Bonjours à tous !
Nous voici au vingtième chapitre de cette histoire, eh oui déjà ! Je me suis donc dis que cela pourrait être une bonne idée de vous faire un petit récapitulatif. Je vous souhaite une bonne lecture et vous laisse avec le résumé puis le chapitre et on se retrouve en fin de page pour le mot de l'auteur, à tout à l'heure !
"Féline Lupin est une jeune sorcière aux yeux vairons du à son don de Legilimens Élémentaire, lui permettant, parfois malgré elle, de percer les secrets les plus profonds de tout à chacun, devenant une cible de choix pour le grand mage noir s'il venait à avoir connaissance de son don. Sang-mêlé, elle est élevée par son oncle, le loup-garou Remus Lupin suite au décès de ses parents. Après une enfance choyée et tranquille dans la banlieue de Londres, elle commence ses études à Beauxbâtons, ayant autrefois vécu en France avec son père et sa mère.
Lors de l'année 1995, alors que Vous-Savez-Qui vient de renaître et que l'Ordre du Phénix s'organise, Féline Lupin rentre en troisième année au collège de sorcellerie Poudlard où elle est repartie à la maison Serdaigle, se plaçant ainsi sous la protection du professeur Dumbledore. Elle se lie d'amitié avec Jack Overland, un garçon à l'esprit moqueur et aventurier, Mona O'Kelly, ravissante irlandaise à la langue bien pendue et Jasper Cooper, héritier d'une grande lignée de Sang-Purs, génie passionné de botanique.
Découvrant les maltraitances dont est victime Harry Potter avec qui elle s'est liée d'amitié durant ses vacances d'été passées au Square Grimmaurd, elle met en place avec l'aide des Weasley et d'Hermione Granger un plan anti-Ombrage.
En parallèle, Drago Malefoy, désirant se libérer des chaînes qui le retiennent à Vous-Savez-Qui, décide de s'allier avec Jasper Cooper pour prouver au monde sorcier qu'Harry, discrédité par le Ministère de la magie refusant de croire au retour du mage noir, dit la vérité.
Pendant ce temps, Jack Overland avoue être un animagus non déclaré sous la forme d'un chat de gouttière brun, mettant à mal la confiance que lui porte Jasper dont il est secrètement amoureux en plus d'avoir été découvert par Ombrage.
De son coté, Harry Potter rêve sans cesse d'une mystérieuse porte se trouvant au Département des mystères dans le Ministère de la magie et créé l'AD (Armée Dumbledore ou Association de Défense) visant à apprendre des sorts pour pouvoir riposter face aux dangers qui grondent hors des murs de Poudlard.
Les temps sont graves mais la résistance s'organise."
Il était bientôt minuit et cela faisait presque une demi-heure que Jasper essayait sans succès de se noyer dans la douche. Ou plutôt, qu'il essayait d'étouffer sa colère sous l'eau chaude. Si celle-ci parvenait non sans mal à détendre ses muscles noués et à réchauffer son corps endolori après être resté trop longtemps crispé dans un fauteuil devant un feu éteint et exposé aux courants d'air, il lui était en revanche impossible d'apaiser la rage et l'inquiétude qui dévorait le sorcier de l'intérieur. Jasper était fou de rage. Contre Jack évidemment, pour avoir osé se lancer dans une bêtise pareille. Il n'y avait que cet idiot pour faire fi des risques et des interdictions lourdes de conséquences simplement pour satisfaire son égo. Et également contre lui-même, pour ne s'être aperçu de rien. Lui qui se vantait de tout savoir, de tout comprendre d'un seul regard, il n'avait même pas été capable de remarquer quelque chose d'aussi fondamental dans la vie de son meilleur ami.
Bien sûr, tout lui apparaissait sous un nouveau jour à présent. Dernièrement, Jack avait toujours les vêtements pleins de poils de chat alors que celui-ci possédait une chouette. Et puis l'étrange facilité avec laquelle Jack pouvait naturellement s'approcher de n'importe quel animal ou créature magique confondu alors qu'il était l'être le plus bruyant et le moins précautionneux à sa connaissance. Sans oublier sa faculté à disparaître comme une ombre, ses promenades nocturnes, son goût pour le petit gibier. Et bien sûr, il comprenait enfin pourquoi et comment Jack avait pu secourir Féline lorsque celle-ci s'était évanouie en pleine nuit dans un couloir. Si Jasper avait une vague idée de ce dont il en retournait, il n'avait jamais osé en parler à Féline. Le regard plein de doutes et de peurs qu'elle leur avait adressé lors de leur retrouvaille avait suffi à l'en dissuader. Féline n'était pas prête à leur parler de ce qui lui pesait tant sur le cœur. Peut-être ne le serait-elle jamais. Et Jasper respectait son choix.
Un douloureux pincement de culpabilité le transperça. S'il était capable d'offrir à Féline sa compréhension et l'espace dont elle avait besoin, pourquoi diable n'avait-il donc pas pu s'empêcher de presser désespérément Jack de tout leur avouer. Jasper appuya sa tête contre le carrelage de la douche dans un gémissement abattu. Il se sentait misérable. La réponse à sa question était si évidente qu'elle lui vrillait les tympans. Parce que s'était Jack, tout simplement. Parce que Jasper avait toujours placé le garçon au-dessus des autres. Parce que le sourire de Jack était son pain quotidien et qu'il ne pouvait se résoudre à le voir disparaître.
Jasper était loin d'être un idiot, il avait depuis longtemps remarqué les sentiments ambigus que son ami lui portait. Et ce serait mentir que de dire que Jasper y était insensible. Comment aurait il put l'être lorsqu'il vous regardait de ses grands yeux bruns pétillants de malice, quand il vous caresse d'une parole aussi tendre qu'un nuage ? Jack était malin, doux, tête en l'air, rusé et vif, tant de choses contraire à Jasper. Alors que lui était maigre au visage fatigué, Jack était fin mais athlétique, rayonnant là où Jasper n'était qu'une ombre. Il était incroyablement populaire, bien au-delà de la gente féminine, allant même jusqu'à charmer les tableaux qu'il rendait complice de ses mauvais coups par un adorable sourire. Jack avait besoin des autres pour s'épanouir là où Jasper pouvait, bien que difficilement, se contenter de ses livres.
De quel droit pouvait-il s'accaparer Jack ? Il s'accrochait déjà bien assez désespérément à lui depuis bientôt trois ans, comme un boulet que le garçon traînait péniblement derrière lui, il ne pouvait en plus le priver de la compagnie des autres. D'ici quelques temps, les sentiments de Jack s'éteindront, trouvant un nouveau centre d'intérêt alors que ceux de Jasper resteront tristement intacts. Jamais Jasper n'avait oublié le coup de foudre flagrant que celui-ci avait éprouvé pour Olive Dawson en première année, ne pensant qu'à elle pendant des mois avant de s'en désintéresser du jour au lendemain sans la moindre explication. Bientôt, ce serait son tour. Jasper devait se tenir prêt et bien que cela serait horriblement douloureux de voir Jack adresser à un autre que lui des regards brûlants de tendresse, il s'y ferait. Jack méritait quelqu'un de bien, quelqu'un qui pourrait le suivre là où il le souhaitait au lieu de rester caché derrière un manuel de botanique.
