Bienvenue dans ce trente-septième chapitre.

Disclaimer: Dieu est l'ami de tout le monde mais pas pour certains des personnages. One Piece ne m'appartient pas. Et c'est regrettable!

/!\ Rating M pour le langage et les scènes crues!

Bonne lecture.

Il était 10h10 lorsque j'arrivais, la mine plus fraîche que tout à l'heure, devant la petite porte de la salle du Trône. Le garde était toujours dans les vapes ce qui me surprenait. J'avais nettoyé mes joues de mes larmes et attendu que mes yeux dégonflent pour revenir. Dorénavant je tendais l'oreille pour percevoir un bruit dans l'immense salle à vitraux. Rien. C'était étrange. Le Roi était-il toujours là? Stressée de le revoir, je me forçais à ouvrir la porte et constatais qu'il n'y avait plus personne d'évanouit au pied de l'escalier. En avançant alors que la porte claqua derrière moi involontairement, je vis que Vivi n'était plus là également mais lui, il était là, assis patiemment sur son trône dans son Hanfu noir et rouge. Son regard doré me scrutait sans gêne. C'était un assassin mais bordel qu'il était beau! Je fis une révérence en silence.

- Approchez! Ordonna-t-il d'une voix calme avec un mouvement des doigts.

Je me redressais et obéissais en avalant ma salive. Arrivée à la première plateforme où mon siège et celui destiné à Vivi étaient, je m'arrêtais et attendis dans une révérence.

- Venez plus près!

Et merde! Chialais pas! Chialais pas putain! Je montais les dernières marches, passais les épées plantées qui me donnèrent un frisson dans le dos, puis fis une énième révérence devant Im sans oser le regarder. Je couinais de surprise lorsqu'il m'attrapa pour m'asseoir sur ses cuisses en biais. Sa poigne sur mon bras avait été brute et j'avais mal.

- Vous a-t-il fait du mal? Demanda-t-il en faisant référence à Shanks.

Je secouais de la tête négativement.

- Que vous voulait-il?

- Savoir qui j'étais et… Répondis-je d'une voix tremblante.

Je n'osais pas lui parler de la vidéo. Je revoyais encore ces images horribles. L'île disparue. Ces habitants morts. Les mémoires modifiées. C'était impardonnable, en effet.

- Et? Parlez sans crainte! Quémanda Im sur un ton de douceur qui contrastait avec ce qu'il avait fait.

J'avais passé outre tout ce qu'il avait fait avant car je n'en étais pas témoin et ça remontait à une autre époque mais ça, là, je ne pouvais pas fermer les yeux et me dire que ce n'était rien.

- Et… Im, dites-moi sincèrement! Pourquoi avoir modifié la mémoire de tout le monde a propos de Lulucia?

Je pouvais comprendre qu'il détruise une île, nan en fait, je ne pouvais pas. Son excuse de ma mort n'était pas une raison de commettre un génocide.

Ma tête baissée, il me la releva de l'index pour m'obliger à le regarder.

- Lulucia? Fit-il d'une voix étonnée.

- Shanks m'a tout racontée et il m'a montrée la vidéo de l'annihilation de l'île. Avouais-je d'une petite voix.

Un sourire apparu au coin de ses lèvres et il pouffa de rire.

- Vous a-t-il expliquée pourquoi une telle chose s'est produite?

- Je…Non mais je ne crois pas qu'il le sache.

- Bien sûr qu'il le sait! Cette île contenait des armes biochimiques réquisitionnées par les Rebelles. Dragon comptait les utiliser à Mary Geoise l'année prochaine. J'ai jugé bon de les détruire. Déclara-t-il.

Hein? Vraiment? Des armes biochimiques? C'était euh… C'était quoi déjà?

- Et les 800 000 habitants qui s'y trouvaient? Hallucinais-je.

- La Marine a pu évacuer l'intégralité de l'île à temps. Ils sont en sécurité. Je peux vous l'assurer.

Oh! Je lui souris rassurée. Une part de moi le croyait pour être tranquille et ne plus pleurer mais une autre restait sceptique et sentait que c'était du pipo. Cependant, il était bien plus simple de rester aveugle en ayant une image de lui tel un homme bon et miséricordieux. Je croyais sincèrement que je pouvais le changer et le maintenir dans la Lumière. J'étais conne, hein?

Je n'insistais pas en posant plus de question et lui fis un bisou sur la joue lui tirant un sourire satisfait. Rien n'expliquait par contre la mémoire modifiée. Je savais qu'en ne cherchant pas plus, j'allais finir par le regretter mais connaître la vérité, cette vérité, était effrayant. Je préférais donc faire l'autruche, comme d'habitude. Et puis surtout, j'avais des doutes sur le fait qu'Im fut au courant des confiseries empoisonnées. Un homme préméditant une mort n'aurait pas pleuré et comment aurait-il sur qu'il y avait du poison, hein? Shanks avait raconté n'importe quoi.

- Qu'avez-vous mentionné sur vous? Demanda Im en touchant une mèche rebelle de mes cheveux pour la placer derrière mon oreille.

- Qui je suis mais il le savait déjà. On a parlé d'un de mes camarades de classe, Luffy, et de son frère, Ace, qu'il connaît. On s'est beaucoup attardé sur ma relation avec lui d'ailleurs. Il avait bien ri lorsque je lui ai dit les circonstances de notre rencontre. Il peinait à croire qu'Ace était mon baby-sitter. Riais-je doucement à la fin.

Cela le fit sourire.

- Avez-vous mentionné le fait que votre famille était ici? Questionna-t-il.

- Nan! Je ne veux pas leur attirer d'ennuis. Je ne sais pas qui est vraiment Shanks. C'est peut-être un membre des Rebelles?! Fis-je avec une moue pensive.

- Non. Il est simplement l'un des quatre Empereur Pirate…

J'écarquillais les yeux. Oh bordel! Je n'étais pas loin. Quel était son pseudonyme? Kaido? Nan, Sasha avait qu'il utilisait son propre nom, ce con. Big Mom? Ça faisait trop gonzesse. C'était pas Barbe Blanche. Sa voix sur Discord m'avait marquée donc c'était garanti que non. Le dernier, je ne me souvenais plus. Ça devait être lui. Ah Seigneur, j'avais bavardé avec un Empereur Pirate! J'en revenais pas et restais bouche bée.

- …Si vous n'avez parlé que de vous alors tout va bien. Me dit Im.

- La vache! Un Empereur Pirate! Tout ne va pas bien. Il m'avait demandée mon numéro de téléphone! Mais je lui ai dit que j'en avais plus.

Bordel! Heureusement que je ne lui avais rien donné, il aurait pu me hacker et hacker tout Mary Geoise, peut-être même toute la Terre Sainte?! Oh chiotte!

- Anastasia? N'ayez crainte! Il ne vous fera aucun mal. Tout va bien. Soyez rassurée! Me coupa-t-il dans mes pensées.

- Vraiment?

- Oui, vous ne lui avez rien donné qui puisse lui offrir la possibilité de vous faire du mal. Pour changer de sujet, je me suis souvenue que mon anniversaire est ce mois-ci. Je prévois d'organiser un bal et deux roturiers majeurs seront tirés au sort pour y festoyer.

Hein? Quoi? Comment on pouvait oublier son anniversaire?

- Votre anniversaire? Quand est-ce? Il vous faut un cadeau! Qu'est-ce que je pourrais vous offrir? Qu'est-ce qui vous ferait plaisir? Je ne sais pas quoi vous prendre! Paniquais-je ce qui lui tira un sourire.

- Le jour sera le 31 et débrouillez-vous pour le cadeau! Vous êtes obligée de m'en offrir un. C'est la loi. Soyez créative! J'apprécie cela.

31 octobre? C'était Halloween, nan? Dingue qu'il soit né ce jour-là!

- Ca ne m'aide pas vraiment. Avez-vous une envie spéciale? Fis-je déçue de sa réponse.

- Oui. J'aimerais un portrait de vous. Sourit-il sincère.

Le souvenir des innombrables tableaux et photos dans le grenier du hameau me revint.

- Juste un portrait? Demandais-je peu convaincue.

- Oui, cela même.

- Ok! Ça me va. Souris-je en coin.

- Parfait pour un nu!

- Hein? Nan! Pour que tout le monde me voit à poils? Il en est hors de question! M'offusquais-je en faisant une moue boudeuse telle une gamine.

- Ce sera pour mon anniversaire et je ne permettrais à quiconque de le voir. Il sera dans ma collection personnelle. Je souhaite un nu de vous et vous me l'offrirez. Un photographe viendra à la Cour pour vous. Tâchez de vous mettre en valeur! J'ai souvenir que vous vouliez être mannequin. Voilà une occasion de montrer vos talents de pose.

Je soupirais de frustration. Faisait chier!

- Bon, de toute manière je ne montrerais rien d'intime. Soufflais-je, irritée.

- Vous avez intérêt. Je ne tolèrerais pas que vous exposiez votre intimité à la vue d'un inconnu.

Un petit sourire railleur s'afficha sur mes lèvres en comprenant.

- Serez-vous jaloux si quelqu'un d'autre que vous me voyait toute nue? Demandais-je avec humour.

Im me fixa, pensif.

- Tel est mon châtiment de ne point vous avoir pour moi seul. soupira-t-il.

Il prit ensuite mon menton entre ses doigts avant de continuer sur un ton impérial.

- Néanmoins, lorsque ce moment arrivera avant la fin du siècle, aucun homme, ne devra vous toucher ou même poser des yeux sur vos formes généreuses et vos courbes exubérantes.

Oh bordel! Pourquoi j'attirais les mecs jaloux? Est-ce que Sasha me ferait un truc pareil?

- Alors je dois profiter. Souris-je provocatrice.

- Faites attention, Anastasia! Ne jouez pas abondamment avec mes limites! Grogna-t-il.

- Et que ferez-vous si je dépassais les limites? Le taquinais-je.

- De mauvaises choses. Répondit-il alors que j'approchais mon visage du sien.

Cette conversation activait une tension sexuelle chez moi.

- Le genre de mauvaises choses qui pourrait me plaire? Comme me prendre violemment contre un mur pour me faire comprendre que je serais à vous, rien qu'à vous? Soufflais-je près de sa bouche.

- C'est une idée, je dois l'avouer. Soupira Im avant de tenter de m'embrasser.

Mais je me reculais avec un sourire de connasse lui faisant froncer les sourcils. Je me relevais, lui souris encore et descendis les escaliers.

- Où allez-vous? Entendis-je de lui.

- Me promener. Affirmais-je sans me retourner.

- Je ne vous ai pas donnée l'autorisation de quitter la salle du Trône. Brailla-t-il frustré.

- Tout le monde est dans les vapes. Il n'y a plus personne a attendre ce matin.

- Cela ne justifie aucunement que vous n'avez pas mon autorisation de quitter les lieux.

Je l'entendis se lever et d'humeur folle, je pris les pans de mes jupes et dévalais à vive allure le reste des escaliers en ricanant d'amusement. Je fus rattrapée à la dernière marche par ses bras m'enlaçant le corps. Je pouffais de rire, mon dos contre son torse.

- Ne jouez pas avec mon autorité, Anastasia! Grogna-t-il près de mon oreille.

Souriante, je mordillais le coin de ma lèvre inférieure et tournais la tête pour déposer un baiser sur le coin de sa bouche. Il sourit bruyamment et chuchota dans son dialecte natal. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale et une décharge électrique s'engouffra dans mon vagin lui donnant un spasme d'émoi. C'était dingue comme ça m'excitait encore plus. J'avais déjà envie sexuellement de lui en le taquinant et maintenant je voulais qu'il me prenne sauvagement. Là! Tout de suite!

J'ondulais du bassin contre lui mais vu qu'il était grand, je dus me mettre sur la pointe des pieds pour sentir la bosse naturelle de son sexe. Le Roi ricana et la pointe de sa langue lécha mon lobe d'oreille me donnant un frisson agréable. Elle finit par se frayer un chemin dans mes sillons me tirant un gémissement de bien-être. Une de ses mains vint palper mon sein par-dessus les épaisses couches de tissu.

- Jouer avec mon autorité vous plaît-il, ma douce petite nymphe? Susurra-t-il à mon oreille.

- En privé seulement. Gémissais-je.

- Cela va de soit.

- Oh mon Roi adoré. Soufflais-je en voulant l'embrasser mais il se recula avec un sourire en coin.

Était-ce une vengeance?

- Pas ici, ma douce. Allons dans un lieu plus secret! Murmura-t-il avant de me prendre par la main.

Il me tira jusqu'à la porte où j'étais revenue puis me lâcha en l'ouvrant. Le garde était toujours inconscient. Im lui jeta à peine un regard et je le suivis en trottinant presque à cause de son pas rapide. Je reconnaissais ce couloir et l'immense porte où nous venions de nous arrêter. La bibliothèque royale. Le Roi sortit à la hâte son trousseau, déverrouilla la porte et nous fit entrer avant de la fermer à clé. Sa main attrapa la mienne et elle me tira jusqu'à une table entre deux étagères de livres anciens. Ses lèvres se scellèrent sur les miennes avec fougue. Nos langues dansaient ensemble comme deux diables. Mes vêtements furent ôtés voir arrachés tout comme les siens. Nous étions prit d'une pulsion sauvage dans nos mouvements. Ses mains me soulevèrent avec aisance pour m'asseoir sur la table. J'écartais les cuisses pour qu'il vienne s'y loger en continuant de caresser ma langue de la sienne. Sa pénétration fut brusque et hâtive me tirant un couinement agréable et lui un grognement. Les claquements de nos peaux résonnaient dans la pièce entière encouragés par nos souffles, nos soupirs, mes cris et ses râles.

Son dialecte chinois égayait mes oreilles.

- Im… Ah mon Roi adoré… Oui… Ah… Je viens, je viens, je viens… Gémissais-je la tête en arrière et les yeux clos.

- Ah… Mourrez, ma douce! Mourrez pour moi! Gronda-t-il en donnant des coups de reins.

- Oui, oui, oui, oui… Jouissais-je avec un sourire.

La table grinçait sous notre ébat sauvage et je lâchais un cri lorsqu'elle céda. Je tombais sur le dos entraînant involontairement Im avec moi qui n'avait pas l'air aussi apeuré que moi. Je compris pourquoi en sentant qu'il était bien trop occupé à gicler en moi. C'était bon et stimulait la fin de mon orgasme. Je savourais ce moment en tentant d'ignorer la douleur de mon dos et de ma tête qui s'estompait doucement malgré la pression des épingles sur mon crâne. Ses grognements cessèrent et nos respirations rapides envahissaient maintenant la bibliothèque. Son visage était dans le creux de mon cou et je me permis de caresser son dos, sentant sous la pulpe de mes doigts la rugosité de ses cicatrices.

Nous ne dîmes rien pendant un moment. Ce calme était plaisant. Pourtant il finit par se redresser sur ses coudes et me regarda. Qu'il était beau! Je caressais sa joue avec un doux sourire. Son baiser était brutal au début puis rempli de tendresse sur la fin me surprenant.

- Êtes-vous blessée? Demanda Im ensuite.

- Non et vous?

Il ricana.

- Assurément pas.

Cela m'amusa et je gloussais niaisement.

- Vous devrez boire une décoction contraceptive. Il est hors de question que vous mettiez au monde un bâtard m'appartenant. Sourit-il avant de m'embrasser encore.

Un bâtard? Oh bordel de chiotte! Le stérilet! J'avais complètement zappé que je ne l'avais plus sur le moment. Oh la con! Heureusement que lui avait un cerveau. J'aurais été dans la merde.

Je hochais de la tête en continuant mes caresses sur son visage. Il y eut un flottement agréable entre nous deux. Nos regards ne se quittaient pas. J'appréciais Im. Bon il avait fait des choses horribles, j'avais des doutes sur ce qu'il me disait à chaque fois sur sa politique bien que je m'en écartais pour ne pas souffrir, mais il était une personne que j'adorais. Je lui accordais mon amitié. Cependant, je ne tomberais pas amoureuse de lui. Beaucoup de fait m'en empêchait. J'aimais Sasha. Je l'aimais profondément. Il me manquait d'ailleurs mais je ne pouvais pas me permettre de le voir sinon j'étais sûre que ça allait déraper. J'avais bien remarqué comment lui-même ne pouvait contenir son désir pour moi sous forme lupine. Pour moi, heureusement que Im était dispo pour baiser sinon j'aurais sauté sur tout ce qui bougeait.

- Êtes-vous sincère? Questionna le Roi.

Je fronçais des sourcils, confuse.

- Comment? Fis-je perdue.

- Votre affection à mon égard, est-elle sincère?

- Bien sûr! Je vous adore, Im. Souris-je doucement.

- M'aimez-vous plutôt?

- Un peu plus qu'avant. Répondis-je honnêtement sans réfléchir.

Il sourit bruyamment et déposa un baiser brusque sur mon front avant de sortir de mon antre pour se relever. D'une main, il m'aida à me remettre sur pieds et je l'imitais lorsqu'il se rhabilla. Sa semence coulait entre mes cuisses me chatouillant la peau. J'enfilais ma culotte, mes innombrables jupes avec mes hauts avec l'aide du Roi. La dernière ceinture était abîmée. Le fil d'or s'était décousu sur le devant et le motif de phénix avait perdu un œil rubis.

- Allons enlever les odeurs de nos chairs respectives sur nos corps et vous vous changerez pour une toilette moins formelle! Ordonna Im en rajustant la manche de son Hanfu.

J'opinais du chef et nous laissâmes la pauvre table cassée pour prendre le même passage secret qu'hier. Pas de mecs en train de baiser cette fois-ci.

Im ouvrit le passage reliant nos deux salles de bain et après un baiser sur mes lèvres, il me laissa dans la mienne. Un sourire clos sur la bouche, je me déshabillais et me décoiffais afin de me laver en face du miroir, certainement sous ses yeux dorés. Je prenais plaisir à me contempler maintenant que je savais que je n'avais aucune balafre. C'était très plaisant de se retrouver belle. Je voulais que tout le monde le sache, que tout le monde me voit. Le regard des hommes sur moi me manquait.

Je me séchais, m'enroulais dans une serviette cotonneuse, me maquillais en accentuant principalement ma bouche d'un rouge à lèvres foncé , me coiffais d'une barrette derrière la tête pour dégager mon visage. Ma frange avait bien poussé et je devais l'écarter pour ne pas avoir les cheveux dans les yeux, ainsi on pouvait voir mon front. J'allais dans la chambre me vêtir d'un truc sobre mais qui en jetait. Im ne devait voir que moi et pas la connasse bleue. C'était moi la plus belle, pas elle!

