Avertissement : Ce chapitre contient du contenu sexuel.

Le soleil commençait à peine à percer les interstices des épais rideaux de fer du SGC quand Samantha Carter franchit les portes massives de la base. Ses pas, déterminés, résonnaient dans les couloirs métalliques, accompagnés par le doux murmure des machines et le chuchotement discret des agents en poste. Ses cheveux étaient impeccablement coiffés et son regard, toujours aussi vif, balayait l'endroit avec une pointe d'enthousiasme. Les insignes militaires ne décoraient plus son uniforme, remplacés par la seule évidence de son expertise scientifique.

"Bonjour, Docteur Carter," salua un jeune sergent en passant, un sourire respectueux aux lèvres. Elle lui offrit un hochement de tête en réponse. Bien que son titre ait changé depuis plusieurs semaines, l'appellation "Docteur" en lieu et place de "Colonel" éveillait toujours en elle une mélancolie discrète.

La décision de quitter l'armée n'avait pas été prise à la légère. Le Président des États-Unis s'était personnellement impliqué pour s'assurer que son changement de rôle se fasse en douceur. Il avait exprimé son respect pour sa contribution au programme et l'avait encouragée à poursuivre dans un rôle qui lui permettrait de continuer à apporter sa profonde expertise tout en accordant une place à sa vie personnelle avec Jack.

Dans la lumière tamisée de son laboratoire, Sam était penchée sur son dernier casse-tête : un sceptre orné d'un cristal envoûtant à son sommet. La pièce était remplie du bourdonnement silencieux des machines et des ordinateurs, chacun analysant une partie de l'objet ou ses effets. Sur un écran adjacent, des équations complexes défilaient, témoignant de la lutte intellectuelle de Sam pour comprendre le mécanisme de cette technologie.

Sur la table de travail, un rapport détaillé rédigé par le SG-4 parlait des circonstances entourant sa découverte sur P2X-379. Selon eux, le sceptre avait été trouvé dans une ancienne chambre cachée, protégée par des énigmes et des pièges d'une sophistication déroutante. Ils avaient mentionné que la chambre semblait être une sorte de laboratoire ou de sanctuaire.

Sam, les sourcils froncés, ajusta ses lunettes de protection et approcha prudemment du sceptre. Elle pressa doucement le bouton représentant l'état solide, et l'objet répondit en illuminant le cristal d'une teinte bleutée. Une légère vibration parcourut le sceptre, faisant onduler le liquide à l'intérieur du cristal.

Intriguée, elle prit une petite plaque de métal et la passa près de l'artefact. Instantanément, la plaque se ramollit, devenant malléable comme de la pâte. Impressionnée, elle reposa la plaque, qui reprit sa forme solide après quelques secondes, comme si rien ne s'était passé.

"Magnifique", murmura-t-elle, captivée par le pouvoir de cette technologie.

Soudain, une idée lui vint. Sam attrapa un échantillon de Naquadah et fit la même manipulation. Elle ajusta les commandes, espérant pouvoir observer un changement dans sa structure atomique. Si elle pouvait comprendre cela, elle serait peut-être en mesure de reproduire l'effet ou même de l'améliorer.

Mais alors qu'elle touchait l'objet, elle le serra un peu trop fort, activant accidentellement l'effet de gaz. Un nuage dense émana de l'artefact et engloutit le Naquadah. Sam recula précipitamment, la surprise marquée sur son visage. Quand le nuage se dissipa, l'échantillon de Naquadah avait complètement disparu.

"Bon... Ce n'était pas prévu", admit-elle en se parlant à elle-même, un sourire en coin trahissant son excitation mêlée de préoccupation.

Évoquant les mises en garde du rapport sur la puissance latente de l'objet, Sam opta pour une approche mesurée. Après tout, provoquer une désintégration accidentelle de la base du SGC n'était pas dans ses plans du jour. Elle remit délicatement l'artefact à sa place originelle et attrapa le dossier, décidée à en décortiquer chaque détail.

Son esprit était déjà en ébullition, anticipant les nombreuses nuits blanches à venir, lorsque le téléphone du laboratoire sonna soudainement, la faisant sursauter.

"Sam ? Comment ça se passe avec le bâton magique ?" demanda une voix familière et taquine à l'autre bout du fil.

Sam esquissa un sourire en reconnaissant la voix de Jack et lui répondit avec un enthousiasme à peine contenu, "Techniquement, c'est un convergeur phasique. Il est capable d'altérer l'état quantique des particules sur une échelle macroscopique. Si je ne me trompe pas, il pourrait utiliser un champ de Higgs modulé pour varier la masse des particules et donc leur état, passant de solide à liquide et même gazeux en un instant."

Jack soupira théâtralement à l'autre bout, "Sam... tu m'as perdu à 'techniquement'. Donc c'est bien un bâton magique ?"

Sam rit doucement, "Imagine une tablette de chocolat. Normalement, elle est solide, n'est-ce pas ? Mais avec le convergeur, je pourrais la transformer temporairement en une substance aussi fluide que de l'eau, avant de la re-solidifier. C'est comme si nous avions la capacité de jouer avec les lois fondamentales de la physique. Le potentiel d'une telle technologie est incommensurable, particulièrement si nous comprenons comment cibler ces transformations de phase sur des objets spécifiques ou dans des zones délimitées. Cela pourrait révolutionner..."

Elle marqua une pause, réalisant qu'elle s'était emballée dans ses explications techniques, "Jack... Tu es toujours là ?" demanda-t-elle, une pointe d'incertitude dans la voix.

Depuis l'autre bout de la ligne, un faux bâillement se fit entendre, "Alors, en gros, tu as entre les mains... un mixeur à chocolat ?"

Le rire cristallin de Sam résonna à l'autre bout, "Non, pas vraiment."

Avec une fausse gravité, Jack ajouta, "Juste... ne fonds pas, ok ?"

Sam, toujours amusée, répondit, "Je resterai solide, promis."

Pourtant, sous le ton enjoué de Jack, une lueur de préoccupation transparaissait, "Fais attention, Sam."

Elle hocha la tête, même s'il ne pouvait la voir, et souffla, "Ne t'inquiète pas."

Laissant le téléphone de côté, elle se replongea dans ses expérimentations, chaque minute la rapprochant d'une nouvelle découverte. Mais alors que les heures s'écoulaient, une lassitude soudaine et impérieuse s'abattit sur elle. Chaque battement de ses paupières devenait un combat, la sensation écrasante de fatigue l'entraînant inexorablement. L'obscurité, douce et irrésistible, la happa sans préavis.

Le monde de ses rêves l'accueillit avec une cité d'une splendeur inégalée. Des colonnes titanesques, d'un blanc éclatant, semblaient s'élever à l'infini, s'étendant vers un ciel changeant, c'était à la fois étrange et beau.

Au centre de cette cité, une grande salle, plus grandiose que les autres, captait son attention. Elle y était attirée comme par une force magnétique. À l'intérieur, deux figures discutaient. L'acoustique de la pièce portait leurs voix, les faisant résonner avec une profondeur étonnante.

Un vieil homme, une figure noble et imposante, se tenait debout avec une gravité qui trahissait l'importance de leur conversation. "Il est essentiel que tout se déroule comme prévu," murmura-t-il.

Face à lui, une femme, énigmatique et insaisissable, levait les yeux pour croiser son regard. Ses prunelles, éclatantes d'une lueur surnaturelle, tranchaient avec le mystère qui l'entourait. "Les fils du destin," souffla-t-elle, "sont délicats, ils peuvent être rompus."

Une secousse rompit ce moment, et Sam se sentit brutalement aspirée hors de ce monde, comme si on l'arrachait violemment à une réalité qui n'était pas la sienne.

Le laboratoire, avec sa froideur familière, la salua à son réveil. Ses yeux s'ouvrirent avec effort, se confrontant à la lumière tamisée. La vision de Daniel, qui la regardait avec inquiétude, la ramena entièrement à la réalité.

"Sam ?" murmura-t-il doucement, "Tout va bien ?"

Elle secoua la tête, tentant de chasser les images du rêve. "Oui," dit-elle d'une voix faible, essayant de masquer l'agitation qui la submergeait. Elle se passa une main sur le front, essayant de masquer son malaise. "Juste une longue journée."

Daniel n'était pas dupe, mais il choisit de ne pas insister, "J'ai trouvé quelque chose d'intéressant sur Hadès."

