Un anniversaire gâché

Buck se tenait devant la porte d'entrée de leur maison, un bouquet de ballons multicolores dans une main et une boîte de chocolats dans l'autre. Il était excité à l'idée de surprendre Eddie pour leur premier anniversaire de mariage.

Cette année avait été incroyable pour eux deux.

Après leur premier baiser, ils avaient passé du temps à se découvrir l'un l'autre. Buck avait dû admettre en rougissant, qu'il n'avait jamais été très loin avec Tommy et il avait été surpris d'apprendre qu'Eddie avait expérimenté des choses avec lui-même qu'il n'avait jamais envisagé de faire.

Il avait alors découvert qu'Eddie était très doué, avec plusieurs parties de son anatomie, pour lui faire ressentir un plaisir auquel il n'avait jamais eu accès avant. Mais surtout Eddie l'aimait tel qu'il était avec patience et tendresse et Buck avait de nouveau confiance en lui et en sa place au sein de la famille Diaz

Ils étaient passés par tellement de choses ensemble : leur mariage, l'adoption de leur fille Hope, et toutes les petites victoires et défis de la vie quotidienne. Hope était une petite fille merveilleuse, avec des couettes brunes rebondissantes et de grands yeux bleus pétillants.

À l'âge de deux ans, elle rayonnait déjà de joie et de curiosité, explorant le monde avec un mélange d'émerveillement et d'enthousiasme. Son rire cristallin résonnait à travers la maison, apportant une lumière et une chaleur qui réchauffaient le cœur de Buck et d'Eddie.

Elle était une petite exploratrice, toujours en train de découvrir de nouvelles choses, que ce soit en ramassant des cailloux dans le jardin ou en s'amusant avec ses jouets colorés dans sa chambre. Malgré son jeune âge, elle avait déjà un esprit vif et une personnalité pleine de charme. Elle aimait passer du temps avec ses parents, que ce soit en jouant à cache-cache dans le jardin ou en écoutant des histoires avant de se coucher.

Même si elle préférait grandement quand c'était Christopher qui les lui racontait.

Avec son frère, Hope était le second rayon de soleil de leur famille, apportant de la joie et de l'amour dans chaque moment de leur vie quotidienne. Buck et Eddie ne pouvaient s'empêcher de sourire chaque fois qu'ils la regardaient, émerveillés par sa capacité à trouver la beauté et le bonheur dans les petites choses de la vie. Elle était leur petit miracle, et ils étaient infiniment reconnaissants de l'avoir dans leur vie.

Eddie se plaisait d'ailleurs à dire à qui voulait l'entendre que leurs deux petits rayons de soleil tenaient entièrement de leur père, ce qui faisait rougir Buck jusqu'au orteils à chaque fois

Mais Buck se sentait enfin complet, comme s'il avait trouvé sa place dans le monde aux côtés d'Eddie et de leurs enfants.

Il ouvrit la porte avec un sourire aux lèvres, prêt à partager cette journée spéciale avec son mari. Mais son sourire se figea instantanément sur son visage en voyant ce qui l'attendait à l'intérieur.

Le salon était dans un désordre étrange.

Un soutien-gorge rose était étendu sur le dossier du canapé, tandis que deux verres à moitié pleins, dont l'un portait une trace de rouge à lèvres, trônaient sur la table basse. Une bouteille de champagne, ouverte mais à moitié vide, reposait à côté.

L'atmosphère était pesante, chargée d'une tension palpable.

Buck sentit une boule se former dans son estomac alors qu'il se frayait un chemin à travers le chaos. L'eau coulait dans la salle de bains signe que quelqu'un prenait sa douche, et lorsqu'il poussa la porte de la chambre, il découvrit une scène qui brisa son cœur en mille morceaux.

Marisol se tenait là, nue, le corps enveloppé dans un drap, le drap de son propre lit.

Son visage affichait un sourire narquois alors qu'elle croisait le regard de Buck.

– Salut, Buck, dit-elle d'une voix mielleuse. Je suis désolée, je ne savais pas que tu rentrais si tôt.

Buck sentit la rage monter en lui, mêlée à une profonde tristesse.

Il ne pouvait pas croire ce qu'il voyait. Marisol, dans sa propre maison, portant un drap qui appartenait à lui et à Eddie, celui de son lit pour être précis, celui qu'il partageait avec son mari, comme si elle avait le droit d'être là.

– Que fais-tu ici ? demanda-t-il d'une voix tremblante de colère et de chagrin.

Marisol haussa un sourcil, comme si elle était surprise par sa question.

– Je suis ici parce qu'Eddie m'a demandée de passer, comme à chaque fois que tu pars courir ou faire de la randonnée, ou je ne sais quoi d'autre, Buck. Et nous faisons l'amour comme des bêtes pendant des heures. La question c'est qu'est-ce que toi tu fais ici, aussi tôt ?