Il me fallait une couleur qui mettait la blancheur de ma peau en valeur. Quelque chose qui ne m'effacerait pas. Du noir! Je me souvenais de la nouvelle allure de Sasha et décidais de la copier. Alors j'enfilais une robe noire courte sur le devant et longue et échancrée à l'arrière. Les manches étaient longues et en dentelle noire. Je mis une paire de chaussures à talons noires unies, une parure de bijoux discrets en plus de ma bague de fiançailles, celle de Ace et mon bracelet offert par ce dernier.

Après tous ces effort, le temps avait passé vite et il était déjà maintenant 11h57. Je me dépêchais de sortir pour aller toquer à la porte des appartements du Roi. Au moment où l'ont m'ouvrit, j'entendis qu'on m'appelait par mon prénom. Cette voix… Pitié! Faites que ce soit un cauchemar ou une hallucination!

Je me tournais face à Vivi qui était ravie de me voir. J'esquissais un faux sourire par politesse.

- Comment vas-tu? C'était incroyable ce qu'il s'était passé tout à l'heure. J'ai eu mal à la tête à mon réveil. Et toi? Dit-elle déconcertée.

Je fis mine de ne pas comprendre puis d'avoir enfin saisie.

- Ah c'est vrai que toi, tu t'étais évanouie avec le Haki de l'invité. Je vais bien, ne t'inquiètes pas! Répondis-je avec un petit sourire.

- L'invité? Ce n'était pas à cause de Im? Fut-elle confuse.

- Non pas du tout. Quelqu'un est venu et a un peu trop joué avec son Haki mais ça va, il était sympa. Souris-je pleinement.

- Oh je… Bon d'accord. Dit-elle déçue.

Pourquoi d'ailleurs? Aurait-elle préféré que ce soit vraiment Im le coupable? Oh! Aurait-elle donné des infos à l'A.R. en racontant ce qu'il s'était passé tout à l'heure tout en disant que c'était le Roi le coupable? Quelle connasse! J'avais encore plus envie de lui en foutre une. J'eus une vision de ma main lui claquant la gueule contre la pierre du mur.

- Anastasia? Me réveilla-t-elle.

- Hum? Désolée, je réfléchissais. Allons-y!... Hello. Dis-je, avec un sourire à l'homme qui m'avait ouvert et qui attendait en silence.

- Your Majesty! Princess Vivi. Nous salua-t-il avec une révérence avant de nous faire entrer.

Il nous conduisit dans la salle à manger où j'avais baisé deux fois avec Im. Il n'était pas là. La table était dressée et je souris en coin en reconnaissant le service. J'espérais que Vivi avait l'assiette où le Roi m'avait doigtée et le gobelet où j'avais giclé dedans. Je ricanais machiavéliquement en l'imaginant puis je cessais en posant mon regard sur elle qui me fixait confuse. Ses yeux s'illuminèrent subitement.

- Viens-tu d'avoir une idée de comment l'empoisonner l'année prochaine? Demanda Vivi avec un sourire plein d'espoir.

Putain de merde! Qu'elle fermait sa putain de gueule, celle-là! Je lui fis les gros yeux.

- Tais-toi putain! Murmurais-je entre les dents.

Elle fut surprise mais hocha de la tête. La porte s'ouvrit sur une jeune femme que je reconnus comme Masami avec une servante couverte de plats.

- Madame, le Grand Souverain Divin demande à s'entretenir urgemment avec vous avant de déjeuner. Il vous attend dans son bureau. Dit-elle en faisant une révérence.

Ouf! Il me libérait de Vivi. Merci Seigneur!

- Merci Masami. Souris-je en sortant.

Je soupirais une fois la porte close. Enfin débarrassée de la connasse bleue! Je ne pouvais pas la supporter et c'était encore pire depuis qu'elle avait avoué pour l'empoisonnement. Elle m'avait butée putain! Et Ace pensait que tout était de sa faute. Il se lamentait et se laisser aller à cause d'elle. Pétasse!

Je serrais les poings en grognant puis pris la direction du bureau. Que me voulait-il? C'était urgent et je m'inquiétais maintenant. Je toquais à la porte et attendis son autorisation avant d'entrer. La porte à peine close que mon bras fut empoigné et tiré pour m'amener dans un coin loin des fenêtres. Im me lâcha pour le plaquer le dos contre le mur. Son regard sévère me disait clairement que j'allais en prendre plein la gueule.

- L'on vient de m'adresser une lettre relatant que vous aviez été très intime avec un homme pendant votre convalescence au Hameau. De ce fait, cet homme demande annulation de votre mariage avec Saint Aleksand'r et revendique ce droit. Grinça-t-il entre les dents.

- Euh je… C'est faux! Vous le savez bien. Marmonnais-je pour le défendre.

- Oui, je le sais bien! Qu'avez-vous encore inventé comme ennuis? Je n'ai aucune preuve de votre innocence. L'auteur de cette lettre est le père de Saint Charlos. Il demande un duel entre votre époux et son fils. Il possède le soutien de la Cour. C'est une famille influente et je suis dans l'obligation d'autoriser ce duel.

- Quoi? Mais… balbutiais-je en tentant d'assimiler tout ce qu'il me disait.

- J'espère que votre époux a suivi l'entraînement des forces de la Marine, ça je ne pourrais pas lui être utile.

Je pris un temps pour tout comprendre. Saint Charlos allait faire un duel avec Sasha. Bordel de chiotte! Il pouvait pas me foutre la paix, ce connard?! Il avait dû mal à digérer son humiliation et son père voulait sûrement récupérer son pognon. Rah je m'étais bien dit que cette histoire sentait les emmerdes dès le début!

- Im… Je… Est-ce que…? Comment? Tentais-je mais mon cerveau avait dû mal à réfléchir et parler en même temps.

- Votre époux est en train d'être mis au courant. Il y a bien entendu une preuve photographique.

Le Roi s'approcha de son bureau et prit une photo qu'il me donna. Je reconnaissais l'entrée du Hameau de jour. On me voyait vêtue d'un kimono court accompagnée d'une personne sous une cape. De souvenirs, je sus que c'était Im mais dans les yeux d'un autre, ça pouvait être n'importe qui. Nous étions dans les bras l'un de l'autre à l'intérieur avec la porte ouverte. Nous nous disions au revoir le lendemain de mon arrivée au Hameau.

- Mais c'est vous avec moi! On m'espionnait? Fis-je d'hébétement.

- Il semblerait mais ce n'est pas le plus grave. Notre ancienne relation ne doit jamais être su. Nous voyons clairement que ce n'est pas Saint Charlos. L'aspect proportionnelle ne correspond en rien. Je peux nier ma ressemblance si on me soupçonne mais je ne pourrais pas empêcher la Cour de le penser. S'emporta-t-il à voix basse.

Mon cul!... Tu pouvais effacer les mémoires, mon gars!

Était-ce vraiment grave si ça se savait? Je lui pris la main pour essayer de calmer le flux de Haki qui émanait de lui. Ce n'était pas puissant sinon je ne serais plus en état mais c'était assez présent pour dévoiler sa colère et son inquiétude. Il me fixa de ses yeux dorés et je lui souris avec douceur. La photo posée sur son bureau, Im caressa ma joue du pouce et pressa ses lèvres sur les miennes. C'était brusque. Cependant, nous dûmes nous séparer à brides abattues au moment où l'on toqua à la porte.

- Coming! Beugla-t-il en anglais.

Elle s'ouvrit sur Sasha sur les nerfs. Il fit une révérence après avoir fermé derrière lui.

- C'est quoi ce délire de duel, là? Grogna-t-il en se redressant.

Qu'il était sexy vêtu comme ça! Nous étions assortis comme je l'avais imaginé. Pour être habillé de noir avec des boucles et du cuir, il devait avoir le même état d'esprit que moi depuis un moment. Nous étions tellement semblables que j'en étais fière. Le contour de ses yeux en noir faisait ressortir le bleu de ses pupilles.

En réponse à sa question, Im lui donna une photo ainsi qu'une lettre pliée. Sasha la lut rapidement en fronçant des sourcils puis examina la photographie. Ses yeux se posèrent sur moi me détaillant de haut en bas, sa langue humidifia sa lèvre inférieure signe qu'il me trouvait à son goût dans cette tenue, puis son regard dévia sur le Roi. Il avait comprit.

- Bordel! Il s'accroche encore ce connard! Cette photo ne veut rien dire. Ça pourrait être n'importe qui mais pas ce gros lard! Ça se voit, nan?! Je vais lui péter sa gueule. S'emporta-t-il en agitant la photo devant lui.

Il y eut un silence pendant laquelle Sasha pestait des grossièretés à l'encontre de Charlos et de sa famille.

- En effet. Cela pourrait être n'importe qui tout comme cela pourrait être vous, Saint Aleksand'r. Déclara Im sérieusement.

Hein?

Sasha eut une lueur de compréhension dans les yeux puis il éclata de rire. Il n'y avait rien de drôle.

- Ouais! Je vois ce que vous voulez dire. On peut dire que vous m'avez autorisé à rendre visite à Anastasia ce jour-là. Mais s'il y a cette photo alors rien ne nous garantie qu'il n'en existe pas d'autre.

Puis il se tourna vers moi.

- J'espère pour toi que tu ne t'es pas baladée à poils. Me dit-il avec un sourire en coin.

- Si cela est vrai, l'auteur de cette preuve encourt de graves sanctions. Dit Im sur un ton dur.

- C'est peut-être même Saint Charlos. Il a dû prendre d'autre clichés et aussi joué les voyeurs quand elle était à poils. Il devait s'astiquer son petit biscuit en te regardant te déshabiller. Railla-t-il à mon encontre avant de rire.

Je grimaçais de dégoût ce qui accentua son hilarité. Merde… Il avait peut-être raison. Quelle horreur! J'avais la gerbe. Je m'étais masturbée toute la semaine où j'étais là-bas. J'avais même envoyé des photos à Im. Ça me faisait penser que je devais les supprimer. C'était trop dangereux.

- Si cela est avéré, Saint Charlos sera condamné pour voyeurisme, exhibition, mensonge pour intérêt privé, pour préjudice morale, usurpation d'identité et trahison envers la royauté. Avant les nouvelles réformes, il aurait été tué par mes mains. Cependant, il sera simplement enfermé dans les geôles du château sans titres de noblesse et sa famille devra payer une copieuse somme à Anastasia pour dommages et intérêts. Déclara Im sur un ton impérial.

Wouah!

- De l'argent? Oh ça fait mon affaires, ça! Jubila Sasha.

Le contraire m'aurait étonnée. Le Roi contourna son bureau et prit le combiné du téléphone fixe posé dessus. Il appuya ensuite sur un bouton et parla en anglais. Je ne comprenais rien mais Aleksand'r afficha un sourire amusé. Le temps que Im converse avec son homologue, ma main fut dans celle de mon mari. Nos regards ne se quittaient pas. Notre lien spirituel si fort s'activait et nous voilà connectés par son propre chef. Être avec lui était une source de bonheur. Ça m'avait manquée. Je prenais soin de ne pas lui faire découvrir mes souvenirs récents et lui envoyais tout l'amour que je lui portais. Je reçus le sien en retour.

«Le Seigneur Im envoie des hommes de la Marine fouiller les appartements au château et le manoir de la famille de Bubulle pour trouver d'autres photos et des trucs en rapport avec toi.» entendis-je dans ma tête.

«D'un côté, j'espère qu'il en a pour lui foutre la merde et d'un autre non. Im était venu me voir au Hameau pour s'excuser et il était revenu le jour de mon départ pour me ramener au château. Je n'avais reçu la visite de personne d'autre. S'il y a des photos de moi, ça me donne la gerbe. Je me sens déjà…»

Je ne terminais pas mais il avait senti le mot que je voulais employer. Sa poigne se serra plus fort sur ma main.

«Je le défoncerais mais s'il a d'autres trucs sur toi, putain, je le bute! Je lui foutrais sur la gueule jusqu'à ce qu'il crève! Il veut me buter pour t'avoir. Il s'est cru à l'époque du Moyen-âge ou quoi, cet enculé? Le pire, J'suis sûr, c'est qu'il doit penser que je vais te larguer à cause de cette photo de merde. J'sais pas comment un duel se déroule ici mais il va crever et on aura tout le pognon de sa famille.» me dit-il avec hargne.

«Le tuer?»

«Ouais, c'est le principe d'un duel à mort, Nastia! Soit il me bute, soit c'est moi. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi, ma princesse?!»

Son sourire me réchauffa le cœur mais ça ne dissipait pas mon inquiétude. Sasha avait déjà tué et ça le tourmentait toutes les nuits alors…

«C'est pas pareil, cette fois. Là, je le fais pour nous. Pour toi!» Me coupa-t-il dans mes pensées.

Son envie de m'embrasser m'enveloppa. Moi aussi, je le voulais.

«Tout ça pour dire que t'es super bonne habillée comme ça. J'ai grave envie de te baiser.»

Je me retins de glousser mais mon sourire ne put être contenu.

«Toi aussi, t'es super sexy comme ça. Je pense tout le temps à toi en train de me prendre comme à l'hôpital. C'était trop bien. Je veux recommencer.»

Son désir sexuel pénétra mon corps et mon esprit et je devais me faire violence pour ne pas lui sauter dessus devant Im. Cela en était de même pour lui.

Le bruit du combiné se posant sur l'appareil coupa notre attention sur nous. Le Roi venait de raccrocher et posa son regard sur nous. Ses yeux dévièrent sur nos mains liées puis sur mon visage.

- Je viens d'ouvrir une enquête sur Saint Charlos. Ses lieux de vie seront fouillés dans l'heure. Nous serons très vite fixés s'il possède d'autres clichés sur vous, Princesse Anastasia. Je maintiens le duel. Il aura lieu après le déjeuner. Saint Aleksand'r, vous pouvez disposer et retourner déjeuner avec votre belle-famille. Je vous ferais quérir lorsque le moment sera venu et vous avertirais de toutes nouvelles. Déclara le Roi ensuite.

Sasha me lâcha la main, coupa notre lien et fit une révérence avant de me faire un sourire avec un clin d'œil. Il se figea néanmoins devant la porte et tendit l'oreille, attentif.

- Qu'avez-vous? Demanda Im.

- J'attends que la personne qui nous écoute depuis tout à l'heure soit partie. J'entends encore son cœur battre. Juste ici!

Et à ces deux derniers mots, il donna un petit coup de poings contre la porte, vers le milieu. Je perçus un étouffement de stupeur derrière et vu le sourire de Sasha, il l'avait eu aussi.

- C'est une femme. Elle porte des tal…

Il ne put finir que Im venait d'ouvrir soudainement la porte nous surprenant. Rapide! Mais personne derrière. J'entendais des pas de courses en talon s'éloigner.

Masami? Ou Vivi? Faites que ce soit elle! Pitié! Je voulais la voir se faire engueuler. Le Roi sortit d'un pas rapide en déployant son Haki. Sa colère me donna des frissons et Sasha me reprit la main.

- Ça devait être Vivi. Je dois déjeuner avec elle et lui. Fis-je faiblement.

- Elle est dans la merde alors. Heureusement qu'elle ne pige rien du russe.

- Ouais parce que c'est une grosse cafteuse. Elle raconte le moindre truc à l'A.R. Tout à l'heure, on avait eu la visite surprise d'un type à la salle du Trône. Son Haki était puissant et elle s'était évanouie comme une merde. En arrivant dans les appartements de Im, elle m'en a parlée et vu comment elle avait l'air déçue que ça ne soit pas Im le fautif, je suis sûre qu'elle a dû raconter des mythos à Dragon. Là, elle a dû se faire un total film de ce qu'il se passait. Racontais-je soûlée.

- Bordel, c'était donc ça, ce Haki !... J'fais pas confiance à cette meuf. Pesta-t-il.

- Pareil. Elle m'énerve. J'peux pas me la voir en peinture.

- On devrait bientôt ne plus avoir à se la supporter. J'ai raconté à ton père ce qu'avait fait les Rebelles. Il est très en colère et veut te venger en récoltant les preuves. Elle va passer au billot. Ricana-t-il à la fin.

- Pas dit. J'ai l'impression que le Roi ne compte pas vraiment la tuer mais qu'il va trouver un autre coupable. Murmurais-je faiblement pour n'être entendue que par lui.

Sasha soupira.

- Sinon, dis-moi! Comment va ma famille? Changeais-je de sujet.

- Bien dans l'ensemble. Ton père est sur les nerfs et ta mère s'inquiète de tout. Vitali est méfiant sur la raison de leur venue. Mais sinon, ils ont tous hâte de te voir. Tu comptes leur rendre visite quand?

- Aujourd'hui. Je pensais après le déjeuner mais ça sera après ton duel du coup. Qu'ils ne te suivent pas après manger! Je ne veux pas qu'ils voient ça.

- Ouais, t'inquiètes. Je leur dirais que je reviendrais avec toi. Ils ne sont pas au courant de toute façon. Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent encore plus. Leur premier jour ici doit être tranquille.

Je hochais de la tête, d'accord avec lui.

- Vivi ne doit jamais savoir qu'ils sont ici. Ses appartements sont proches des leurs en plus. M'inquiétais-je en avançant avec lui dans le couloir, main dans la main.

- Relax. Elle ne les verra jamais. Leurs appartements ont une autre entrée donnant sur l'aile Sud. On passera par là tout à l'heure, une fois que j'aurais mis une raclée monumentale au gros lard de Bubulle. Pouffa-t-il de rire.

Je le suivis dans son euphorie et nous arrivâmes à la porte d'entrée.

- Sois prudent, d'accord?! Même si tes facultés de guérison sont extraordinaires, tu n'es pas invincible. Le conseillais-je avec inquiétude.

- T'inquiètes pas, Nastia! Je gère. Ton père m'avait entraîné quand j'étais encore dans la Marine. Ça l'aidait à évacuer le stress et puis je n'avais pas trop le choix si je ne voulais pas subir son courroux d'homme fatigué. Sourit-il réconfortant.

- J'ai quand même peur pour toi. Je t'aime Sasha! Je veux qu'il ne t'arrive rien. Murmurais-je en posant ma main sur sa joue.

- Tout ira bien. Je vais gagner. Aies confiance en moi! Je viendrais te chercher lorsque j'aurais terminé. Me rassura-t-il.

- Venir me chercher? Mais je serais là.

- Nan! Il est hors de question que tu vois ça. Promets-moi que tu resteras sagement dans tes appartements jusqu'à ce que j'arrive! Dit-il sérieusement en prenant mon visage entre ses mains pour me regarder droit dans les yeux.

- Nan, ensemble on est…

- Nastia! Me coupa-t-il.

- Mais…

- Putain! M'oblige pas à t'y enfermer! Haussa-t-il la voix me faisant sursauter.

