur pesait un peu pour les Weasley, Féline était aux anges. Son père lui avait incroyablement manqué et être ici, avec lui, ses amis et de les voir tous si souriant la remplissait de bonheur.

Et comme chaque matin de Yule, Féline se réveilla aux aurores et se précipita vers le sapin. Elle avait lutté tout le mois de décembre pour ne pas farfouiller dans les pensées de chacun afin d'éviter de découvrir ses cadeaux, alors maintenant qu'elle avait enfin le droit de savoir, elle n'allait certainement pas se priver. Elle dévala les escaliers en faisant le maximum de bruit pour réveiller la maison, déclenchant par la même occasion les hurlements du tableau de Mrs. Black, la mère acariâtre de Sirius. En entendant les grommellements et des pas lourds résonner lentement dans les étages, Féline sourit de ravissement et s'élança vers le sapin, piétinant d'impatience en attendant que tout le monde soit là. Finalement une fois que les derniers furent arrivés, la mine endormie des jeunes sorciers s'effaça pour laisser place à une expression semblable à celle de Féline avant de tous se jeter sur les cadeaux.

Féline attrapa ses paquets et s'éloigna pour les déballer tranquillement. Elle ouvrit le plus gros en premier et rigola en voyant de quoi il s'agissait. C'était un arbre à chat de la part de Sirius, en effet, elle avait évoqué devant lui que ce chenapan s'amusait à grimper n'importe où, sûrement à la recherche de défi. La notice de l'objet précisait que l'arbre changeait de forme chaque jour pour offrir toujours plus d'amusement à l'animal. Nul doute que Cornélius allait être ravie. Même si pour le moment, il semblait très bien s'amuser avec le papier cadeau.

-Typique des chats, grommela Sirius en voyant que Cornélius ne s'intéressait pas du tout à la gigantesque structure magique.

Féline continua d'ouvrir ses cadeaux, un grand sourire sur le visage. Elle avait reçu de la part d'Hermione (comme tout le monde visiblement) un planning de devoir qui criait des recommandation d'une voix criarde (Féline se jura de ne jamais l'utiliser à moins de vouloir finir avec un profond mal de crane). Ron, Harry et Ginny lui avaient offert des sucreries et Fred et George une boite à flemme avec des nougats néansang et des berlingots de fièvres. Elle releva la tête d'un air ravie et les remercie chaleureusement, les cinq jeunes sorciers en faisant de même. Féline peu inspirée, leur avait à tous offert des chocolats.

Elle déballa ensuite un pull tricoté par Mrs. Weasley de couleur bleu marine et qui, malgré l'irrégularité des mails, plut tout de suite à Féline. Il ne lui restait à présent plus que deux paquets. L'un était de taille moyenne et avait été emballé d'une manière approximative. Amusé, elle s'en saisit en premier. Le cadeau était accompagné d'une lettre que Féline s'empressa de lire.

Chère Féline (De Jasper),

Salut Féline (C'est Mona),

Hello my lady (Le beau gosse),

Joyeuse fête de Yule ! On espère que tu vas bien et que tu passes de bonnes vacances. On a hâte de te revoir à la rentrée, tu nous manques (un peu, ne prends pas la grosse tête). Profite bien de ta famille et repose toi, parce que la reprise des cours signifie surtout le match Pouffsoufle / Serdaigle et Jack et toi avaient intérêt à autre au top ! (oui maman) (laisse Mona écrire Jack). Eh, arrêtez de me couper dans la lettre, de toute façon je vais vous raturer, voilà ! Ces deux enquiquineurs ont décidés de me casser les pieds. Actuellement, nous sommes dans le Poudlard Express en direction de King Cross pour rejoindre nos familles mais tu ne recevras cette lettre que le matin de Yule.

Tu trouveras (normalement) (JACK VA T'EN) ci-joint à cette lettre ton cadeau, c'est de notre part à tous les trois, on espère qu'il te plaira.

Affectueusement,

Tes trois lascars.

Féline pouffa de rire et déballa le paquet. Il contenait un lot de plumes en sucre, une magnifique plume noire totalement neuve et dont la pointe était soigneusement taillée et quelques plumes avec un correcteur d'orthographe. Ravie, elle rangea le paquet avec ses autres cadeaux. Elle se sentit néanmoins un peu honteuse de ne leur avoir offert en retour que des confiseries alors qu'ils lui avaient fait quelque chose d'un peu plus recherché.

Ne lui restait à présent plus que le cadeau de son père. Elle le vit du coin de l'œil l'observer. Féline attrapa la boite et se dirigea vers lui. Il avait déjà déballé ce que Féline lui avait offert, à savoir une nouvelle veste de costume soigneusement coupée qui avait valut à la jeune sorcière quelques sacrifices. Son oncle se décala dans le canapé pour la laisser s'asseoir entre lui et Sirius qui était occupé à expliquer à un Harry fasciné comment exploiter au mieux le livre de défenses magiques qu'ils lui avaient offert avec Remus.