Le cœur lourd, Jasper coupa l'eau et s'enveloppa dans une serviette, rejoignant son dortoir à pas de loup. Les jumeaux Barnes étaient déjà profondément endormis et Jack, qui les laissait d'ordinaire toujours ouvert en grand, avait fermé ses rideaux, le dissimulant aux yeux des autres. Immobile dans la pénombre, Jasper hésita. Il était toujours furieux contre Jack. Devenir un animagus était quelque chose d'horriblement compliqué et dangereux qui demandait beaucoup de rigueur et de concentration car la potion était d'une incroyable complexité qui pouvait se transformer en poison toxique à la moindre erreur, ce qui avait conduit le Ministère de la magie à la rendre interdite de fabrication au moins de vingt ans. Pourtant, Jack avait réussi à seulement treize ans. Et bien que ce dernier aille sur ces quatorze ans d'ici deux mois, il devait sans aucun doute être le premier sorcier à réaliser cet exploit si jeune. Avec un peu de recul, ça n'étonnait pas tant Jasper. Jack était un surdoué en métamorphose, même le professeur McGonagall le reconnaissait comme étant un prodige. S'il devait être sincère envers lui-même, Jasper serait bien obligé de reconnaître qu'il était béat d'admiration et ne rêvait que de le voir se transformer. Mais cela ne changeait rien. Jack avait enfreint la loi, devenant un animagus non déclaré, ce qui était quelque chose de hautement répréhensible par la loi. Et Ombrage l'avait découvert.
Mona leur avait raconté les détails, les mains tremblantes. Alors qu'elle venait inconsciemment, ou presque, de sauver Jack des griffes d'Ombrage, le professeur McGonagall les avait conduit dans son bureau avant d'ordonner sèchement à Jack de reprendre sa forme humaine sous les yeux écarquillés de Mona. Celle-ci avait failli s'étouffer de surprise en voyant Jack remplacer le chat brun sur le fauteuil. Il avait les traits tirés et sa peau était si livide qu'on aurait pu le confondre avec un fantôme. Le professeur McGonagall n'avait rien dit, les dévisageant dans un profond silence avant de leur servir une tasse de thé.
-Tenez, avait-elle simplement dit. Vous venez tous les deux d'être soumis à un fort choc émotionnel et il est nécessaire que vous soyez en pleine possession de vos moyens pour la discussion qui va suivre.
Devant leur mines effarées et hésitantes, un fin sourire étira légèrement son visage sec.
-Allons, cessez de me regarder avec des yeux horrifiés, je ne compte pas vous manger. Buvez maintenant.
Ne souhaitant pas voir leur chance tourner, ils s'étaient empressés d'avaler goulûment le contenu de leur tasse. Mona ignorait ce que le professeur avait bien pu rajouter au thé mais elle avait alors immédiatement sentit une agréable chaleur se rependre dans chaque parcelle de son corps tendu. La figure de Jack avait doucement repris quelques couleurs et son regard mortifié laissa place à une méfiance de circonstance. La mine joviale du professeur McGonagall s'était rapidement effacée pour laisser place à des yeux lourds de reproches.
-Commençons, avait-elle dit d'une voix aigre. Vous n'êtes pas sans savoir, Mr Overland, que ce que vous avez fait est une grave entorse à la loi. Aucun sorcier de votre âge n'est autorisé à devenir un animagus en raison des risques que représente cet acte magique. Vous avez volé les ingrédients, menti à vos professeurs et à vos amis, violé le couvre-feu, consulté des livres qui vous étaient interdis pour votre propre bien et avez transgressé la loi en toute connaissance de cause. Ce n'est pas seulement le règlement de l'école que vous avez enfreint mais également celui de notre monde.
Jack avait bruyamment déglutit. Il savait tout ça. Il s'était seulement persuadé d'être assez malin et prudent pour ne jamais se faire attraper. Il avait visiblement eu tort.
-Ceci dit, avait ajouté le professeur en le regardant fixement, vous avez également fait preuve d'une remarquable agilité. Peu de grands sorciers sont capables de réaliser cette magie, en particulier à un si jeune âge. Vous avez démontré des qualités plus qu'appréciables en vous mettant au défi de réussir. Je sais mieux que personne à quel point ce que vous avez accompli est remarquable ainsi vais-je vous donner le bénéfice du doute. Je vais vous poser une seule question et vous allez y répondre avec honnêté. Je vous conseille de bien réfléchir avant de me donner une explication car je saurais immédiatement si vous osez vous montrer sincère ou non. Et cessez de me dévisager ainsi Mlle O'Kelly, je n'ai pas mis de Véritaserum dans votre thé, il y a bien d'autres moyens possibles pour savoir si quelqu'un dit la vérité sans le contraindre.
Mona avait sursauté avant de baisser honteusement la tête.
-Bien. Pourquoi êtes-vous devenu un animagus ? avait alors calmement demandé le professeur McGonagall.
Jack sursauta. Pouvait-il lui dire la vérité ? La sorcière avait toujours été son professeur favori, il admirait sa rigueur et la qualité de son enseignement, sa justesse envers ses élèves et sa dignité envers la difficulté. Elle les encourageait à donner le meilleur d'eux-mêmes sans jamais les dévaloriser, restant professionnelle en toutes circonstances. Combien de fois au juste avait-il rêvé de se démarquer à ses yeux ?
-Pour vous, avait finalement dit Jack dans un murmure étranglé.
-Je vous demande pardon Mr Overland ? avait-elle demandé, ses sourcils se haussant si hauts qu'ils avaient fini par disparaître sous son chapeau.
-Je voulais vous prouver que j'étais digne de devenir votre successeur. Vous êtes la meilleure sorcière en métamorphose de toute l'Angleterre, alors lorsque vous prendrez votre retraite, votre successeur sera obligé d'être à votre hauteur. Je voulais simplement prouver que j'étais cette personne, je veux devenir votre apprenti et un jour, vous surpasser.
-Êtes-vous en train de me dire que vous vous êtes stupidement mis en danger pour attirer mon attention ? avait sifflé McGonagall, les narines frémissantes.
-Bon sang Jack, mais qu'est-ce qui t'a pris ? avait dit Mona. Ho Jasper va te tuer.
-Jasper n'a pas voix au chapitre, avait grincé Jack. Il n'a aucun droit de me dire ce que je dois faire ou non. Il est trop lâche pour simplement croiser mon regard, je ne vois pas de quel droit il pourrait se permettre de redire quoique ce soit à tout ça.
-Tu es injuste, tu sais mieux que personne à quel point il tient à toi ! s'était insurgée Mina. Il t'a toujours fait passer avant tout le monde.