La curiosité de Sam fut piquée, et elle l'invita d'un signe de tête à partager ses découvertes. Il déplia un ensemble de documents, montrant des schémas et des textes gravés. "Hadès n'était pas seulement un Ancien comme les autres, Sam. Il était considéré comme un gardien de puissants pouvoirs."

Tandis que Daniel déroulait ses explications avec ferveur, une douleur tranchante et inattendue transperça Sam. Subtilement, elle agrippa le bord de la table, priant intérieurement pour que ce malaise s'estompe. Sentant que la position assise exacerbait son inconfort, elle se redressa brusquement, murmurant une excuse évasive sur la nécessité d'une courte pause, laissant ainsi Daniel surpris et au milieu de sa démonstration.

Elle emprunta l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, les lumières vacillèrent avant que la cabine ne tremble, s'immobilisant brutalement entre deux niveaux. L'obscurité s'empara de l'espace confiné, le silence n'étant rompu que par le faible bruit de la ventilation. Alors que Sam tentait de reprendre ses esprits, une douleur lancinante s'éveilla dans le bas de son ventre. Elle inspira brusquement tandis qu'elle plaçait instinctivement sa main sur son abdomen pour calmer la douleur.

Sa respiration devint erratique. Les murs de la cabine semblaient se resserrer autour d'elle, exacerbant sa panique. Elle chercha le panneau de commande à tâtons, et ses doigts trouvèrent finalement le bouton d'urgence, qu'elle pressa frénétiquement, priant intérieurement pour que l'alerte soit entendue.

Pendant un instant, dans l'obscurité de l'ascenseur, Sam crut voir une silhouette familière... C'était Teal'c, qui semblait se tenir de l'autre côté des portes. Elle avança la main, cherchant son soutien avec une urgence palpable. Alors que leurs doigts étaient en train de se rejoindre, Teal'c retira lentement sa main, laissant Sam chuter dans le vide abyssal de l'ascenseur.

Mais ce n'était qu'un instant, une vision fugace, car soudainement elle reprit conscience. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent brusquement, révélant Teal'c, penché vers elle, ses yeux remplis de préoccupation. Il passa un bras sous ses épaules, la soutenant alors qu'elle vacillait.

"Docteur Carter," murmura-t-il, "Avez-vous mal quelque part ?"

Alors que les sirènes d'alarme retentissaient encore à leurs oreilles, il l'aida à sortir de la cage d'acier, la guidant avec précaution vers l'infirmerie.

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Les longs couloirs gris de la base, habituellement écho des blagues et des rires des soldats, résonnaient d'un silence entrecoupé de murmures inquiets. Même les plus jeunes recrues, qui n'avaient pas encore connu les horreurs de la guerre interstellaire, sentaient la tension. Et ceux qui connaissaient le Général Jack O'Neill savaient que, lorsque cet homme se montrait préoccupé, ils avaient toutes les raisons de l'être.

Perdu dans la semi-pénombre de son bureau, Jack fixait une pile de rapports qui semblaient s'étirer à l'infini. Sa silhouette, tendue comme un arc prêt à décocher une flèche, trahissait un état d'alerte constant. Chaque document semblait être une carte d'un trésor qu'il ne parvenait pas à déchiffrer. C'était comme si les récentes nouvelles de Thor avaient éparpillé son esprit aux quatre coins de la galaxie.

Il y avait une semaine de cela, Thor, leur avait apporté des nouvelles du Haut Conseil. L'arrêt du dilatateur temporel sur Ivadoll avait été décidé. Cette décision aurait dû être un soulagement, pourtant, les réticences de Thor à s'exprimer clairement sur les mystères de cette planète, couplées au souvenir du visage blême de Victor, refusant catégoriquement d'être envoyé là-bas, étaient autant de signaux d'alarme pour Jack.

Soudain, il écarta ses documents avec impatience et se précipita hors de son bureau. Il était animé par une urgence, un besoin viscéral de retrouver Sam. Il marcha d'un pas rapide à travers les couloirs, les rares personnes qu'il croisait le saluaient d'un signe de tête respectueux, mais il était trop préoccupé pour vraiment les remarquer.

Au détour d'un couloir, Jack faillit percuter Daniel, tous deux étant absorbés par leurs pensées respectives. Instinctivement, Jack agrippa le bras de l'archéologue, évitant de justesse un choc plus violent. Daniel cligna des yeux derrière ses lunettes, légèrement décalées par l'incident, la surprise se peignant sur ses traits.

"Jack !" lança Daniel, sa voix trahissant une légère inquiétude. "Vous avez des nouvelles de Sam ? Teal'c m'a parlé de l'incident dans l'ascenseur."

L'alarme s'empara immédiatement d'O'Neill, son cœur battant plus fort. "Quoi ? Quel incident ?"

Avec une expression embarrassée, conscient de l'angoisse qu'il venait de susciter, Daniel avoua, "Je ne connais pas toute l'histoire. Seulement que Sam a été prise de malaise."

Sans attendre une seconde de plus, Jack se mit à marcher d'un pas encore plus rapide, Daniel à ses côtés. Chaque seconde semblait durer une éternité, mais finalement, ils arrivèrent devant les portes blanches de l'infirmerie. Jack n'hésita pas un instant et entra précipitamment, cherchant désespérément Sam des yeux.

Il scanna la pièce d'un regard rapide et inquiet, ses yeux se posant rapidement sur elle. Elle était allongée, mais regardait le plafond avec une expression pensive, pas vraiment celle de quelqu'un qui venait de vivre un épisode traumatisant.

Le Dr Lam était à ses côtés, prenant des notes sur une tablette. Jack s'approcha, ses bottes émettant un léger écho sur le sol de la pièce. Il fit un signe de tête au docteur avant de tourner son attention vers Carter. Leur regard se croisa, "Hey," murmura-t-il, avec un léger sourire, tentant de masquer son inquiétude.

Sam offrit un sourire timide en réponse. À cet instant, Daniel entra, arquant légèrement les sourcils en signe de préoccupation. "Tout va bien, Sam ?"

Elle hocha la tête. "Je vais bien, Daniel. Juste un petit malaise."

Le Dr Lam examina attentivement les moniteurs avant de se tourner vers eux, "Ne vous inquiétez pas," commença-t-elle avec douceur, "Sam a ressenti une contraction de Braxton Hicks. C'est une réponse corporelle courante à la fin du premier trimestre. Elles peuvent être effrayantes mais elles sont généralement inoffensives."

Jack, bien qu'il ait eu du mal à exprimer ses sentiments, afficha un soupir silencieux de soulagement. Sa main trouva discrètement celle de Sam, les doigts s'entrelaçant brièvement en signe de soutien.

Avec une lueur de regret dans les yeux, Sam avoua, "J'ai inhalé du gaz de Naquadah. Je n'aurais pas dû."

Le Dr Lam posa une main rassurante sur l'épaule de Sam. "Il est surtout important que vous évitiez le stress autant que possible, Sam. Je sais que ce n'est pas facile, mais c'est essentiel pour vous et pour le bébé."

Elle acquiesça, puis commença à se redresser lentement. Avant qu'elle puisse complètement se lever, Jack étendit rapidement la main pour la retenir par l'épaule. "Où penses-tu aller ?"

Elle inspira profondément, cherchant le bon ton, "À mon laboratoire. Je n'ai pas fini mes analyses."

"Tu n'iras nulle part tant que tu ne te seras pas reposée," déclara Jack, ses yeux intenses fixant ceux de Sam avec une intransigeance protectrice.

Daniel, ayant observé la scène à distance, s'approcha en poussant ses lunettes plus haut sur son nez et croisa les bras, renforçant silencieusement la position de Jack.

Elle les regarda tour à tour avant de soupirer en capitulant, "Ok."

Jack laissa échapper un de ses sourires espiègles, cherchant à adoucir le moment, "Si tu veux faire fondre du chocolat, il y a tout ce qu'il faut à la maison."

Avec une fausse indignation, elle leva les yeux au ciel.

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Les phares de la voiture découpaient la route en deux longues bandes lumineuses, rendant le silence de la nuit encore plus palpable. La douce musique qui s'échappait de la radio était le seul son qui berçait l'habitacle, rendant l'atmosphère presque irréelle.

