9-1-1 est une série télévisée américaine créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Tim Minear. L'histoire et les personnages de bases ne m'appartiennent pas et je ne fais que les réutiliser sans en tirer bénéfice.

Cette fanfiction est publiée sur Wattpad et AO3.

Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes.

Balises : BxB, accident, vengeance, trahison, coma.

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Éclats de verre

Le soleil couchant baignait les rues de Los Angeles dans une lumière dorée, alors qu'Eddie Diaz marchait aux côtés de sa petite amie, Marisol, et de son fils, Christopher.

Ils venaient de sortir du cinéma après avoir regardé le dernier film d'action à la mode. La soirée avait été agréable, mais l'atmosphère s'était quelque peu alourdie depuis qu'ils avaient quitté le cinéma.

– Qui est partant pour une glace ? demanda Marisol avec un grand sourire.

– Moi ! s'exclama Christopher.

– Non, rectifie Eddie. Pas de glace le soir ou tu ne pourras pas dormir.

– Mais papa…

– Oh allez Eddie, ne fais pas ton rabat-joie, lâcha-t-elle en déposant un baiser sur sa joue. Viens Christopher, allons chercher des glaces.

Eddie se sentait devenir rouge de colère mais il refusait de faire un esclandre au beau milieu de la foule.

Il aimait Marisol, il aimait croire qu'il l'aimait et, à beaucoup d'égard, il se sentait bien avec elle, mais parfois, il avait l'impression qu'elle poussait trop fort, et là elle dépassait clairement les bornes en sapant son autorité de la sorte.

Il les rattrapa au moment où Christopher enfournait une grosse cuillère de glace dans sa bouche. Il craignait la crise de sucre plus tard dans la soirée. Marisol lui mit un coup de coude et lui tendit une coupe qu'il récupéra pour éviter le scandale.

Il allait devoir lui parler, elle ne pouvait pas faire ça.

Christopher avait une routine et il savait qu'il y avait des règles à suivre. Ils avaient instauré ça depuis des années déjà et ça fonctionnait. Marisol ne pouvait pas tout bouleverser. Christopher devait garder ses repères, c'était un équilibre encore fragile que la crise d'adolescence de son fils avait déjà mis à rude épreuve.

Elle ne pouvait pas tout changer comme bon lui semblait.

Une fois la glace mangée, Eddie les fit retourner à la voiture en silence mais Marisol et Christopher échangeaient sur le film qu'il venait de voir et Eddie sentait que son fils commençait à être très énervé par la dose de sucre inhabituelle.

Ils s'installèrent dans la voiture et Eddie ajusta son rétroviseur pour jeter un œil, soucieux de l'humeur de son fils et il soupira.

Marisol avait insisté pour faire plaisir à Christopher en l'emmenant manger une glace, malgré ses réticences. Et forcément, Christopher avait été d'accord, mais maintenant, assis à l'arrière de la voiture, il semblait bouder, les bras croisés sur sa poitrine.

– Chris, ça va aller, tu sais. On rentre à la maison maintenant.

Christopher marmonna quelque chose de peu compréhensible en réponse, mais Eddie décida de ne pas insister. Il tourna son attention vers Marisol, assise à côté de lui sur le siège passager.

– Tu vois, je t'avais dit qu'il était trop tard pour une glace. Maintenant, regarde ce que ça a causé, marmonna Eddie.

Marisol lui lança un regard faussement indigné, comme si elle ne comprenait pas sa réaction.

– Oh, allez, Eddie, ne sois pas si grincheux. Christopher voulait juste un petit plaisir après le film. C'est une bonne chose de temps en temps, tu sais.

Et maintenant c'était lui le grincheux ?

Parfois, elle l'énervait vraiment. Eddie savait qu'il devait prendre sur lui. Une relation c'était une histoire de concessions, avant tout. C'était ce que lui avaient toujours dit ses parents.

Mais il ne comprenait pas pourquoi c'était si difficile.

Avec Shannon, ils n'étaient d'accord sur pas grand choses à vrai dire, excepté l'éducation de leur fils. Peut-être qu'il devait être patient et expliquer à Marisol où était sa place dans la vie de Christopher.

Elle n'était pas sa mère, et Eddie ne lui demanderait jamais d'endosser ce rôle, mais elle ne pouvait pas toujours être la bonne copine et se liguer contre lui pour obtenir les faveurs de Christopher.

