Instinct

En la convainquant un peu et en l'assurant qu'il était indispensable à ma tâche actuelle, elle avait accepté de ne pas appeler la police, à condition que je le traite avec humanité, ce qui était plus facile à dire qu'à faire. Au cours de la journée où je le gardais en captivité, j'avais également obtenu une entrave métallique pour les jambes, qui fixe essentiellement une chaîne autour de sa cheville, limitant la distance qu'il pouvait parcourir, ainsi que des menottes pour maintenir ses mains ensemble. Inutile de dire que j'avais eu droit à un bon nombre de regards bizarres en achetant les objets, ils pensaient probablement que j'étais un monstre au lit ou quelque chose comme ça. En descendant les marches, je fus accueillie par un fort gémissement d'inconfort, probablement parce qu'il était encore là. Il marmonna quelque chose, mais ce n'était manifestement pas destiné à ce que je l'entende, et il ne le répéta donc pas. "Alors, tu vas parler aujourd'hui?" En une seconde, il s'élança vers moi, et je fis un pas en arrière, le regardant s'effondrer sur le sol devant moi. "Tu dois manger, tu sais." Il ne tenta plus de m'attaquer, se contentant de se recroqueviller en boule partielle. "Dis-moi juste comment tu t'appelles?" Tentant une approche différente, je pris un ton plus doux, plus détendu, car il ne réagissait pas bien à la violence.

"Toby." Marmonna-t-il sans se tourner vers moi, gardant son visage caché par embarras.

"Ok, Toby, pourquoi as-tu essayé de m'attaquer?" Demandai-je, je pensais qu'il serait plus difficile à briser, mais il s'avérait que je m'étais trompée.

"Ce n'est pas juste." Commenta-t-il sèchement, en frappant le sol, seul moyen pour lui d'évacuer ses frustrations.

"Qu'est-ce qui ne l'est pas?"

"Il m'a sauvé la vie, mais TU en ES digne?" Il grogna alors que je comprenais le motif, la jalousie, peut-être aurait-elle dû être anticipée, mais je suppose que je m'attendais à pire.

"D'accord, d'accord, pourquoi penses-tu qu'il me veut?" Je jouais le jeu, devinant qu'il était instable, ce qui n'était pas vraiment une supposition à ce stade.

"Tu viens de me le dire, c'est stupide." Inspirant légèrement, je tentais de comprendre cette réponse, voyant que ce serait beaucoup plus difficile que je ne l'avais prévu.

"Toby." Parlai-je fermement, le sortant de son état de transe, "Sais-tu ce qui va m'arriver?" Demandai-je en mettant un peu plus de distance entre nous, il avait un tempérament explosif.

"Tu ne devrais pas me le demander." Parla-t-il à voix basse, s'amusant de mon expression. "Tu vas regretter de m'avoir attaché ici, TU VAS LE REGRETTER!" En grimaçant, je m'éloignai, son état avait empiré au fur et à mesure que je le gardais ici, l'envoyer aux autorités aurait peut-être été plus clément que cela. Peut-être qu'il serait sage de ma part de le laisser tranquille, peut-être qu'il avait juste besoin d'un peu de temps... Le temps.

Je n'avais pas eu assez de temps pour cela.

"Arrête de jouer la comédie." Lâchai-je, me couvrant la bouche peu après lorsqu'il releva la tête, fixant mes iris clairs/foncés.

"Tu-Tu as vu clair dans tout ça?" Il hésita visiblement à m'interroger, me scrutant de ses pupilles.

"Je crois que oui." Il devint évident qu'il avait tenté de s'humaniser, peut-être pour me convaincre de le laisser partir, et cela aurait fonctionné si je n'avais pas eu mon instinct.

"Ils auraient dû me l-le dire." Il expira profondément, se déplaçant pour fixer le plafond. "J'ai utilisé toute cette énergie pour atténuer mon bégaiement pour rien." Ce n'était pas comme si son bégaiement était trop visible de toute façon.

