Partie 2 : Bienvenue dans la famille

Chapitre 12 : L'Infirmière

Pour une pièce entière qui avait coopéré pour plonger le monde dans l'anarchie, l'ambiance était remarquablement tendue. Kuzuryu semblait prendre personnellement la tournure des événements et s'était éloigné pour bouder dans un coin, Pekoyama s'attardant, incertaine, derrière son épaule. Tsumiki avait collé sa joue contre l'écran à l'endroit où s'était trouvée l'ourse, mais elle fusillait Komaeda du regard par-dessus la tête de Naegi. Tous deux semblaient être engagés dans une sorte de conflit et il ignorait pourquoi. Kamukura se tenait au fond de la salle, regardant dans le vide. Les autres membres du Désespoir demeuraient plantés là les bras ballants, l'air de vouloir dire quelque chose.

Le Coach fit finalement une tentative. Se frottant la nuque, il arbora ce qui était clairement un sourire forcé et dit: « Bah, on était fâchés d'avoir un membre en moins avant. Je suppose qu'on n'a plus besoin de désespérer pour ça.

-Eurk. Une si belle source de désespoir disparue comme ça. » Pendant un moment, on aurait dit que Soda était sur le point de fondre en larmes. « Mais hé, je suppose que ça aussi c'est du désespoir en soi !

-Ouais, ouais. Qu'importe. On doit encore décider comment on va s'occuper de Junior là ! » Owari désigna Naegi d'un geste théâtral...

Et Tsumiki repoussa son bras en s'exclamant : « Il ne s'appelle pas Junior! N'est-ce pas, mon chou ? »

… Venait-elle de... avait-elle vraiment... pourquoi le regardait-elle comme ça?

« Il s'appelle Naegi Makoto, dit Komaeda avec fierté, gonflant la poitrine comme un père regardant son enfant sur scène. Notre propre petite lueur d'espoir. »

Plusieurs membres du Désespoir firent une grimace dégoûtée.

« Cela, déclara Hanamura, devra être la première chose à supprimer. Nous ne pouvons laisser un ingrédient aussi répugnant s'immiscer dans un mets aussi délectable. Puis-je recommander de commencer avec l'entrée qu'elle a donnée aux élèves de la Réserve? »

Owari protesta : « Hé, on ne veut pas qu'il finisse comme eux! »

Kuzuryu intervint depuis son recoin. « On n'est pas stupide. On fera attention... »

Komaeda soupira. Bruyamment. Si bruyamment que ce n'était rien de plus qu'un moyen d'attirer l'attention, et avec succès. Kuzuryu et Tsumiki se rejoignaient dans l'intensité du regard noir qu'ils lançaient au Chanceux. Piégé sur place par le corps de Komaeda, Naegi se retrouva au milieu des deux camps, même si personne ne le fusillait directement du regard.

« Est-ce que je dois encore intervenir ? dit Komaeda. Je sais pertinemment que le déchet que je suis se doit d'écouter attentivement ceux qui me sont supérieurs, mais vous aussi vous avez essayé d'écouter, non ? Enoshima-san nous a demandé de l'élever avec son amour.

-Bah oui. C'est pour ça qu'il faut qu'il prenne la relève du Désespoir, dit Owari en faisant craquer les articulations de ses doigts. On doit lui montrer la beauté de son travail. »

Prendre la... relève ? C'était de cela dont ils parlaient ?! Ils ne pouvaient pas... ils ne pouvaient pas réellement croire qu'il puisse jamais être comme Enoshima, n'est-ce pas ? Il... Il ne pouvait pas ! C'était mal. Il ne serait jamais comme elle ! Le simple fait d'y penser lui donnait le vertige.

Et Komaeda pensait la même chose, lui aussi. Il secoua la tête. Il lança un sourire suffisant aux autres Ultimes ; Naegi n'aurait jamais pu imaginer Komaeda arborer une telle expression face à ses chers camarades.

« Si ça avait été n'importe qui d'autre, j'aurais été complètement d'accord, dit Komaeda. Mais, Owari-san, est-ce que je peux te demander quelque chose ? Comment ta mère t'a-t-elle élevée ?