Je me pinçais les lèvres pour ne pas pleurer mais mes yeux devinrent larmoyants. Il posa son front contre le mien et nous fermions les yeux.

- Je te promets de revenir, ma Nastia. Je vais gagner, ensuite, on ira voir la famille et après on passera la soirée ensemble avant le dîner avec le Seigneur Im. Ok?

- Ouais, ok! Souris-je alors qu'une larme coula.

- On en profitera pour s'organiser sur le mariage. Ok?

- Ouais! J'ai déjà choisi les fleurs. Des roses et des pivoines. Je veux des voiles blancs et dorés partout. Il y aura des cygnes en roses blanches, une fontaine de vin avec un ange, des colombes. Il faut aussi un grand jeu pour les invités avec des cadeaux, et aussi…

Son ricanement m'empêcha de continuer.

- J'ai compris. On verra ça tout à l'heure. Tu l'auras ton mariage de princesse.

Je gloussais avant de renifler. Son pouce essuya machinalement ma larme et j'ancrais mes yeux dans les siens. Je le regardais avec amour puis nos lèvres se scellèrent dans un tendre baiser. La fraîcheur de ses piercings me rendait nostalgique. Son odeur me rendait fébrile. Il sentait le pur mâle. Mon instinct de louve appelait à me faire prendre par lui. Le fait que son fruit artificiel soit de la même race de loup que le mien et qu'il s'apprête dans quelques heures à disputer un duel qui pourrait lui coûter la vie éveillait en plus mon désir sexuel pour lui.

Feliks était l'Alpha de la meute mais pour moi, en cet instant, c'était Sasha. Il avait tout d'un meneur et d'un mâle reproducteur.

Nous nous embrassions dorénavant comme deux diables en manque. Ses mains palpaient la chair de mon dos et les miennes sa nuque et ses cheveux.

La pleine lune approchait et je savais qu'elle aidait à faire ressortir nos instincts primitifs lupins. Lors de la cérémonie, je ne pourrais pas contrôler mes pulsions sexuelles. Sasha non plus.

- Il suffit. Nous coupa-t-on d'un ton las.

Nos bouches se séparâmes et nous déviâmes la tête pour regarder Im accompagné de la connasse bleue. C'était quoi son regard choqué à celle-là?! Elle n'avait jamais vu deux personnes s'embrasser? Quelle prude! C'était moi où elle avait les yeux rouges? Avait-elle chialé? Dommage d'avoir raté ça!

Sasha et moi essuyâmes nos mentons plein de bave et nous lâchâmes avec un sourire complice. Je me retenais de rire en voyant sa gueule.

- Tu as du rouge à lèvres partout. Lui chuchotais-je discrètement.

- Tu peux parler! Railla-t-il en murmurant.

Nous gloussâmes en tentant d'être aussi discrets que deux gosses ayant fait une connerie tout en essuyant nos bouches de la main. Gauchement, Sasha fit une révérence devant Im et Vivi pendant que j'ouvrais la porte. Il sortit dans le couloir en me souriant comme un enfant, fit une grimace en gesticulant comme un con en louchant puis il se barra à gauche en me tirant la langue alors que je tentais de retenir mes pouffement de rire dans ma main. Il s'était trompé, ce con! Il allait vers la chapelle.

- C'est de l'autre côté. Là-bas! Chuchotais-je entre les dents avec un sourire en pointant la droite de l'index.

Souriant, il fit demi en faisant le con mais il se cassa la gueule comme une merde me faisant lâcher un gloussement malgré moi.

- Ça va? Demandais-je en murmurant avec un sourire railleur.

Pour réponse en se relevant, il leva le pouce puis me fit un clin d'œil en partant dans la bonne direction. Toujours amusée, je refermais la porte et me tournais vers Im et la connasse bleue qui me fixaient depuis le début. Oh la honte! Sasha échappait à la suite mais pas moi. Le regard du Roi reflétait l'ennui mais j'étais sûre qu'au fond, il avait dû être blessé de me voir embrasser Aleksand'r. Mais c'était mon mari, mon âme jumelle, mon amoureux, mon vrai amour… Pas lui!

Vivi me fit un petit sourire triste et cherchait mon aide du regard.

- J'ai une affaire à régler, Princesse Anastasia. Je reporte donc notre déjeuner à une autre fois. Vous pouvez disposer dans vos appartements. Je vous ferais quérir pour le duel. Me dit le Roi en russe.

- Aleksand'r ne tient pas à ce que je sois là. Fis-je comme remarque.

- Cela vous concerne personnellement alors votre devoir est d'y assister. Trancha-t-il vivement.

Oulah! Il était sur les nerfs. Fallait pas être amoureux de moi, mon gars! À son signe de la main, je fis une révérence sous les yeux paniqués de Vivi et quittais les lieux.

Avec un peu de chance, Sasha serait toujours dans le couloir. D'un pas rapide presque en courant, j'allais en direction de mes appartements, la même direction qu'avait dû prendre Sasha. Personne. Toutefois, je poussais un petit cri de surprise lorsqu'on m'attrapa par la taille pour me coller contre un torse. Le ricanement à mon oreille me fit sourire.

- J'attendais de savoir si tu aurais des ennuis mais je vois qu'il t'a aussi foutue dehors. Tu ne manges plus avec lui? Demanda Sasha.

- Il semblerait que non. Il a une affaire à régler et je pense que ça doit être Vivi. Répondis-je avec un sourire.

Ses lèvres donnèrent des baisers dans mon cou me donnant des frissons agréables.

- Pas ici. Soufflais-je, apeurée que nous soyons surpris par un noble ou un esclave.

Mais c'était bon putain! Je gémissais dans un souffle mais il coupa court et m'amena à l'intérieur de mes appartements. Une fois la porte close, il se jeta sur ma bouche et nous nous embrassions avec fièvre et diablerie.

- Rien à foutre d'attendre le mariage. J'tiendrais pas jusqu'au 20 Novembre. J'vais t'baiser avant, putain! Murmura-t-il entre plusieurs baisers.

- Ouais, prends-moi! Suppliais-je alors qu'il me souleva pour me porter.

- J'ai pas de capote. Grogna-t-il en frottant son bassin contre le mien.

- Merde! J'ai plus de stérilet. Soufflais-je avant de soupirer de plaisir.

- Bordel! J'ai trop envie d'toi. T'es trop bandante dans ta p'tite robe, là. J'te baise en loup alors. On peut pas avoir de môme comme ça.

- Nan, j'sais pas redevenir humaine. Dis-je en continuant de l'embrasser pendant qu'il se frottait encore contre moi.

- Merde, putain!Alors que moi!

Hein? Lui en loup et moi en humaine? Hors de question! Ça me rappelait mon fantasme pendant ma masturbation. C'était excitant mais le faire en vrai était dégueulasse.

- Quoi? Nan! C'est mal… gémissais-je.

- On s'en fout, c'est moi! J'vais t'baiser avec ma grosse bite de chien… Ah putain! J'en peux plus Nastia. Ça fait des mois qu'j'ai pas baisé… J'ai la queue aussi dure qu'un taureau… Hier, dans la forêt, je craquais… Tu sentais si bon… J'voulais t'prendre…Devant les grumeaux…J'sentais l'odeur de ta p'tite chatte…J'pouvais pas m'contrôler… Mon corps agissait tout seul… Oh putain! J'tiens plus. Enlève ta culotte! Grogna-t-il épris par le désir.

Il m'excitait encore plus. C'était mal de faire ça mais braver l'interdit me plaisait toujours autant. Il me posa à terre et je relevais le jupon de ma robe.

- Et si quelqu'un venait? Demandais-je avec inquiétude.

- Y'a personne. J'entends rien. Juste le Seigneur Im discuter en anglais avec la folle aux cheveux bleus, tes parents se demandant pourquoi j'suis toujours pas arrivé et ton frère qui écoute de la musique sur son portable. On est tranquille à cet étage. Allez! Enlève ta putain de culotte, Nastia! S'impatienta-t-il le souffle court.

Son ouïe était incroyable.

- Je m'étais touchée l'autre fois en t'imaginant me baiser en loup. Avouais-je en retirant mon sous-vêtement en dentelle.

- Et toi qui venait de dire que c'était mal! P'tite cochonne. Tu vas la sentir bien profond. Allez, mets-toi à quatre pattes! Ricana-t-il en caressant sa queue en érection par-dessus son pantalon noir.

J'obéissais et l'entendis rire faiblement après que j'eus relevé ma robe.

- Tu dégoulines, Nastia, mais relève ton cul plus haut!

J'arquais plus haut ma croupe de sorte que je devais coucher ma poitrine sur la pierre fraîche du sol. Je fus néanmoins surprise de sentir le contact de ses lèvres et de sa langue sur mon intimité. Ses piercings me donnaient un plus grand plaisir et je couinais dans ma main pour faire le moins de bruit possible. C'était bon putain! Je relevais un peu le buste pour le regarder la tête en bas. Sa langue s'activait sur mon clitoris pendant qu'il se caressait sur son vêtement. Le voir aussi excité pour moi m'émoustillait encore plus. Sa bave et peut-être aussi ma cyprine goûtaient sur le sol. Dans un grognement, il redressa le buste et je le vis se transformer. Il était assis sur ses pattes-arrières et j'écarquillais les yeux en voyant son énorme membre lupin rouge cramoisi dans sa fourrure blanche immaculée. Il renifla ma minette et passa un coup de langue dessus mais j'eus un mouvement de recul. C'était pas normal. Dieu n'avait pas créé l'humain et le loup pour niquer ensemble.

Résolue à ne pas me laisser prendre par lui sous cette forme, je m'accroupis le faisant couiner d'impatience. Sa patte gratta ma cuisse alors qu'il haletait de désir. Avec un petit sourire, je caressais sa tête et il me donna quelques léchouilles à l'oreille me faisant glousser.

- J'arrive pas comme ça. Désolée. Soufflais-je avant de me transformer à mon tour.

Sasha remua de la queue en comprenant et je lui donnais des coups de langue sur la gueule. Il se releva pour aller renifler mon derrière. Je mis ma queue sur le côté, le laissais me sentir, me laper et enfin passer au-dessus de moi pour me serrer de ses pattes-avants afin de passer au coït. Je sentais sa virilité cogner contre mes pattes avant de me pénétrer d'un coup sec m'avançant de deux pas. Il était tout aussi gros que Feliks dans mes souvenirs. Nos halètements allaient de pair avec ses coups de reins. C'était très agréable au point que nous laissions échapper de nos gueules quelques couinements de plaisir. Cependant, ce fut bref car il cessa de bouger se déversant en moi. Sasha se plaça sur le côté et il fut à peine surpris de nous savoir toujours maintenu ensemble. Étant plus grand que moi, cela se passa comme avec Feliks: je roulais-boulais sur le dos, le cul en l'air dans un couinement de douleur. Contrairement à l'Alpha, Sasha se coucha sur le côté pour me faire descendre et me donna quelques léchouilles sur le museau. Ma vulve avait des multitudes contractions autour de la grosseur de son membre. Je le sentis gicler encore à plusieurs reprises et il se mit à donner des coups de langue et de dents à l'endroit d'où sortait son appendice. Pourquoi il faisait ça? Il finit par se retirer de mon antre aisément. Ça n'avait pas duré longtemps. Puis il lapa ma vulve comme l'avait fait Feliks à l'époque. Beaucoup de liquide en sortait et j'en étais étonnée qu'il le bouffe. Ça faisait du bien. Après avoir terminé, je le regardais se lécher le sexe encore turgescent et toujours à l'air libre.

Ne me dites pas qu'il avait encore envie?! Il couinait et devint plus vigoureux dans ses coups de langue. Oh bordel! Il se donnait une fellation, ce con. Personnellement, je n'avais plus envie, ce qui était assez surprenant. Alors je le regardais faire. La base se mit à gonfler comme une grosse balle de golf et sa queue vibra pour éjaculer transparent. Ses dents mordillèrent et sa langue lécha à plusieurs reprises la grosseur pour le faire encore éjaculer. C'était impressionnant mais je me disais qu'il avait prit l'habitude de le faire pour bien s'y connaître.

Je devrais peut-être essayer sur moi la masturbation. Après tout, un auto-cunnilingus n'était faisable que sous cette forme. Je m'asseyais, levais une patte-arrière et me contorsionniste comme lui pour me laper. J'avais son odeur sur moi, me délectant de la sentir. Me masturber de la sorte était tout aussi bon que si c'était lui qui le faisait. J'atteignis rapidement l'orgasme sans plus de plaisir qu'en étant humaine. En était-ce de même pour lui? Était-ce pour ça qu'il avait encore envie?

Sa truffe vint rejoindre la mienne. Nos langues se touchaient puis j'étais intriguée par son membre toujours actif. J'approchais mon museau et reniflais. La même odeur.

Bien vu, Sherlock!

Sasha donna un coup de bassin m'invitant à le goûter. Nop! Hors de question! Il insista. Encore. Et encore. Mais en vain. Je me barrais dans un geignement. Il couina en me suivant.

Nan! Bordel!

Il tenta de revenir derrière moi pour me pénétrer de nouveau mais je me barrais encore. Il réitéra trois fois jusqu'à ce que trop soûlée, je finis par me cacher sous un des fauteuils. Je l'entendais couiner et renifler tout en tournant autour. Puis plus rien. Je le vis aller au fond de la pièce et s'asseoir encore en érection. Ses prunelles me fixaient sans ciller alors que sa gueule haletait rapidement, la langue pendante. Il piétina de ses pattes-avants en couinant d'impatience.

Un vrai clébard en rut.

Je ne bougeais pas. Hors de question que je sorte. De toute manière, à un moment, il allait devoir se barrer pour le duel car Im arriverait.

D'ordinaire, je n'aurais pas dit non pour de la baise mais sous cette forme et sans stérilet sous forme humaine, c'était pas pareil. On pouvait pas niquer à tout va comme des sauvages. Il faudra attendre le mariage pour ça.

Sans plus attendre, Sasha se lapa le sexe gonflé.

Je voulais bien le croire s'il me disait qu'il n'avait pas baisé depuis des mois. J'en profitais donc pour sortir lentement de ma cachette pendant qu'il se donnait un orgasme en se mordillant le gonflement. Je décampais sous ses geignements de plaisir dans le couloir pour retrouver ma chambre. Merde! Elle était fermée. Les chiottes, idem. La salle à manger aussi. Je me maudissais d'avoir l'habitudede fermer toutes les portes. Sauf… Oh la salle de bain! Mais Im pouvait me voir sous cette forme s'il avait envie de se faire un bain… A midi…

J'entendis Sasha arriver la langue pendante. Sa haute stature blanche prenait une bonne partie de la largeur du couloir. Je n'allais pas pouvoir m'en sortir aisément. Pas croyable que je devais échapper à mon mec qui voulait me baiser. Moi! Sérieusement?

Je grognais sans montrer les dents lorsqu'il s'approcha. Les oreilles basses, il me renifla de la tête à la queue, passa son museau en-dessous et au contact de sa langue sur ma vulve, je lui mordis l'oreille lui tirant un couinement de stupeur. Toutefois, cela ne le freina pas dans ses intentions puisque d'un mouvement de patte, il me tourna pour tenter de me reprendre. Je me dégageais mais avec le manque de place dans le couloir à cause de son imposant corps, il lui était aisé de me replacer correctement. Coincée entre ses pattes et son bassin donnant des coups dans le vide, je trébuchais mais me remis vite debout. C'était à ce moment-là que sa queue entra en moi. Satisfait, il se hâta de faire son affaire. Le coït fut plus court que le premier mais le temps d'attente fut plus long. Sasha se coucha sur moi m'obligeant à faire de même sur le sol. Pour patienter, il me lapait la tête et les oreilles. Était-ce pour se faire pardonner? Pour réponse, je grognais et tentais de le mordre mais il semblait pas mal s'en foutre. Je ne devais pas être crédible avec ma petite voix.

Savait-il au moins que je n'avais pas voulu? S'en rendait-il compte? Sûrement pas sinon il n'aurait pas insisté. Son état de loup devait y être pour quelque chose. Je me souvenais que Feliks avait dit que sous cette forme, il ne pouvait pas se contrôler aussi facilement qu'en humain. Je n'en voulais donc pas énormément à Sasha.

Mais il fallait bien faire quelque chose. Soit il se retransformait soit c'était moi. Mais j'étais certaine que ça ne pouvait pas venir de lui à cause de son envie fatale. Donc ça devait être moi. Sauf que je n'y arrivais pas. Comment tous faisaient-ils? Étais-je trop idiote? Trop faible?

A vrai dire, j'avais ma petite idée. Être en louve était tellement bien. J'étais libre sans aucun problème de la vie courante. Personne ne me faisait chier. Je pouvais faire tout ce que je voulais alors il était normal de ne pas désirer redevenir humaine. Faire l'autruche, c'était mon truc. J'avais adorer jouer le clébard de Im la nuit dernière. J'avais tout ce qu'il me fallait: nourriture, papouilles, divertissement, etc… Le rêve, quoi! Alors inconsciemment, je bloquais. Mais il fallait que je me ressaisisse! Donc j'attendis que Sasha se retire pour faire une tentative. Sauf que, bien sûr, il était pas con, le corniaud! Il ne bougeait pas me laissant emprisonnée sous son poids. Son bassin se mut pour le satisfaire. Putain de bordel de merde! J'étais pas son sextoy!

Avant qu'il ne soit trop tard, je tentais une métamorphose. Putain! Allez! C'était une question de survie de dignité, là! Trop tard! Mon vagin avait des spasmes d'émoi autour de sa grosseur. Sasha allait finir par crever à force de jouir autant. Je pouvais entendre les battements rapides de son cœur à travers son souffle chaotique. Mon bas-ventre me tiraillait au point d'en avoir des crampes. Était-ce dû à un trop plein de sperme de loup? Ouark! Dégueulasse. Et bien il fallait que ça m'arrive! Au moins, le pire n'était pas là. Quelqu'un pourrait débouler ici et nous surprendre ainsi. Quelqu'un comme Im! Oh bordel, nan! Seigneur, faites que ça n'arrive pas! Pitié!