-Pas avant Colline Deepth visiblement.
-Mais qu'est-ce qu'elle vient faire là elle ? Par Merlin, il ne lui a parlé qu'une fois Jack, une seule fois et toi, tu les as déjà mariés ! Prends du recul mon vieux, tu es ridicule.
Le toussotement agacé de leur professeur les avait coupés net. Jack était rouge de gêne ou de colère, Mona n'aurait su le dire. Elle-même avait senti ses oreilles prendre une teinte écrevisse sous le regard froid de McGonagall. Elle n'avait jamais eu l'intention de déballer la vie sentimentale de Jack devant elle mais le comportement buté de son ami l'avait particulièrement irrité. Tout le monde avait remarqué à quel point ses deux idiots se tournaient désespèrent autour depuis des mois, il n'avait qu'eux pour ne pas saisir l'intérêt qu'ils se portaient mutuellement. Jack était persuadé que Jasper n'était en rien intéressé alors que ce dernier se trouvait tout bonnement trop fade pour sortir avec ce qu'il considérait comme la personnification du soleil même. Féline et elle-même étaient épuisées de les voir se languir l'un pour l'autre et avaient pris la décision de les aider à se secouer les puces.
-Je vous saurais gré de laisser vos petites histoires en dehors de ce bureau, avait repris McGonagall. Mr Overland, bien que je sois très touchée par votre intérêt pour ma matière, cela ne doit plus jamais vous faire recourir à prendre de tels risque à l'avenir, est-ce bien clair ? Vous allez devoir vous montrer extrêmement prudent. Si quelqu'un découvrait votre secret et le révélait au ministère, vous seriez passible d'une lourde amende et de deux ans de suspension d'enseignement, ce qui signifie une exclusion temporaire de Poudlard.
-V-vous n'allez rien dire ? avait balbutié Jack. Mais je pensais que vous étiez furieuse ?
-C'est le cas.
-Alors vous n'allez pas le renvoyer ? s'était exclamée Mona en tournant un regard ravi vers son ami.
Le professeur McGonagall les considéra longuement avant de sourire.
-Pas cette fois-ci, non. Cela fait un moment que nous avons compris votre petit manège, Mr Overland. C'est le professeur Rogue qui l'a remarqué le premier. Après discussion avec le directeur, nous avons convenu que bien que répréhensible, vous ne méritiez en aucun cas d'être expulsé. Vous êtes un élève brillant mais vous devez impérativement apprendre à être raisonnable et à mesurer votre soif d'apprendre. Ainsi, nous nous contenterons simplement de retirer cinquante points à Serdaigle et de vous mettre en retenue jusqu'à la fin du mois. Et, ajouta-t-elle devant la grimace de ses élèves, je me permets cependant de rajouter vingt points à votre maison pour le courage dont a fait preuve Mlle O'Kelly en venant à votre secours tout à l'heure. L'amitié est quelque chose de précieux, gardez cela à l'esprit.
-Merci infiniment professeur, avait bafouillé Jack, perdant ses moyens sous le coup d'un soulagement si intense qu'il en avait presque les larmes aux yeux. Je ne sais pas quoi dire, merci, merci beaucoup.
-Contentez-vous de vous faire discret. Et ce qui vient de se passer ne vous dispense en rien de me rendre vos rouleaux de parchemins pour demain matin, j'y veillerai personnellement.
-Oui professeur, avait grommelé Mona qui avait espéré bénéficier d'une petite exception.
Ne croyant pas à sa chance, Jack avait alors bondit sur ses pieds en adressant un sourire rayonnant à son professeur. Non seulement il avait gagné son approbation mais en plus était-il libre de toute sanction (ou presque). Alors qu'ils se dirigeaient d'un pas guilleret vers la porte, le professeur McGonagall s'était redressée pour s'approcher de lui avec un air plus professoral que jamais.
-Si je puis cependant me permettre, j'appréciais particulièrement de pouvoir regarder de plus près votre transformation.
Après un instant d'hésitation, Jack avait finalement hoché la tête, ravi de montrer la chose dont il était le plus fière à son professeur et à sa meilleure amie. Plissant légèrement les yeux, il s'était concentré un instant avant de laisser place dans un tourbillonnement de tissus et de poils à un chat de gouttière brun aux pelages ébouriffés qui sauta souplement sur le bureau. Le professeur McGonagall s'était avancé, observant avec une fierté difficilement dissimulée, l'excellent travail de son élève.
-Voyez Mlle O'Kelly, avait-elle dis en soulevant les pattes avant du chat, voici le fameux détail reconnaissable propre à chaque animagus. Il possède ici quelques poils plus sombres qui correspondent aux taches de naissances qu'il possède sur ses avant-bras. C'est réellement une transformation formidable, vous avez du vous investir de tout votre cœur dans ce projet Mr Overland, c'est remarquable. Bien que vous connaissant, je vous aurais plutôt imaginé en chien ou en renard au vu de votre tendance à attirer les ennuis et à votre goût pour la malice, je suis agréablement surprise de la qualité de votre transformation. Je vous remercie, vous pouvez reprendre votre forme humaine.
-Minerva, j'exige qu'une sanction soit immédiatement prise à l'encontre des Weasley !
Alors que Mona caressait une dernière fois les poils doux et fins du chat et que le professeur se s'était redressée avec un rictus appréciateur pendant que Jack entamait sa transformation, retrouvant progressivement ses jambes, puis son torse et enfin sa tête, la porte s'était brutalement ouverte, laissant apparaître une Ombrage folle de rage, s'étouffant presque dans son odieux cardigan rose. Un frisson d'horreur avait traversé Jack des pieds à la tête alors que le regard d'Ombrage s'était écarquillé en se posant sur lui avant de se plisser de satisfaction.
-JE LE SAVAIS, avait-elle hurlé. Ce chat était beaucoup trop malin pour n'être qu'une simple bestiole, je te voyais fouiner près de mon bureau depuis des jours mais si j'avais su que tu n'étais qu'un sale petit avorton, ho... Ton compte est fait ! Je vais immédiatement écrire au Ministère et alors tu...
-Stupéfix !
Médusés, Mona et Jack s'étaient tournés vers le professeur McGonagall qui regarda sans sourcilier sa collègue s'écraser par terre dans un bruit sourd. Avec dignité, elle avait alors refermé la porte avant de jeter un regard noble à ses deux élèves bouche-bées.
-Il ne s'est rien passé ici. Sommes-nous bien d'accord ?
-M-mais professeur, avait bredouillé Mona, elle a vu Jack, elle l'a vu se transformer !
-Certes, avait-elle dit en brandissant sa baguette et en remontant ses manches, mais elle ne s'en souviendra pas. Je vais effacer l'incident de sa mémoire.
-Mais pourquoi ? murmura Jack. Pourquoi vous mettre en danger à cause de moi ?