-Ma … mère ? » Owari parut sidérée, comme la plupart des autres Ultimes. Naegi n'était pas sûr de savoir pourquoi.

Et ce ne fut pas elle qui répondit.

« Maman était une femme très gentille », murmura Hanamura. Il se balançait sur ses talons. « Mais elle était si malade vers la fin... toujours à essayer de prétendre le contraire. Je ne voulais pas la quitter, mais elle a insisté. Elle était si contente. Je lui ai dit que quand je reviendrai, elle n'aurait plus à travailler. Et j'avais raison. Je suis revenu ... »

Le couteau lui glissa des mains. Était-ce un rire que Naegi entendait ? Ou quelque chose de bien plus sinistre ?

« L'expression sur son visage quand j'ai... le désespoir... c'était magnifique. Tellement magnifique.

-Elle t'a appris à cuisiner », dit Komaeda. Ses mains couraient le long des bras de Naegi. Ce dernier, frappé d'une soudaine nervosité, leva la tête vers le jeune homme. Cette lueur dans les yeux de Komaeda, c'était presque celle d'un prédateur.

« Maman m'a tout appris, dit Hanamura.

-Donc elle a développé ton talent, n'est-ce pas ? »

Tout le monde le fixa.

« Où tu veux en venir ? demanda Soda.

-Vous n'avez toujours pas compris ? »

Pour la première fois depuis leur arrivée dans cette pièce, Komaeda s'écarta de Naegi. Naegi se recroquevilla légèrement, n'appréciant pas la sensation de l'air frais qui effleurait son dos maintenant vulnérable. Komaeda s'avança vers les autres Ultimes en écartant largement les bras, comme pour montrer qu'il ne leur voulait aucun mal.

« Il ne fait aucun doute que vous êtes nés différents des gens sans talent qui constituent le commun des mortels, dit Komaeda, mais je ne crois pas qu'un seul d'entre vous soit sorti du ventre de sa mère en maîtrisant assez son talent pour être un Ultime. Vous avez dû être élevés pour ça, non ? Et je suis prêt à parier que ce sont vos parents qui en ont pris la responsabilité. »

Pekoyama écarquilla les yeux. « Alors tu es en train de dire...

-Si nous allons élever Naegi-kun avec l'amour d'une mère, alors nous sommes obligés de cultiver son talent, pas celui d'Enoshima-san. »

Un long silence s'ensuivit pendant que toute la pièce absorbait le résonnement de Komaeda. Cela pouvait-il fonctionner ? Naegi, encore un peu replié sur lui-même, se traîna vers Komaeda. Ce dernier étendit le bras et le ramena contre lui d'un geste protecteur.

« Ça peut pas être ça », dit Soda. Owari et Nidai hochèrent la tête.

« Ouais, j'avale pas ça, dit Kuzuryu. Nous...

-Komaeda a raison. »

Ces trois mots de Kamukura suffirent à faire taire le gangster. A faire taire tout le monde, même s'il mentait. Naegi savait que Kamukura ne disait pas toute la vérité, et pourtant personne ne semblait capable de démentir les paroles de l'ancien Espoir Ultime, ou même de le regarder dans les yeux, d'ailleurs. Il vint à l'esprit de Naegi que les interactions désinvoltes et semi-amicales entre Kamukura et Komaeda n'étaient pas la norme. Au contraire, l'attitude par défaut semblait être de plier devant Kamukura comme une meute de chiens devant leur maître.

« On va devoir s'incliner devant son espoir. » Les yeux d'Hanamura s'écarquillèrent.

« C'est horrible, je sais. » Le corps de Komaeda fut secoué par l'esquisse d'un rire, mais il tressaillit bien vite de douleur et fut forcé de reprendre son sérieux. « Il est défendu au Désespoir Ultime de nuire à la lumière la plus brillante de toutes. A la place, nous sommes forcés de coexister avec lui pendant qu'il se nourrit de nous comme un parasite. C'est comme être constamment suivi par un moustique qu'on ne peut pas écraser. N'est-ce pas désespérant ? En outre, Enoshima-san ne trouverait-elle pas que ce soit le summum du désespoir de l'élever pour qu'il devienne l'espoir le plus éclatant qui puisse jamais exister ? »

Cette dernière phrase sembla apaiser certains Désespérés. Owari, Nidai et Soda se détendirent et hochèrent la tête. Hanamura avait retrouvé ses esprits et était occupé à ramasser le couteau qu'il avait fait tomber. Kuzuryu marmonna quelque chose à Pekoyama ; l'épéiste elle-même n'eut aucune réaction.