J'en pouvais plus. Je couinais pour quérir de l'aide et Sasha me donna une léchouille sur l'oreille. Je m'en foutais, Ducon! Je voulais juste que ça s'arrête. Et là! Magique! Je retrouvais mes mains, mes jambes, mes pieds et mon joli minois. Sauf que… Il était encore à l'intérieur, putain! C'était encore plus énorme sous cette forme… Et pas du tout désagréable. Sa grosseur était pile au niveau de mon point G. Ne le sentant certainement plus être retenu par mon vagin, il reprit ses coups de reins alors que j'étais à quatre pattes. C'était douloureux faisant remonter mes entrailles mais étrangement bon. Par bon sens de conscience, un peu tardive, je me contorsionnais dans tous les sens pour me dégager de son emprise. Ses crocs frolèrent ma nuque m'arrêtant de stupeur. Il allait pas me bouffer pour du cul quand même?! Oh Seigneur! Je pouvais pas mourir alors… Dans un élan de courage, je plantais mes dents dans une de ses pattes-avants. Il couina me donnant une ouverture et je m'extirpais en rampant pour courir ensuite dans les chiottes. Mon antre pissait du sperme alors je m'asseyais vite sur la cuvette pour tout évacuer, une main sur la bouche pour maintenir mes nausées. C'était dégueulasse! Et cette situation me rappelait le désagréable souvenir de ma mort.

Renaître ne changeait rien de ma vie d'avant. C'était même pire. Toutes les emmerdes arrivaient plus rapidement. Mes larmes coulaient sur mes joues. Ça aussi, ça n'avait pas changé. Je ne faisais que chialer à longueur de journée. Cette vie était autant un enfer que l'ancienne.

Je m'essuyais et tirais la châsse d'eau en pleurant puis je nettoyais le sol en réprimant un écoeurement. Ensuite, je jetais les papiers usagés dans les chiottes avant de retirer la châsse.

Il n'y avait plus de bruit dans le couloir. Peut-être que Sasha était parti? Pourtant je pouvais entendre ses battements de cœur plus calmes. J'ouvris lentement la porte pour vérifier s'il était toujours en loup ou pas. Humain! Mon regard croisa le sien rempli de culpabilité. J'aurais dû refermer la porte et restée cloîtrée dans les toilettes mais vu que j'étais une conne pas finie, je me jetais dans ses bras pour pleurer tout mon soûl.

- Je suis désolé. Murmura-t-il tristement.

- C'est pas de ta faute. Fis-je comme une idiote en songeant à ses instincts primitifs lupins.

- J'pouvais pas me contrôler. Tu sens si bon. Je ressens à ton odeur que tu vas bientôt avoir euh… Tes chaleurs?

Il fut amusé sur le dernier mot. Mes chaleurs? Mes règles en fait? A bien compter, pas vraiment. Il me restait deux semaines et demi voire un peu moins. Enfin je crois. Ma résurrection avait peut-être changé mon cycle.

- Je devrais sûrement retourner au Hameau quand j'aurais mes règles alors. Soufflais-je entre deux sanglots.

- Au Hameau?

- Là où tu étais sensé être sur la photo.

- Oh! Je viendrais encore te rendre visite si c'est le cas. Sourit-il contre mon crâne.

- Tu devrais voir avec le Seigneur Im pour ça. Souris-je à mon tour en reniflant.

- J'y songerais… Bon, tu t'en sortiras jusqu'à tout à l'heure? Je tenterais de faire vite pour te retrouver. Changea-t-il de sujet.

- Le Seigneur Im a dit que je devais être présente puisque ça me concernait personnellement.

Sasha me lâcha en soupirant de frustration. Un frisson désagréable parcourut mon dos lorsque je sentis une crampe dans mon ventre.

- Ah bordel de merde!... Tu fermeras les yeux. Je ne veux pas que tu vois ça. Clair? Pesta-t-il.

- Je… Ouais, ok. Mais je ne te verrais jamais autrement que l'homme que j'aime, tu sais. Quoique tu feras, rien ne changera pour moi. Tu resteras mon Sasha. Soufflais-je contre sa poitrine.

- Toi aussi, ma Nastia. Mais si tu viens, il faut que tu te changes. T'es trop sexy comme ça et ça va me déconcentrer. Ricana-t-il à la fin en pointant du doigt mon décolleté.

J'essuyais mes joues avec un sourire.

- Je ne vais pas venir en jogging-baskets. Riais-je doucement.

Cela le fit brièvement sourire.

- Même comme ça, je suis sûr que tu resterais bandante.

Nous allâmes dans ma chambre et pendant que je fouinais dans mon immense armoire, il zieutait les décorations. Je le vis toucher du bout de l'index la rose en or que m'avait offert Im pour se faire pardonner.

- Ça doit valoir un max ce truc. Commenta-t-il pour lui-même avant d'aller se coucher sur le côté sur mon lit.

Ses yeux me scrutaient dans les moindres détails lorsque je me déshabillais. Ça ne me dérangeait pas qu'il me regarde fixement en tant qu'humain mais pas en tant que loup. Je préférais quand il était vraiment lui. C'était plus agréable.

J'enfilais une nouvelle culotte noire en dentelle en songeant à récupérer l'autre dans le Petit Salon. J'optais pour une robe noire moulante sans manches m'arrivant à mi-cuisses, avec capuche. Le décolleté était en V et ne montrait pas trop la ligne de mes seins. Je gardais les mêmes chaussures et rabattais le tissu sur ma tête avant d'ouvrir les bras et de tourner sur moi-même.

- Alors mieux? Demandais-je.

- Nan! Je suis sur le point de me branler comme un jeune puceau devant Clara Morgane. Mets autre chose!

Clara Morgane ? C'était qui ça?

Je soupirais et fouinais dans mon armoire pour trouver quelque chose de moins court. Même les jupes et les shorts montraient fièrement mes gambettes et il était mort que je porte un jeans. Je n'en avais pas envie. Je voulais être à l'aise et sexy pour avoir le regard de Im… Et de Sasha… Et de tous les beaux mecs en fait. Du coup, je dénichais un cardigan long en dentelle noire.

- J'ai rien d'autre de moins sexy. Tu devras te contenter de ça et puis… commençai-je.

Je vins à califourchon sur lui l'obligeant à se mettre sur le dos puis continuais.

- …Si ça marche sur toi, imagine l'effet que ça pourrait faire à un type comme Bubulle! Il pourrait mourir sur place. Ricanais-je en posant mes mains sur son torse.

- Ce serait arrangeant mais j'aime pas quand les mecs d'ici te matent. Ils se croient tout permis. Bubulle doit s'imaginer te baiser et ça me pète les couilles.

- Tu vas devoir t'y habituer. Moi, je le fais déjà pour toi. Toutes les nanas ici s'imaginent que tu es le parfait candidat pour un mariage. La sœur de Bubulle était tombée amoureuse de toi au premier coup d'œil et elle ne devait pas être la seule. Souris-je.

- C'est sûr que vu la gueule des autres, elles doivent mouiller leur petite culotte en me voyant. S'extasia-t-il, rêveur.

- C'est satisfaisant, hein?! Avoir le regard des autres qui nous trouvent magnifiques sur soi est tellement excitant.

- Ouais, je dois l'avouer. Ça flatte mon égo… Bon ok, amusons-nous!

- Ouais! Soyons beau et…

- Charismatique, sexy, populaire et extrêmement bandant! Termina-t-il ma phrase.

Nous gloussâmes ensemble avant de rire.

- Pour ça, il faudrait que tu t'enlèves ce rouge à lèvres autours de la bouche. Raillais-je.

- J'allais te dire la même chose. Enchérit-il.

Nous rîmes encore.

- Viens avec moi! Je vais nous enlever ça. Dis-je en me levant.

Il fit de même et je lui pris la main pour l'amener avec moi dans la salle de bain. Son expression en voyant les statues d'hommes nus fut amusante.

- Et bien, avoue que tu te doigtes à chaque fois que tu viens te laver ici! Railla Sasha.

- Pff! N'importe quoi! Allez viens ici que je te nettoie! Rétorquais-je en prenant du coton et du démaquillant dans le placard.

Il ricana et je le nettoyais avec soin puis fis de même avec moi devant le miroir avant de me remettre le même rouge à lèvres. Mon maquillage des yeux n'avait pas bougé et je remerciais le Waterproof pour ça.

- Au fait, tu ne devais pas déjeuner avec ma famille, toi? Questionnais-je.

- Ouais mais j'ai envoyé un SMS à ton père tout à l'heure pour lui dire de ne pas m'attendre car j'avais un empêchement urgent. Répondit-il.

- Et c'est quoi ton empêchement urgent? Demandais-je en connaissant la réponse, avec un sourire en coin.

- Toi, ma Nastia. Je veux passer le plus de temps possible avec toi même si j'ai la dalle.

Je gloussais et nous sortîmes pour aller dans le Petit Salon. Là, la porte d'entrée s'ouvrit sur Masami et sa servante garnie de plats divers.

- Madame, Monsieur. Dit-elle en japonais en faisant une révérence après nous avoir vus.

Nous la saluâmes et elle me donna précipitamment une tasse de thé en me disant que le Seigneur Im tenait absolument que je boive le breuvage qu'il avait commandé pour moi. Comprenant ce que c'était, je le bus sans hésiter et tirais une grimace.

- Trop sucré! Grimaçais-je en japonais.

- Le Grand Souverain Divin m'a chargée aussi de vous dire que le Duel entre Saint Charlos et votre époux aura lieu dans une demi-heure et que vous serez attendue dans la Cour Ouest du Château avec Saint Aleksand'r.

Je traduisais à Sasha qui hocha de la tête avant de lui dire quelque chose en anglais.

- Hem… Sword ans body, Sir. Dit-elle en réfléchissant.

- Humm, trop facile alors. Sourit-il à lui-même.

Je je le regardais, confuse mais Masami attira mon attention.

- Madame, il y a des échos dans tout le château à propos du duel. Beaucoup disent que votre convalescence était un mensonge pour voir vos innombrables amants au Hameau. Certains vous nomment la catin du Bas-Monde et d'autres la sorcière morte. Dit-elle en japonais.

- Qu'est-ce qu'elle a dit? Demanda Sasha en russe.

Je lui traduisais avec un pincement au cœur. Cette histoire allait très loin et les Dragons Célestes n'avaient aucune gêne d'en rajouter pour s'amuser.

- Tout est faux, Masami. Le Grand Souverain Divin m'a fait mettre au Hameau car j'étais vraiment pas bien. Mes règles étaient très douloureuses et je ne pouvais pas rester au château. Le Seigneur Im avait même autorisé Aleksand'r a venir me rendre visite pour prendre des nouvelles de ma santé. Mais il a été prit en photo à son départ et Saint Charlos se fait passer pour lui parce qu'il n'a pas supporté que je lui mette un gros râteau… Oh bordel! Mais oui!... Répondis-je en japonais.

Je me tournais vers Sasha et continuais en russe.

- …Ils s'en foutent tous de cette histoire de Saint Charlos et toi. Ce que les Dragons Célestes veulent, c'est que je dégage avec toi en prime car je dérange. C'est pour ça que des abnégations se propagent et enveniment cette histoire. Ils pensent que je bouleverse leur confort, que les nouvelles réformes sont de moi et pas du Seigneur Im. C'est une excuse pour me dégager, putain!

- Ouais, j'en ai tiré la même conclusion. Les ROMANOV dérangent aussi alors ils veulent nous détruire. Ils n'ont pas apprécié l'humiliation de Saint Charlos et sa famille a une grosse influence à la Cour. Ils ont peur du changement. Tu vois, ça m'étonnerait pas que l'attaque dans les bois viennent d'eux aussi. Comme par hasard, c'était nous qui étions visés.

Je plaquais ma main sur ma bouche, horrifiée.

- Oh mon Dieu!... Il faut prévenir Feliks. Fis-je tremblante.

Il avait failli être tué par des Dragons Célestes. Nous aussi d'ailleurs.

- T'inquiète pas ! Toi, mange! On se retrouve dans la Cour-Ouest tout à l'heure.

Et il m'embrassa le front, posa sa main sur l'épaule de Masami et quitta mes appartements.

- Les autres Nobles veulent faire disparaitre les ROMANOV. Aleksand'r est parti mettre à l'abri les autres membres de la famille… Masami, fais bien attention à toi. D'accord? Et si la situation s'envenime, mets-toi en sécurité!

- Oui, Madame. Voulez-vous manger?

- Je n'ai pas très faim. Ça m'a coupée l'appétit mais si tu n'as pas encore déjeuné, vas-y, sers-toi!

- Merci, Madame. Dit-elle dans une révérence.

La Cour-Ouest était faite de sable et de gradins. Masami m'avait dit qu'elle était réservée aux joutes et aux duels mais qu'elle n'avait pas servi depuis des décennies. Tous les Dragons Célestes étaient assis dans les gradins et il y avait même des enfants. Du haut de l'estrade royale, assise près du Roi accompagné de Vivi, et Masami debout derrière moi, j'aperçus les jumeaux, leurs parents et leur grand-mère à l'écart dans les gradins. Ils étaient avec d'autres personnes mais il y avait un fossé de sièges avec d'autres Nobles. Ça devait donc constituer la famille ROMANOV au complet. Je reconnaissais la jeune fille blonde que j'avais vu à la première cérémonie de la meute. Je soupçonnais que la plupart des membres nobles soient des ROMANOV. C'était au moins rassurant de savoir qu'aucun membre n'était un ennemi. La mère des jumeaux avait l'air très inquiète et son mari posa sa main sur la sienne avant de croiser mon regard. Il était confiant. J'aurais voulu faire un petit sourire pour le saluer mais me retenais par peur que ça soit mal interprété par un des connards qui peuplait le reste des gradins.

Im vociféra de l'anglais et Masami me chuchota la traduction. Le Roi rappelait le motif du duel avec le nom des duellistes puis les règles. Le combat se passait uniquement dans l'arène, durerait jusqu'à la mort d'un des participants et si l'un demande la grâce, ce sera Im qui devra décider de son sort, et les armes autorisées sont uniquement l'épée et le corps. Si les règles sont enfreintes, le Roi donnera la mort au tricheur.

Peu de temps après, un type en armure entra dans l'arène par la gauche. À la vue de la proportion, je déduisis que c'était Saint Charlos. Il y eut des acclamations et il leva une épée fièrement. Quel connard!

Je fronçais des sourcils en voyant apparaître Sasha sans armure dans ses vêtements de tout à l'heure, l'épée à la main faisant traîner la pointe dans le sable en avançant, avec la clope au bec qu'il était en train d'allumer de son briquet. Il rangea ce dernier dans sa poche de pantalon, tira une bouffée qu'il cracha puis fit une révérence dans notre direction, la cigarette toujours à la bouche. Pendant toute son arrivée, il y avait eu un énorme silence. J'avais vu la grand-mère se pincer les lèvres en fermant les yeux d'agacement. Elle devait se dire qu'il ne prenait pas ça au sérieux.

Im parla en anglais et ma traductrice se mit au travail.

- Avant que vous ne commenciez, j'aimerais annoncé que des photographies de la Princesse Anastasia Alexeïvna ROMANOVA ont été retrouvées au domicile privé de Saint Charlos autour d'un autel d'adoration lui étant consacré. Certaines sont de l'ordre de l'intimité prises à son insu. Ce fait ne concernant pas ce duel, il sera jugé par ma présence en suivant. Si le vainqueur est Saint Charlos, je lui donnerais sanction mais s'il est vaincu, ce sera son père, Saint Roswald. Concernant le duel, après consultation avec Saint Aleksand'r, il s'avère que l'homme accompagnant la Princesse Anastasia Alexeïvna ROMANOVA sur la photographie donnée comme preuve n'est autre que lui-même sur le départ de sa visite autorisée par ma présence. Il n'y a donc aucune preuve concernant les multiples visites de Saint Charlos au Hameau. Toutefois, sa parole est mise en doute suite à son usurpation d'identité. Concernant les rumeurs sur d'innombrables autres visites d'amants, cela reste à prouver mais l'état de santé à ce moment-là ne permettait à la Princesse de ne recevoir aucune visite charnelle. J'ai eu écho des noms lui étant attribués alors je répète une dernière fois. Insulter ma Pupille Royale revient à m'insulter. Au prochain écho, apprenez qu'il m'est facile de tous vous exterminer et de vous remplacer. Vous avez assez joui de ma patience. Saint Charlos…

Ce dénommé sursauta vivement à son appellation.

- …J'ai apprit que vous avez insulté la Princesse et menacé la famille ROMANOV. La dernière offense a été excusée financièrement mais je n'ai aucunement ouï que ma Pupille vous ai pardonné. De ce fait, si votre combat est remporté, l'offense devra avoir réparation de son choix.

Et il me désigna de la main. Se penchant vers moi, il me demanda ce que je souhaitais comme réparation.

Charlos était un porc. J'étais en colère. Il ne respirait que mensonge et tromperie. Il avait fait un autel avec des photos de moi et de ce que j'avais compris, il y en avait des intimes. Du genre toute nue? Je me sentais violée et faible. C'était un malade, ce type. Sasha avait raison. Il devait se branler en les matant.

- S'il perd, sa famille devra rendre ce qu'elle a prit de la mienne avec également une compensation financière et s'il gagne, il devra mourir. Je ne pourrais pas lui pardonner d'avoir tué Aleksand'r. Murmurais-je en réponse.

Im sourit en coin comme satisfait.

- Bien, ma chère. Je vous apporterais moi-même sa tête sur un plateau d'or.

Je lui souris avec bienveillance et il se redressa pour s'adresser à Saint Charlos. De ce que me disait Masami, il lui ressassait ce que je venais de dire sans lui dire ce qu'il adviendrait s'il perdait et Sasha éclata de rire. J'entendis également les rires des grumeaux et le ricanement de la grand-mère. A vrai dire, tout le monde les avait entendus puisqu'il y avait un grand silence seulement troublé par eux. Un homme se leva et je le reconnus comme le vieillard de ce matin dans la salle du trône, celui qui s'était évanoui à l'arrivée de Shanks.

- Your Majesty, my son have… débuta-t-il d'une voix forte pour se faire entendre avec désespoir mais le Roi le coupa d'un geste de la main.

- Enough! Let's begin! Dit Im à l'intention des duellistes.

Sasha me fit un clin d'œil avec un sourire railleur de connard comme il en avait l'habitude, en fumant.

- A toi l'honneur Saint Charlos. Je te laisse le premier coup mais sache que si tu me rates, moi, je ne vais pas te louper. Perçus-je de lui.

- Vous êtes un beau parleur, Saint Aleksand'r. J'ai eu beaucoup de renseignements sur vous. Vous… cracha Bubulle avant d'être coupé par mon mari.

- Alors tu dois savoir que les duels, ça me connait. Allez fais pas ton timide! Sinon, je vais devoir commencer. Ricana-t-il.

Charlos courut dans sa direction dans un cri de motivation, l'épée levée des deux mains. Son imposante armure rendait sa démarche gauche et lourde. Sasha l'esquiva avec un sourire, la clope au bec puis d'un coup de pied, il le fit tomber à plat ventre comme une pauvre merde. Les éclats de rire des jumeaux résonnèrent dans l'arène suivis des ricanements de Sasha. Bubulle se redressa à quatre pattes avec difficulté. Ça devait être la première fois qu'il portait une armure. Il s'aida ensuite de son épée pour être sur pieds.