Sam regardait le paysage défiler. Les arbres aux abords de la route se transformèrent peu à peu en d'immenses colonnes, dressées dans un hall silencieux. Deux silhouettes se profilaient au loin. Malgré la distance, Sam pouvait entendre leurs voix, douces et mélodieuses mais leurs paroles restaient insaisissables.

Jack jetait de temps en temps des regards discrets en direction de Sam. Ses yeux mi-clos, elle avait l'air d'être à la fois présente dans la voiture et loin, ailleurs. Il la laissa se perdre dans ses pensées, conduisant avec une concentration tranquille.

Les silhouettes semblaient maintenant être tout près de Carter, leurs formes floues se mêlant au brouillard qui s'était levé. Elle tenta de s'approcher, mais ses pieds refusèrent de bouger. Elle sentait une présence, une énergie, quelque chose d'indescriptible qui l'attirait inexorablement vers ces figures mystérieuses.

Les murmures s'intensifiaient, jusqu'à ce qu'elle puisse distinguer la voix de l'une d'entre elles. Une femme, peut-être. Ses paroles étaient presque inintelligibles, noyées dans le brouillard de ce lieu, mais Sam parvint à saisir quelques mots : "Sa naissance n'est que le début… Une guerre, plus sombre et dévastatrice que toutes celles que vous avez connues, arrive..."

Tandis que les voix continuaient de bourdonner autour d'elle, elle sentit une douce chaleur sur sa joue. Elle cligna des yeux, revenant lentement à la réalité. Jack, le visage éclairé par la faible lumière de la voiture, la regardait avec une tendresse profonde, sa main caressant doucement sa joue.

"Nous sommes arrivés," murmura-t-il.

Elle hocha la tête, essayant de chasser les images résiduelles de son esprit, tout en se demandant si ce qu'elle avait vu était simplement le fruit de son imagination ou quelque chose de bien plus mystérieux.

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Jack s'éveilla en sursaut, le drap frais et l'espace vide à ses côtés accentuèrent immédiatement son inquiétude. Sans perdre un instant, il sortit du lit, pieds nus, seulement vêtu de son caleçon et de son t-shirt légèrement froissé.

Se précipitant hors de la chambre, il parcourut la maison de long en large, espérant trouver Sam à chaque pas. Mais chaque pièce semblait lui renvoyer un écho de solitude. La cuisine silencieuse, le salon paisible, rien. L'angoisse le tenaillant, il poussa instinctivement la porte-fenêtre qui menait au toit.

Là, dans le calme et la lumière tamisée de la nuit, il trouva Sam. Elle était assise, dos à lui, sur une chaise longue, enveloppée dans une couette, les yeux rivés au ciel étoilé.

Marchant doucement pour ne pas la surprendre, Jack s'approcha. Lorsqu'il fut près d'elle, il tenta de lire ses émotions à travers le profil de son visage éclairé par la lueur douce de la lune.

"Sam... Que fais-tu ici ?", murmura-t-il.

Elle tourna la tête vers lui, et bien qu'elle ait tenté de masquer ses émotions, Jack put y lire une multitude de pensées et d'angoisses. "Je n'arrive pas à dormir", dit-elle simplement.

Il hocha doucement la tête, comprenant qu'elle n'était pas prête à partager plus. Cherchant à détendre l'atmosphère, il tenta une approche plus légère. "Victor fait déjà des siennes ?"

Un sourire éphémère se dessina sur les lèvres de Sam. "Non, je ne le sens pas encore bouger."

Jack la contempla avec une tendresse palpable dans le regard. Ses yeux, ces puits d'émotions, semblaient chercher à la rassurer, à la consoler de toutes les angoisses qui la tourmentaient. Il lui tendit la main, "Reviens te coucher, tu vas attraper froid."

Sam ne protesta pas, elle prit la main tendue et se leva pour le suivre.

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Jack dormait paisiblement, sa respiration régulière et profonde témoignant d'un sommeil sans rêves. Sa main protectrice était posée sur la taille de Sam, qui était lovée contre lui, son visage niché au creux de son cou. L'odeur familière de Jack la berçait doucement. Et alors que ses pensées s'apaisaient et que la fatigue prenait le dessus, elle sentit ses paupières s'alourdir inexorablement. Guidée par cette sérénité, elle se laissa glisser doucement dans les bras de Morphée.

La tranquillité se dissipa subtilement. Les ombres de la chambre s'estompèrent pour être remplacées par la froide luminosité des néons du SGC. Sam se trouvait dans un couloir désert, un silence oppressant la submergeant. Ses pas résonnaient étrangement, comme une cacophonie dans cet environnement trop calme. Chaque bruit était amplifié, chaque écho lui paraissait un peu trop proche, un peu trop réel.

Au loin, des murmures. Des voix qu'elle connaissait, des visages familiers, mais tout semblait flou. La voix de Daniel l'appelait doucement, mais il restait insaisissable, comme une ombre dans le brouillard. Sam accéléra le pas, cherchant désespérément une figure connue, un repère.

Mais, tout à coup, deux silhouettes surgirent de nulle part. Elles étaient là, juste à côté d'elle, mais restaient indistinctes, comme des fantômes. La confusion s'empara de Sam. Elle ne pouvait pas voir leurs visages, tout était brumeux, décalé.

Une étreinte glacée, évoquant le toucher d'un métal gelé, enserra brusquement son poignet, l'arrachant vers une direction inconnue avec une violence inattendue. Chaque battement de son cœur résonnait dans ses oreilles, amplifié par l'urgence de la situation. L'obscurité l'engloutissait, une lourdeur suffocante pesant sur sa poitrine, rendant chaque inspiration pénible. Elle voulut crier, se rebeller, mais ses cris demeuraient prisonniers, comme muselés par une présence insaisissable. L'angoisse la prenait aux tripes, la tirant dans un abîme d'incertitude.

Soudain, une voix grave et lointaine tonna à travers le noir, "Victor doit mourir..."

Puis, tout aussi brusquement, la réalité la rattrapa. La pièce baignée d'une douce lumière lui apparut, la rassurant de sa familiarité. Elle se retrouva allongée, les draps légèrement en désordre autour d'elle, sa respiration rapide contrastant avec le calme de la chambre. Le visage de Jack, éclairé par l'éclat de la lampe de chevet, se pencha sur elle, ses yeux remplis d'une préoccupation profonde. Elle pouvait sentir la chaleur de sa main sur la sienne, éloignant la froideur de son cauchemar.

Jack se redressa légèrement, son regard scrutant les traits bouleversés de Sam. "Qu'est-ce qu'il y a, Sam ? Je t'ai entendu crier."

Encore sous le choc de l'intensité du rêve, elle tenta de rassembler ses pensées. Ses cheveux collaient légèrement à son front, et une fine pellicule de sueur perla sur sa peau. "Je... Je ne sais pas", répondit-elle, cherchant à retrouver sa respiration. "Je crois que j'ai fait un cauchemar."

Ses yeux, toujours hantés par les ombres, se fixèrent dans le vide un moment avant de revenir vers Jack. "Ce n'est rien", tenta-t-il de la rassurer. Il glissa délicatement un bras autour de ses épaules, la ramenant contre lui. "Tout va bien." Le simple contact avec lui semblait lui offrir un semblant de réconfort. Elle s'accrocha à lui, laissant le rythme régulier de son cœur la calmer.

Quand elle se libéra de l'étreinte pour basculer sur lui, une vague d'anticipation traversa Jack. Surpris, il fut sur le point de la questionner quand leurs lèvres se rencontrèrent avec une douceur presque timide. Mais bientôt, le besoin de l'autre devint plus pressant, plus impérieux. La tension entre eux était palpable, chaque baiser devenant plus fougueux, plus urgent.

Jack pouvait sentir chaque mouvement, chaque hésitation de Sam, alors qu'elle s'efforçait de se distraire de son cauchemar par leur proximité. Il ne pouvait s'empêcher de frémir sous ses douces caresses, chaque toucher envoyant des ondes électriques à travers lui.

L'atmosphère dans la pièce se chargea d'une électricité sensuelle. Avec agilité, Jack renversa leur position, prenant le dessus, tout en gardant leurs lèvres scellées ensemble. Son baiser se fit plus demandeur, plus intense, comme s'il voulait la consumer tout entière.