"Tu vas parler maintenant?" Demandai-je avec exaspération, espérant que ce serait la fin de ses jeux.

"Non." Il était presque fasciné par le plafond, semblant relever la moindre tache ou bosse.

"Merveilleux. Peux-tu au moins me dire qui est ton maître?" Il resta silencieux un long moment avant de prendre soudainement la parole.

"Slenderman, mais ne le r-répand pas, pour les gens comme toi, c'est Monsieur ou Maître." Slenderman était certainement un nom abstrait, mais là encore, il aurait pu s'agir d'un simple alias.

"Qu'est-ce qu'il fait?" Apparemment fatigué de toutes ces questions, il haussa les épaules du mieux qu'il pouvait, sans même me jeter un coup d'œil.

"Tâche de te s-souvenir que je suis son préféré, que ferais-tu si quelqu'un s'emparait de ton sujet le plus fidèle?" Mes sourcils se froncèrent à la formulation alors que je me préparais à répondre, expirant par le nez.

"Je n'ai pas de sujets loyaux." Il avait l'air déçu, mais pas surpris.

"C'est logique, pour avoir des sujets, il faut être génial. Masky n'est qu'un putain d-d'ingrat." En toute honnêteté, je ne savais pas de quoi il parlait, mais c'était plus facile de le suivre que de le remettre en question.

"Qui est Masky?" Il détourna la tête de moi, sans prononcer un mot de plus. "Qui est Masky?" Répétai-je, essayant de le menacer pour qu'il avoue, mais il se contenta d'étouffer un grognement.

"Tu n'as pas besoin de savoir." Me mordant la joue, il devint évident qu'il n'allait certainement pas parler de Masky, qui que ce soit. "Mais garde tes y-yeux ouverts, ils ne prendront pas mon kidnapping à la légère." Un frisson me parcourut l'échine à cette menace abstraite, et mes yeux se fixèrent sur sa forme. Il bluffait sûrement, non?

N'est-ce pas?

"Sois reconnaissant que je te nourrisse." Je le regardai fixement, l'apathie m'arrachant l'esprit, alors que je sentais le métal rouillé frotter contre ma chair, encore et encore.

Et puis, je ne ressentais plus rien, ni métal, ni adrénaline, ni chaleur. Imaginez que vous ayez l'impression que votre corps n'est plus à vous, que vos actes ne sont pas les vôtres, que vous n'avez même pas votre mot à dire.

Sifflant faiblement, je serai les poings, à quatre pattes, du sang recouvrant mes mains lacérées et déchirées, que s'était-il passé? La dernière chose dont je me souvienne, c'était d'avoir été avec mon captif et puis...- M'avait-il assommé? Non, c'était impossible, il avait été attaché, n'est-ce pas? Toussant violemment, j'essayai de me relever, mais le goût du cuivre m'inonda la bouche et je le recrachai avec dégoût. Lentement, je parvins à me lever, jetant un coup d'œil à mes mains blessées, Toby allait devoir prendre un peu de recul pour cette fois. Après avoir fait un pas vers mon armoire, je sentis quelque chose craquer sous mes pieds, ce qui me fis glapir et m'incitai à y regarder de plus près. Inutile de dire que c'était du verre, et j'avais la drôle d'impression de savoir d'où il venait. Dans la maison sombre et non éclairée, je regardai autour de moi, et mes yeux finnisèrent par apercevoir ce qui s'était brisé, ma table basse en verre. Le tuyau en métal que j'avais utilisé pour assommer Toby était par terre, mélangé au verre, et c'était probablement ce qui m'avait coupé les mains. Je nettoierai ça plus tard. En descendant le couloir jusqu'à ma cave, je remarquai les trous qui bordaient les murs, et une légère odeur de mort qui flottait dans les couloirs. Déglutissant, j'ouvris la porte et, mon Dieu, la pièce était un putain de bain de sang. Toby était acculé dans un coin, manifestement vivant mais baignant dans son sang, mais il y avait une autre chose qui m'inquiétait.