Avec ravissement, Féline découvrit en déchirant le papier, un appareil photo de sorcier avec plusieurs recharges de pellicules et une sangle intégrée. Ni une ni deux, elle sauta au cou de son père qui l'embrassa tendrement sur le front. Elle passa le restant de la matinée à mitrailler tout le monde de photos, capturant tout ces moments si précieux. Après le déjeuner, ils partirent rendre visite à Mrs. Weasley et seul Féline resta tenir compagnie à Sirius. Elle détestait les hôpitaux depuis son séjour à cause de sa désartibulation et n'avait pas la moindre envie d'y mettre les pieds. Ils passèrent donc le reste de la journée à organiser des olympiades à base de course de chats, de cadis volants, de lancés de carottes et de glissades dans les couloirs.

Remus ne chercha même pas à comprendre pourquoi il trouva des légumes plantés dans le jeu à fléchette ou ce que faisait Pattenrond planqué sous le buffet avec un casque de chantier accroché sur le dos (« C'est pour faire une tortue ninja ! »).

-Par Merlin Sirius, mais qu'est-ce que tu as fais à ma fille.

-Je la forme.

-Être maraudeurs n'est pas un projet de vie.

-Elle l'a dans le sang la petite, on ne va pas gâcher un tel talent. Harry et elle devrait s'associer avec les jumeaux pour refonder notre ordre.

-Hors de question, elle a déjà suffisamment de retenues sans que tu ne lui mettes de mauvaises idées dans la tête.

-Hum, et dis moi, qui lui a soufflé l'idée de glisser de la potion décolorante capillaire dans le verre de votre insupportable voisine lorsqu'elle avait dix ans ?

-Elle t'a dit ça ? s'écria Remus, aussi fière que indigné. Féline Lupin ! Ça devait rester entre nous !

Le lendemain eu lieu l'anniversaire de Féline qui fêtait ses treize ans. Elle reçue de la part de son oncle un nécessaire complet à balais et un livre sur animagus de la part de Sirius. Les autres semblaient horrifiés de découvrir que son anniversaire était ce jour même car aucun d'eux n'avaient prévus quoique ce soit. Féline ricana de leur mine défaite avant de les consoler, ils ne pouvaient pas savoir si personne ne leur avait dit et Féline n'était pas du genre à clamer ce genre de chose sur tous les toits. Mrs. Weasley avait cependant mit tout son cœur dans la confection d'une généreuse tarte à la framboise (les tartes aux fruits étant le péché mignon de la jeune sorcière).

Le reste des vacances passa à une vitesse éclair. Féline aurait souhaité passer le plus de temps possible avec son père, il lui manquait et elle aurait voulut lui parler des problèmes que causait Ombrage et de l'enfer que vivait Harry chez les Dursley, mais il était reparti pour des missions pour l'Ordre, ne rentrant que tard le soir. La veille de la rentrée scolaire, alors que Féline préparait sa valise le cœur un peu lourd, son père vient toquer à sa porte.

-Je peux entrer ?

-C'est un peu le bazar alors ne râle pas. Et puis, c'est de la faute à Cornélius en plus, il s'amuse à mettre tous mes vêtements par terre. Pas vrai espèce de sale fripouille ?

-Les chats ont tous leur caractère mais le tien est digne d'un Maraudeur, sourit Remus en s'asseyant au bureau de sa fille. Tu veux bien t'asseoir un moment s'il te plaît, j'ai à te parler.

Vingts minutes plus tard, Féline s'installait sur une chaise de la cuisine, sous le regard acéré du professeur Rogue. Comme la jeune sorcière l'avait prédit, Dumbledore était parvenu à la même conclusion qu'elle : Harry devait nécessairement apprendre à fermer son esprit. Et malgré l'antipathie évidente que se portaient les deux sorciers, Dumbledore avait décidé que le professeur Rogue serait le mieux placé pour guider Harry dans cette matière.

Certes, Féline pouvait comprendre ce choix, l'homme était sans aucun doute le meilleur occlumens qu'elle n'ai jamais rencontré, ses barrières étaient incroyablement solides et rigoureusement bien dressées. Leurs forces permettaient de tenir le don de Féline à distance la majorité du temps. A vrai dire, elle n'avait en réalité perçue qu'une seule fois les pensées du sorcier, lors d'un cours de potions alors qu'il les traitait mentalement de sombres cornichons après une question particulièrement stupide de Jasper. Féline avait alors éclaté de rire et avait écopé d'une retenue.

Mais ce qu'elle comprenait un peu moins, c'était ce qu'elle faisait là, elle. Si le professeur Rogue était si doué en Occlumancie, elle n'avait nul besoin de risquer qu'Harry ne découvre son secret à elle en s'attardant dans les parages. Elle avait bien sur souhaité lui enseigner mais c'était avant que le professeur Rogue ne soit désigné. Si son père était venu lui expliquer la situation en disant qu'elle serait d'une aide précieuse pour Harry, elle ne voyait pas vraiment en quoi pour le moment.

