Ça y est, nous voilà au denier chapitre d'Ils croiront que l'on s'aime.
Je vous remercie à tous de l'avoir lue, commentée et aimée.
Comme toujours, ça me rend vraiment heureuse et ça me motive à écrire toujours plus.
J'ai encore de nombreuses histoires à vous partager et j'espère que vous serez au rendez-vous pour les prochaines avec la même ferveur et le même amour.
Un grand merci et je vous laisse avec ce dernier chapitre, ces derniers instants avec Harry et Draco.
.Love is Love.
Theodora.
CHAPITRE 18 – ILS VERRONT QUE L'ON S'AIME
.
Draco resta interdit, les sourcils froncés.
"À Brighton ? Attends, je suis perdu. Je croyais que j'y passais trop de temps, justement ?"
"Non, c'est au travail que tu passes trop de temps. Je nous ai réservé une chambre avec vue sur la mer dans un hôtel avec un spa. Comme ça on va pouvoir se reposer, se faire masser et, surtout, froisser les draps toute la nuit. Et la journée, on visitera des maisons. J'ai appelé l'agence, elle peut nous en montrer plusieurs ce week-end."
"Vraiment ?"
"Oui. Je ne garantis pas qu'on trouve la maison de nos rêves dès les premières visites, mais c'est au moins un début."
Draco soupira avant d'enrouler ses bras autour du cou de Harry. "Je t'aime, tu sais ?"
"Moi aussi. Allez, on a un quart d'heure pour faire notre sac, notre première visite est à six heures."
"Quoi ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?"
Harry éclata de rire en le regardant courir vers leur chambre où il fouilla dans les placards pour remplir un sac. De son côté, il avait déjà tout prévu et n'eut qu'à faire apparaître son sac en attendant son petit-ami.
Une heure plus tard, ils étaient à Albourne, à une quinzaine de kilomètres au nord de Brighton, pour visiter une maison qui mis des étoiles dans les yeux des deux hommes. Elle était superbe, avec une maison principale et des dépendances, de grandes fenêtres qui la baignaient de lumière, sept grandes chambres et un immense et beau jardin qui plut immédiatement à Draco, mais sa trop grande distance avec la mer et sa taille les fit réfléchir une bonne partie de la soirée. Ils en discutèrent longuement pendant leur dîner au restaurant de l'hôtel, et décidèrent d'attendre les prochaines visites pour se faire une vraie opinion sur la maison. C'était la première, après tout et s'ils avaient eu un coup de cœur évident, ils avaient aussi besoin de la comparer à d'autres.
Plus tard ce soir-là, les deux amants firent l'amour pour la première fois en plus de deux semaines et, Draco dû bien l'avouer, les week-ends avaient du bon.
Ce furent trois maisons qu'ils visitèrent le lendemain et si toutes avaient leur charme, aucune ne plut autant aux deux hommes que celle de la veille.
La première, bien que située à Brighton et, donc, plus proche de la mer était beaucoup trop moderne pour eux et ils la trouvèrent sans charme.
La seconde, une jolie maison de ville située dans le centre de Hove, à quelques rues de la plage, avait beaucoup de cachet, mais elle n'avait pas de vrai jardin et Draco comme Harry s'y sentirent trop oppressés pour y imaginer leur vie.
La troisième était plus un manoir qu'une maison, immense et toute en pierre, à près d'une heure de route de Brighton et malgré l'immense terrain de près de huit hectares, cette propriété n'était clairement pas faite pour eux.
Ils l'avaient dit, ils n'étaient pas pressés et savaient que trouver la maison parfaite allait leur demander du temps mais cette journée d'échecs successifs leur pesa malgré tout sur le moral toute la soirée, jusqu'à ce que Linda, leur agent immobilier les appelle pour leur proposer une nouvelle visite le lendemain. Elle venait de recevoir une nouvelle propriété et voulait la leur faire visiter en exclusivité, même si c'était un dimanche. Bien entendu, les deux hommes acceptèrent et c'est le cœur plus léger qu'ils allèrent se coucher.
Linda leur avait donné rendez-vous à East Preston, une petite ville de bord de mer à presqu'une heure à l'ouest de Brighton. Ils connaissaient de nom, car c'est là que vivaient Neville et Blaise et l'idée de vivre non loin d'eux leur paru être un bon présage. Le ventre noué, ils s'avancèrent dans la rue qu'on leur avait indiqué jusqu'à apercevoir Linda au loin.
"Tu crois que c'est la bonne ?" Demanda Draco, ses doigts fermement serrés sur ceux de Harry.
"Je n'en sais rien, mais la mer est à juste quelques mètres, donc..."