-Parce que vous êtes mon élève. Et que cette femme n'est en aucun cas digne d'être considérée comme votre professeur. Actuellement, elle n'est qu'une menace pour vous et votre apprentissage et je ne laisserai personne empêcher mes élèves de s'instruire dignement. Je vais m'occuper du reste, elle ne se rappellera pas de vous avoir vu ici alors soyez sans crainte, filez. Et soyez gentil, veillez à être plus prudent dorénavant. Et, Mr Overland ?
-Oui professeur ?
-Votre première retenue aura lieu avec Mr Rusard demain soir, ne soyez pas en retard.
Jack et Mona avaient hochés la tête, contemplant avec une expression proche de l'admiration la sorcière qui se dressait avec élégance devant eux. Enjambant sans considération le corps flasque d'Ombrage, ils disparurent dans les couloirs mal éclairés après avoir pris grand soin de refermer convenablement la porte. Il ne manquerait plus que quelqu'un surprenne le professeur McGonagall en train de modifier la mémoire d'Ombrage; la soirée avait déjà été suffisamment riche en émotion, nul besoin d'en rajouter d'avantage.
Le cœur des deux Serdaigle battait à cent à l'heure. La langue de Mona était au supplice, rêvant de poser les milles et unes questions qui lui torturaient l'esprit, mais le regard triste et épuisé de Jack la convainquit à se taire. Le garçon s'était cru sorti de l'auberge après avoir eu la protection du directeur et de son adjointe mais voilà qu'il entraînait tout le monde dans ses catastrophes. Maintenant que Mona était au courant, il ne pouvait lui demander de garder cela pour elle sans en parler à Féline et Jasper. S'il ne craignait pas la réaction de la première, car il avait en elle une confiance et un abandon de ses peurs qu'il ne pouvait réellement expliquer, il craignait plus que tous les mots de Jasper. Lui seul avait le pouvoir de réduire son cœur en lambeaux. Et ça n'avait pas raté. La colère franche de son ami l'avait brusqué et trop apeuré, il n'avait osé affronter ses reproches, préférant s'enfermer dans son dortoir.
À présent, Jasper se retrouvait face aux rideaux clos. Jack était tiré d'affaire mais qu'en était-il d'eux ? Jasper n'arrivait toujours pas à réaliser que ce crétin ait pu prendre de tels risques simplement pour impressionner le public. Mais il s'en voulait bien plus encore pour l'avoir acculé de cette manière. Jamais il ne se pardonnerait de l'avoir ainsi poussé dans ses retranchements, l'obligeant à se mettre cruellement à nu sans la moindre délicatesse ou prévenance qui le caractérisait pourtant si justement d'ordinaire. Bien que ce soit son affection et son inquiétude à l'égard de Jack qui l'avait forcé à agir de la sorte, avec tant d'agressivité et de fureur, il ne pouvait se pardonner son odieux comportement. Jack était la personne qui comptait le plus à ses yeux et lui avoir fait du tort de quelques manières que ce soit lui était insupportable.
Après avoir rapidement enfilé un vieux tee shirt qui tombait lâchement sur les épaules et attrapé jogging qui traînait au pied de son lit, il s'avança timidement près du lit de son meilleur ami. Il n'arriverait jamais à fermer les yeux dans un état pareil, il avait trop besoin du pardon de Jack autant qu'il était persuadé que dernier attendait un mot de sa part pour s'endormir paisiblement.
-Jack, chuchota t'il. Je te demande pardon, pour tout ce que j'ai pu dire ou faire ce soir. J'ai agis sous le coup de la peur. Tu avais besoin de moi et au lieu de te rassurer comme j'aurais dû le faire, je t'ai accusé de tout et n'importe quoi. Je regrette sincèrement.
Seuls les ronflements d'Olivier Barnes lui répondirent. Les rideaux demeurent obstinément fermés et un étau étouffant commença à enserrer vicieusement la poitrine de Jasper. Par Viviane mais qu'avait-il fait ? Si Jack lui retirait son amitié, jamais il ne s'en relèverait. Il pouvait vivre sans son amour et sa tendresse, il s'y était préparé, mais peu importe à qui Jack finissait par offrir son cœur, Jasper s'était toujours imaginé être à ses côtés, car tant qu'il pouvait continuer à entendre, voir ou sentir Jack être heureux, alors il était prêt à tout endurer. Mais sans lui, s'il décidait de partir, alors le monde de Jasper ne serait plus qu'un désert noir et amer sans lumière et sans volonté d'espérer en quoique ce soit.
-Je suis tellement désolé, murmura-t-il alors qu'un sanglot douloureux naissait dans sa gorge. Je n'ai jamais voulu te faire peur. Je suis tellement fière de toi mais c'était si dangereux, s'il t'arrivait quelque chose, je ne m'en remettrai pas. S'il te plaît, pardonne-moi.
-Bien sûr, mais de quoi ?
Jasper tourna violemment la tête, découvrant Jack debout devant la porte du dortoir qui le regardait avec effarement, torse nu, un simple short en guise de pyjama. Jasper ne put s'empêcher de rougir brutalement en remarquant les muscles fins mais fermes qui roulaient sous sa peau pale alors que le garçon se passait nerveusement la main dans ses cheveux bruns en batailles. Lorsque Jack remarqua les yeux gonflés et larmoyants de son ami, il se précipita vers lui, s'agenouillant à son niveau sans la moindre pitié pour les battements de cœur affolés de Jasper de se retrouver presque collé au corps douloureusement beau de l'autre sorcier.
-Je ne vais pas te demander pourquoi tu parles à des rideaux, mais par pitié, j'espère que tu ne pleures pas à cause de moi, dit doucement Jack.
-Où est-ce que tu étais ? râla Jasper en s'essuyant honteusement les yeux.
-Parti rendre Cornélius à Féline, il s'était encore caché dans ma valise.
Un silence gêné s'installa entre eux. D'un commun accord ils se relevèrent sans un mot, Jack attrapant un tee shirt pour se protéger de l'air froid de janvier. Alors que Jasper s'apprêtait à tourner les talons pour rejoindre son lit, la main de Jack se glissa maladroitement dans la sienne, l'obligeant à se retourner, tombant nez à nez avec un sourire timide. Il n'en fallut pas plus à Jasper pour se jeter dans ses bras. Aucun des deux garçons n'était particulièrement avare dans leurs démonstrations d'affection envers les gens qu'ils aimaient. Il n'était pas rare qu'ils se prennent dans les bras, qu'ils embrassent affectueusement Féline sur la joue ou qu'ils caressent tendrement les cheveux soyeux de Mona. Mais cette fois-ci, c'était diffèrent. Car plus qu'une simple étreinte, c'était un pardon.
Le pardon déjà consumé de Jasper. Sa colère s'était envolé et avait laissé place à un intense apaisement de se savoir encore aimé.