L'ambiance qui régnait dans la pièce était si tendue que Féline osait à peine respirer. Sirius et le professeur de potions se fusillaient du regard alors que Remus, calmement assit à la droite de Féline, les regardait d'un air à la fois amusé et las. La porte de la cuisine grinça et un Harry à la mine inquiète apparu. Féline retient difficilement un sourire narquois en entendant les pensées du garçon qui n'arrivait pas à croire que Rogue soit ici pendant les vacances pour le voir lui. La voix sèche du professeur claqua dans l'air comme un coup de fouet :

-Asseyez-vous Potter.

-J'aimerais que tu n'oublies pas où tu te trouves. Tu es ici chez moi, siffla Sirius, alors je te prierais de ne pas donner d'ordre à qui que ce soit. Nous ne sommes plus dans tes cachots qui sentent le refermé, alors fait attention à comment tu adresses la parole aux enfants.

Féline et Harry se trémoussèrent sur leur chaise, mal à l'aise. Rogue et Sirius semblaient sur le point de s'écharper et seul le claquement de langue réprobateur de Remus parvient à calmer le jeu. Enfin, seulement pour quelques instant avant qu'ils ne se relancent dans une lutte verbale de mauvais goût, chacun pointant là où cela faisait mal chez l'autre et même Remus commença à participer. Harry regardait la scène avec un sourire mesquin, ravi de voir son professeur de potion seul contre deux. Féline, légèrement agacée (elle aimerait tout de même bien savoir ce qu'elle fichait là nom d'une crotte de yéti), toussota légèrement. Mais parmi les insultes à peine voilées et les reniflements dédaigneux, son intervention passa totalement inaperçue. Ce fut finalement Harry, qui commençait tout de même à s'agacer et qui après avoir jeté un regard complice à la sorcière, décida de mimer un bruyant éternuement qui coupa alors net le sifflet aux trois adultes.

-Je disais donc, grinça Rogue en se redressa légèrement sur sa chaise, que le directeur a souhaité que des la rentrée, vous aurez des cours d' Occlumancie.

-Euh.

-Réponse très pertinente Potter. (Féline du se retenir difficilement de pouffer de rire). J'imagine que vous ignorez de quoi il s'agit.

-Ho, eh bien si en faite, dit Harry en tachant de dissimiler son sourire moqueur. Il me semble que c'est une forme de magie servant à protéger et fermer son esprit.

-Je vois que Mlle. Lupin vous a bien renseigné, répliqua t'il d'un ton acerbe en posant ses yeux froids sur Féline. Bien, puisque vous savez déjà à quoi sert cette discipline, j'imagine que je n'ai donc pas besoin de vous expliquer en quoi il sera absolument nécessaire que vous preniez ces cours du soir avec bien plus de sérieux que vous ne le faites avec les autres matières.

Harry se crispa et son sourire disparu.

-Les cours auront lieu vers dix huit heure, une fois par semaine. Vous ne parlerez de ces cours à personne et encore moins à Dolorès Ombrage. Je me chargerais moi même de vous les enseigner, termina t'il comme si la phrase lui écorchait la bouche.

La mine à la fois horrifiée de Harry et celle défaite de Sirius eurent raison de Rogue dont les lèvres formèrent un rictus moqueur.

-Il va s'en dire, continua t'il, que je ne le fais pas de gaîté de cœur. Quant à vous Mlle. Lupin, je vous prierais de faire part de la même discrétion que Potter. Le directeur Dumbledore a insisté pour que vous soyez également présente. Il semblerait que selon lui, vous pourriez faire preuve de plus de pédagogie sur certains aspects de la matière.

Féline grimaça légèrement. Si elle n'avait pas la même rancœur que Harry envers le professeur de potions, elle ne l'appréciait pas particulièrement non plus. En fait, il la terrifiait. Les yeux noirs de Rogue quittèrent la jeune sorcière qui hochait la tête en signe d'assentiment pour venir se poser sur Potter qui échangeait des regards dépités avec son parrain. Devoir supporter la présence de Potter plus longtemps que nécessaire l'insupportait, bien qu'il sache à quel point il était vitale que le garçon apprenne à fermer son esprit. Il espérait seulement que la présence de l'autre sorcière lui permettrait de faire progresser le plus rapidement possible cet espèce de cornichon aux cheveux ébouriffés.

-Je vous attends tous les deux lundi soir, à six heure. Inutile de préciser que je ne tolérais pas le moindre retard. Si l'on vous pose des questions, vous prétexterez des cours de rattrapage de potions. Étant donné votre niveau respectif, nul n'osera en douter.

L'instant d'après, il se dirigeait d'un pas vif vers l'entrée, sa cape noire tourbillonnant avec fureur dans son sillage. Ni une ni deux, Sirius s'élança derrière lui, n'ayant visiblement pas finit la conversation (ou le combat de coqs). Harry, prit d'un mauvais pressentiment, se jeta à sa suite.

Féline soupira en posant sa tête sur la table. Décidément, entre l'AD, les cours privés du soir avec Rogue, son premier match de Quidditch et son plan pour faire renvoyer Ombrage, le second semestre promettait de ne pas être de tout repos.