Ce n'était pas ainsi qu'elle devait agir.

Ce n'était pas ainsi que Buck faisait. Alors oui, d'accord, ils se liguaient contre lui pour lui faire des blagues mais jamais quand cela concernait son autorité, Buck se rangeait toujours de son côté dans ces cas-là et Christopher ne cherchait même plus à dépasser les limites quand ils étaient tous les trois.

Marisol risquait de faire voler en éclat cet équilibre.

Eddie haussa les épaules, se détournant de la route pour regarder Marisol qui lui faisait ses plus efficaces yeux de biches. Eddie remarqua avec surprise que ça ne fonctionnait pas aussi bien que ceux de Buck.

Il chassa cette pensée intrusive.

Même si, il devait bien l'admettre, Buck aurait été parfait pour lui et pour son fils. Pourquoi diable ne pouvait-il pas être une femme ? Vu que son meilleur ami venait de lui faire son coming out, Eddie supposait que si Buck avait été intéressé par plus que de l'amitié avec lui, il se serait dévoilé.

Buck ne savait pas cacher des choses aussi grosses, même s'il avait caché à tout le monde sa bisexualité.

En fait, Eddie n'était même pas sûr qu'il s'en soit vraiment rendu compte avant d'avoir rencontrer Tommy, alors c'était peut-être un peu présomptueux de sa part de supposer qu'il aurait eu des vues sur lui.

Si c'était Tommy qui l'avait fait sortir du bois, alors cela voulait certainement dire qu'il était spécial pour Buck, peut-être qu'il était sa seconde moitié.

Pas qu'Eddie ne soit pas heureux pour lui, Buck méritait tout l'amour du monde, mais il était un peu jaloux.

Il était clair que Marisol n'était pas sa moitié, mais à supposer que Shannon l'était et bien, Eddie avait raté sa chance, alors il allait devoir composer avec ce qu'il avait.

– Je suppose que tu as raison, céda-t-il. Mais si jamais il a une crise de sucre cette nuit, c'est toi qui devras assumer.

Marisol rit doucement, posant sa main sur la cuisse d'Eddie dans un geste évident de le rendre plus docile par une caresse.

– D'accord, d'accord, j'accepte les conséquences, se moqua-t-elle comme si elle était certaine qu'il n'y en aurait pas. Mais pour l'instant, profitons simplement de cette soirée.

Eddie tressaillit quand il sentit la main de sa petite-amie sur sa jambe.

Il n'était pas très démonstratif en général mais il l'était encore moins en public et surtout pas devant son fils. Ok, alors peut-être que ça le dérangeait carrément qu'elle puisse le toucher comme ça alors qu'il était clairement en colère contre elle.

Et puis, cette façon de poser sa main sur sa cuisse, de façon si possessive, ça lui hérissait tous les poils du corps.

Il ne lui appartenait pas.

Il avait l'impression qu'elle marquait son territoire mais contre quelle rivale sérieusement ? Ils n'étaient que trois dans cette putain de voiture.

Eddie se força à respirer calmement.

Il ne comprenait pas pourquoi tout en Marisol semblait soudain l'excéder. Elle avait des qualités sinon jamais il ne lui aurait proposer d'emménager avec lui, bien que pour être tout à fait honnête, il était bien trop en colère pour pouvoir en citer une seule.

Les caresses de Marisol sur sa cuisse se voulaient apaisantes, et Eddie savait qu'elles avaient pour but de le détendre mais il n'y arrivait pas. Il était crispé jusqu'aux épaules et il était presque sûr qu'elle pouvait le sentir. Il préféra éviter le contact visuel avec elle pour le reste du chemin du retour. Il voulait seulement qu'elle retire sa main, qu'elle ne le touche pas de cette façon.

Il se concentra à nouveau sur la route devant lui, tentant de faire abstraction de la touche indésirable, mais un instant d'inattention fut tout ce qu'il fallait pour changer la donne.

Une bosse inattendue sur la route fit tanguer la voiture, et avant qu'Eddie ne puisse réagir, ils étaient projetés dans le fossé, la voiture se cognant violemment contre les rochers et les buissons.

Le monde sembla ralentir alors que le métal crissait et que les éclats de verre volaient dans l'habitacle. Eddie sentit une douleur vive à l'arrière de sa tête avant que tout ne devienne noir.