Le pardon de Jack envers la colère de Jasper. Mais était-il vraiment utile ? Jack ne lui en avait pas voulu ne serait-ce qu'une seconde, trop apeuré à l'idée que son meilleure ami rompt définitivement leur lien, las de ses bêtises. Jasper avait déjà eu à supporter beaucoup de choses telles que les retenues à répétions alors que ce n'était en rien de sa faute la grande majorité du temps, les devoirs fais à la dernière minutes pour lesquelles il devait l'aider sous peine de le voir se prendre un Troll (la pire note possible), les blagues vaseuses et stupides, ses tentatives désespérés de séduction et Merlin seul savait-il quoi d'autres encore. Tant de choses face à laquelle la patience inébranlable de Jasper n'avait jamais cédé jusqu'à aujourd'hui. Comment pouvait-il lui en vouloir de s'être inquiété pour lui ? Jasper ne lui avait pas retiré sa tendresse et c'était tout ce qui comptait.
Ils ne se séparent pas, se blottissant simplement sous les couvertures de Jack dans un indéchiffrable emmêlement de bras et de jambes. L'esprit apaisé, Jack commençait doucement à sombrer dans un léger sommeil lorsque Jasper se redressa lentement sur un coude, ses yeux verts vibrant dans l'obscurité, son souffle caressant les joues pales de Jack.
-Mona m'a dit que tu te changeais en chat. Montre-moi.
Un charmant sourire illumina le visage du sorcier alors qu'il se transformait sous les yeux émerveillés de Jasper.
-Tu es magnifique, dit-il avec émotion en enfouissant ses doigts longs et fins dans les poils de l'animal.
Pris de tendresse pour la boule de poils qui se dandinait sous ses mains, il la caressa avec amusement avant de déposer un léger baiser sur son crâne duveteux, pile entre ses deux petites oreilles touffues.
-Refais le, exigea immédiatement Jack en apparaissant de nouveau sous ses traits habituels, faisait glapir de surprise son ami.
-Hors de question, marmonna-t-il en rosissant.
Amusé, ce fut Jack qui se pencha, embrassant avec légèreté le front froncé de Jasper qui hoqueta bruyamment avant de s'enfouir sous les couvertures. Jack n'ajouta rien mais ne put dissimuler son sourire de vainqueur lorsqu'il senti finalement le corps de Jasper se blottir contre le sien pendant qu'ils s'abandonnaient tous deux aux bras de Morphée.
Féline grimaça en se redressant, relisant avec un ennui profond son devoir de sortilèges. La semaine touchait à sa fin et le week-end était proche, le match de Quidditch entre Serdaigle et Serpentard occupant tous les esprits, ce qui n'avait certainement pas dissuadé les professeurs de les faire crouler sous les devoirs. Contrairement à ce que Mona et elle avaient pu craindre au soir de la révélation de Jack, les deux garçons étaient descendus ensemble dans la salle commune le lendemain, plus soudés et attachés l'un à l'autre que jamais. Si les filles avaient eu la délicatesse de ne pas faire la moindre remarque à propos de leurs mains enlacées, elles n'avaient pu retenir un gloussement en les voyant si proches au fil de la journée.
Cependant, leur répit avait été de courte durée. Féline et Jack étaient soumis à d'interminables entraînements de Quidditch, Davis leur capitaine ne cessant de répéter que « cette fois la coupe est à nous ! » et ni Jasper ni Mona n'arrivaient à les voir plus d'une vingtaine de minutes par jour, trop plongés soit dans leur travail scolaire, soit dans leurs tactiques sportives.
Féline était incroyablement excitée à l'idée de jouer son premier match de Quidditch à Poudlard. Elle avait déjà joué une saison à Beauxbâtons lors de sa seconde année et était plus que déterminée à faire ses preuves dans sa nouvelle école. Si le premier match de cette année avait opposé Gryffondor à Serpentard, le second avait vu s'affronter Serdaigle et Poufsouffle qui s'était soldé par la victoire de la maison de la sorcière avec une trentaine de points d'avance. Féline n'y avait pas participé, laissant sa place à Olive Dawson qui avait ensuite déménagé pour les États-Unis lors des vacances de Noël, faisant ainsi entrer Féline en scène. Féline n'avait désormais plus qu'une hâte, prouver que son entraînement avait porté ses fruits et hisser sa maison à la premier place du tournoi, et même, elle osait en rêver, décrocher la coupe.
Et, elle devait bien se l'avouer ne serait-ce qu'à elle-même, la perspective de jouer contre Drago Malefoy, de pouvoir avoir l'occasion de se démarquer à nouveau à ses yeux, ne la laissait pas indifférente. Ils ne s'étaient plus adressés la parole depuis cette unique fois où elle lui avait écrasé la main à la bibliothèque mais ils n'étaient pas rare que leurs regards s'accrochent l'un à l'autre dans les couloirs, cherchant inconsciemment une réponse à leurs questions pourtant désespérément silencieuses.
Mona toussota, la sortant de ses pensées, lui faisant signe de se concentrer. Féline avait pris du retard dans ses devoirs et n'avait plus qu'une dizaine de minutes pour finir de corriger son travail avant de se rendre en cours de sortilèges où leur devoir devront être remis immédiatement au professeur Flitwick sous risque d'obtenir immédiatement un avis défavorable. Si les notes de Félines étaient loin d'être mauvaises, elle préférait ne pas tenter le destin et se concentra sur sa copie, corrigeant et raturant sous les conseils de Jasper qui venait tout juste de finir.
Féline lui lança un regard désabusé. Ce type était tout bonnement incroyable. Elle ne le voyait presque jamais étudier, toujours en train dessiner en marmonnant pour lui-même ou occupé à chouchouter toutes les plantes de la salle commune mais jamais ne l'avait-elle vu recevoir une seule mauvaise note si ce n'est en potion. Il cumulait sans sourciller la charge de délégué des troisièmes années de Serdaigle, son club de botanique, les devoirs, les séances d'entraînement de Quidditch où il venait les encourager -parfois en présence de Mona-, les cours de soutien pour les premières années, tout cela sans jamais laisser entrevoir le moindre signe d'agacement. Sans compter le temps qu'il passait en compagnie de ses amis qui devait lui demander beaucoup de patience et de self-control pour ne pas avoir envie d'enfoncer leur tête dans un pot de chambre comme essayait de le faire Susan à chaque fois que Jack ouvrait la bouche. Jasper était un génie silencieux, souvent incompris, mais qui avait trouvé en eux des points d'encrages nécessaire à sa propre stabilité dans ce monde qu'il voyait si différemment et qui menaçait parfois de le submerger.
Sentant son regard pesant s'attarder sur lui, Jasper planta ses yeux dans les siens avec fermeté et lui adressa un sourire désabusé.
-Arrête de penser à moi et concentre-toi.
-Oui monsieur l'instituteur, râla-t-elle d'une voix nasillarde.
Jack et Mona relevèrent la tête de leur parchemin, surpris.
-Pardon ?
-De quoi est-ce que tu parles ?
Féline fronça les sourcils.
-Je répondais à Jasper voyons.
