Il ne fallut pas attendre bien longtemps, pour avoir un retour de Maitre Skyn, l'avocat de Killian Jones.
Regina Mills, installée à son bureau depuis quelques minutes, reçu un courrier justifiant de la réponse du futur ex-mari d'Emma Swan. Elle ne fut pas surprise que de ce choix d'avocat.
Maitre Skyn, était considéré par beaucoup, comme l'un des avocats les plus véreux du milieu. Se cachant trop souvent derrière le 1er amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression, pour justifier ou excuser les comportements violents. Elle avait peur qu'il argue les actes de son client, derrière cette défense, pour le protéger par cette liberté d'expression, même s'ils étaient offensants, violents ou menaçants.
En somme, un avocat prêt à tout. Quitte à adopter des tactiques manipulatrices et immorales pour servir ses propres intérêts et ceux de ses clients, au mépris des principes fondamentaux de l'éthique juridique et de la justice.
Maître Mills, savait que dorénavant le conflit ne faisait que commencer, et dès à présent, rien ne serait facile pour Miss Swan.
Les prochains jours allaient être ponctués de rendez-vous réguliers concernant la poursuite du dossier et des accusations. En effet, la mise en l'honneur du travail de l'avocate, était régulièrement faite sur sa constitution de dossier. De toujours avoir une information sur laquelle rebondir.
Maitre Mills, savait qu'aucune négociation ne serait envisageable, mais il lui fallait essayer. Elle chargea donc sa secrétaire, d'en faire la demande auprès de Maitre Skyn.
Dans la foulée, elle appela Miss Swan, pour l'aviser de cette nouvelle.
Ce dont elle ne s'attendait pas à ce jour, fut son mal de crâne persistant. Arrivant en plein milieu de l'après-midi, alors qu'elle ne voyait pas le bout de sa journée.
Toujours ordonné, cela n'empêchait pas le travail d'arriver à vive allure et ceux à tout moment.
Elle s'en voulait tant, que de ne pas donner toute attention à son fils, qui était la prunelle de ses yeux. Mais c'était le prix à payer que d'être une mère célibataire active.
Henry ne manquait de rien, et encore moins d'une bonne éducation.
Cela faisait maintenant de longues années, que Regina Mills n'avait pas eu le temps d'améliorer sa vie privée, ou si ce n'est que d'entretenir le peu qu'elle pouvait avoir.
Assisse à son bureau, attendant patiemment que son prochain rendez-vous n'arrive, une tasse de thé à la main, le regard dans le vide. Plongée dans ses pensées, elle se demandait que pourrait être sa vie, si elle n'avait pas eu Henry. Et si elle avait épousé son amour de jeunesse ?
Et si la vie avait été moins horrible avec elle ?
Mais ne dit-on pas qu'avec des si, nous pourrions refaire le monde ?
Ce fut un petit interlude, avant que l'un de ses clients, ne toque à la porte. La restituant dans le présent, dans un monde bien difficile.
Dans un coin discret du cabinet d'avocats, loin des regards indiscrets et des oreilles curieuses, se déroulaient les entretiens réguliers entre Emma et son avocate.
La jeune femme, portant le poids d'un divorce douloureux et des cicatrices invisibles laissées par les violences conjugales, se tenait face à son avocate avec une vulnérabilité évidente dans son regard. Chaque entretien était une plongée dans l'abîme de son passé tourmenté, une confrontation avec des souvenirs qu'elle aurait préféré enfouir à tout jamais.
Emma se torturait l'esprit à devoir affronter son passé face à Regina Mills. À chaque mot, à chaque phase de la conversation, Emma se demandait ce que vous pouvez penser Regina, d'elle. Elle osa lui parler de son arrivée à New-York, de sa rencontre avec Ruby, de ses jobs, de sa consommation intense de drogue. En passant par les agressions subies, ainsi que les vices, des hommes.
Pourtant, malgré son désir ardent de garder ses secrets enfouis, elle se retrouvait à détailler les faits les plus horribles de sa vie devant son avocate. Chaque mot était un déchirement, chaque confession un acte de courage face à l'adversité. Elle se sentait nue et exposée, mais aussi libérée d'un poids qu'elle avait trop longtemps porté seule.
Elle baissa le regard, quand elle détailla les viols domestiques qu'elle subissait régulièrement, et ce depuis des années.
Emma se permit de raconter, que ce n'était pas cela qui lui avait été le plus difficile à vivre. Mais le fait de se sentir seule, tout en étant entouré.
Pour détailler tous ses actes, toutes ces années de tourments et de violence, elle montra à son avocate, les différentes photos qu'elle avait conservé dans son téléphone, ainsi que les nombreux mails laissés dans les brouillons, destinés à Ruby, détaillant certains fait de son quotidien monstrueux.
Regina Mills, lui demanda si il était possible de trouver des témoins. Emma resta un temps silencieuse, réfléchissant.
Pendant ce temps, son avocate, se leva pour préparer deux cafés bien chauds. En attendant que l'eau porte à ébullition, elle se positionna devant sa baie vitrée, laissant ainsi un espace de réflexion, à sa jeune protégée. Elle ne remarqua donc pas, qu'Emma releva la tête, pour la détailla de dos. Elle pouvait observer la courbure de ses hanches, sa robe dessinant parfaitement ses formes.