- Tu as de la chance que je sois patient. Si je prenais ça au sérieux, tu serais mort depuis longtemps. Se vanta Aleksand'r en crachant sa fumée par les narines.

- Les traîtres doivent être exterminés. Vous auriez dû tous mourir… cracha Charlos de haine.

- Oh alors tu avoues? Devant tout le monde?

- Avouer?

- Hier, dans la forêt. C'était toi, hein? En plus d'être idiot, il s'avère que tu ne sais pas viser avec un fusil. Railla-t-il.

- Baliverne. Je n'ai rien à voir avec cela. S'écria Bubulle en assénant un nouveau coup d'épée pour fendre l'air.

Sasha esquiva encore avec aisance. Charlos perdit l'équilibre à cause du poids du fer et tomba à quatre pattes.

- Sérieusement? Mets-y du tien! Tu me mâches le boulot. A force de te vautrer, tu vas finir par te tuer tout seul. Se moqua Aleksand'r accompagné par les rires des cousins.

Le Noble se releva rapidement, trop rapidement d'ailleurs puisqu'il tomba à la renverse à cause du poids de l'armure. Sasha se tourna vers l'estrade où j'étais avec Vivi et le Roi, et leva les bras avec une tête amusée signifiant qu'il n'était coupable de rien avant de porter son attention sur les Dragons Célestes des gradins.

- Et c'est en ça que vous avez mit vos espoirs pour vous en prendre à ma famille?! La chasse dans la forêt hier franchement, c'était bien joué surtout l'événement mit sur Facebook. Ah bravo!

Puis il applaudit, son épée sous le bras.

Alors il avait donc une preuve? Mettre sur Facebook? Bordel, ils étaient vraiment cons! Ils pensaient que ça n'allait pas se voir ou quoi? Ou bien qu'aucune justice ne leur tomberait dessus? Les cons!

- Mais vous avez tendance à oublier qu'ici, ce n'est pas vous ni moi qui décident qui doit vivre ou mourir. Donc vous avez de la chance, je ne vous tuerais pas tous. Juste celui-là! Dit-il en pointant de sa lame Saint Charlos se relevant sur le côté.

Suite à ça, il sauta dans les airs, tourna sur lui-même et donna un coup de pied dans le casque du Dragon Céleste. Celui-ci fut projeté plusieurs mètres plus loin me surprenant avant de s'écraser comme une merde dans le sable. Il mit du temps à se relever en gémissant de douleur. D'une démarche rapide et assurée, Aleksand'r arriva à sa hauteur. Son poing devint noir me rappelant le doigt de Feliks une fois, et donna un puissant coup dans le plastron de son adversaire pour le faire plier. Du sang sortit de l'ouverture du casque pour tâcher le sable. Charlos tituba de quelques pas en arrière pour tomber une nouvelle fois au sol mais il ne se releva pas. Sasha s'approcha de sa tête, pointa la lame de son épée au-dessus du visage puis s'arrêta dans son élan de la planter. Le vieillard de la salle du trône venait de pointer un pistolet doré sur lui depuis les gradins, à quelques mètres d'eux.

- Stop it! It's my son. My little boy. You can't do it! Dit-il en anglais.

Je n'eus pas la traduction car Masami était trop loin pour l'avoir entendu.

- I can't? Really? You, you can't do it! Railla Sasha.

Je pigeais que dalle puis un courant d'air fit virevolter mes cheveux. A ce moment-là, Aleksand'r eut un brusque mouvement de recul lorsque l'épée de Saint Charlos vint se planter au-dessus de sa hanche. Mon cœur rata un battement et mon sang ne fit qu'un tour. Il était blessé. La lame se retira et du sang jaillit sous les yeux surpris de Sasha qui porta sa main à sa plaie sanguinolente. Mes yeux se perlèrent d'eau. Je pris une grande inspiration quand il posa un genoux à terre puis je poussais un hurlement faisant exploser ma détresse et ruisseler mes larmes. L'air vibra autour de moi rendant le monde silencieux. Masami tomba lourdement sur le bois de l'estrade, cela en était de même des Dragons Célestes sur les gradins sauf deux trois dont le père des jumeaux et Feliks.

D'un bond, je m'élançais hors de l'estrade mais je fus retenue par des bras puissants dont l'odeur m'était familière. L'adrénaline qui m'envahissait était nouvelle et je sentais que je pouvais soulever le Monde à moi seule. Sasha tourna la tête vers moi. Il affichait un sourire joyeux. Une ombre passa à vive allure à côté de moi. La silhouette de Im s'arrêta près du corps inconscient du putain de Noble qui venait de planter mon mari et de ce dernier. Il se pencha pour enlever le casque de l'armure et observa Saint Charlos. Son attention se porta ensuite sur Sasha, un genoux à terre prenant appui sur son épée avec la main toujours sur sa plaie sanguinolente.

- De son état, Saint Charlos ne peut plus combattre et je déclare donc qu'il abandonne. Vous êtes le vainqueur de ce duel, Saint Aleksand'r. Mes félicitations. Allez soigner votre blessure avant que votre épouse ne s'amuse encore avec son Haki. Entendis-je de Im.

Il hocha de la tête avec un ricanement. Le Roi fit un signe de la main dans ma direction et la personne qui me tenait me lâcha afin de sauter par-dessus la balustrade de l'estrade pour aller dans l'arène. Je reconnus Jabura qui tendit le bras pour soutenir Sasha et ainsi l'aider à marcher. Je me précipitais dans les escaliers de bois pour vite les rejoindre pendant que Feliks et son père prenaient dans leurs bras Stanislas, la mère et la grand-mère. J'étais surprise que l'Alpha puisse porter aisément deux personnes sur son dos. Ça devait être dû à son fruit artificiel du démon. J'encadrais le visage de Sasha de mes mains sans cesser de pleurer et posais mes lèvres sur les siennes pour un long baiser. Il fut amusé et je l'embrassais encore.

- Venez avec moi, Princesse! Votre époux doit consulter un médecin. Me dit Im en tendant une main vers moi.

Je donnais plusieurs baisers à Sasha sur la bouche et pris la main du Roi en essuyant mes larmes.

Sa femme sur le dos, le père des jumeaux me regardait avec attention avant de partir avec son fils portant son frère et sa grand-mère. Mes larmes repartirent de plus bel lorsque mon mari et Jabura s'éloignaient par la sortie qui fut l'entrée par où était venu Aleksand'r. Im posa une main compatissante sur mon épaule et m'entraîna avec lui par l'autre sortie qu'avait empruntée Saint Charlos pour son entrée.

A l'abri des regards, il me prit dans ses bras et je chialais contre lui.

- Shhht… Tout va bien maintenant. Votre exploit a rendu vainqueur votre époux. Je devrais donc porter mon jugement concernant les photos de l'autel prise à votre insu. Que souhaitez-vous comme châtiment pour lui?

- Ce que vous voulez. Je me fiche de lui. Aleksand'r… Est-ce qu'il va s'en sortir? Demandais-je avec espoir sans lui parler de mon exploit.

- Oui, il sera vite remis sur pieds. Sa vie n'est pas en danger. Vous pourrez le voir après ses soins. Allez! Calmez votre chagrin! Tout ceci est terminé. Répondit-il d'une voix douce et réconfortante.

- Oui. Pleurais-je encore d'une voix aiguë.

Il caressa mes cheveux avec douceur.

- Je suis si soulagée… J'ai eu tellement peur…

J'avais des spasmes de sanglots et je peinais à me calmer.

- Je sais, ma douce. Allez rentrons! Vous devez vous rafraîchir et manger un peu.

Au château, dans mes appartements, je me remaquillais sous les yeux de Im. J'avais retiré mon rouge à lèvres foncé pour en mettre un autre plus clair.

- Celui-ci. Il a la couleur de vos nymphes. Me dit le Roi en me donnant un tube d'une couleur café au lait.

Mes nymphes? Je l'appliquais sur ma bouche et lui souris.

- Portez le souvent! Sa couleur me plaît beaucoup. Sourit-il.

- Moi aussi, il me plaît. Vous avez très bon goût.

- Si votre époux a souvenir de la couleur de vos petites lèvres, alors cela lui plaira également.

Mes petites lèvres? Était-ce donc les nymphes?

- Je verrais bien mais ça pourrait alors lui donner plus d'idées qu'il n'en a actuellement. Avouais-je sans trop oser.

- Je n'en doute pas. Il doit difficilement se contrôler en votre présence. Sourit-il en coin.

- Oui. Vous l'aviez vu de toute manière. Soufflais-je gênée.

- En effet. Vous y preniez beaucoup de plaisir également.

J'avais entendu son ton plein de reproches.

- Normal. Je l'aime énormément. Répondis-je du tac-au-tac.

Il me fixa me mettant mal à l'aise puis sa main passa derrière mon dos et me colla brutalement contre son corps me lâchant une plainte. A quoi jouait-il? Était-il jaloux?

- M'aimerez-vous un jour comme vous l'aimez? Demanda-t-il.

- Je l'ignore mais je sais que je ne vous détesterais pas. Bon je serais sûrement en colère parfois contre vous tout comme vous contre moi. Ce sera normal mais c'est tout.

Il sourit bruyamment.

- Les siècles à venir nous réserverons beaucoup de surprises mais je suis persuadé que vous m'aimerez autant que vous aimez votre époux. Vous savez donner de l'amour, Anastasia. Cela m'est bénéfique et je tâcherais de faire de même.

C'était une promesse. Ma main se posa sans que je m'en rende compte sur sa joue. Nos yeux s'ancraient. Im humidifia ses lèvres et rapprocha son visage. Il ne manquait que quelques centimètres pour un baiser lorsque son téléphone portable bipa. Il ne prit pas la peine de le regarder et je posais mes lèvres sur les siennes. C'était la première fois que j'entreprenais un baiser. Habituellement, c'était lui et c'était toujours brusque tel un rustre. Là, je mettais de la douceur, de la délicatesse d'un véritable baiser romantique. Avait-il déjà goûté à ce genre d'embrassade? Peut-être jamais. Peut-être qu'il n'avait connu que la brutalité d'une baise entre deux personnes, quelque chose sans émotion et qu'il ne savait pas comment s'y prendre avec de l'amour? Je n'y connaissais pas grand chose en l'amour d'ailleurs mais simplement que ça faisait du bien à l'âme et au cœur.

Malgré ce bien-être, il interrompit lui-même notre tendre bécotage pour me regarder avec hébètement, la bouche entrouverte. Soudainement, il s'écarta de moi.

- Je… Je suis navré. Je dois vous laisser. Je… J'ai un impératif. Nous… Nous nous reverrons au dîné. Lâcha-t-il avant d'ouvrir le mur reliant nos salles de bain.

Il ferma derrière lui me laissant sur le cul. Euh… J'avais fait un truc de mal?! Oh! Avais-je trop mis de langue? Est-ce que je puais de la gueule? Discrètement, je reniflais mon haleine. Nan, rien. Qu'avait-il? Je tendis l'oreille et perçus des gémissements d'inconfort. Il parla mandarin dans une lamentation puis il y eu un bruit de verre brisé et enfin ses pas qui s'éloignaient. Je songeais à ce qu'il ait mal quelque part, peut-être au ventre, mais le sentiment que je ressentais me disait que je me trompais sur toute la ligne concernant ses véritables sentiments à mon égard. Je me disais que je devais le dégoûter et que j'avais été conne de croire qu'une gamine roturière comme moi pouvait se faire aimer par un être tel que lui. Im devait assurément se forcer à me regarder et même me parler, pire m'embrasser et me baiser. Je n'étais qu'une merde comparée à lui. Il était si beau, si fort, et c'était le maître du Monde. Moi, je n'étais qu'une salope qui ne pensait qu'à baiser et qui avait intégrée ses ennemis en premier lieu. A ses yeux, je n'étais qu'une traîtresse qu'il utilisait pour avoir des informations et détruire ceux qui lui voulaient du mal. J'avais honte. J'étais conne.

Les larmes aux yeux, je sortis de la salle de bain avec le sentiment de m'être faite jetée. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de tendre toujours l'oreille. J'entendis des plaintes, des halètements, encore du verre brisé, des pas et enfin une conversation téléphonique en anglais. Je ne comprenais pas, comme d'habitude… Ce fut bref.

Putain! Qu'est-ce que j'étais conne! L'avenir sera de pire en pire. Je ne serais jamais tranquille avec Sasha.

Avant d'aller le voir, je me connectais à VK pour voir si j'avais des notifications et me pinçais les lèvres en voyant la demande d'ami de Shanks. Il n'y avait pas de nom de famille et ni de photo de profil. Son mur et son profil était vierge mais je savais au moins qu'il résidait dans le Nouveau Monde au Japon et qu'il avait 38 ans. On aurait pas dit. J'acceptais en me disant qu'il était tout de même une porte de sortie si besoin malgré qu'il soit un Empereur Pirate. Et puis de toute manière, je garderais pour moi ma relation avec lui. Sasha me ferait la morale et Ace et Im, n'en parlons pas! J'avais le droit de parler à qui je voulais. J'étais immortelle et me ferais d'innombrables amis. Enfin, si toute fois ça aussi, c'était vrai. Pareil ma mort n'était que du pipo, ma résurrection aussi, ou bien mon nouveau sang n'était pas celui du Roi mais celui d'un plouc ramassé dans la rue parce que Im était un putain de Dragon Céleste qui avait en horreur les roturiers?!

Je sortis de mes appartements pour descendre au troisième étage en courant. Devant la porte de Sasha, Jabura y maintenait la garde. Je lui souris gaiement en le saluant et allais ouvrir mais il m'en empêcha en me disant bonjour.

- Désolé Princesse. Saint Aleksand'r ne doit recevoir aucune visite pour le moment. Et vous non plus. Vous devez retourner dans vos appartements. Me dit-il désolé.

- Quoi? C'est quoi cette connerie? Le Grand Souverain Divin m'avait dit que je pouvais voir Aleksand'r. Protestais-je.

- Et bien, les ordres ont changé depuis dix minutes.

Je serrais les poings et grognais de frustration avant de souffler d'agacement.

- N'importe quoi! Râlais-je comme une gamine.

- Ce sont les ordres.

- Fait chier!... Comment va-t-il? Demandais-je quand même.

- Mieux. Il dort.

- Ok, ça me rassure. À plus tard alors, Jabura. Le saluais-je de la main en partant.

- A plus tard, Princesse Anastasia. Sourit-il.

Par gentillesse pour Jabura, je remontais dans mes appartements et fus surprise de voir Kaku devant ma porte. Alors c'était pas une blague. Pourquoi Im faisait ça? Ça m'énervait encore plus. Une vraie girouette celui-là! Je le saluais avec un sourire et rentrais. Juste un signe de tête de sa part.

Sur le balcon, je prenais l'air accoudée au garde-corps. L'air était lourd et le ciel nuageux. L'orage allait arriver. Une goutte me tomba dessus me faisant cligner de l'œil. Et voilà! Rien que pour faire chier. Mais ce n'était pas ça qui allait me faire rentrer. Ici, c'était le seul endroit où je pouvais sortir alors je m'asseyais sur le garde-corps, les jambes dans le vide et prenais agréablement l'air. La pluie se mit à tomber doucement. Le vent devint un peu plus fort et je fermais les yeux pour goûter cette minime liberté. J'aurais tellement voulu être dans la forêt à courir, dormir dans un creux d'arbre et explorer les lieux. Mais c'était dangereux. Si tous les Dragons Célestes de merde pouvaient crever juste pour que je puisse être heureuse, ça m'irait.

Ma famille était au même étage aussi isolée que moi et Sasha. Je ne pouvais même pas les voir et devais attendre ce soir. Enfin, si Im ne changeait pas encore d'avis. Quel enfoiré de merde!

Je soupirais puis mon attention fut portée à côté de moi à cause d'un tapage. Ça venait de chez le Roi. Je perçus une silhouette contre la vitre de la porte-fenêtre de son balcon. Il devait m'observer. Nan! Des gémissements et des claquements de peaux me disaient clairement qu'il baisait quelqu'un. Une nausée me vint et je la retenais dans un sanglot. L'orage gronda me faisant sursauter. Ça amplifiait la douleur de rejet que je ressentais. Savait-il au moins que j'étais là? Ouais, sûre! Il le faisait exprès. Quel connard! Mais il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Je retirais mes chaussures pour les balancer sur le balcon, jugeais la distance entre le balcon d'en-dessous et le mien puis avec l'adrénaline qui ne m'avait pas quittée de tout à l'heure et avec beaucoup de courage et surtout d'insouciance, je sautais pour atterrir à pieds joints sur le garde-corps d'en bas mais avec la chance d'idiote que j'avais, je perdais l'équilibre et tombais en avant. La douleur de mes côtes cognant contre celui du deuxième étage était lancinante me faisant crier. Je chutais jusqu'au sol ce qui me coupa le souffle. Mon corps me faisait atrocement souffrir. Je sentais mes os se ressouder et mes plaies se refermer. C'était désagréable mais la douleur disparaissait me donnant un effet apaisant. Points positifs : J'étais bien immortelle et j'étais véritablement déhors.

La pluie tombait plus rapidement trempant mes vêtements et mes cheveux. Je me redressais et relevais le menton. Quelle hauteur! La vache! Et personne n'était venu me sauver. Soit Im en avait rien à foutre de ma gueule soit il n'avait rien vu. Dans tous les cas, je me sentais seule et abandonnée. Qu'il continue à niquer sa pute! Je croyais qu'il n'avait plus besoin de maîtresse maintenant qu'il m'avait?! Enculé de merde! Pareil il baisait Vivi? Salope!

De colère, je piétinais la fine couche de boue sur le sol et poussais un hurlement camouflé par un grondement du ciel.

Bon je faisais quoi maintenant? Ma chute était la preuve que je ne pouvais pas crever et personne ne savait que j'étais partie de mes appartements. Oh! A moi la liberté! Je pouvais faire tout ce que je voulais. Par contre, je n'allais pas dans la forêt. Je ne pouvais pas mourir mais je n'avais pas envie de me faire tirer dessus. Fallait pas déconner à ce point-là!