« J'en prends l'entière responsabilité, dit Komaeda. L'Espoir est mon domaine d'expertise après tout. »

Tsumiki se rapprochait lentement ; elle ne fixait plus son camarade de classe, mais Naegi lui-même.

« Il est blessé, dit-elle. Je devrais l'examiner. »

C'était logique, non ? Que l'Infirmière Ultime l'examine. Ce fut pourquoi Naegi fut surpris quand Komaeda s'interposa entre eux. Le sourire du Chanceux s'était estompé en une ligne dure.

« Ce n'est rien de grave, dit Komaeda. Je peux m'en occuper. »

Mais l'Infirmière ne bougea pas. « Il pourrait très bien avoir un traumatisme crânien. Cette blessure doit aussi être nettoyée ou elle risque de s'infecter ! »

Komaeda expira profondément, reconnaissant une bataille perdue d'avance. « … Tu as raison, tu as raison. C'était idiot de ma part de croire que mes compétences médiocres étaient comparables aux tiennes.

-Je vais préparer le centre médical. » Tsumiki sourit et c'était presque un sourire gentil et normal, si elle n'avait pas tendu la main et pincé la joue de Naegi. « On se retrouve bientôt ! »

Dès qu'elle fut hors de vue, Naegi toucha l'endroit où elle l'avait touché. Il avait l'impression d'être sale, d'une certaine manière. Il voulait se nettoyer à grand renfort de savon.

« Alors, on est tous d'accord, n'est-ce pas ? » Personne n'émit d'objection et Komaeda l'interpréta clairement comme un oui. « Naegi-kun et moi partons, alors. »

Ils se mirent lentement en marche, comme s'ils se faufilaient devant un ours endormi. Komaeda le guida fermement hors de la pièce, sa main sur son dos. Naegi n'était que trop ravi de le suivre, de s'éloigner des élèves qui avaient presque été ses bourreaux. Les ombres obscures à l'extérieur de la salle de télévision étaient apaisantes, comme si elles existaient dans l'unique but de le dissimuler.

« N'aie aucune crainte, Naegi-kun, dit Komaeda. Je ne pense pas que Tsumiki-san va te faire du mal. Je serai là de toute façon. Je m'assurerai qu'elle ne fasse rien de bizarre. »

Naegi ne dit pas grand-chose. Il ne voulait pas tenir cette conversation immédiatement, ou même plus tard. Le seul fait d'être près de quelqu'un qu'il savait sûr et de le toucher était tout ce qu'il pouvait supporter.

Leurs pas résonnaient dans le couloir. Cependant... ils n'étaient pas seuls. Komaeda et lui marchaient en synchronisation, mais il pouvait entendre des pas qui ne s'accordaient pas aux leurs. Komaeda le remarqua également et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, mais qui que soit celui qu'il vit, cela ne le dérangea pas.

Naegi sursauta quand la voix de Kamukura s'éleva : « Tes manipulations sont d'habitude moins ciblées.

-J'étais motivé, dit doucement Komaeda. J'ai pensé que gagner au moins l'un d'entre eux était notre meilleure option. »

Naegi ressentit le besoin soudain de rabattre sa capuche sur sa tête. Il ne voulait toujours pas parler, mais il y avait une chose qui le dérangeait, une chose qu'il avait besoin de savoir...

« Kamukura-kun, pourquoi est-ce que tu as menti pour moi ? »

Komaeda eut un petit rire nerveux. « Ça n'a pas vraiment d'importance, non ? C'est du passé. »

Mais Naegi n'allait pas se laisser dissuader si facilement et il fixa Kamukura par-dessus son épaule, ne détournant pas le regard de ses yeux rouges. « Kamukura-kun ? »

L'ancien Espoir Ultime le jaugea.