Emma, se leva et appuya sur le bouton, pour faire couler le café, dans les deux tasses. Puis se rapprocha de la baie vitrée, tout en apposant une main dans le dos de Regina.
« Vous allez bien ? » Lui demanda-t-elle, la sortant de sa rêverie.
« Oui, bien sûr. C'est plutôt à moi de vous posez la question. Je suppose, que cela ne doit pas être facile en ce moment pour vous. »
« En effet, mais je vous remercie. »
« De quoi ? » Demanda perplexe Regina Mills.
« De votre regard. Il n'a pas changé. »
« Pourquoi aurait-il changé ? »
« Après mon récit, je m'attendais à ce qu'il change. Qu'il soit plein de pitié, ou quelque chose de similaire. »
« Absolument pas. Je ne vous prends pas en pitié, Miss Swan. Bien au contraire, je vous trouve pleine de force. Ne vous inquiétez pas de mon regard sur vous. »
Leurs regards se croisaient, empreints d'une tension palpable qui semblait électriser l'air autour d'elles. L'embarras flottait entre elles, comme une brume subtile, teintée de désir et de gêne.
Emma sentait son cœur battre la chamade, ses joues s'empourprer malgré ses efforts pour rester calme. Chaque fibre de son être semblait être attirée magnétiquement vers l'autre, son regard captivé par la douceur de ses traits, la profondeur de son regard. Un désir ardent montait en elle, brûlant et insistant, lui rappelant sa présence troublante à chaque instant.
Pourtant, Regina ne restait pas insensible à cette atmosphère chargée. Elle percevait le désir qui émanait de son interlocutrice de façon presque palpable, le ressentant comme une douce caresse sur sa peau. Mais au lieu d'y répondre, elle se sentait prise au piège.
Déterminée à couper court à cette tension grandissante, elle chercha une échappatoire, une distraction pour détourner son attention du désir. Elle se détourna, et se précipita vers les tasses de café, en récupéra une, la posa sur la table basse. Puis lui tendit la seconde, tout en reprenant le fil de la conversation.
« Avez-vous des témoins ? »
Emma, décontenancée par ce revirement de situation. Tenta de reprendre. « Et bien je pense à Mulan, ma collègue, qui a pu me voir à de nombreuses reprises, avec des plaies au visage. Ou mon pharmacien qui a pu me vendre des strips, des compresses, des baumes, et toutes sortes de remèdes pour mes maux. »
« Des mots pour mes maux. » Chuchota Regina Mills, regardant Emma.
« Pardon ? »
« Non rien. Dites-moi, pourriez-vous me donner leurs numéros ? »
Mais il y avait autre chose qui tourmentait la jeune Emma, une émotion interdite qu'elle peinait à reconnaître, encore moins à accepter. Au fil des entretiens, elle se surprenait à ressentir un lien inexplicable avec son avocate, un lien qui dépassait largement le cadre professionnel.
Elle se retrouvait à chercher des excuses pour prolonger leurs rencontres, à se perdre dans les profondeurs de ses yeux empreints de compassion et de compréhension. Elle se prenait à rêver de moments où elles pourraient être ensemble en dehors du cabinet, où elles pourraient partager des moments de bonheur loin des tourments du passé.
Pourtant, la jeune femme se sentait coupable de ces sentiments naissants. Elle savait que l'amour entre elles était interdit, qu'il franchissait les limites strictes de leur relation professionnelle. Elle se débattait avec ses émotions contradictoires, se demandant comment elle pouvait tomber amoureuse de quelqu'un qui était censé être son soutien dans les pires moments de sa vie.
Pourtant, malgré la gravité de la situation, il y avait une connexion indéniable qui se tissait entre elles. Regina se trouvait émue par la force et la résilience de sa cliente, admirative de sa détermination à se battre pour sa propre justice. Et dans chaque regard échangé, chaque sourire timide, elle sentait naître une complicité silencieuse, un lien qui les unissait dans leur quête commune.
Les jours se succédaient, empreints de longues heures de travail acharné, de recherches approfondies et d'entretiens émotionnels. Regina faisait appel à toutes ses compétences d'avocate chevronnée pour monter un dossier solide, collectant des preuves irréfutables, contactant des témoins clé, préparant sa cliente à affronter le tribunal avec courage et détermination.
Chaque soir, en quittant son bureau, elle emportait avec elle le poids de la responsabilité, le fardeau des vies qui reposaient entre ses mains. Mais malgré la fatigue qui pesait sur ses épaules, elle se sentait plus déterminée que jamais à obtenir justice pour ceux qui en avaient tant besoin.
Et alors que les jours passaient et que le procès approchait, Regina savait qu'elle devait rester forte, rester concentrée sur sa mission, malgré les défis qui se dressaient sur son chemin. Car au bout du compte, elle était bien plus qu'une simple avocate. Elle était le dernier rempart entre l'oppression et la liberté, entre l'injustice et la vérité. Et elle était prête à se battre jusqu'au bout pour défendre ceux qui n'avaient pas la voix pour le faire eux-mêmes.