Rapidement, il la libéra de sa nuisette. Le vêtement disparut, tombant dans l'oubli, révélant la peau douce et lumineuse de Sam à la clarté tamisée de la chambre. Alors que Jack l'admirait, un léger mouvement dans l'ombre fit détourner le regard de Sam, comme si quelque chose ou quelqu'un les observait depuis un coin reculé.

Les yeux de Jack parcouraient chaque courbe, chaque détail, comme s'il la voyait pour la première fois. Puis, lentement, ses mains commencèrent leur exploration. Chaque effleurement, chaque caresse éveillait en Sam des frissons d'anticipation.

Pendant que ses mains commençaient leur exploration, Sam ressentit, au-delà des frissons de plaisir, un frisson plus froid, comme une brise glaciale dans une pièce fermée. La bouche de Jack suivit le chemin tracé par ses mains, déposant des baisers brûlants sur sa peau.

Toutes les inquiétudes, tous les cauchemars s'évanouirent, remplacés par une passion dévorante. Jack avait ce don, cette capacité à la faire se sentir désirée, aimée, chérie, et ce soir, elle en avait désespérément besoin.

Lorsqu'il saisit fermement Sam par la taille, un chuchotement lointain, à peine audible, vint chatouiller son oreille. Les lèvres de Jack, à la fois avide et douces, parcoururent son ventre, s'attardant avec une tendresse autour de son nombril. Puis, elles glissèrent vers le creux de sa cuisse, mordillant délicatement la peau, avant de remonter irrésistiblement, comme guidées par une force invisible. Chaque contact chassait les ombres, mais elles semblaient toujours prêtes à revenir dès que Jack s'éloignait, même brièvement.

Sam, prise dans un tourbillon d'émotions, sentit une tension contradictoire. Tout en se perdant dans la passion, elle ne pouvait s'empêcher de serrer les draps, craignant les chuchotements et ombres qui menaçaient d'envahir ce moment. La main de Jack glissa, traçant un chemin sensuel de sa hanche jusqu'à sa poitrine. Avec passion, il embrassa et mordilla ses seins, suçant délicatement chaque pointe. Réagissant instinctivement, les hanches de Sam commencèrent à onduler, répondant au rythme imposé par ses gestes assurés.

Avec une patience presque torturante, la bouche de Jack descendit progressivement le long de son ventre jusqu'à son intimité. Ses jambes s'écartèrent presque malgré elle. La caresse délicate de Jack contrastait avec le léger sentiment d'angoisse qui la picotait.

Il s'appliqua avec une patience mesurée, sa langue dessinant des cercles délicats autour de son point le plus sensible, tandis que ses mains la stabilisaient fermement par les cuisses. Un cri s'échappa de ses lèvres alors que le plaisir la submergeait, chaque cellule de son corps réagissant à cette sensation si particulière. Mais dans son esprit, le sentiment d'être observée se renforçait, comme si les ombres dans la pièce avaient pris vie.

Au fur et à mesure que Jack poursuivait ses attentions, Sam sentit une montée d'intensité, chaque tour de sa langue amplifiant ce qu'elle ressentait. Par moments, elle pouvait jurer avoir entendu un chuchotement lointain, une voix si ténue qu'elle la mettait presque en doute. Ses jambes se tendirent davantage et sa respiration s'accéléra lorsqu'elle sentit la douce pression du doigt de Jack s'aventurant à l'intérieur de son intimité.

L'harmonie de ces deux stimulations, extérieure et intérieure, amplifia le plaisir qu'elle ressentait, mais aussi cette impression persistante d'une présence non désirée. La pression s'accumula en elle, devenant presque insoutenable. Son corps entier réclamait une libération. Dans un souffle teinté d'urgence, Sam murmura : « Jack ».

Sentant son apogée imminent, il intensifia sa caresse orale tout en accentuant la profondeur et le rythme de son doigt, la poussant encore plus loin. Soudain, une vague de plaisir la submergea, les muscles de son intimité se contractant avec une intensité irrépressible. Elle laissa échapper un gémissement profond, mêlant surprise et délice. Ses doigts s'entrelacèrent dans les cheveux de Jack, le pressant plus près d'elle. Dans ce moment d'abandon, le monde extérieur s'effaça, y compris ses préoccupations et inquiétudes, laissant Sam dans un état de pure extase.

Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, Jack se redressa, chaque mouvement électrisant l'air autour d'eux. Après s'être libéré de ses vêtements, il se plaça avec précaution entre les jambes de Sam. D'un mouvement fluide mais retenu, il la pénétra lentement, très lentement, prolongeant ainsi leur supplice mutuel.

Englouti par le désir, la retenue de Jack s'évapora rapidement. Ses hanches se mirent à bouger avec une urgence croissante, chaque mouvement de reins plongeant plus profondément en elle. La douce lenteur du début se transforma en un rythme effréné, impérieux. Sam se laissa emporter par cette cadence, répondant avec une passion égale. Dans un élan sauvage, Jack saisit sa tête, capturant ses lèvres dans un baiser ardent, sa bouche s'emparant de la sienne avec une faim insatiable, mordillant sa lèvre inférieure.

Alors que Jack continuait ses mouvements, un flux puissant de sensations envahit Sam, l'emportant sur une marée d'extase qui s'enroulait profondément en elle. Sa poitrine se soulevait de manière saccadée, ses poumons cherchant désespérément à capturer l'air à mesure que le plaisir montait.

Mais alors que l'arrivée d'un autre orgasme semblait imminente, un voile sombre descendit sur son esprit. La réalité telle qu'elle la connaissait vacilla, emportée par des visions cauchemardesques. La douce chaleur de la pièce fut supplantée par un froid glacial. Plongée dans une obscurité presque totale, elle discerna à peine les contours d'une pièce inconnue. Les murmures lointains résonnaient à nouveau dans ses oreilles. La voix d'une femme, grave et urgente, se détacha du reste : "Ne le laisse pas te toucher… Ils anéantiront toute vie..."

Au milieu de cette pénombre dense, une lueur faible émana d'un point précis. Sam distingua peu à peu la silhouette souffrante de Victor. Ses vêtements étaient déchirés et maculés de sang, témoignant d'une lutte ou d'une fuite désespérée. A genoux, il semblait porter le poids du monde sur ses épaules.

Ses yeux étaient le point focal de la scène. Ils étaient presque incandescents, et chargés d'une douleur si profonde qu'elle semblait insondable. Ils laissaient transparaître une imploration silencieuse, un appel muet à l'aide, à la compréhension.

À ses côtés, deux ombres vacillaient, comme des esprits venus d'ailleurs. Leur présence était sinistre, ces figures semblaient représenter deux adolescents, dont les traits étaient difficiles à définir, comme si une brume les recouvrait. L'un d'eux, peut-être plus grand, avec une carrure plus athlétique, avait une main posée fermement sur l'épaule de Victor, le tenant en place. L'autre, d'une stature plus élancée, avait saisi avec force les cheveux de Victor, le faisant incliner la tête douloureusement en arrière.

Cette vision sombre et menaçante s'estompa lentement, remplacées par la réalité qui l'entourait. Les teintes d'ombres et de lumière fusionnèrent, se transformant en la figure préoccupée de Jack, ses yeux marrons débordants d'inquiétude. Le monde de la chambre revint en focus autour d'elle, les sons, les sensations, tout semblait amplifié.

Elle réalisa soudainement que Jack s'était immobilisé, bien qu'il soit encore profondément ancré en elle, tous ses mouvements s'étaient suspendus. La poitrine de Sam se souleva rapidement, chaque inspiration semblait brûler ses poumons, comme si elle venait de refaire surface après avoir été submergée.

Les yeux de Jack scrutèrent les siens, cherchant des réponses. "Sam," murmura-t-il d'une voix rauque, tremblante d'émotion. "Ça ne va pas ? Je t'ai fait mal ?"

Les mots s'entrechoquaient dans son esprit, mais elle peinait à trouver la voix pour répondre. Elle sentit la chaleur des mains de Jack encadrer son visage, ses pouces caressant doucement ses joues, comme s'il tentait de l'ancrer à lui.

La réponse silencieuse de Sam fut un baiser, profond et désespéré. Elle semblait chercher à s'ancrer à la réalité par le contact avec Jack, comme si elle luttait contre quelque chose d'invisible. L'instant d'après, elle inversa leur position, le surmontant avec une détermination féline.