« … C'est plus intéressant ainsi », dit Kamukura. Il tourna brusquement les talons et s'éloigna dans l'obscurité.

Un instant passa.

« … Tu as entendu ça, Naegi-kun ? Je crois qu'il t'aime bien ! »

Naegi soupira, songeant qu'il était plus simple de ne pas protester.

Dans le centre médical régnait une odeur chimique et âcre qui lui fit se hérisser les poils du nez. Dès qu'il entra en contact avec ce miasme, il eut presque l'impression d'inhaler un nuage d'acide faible ; ses yeux s'embuèrent, ses poumons rejetèrent l'air. Tsumiki, qui attendait comme elle l'avais promis, interpréta sa toux comme un signe de mauvaise santé et accourut aussitôt.

« Chh... chh... Tout va bien. Tata Mikan est là pour tout arranger ! »

Mikan ? Etait-ce... était-ce l'autorisation d'utiliser son prénom ? Pour être honnête, Naegi n'était pas sûr d'en avoir envie – il ne pensait vraiment pas qu'ils étaient assez proches pour ça – mais il craignait sa réaction s'il refusait. En guise de compromis, il garda donc le silence et hocha la tête. Tsumiki gloussa. Elle lui attrapa la main, l'arrachant à Komaeda, et il la suivit en trébuchant alors qu'elle le guidait dans la pièce. Il y avait une table d'examen poussée contre le mur du fond, semblable à celle dans la pièce désolée où le Désespoir Ultime l'avait jeté il y avait peu. En fait, cette table avait encore plus d'entraves. Des lits jalonnaient les deux murs adjacents, heureusement vides. Quoique celui-ci là-bas était recouvert d'une couverture, et était-ce... était-ce une main qui en dépassait ?

Dans le coin près de la table d'examen, se trouvait un fouillis de poteaux à perfusion, de matériel pour intraveineuses et des cathéters, dont certains étaient remplis de liquides à la couleur singulière qui avaient l'air dangereux. Contre le mur de l'autre côté de la table, des étagères et armoires étaient remplies de matériel médical. Il put à peine y jeter un coup d'œil avant que Tsumiki ne le pousse sur la table. Il s'assit au bord, agissant comme si c'était un examen habituel.

Elle chercha d'abord un traumatisme crânien. Il suivit ses instructions consciencieusement, gardant les yeux rivés sur elle pour ne pas avoir à regarder le reste de la pièce et en particulier ce lit qui avait peut-être été occupé. Quand elle fut satisfaite, elle le poussa sur la table jusqu'à ce qu'il soit allongé. Cela lui donna malheureusement une bonne vue sur une certaine sangle de cuir qui devait avoir été pensée pour le cou ; si Komaeda n'avait pas senti sa détresse et attrapé sa main, sa nervosité aurait explosé en une crise de panique complète. Mais il lui attrapa la main et il était là et peu importaient les avertissements que Kamukura lui avait donnés, il savait que Komaeda ne la laisserait pas lui faire du mal. Il serra sa main et attendit le réconfort d'un geste réciproque.

Tsumiki nettoya sa tempe et lui posa des points de suture. Par la suite, elle insista pour faire un examen complet. Il était évident par ses regards noirs discrets et le ton de sa voix qu'elle ne croyait pas que Komaeda se soit bien occupé de lui... et en même temps, Komaeda ne semblait pas lui faire totalement confiance non plus. Il ne cessait de poser des questions, des questions qu'on ne devrait pas avoir besoin de poser à l'Infirmière Ultime – en particulier des questions sur ses intentions. Il était clair par les réponses piquantes de Tsumiki qu'elle le savait également.

Avec réluctance, semblait-il, Tsumiki le déclara en bonne santé. Parfait. Il voulait sortir d'ici. Komaeda était peut-être fou, mais c'était une folie que Naegi comprenait et à laquelle il pouvait s'adapter. La folie de Tsumiki était d'un autre genre ; un genre qui lui ratatinait les entrailles et recouvrait de stress l'arrière de sa bouche. Elle n'arrêtait pas de toucher. Oui, oui, elle était une infirmière en train de l'examiner, mais elle n'avait pas besoin de se montrer aussi intime pour ça. Et, oui, Komaeda aussi aimait le toucher, mais il usait de grands gestes ostensibles comme des étreintes. Le toucher de Tsumiki était des caresses et des frôlements le long de sa peau ; choses que Naegi ne pouvait pas voir venir.