-Il n'a pas ouvert la bouche depuis cinq minutes, dit Jack. Tu entends des voix ma pauvre. En même temps je te comprends, ce devoir va moi aussi finir par me rendre chèvre.
-Mais je ne suis pas sénile ! s'écria Féline en s'attirant des regards noirs de la part des autres élèves alors que la bibliothécaire lui lança un « Schhhht, silence ! » réprobateur. Vous n'avez pas entendu, reprit Féline à voix basse, il m'a dit de …
Elle interrompit brusquement en croisant le regard triomphant de Jasper. Féline sentit son cœur s'arrêter alors que son visage se vida de ses couleurs et que sa bouche s'ouvrait en un o de stupeur, à mi-chemin entre la surprise et l'affolement. Qu'avait-elle fait ? Jasper n'avait pas parlé. Jasper avait pensé. Et elle était tombée dans le panneau. Il l'avait regardé si intensivement, si assurément qu'elle avait lu en lui, sans seulement y faire attention. Sans même s'en rendre compte, elle venait de confirmer ce que le garçon avait l'air de penser depuis des mois.
Un sourire dépourvu de malice s'étira sur les lèvres du sorcier, l'invitant à se replonger dans sa tête. Le cœur de Féline s'apaisa. Jasper avait certes saisit qu'elle était une Legilimens mais ignorait la puissance de son pouvoir. Et il garderait le silence. Il l'avait découvert sans même le faire exprès, ne pouvait refréner ses déductions et ses conclusions, perçant son secret avant même de s'en rendre compte. À présent que sa curiosité fût apaisée, il ne comptait pas insister d'avantage. Féline était une Legilimens, très bien, cela expliquait donc pourquoi il était si difficile de la surprendre. Il ne s'en offusqua pas. Nul besoin de l'être. Il la connaissait suffisamment pour savoir avec certitude que jamais elle ne se servirait de son pouvoir avec la volonté de leur nuire ou de briser leur propre intimité. Il était déjà presque sûr que celle-ci devait s'en vouloir profondément pour chaque secret qu'elle perçait inconsciemment. Alors, sans rien ajouter, celui-ci se replongea dans son livre sous l'air perplexe de ses amis.
Féline ne craignait pas Jasper. Il n'allait pas chercher plus loin et n'avait visiblement pas l'air de saisir les possibilités infinies du don de son amie. Tant mieux, elle aurait dû aller demander de l'aide au professeur Dumbledore dans le cas contraire et elle ne tenait pas à le déranger, lui qui avait déjà tant de problèmes entre le retour du mage noir et le Ministère qui ne cherchait qu'à lui nuire. Jasper ne savait rien de plus que les Weasley, Hermione Granger ou Harry Potter lui-même. Féline était une simple Legilimens à leur yeux. Rien de plus, rien de moins. Et les choses devaient en rester ainsi, pour leur sécurité comme pour la sienne. Féline détourna les yeux, encore bouleversée et dissimula ses mains tremblantes sous la table. Se reprochant son propre orgueil qui l'avait poussé à induire Féline en erreur afin de confirmer sa théorie, Jasper glissa sa main dans la sienne dans une tentative d'apaisement.
Décidément, il faisait tout de travers dernièrement. Mais ni Féline ni Jack ne semblaient pourtant lui en vouloir malgré son indiscrétion flagrante. Il aurait aimé être comme Mona. Moins curieux, moins observateur, plus détaché des milliers de détails et de données qui composaient et inscrivaient dans la réalité son propre quotidien. Mais les choses en étaient ainsi, alors il faisait simplement de son mieux pour s'adapter, tentant plus ou moins brillamment de se fondre dans la masse, ne s'autorisant à agir naturellement qu'en présence de ceux à qui il avait ouvert la porte de son cœur solitaire. Jamais il ne serait assez reconnaissant envers eux pour l'accepter tel qui l'était. Il leur devait beaucoup. Alors peut-être était-ce dû à son esprit si vaste et si complexe, parfois trop relativiste pour son propre bien, ou à son sentiment d'éternelle gratitude qu'il leur vouait mais jamais Jasper ne pourrait-il tourner le dos à l'un d'entre eux. Jamais.
Il posa sur eux un regard amusé en les voyant se démener pour finir à temps leur travail. À une table d'écart, Susan et Lucille jouaient au pendu en essayant de camoufler leurs rires derrière un monticule de livres de droit magiques. De mémoire, et Merlin seul savait-il à quel point la sienne était excellente, Jasper ne les avait vu que rarement éloignées l'une de l'autre. Elles se comportaient toujours en fonction de l'autre, ne prenant jamais de décisions sans s'être concertées au préalable. Inséparables, elles étaient comme des plaquettes de chocolat vendues par lots durant les soldes.
-Bien, dit-il finalement en se levant. Ramassez vos affaires, la classe de sortilèges est à l'autre bout du château, on a intérêt à partir maintenant si l'on veut arriver à l'heure.
-Encore un instant grommela Jack, le nez presque collé à sa feuille.
-C'est une référence à la fleur d'Hécate, pas de Perséphone, corrigea Féline en jetant un coup d'œil rapide au parchemin noirci de Jack.
L'instant d'après, ils étaient hors de la bibliothèque, se dirigeant vers leur dernier cours de la semaine avec un profond soulagement. Tous leurs devoirs avaient été bouclés, ce qui allait leur laisser tout leur temps libre pour ne se préoccuper uniquement que du Quidditch. Presque euphorique à l'idée d'être débarrassé de toutes contraintes, Jack s'avançait d'un pas bondissant, fendant la foule compact avec la même efficacité que Moise traversant la mer rouge avec le peuple d'Israël. Féline fut bêtement envieuse de son aisance naturelle alors qu'elle se faisait écraser les orteils et bousculer sans remords par les autres élèves.
-Bon sang, râla Mona en s'extirpant de la masse grouillante qui se dirigeait dans la grande salle, je ne sais pas si je survivrai encore longtemps dans de telles conditions. J'ai eu l'impression de me faire piétiner par un troupeau de gnous.
-La prochaine fois, dit Jasper en époussetant sa cape, accroche toi à Jack, c'est le seul endroit sûr dans ce genre de moment. Je ne sais pas comment tu te débrouille mon vieux, ajouta-t-il en se tournant vers lui, mais donne nous ton secret.
Jack les regarda d'un air surprit. Malgré la marée humaine qu'il venait de traverser, il n'avait pas le moindre pli de travers sur ses vêtements, pas une seule tache sur ses chaussures et ses cheveux étaient aussi savamment négligés que d'ordinaire, lui donnait un air tout à fait charmant. Certes, Jack était beau garçon mais le charisme qui se dégageait de lui était bien au-delà de la simple apparence physique. Un groupe de cinq filles les doublèrent en gloussant, lui jetant des regards éperdus d'admiration alors que Jasper levait les yeux au ciel, légèrement agacé.
-Bon sang, dit Féline, je rêve où depuis le retour des vacances de Noël, toute l'école s'est mis en tête de flirter avec toi ?