Jack, un peu désorienté par cette soudaine intensité, se redressa légèrement, cherchant à comprendre ce changement de comportement. Sa main libre traça la joue de Sam, s'arrêtant brièvement à la courbe de ses lèvres. "Sam," murmura-t-il d'une voix rauque, "parle-moi."

L'ignorant, Sam accentua son mouvement. Chaque inclinaison de ses hanches transmettait une pression exquise, faisant ressentir à Jack l'étreinte serrée et enveloppante de son intimité. Il pouvait distinguer chaque sensation, chaque parcelle de chaleur, chaque contraction subtile qui l'accueillait plus profondément en elle. L'inquiétude qu'il ressentait fut balayée par le tourment délicieux qu'elle lui infligeait.

Un soupir involontaire franchit ses lèvres. À chaque resserrement intime de Sam, une onde de plaisir redoublée courait en lui. La tension s'accumula, pulsant autour de sa virilité, menaçant de le submerger dans une extase imminente. Ses mains, devenues l'extension de ses désirs, se posèrent avec fermeté sur les hanches de Sam. Son bassin répondit de manière involontaire, poussant à chaque mouvement, cherchant à aller toujours plus loin en elle.

Il était au bord de l'orgasme lorsque quelque chose changea. Les yeux de Sam étaient écarquillés, comme si elle venait de voir quelque chose d'effrayant. Rapidement, elle se détacha de lui, se précipitant vers le bord du lit, cherchant à s'échapper des visions qui la hantaient. Ses mains s'agrippèrent au drap, tremblantes, comme si elle voulait s'arracher à un cauchemar.

Le rythme effréné de sa respiration trahissait une terreur intense, comme si elle venait de se soustraire aux griffes d'un danger imminent. Jack, déconcerté, se redressa rapidement, cherchant à déceler la cause de ce bouleversement. "Sam ? Bon sang, dis-moi ce qu'il y a !" Sa voix trahissait une anxiété palpable. Il s'avança vers elle avec précaution, essayant de lui offrir un semblant de réconfort, mais il était manifeste que Sam était engloutie par une peur qui échappait à sa compréhension.

Alors que Jack tentait de déchiffrer le voile de panique qui avait submergé Sam, celle-ci se mit brusquement à reculer. Elle le dévisagea avec des yeux emplis d'une terreur primitive, comme s'il était devenu, à ses yeux, un total étranger.

"Ne m'approche pas !" s'écria-t-elle d'une voix éraillée, débordante d'angoisse.

Jack, horrifié par cette transformation soudaine, leva les mains en signe de pacification. "Qu'est-ce que j'ai fait ?!"

À chacun de ses mouvements pour se rapprocher, elle paraissait encore plus terrifiée, jusqu'à ce que le mur stoppa sa retraite. "Reste où tu es," dit-elle d'une voix menaçante, ses pupilles dilatées par l'effroi.

"Sam, explique-moi ce qui se passe," supplia Jack, sa voix douce essayant d'être un baume apaisant face à la tempête émotionnelle qui se déchaînait en elle.

Les yeux de Sam erraient dans le vague, comme si elle se remémorait un souvenir douloureux ou revivait un cauchemar. "Ils sont partout. Chaque fois que je ferme les yeux, dès que tu me touches, je les vois !"

La confusion de Jack se transforma en inquiétude croissante. Il n'avait jamais vu Sam dans un tel état, et il se sentait impuissant face à la terreur qui la consumait.

Il prit une profonde inspiration, essayant de calmer les battements affolés de son cœur. Avec des mouvements lents et délibérés, il s'approcha de Sam. Il était essentiel qu'il reste calme et rassurant, même s'il luttait avec sa propre confusion et inquiétude. "De qui parles-tu ? Il n'y a que nous ici." murmura-t-il doucement, étendant les mains pour la toucher avec la plus grande précaution.

Elle tremblait toujours, mais alors qu'il enroulait doucement ses bras autour d'elle, elle ne résista pas. Elle enfouit son visage dans son torse, ses larmes humides trempant sa chemise. "Je ne sais pas, Jack." Il la berça alors doucement, murmurant des paroles apaisantes, essayant de la ramener du précipice de sa terreur.

Après ce qui sembla être une éternité, les sanglots de Sam commencèrent à s'apaiser. Les ombres avaient totalement disparu. La tension dans ses épaules se relâcha, et bien qu'elle fût toujours visiblement secouée, elle semblait s'ancrer à nouveau dans le moment présent. "Viens," dit doucement Jack, "retournons au lit, il faut que tu dormes."

Avec précaution, ils se mirent au lit, Jack gardant Sam près de lui. L'épuisement qui pesait sur elle était palpable, chaque muscle de son corps demandant grâce après le choc émotionnel. Il la berça doucement, laissant la chaleur de son étreinte la rassurer. Ses yeux lourds et fatigués luttèrent contre le sommeil pendant un moment, mais l'épuisement l'emporta finalement. Dans le silence qui s'ensuivit, Sam s'endormit profondément dans les bras protecteurs de Jack.

Cependant, lui resta éveillé, plongé dans ses pensées. Les événements de la nuit l'avaient troublé, et il était bien résolu à éclaircir la situation.

····●·○·●·○·●·○·●·○·●····

Sam se rendit à son laboratoire, cherchant un refuge dans les énigmes scientifiques qu'elle aimait tant résoudre. Là, sur son plan de travail, trônait le convergeur phasique. Ses mains effleurèrent l'objet, cherchant en lui une échappatoire à la tempête qui faisait rage en elle.

À mesure qu'elle se plongeait dans l'analyse, un sentiment de malaise la submergea. Les chiffres, plutôt que de la rassurer par leur logique, semblaient la pousser vers une vérité qu'elle craignait de découvrir. Les souvenirs de la nuit précédente étaient flous et fragmentés. Toutefois, une chose était claire : elle redoutait de s'endormir.

Alors que ses paupières devenaient de plus en plus lourdes, la pièce commença à se déformer. Les sons autour d'elle se transformèrent en murmures indistincts. Elle se voyait ailleurs, enveloppée d'ombres et de voix chuchotantes.

Cependant, un murmure, semblable au souffle du vent à travers une fissure, la rappela soudainement à l'instant présent. Elle cligna des yeux, son regard balayant rapidement son laboratoire familier. L'artefact demeurait immobile devant elle. Une image rapide de Victor, son visage tourmenté par une douleur incommensurable, s'imposait dans son esprit. Elle entendait sa propre voix, lui promettant qu'elle mettrait tout en œuvre pour le sauver. La détresse dans ses yeux la bouleversait profondément.

Le désir d'évasion la submergea. Elle avait l'impression que les murs du laboratoire se rapprochaient, menaçant de l'emprisonner. L'idée de s'endormir ici la terrifiait. Elle devait sortir, mais la porte principale était exclue. Trop de monde, trop de questions. Elle devait trouver une sortie discrète, avant que le sommeil ne la terrasse et ne la replonge dans le tourbillon de ses cauchemars.

Prise d'une urgence presque fébrile, Sam se précipita vers le petit couloir adjacent à son laboratoire. Une discrète plaque métallique marquée "Sortie de secours" lui indiquait le chemin vers la liberté. Sam ouvrit la porte avec précaution, jetant un regard nerveux derrière elle pour s'assurer que personne ne l'avait vue. Elle emprunta le couloir à grands pas, ses talons claquant sur le sol, le son rebondissant sur les murs étroits.

Tout en courant, les émotions l'envahissaient. La peur, la culpabilité, la honte... Tout se mêlait, formant un tourbillon qui l'entraînait toujours plus loin. Elle n'entendit pas les voix qui l'appelaient en arrière, trop concentrée sur sa fuite.

Une fois à l'extérieur, elle prit une grande bouffée d'air, essayant de calmer la tempête qui rugissait en elle. Les arbres qui entouraient le complexe étaient calmes, le contraste frappant avec le chaos qu'elle ressentait à l'intérieur. Elle enfouit son visage dans ses mains, tentant de reprendre ses esprits. Elle savait qu'elle ne pouvait pas fuir éternellement, mais pour l'instant, tout ce qu'elle désirait était un moment de paix.

····●·○·●·○·●·○·●·○·●····

En s'éloignant de son bureau recouvert d'anciens textes grecs, Daniel s'étira longuement, sentant ses muscles se relâcher après des heures de lecture intense. Bien qu'il fût absorbé par son étude, une pensée lui vint soudainement : il ne s'était pas entretenu avec Sam depuis la veille. Il se demanda alors comment elle allait.