Avant que Buck n'ait pu répondre, Eddie apparut à son tour, la taille enveloppée dans une serviette, encore humide de sa douche. Son visage s'illumina en voyant Buck, mais cette lueur de bonheur fut rapidement remplacée par une expression de confusion en voyant Marisol.

– Buck, qu'est-ce… qui se passe ? demanda-t-il, la voix empreinte d'inquiétude.

Buck sentit son cœur se briser en mille morceaux alors qu'il réalisait ce qui se passait.

Marisol était là, dans leur maison, portant le drap du lit qu'ils partageaient avec Eddie, et prétendant être chez elle. Et Eddie semblait avoir l'indélicatesse de paraitre aussi confus que lui, faisant semblant de ne pas comprendre pourquoi elle était là.

– Il est rentré trop tôt, voilà ce qui se passe, répondit Marisol.

– Que… ?

– On devrait arrêter de lui mentir et lui dire qu'on n'a jamais rompu, Regarde-le, le pauvre…

Buck avait envie de vomir.

Dans cet instant, Buck sentait comme si le sol s'effondrait sous ses pieds, emportant avec lui toutes les certitudes et les fondations sur lesquelles il avait construit sa vie. La trahison le traversait comme un coup de poignard en plein cœur, lui arrachant le souffle et faisant vaciller ses convictions les plus profondes.

Chaque mot prononcé par Marisol résonnait dans son esprit comme un écho lugubre, remettant en question chaque instant passé avec Eddie, chaque moment de bonheur partagé, chaque promesse échangée. Avait-il été aveuglé par son amour pour Eddie, par sa loyauté envers lui, pour ne pas voir la vérité ? Avait-il été naïf de croire en leur bonheur, en leur amour, en leur avenir ensemble ?

Des vagues de désespoir et de colère déferlaient en lui, menaçant de le submerger complètement. Tout ce en quoi il avait cru, tout ce pour quoi il avait lutté, semblait s'effriter sous le poids écrasant de la réalité. Les jeux avec Christopher et les rires de Hope résonnaient dans son esprit, mais ils semblaient lointains, étouffés par le tumulte de ses émotions.

Il se sentait trahi, abandonné, comme si son cœur avait été déchiré en lambeaux. Les images de leur vie ensemble défilaient devant ses yeux, mais elles étaient teintées maintenant d'une aura de mensonge et de tromperie. Leurs projets, leurs rêves, leurs espoirs semblaient soudain si fragiles, si éphémères, comme des châteaux de sable emportés par la marée montante.

La douleur était si intense, si dévorante, qu'il avait du mal à respirer. Il avait envie de crier, de pleurer, de frapper quelque chose pour évacuer ne serait-ce qu'une fraction de son chagrin. Il se sentait vidé, anéanti, comme si toute l'énergie avait été aspirée hors de son corps.

– Ne fais pas cette tête. C'était évident qu'il reviendrait vers moi, dit Marisol d'un ton triomphant. Un vrai homme ne peut pas résister à une vraie femme. Tu as juste eu ton petit frisson gay, mais tu reviens toujours à moi, n'est-ce pas, mon amour ? poursuivit-elle en venant se coller à Eddie qui était figé.

Les mots de Marisol résonnaient dans l'air, emplissant la pièce d'une tension insupportable. Buck sentit les larmes lui monter aux yeux alors qu'il regardait Eddie, cherchant une lueur de compréhension dans ses yeux. Mais ce qu'il vit à la place, c'était de la confusion, du choc, et peut-être même un peu de culpabilité.

Tout était trop pour Buck.

Il se sentait trahi, humilié, et plus que tout, il se sentait comme un idiot. Comment avait-il pu être si aveugle, si naïf ? Comment avait-il pu croire qu'il avait enfin trouvé le bonheur, seulement pour découvrir que tout était un mensonge ?

Une seule pensée traversait son esprit tourmenté : la fuite.

Il voulait juste disparaître, s'éloigner de tout cela, de cette douleur insupportable qui lui comprimait la poitrine. Mais où pouvait-il aller ? Où pouvait-il se réfugier pour échapper à la tourmente qui faisait rage en lui ?

Sans un mot de plus, Buck se retourna et s'enfuit de la maison, les larmes coulant librement sur ses joues. Il avait besoin de s'éloigner de cet endroit, de cet enfer qui avait été sa maison, et de trouver un endroit où il pouvait être seul avec sa douleur.

Alors qu'il s'éloignait, il entendit les appels désespérés d'Eddie derrière lui, mais il ne se retourna pas. Il ne pouvait pas supporter de voir la trahison dans les yeux de celui qu'il aimait, la douleur était bien trop difficile à supporter.

Buck ne savait pas où il allait, ni ce qu'il ferait ensuite.

Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne pouvait plus rester dans cette maison, avec ces souvenirs qui le hantaient et ces mensonges qui le déchiraient. Et peut-être, juste peut-être, un jour il pourrait trouver la force de pardonner à Eddie, mais pour l'instant, tout ce qu'il pouvait faire, c'était pleurer la perte de ce qu'il avait cru être le vrai bonheur.