-N'importe quoi, répondit-il en haussant les épaules.
-Si et tu le sais, ajouta Jasper avec un rictus. Comment ça se fait que tu aies autant de classe en oubliant une fois sur deux de te laver les dents et en ne changeant de chaussettes qu'une fois par semaine ?
-EURK, s'écrient en cœur Mona et Féline.
-Mais c'est faux ! se défendit Jack. Ce n'est arrivé qu'une fois en première année !
-Peut-être mais il n'empêche que ce n'est pas juste que tu déclenches des saignements de nez chez les ¾ des élèves rien qu'en respirant alors que nous, on est plus proches des gobelins que de l'être humain, soupira Mona.
Ils arrivèrent finalement en classe sans prendre la peine de saluer leur professeur, trop occupés à définir si oui ou non Jack avait été béni des dieux lorsqu'il était petit. Alors que le professeur tentait vainement de leur expliquer les bases du sortilège de rose des vents, très utile pour retrouver son chemin, les quatre Serdaigle ne cessèrent de discuter dans leur coin. Même Jasper n'écouta pas un traitre mot de ce que pouvait bien raconter leur professeur. Ce ne fut qu'une fois que ce dernier n'ai retiré dix points à leur maison qu'ils consentirent à lui prêter attention sous le regard noir de leurs camarades.
À la fin de l'heure, alors que les élèves se levaient précipitamment pour s'enfuir en week-end, ils se virent remettre par leur préfet de cinquième année leurs copies de soins aux créatures magiques; le professeur Gobe-Blanche leur avait fait réaliser un dernier devoir avant de quitter Poudlard, rendant son poste au professeur Hagrid, revenu dont ne sait où, le visage affreusement tuméfié. Féline n'avait pas encore eu l'occasion d'avoir classe avec lui mais selon les dires des jumeaux Weasley et de Ginny, il s'agissait du meilleur professeur de Poudlard. Hermione avait grimacé mais n'avait rien ajouté.
-Ho, j'ai eu un Optimal, s'exclama Mona en brandissant son devoir avec une fierté non dissimulé. Mon premier de l'année en dehors de l'astronomie.
-Effort exceptionnel, dit Féline en rangeant sa feuille dans son sac avec satisfaction. Et toi Jack, demanda-t-elle en se tournant vers le garçon resté jusque-là étrangement silencieux.
Le voyant contempler sa copie avec effarement, Mona la lui arracha sèchement des mains avant d'éclater de rire.
-UN TROLL ?
-Pardon ? s'étrangla Féline. Ho mais sérieusement Jack, comment est-ce seulement possible d'obtenir un T dans cette matière ?
-On devait simplement donner à manger des noueux et écrire une observation dessus, c'est littéralement l'animal le plus paisible et inactif de la terre après les poissons rouges ! Tu l'as empoisonné ou quoi ?
-Je croyais que c'était un nifleur.
Mona et Féline le dévisagèrent avec incrédulité avant de lui tapoter amicalement le dos en ricanant alors que Jasper, qui n'avait pourtant pas choisit cette matière, ne put renier une moue légèrement moqueuse. Il fallait dire que le nifleur et le noueux étaient presque aux antipodes. Alors que ce dernier ressemblait à une sorte de taupe, particulièrement joviale et joueur, le noueux tenait bien plus du hérisson et possédait un caractère exécrable. Rien à voir, donc.
-Au moins Merlin a été équitable, dit Féline en observant le visage dépité de Jack du coin de l'œil alors qu'ils regagnaient leur salle commune. Il ne t'a visiblement pas doté de toutes les qualités.
-Ouais, apparemment, il a mis le sens de l'observation et de la réflexion de côté.
-Pestes, siffla Jack, amusé malgré lui.
Les filles ne prirent même pas la peine de le contredire.
Le samedi matin, alors que l'aube était encore loin, Féline enfila cape et pull et se dirigea vers la grande salle. Le château était désert et elle ne croisa que deux ou trois dernières années qui s'étaient précipitées dans la bibliothèque des que celle-ci avait ouvert ses portes afin de réviser en vue des examens de mi- semestre. Elle s'installa devant son petit déjeuner en essayant de ne pas troubler le silence qui lui caressait délicatement les oreilles. Il était si rare de trouver la grande salle plongée dans un tel calme qu'elle ne put s'empêcher de se sentir quelque peu perturbée. Le crépitement des buches dans les immenses cheminées et le froissement sec des feuilles du journal que lisait le professeur Rogue à sa table étaient les seuls choses qui lui parvenaient. Seul un élève de Poufsouffle lui tenait compagnie de loin en remuant le contenu de son bol d'un air vide. Perdue dans une profonde contemplation de sa tartine, elle sursauta brusquement lorsque le visage d'Harry apparu brutalement dans son champ de vision
-Tu m'as fichu une trouille bleue, marmonna-t-elle en se redressant.
-Je me demandais si tu t'étais toi aussi endormie sur ton repas, dit-il en désignant le malheureux Poufsouffle qui était presque en train de se noyer dans son chocolat chaud. Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure-là ?
-Impossible de dormir, répondit laconiquement Féline.
-Le match de Quidditch ?
-Hin hin, acquiesça-t-elle.
-Ho tu n'as pas à t'en faire, affirme-t-il en se servant une généreuse portion de porridge. Je t'ai vu t'entrainer jeudi soir, tu voles très bien. Dommage que tu ne sois pas à Gryffondor parce que tu vas faire fureur tout à l'heure.
-Ne sois pas ridicule, rougit Féline. Tu voles bien mieux que moi !
-On s'en moque, on ne joue pas au même poste, dit Harry en levant les yeux au ciel, sans toutefois contester son indéniable talent. Mais accorde-moi une faveur.
-Hum ?
-Gagne ce match et écrase Serpentard. Je crois que je ne m'en remettrai jamais si ce sont eux qui remportent la coupe.
Féline approuva d'un signe de tête. Si l'idée de jouer contre Malefoy l'excitait terriblement, la perspective de le battre à plate couture était d'autant plus alléchante.
-Compte sur moi. Davis a travaillé dur pour faire de nous la meilleure équipe de Poudlard, on ne va pas se laisser éclipser du tournoi sans un mot.
-J'aurais adoré pouvoir jouer cette saison, soupira-t-il. Voler avec Ron et t'affronter auraient été vraiment chouette. Dommage que cette vieille harpie s'en soit mêlée. Votre plan super top secret avance comme vous voulez ?
-Tout est entre les mains d'Hermione mais on ne devrait plus tarder à avoir de ses nouvelles maintenant. J'aurais dû penser à m'abonner à la Gazette du Sorcier avant maintenant que j'y pense.
Harry haussa un sourcil mais jugea plus prudent de ne pas poser d'avantage de questions.
-Et toi ? demanda finalement Féline en croquant avidement dans un muffin. Qu'est-ce que tu fais là un samedi matin à tout juste six heure ?
Harry releva les yeux et la considéra longuement.