"C'est la première qu'on visite et qui est aussi proche. Il y a l'air d'y avoir beaucoup de maisons dans ce quartier."
"Tu n'aimes pas ?"
"Si, le coin a son charme. Et puis, écoute..." Ils s'arrêtèrent un instant et se regardèrent en souriant. "On entend les vagues. Tu imagines te réveiller tous les matins avec ce bruit ?"
"Le rêve."
"Bonjour Messieurs ! Merci d'avoir prolongé votre séjour pour cette visite." Les salua Linda avant de leur serrer la main.
"Oh, on est encore là cette nuit, donc ça ne nous gênait pas. C'est plutôt pour vous, on est dimanche."
"Le week-end n'existe pas chez moi. Je me déplacerais même pendant mes vacances s'il le fallait. Tout pour mes clients."
"Tiens, ça me rappelle quelqu'un, ça."
Draco donna un discret coup de coude à Harry qui pouffa.
"Bien, cette maison est arrivée dans notre listing hier, c'est pour ça que je n'avais pas prévu de vous la montrer. Le propriétaire déménage au Canada et il veut vendre rapidement."
"Génial."
"C'est une beauté, vous allez voir. Cinq chambres, autant de salles de bain, elle fait près de quatre cents mètres carrés sur un terrain de plus de mille mètres carrés et... non, je vous laisse la surprise."
Draco détacha son regard de la maison qu'il fixait depuis plusieurs minutes maintenant pour regarder Linda. "Une surprise ? C'est quoi ?"
"Ce ne sera plus une surprise si elle nous le dit, mon cœur."
"Allons-y ?"
Dès la seconde où ils mirent les pieds dans la maison, les deux jeunes hommes s'y sentirent bien. La pièce de vie était immense et tout en longueur, ouverte sur la terrasse et le jardin. Au milieu, un escalier en bois menait à l'étage où se trouvaient les cinq chambres dont la principale bénéficiait d'un balcon donnant sur le jardin, la mer et...
"Une piscine ?"
"Je sais que ce n'était pas dans vos critères, mais une piscine sur la côte, ça ne se refuse pas. Imaginez-vous en été, vous pourrez vous y baigner, recevoir des amis, prendre le petit-déjeuner les pieds dans l'eau... c'est vraiment un plus !"
Draco et Harry échangèrent un regard complice, leur esprit les ramenant tous deux dans une autre piscine au bord d'un autre océan. Ici, dans leur maison et dans leur jardin, ils pourront faire ce qu'ils voudront et n'auront même pas besoin d'un sort pour se dissimuler aux regards indiscrets.
Ils terminèrent la visite dans le jardin et, justement au bord de la piscine où Linda termina de leur présenter cette maison qui représentait tout ce qu'ils avaient souhaité.
"Au fond du jardin, vous avez une petite porte qui mène à la plage. Le coucher de soleil y est superbe le soir, croyez-moi. Voulez-vous revoir une partie de la maison en particulier ?"
"Non, je pense que ce ne sera pas utile." Harry regarda Draco qui hocha la tête. "Nous voulons faire une offre."
"Vraiment ?"
"Oui, cette maison est parfaite. C'est... c'est la maison de nos rêves."
"J'en suis ravie, messieurs. Venez, allons nous installer à l'intérieur pour signer l'offre. Je sais que le propriétaire est pressé et il acceptera sans doute un prix un peu inférieur à celui demandé, mais je vous conseille de ne pas descendre trop bas."
Tandis que Harry suivait Linda à l'intérieur, Draco resta dans le jardin un peu plus longtemps. Quand il s'en rendit compte, Harry s'excusa auprès de la femme et le rejoignit, l'enlaçant par derrière.
"Ça va, mon cœur ?"
"Oui. J'ai juste du mal à réaliser, je crois."
"Tu veux qu'on prenne quelques jours pour réfléchir ?"
"Non ! Il est hors de question qu'on la laisse filer. Elle est parfaite."
"Je trouve aussi. Alors on signe ?"
"Oui, on signe."
"Tu es sûr, hein ?"
"Toi ?"
Le brun acquiesça et embrassa son petit-ami dans le cou. "Je nous voie bien ici avec notre chien et nos enfants jouant dans ce jardin."
"Merlin, on va vraiment devoir mettre une barrière autour de cette piscine."
"On a le temps. Pour le moment, ce sera juste toi et moi. Et la mer."
"J'ai l'impression que ce n'est pas réel. Pas seulement la maison, mais tout... depuis la seconde où tu as poussé la porte du café, en fait. Je crois que la machine à expresso a dû exploser et que je suis dans le coma depuis des mois. Je vais me réveiller et je serais dans la même merde qu'avant."