Sous la flotte et tremper jusqu'aux os, je longeais le château pour faire le tour et atteindre l'entrée de l'arrière-cour. Dans les cuisines, j'essorais mes cheveux et mes vêtements près de la cheminée allumée. Les esclaves me regardaient sans trop oser en vaquant à leurs tâches. Je chopais une pomme et me barrais. Le château était désert. Pas même un esclave ou un garde. C'était bizarre. Je bouffais mon fruit en arpentant le rez-de-chaussée. C'était calme, la vache! Et je me faisais autant chier. Je fis demi-tour, passais encore par les cuisines pour jeter mon trognon de pomme, choper une bouteille d'alcool. J'en avais bien besoin. Je sortis dehors sous la pluie pour aller dans les écuries. Personne n'y était à part des canassons. Je reconnus l'étalon noir de Feliks et allais caresser sa tête.

- Salut toi! Je dois avoir une tête horrible mais je suis enfin tranquille… Oh tu es très beau! Je t'aurais bien invité à ma fête improvisée mais tu ne peux pas picoler. Souris-je en montrant la bouteille.

Je montais à l'étage pour m'installer dans la paille. Ça me ravivait des souvenirs amusants. Les vêtements trempés, je les enlevais pour les étendre. Maintenant en sous-vêtements, je débouchais l'alcool et bus une gorgée. Ouah! C'était fort et sucré! Kirsh. Oh je connaissais! J'aimais bien et ingurgitais plusieurs gorgée avant de tousser avec un sourire.

- Je bois pour ta victoire, mon Sasha. Félicitations!

Et je bus encore.

- Je te l'avais dit. On est plus fort ensemble! Riais-je.

J'avais picolé la moitié de la bouteille et les effets de l'alcool étaient déjà à son apogée. Je riais toute seule en me faisant des films sur Im et la gonzesse qu'il baisait. Je l'imaginais gicler involontairement en m'ayant vu sauter par la vitre, ou bien devenir mou et se taper la honte devant la nana. Je riais aussi de Kaku gardant la porte en songeant que j'étais toujours à l'intérieur, comme un con. Je revoyais la connasse bleue me lancer des regards inquiets pendant le duel alors que je l'avais totalement ignorée volontairement. Je me moquais de Bubulle tombant sans arrêt comme une vieille merde et se prenant les coups de Sasha.

- Bien fait pour ta gueule, Gros lard!

Je me levais gauchement pour entamer une danse de la victoire improvisée. Pendant que j'eus l'idée de boire en même temps, mon corps perdit l'équilibre et je me retrouvais le cul dans une botte de paille encourageant encore plus mon rire avec de l'alcool sur le menton. Je m'essuyais en m'en foutant partout sur le bras et portais le goulot à ma bouche.

- Va en Enfer! Braillais-je sous l'orage en parlant de Im.

Ce type était le mal absolue. Il n'avait droit à aucune rédemption et le fait d'avoir son sang dans mes veines me dégoûtait de moi-même. J'avais du sang impur, maudit, le sang du Diable en moi. Je me détestais.

Mes rires se transformaient en hurlement. Mon corps n'était plus le même. J'étais un fantôme, une sorcière comme le monde le disait. J'étais morte. J'étais un zombi. Le Christ était jadis revenu à la vie car il était le Fils de Dieu et moi, j'étais revenue d'entre les morts avec le sang du Diable en moi. J'étais un démon. J'étais l'Antéchrist. Je hurlais à m'en faire mal à la gorge. Mes genoux fléchirent devant la lampe tempête que j'avais laissé pendant mon escapade nocturne de l'autre fois, alors que des larmes ruisselaient mon visage. Je tournais la clé à silex pour l'allumer. La flamme vacilla. J'ouvris la petite trappe et passa la main dedans. Le feu consuma ma chaire me faisant grimacer de douleur mais la brûlure disparut rapidement lorsque je retirais ma paume. Le Diable était en moi. Je ne craignais pas le feu ni les coups. J'étais maudite. Dieu m'avait abandonnée. J'étais désormais entièrement seule. Je ne pouvais plus entrer dans une église. Je ne pouvais plus donc me marier religieusement à Sasha. C'était fini.

J'étais désolée.

- Va crever en Enfer! Hurlais-je à l'attention de Im.

Le tonnerre gronda violemment comme pour me répondre la même chose. Les portes de l'ouverture pour faire passer les bottes de paille s'ouvrirent soudainement. Le vent s'engouffra à l'intérieur et éteignit la flamme. Une silhouette se dessina dans l'obscurité de l'orage. Ma vue me jouait des tours avec l'alcool et les larmes mais je jurerais que c'était un oiseau géant. Je m'approchais de l'ouverture en manquant de me péter la gueule et observait le ciel. Des éclairs illuminaient les nuages et là! Encore! Oui, c'était réel! Un oiseau géant. Il portait une robe, nan, une toge blanche. Un ange?! La pluie battait mon visage à cause du vent mais j'étais sûre que c'était un ange. Il vola plus près et j'aperçus quelque chose sur son dos. Des cheveux longs virevoltaient derrière la masse recroquevillée. Quelqu'un. Qui? Le tonnerre et plus rien dans le ciel. Avais-je halluciné? Je chopais la bouteille et la terminais d'une traite puis fermais les volets.

On me secoua plusieurs fois et j'entendis des ricanements.

- …Aine?...Aine?...Hey la naine?

- Quoi? Grommelais-je d'une voix pâteuse.

J'ouvris les yeux pour vite les refermer et poser mon avant-bras dessus. J'avais aperçu le visage d'un des jumeaux. Il manquait plus que ça, putain! Qu'on me foute la paix, merde! Au moins, le pire était évité. Ça aurait pu être Im.

- Que fais-tu donc ici dans cette tenue aguicheuse? Demanda-t-il en ricanant.

- Je fais la fête toute seule. Baragouinais-je.

- De si bon matin? Hallucina-t-il.

Hein?

- Matin? Questionnais-je en retirant mon bras pour le regarder les yeux plissés.

- Oui, la naine. Nous sommes le matin. Je venais monter un peu avant mon cours de violon et je t'ai trouvée. Depuis quand es-tu ici?

Monter? A cheval? Alors c'était Feliks.

- Je suis là depuis l'orage. Je suis tombée du balcon mais ça va vu que je ne peux pas mourir. J'étais rentrée mais je n'avais pas envie d'être encore enfermée dans mes appartements alors je suis venue là. Im est une vraie girouette. Je pouvais aller voir Aleksand'r et quand j'arrive au quatrième étage, je ne peux plus et je dois rester enfermée. Racontais-je boudeuse.

- Si on ne pouvait pas sortir, c'était par prévention de la tempête. Mais que veux-tu dire par le fait que tu es tombée du balcon?

Hein? Juste à cause de la tempête?

- Ah c'est vrai que je ne te l'ai pas encore dit! L'empoisonnement m'a tuée et le Seigneur Im a généreusement offert son sang pour me ramener à la vie avec l'aide du Dr. Vegapunk. Je suis devenue immortelle et suis donc condamnée à rester jeune et belle pour l'éternité. Tu vieilliras et mourras de vieillisse et pas moi. Alors avant que tu ne deviennes vieux et tout ridé, baise-moi! Souris-je en me redressant gauchement.

- Sacrebleu! Est-ce vrai? Hallucina-t-il.

- Oui, putain! Ma cicatrisation est beaucoup plus rapide que celle donnée par mon fruit artificiel auparavant. C'est limite instantané. Je te l'avais dit l'autre fois. Il voulait me rendre immortelle et bien il a réussi. C'est égoïste, hein? Répondis-je avec frustration.

Je grimaçais à cause d'un mal de crâne ce qui le fit sourire.

- Alors c'est donc avec son sang. Peux-tu nous rendre aussi immortel, la naine? Demanda Feliks ensuite.

- J'en sais rien. Il faudrait pour ça que tu meurs, qu'on te vide de tout ton sang pour le remplacer par le mien. Ça te tente?

Et je ris.

- Beaucoup moins mais si le Dr. Vegapunk a pu le faire alors il doit pouvoir trouver un autre moyen pour rendre immortel un vivant. Ne penses-tu pas? Sourit-il encore.

- Ouais possible. Ce serait bien. Je ne serais plus seule. Et surtout, tu resterais beau et on s'éclaterait un max pendant des siècles. Riais-je.

- Serais-tu en train de m'aguicher, la naine?

- Et c'est que maintenant que tu t'en rendes compte? Depuis que je ne suis plus là maîtresse de Im et que je dois attendre le mariage pour être avec Aleksand'r, j'ai grave envie de baiser et tu es un candidat idéal. Et je ne dis pas ça parce que je suis bourrée. Tu es séduisant, Feliks. Toutes les filles doivent te courir après et penser à toi dans leur lit. Oh Feliks! Oh oui, Feliks! Oui, plus loin! Oui, démonte moi comme une chienne! Raillais-je.

- Idiote! Tu n'as pas idée du nombre de femmes qui parcourent mon lit. Se vexa-t-il pour rien.

- Parcourent? Elles ne s'y arrêtent pas? Mais tu sais, je ne parlais pas des esclaves. Me moquais-je encore.

Je reçus un coup sur la tête me faisant éclater de rire. Ça faisait mal mais je ne craignais rien. Ça avait dû bon de se sentir invincible.

- Cesse de rire! Et rhabille-toi! Tu es en train de me faire perdre mon temps.

- Oh pauvre Feliks!... Bon je vois que tu n'es pas disposé à me satisfaire alors tant pis pour moi. Souris-je.

Suite à ça, je me retournais à quatre pattes en montrant bien mon cul pour attraper mes vêtements étendus.

- Je ne profite pas d'une dame ivre. Entendis-je de lui.

Je fis la moue et enfilais ma robe sèche.

- Oh mais quel gentleman! Ricanais-je en mettant mon cardigan en dentelle.

Nous nous levâmes et je m'approchais de lui.

- Dommage alors mais c'est moi qui aurait profité de toi. Souris-je sournoise en caressant son torse.

Je mordis ma lèvre inférieure en le regardant de haut en bas avec envie.

- Tu as changé, la naine. Affirma-t-il.

- Mourir changerait n'importe qui. Au fait, crois-le ou non, j'ai vu un ange hier après-midi pendant la tempête. Il portait quelqu'un sur son dos.

- Bien sûr… Tu as trop bu. Dessoûle! Ne me crut-il pas.

Je haussais des épaules en caressant encore son torse, mais des deux mains cette fois.

- Tu veux savoir un secret? Fis-je d'une voix envoûtante.

- Je t'écoute, la naine.

Je me mis sur la pointe des pieds et lui murmurais à l'oreille.

- La personne qui m'a tuée, c'est la Princesse Vivi. Elle l'a fait par erreur. Elle voulait empoisonner Im sur ordre de l'Armée Révolutionnaire.

- Elle fait donc partie des Rebelles. Le Seigneur Im est-il au courant? Fit-il surpris.

- Oui. Et je la déteste. Je la déteste encore plus. J'aimerais qu'elle disparaisse d'ici, qu'elle retourne chez elle et que je n'entende plus jamais parler d'elle.

- Ne dis plus ce genre de chose, la naine! La Princesse Vivi est portée disparue depuis hier en fin d'après-midi.

Bon débarras!

- Oh… Vous avez pensé à regarder dans la Cour Ouest? Elle a peut-être été oublié là-bas? Rigolais-je mauvaise.

- Cesse de raconter des sornettes!

- Ce n'est qu'une suggestion. Pas la peine de s'énerver! Elle a dû se paumer. C'est rien. Elle va revenir… Un jour… Ou pas.

Et j'éclatais de rire ce qui le fit rouler des yeux. Vexée qu'il ne s'amuse pas autant avec moi, je le laissais et soupirais d'énervement en prenant la bouteille vide avant de descendre maladroitement les marches.

- Où vas-tu, la naine? Demanda Feliks.

- Me ravitailler! Répondis-je en levant la bouteille.

Il soupira mais je m'en foutais. Mes pieds nus m'amenèrent à la sortie en allant de gauche à droite. Dehors, il faisait froid. Le sol était détrempé et oh la vache! Ça avait dû bien souffler! Un arbre s'était déraciné dans l'arrière-cour. Il était immense et des esclaves commençaient à le scier.

- Courage! Braillais-je en russe en levant les bras vers eux.

J'avais attiré leur regard surpris et je leur faisais coucou de la main avec un grand sourire. Un osa me saluer et son visage me disait quelque chose. Il devait avoir mon âge, peut-être moins. Puisqu'il m'avait dit bonjour, je vins vers lui en courant, le sourire aux lèvres. Ils cessèrent tous leur activité et me fixèrent avec curiosité avant de se prosterner à plat ventre dans la boue.

- Nan nan nan! M'exclamais-je en riant.

Ils redressèrent la tête, confus. Oh! Le jeune homme était très beau de près. Je l'attrapais par les épaules l'incitant à se relever sous les yeux curieux des autres. J'enlaçais ensuite son cou et lui donnais un baiser langoureux. Il s'était braqué mais je n'arrêtais pas. J'avais envie de baiser, putain! Puis sa langue s'activa sur la mienne et il y mit du sien. Je me doutais pas mal d'être vu par tout le monde. Je me sentais libre et moi-même. J'adorais ça! Je terminais le baiser par plusieurs tendres et souris avant de partir en fredonnant une chanson de Cendrillon, tout en dansant.

Dans les cuisines, je posais la bouteille vide sur le plan de travail pour en prendre une autre dans la cave à vin miniature. Je la débouchais sous les regards des esclaves et partis pour prendre l'ascenseur. Je montais au dernier étage en sirotant et me baladais sous la verrière en chantant faussement une chanson inventée en russe.

- Si t'es morte et abandonnée, dis Hey! Hey~

Si t'es seule et bourrée, dis Hey! Hey~

Si tout le monde te déteste et veut t'voir crever, dis Hey! Hey~

Je la braillais en boucle avec euphorie tout en dansant gauchement.

- Oooooh~ m'exclamais-je en m'arrêtant.

Une fenêtre ouverte. J'escaladais le rebord et montais sur la toiture. N'ayant aucune peur de mourir, je montais tout en haut en m'arrêtant pour picoler un peu de temps en temps puis m'assis sur les tuiles pour admirer le paysage. Je riais aux éclats, la bouteille levée en voyant que le monde semblait minuscule. La ville des Dragons Célestes était immense mais ridicule de là où j'étais.

- Je suis la maîtresse du Monde! Gueulais-je.

Le sourire aux lèvres, j'appréciais cet instant de liberté absolue. J'ignorais quelle heure, il était mais l'air se réchauffait malgré la hauteur et je ne me lassais pas de la vue. Les nuages se dégageais au fil du temps passé ici pour laisser place au soleil. Je regardais autour de moi et remarquais qu'en fait, il y avait plus haut comme perchoir. Je m'attelais de vite y aller et une fois sur les épaules de la statue, je pus voir l'intérieur de la tour. Il y avait des gens et j'éclatais de rire lorsque je compris qu'ils étaient en train de baiser.

- Joyeux orgasme! Leur souhaitais-je avant de boire.

Les mater m'émoustillait bien que je ne discernais pas leur visage. Ils étaient bruns et le mec sautait la nana en levrette sur l'un des canapés me faisant dos. J'ondulais du bassin frottant mon clitoris contre la fraîcheur de la statue en les regardant. Je finis par jouir, le goulot de la bouteille à la bouche. Le type se cambra contre la gonzesse et se dégagea ensuite. Lui aussi venait de jouir. Ça me fit rire alors que je terminais le fond d'alcool. Toujours de dos, il se rhabilla d'un costard chic et finit par une cape à capuche. Je manquais de m'étouffer avec ma gorgée. Im. Je me fis petite pour ne pas être vue et l'observais prendre l'entrée des escaliers pour descendre. Mon cœur fut poignardé et des larmes de colère et de trahison me vinrent. Il voyait bien quelqu'un d'autre. Qui était donc cette pute? Je la vis et mon sang ne fit qu'un tour. Masami se rhabillait avec un sourire et recoiffa ensuite son chignon.

- Juda! Grognais-je en pleurant.

Salope! Salope! Salope!

C'était avec elle qu'il était hier! Depuis quand la baisait-il? Depuis que j'étais devenue tarée? Depuis que j'étais revenue à la vie? J'allais la buter!

Ouais! Souriais, sale pute! Elle était contente d'elle. Elle croyait quoi? Qu'elle allait avoir une couronne sur la tête? Mon cul! Sale voleuse de mec! Je la regardais prendre les escaliers. Elle se tortillait du cul. Le sperme de Im devait la gêner. Salope!

Depuis quand étaient-ils ensemble putain? Je réfléchissais en me cognant la bouteille vide sur la tête pour vite avoir une idée. Là! Ça marchait. Je me souvenais de mon premier thé avec Im. Il avait dit qu'il avait une idée de ce qu'il ferait d'elle. Le salopard! Il avait déjà eu l'intention de faire d'elle sa seconde maîtresse alors qu'il venait à peine de m'avoir. Enculé de merde! Il m'avait menti. Quel menteur!

Je balançais la bouteille violemment contre la tour. Elle éclata en milles morceaux.

Je devais me venger. Mais comment? La tuer? Nan. Trop gentil. Elle ne souffrirait pas assez et ma colère ne se dissiperait pas. Je ne pouvais pas m'en prendre à Im. Trop risqué que ça foute la merde. Je devais les faire souffrir sans qu'on sache que c'était moi. Mais comment bordel?

Je tapais le crâne des deux mains et me tirais les cheveux en réfléchissant, la mâchoire serrée.

Allez putain! Un truc! Je devais être maline et discrète. Faisais marcher tes méninges Anastasia!

Là! Une idée. Im ne voulait pas que ça se sache alors ça allait se savoir. J'allais lancer la rumeur qu'il avait fait d'une esclave sa maîtresse et qu'il l'avait affranchie car il s'était épris d'elle et l'avait foutu en cloque. Oh ouais, putain! C'était génial. Les Dragons Célestes et les esclaves parlaient beaucoup entre eux. Im allait paniqué que je l'apprenne. Masami deviendrait la pute du Roi qui baisait pour avoir des privilèges. Car c'était vrai. Elle avait de meilleures conditions de vie maintenant.

Je riais d'un rire que je n'aurais jamais cru entendre sortir de ma bouche. L'ivresse montrait au grand jour mon côté connasse.

Maintenant était de savoir comment j'allais m'y prendre. Je devais commencer en premier avec les esclaves. C'était plus simple et ça ne remonterait pas jusqu'à moi. Ça arriverait aux Dragons Célestes et ensuite à Im. Cependant, je devais trouver des personnes sachant parler russe ou japonais. Ça c'était le plus difficile.

Me sachant seule dorénavant, je descendis de la statue avec la grâce d'un hippopotame et arpentait le toit en manquant de me péter la gueule pour passer par la fenêtre ouverte. C'était surprenant que j'arrive encore à tenir debout avec le taux d'alcoolémie que j'avais dans le sang. Peut-être parce qu'il était spécial?