Il marcha lentement à travers les couloirs métalliques du SGC, passant devant les soldats en uniforme et les scientifiques en blouse. Arrivé à la porte du laboratoire, il l'ouvrit avec précaution, s'attendant à trouver Sam absorbée par une expérience. Mais à sa grande surprise, la pièce était déserte. L'atmosphère y était étrange, comme si elle avait été abandonnée précipitamment. Son ordinateur était allumé, ses notes éparpillées et une tasse de café à moitié pleine trônait sur un coin de son bureau.

L'inquiétude s'empara de lui. "Sam ?" appela-t-il doucement, espérant qu'elle soit simplement dans un recoin de la pièce. Mais aucune réponse ne lui parvint.

Daniel avançait à grands pas à travers les couloirs animés de la base. Les bruits ambiants de la routine militaire faisaient écho autour de lui, mais il n'y prêtait pas attention. Chaque intersection, chaque virage lui offrait l'espoir de croiser Sam. Pourtant, elle semblait s'être volatilisée dans cet immense labyrinthe. Ses pas l'amenèrent jusqu'à la salle d'entraînement où il trouva Teal'c et Jack en pleine partie de ping-pong.

Lorsque Daniel émit un léger raclement de gorge, Teal'c était en posture de service. Cette petite distraction surprit O'Neill qui manqua la balle, glissant hors de sa portée.

"Daniel ! Vraiment ?" protesta Jack, surjouant son irritation.

Un sourire en coin, Teal'c observa la scène. "Même sans l'intervention de Daniel Jackson, vous avez une fâcheuse tendance à perdre vos points, O'Neill."

Jack haussa les sourcils, feignant de ne pas comprendre, puis se pencha pour récupérer la balle, se préparant déjà pour le prochain échange.

Daniel croisa les bras, préoccupé. "Quelqu'un a vu Sam ? Je la cherche."

Jack, en plein mouvement, s'arrêta net, la balle toujours en main, "Je l'ai accompagnée ce matin voir le médecin. Nous… Enfin, elle a passé une mauvaise nuit. Elle doit probablement être à son labo maintenant."

Daniel souffla, légèrement exaspéré, "Justement, j'en viens et elle n'y est pas."

L'atmosphère détendue de la pièce s'évanouit brusquement. Jack et Teal'c échangèrent un regard lourd de sens. La partie était bel et bien terminée. Le trio se lança immédiatement à sa recherche.

····●·○·●·○·●·○·●·○·●····

Sam se trouvait toujours en dehors de la base, les épaules légèrement affaissées, son regard perdu dans le paysage naturel. Ses pensées tumultueuses s'étaient arrêtées, son rythme cardiaque avait repris un rythme normal.

Perdue dans ses réflexions, un sentiment de vulnérabilité l'envahit. Ces cauchemars... Ils ne ressemblaient à rien de ce qu'elle avait déjà vécu. Ils étaient d'une intensité et d'une réalité perturbantes.

Les souvenirs de ses heures de travail avec le convergeur phasique affluèrent. Est-ce que cet artefact pouvait-il être à l'origine de ces cauchemars ? La question la taraudait, la poussant à chercher des réponses.

Elle décida de retourner au SGC et de parler à Daniel. Il était sa meilleure chance pour démêler ce mystère. Rassemblant son courage, elle se dirigea d'un pas résolu vers l'entrée de la base.

····●·○·●·○·●·○·●·○·●····

En poussant la porte du bureau de l'archéologue, Sam fut accueillie par une ambiance pesante, presque palpable. Elle aperçut alors Daniel, profondément absorbé dans ses travaux, courbé sur son bureau.

"Je vous dérange ?" demanda Sam en hésitant.

Daniel leva la tête, ses yeux se posant sur elle avec surprise. Il se redressa rapidement, "Ah Sam ! Je vous cherchais ! Où étiez-vous passée ?"

Un sourire timide éclaira son visage, "J'étais sortie prendre de l'air. Daniel, j'ai besoin de vous parler de quelque chose."

L'intrigue se lisait sur le visage de Daniel alors qu'il se rapprochait, "Je vous écoute."

Dans les mains de Daniel, un objet brillait d'un éclat singulier, attira immédiatement l'attention de Sam. En le reconnaissant, elle sentit son pouls s'accélérer. "Daniel," commença-t-elle, la tension perceptible dans sa voix, "que faites-vous avec cette lame ?"

Les yeux de Daniel s'illuminèrent d'une flamme intense. "Je crois que nous sommes en présence de quelque chose d'exceptionnel. D'après ce que j'ai pu déchiffrer, il se pourrait bien que ce soit la lame d'Atlas. La légende raconte qu'Atlas portait le poids du ciel sur ses épaules. Cependant, certains textes évoquent qu'il possédait également des armes redoutables, et parmi elles, une lame capable d'infliger une malédiction éternelle. Je suis convaincu que c'est celle que nous avons ici."

Il fit tourner l'objet dans sa main, les reflets dorés dansant sur le mur.

Sam, bien que fascinée par le discours de Daniel, sentit une vague d'appréhension monter en elle. Elle essaya de se détourner, mais Daniel, soudainement agressif, se saisit de son bras.

"Croyez-vous que la lame puisse encore tuer Victor ?" murmura-t-il d'une voix sinistre.

Sam paniqua, cherchant à se libérer de son emprise. "Quoi ? Daniel, qu'est-ce qui vous prend ?!"

La détermination étrange qui émanait de lui était palpable. Daniel, comme habité par une force ou une entité étrangère, avança d'un pas, resserrant son emprise sur le bras de Sam. Ses yeux, autrefois empreints de douceur, brillaient désormais d'une lueur froide et impitoyable. "Je dois essayer, Sam. Pour le bien de tous."

Alors qu'elle tentait de comprendre ce qui était en train de se passer, Daniel, dans un mouvement vif et brutal, la renversa au sol. L'éclairage vacillant du bureau, provoqué par l'instabilité de la lame ou par une quelconque énergie qu'elle émettait, rendait la scène d'autant plus cauchemardesque. La respiration sifflante de Daniel, ses yeux devenus presque noirs et dénués de toute humanité, étaient ceux d'un prédateur prêt à fondre sur sa proie.

Immobilisée par le poids de Daniel sur elle, Sam sentit sa main glaciale autour de sa gorge, pressant, coupant peu à peu l'oxygène. Ses doigts étaient comme des serres, froides et impitoyables. Elle luttait pour respirer, chaque bouffée d'air devenant une bataille. L'autre main de Daniel, brandissant la lame d'Atlas, brillait d'une lueur malsaine.

Il se pencha, sa bouche tout près de l'oreille de Sam. "Il ne mérite pas de vivre, Sam," souffla-t-il avec une voix qui n'était plus la sienne, rauque et chargée de haine. Il écarta le tissu de son t-shirt, dévoilant son ventre. La sensation froide et tranchante de la lame effleura sa peau, glissant lentement et dangereusement près de son abdomen. Elle pouvait sentir le métal, froid et menaçant, attendant de porter le coup fatal.

Les tentatives désespérées de Sam pour se défaire de l'emprise de Daniel étaient infructueuses. Sa vision se troublait, ses yeux commençaient à se rouler, son esprit s'embrouillait sous le poids de l'oxygène manquant. La douleur aiguë la transperça lorsque la lame pénétra sa chair. Une décharge électrique d'horreur traversa son corps, rendant ses cris silencieux...

Puis, tout s'évanouit. Le noir complet.

Sam se réveilla en sursaut, son souffle court, le cœur battant. Elle se trouvait au mess, face à Teal'c. L'immense Jaffa, généralement si stoïque et imperturbable, avait abandonné son repas, sa fourchette à mi-chemin entre son assiette et sa bouche. Sa posture était figée et ses grands yeux sombres étaient emplis d'une préoccupation rare, leur intensité contrastant avec la quiétude habituelle du guerrier. Il dévisageait Sam d'un air si intense que cela renforça son sentiment d'inconfort et de vulnérabilité. "Docteur Carter," dit-il d'une voix grave, "Vous allez bien ?"

Ses mains tremblaient encore, la sueur perlant son front, et elle prit un moment pour comprendre que tout cela n'était que le produit de son imagination. "Qu'est-ce que je fais ici ?"