"Alors ne te réveille pas. Ou, si c'est le cas, viens me trouver, ne me laisse pas le temps de parler et embrasse-moi. Comme ça, je saurais."
"Que ce n'est pas un rêve ?"
"Je saurais que tu m'aimes et, ensuite, je le crierais sur tous les toits et tout le monde le saura, tout le monde le verra."
"Que je t'aime ?"
"Et que je t'aime."
"On est niais au possible."
"On s'en fou, mon cœur." Harry le fit se retourner et l'embrassa longuement. "Allez viens, on va acheter cette maison, puis on retourne à l'hôtel. J'ai envie de te faire l'amour."
Draco éclata de rire, la tête rejetée en arrière et l'air si heureux, si libre, que le brun eu envie de capturer cet instant pour l'afficher sur le plus grand mur de cette maison. Comme ça, il était clair que tout le monde verrait pourquoi Harry Potter aimait Draco Malfoy.
.oOo.
Leur offre fut acceptée le lendemain et, une semaine plus tard, ils signaient l'accord de vente. Draco avait insisté pour faire un prêt à la banque et sa nouvelle situation professionnelle l'y aida, tout comme sa relation avec Harry qui se porta garant au cas où quelque chose devait arriver. Les banques aimaient les garanties et le compte en banque de Harry Potter en était une bonne. Malgré cela, le blond était satisfait de pouvoir payer sa part de la maison, ça le rassurait même si Harry était au final celui qui en payait la majorité. Après tout, la vente de sa maison londonienne à elle seule aurait été suffisante pour payer leur nouveau foyer, mais il savait à quel point c'était important pour Draco qui avait besoin de cette sécurité et de cette indépendance même si, Harry en était certain, pour rien au monde il ne l'aurait laissé filer.
Un mois plus tard, ils emménageaient dans leur nouvelle maison, aidés par leurs amis ravis de les voir s'installer ensemble dans leur nouveau chez eux.
Même une fois installés à Brighton, ils gardèrent un rythme toujours aussi soutenu, Harry passant ses journées à Poudlard, tandis que Draco continuait de faire de l'établissement de Blaise l'un des lieux les plus fréquentés de Brighton. La clientèle avait beau être majoritairement Moldue, il n'était pas rare de voir des sorciers pousser la porte du restaurant et du bar en journée ou en soirée et si le peu qui reconnaissait Draco avait tiqué au début, ils arrêtèrent rapidement et toutes les inquiétudes du blond s'évanouirent en quelques mois. Il avait été accepté par la clientèle de Blaise, alors pourquoi cela ne serait-il pas le cas dans le reste de la communauté ?
C'est dans cet état d'esprit qu'il reparla à Harry de sa baguette et de l'éventualité de retrouver sa magie et, le week-end suivant, Harry organisa un rendez-vous au Ministère afin d'exiger qu'on lui remette sa baguette et que la Trace lui soit enlevée si ce n'était pas déjà le cas. Ils ne sauraient jamais si la présence de Harry y fut pour quelque chose ou pas, mais en moins d'une heure, ils ressortirent du Ministère en possession de la baguette du blond.
À l'instant où il la tint enfin pour la première fois depuis toutes ces années, Draco éclata en sanglot. Plus tard, il expliqua à Harry que la vague de Magie qui l'avait submergé avait été si intense, qu'il avait failli s'écrouler et qu'il lui avait alors été impossible de retenir ses larmes. Il lui fallut des semaines pour réapprivoiser sa magie complètement et être capable d'utiliser sa baguette comme avant, mais il finit par arriver à un point où lancer des sorts était de nouveau confortable, naturel. Bien sûr après sept ans à vivre comme un Moldu, utiliser sa baguette n'était plus un réflexe, mais ça lui importait peu. Désormais, il pouvait transplaner pour aller au travail au lieu d'utiliser la Poudre de Cheminette, et se déplacer où bon lui semblait.
Il n'était pas encore assez à l'aise pour se promener dans les quartiers sorciers comme sur le Chemin de Traverse, mais ils les fréquentaient peu, donc ce n'était pas gênant.
En plus de récupérer sa baguette, Harry et Draco obtinrent du Ministère que Narcissa soit autorisée à revenir en Angleterre librement et dans les mois qui suivirent, mère et fils se virent souvent soit chez eux, soit en France au plus grand bonheur de Harry qui voyait son petit-ami plus heureux que jamais.