Et à ce moment, son pouce décrivait un cercle sur sa joue pendant que son autre main reposait sur son pouls sur son cou. Elle murmura : « Je suis désolée, tu n'as pas besoin de passer du temps avec moi pour l'instant. »

Naegi détourna les yeux, tentant de regarder Komaeda sans bouger la tête.

« D'habitude, maintenant, je donne une sucette à mes patients... » Elle rit et se pencha jusqu'à ce que leurs fronts se touchent. « Mais elles sont toutes empoisonnées. »

Komaeda se passa la main dans les cheveux. « Euh, Tsumiki-san, je déteste te déranger avec mes questions incessantes, mais Naegi-kun et moi ne devrions-nous pas partir ? Tu as dit toi-même qu'il avait besoin de se reposer. »

Elle lança un regard agacé à Komaeda, puis soupira. « Je suis désolée, Naegi-kun. Tu de... devrais aller te reposer. »

Pendant un moment miraculeux, il crut qu'il était libre. Et puis il devint évident que Tsumiki avait l'intention de lui tenir la main et l'accompagner jusqu'à la porte.

Peu importe. Au moins il accomplissait son objectif de ficher le camp.

Komaeda marchait derrière le duo, les mains dans les poches. Tsumiki ouvrait la voie, plus heureuse qu'elle ne devrait l'être. A mi-chemin de la porte, elle reprit la parole.

« J'en ai toujours rêvé : avoir des enfants avec ma bien-aimée. Ça n'avait pas d'importance que nous étions toutes deux des filles... Mais maintenant elle est p... partie. Mais tu es là. Ma bien-aimée a eu un petit garçon au final. Est-ce que je peux t'appeler Makoto ? »

Cette fois, il lui était requis de répondre. Il déglutit, lécha ses lèvres sèches, et marmonna : « B... bien sûr.

-Merci, Makoto. » Tsumiki se pencha soudainement, pour être à la hauteur de ses yeux. « Maintenant, Makoto... est-ce que tu peux m'appeler Maman ? »

Non. Non, non, non. Non non non non non non non non non non...

«Réfléchis-y. Pour moi, d'accord ? » Tsumiki pressa ses lèvres sur son front, puis se recula. « Maman doit retourner travailler maintenant ! »

Ce fut le signal qu'attendait Komaeda. Il se glissa rapidement entre eux, entraînant Naegi hors de la pièce tout en débitant une série impressionnante de remerciements et de compliments. Quand la porte du centre médical se referma derrière eux, il la fixa pendant quelques bonnes secondes.

« Je ne m'attendais pas à ce qu'elle prenne à ce point goût à cette idée, dit-il. Je suppose que j'en ai trop fait. Allez viens, retournons dans ta chambre. »

Naegi ne bougea pas, même quand Komaeda tira sur son bras.

« Tu veux que je te porte ? » demanda Komaeda.

Naegi secoua la tête.

« Komaeda-kun, après tout ce qui est arrivé aujourd'hui... tu penses vraiment que je suis en sécurité ici ? »

L'émotion qu'il vit sur le visage de Komaeda n'était pas celle qu'il avait espéré obtenir. « Je sais qu'on a eu pas mal de malchance, mais tout est bien qui finit bien. Nous n'avons plus besoin de nous cacher ; nous avons la bénédiction de notre déesse elle-même ! Ça ne peut que s'améliorer à partir de maintenant. »

Ouais. Maintenant, au lieu d'avoir affaire à un fou et à son compagnon apathique, il avait affaire à tout un groupe. Cela en disait long qu'il considère le kidnappeur manipulateur et dément comme le plus digne de confiance de la bande. Et que la personne qui semblait l'aider le plus était l'expérience scientifique insensible au regard mort.

Dans quoi s'était-il fourré ?

(Comment allait-il faire pour se tirer de là?)