Avant de commencer mon plan machiavélique, je devais prendre une douche et me changer, et surtout prendre un truc à grailler. Mais hors de question de me laver dans ma salle de bain avec Im qui pouvait me mater. C'était fini entre nous! Il me prenait pour une conne. Toutefois, j'envisageais de mentir encore sur notre relation avec lui pour pouvoir jubiler innocemment. Je riais toute seule dans l'ascenseur. Je prendrais ma douche chez Sasha. Si je ne pouvais pas rentrer, je forcerais le passage.

Personne devant la porte de mes appartements. Peut-être que Kaku me cherchait? M'en foutait! En entrant, je remarquait que rien n'avait bougé. Quoique? La double-porte du balcon était grande ouverte, mes chaussures y étaient encore et il y avait plein de flotte sur le sol. Le tapis était trempé et un des fauteuils aussi. Personne n'était venu à l'intérieur.

Je me pinçais les lèvres. Tout le monde était après Vivi. Par contre, moi, ma disparition, tout le monde s'en foutait. Si je n'étais pas immortelle, mon corps serait sûrement encore dehors laissé aux chiens. Tout le monde s'en foutait de moi. Im ne m'accordait plus aucune importance maintenant qu'il avait sa Masami de merde. Peut-être qu'en fait, il faisait semblant depuis le début? Peut-être qu'il m'avait vu tombée et qu'il s'était dit avec sa pute qu'il était enfin débarrassé de moi. Pareil ils avaient trinqué à mon malheur? Ma disparition n'avait pas l'air de les déranger dans la tour en tout cas. Enfoirés de merde!

Dans ma chambre, sur mon portable offert par ce menteur de Im, il était 11h45 et j'avais deux SMS de sa part.

«Restez dans vos appartements. Le dîné de ce soir est reporté. J'ai une urgence. Demain, 8h30 dans la salle du Trône.»

«L'on m'a avertie de votre fatigue. Reposez-vous! Je viendrais vous rendre visite après le déjeuner.»

Ma fatigue? Je pouffais de rire. Qu'est-ce que cela signifiait? Quelqu'un était donc venu me voir ce matin et lui avait raconté de la merde. Je n'avais donc pas manqué le dîner avec ma famille mais juste le petit-déjeuner et les audiences du matin. Et Im ne s'était posé aucune question vu qu'il ait gobé des bobards. Ah bah c'était sûr que la disparition de Vivi avait prit le dessus mais surtout j'étais sûre que c'était un mensonge de Masami pour baiser avec lui. Elle me faisait chier jusqu'au bout celle-là!

Le premier SMS datait d'hier en fin d'après-midi et le second de ce matin vers 8h. Elle n'avait pas traîné. Je laissais les notifications et eus l'idée de foutre un peu le bazar dans ma garde-robe. Im viendrait tout à l'heure et je voulais qu'il s'inquiète et que sa pute s'en prenne plein la gueule.

Je prenais des affaires de rechange: sous-vêtements, legging, débardeur long et gilet avec une paire de baskets montantes et me tâtais à prendre du maquillage dans la salle de bain. Nan! Le Roi devait y être et peut-être avec sa pute menteuse. Par curiosité, je tendis l'oreille et perçus des bruits d'eau, des soupirs et un couinement aigu. Ouais il était avec elle! Pour la peine, je fis tomber la fleur en or et en rubis qu'il m'avait offerte. Cassée! Je soulevais mon oreiller pour prendre le médaillon avec le portrait et le fis tomber ouvert avec un sourire. Ah pas cassé! Dommage. Je fis de même avec le reste des cadeaux. Idem pour le dragon en jade sauf qu'il restait intact. Balèze!

Je décidais de retirer mes vêtements pour les laisser sur le sol et de mettre mes affaires propres. Ça fera plus crédible de faire croire que Masami n'avait rien foutu. Je rangeais mes baskets et courais hors de mes appartements pieds nus, descendis à l'étage en-dessous puis m'engouffrais comme une furie dans ceux de Sasha qui n'étaient plus gardés. Je fis le tour du coin et le vis en train de fumer dehors au téléphone. Il se portait mieux. Ça me fit plaisir et ça me rassurait. Je ne le dérangeais pas et allais dans sa salle de bain prendre une bonne douche. Ça faisait un bien fou!

Etre chez lui m'apaisait. Je me sentais mieux et mon ivresse était moins connasse mais plus coquine, car j'étais quand même satisfaite de moi. Je sortis en serviette avec mes affaires propres et mes chaussures pour aller dans sa chambre. L'ayant entendu arriver, je laissais la porte ouverte et fis tomber ma serviette au sol. Son ricanement m'invita à me retourner. Je lui fis un sourire enjôleur, me mordillais le coin de la lèvre inférieure et m'approchais de lui pour me blottir dans ses bras. Je devais le féliciter de sa victoire d'hier, nan?!

- Oh putain Nastia… souffla Sasha en posant ses mains sur mon corps nu.

Les doigts tremblants, il me toucha, me caressa et me palpa la chaire. Je collais mon bassin contre le sien et ondulais sur sa bosse naturelle qui se durcissait facilement. J'embrassais la peau chaude de son cou et m'accroupis sans le quitter du regard. J'avais tellement envie de lui. Je le voulais.

Mes doigts ouvrirent sa braguette et je sortis avec impatience son membre tendu. De la pointe de la langue, je le décalottais et Sasha inspira bruyamment entre ses dents. Sa queue eut un soubresaut et je pris son gland en bouche. Ma langue, ma bouche et mes lèvres lui donnaient tout le plaisir que j'avais envie de lui donner. Il me tenait les cheveux en soupirant, gémissant et grognant. Ses muscles ventraux bandèrent et sa semence aspergea ma cavité buccale dans un long grognement de sa part. J'avalais, embrassais de multiples baisers sa chaire devenue molle puis il se pencha en me tenant le visage pour m'embrasser langoureusement. Je me levais et avec un sourire, Sasha m'obligea à m'allonger sur le lit pour glisser sa tête entre mes cuisses. Je lâchais un petit cri lorsque sa langue s'activa sur mon clitoris.

Restais avec ta Masami de merde, Im! J'avais mieux.

Le plaisir électrifiait mon vagin remontant jusqu'à mes reins. Il caressait en même temps mes seins. J'ondulais du corps et jouis dans ma main, les yeux clos. Sa bouche déposa des baisers sur mon ventre, mes seins, mon cou et enfin ma bouche. Nous nous embrassions avec tendresse puis il cessa et me regarda avec un sourire en coin.

- J'étais pas sûr avant mais tu as bu, nan? Demanda-t-il.

- Oui, beaucoup.

Il perdit son sourire.

- Pourquoi?

J'avalais ma salive puis lui racontais tout en lui cachant ma relation avec Im, le baiser avec l'esclave et ma vaine tentative de baiser avec Feliks. Toutefois, je lui racontais ce que j'avais vu sur le balcon et dans la tour, et ce qu'il s'était passé dans mes appartements avant de venir.

- Je vois qu'il n'a pas perdu de temps à se trouver une autre maîtresse mais tu as eu beaucoup de chance d'être immortelle. Je t'aurais perdue. Tu vas rester avec moi maintenant. Dit-il en se couchant à côté.

Je pensais qu'il m'engueulerait d'avoir fait l'idiote sur le balcon et sur les toits mais nan. Peut-être parce que je ne pouvais pas mourir?

Je vins poser ma tête sur son torse.

- Oui.

Puis je lui expliquais ma théorie sur Masami et Im, ainsi que celle avec les SMS.

- Ouais, elle a dû bien lui sucer la queue pour avoir sa liberté. Tu sais, elle n'était pas la seule esclave de l'autre taré mais c'est la seule à avoir été affranchie. J'avais demandé la semaine dernière a les avoir en ma possession car ils étaient enfermés dans leur cage à rien foutre. Le Seigneur Im me les a accordés hier. Tu as dû les voir dehors. Ils s'occupent de l'arbre tombé…

Oh bordel! Euh…

- …Je compte les affranchir et les employés à notre service. Mais ils ont de la chance, ils n'ont pas besoin de tendre leur cul et me sucer la bite pour ça.

Je riais avec lui.

- Ça m'énerve. Elle n'a pensé qu'à sa gueule alors que d'autres étaient en train de souffrir dans une cage pendant des mois et elle raconte de la merde au Seigneur Im pour qu'il ne passe du temps qu'avec elle. Il a le droit d'avoir des amis, nan?! Râlais-je.

- Ouais, elle mériterait une bonne leçon.

- Ouais, je pensais à ce que ça se sache comme une rumeur, tu vois, chez tous les esclaves. Im me l'a collé pour lui donner plein de privilèges parce qu'elle lui plaît. Expliquais-je mon idée.

- Bien vu. Ça va suscité la jalousie et elle va s'en prendre plein la gueule. J'ai hâte de voir ça et ça va faire les pieds au Seigneur Im. Je suis sûr qu'il n'en a plus rien à foutre de toi maintenant qu'il a sa pute. Parce que c'est une pute, une vraie pute! Offrir son corps contre quelque chose, ça s'appelle comme ça.

- Ouais, c'est une pute. Riais-je.

- Une grosse pute! Rit-il avec moi.

Je savais que je pouvais compter sur lui pour me venger. Je me sentais moins seule. Le retrouver me faisait beaucoup de bien. Ouais, j'allais l'épouser devant Dieu! Je demanderais un nouveau baptême pour être purifiée du mal qui coulait dans mes veines. Dieu était toujours près de moi. Il vivait en Sasha. Il était ma Lumière. Je le suivrais jusqu'au bout. Feliks avait peut-être raison. Vegapunk pourrait trouver le moyen de rendre immortel une personne vivante.

- Ça te plairait d'être immortel comme moi? Proposais-je.

- Pour être avec toi, je ferais n'importe quoi alors immortel, putain ouais! Pourquoi tu demandes? Tu as trouvé un moyen?

- Nan mais Feliks a dit que peut-être le Dr. Vegapunk pourrait l'avoir.

- C'est vrai que c'est un génie.

- Comment on fait pour le contacter? On pourrait tenter, non? Espérais-je en me redressant pour le regarder dans les yeux.

- Il est à MarineFord. On peut y aller mais il faut l'autorisation du Seigneur Im sinon je peux choper son adresse mail.

- J'aimerais vivre éternellement avec toi. On parcourrait le monde et tu réaliserais ton rêve. Je t'aime Sasha.

- On vivrait des aventures. Je t'aime aussi Nastia.

Nous nous embrassâmes puis cessâmes en entendant la porte d'entrée s'ouvrir.

- Le repas est servi. Sourit-il en se redressant me forçant à faire de même.

Je me vêtis de mes sous-vêtements alors qu'il se rhabillait correctement.

- Dommage que tu ne puisses pas rester à poils. Me taquina-t-il en me collant une fessée.

Je gloussais comme une idiote encore éméchée et enfilais mes autres vêtements. Sasha émit un Oh admiratif puis je tournais sur moi-même pour lui montrer tous les angles.

- Bordel! T'es super sexy. Grogna-t-il d'excitation.

- J'ai les cheveux mouillés et emmêlés et je ne suis même pas maquillée. Me défendis-je.

- Et bourrée mais tu restes toujours super sexy. Ça me donne envie de manger allongé, la tête sur tes gros nibards de vache à lait. Ricana-t-il.

- Seulement si t'es sage! Le taquinais-je en allant dans le couloir, le pas bancal.

Son rire railleur me fit sourire.

- J'espère que tu ne vas pas dégueuler pendant qu'on mange. Railla-t-il.

Je lui fis une grimace et il me prit dans ses bras.

- Je viens d'avoir une idée mais il va falloir que tu sois rapide… Même bourrée. Sourit-il mesquin.

- Raconte ! Ordonnais-je sur un ton mielleux.

- On va faire croire au Seigneur Im que tu n'es toujours pas rentrée. Il va encore plus saquer sa pute. Ça va être kiffant.

- Oh ouais! Mais en quoi je vais devoir être rapide? M'exclamais-je avec enthousiasme.

- Tu vas manger un morceau avec moi et te barrer par la fenêtre des chiottes. Il y a plusieurs pierres apparentes qui peuvent t'aider à descendre.

- Ouais! Et puis si je me pète la gueule, c'est pas grave. Rigolais-je.

- Abuse pas non plus!

Je pouffais de rire et nous allâmes déjeuner. Sasha eut l'idée que je mange dans son assiette avec ses couverts pour que ça fasse plus crédible j'avais commencé en première sur ses genoux pendant qu'il tripotait mes seins. Je bus pas mal d'eau. Puis vint le moment où je devais passer par la fenêtre. Sasha m'avait aidée à monter sur le rebord en vrai gentleman. Nous nous sourîmes avec complicité, nous embrassâmes longuement puis après avoir vérifié qu'il n'y avait personne dehors, je descendis correctement dans un premier temps mais arrivée au deuxième étage, je gloussais et me pétais la gueule. Mon dos heurta douloureusement le sol sous les yeux amusés de mon mec. Fumer le dernier joint, pendant que je mangeais, que lui avait donné Feliks hier pour aider avec la douleur de sa plaie n'était pas une bonne idée. Il se foutait de ma gueule. La douleur de mon corps se dissipa et je me relevais en levant le pouce. Il éclata de rire et m'envoya un baiser que je lui rendis. Je me barrais en courant en direction des bois. Im ne me verrait pas puisque ses appartements se trouvaient de l'autre côté. Je me transformais en louve et courais les oreilles au vent comme une tarée.

Vive la liberté! Vive l'indépendance! Vive la vengeance!

Je ne savais pas combien de temps, j'étais en vadrouille mais je trouvais amusant de courir après les lapins, de mâchouiller des fines branches d'arbre et de me rouler dans la boue. L'orange du soleil illuminait le bois avant de disparaitre. La nuit était là et je tendis l'oreille attentive au moindre bruit me signifiant qu'on me cherchait. Rien. Juste la nature. Ça me fendit le cœur malgré que Sasha était dans le coup avec moi. J'espérais ne pas l'inquiéter. Bon… Je laissais à Im un dernier délai. Si demain matin, je n'avais aucune recherches alors je rentrerais et je lui en foutrais plein la gueule à propos de Masami. Je le tabasserais et m'en foutrais de recevoir des coups. Il m'avait menti et me prenait pour une conne. Je ne lui pardonnerais pas. C'était une trahison.

Je me trouvais un coin sûr pour passer la nuit. Une petite grotte recouverte de végétaux. Oh un bassin! Tiens? C'était pas l'endroit où m'avait amenée le Roi au début? Celui où j'avais grave flippé? On dirait bien. Il y avait des traces brûlées près du bassin signe d'un ancien feu. Les odeurs de Im et de viande brûlée y était. Pas d'odeur de Masami. Ça me rassurait.

Avec cette aventure, j'ai une grosse soif alors je me désaltérais au bord du bassin. Je me recroquevillais ensuite contre une grosse pierre et m'endormis le cœur plein de colère.

La lueur du jour me tira du sommeil ainsi que le clapotis de la pluie touchant la surface du bassin. La nuit n'avait pas aidé à me défaire de ma colère. J'envisageais même de ne pas rentrer jusqu'à ce qu'on me trouve. Je voulais que le Roi souffre de mon absence. Je voulais qu'il se défasse de Masami pour moi. Je voulais avoir toute son attention. Il n'y avait que moi qui devait compter. Ouais, j'étais garce mais j'adorais ça. Alors j'attendais, pissais dans un autre endroit de la grotte, buvais lorsque mon ventre gargouillais pour le faire taire et dormais. Ca prendra le temps qu'il faudra. C'était pas comme si j'allais mourir.

Le soleil prenait toute l'ouverture de la grotte au sommet. C'était joli sur la surface du bassin. Puis il déclina et l'obscurité imprégna le lieu.

Deux jours et demi… Sasha et mes parents devaient s'inquiéter mais ma colère était toujours dans mon cœur et elle s'intensifiait à force que le temps passait. La nuit avait été fraîche me faisant grelotter sous ma fourrure.

Peut-être croyait-il que j'étais partie avec Vivi? Nan Im avait dû parler avec Feliks. Sasha avait dû être interrogé aussi et s'il était aussi bon menteur que moi alors il s'en était sorti.

J'imaginais la détresse de Im. Peut-être avait-il tué Masami? Je ne le souhaitais pas. Quoique? Je pourrais être débarrassée d'elle. Il était à moi!

Le troisième jour était passé. Mon ventre grognait tout le temps même avec de l'eau.

Quatrième jour.

Je me disais maintenant que j'étais conne de ne pas rentrer mais l'image du Roi dans la tour avec Masami me remplissait toujours d'amertume.

Du bruit à l'extérieur et mes oreilles se dressèrent. Les lianes bougeaient pour s'écarter sur une silhouette tenant une lampe torche dans l'obscurité de la nuit. Automatiquement et par gaminerie, je fis la morte. La lumière fut filtrée par mes paupières closes et je me faisais violence pour ne pas les ouvrir. Puis des pas de courses se rapprochant de moi. On me toucha la tête dans une caresse et me tâta le cou sûrement à la recherche de mon rythme cardiaque.

- Anastasia?

La voix de Im. Enfin! Il était temps. Ça faisait quatre jours et cinq nuits. Il avait mit le temps. J'aurais pu crever!

Je ne répondis pas et ne bougeais pas. Qu'il aille se faire enculer par sa pute!

- Ma douce?

Ta gueule! Tu devais dire ça à Masami aussi alors ta gueule!

Il dit quelque chose en mandarin et ça sonnait comme un juron puis il me prit dans ses bras sans peine. Je sentais qu'on sortait de la grotte et je fus posée sur quelque chose de dur. Le Roi me rejoignit et aux secousses et au son des sabots, je compris que nous étions sur un cheval. Après un moment à trottiner, la bête s'arrêta et Im brailla de l'anglais. Il descendit ensuite avec moi et la fraîcheur de la nuit laissa place à la chaleur du château. Dans ses bras, je l'entendais parler anglais sur un ton impérial à des personnes qui lançaient des Your Majesty en réponse. Des portes s'ouvraient et se claquaient mais je ne bronchais pas. Je fus posée sur quelque chose de moelleux et doux.

- Anastasia?... Réveillez-vous!

Nan! Il me caressa la tête et ses pas me disaient qu'il s'éloignait. Un petit claquement puis il revint. Mon ventre me trahit à ce moment-là.

- Anastasia?... Ma douce…

Grillée, j'ouvris les yeux au son de sa voix pleine de soulagement. Mon estomac gargouilla encore me faisant couiner de désagrément.