La première audience était prévue au lendemain. Regina avait convié Emma, pour un dernier entretien dans ses locaux. Et dans la continuité de cet échange, l'avait emmené au tribunal pour qu'elle puisse se familiariser avec la salle d'audience.
Jusqu'à là, elle n'avait pas eu à revoir Killian Jones. Les avocats jouant le rôle de médiation. Mais son futur ex-mari, prévoyait de mener son combat jusqu'au bout.
L'avocate Mills, savait que cela serait un moment bien difficile pour sa cliente, de le revoir après ses longues semaines.
Emma pénétra dans la salle, suivie de peu par son avocate.
La salle d'audience s'étendait dans un espace vaste et solennel, imprégné d'une atmosphère empreinte de sérieux et de gravité. Située au cœur du tribunal de Seattle, elle était le théâtre de nombreux procès et plaidoiries, où la justice se jouait sous le regard attentif des juges, des avocats et des jurés.
À l'avant de la salle, sur une estrade surélevée, se dressait l'immense banc des juges, flanqué de part et d'autre par des drapeaux américains imposants. Derrière ce banc, une grande fresque murale représentait la balance de la justice, symbole de l'équité et de la moralité. Au centre de la fresque, une figure allégorique représentant la justice tenait fermement les plateaux de la balance, les yeux bandés pour symboliser l'impartialité.
Face au banc des juges, se trouvaient les sièges pour les avocats de la défense et de l'accusation, disposés en deux rangées parallèles. Chaque siège était équipé d'un pupitre en bois poli, où les avocats pouvaient poser leurs dossiers et prendre des notes pendant les plaidoiries. Au centre de la salle, une table réservée aux témoins attendait, prête à accueillir ceux qui devaient prêter serment et faire leur déposition devant le tribunal.
Sur les côtés de la salle, des rangées de bancs en bois sombre étaient disposées en gradins, offrant une vue dégagée sur le déroulement du procès. Les membres du public, les journalistes et les proches des parties prenantes se tenaient là, observant silencieusement le déroulement des débats. Des micros étaient installés à différents endroits de la salle, permettant aux avocats, aux juges et aux témoins d'être entendus clairement par tous les occupants de la salle.
Au plafond, de grands lustres en cristal diffusaient une lumière tamisée, créant une ambiance feutrée et solennelle. Le sol de la salle était recouvert d'un tapis épais, aux couleurs sombres et sobres, absorbant les bruits de pas et contribuant à l'acoustique impeccable de la salle.
Dans un coin de la salle, près de l'entrée, se trouvait un guichet d'accueil où les visiteurs pouvaient obtenir des informations sur les audiences en cours et les procédures à suivre pour assister aux séances. Des agents de sécurité veillaient discrètement aux abords de la salle, assurant le bon déroulement des audiences et la sécurité de tous les occupants.
Dans cette salle d'audience, chaque détail était soigneusement pensé pour favoriser le bon fonctionnement de la justice et assurer le respect des droits de chacun. C'était un lieu où les destins se jouaient, où les vérités étaient révélées et où la loi était appliquée avec rigueur et équité.
« Où serais-je assise ? » Demanda inquiète Emma, restant figeait dans l'allée centrale.
« Et bien vous serez assise sur ses bancs, si vous souhaitez participer à la totalité du procès. Sinon vous serez installée dans une pièce annexe. Puis durant votre appel, vous serez assise à la gauche du juge. » Regina pointa la zone du doigt, pour appuyer ses paroles.
Emma marcha lentement jusqu'à cette chaise, et regarde Regina, un signe approbateur pour s'y installer.
« Faite. N'ayez crainte. Je serais en face de vous. Vous pourrez me regarder, quand vous le souhaitez. »
« Pouvez-vous me montrer votre entrée ? » Demanda-t-elle timide. Mais s'accrochant à cette envie.
« Je vous demande pardon ? »
« Pourriez-vous s'il vous plait, au départ de la porte, me montrer comment vous entrez dans cette audience. »
« J'avais compris la première fois, Miss Swan. Seulement, ma question à moi, et, pourquoi ? »
« J'aimerais seulement. »
Emma, releva le visage et plongea son regard dans celui de son avocate. Elle pouvait de son assise, ressentir tous les frissons que lui procurait le regard de Regina. Ce regard, un mélange de mystère et de profondeur.
Maitre Mills, se recula jusqu'à la porte d'entrée, sans briser le contact visuel qu'elle avait avec Emma.
« D'ici ? »
« Exactement, Maitre Mills. »
Mais alors que Emma contemplait le visage radieux de Regina, un rayon d'espoir éclairait son horizon assombri. Peut-être que, dans ce voyage chaotique vers la liberté, elle trouverait non seulement la force de se reconstruire, mais aussi le courage d'explorer les profondeurs inconnues de son propre désir.
Regina Mills, commença sa marche, jusqu'à son pupitre.
Chaque pas qu'elle faisait dans cette salle d'audience, laissait une empreinte indélébile dans l'esprit de Emma.
« Merci. »