Teal'c posa sa fourchette, "Vous aviez disparu de la base. Je vous ai retrouvé dans le bureau de Daniel Jackson. Je vous ai proposé de venir déjeuner avec moi."

Le simple son de sa voix, son ton calme, aurait dû apporter du réconfort à Sam. Cependant, chaque mot était noyé sous le flux tumultueux de ses pensées, les images terrifiantes de Daniel et la sensation lancinante de la lame. Elle sentait sa respiration devenir irrégulière, ses mains tremblantes. L'effroi et la confusion se lisaient clairement sur son visage. Était-elle encore en train de rêver ou était-elle réellement assise au mess ?

N'arrivant pas à trouver ses mots, elle se leva brusquement, renversant sa chaise au passage. Elle évita le regard perçant de Teal'c, sa fuite plus motivée par le besoin d'échapper à l'oppression de ses visions que par une quelconque raison logique.

Arrivée devant la porte de son bureau, elle s'y précipita, fermant derrière elle avec une rapidité frénétique. La pièce était plongée dans la pénombre, seule une faible lumière venant de l'extérieur éclairait les contours des objets. Sam se laissa tomber contre la porte, sa poitrine se soulevant rapidement sous l'effet de la panique. La froideur du métal de la poignée dans son dos, le bruit sourd de la ventilation, tout semblait amplifié à ses oreilles.

Elle savait qu'elle devait se calmer, essayer de rationaliser ses émotions. Pourtant, chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle revoyait le visage déformé par la rage de Daniel, sentait la pression de ses doigts autour de sa gorge. Elle s'enroula sur elle-même, tentant de se rassurer, de se convaincre que tout cela n'était que le produit de son imagination. Mais la terreur était bien réelle. Et elle se demandait combien de temps elle pourrait encore le supporter.

S'efforçant de contrôler sa respiration, Sam s'accroupit davantage, son dos toujours pressé contre la porte froide et rigide de son bureau. Elle tentait désespérément de se soustraire à la tourmente de ses émotions, de retrouver un semblant de paix intérieure. Les paumes de ses mains étaient plaquées contre ses oreilles, comme si ce simple geste pouvait la protéger du tumulte qui faisait rage en elle.

À l'instant où ses paupières se fermèrent, elle fut submergée par un flot d'images étranges, déconnectées de la réalité, comme si elles étaient projetées sur un écran devant elle. C'était différent de ses cauchemars habituels, plus ancien, plus mystique.

Elle vit une figure féminine enveloppée dans une robe longue et flottante. Ses cheveux noirs tombaient en cascades autour d'un visage sévère mais beau.

Les lèvres de la femme se mouvaient silencieusement, et bien que Sam ne puisse distinguer le son de sa voix, elle capta des éclats de paroles, "Daniel a raison. Victor ne doit pas vivre ou toute vie disparaîtra."

La vision s'estompa, laissant Sam perdue, tentant désespérément de comprendre ce qu'elle venait de vivre. Qui était-elle ? Et que signifiaient ces paroles ? Le danger semblait plus proche que jamais.

La respiration de Sam s'apaisa graduellement. Une vague de vulnérabilité la submergea, la poussant à chercher le réconfort de Jack. Inspirant profondément pour rassembler ses forces, elle marcha résolument en direction de son bureau. Cependant, sans s'en rendre compte, ses pieds la guidèrent vers la salle de réunion.

En entrant, elle fut accueillie par le regard inquiet de Teal'c, qui semblait être en train d'expliquer quelque chose à O'Neill. Daniel était là aussi, mais ce qui fit bondir le cœur de Sam fut la vue de la lame d'Atlas dans sa main. Elle brillait d'une lueur malsaine.

Sans vraiment réfléchir, prise dans une spirale de panique incontrôlable, elle se jeta sur Daniel, essayant désespérément de lui arracher l'objet de sa main. Elle hurlait, la peur et la terreur l'ayant totalement submergée. Jack, interloqué, tenta d'intervenir, essayant de saisir Sam par les épaules pour la calmer. Mais elle se débattait avec une force surhumaine, les images de son cauchemar où Daniel l'attaquait avec cette même lame inondant son esprit.

"Sam, bon sang ! Arrête ! ", criait Jack, essayant de la raisonner. Mais elle n'écoutait pas, son regard fixé sur la lame, pensant que c'était sa seule chance de se protéger.

Daniel, complètement désorienté par l'assaut soudain, lâcha la lame dans la confusion. Sam la saisit et, dans un geste de désespoir, manqua de la planter dans son propre ventre. Tout semblait se dérouler au ralenti pour les trois hommes de la pièce.

Mais Teal'c s'élança avec une vitesse stupéfiante. Attrapant fermement le poignet de Sam, il l'empêcha de commettre l'irréparable. Elle tomba à genoux, épuisée et tremblante, les larmes coulant sur son visage.

Jack, réalisant l'intensité de la détresse de Sam, se rapprocha rapidement d'elle. Il prit doucement son visage entre ses mains, ses yeux plongeant profondément dans les siens, cherchant à la ramener au présent, loin de l'horreur qui semblait l'engloutir.

"Sam, respire. Regarde-moi", dit-il d'une voix douce mais ferme, essayant de capter son attention. Les yeux vitreux de Sam se concentrèrent progressivement sur ceux de Jack, mais ils étaient encore emplis d'une terreur résiduelle.

"Teal'c, allez chercher le Docteur Lam. Tout de suite !", ordonna Jack sans quitter Sam des yeux.

Le Jaffa hocha silencieusement la tête et se dirigea vers la sortie de la pièce. Mais soudain, dans un élan de force inattendu, Sam repoussa violemment Jack. Blême, les pupilles dilatées par une terreur manifeste, elle souffla d'une voix tremblante : "Victor".

Dans les tréfonds de son esprit, une vision apocalyptique de Washington se dévoilait : la ville n'était plus qu'un amas de décombres fumants, l'air était saturé des lamentations des âmes en peine. En son centre trônait Victor, tel un monarque cruel célébrant sa conquête. L'aura maléfique qui émanait de lui était suffocante, rendant palpable l'essence de sa puissance destructrice. Son sourire, empreint d'une malveillance glaciale, dévoilait ses intentions mortifères. Il la fixa de ses yeux impénétrables et déclara d'une voix sombre et menaçante : "Je détruirai tout, et personne ne pourra m'arrêter."

Le cri de Sam résonna dans toute la salle. Jack essaya de la prendre dans ses bras, essayant désespérément de la calmer. La lueur de panique dans les yeux de Sam s'intensifiait, son souffle saccadé témoignant de sa lutte intérieure. L'image de Victor se superposait à celle de Jack, sa réalité vacillait entre les cauchemars et le présent. "Victor ! Ne fais pas ça !" hurla-t-elle.

Soudainement, avec force, Sam repoussa Jack et ses pieds s'élancèrent instinctivement. La lumière des couloirs de la base défila rapidement autour d'elle, ses cheveux virevoltant derrière elle. Dans son esprit tourmenté, elle voyait Victor s'éloigner à travers une Porte des Étoiles. Elle essaya désespérément de le rejoindre, mais la distance entre eux semblait insurmontable.

Le décor autour d'elle se brouilla, les couloirs froids et métalliques se fondirent en une myriade de couleurs et de lumières, jusqu'à ce qu'elle se retrouve dans l'immensité de la salle d'embarquement. Les alarmes retentissent, alertant de la situation de crise.

Jack et Teal'c qui l'avaient suivie, firent irruption dans la salle, essoufflés par la poursuite. Les militaires présents, pris de panique et ne comprenant pas le comportement erratique de Carter, levèrent leurs P90, la prenant pour cible.

"Baissez vos armes ! C'est un ordre !", hurla Jack avec une autorité indiscutable. Malgré leur hésitation, les soldats s'exécutèrent.

Mais Sam, dans un geste imprévisible, s'empara de l'arme de poing d'un soldat trop proche et la pointa vers Jack et Teal'c.

"Ne bougez pas !", cria-t-elle.

Teal'c, l'expression stoïque malgré la gravité de la situation, essaya d'intervenir. "Docteur Carter, nous ne sommes pas vos ennemis."

Sam regarda autour d'elle, essayant de faire le tri dans ses pensées embrouillées. Chaque visage lui semblait étranger, chaque son amplifiait son épuisement émotionnel.