-Lors de notre cours avec Rogue, tu as du voir une porte n'est-ce pas ? dit-il à voix basse après avoir quelque peu hésité. Je la vois dans mes rêves, j'essaie toujours de l'ouvrir mais impossible, elle se refuse toujours à moi. J'entends des murmures, je perçois des ombres du coin de l'œil mais rien de plus si ce n'est ce besoin viscéral que je ressens de parvenir à aller de l'autre côté.
-Le Département des mystères, souffla Féline. C'est pour ça que je ne cesse d'y penser depuis des jours. C'est dans ton esprit que j'ai puisé cette obsession.
-Et c'est sans aucun doute dans celui de Voldemort que je l'ai moi-même trouvé, conclu-t-il sans tenir compte du tressaillement de Féline au nom du mage noir. J'ignore ce qui se cache là-bas mais il est déterminé à l'obtenir. Hermione pense que c'est une arme suffisamment puissante pour rendre Dumbledore aussi insignifiant qu'un insecte.
-Personne ne sait ce qui se trouve dans les sous-sols du Ministère mais si Tu-Sais-Qui le désire ardemment, c'est mauvais signe. J'espère que cette chose est bien cachée et sous haute protection.
-Si seulement j'arrivais à savoir ce qu'il cherche, soupira Harry.
-Au contraire, le corrigea sèchement Féline. Tu-Sais-Qui a l'air d'ignorer lui-même ce qu'il vise, tout ce qu'il sait, c'est que cela pourra lui donner un avantage précieux dans cette guerre. Si tu parvenais à voir clairement ce qu'il convoite, alors cela signifierait qu'il est proche du but. Mieux vaut pour l'instant espérer qu'il n'y parvienne jamais.
Après un léger silence, elle reprit :
-Je sais que tu trouves cela agaçant et inutile mais tu dois apprendre à fermer ton esprit. Tu as perdu l'avantage que tu avais sur Tu-Sais-Qui, à présent qu'il a conscience du fait que vous êtes reliés jusqu'à un certain point, il est plus que probable qu'il va chercher à se servir de toi. Cela a déjà été le cas à Noël, tu as ressenti une haine si forte envers Dumbledore que tu en es venu à ressentir l'envie de le tuer et qu'une rage tellement violente t'as pris que tu as faillis t'étrangler toi-même. Je le sais, j'étais là, je l'ai senti. Cette colère n'était pas la tienne mais la sienne évidemment, et il va à coup sûr tenter de te posséder. Crois-moi Harry, si tu trouves qu'il est déjà désagréable d'avoir Rogue dans ta tête, tu ne survivras pas à Tu-Sais-Qui.
-Tu as raison, dit-il en fermant brièvement les yeux. J'en ai bien conscience, ok ? Mais fermer son esprit, c'est bien plus facile à dire qu'à faire. J'essaie vraiment, je te le promets, je n'ai pas la moindre envie de le voir s'inviter dans ma tête et encore moins qu'il ne se serve de moi pour s'en prendre aux autres mais je n'y arrive pas. C'est comme si à chaque fois que j'essayai, une force m'attirait inexorablement vers lui et plus je me débats, plus elle me raccroche à ce monstre.
-Alors si fermer ton esprit ne fonctionne pas, il faut que tu dresses des barrières mentales plus fortes.
-C'est quoi la différence au juste ? demanda Harry, perplexe.
-Lorsque tu fermes ton esprit, expliqua patiemment Féline, c'est comme si tu fermais une porte. Elle n'est pas solide et si quelqu'un essaie de s'introduire dans ta tête, tu ne pourras pas le repousser au contraire des barrières mentales. En revanche, cela te permet de ne plus être attiré dans les pensées d'autrui des que tu relâches ta surveillance. Mais fermer son esprit demande beaucoup de concentration et de calme, tu dois être en phase avec toi-même et être capable de faire le vide.
-C'est ce que Rogue ne cesse de me dire, mais je voudrais bien l'y voir lui ! répondit-il avec hargne.
-C'est pour ça que je pense qu'on doit changer d'angle d'approche. Dresser des barrières demande au contraire du caractère et une volonté féroce de ne laisser personne entrer dans ta tête. Si tu y parviens, jamais Tu-Sais-Qui ne pourra t'utiliser à ses desseins. Il faut absolument en parler à Rogue lors du prochain cours. Tu pourras tenir jusque-là ? demanda-t-elle, un brin d'inquiétude dans la voix.
-Ne vous en faites pas professeur Lupin, répondit-il avec malice, j'ai tenu quinze ans avec un mage noir dans la tête, je doute que trois jours de plus ne mettent d'avantage ma vie en péril.
-Eh bien, vu ton étonnante capacité à attirer les problèmes, permets moi d'en douter.
Harry plissa les yeux, moqueur.
-Mais comment autant d'insolence peut donc tenir dans un si petit corps ?
-Ho la ferme Potter.
Note de chapitre
Hello world !
(this is meeeeee)
Bien que mettant rarement des notes de fin de chapitres, je tenais simplement à vous faire part de quelques nouvelles concernant la fiction.
So ladies and gentlemen,
Let me tell you about all this incredible news !
(sachez que je viens d'utiliser Google Trad)
(oui juste pour ça)
Tout d'abord, sachez que le Tome 1 : Le temps des secrets prendra fin d'ici une petite dizaine de chapitres. À cela, s'ajoutera un OS surprise. Cet OS sera au choix à propos de :
-Une partie de l'enfance de Féline avec Remus.
-La fameuse petite aventure de la chasse aux feu-follets à Beauxbâtons de Féline et Arnaud.
-Les rocambolesques péripéties d'un Jack sous sa forme de chat.
Ce sera à vous de voter dans les commentaires pour l'histoire qui vous tente le plus :)
Ensuite, j'ai le léger regret de vous annoncer qu'il y aura une courte pause entre la fin du Tome 1 et le début du Tome 2.
Cela me permettra de poser correctement les bases du second livre et de m'organiser en prenant un peu d'avance dans l'écriture des premiers chapitres. Mais pas d'inquiétude, je reviendrais vite (de toute façon, je dois encore finir le Tome 1 alors...).
L'histoire de Féline Lupin comprendra au total trois tomes donc on va encore passer pas mal de temps ensemble ;)
Hum...
Ayez l'air au moins un peu heureux please...
Pour terminer, il y aura d'ici quelques mois une correction complète des chapitres. La moitié des chapitres actuellement en ligne ayant déjà été réécrits, cela ne saurait tarder. Ce ne sera en rien une modification majeure mais plutôt une correction de la syntaxe et une meilleure mise en application des différents caractères de nos personnages, en plus de quelques petits passages inédits rajoutés ici et là. Ne soyez donc pas surpris le jour où votre boite mail sera saturée (par ma faute) !
Sur toutes ces petites nouvelles, je vous souhaite une bonne soirée en espérant que ce chapitre vous aura apporté tout le fluff nécessaire pour braver le froid de l'hiver !
Ciao les dino