Le procès de John se tint au printemps. Au fil des mois, la police Moldue, avec l'aide précieuse du Département des Aurors, réussit à démanteler tout le réseau de trafic d'êtres humains dont il faisait partie et plusieurs dizaines de personnes avaient été arrêtées, tandis que de nombreux jeunes, dont une bonne partie était des mineurs, furent libérés et ramenés chez eux.
Avec l'aide de Harry, Draco accepta de témoigner au procès en compagnie d'autres victimes du propriétaire du bar. Ce fut un moment difficile pour lui d'être de nouveau face à son ancien patron et de revivre ces mois d'angoisse, mais en entendant le témoignage des autres, il réalisa à quel point il était chanceux d'être tombé sur Harry. Aussi traumatisant que tout cela avait pu être, il avait échappé au pire et était heureux aujourd'hui. Au final, ce procès et le verdict dur et sans appel lui permirent surtout de clôturer ce chapitre de sa vie. John, Adrian, toutes les difficultés et les incertitudes étaient désormais derrière lui et il ne lui restait plus qu'à regarder devant, vers Harry et le brillant futur qui les attendait.
Draco tint parole et chaque mois, les deux jeunes hommes s'octroyaient un week-end rien qu'à eux, mettant le travail entre parenthèse. Parfois, ils restaient chez eux à ne rien faire, profitant de leur piscine, se baladant sur la plage ou passant leurs journées au lit. D'autres, ils se faisaient plaisir et partaient pour quelques jours dans une autre ville, dans un autre pays. Rome bien sûr, mais aussi Paris, Vienne, Marrakech... tous deux aimaient découvrir de nouveaux lieux et, tant qu'ils étaient ensemble, ils étaient heureux.
À l'été, ils partirent trois semaines sur les routes pour découvrir les États-Unis tous les deux avant de revenir à temps pour le mariage de Blaise et Neville qui eut lieu sur la plage près de chez eux à la fin de l'été, devant tous leurs amis et leurs familles réunis.
Cela sembla donner des idées à Harry car, alors qu'ils dansaient au milieu des invités, étroitement enlacés et les yeux dans les yeux, il sourit et embrassa son amant tendrement.
"Dis, pour le prochain mariage, tu voudras bien faire semblant d'être mon mari ?"
Draco pouffa, ses joues délicieusement rougies par le vin. "Tu me feras signer un contrat ? Avec une clause de non-sexe, bien sûr."
"À quoi bon ? On ne s'y tiendra pas, de toute façon."
"Pas faux." Après un moment de silence confortable, Draco fronça les sourcils. "Attends... tu as dit mari ?"
"Hum, ouais ?"
Le blond s'arrêta de danser pour observer Harry, la tête penchée sur le côté.
"Tu... qu'est-ce que... est-ce que tu me demandes de t'épouser, là ?"
"Eh bien... oui ? Ou non. Ce n'est pas assez officiel, hein ? Je n'ai pas de bague et tout ça et... je peux faire mieux. Ouais, je ferais mieux un autre jour."
"Harry..."
"Je t'aime, Draco. Et je veux passer le reste de ma vie avec toi. Je sais qu'on n'a pas besoin de se marier pour ça, mais... j'en ai envie. J'ai envie de t'appeler mon mari, et d'échanger des vœux et des alliances. Je m'en fous qu'on soit juste tous les deux ou avec tous nos amis pour faire une grande fête, je veux juste t'épouser. Enfin... si toi aussi tu le veux, bien sûr."
Harry hésita un instant, mais alors qu'il se demandait s'il devrait s'agenouiller malgré son manque de bague, Draco lui sauta dans les bras et sanglota dans son cou.
"Oui. Je veux bien t'épouser. S'il te plaît, je... j'en rêve."
"Alors... épouse-moi ?"
Les deux jeunes hommes se sourirent avant de s'embrasser profondément.
Autour d'eux, les mariés et les invités dansaient, s'enlaçaient, parlaient et riaient, inconscients de ce qui se jouait au milieu de la piste de danse.
À cet instant, rien d'autre n'importait sinon eux-mêmes et leur amour. Ils avaient bien le temps de l'annoncer à leurs proches, ou de penser à une date, au lieu parfait et à tous ces détails qui les rendront dingues mais les mèneront au plus beau jour de leur vie.
À cet instant, ils n'étaient que Harry et Draco, seuls sous les étoiles, s'embrassant sous la lune, premiers témoins et, désormais, éternels gardiens de leur amour.
Et si, au détour d'un séjour en Toscane ils découvrent l'endroit parfait pour se dire oui, comme un splendide domaine viticole entouré par la campagne et les vignes ; et si, par miracle, ce lieu s'avère disponible l'été suivant...
... Cela sera une tout autre histoire.
-FIN-