"Où suis-je ?", murmura-t-elle, ses forces l'abandonnant peu à peu.

Jack, s'avançant lentement, parla d'une voix douce et rassurante. "Sam, c'est moi, Jack. Tu es en sécurité. Pose l'arme, s'il te plaît."

La détresse de Sam était palpable, ses yeux embués de larmes reflétaient une douleur insupportable. Dans un geste de désespoir absolu, elle dévia l'arme de Jack et Teal'c pour la diriger vers sa propre tempe. Chaque fibre de son être semblait crier son besoin de s'évader de cet enfer qu'elle percevait comme sa réalité. L'atmosphère dans la salle devint lourde, électrique.

Submergée par la terreur, une pensée obsédante envahit son esprit : et si le seul moyen de fuir ce cauchemar incessant était d'appuyer sur la gâchette ? Peut-être alors, pensait-elle, serait-elle libérée de cette torture et se réveillerait-elle, enfin en sécurité. L'idée d'une échappatoire si définitive semblait, dans son état de détresse, être la seule lueur d'espoir.

Alors que Sam s'apprêtait à presser la gâchette, le temps s'étira étrangement, transformant chaque instant en une éternité. Le cri de Jack, vibrant d'angoisse, se propagea à travers les couloirs, résonnant comme un écho lointain. Il se lança vers elle, espérant atteindre Sam avant qu'elle ne commette l'irréparable.

Tandis qu'il avançait vers elle, la détresse qui brillait dans les yeux de Sam s'effaça peu à peu. L'arme échappa à sa main avant qu'elle ne puisse tirer et heurta le sol dans un bruit métallique. Le corps de Sam suivit, s'effondrant doucement, comme si elle était soudainement libérée de toute gravité.

Jack plongea, la rattrapant juste avant que sa tête ne touche le sol. Il la prit dans ses bras, sentant la fragilité de son corps contre lui. Son souffle était saccadé, ses doigts cherchant désespérément un pouls.

La salle d'embarquement, habituellement animée d'un tumulte constant, était maintenant plongée dans un silence glacial. Le souffle court de Jack et le doux ronronnement des machines à l'arrière-plan étaient les seuls sons perceptibles. Teal'c avança, soulagé que la catastrophe ait pu être évitée. D'un geste fraternel, il posa sa main sur l'épaule de Jack, lui offrant un soutien silencieux.

Jack avait la gorge nouée par l'émotion. "Reste avec moi, Sam", murmura-t-il, la serrant plus fort contre lui alors qu'il se leva avec précaution pour la transporter. La porte de la salle d'embarquement s'ouvrit devant eux, laissant entrer une équipe médicale qui s'empressa de prendre soin de Carter.

····●·○·●·○·●·○·●·○·●····

Dans le royaume mystique d'Ivadoll, au-delà des montagnes connues et des rivières cartographiées, s'étendait un territoire que peu osaient nommer. Cet endroit, absent de la plupart des cartographies, était un enchevêtrement sauvage de forêts denses, d'une épaisseur telle qu'elle semblait dévorer les confins du monde, plongeant ses visiteurs dans un voile d'obscurité et de mystère.

L'air, chargé d'une humidité étouffante, vibrait d'une énergie latente. De gigantesques arbres, aux troncs noueux, s'élevaient vers un ciel souvent invisible, leurs branches entrelacées formant un maillage serré, telles les mains d'entités antiques désireuses d'attraper les âmes perdues. Le brouillard s'insinuait silencieusement parmi les arbres, conférant à la forêt une atmosphère onirique, où la frontière entre le rêve et le cauchemar était floue.

Cachées par cet enchevêtrement végétal, d'anciennes colonnes de pierre se dressaient, vestiges d'une époque oubliée. Et là, entre ces colonnes, se tenaient deux figures contrastées : une femme au regard perçant dont les cheveux ébène coulaient comme une rivière d'encre sur ses épaules. Sa robe sombre, fluide, lui donnait des airs de prêtresse d'un autre monde. À côté d'elle, un vieil homme, grand et charismatique, portait une longue toge grise.

Dans la main délicate de la prêtresse reposait une plume d'une blancheur immaculée, tranchant avec la noirceur de sa robe. Elle la levait de temps à autre, comme une baguette magique, vers l'au-delà, murmurant des mots qui semblaient être issus d'un langage oublié. Chaque incantation la plongeait un peu plus dans une transe profonde.

Le ciel, jusque-là clair, se couvrit soudainement d'une épaisse masse de nuages noirs, aussi sombres que les abysses. Sans prévenir, un éclair zébré d'argent fendit la voûte céleste et s'abattit avec fureur sur la plume qu'elle tenait en main. L'impact fut si violent que la plume éclata en un millier de particules étincelantes.

La prêtresse fit un mouvement brusque, repoussant une mèche rebelle de son front. Ses yeux, d'un noir abyssal, luisaient d'une terreur palpable."J'étais si proche du but… Samantha Carter allait se donner la mort.", confia-t-elle d'une voix tremblante.

L'homme, les yeux fixés vers le ciel, affichait un mépris profond. Son visage était crispé par une rage sourde. Il brandit son poing, sa voix vibrante d'indignation. "Hadès ! Tu as outrepassé les règles ! Tu n'avais pas le droit d'intervenir !"

La prêtresse s'accroupit doucement, ses doigts effleurant délicatement les éclats de plume dispersés sur le sol. Levant des yeux emplis de mélancolie, elle murmura, "La plume d'Hypnos a été détruite. Je ne peux plus manipuler son sommeil."

Charon, avec ses joues creusées et sa peau blafarde tendue sur des os saillants, grinça des dents, faisant ressortir ses veines ténébreuses au niveau du cou. Ses yeux, profondément enfoncés, brillaient d'une détermination froide lorsqu'il rétorqua, "Je trouverai une autre manière d'anéantir Victor."

"Le temps presse," commença la prêtresse, les plis de son front se creusant en une expression d'urgence. Ses yeux, lumineux et pénétrants, fixaient Charon intensément. "La naissance des héritiers de Poséidon et de Zeus bouleversera le destin que tu as envisagé. Ensemble, ils formeront l'Arme des Dieux qui mettra à mal tes ambitions."

Il lui lança un regard acéré, ses yeux étincelant d'une colère froide. "Comment pourraient-ils naître ?! Nous avions un accord ! Tu devais faire le nécessaire pour que Carter et O'Neill ne se touchent plus !"

"La plume a un pouvoir immense," déclara la prêtresse, ses mains tremblaient légèrement, trahissant une pointe d'inquiétude. "Mais sa destruction a compromis ma capacité à garder Samantha sous emprise. Mon contrôle s'est fragilisé, je ne peux plus te le garantir totalement."

"Qu'importe, si cela se produit alors je les réduirai tous les trois à néant," cracha Charon avec une détermination glaciale.

Elle saisit fermement son bras, l'urgence brillant dans ses yeux, cherchant à le prévenir., "Unis, ils sont une force inébranlable. Et Zeus, le plus redoutable, ne pliera devant aucune adversité."

Malgré l'avertissement Charon sourit, "Ne t'en fais pas, Victor ne survivra pas et les autres ne verront jamais le jour."

La prêtresse le fixa intensément, "N'oublie jamais la dette que tu as envers moi. Mon aide n'était pas gratuite."

Dans l'air épais, la tension était palpable. Il savait qu'elle était une alliée de valeur, mais aussi une adversaire redoutable si elle se sentait trahie. "Je suis conscient de notre accord," dit-il d'une voix basse et mesurée. "Quand le moment sera venu de régler ma dette, je serai prêt."

Baignée dans une pénombre qui semblait absorber toute lumière alentour, elle inclina doucement la tête, "Fais attention Charon, le fil du destin s'effiloche à chaque pas. Peux-tu entendre le murmure des ténèbres qui guettent ?"

D'une voix glaciale, Charon répliqua, "Je n'entends que le présage de mon triomphe."

Alors, avec une discrétion presque surnaturelle, Charon disparut dans les ténèbres épaisses de la forêt, ses pas s'estompant comme s'ils étaient avalés par la nuit. La prêtresse demeura immobile, enveloppée par l'aura envoûtante des lieux, et les murmures des âges passés lui susurrèrent d'anciennes prophéties, troublant son âme réceptive.

A suivre…