Les cinq ou six cadavres dans le coin juste en face de lui.

Mon cœur se serra dans ma poitrine et je jetai un coup d'œil entre lui et les corps, tremblant légèrement. "Qu'est-ce que tu as f-fait, putain?" Balbutiai-je, déglutissant en faisant un pas vers lui, sentant le vomi remonter dans ma gorge.

"Q-Qu'est-ce que j'ai fait?" Il rit légèrement, augmentant lentement le volume en me regardant fixement. "Je n'ai rien fait, (T/P)-"

"Menteur! Montre-moi tes poignets!" Criai-je, m'approchant de lui alors qu'il tendait les mains, son sweat à capuche déchiré et ensanglanté.

"C'est toi qui l'as fait, m-maintenant va me chercher des p-putains de bandages." Ordonna-t-il, son épaule se brisant en un bref spasme.

"Quoi?" J'étais bloquée sur le fait qu'il pensait que je l'avais fait, c'était impossible, j'avais dû être attaquée... Mais comment? Comment et pourquoi se serait-il attaché s'il s'ETAIT échappé? "J'étais inconsciente, abruti, comment t'es-tu attaché?" Sifflai-je en serrant les poings et en le fixant du regard.

"Oh, c'est s-simple, vraiment. J'ai utilisé la magie DES PUTAINS FÉES!" Je fis quelques pas en arrière en grimaçant à cause de son ton, il avait besoin d'un bandage, c'était clair, mais qu'en était-il des cadavres dans le coin?

"Q-Qu'est-ce que je fais avec ça?" Je fis un geste tremblant vers eux et je le regardai rouler des yeux en se déplaçant mal à l'aise.

"C-Ce dont tu auras besoin, c'est d'une serpillière avec b-beaucoup de liquide de nettoyage mélangé à l'eau, de g-gants, beaucoup de gants, sérieusement, parfois le sang s'échappe tellement des c-corps, mais tu devrais t'en sortir si tu ne touches pas à leur tête. Tu auras besoin de beaucoup de sacs en plastique ou d'emballages, il faut que ce soit extrêmement serré autour du cadavre pour éviter que le sang ne s'écoule dans le coffre de ta voiture." Il fit une pause, peut-être pour s'assurer que je comprenais bien tout cela, ce qui était le cas, mais le choc de voir mon captif me dire comment se débarrasser des cadavres était trop violent. "Ensuite, choisis une zone où tu n'es jamais allé, ou du moins où tu n'es pas allé depuis environ... Dix ans, c'est pour qu'ils commencent l'enquête dans cette zone, plutôt qu'ici. Et puis, bien sûr, assure-toi d'avoir un alibi, et v-veille à ce que personne ne te voie sortir les corps de ton coffre, M-Masky l'a déjà fait une fois, ce n'était pas beau à voir." Mes jambes tremblaient légèrement, allais-je sérieusement faire ça? "O-Ou tu pourrais les incinérer, tu sais, b-brûler les corps, je fais ça parfois." Il réfléchit profondément avant de s'exclamer bruyamment. "Oh, oui! Ne laisse pas les corps là trop longtemps, sérieusement, l'odeur de la mort va s'attarder et s'attarder. Au-Aussi, jette les gants après. F-Fais-moi confiance, je fais ça depuis..." Il s'interrompit, regardant sans but les corps d'un air hébété. "Un an, j-je fais ça depuis un an." Un an? Il devait donc être assez nouveau dans ce gang, heureusement, peut-être aurait-il été plus enclin à faire une erreur et à mentionner quelque chose.

TRADUCTION: Hometown -Masky X Reader- de TheOtherSideOfParadise

ORIGINAL: story/12349915/Hometown-Masky-X-Reader-/2