Im était accroupi en face de moi qui étais allongée sur le canapé de son Petit Salon. Il ôta sa cape, me caressa puis me mit un bracelet que je connaissais bien à la patte. Je repris forme humaine et au lieu de lui hurler dessus ou de le frapper en l'insultant de menteur et de traître, je me mis à pleurer. L'alcool m'aurait bien aidée à tout évacuer mais j'étais sobre. Malheureusement…

- Oh ma douce, ma douce Anastasia… Je me suis tellement inquiété pour vous. L'on m'avait dit des mensonges à votre sujet. Si j'avais su… Si j'avais su ce qu'il vous était arrivée, je… Pardonnez-moi! L'on m'a trompé. Cela a dû être terrible. L'on m'a raconté votre chute et votre ivresse. L'on vous a chercher partout. Je me suis terriblement inquiété. Votre disparition m'a beaucoup fait de mal. Je… Ne pleurez plus, ma douce! Cela est terminé. Vous êtes en sécurité maintenant… Je ne puis me pardonner de n'avoir pu vous sauver. Je suis sincèrement navré…

Ça se voyait qu'il en avait gros sur la patate mais je ne cédais pas facilement. Normal qu'il n'avait pas pu me sauver puisque sa queue était coincée dans la chatte de ma Servante!

- De quel mensonge parlez-vous? Qui vous a trompé? Demandais-je entre deux sanglots.

- Peu importe. Cela est du passé et ne se reproduira plus. Répondit-il en portant sa main à ma joue pour sécher mes larmes.

Mais je le repoussais le surprenant.

- Je comprends rien. Je vous ai appelé! Et vous n'avez rien fait! Vous n'en avez que faire de moi. Je suis en colère! M'écriais-je sur la fin.

Silence. Il me fixait semblant réfléchir.

- J'aimerais savoir comment vous avez pu tomber de votre balcon. On ne chute pas sans raison.

Son ton calme m'étonnait.

- Je…Je prenais l'air et je m'étais assise sur le garde-corps. Expliquais-je en perdant mon assurance.

Ses paupières clignèrent plusieurs fois comme s'il imaginait la scène.

- Est-ce la tempête qui vous a fait chuter?

Euh… Merde… Que devais-je répondre? Elle n'avait pas commencé lorsque j'étais sortie. Bordel! Il n'était pas con. Pas facile de le berner, celui-là!

- Non. Elle n'avait pas encore commencé. La pluie tombait lorsque j'étais en bas.

- Si ce n'était pas la tempête alors comment êtes-vous tombée?

Son ton insistant me mettait encore plus la pression. Vite! Je devais trouver un truc. Putain! Oh! Ça y était.

- J'peux pas vous le dire. Vous ne me croirez pas. Répondis-je en ayant mon mensonge en tête.

- Essayons! J'ai vu tant de chose en plus de 800 ans. Sourit-il en coin.

Je reniflais avec un petit sourire amusé en essuyant mes larmes.

- Vous promettez de ne pas vous moquer?

- Je vous le promets.

- J'ai vu… J'ai vu un ange volé dans le ciel. Répondis-je anxieuse de sa réaction.

C'était vrai mais pas au même moment.

- Un ange? Vraiment? Ricana-t-il doucement.

- Oui! Je l'ai vu deux fois. La première, il arrivait vers le château et la deuxième fois, je l'ai vu depuis les écuries. Il passait au-dessus. M'exclamais-je pour avoir raison, vexée qu'il ne me croit pas.

- A quoi ressemblait-il? Reprit-il son sérieux.

- Il était beau. Il était comme un oiseau géant avec une toge blanche et il transportait quelque chose sur son dos mais je n'ai pas vu ce que c'était. Vous me croyez, hein? Je sais ce que j'ai vu! Racontais-je en reprenant mon assurance mais avec plus de calme.

- Quand l'aviez-vous vu aux écuries?

Son sérieux me laissait perplexe.

- Je ne sais pas. Peut-être en fin d'après-midi. Je n'avais pas l'heure. Pourquoi? Vous avez vu un truc vous aussi? Lâchais-je, peu sûre de moi.

- Non, Anastasia. Je n'ai rien vu. Cependant, la Princesse Vivi NEFERTARI est portée disparue depuis la tempête. Nulle trace n'a été trouvée et ses affaires personnelles sauf son canari de compagnie sont toujours dans ses appartements. Je songe qu'elle nous ait quittés à ce moment-là. Tâchez de savoir à l'avenir si ma pensée s'avère juste!

Décontenancée de la tournure de cette conversation sensée être sur moi, je hochais de la tête alors qu'il se redressait.

- Il se fait tard. Retournez dans vos appartements! Nous nous reverrons demain à l'heure des audiences dans la salle du Trône. Reposez-vous! Un repas vous sera apporté. Dit-il impérialement en se détournant.

Euh… Le changement me pinça le cœur. C'était du foutage de gueule! Vivi monopolisait encore tout. J'en avais raz le cul!

Je me levais, fis une révérence et quittais la pièce avec mon ventre qui grognait. Au moins, j'avais espoir que Masami ait été punie. Le cœur plein de colère, j'entrais dans mes appartements et constatais qu'il avait été nettoyé et rangé. Une odeur de fleurs imprégnait l'air m'avertissant qu'un bouquet de pivoines, d'azalée et de magnolias trônait sur la table ronde du Petit Salon. Ça sentait bon et c'était très joli. Mais ça ne me calmait pas, putain!

Je fis l'état des lieux. Ma chambre avait été nettoyée aussi. Les objets cassés n'étaient plus là. Le dragon en jade, le médaillon du portrait du Roi et mon téléphone était soigneusement posés sur la table de chevet près de l'icône de Jésus-Christ et de mon chapelet orthodoxe. J'avais honte d'avoir brisé les cadeaux de Im. Ils étaient quand même beaux après tout.

Je prenais une tenue de nuit et allais me laver dans la salle de bain en faisant dos au miroir. Mon ouïe me disait qu'Im n'était pas dans la sienne, cependant je le boudais. Il n'avait rien dit lorsque je lui avais balancé qu'il sen foutait de moi.

Putain! Il avait quand même tardé à venir me chercher. Je ne lui pardonnerais jamais de baiser une autre que moi. Il n'y avait que moi qui devait compter.

Je me séchais la tignasse au sèche-cheveux une fois habillée et sortis dans le couloir. Là, je manquais la crise cardiaque en apercevant… Masami… entrer dans la salle à manger avec un plateau. Qu'est-ce qu'elle foutait là? Bordel!

J'avais envie de hurler de rage. Mes dents grincèrent à force de les serrer et je me précipitais dans les chiottes en attendant qu'elle se barre. Je ne voulais pas la voir. Elle me sortait par les yeux.

Je l'entendais traficoter dans la salle à manger puis fermer la porte derrière elle une fois qu'elle partit. Ses pas la conduisirent dans ma chambre où elle s'attarda brièvement avant de repartir. La porte de l'entrée claqua et je sortis de ma cachette, la mâchoire toujours crispée. Son odeur de thé et d'autres plantes me prenait le nez au point que j'en éternuais. J'inspectais ma chambre car je ne lui faisais plus confiance. Rien n'avait bougé sauf mes vêtements qui avait disparu sûrement pour une lessive. Si elle était encore là alors ça signifiait que Im se la tapait toujours. Est-ce qu'elle avait plus d'importance que moi à ce point? Était-il tombé amoureux d'elle? Cette pensée me fit grogner de rage. Qu'est-ce qu'elle avait de plus que moi? Moi aussi je pouvais parler anglais et savoir plein de truc sur la noblesse. Il suffisait que j'apprenne. Ouais! J'allais m'instruire. C'était fini de se tourner les pouces, j'allais devenir celle que le Roi regarderait tout le temps. Je l'épaterais et je passerais presque tout mon temps avec lui… Et Sasha bien sûr.

Je souriais en prenant le médaillon et mis la chaîne dorée autours de mon cou.

Im était à moi, pour l'éternité!

Je me sustentais du potage dans la salle à manger et de la part de tarte à la crème.

Les dents propres et avec un verre d'eau, je m'installais au bureau devant mon PC en train de s'allumer. Je n'avais pas sommeil et vu l'heure sur l'écran, personne viendrait me faire chier.

Sur internet, je tombais sur des leçons d'anglais pour les nuls et lorsque j'en avais assez, je lisais des trucs sur l'étiquette royale.

Je me couchais avec les bases anglophones et les formalités d'une réception royale dans la tête.

Je prenais mon petit-déjeuner devant mon PC dont l'écran affichait une leçon et un lexique de mots anglais. J'avais mes écouteurs dans les oreilles pour entendre les prononciations.

Quand Masami était venue me préparer, je ne lui avais pas parlée ni jetée un regard. Elle ne méritait pas mon attention. Par contre, son odeur me faisait éternuer sans arrêt. J'étais allergique ou quoi? Ça ne le faisait pas avant. Elle avait changé un truc. Était-ce pour camoufler l'odeur de Im?

- Avez-vous attrapé un rhume, Madame? Demanda Masami avec inquiétude.

Ta gueule, salope!

Je haussais des épaules et me levais, bien apprêtée comme d'habitude d'un Hanfu, et pris le chemin de la salle du Trône. J'étais un peu en avance mais le Roi était déjà là, sur son trône. Je fis une gracieuse révérence et m'installais à ma place après un geste de sa main.

- Anastasia? Entendis-je de lui alors que je fixais les grandes double-portes encore closes.

- Oui, Votre Majesté? Fis-je souriante en tournant la tête dans sa direction.

Il papillonna des paupières.

- Comment a été votre fin de nuit? Êtes-vous suffisamment reposée? Questionna-t-il avec un sourire en coin.

- Oui, Votre Majesté. Elle était mieux que les précédentes. Rayonnais-je de douceur.

- Je vois cela. Le dîné avec votre famille est reporté à ce soir. Vos parents sont impatients de vous revoir. Ils demandent beaucoup après vous. Je dois vous avertir que je ne leur ai pas mentionnés votre disparition mais l'ai camouflé en convalescence. Votre époux a été également averti. Vous devriez lui rendre visite aujourd'hui. M'informa Im.

- Très bien, Votre Majesté. Mais quand pourrais-je passer du temps avec vous? Demandais-je.

Son sourire en coin s'agrandit et il tendit la main.

- Approchez, ma douce!

Souriante, je me levais et vins à sa hauteur. Sa main prit la mienne et déposa un baiser dessus.

- Vous m'avez manquée, ma douce Anastasia…

Vraiment? Et la chatte de Masa-pute, elle lui manquait?

- …Mon lit était si froid sans votre chaleur. Oh! Je remarque que vous portez le rouge à lèvres dont la couleur est la même que vos nymphes. Cela m'attraie.

Je souris bruyamment et vins sur ses genoux. Je me penchais pour l'embrasser avec tendresse comme la dernière fois.

Il était à moi!

Cette fois, il n'interrompit rien et je passais mes doigts sous les couches de son Hanfu pour caresser sa peau chaude. Quand aux siens, ils malaxaient le dessus de mon genoux.

- Oh Im… Je suis désolée de m'être perdue… Mentis-je entre deux baisers langoureux.

- Il suffit… Cela n'est plus… Je vous ai retrouvé… Oh ma douce!... Offrez-moi la douce chaleur de votre bouche!... Quémanda-t-il en répondant à mes baisers.

Comprenant où il voulait en venir, je souris:

- Avons-nous le temps pour cela?

- Il n'y a que moi qui commande le temps ici.

Je ricanais avec lui, descendis de ses genoux et il m'aida à écarter les pans de son Hanfu alors que je m'agenouillais en même temps. Je caressais avec douceur son membre à demi-mou pour le faire durcir. Une fois fait, j'approchais mon visage pour le prendre en bouche sous son soupir précoce mais me stoppais net. Cette odeur! Je m'écartais rapidement pour éternuer dans ma manche.

- Je Atchoum… Nan Atchoum… Atchoum peux pas…Atchoum…Éternuais-je en continu.

- Anastasia? Qu'avez-vous? S'alarma Im en se rhabillant alors que je me relevais sans cesser mes éternuements.

Putain! Il l'avait baisée avant de venir ici ou quoi? Ou alors ils avaient passé la nuit ensemble? C'était peut-être pour ça qu'il m'avait dit de rentrer dans mes appartements, il allait se la taper toute la nuit! Quel enculé! Salopard!

Mes yeux devinrent humide et je reniflais bruyamment.

- Atchoum… Cette odeur… Atchoum… C'est la même Atchoum que Atchoum… tentais-je de parler.

Sans sa permission, je descendis les nombreuses marches, en larme, la manche au niveau du nez.

- Où allez-vous? Demanda-t-il en se levant.

- Prendr'Atchoum l'air. Atchoum…

Et je partis par la petite porte habituelle.

Les Enfoirés! Ils avaient du bien baiser pendant mon absence. Pareil, mon retour les dérangeait? Il fallait que cette pute dégage! Maintenant!

Je marchais vite jusqu'à l'ascenseur pour monter au premier étage. Là, je sortis sur un balcon du couloir. L'air frais me fit du bien au nez mais profitant qu'il n'y ai personne, je pleurais en silence. Ça faisait toujours aussi mal d'y faire face encore. Mais je ne pouvais pas lui foutre dans la gueule qu'il voyait une autre nana alors que moi, j'allais épouser Sasha devant Dieu. Je ne pouvais tout compte fait lui faire aucun reproche. Calmée, je montais dans mes appartements pour me moucher et me rafraîchir mais une fois à l'intérieur, la crise reprenait de plus belle. J'entendais des coups de balai dans la salle à manger signe que la salope était revenue. Et merde!

Dans la salle de bain, je nettoyais mon nez et mes yeux, me remaquillais un chouïa en essayant de ne pas trop éternuer mais peine perdue. Je dus aller sur mon balcon pour me calmer.

- Madame?

Ah bordel! Pas elle! Je me tournais vers elle, les larmes me brouillant les yeux.

- Quoi? M'exclamais-je un peu trop violemment.

- Je…Allez-vous bien?

- Nan! Ça ne se voit pas? Répondis-je sur l'offensive.

Le bruit de la porte d'entrée parvint à mes oreilles. Néanmoins, après avoir essuyé mes yeux, je remarquais alors l'accessoire que portait Masami dans son chignon. Oh Seigneur! Ne me dites pas que ce n'était pas vrai! Im n'avait pas osé tout de même?! C'était l'épingle que je lui avais donné dans la chapelle comme promesse d'amour. Il le lui avait donné. Je fendis en sanglot et c'était là qu'il se pointa, l'air inquiet.

- Princesse Anastasia? Que vous arrive-t-il? Votre état m'inquiète. Fit-il, peiné, en russe.

Je ne répondis rien et pleurais. Il claqua des doigts et Masami s'éclipsa ailleurs.

- Venez à l'intérieur! Ordonna-t-il, une main tendue vers moi.

Je pris un temps avant d'obéir mais l'esquivais pour le contourner le surprenant. J'allais d'un pas rapide dans ma chambre, retirais les pinces et les épingles de mes cheveux pour les laisser tomber une par une sur le sol. Je m'acharnais à tenter de défaire mon Hanfu mais je ne réussis qu'à me débrailler et qu'à désordonner mon chignon faisant sortir des mèches rebelles au moment où il arriva derrière moi. Je poussais un cri de frustration en lâchant le tissu toujours sur mon corps lorsqu'il ferma la porte.

- Qu'avez-vous? S'impatienta Im.

- Je suis au courant! Explosais-je.

Ses sourcils se froncèrent légèrement tentant de comprendre.

- Vous deux! Ma Servante et vous… Vous portez son odeur… Je vous entendais la baiser dans vos appartements!... Et je vous ai vus sur les toits. Vous la preniez comme une bête… Mais ce n'est rien comparé à ce que je viens de voir! Beuglais-je comme une hystérique en le pointant du doigt.

Je marchais rapidement dans la pièce pour tenter de calmer la colère qui émergeait enfin devant lui et ainsi éviter une erreur fatale, mais en vain. Im me fixait sans bouger, stoïque. Il ouvrit la bouche pour parler mais je pris les devants en le pointant encore du doigt avec véhémence

- Nan, je n'ai pas terminé! Je conçois que vous pouvez avoir des Maîtresses puisque vous êtes le Grand Souverain Divin! Mais ça, là, non! J'avais mit mon cœur dans ce cadeau. C'était une promesse réelle!... C'était l'avenir de mes sentiments que je vous laissais. Et vous! Vous le donnez à ma Servante! Avez-vous donc si peu de considération pour moi? Si c'est elle que vous choisissez alors donnez lui ceci! M'écriais-je en chopant le Dragon en jade pour le balancer.

Il l'esquiva d'un mouvement de la tête. Sans le montrer à cause de ma rage, j'étais surprise de constater qu'il n'était même pas cassé bien qu'il ait percuté le mur en pierre juste derrière.

- Et ça! Continuais-je avec le médaillon qu'Im esquiva également sans esquisser la moindre émotion.

Je cherchais de mon regard colérique d'autres choses dont il m'avait fait cadeau mais je les avais déjà cassées. Je trouvais le portable sur le bureau, le chopais et me préparais à le balancer aussi mais mon poignet fut entravé par une forte poigne. Le Roi s'était approché rapidement et silencieusement. Je peinais à me défaire vainement de son emprise.

- Lâchez-moi! M'écriais-je.

- J'ai souvenir de cette scène mais elle se passait à un autre temps. Vous êtes comme elle. Elle se prénommait Chang'e. Sa beauté égalait sa bonté mais sa jalousie surpassait toutes les tempêtes. Elle fut ma première épouse. Elle en était excellente. Ce fut mon premier amour. Dit-il d'un ton nonchalant en me regardant dans les yeux.

Et qu'est-ce que ça pouvait me foutre? Est-ce que ça signifiait que ce n'était pas la première fois qu'il donnait un cadeau à une autre? Me débattant pour me sortir de là, j'usais de mon autre main pour le repousser mais il me l'attrapa aussi m'écartant les bras.

- Ce déjà-vu me confirme encore que vous êtes sa réincarnation. Sourit-il en coin.

- N'importe quoi! Beuglais-je.

Il m'entraîna hors du bureau et me fit tomber sur le lit me surplombant, une jambe entre mes cuisses.

- Lâchez-moi, bordel! Gueulais-je d'une voix aiguë en me tortillant.

Il grimaça et j'étais contente de lui avoir pété les tympans.

- Je ne fais jamais les mêmes erreurs, Anastasia. Je n'ai donc jamais donné votre promesse d'amour à Masami. Elle l'a simplement volée dans ma chambre sur ma table de chevet. Susurra-t-il près de mon visage.

L'idée que ce fut après qu'ils aient baisé me fit hurler en essayant de lui mettre un coup de tête. Il m'esquiva avec un sourire ce qui m'énerva encore plus.

- Votre hargne me ravive d'autres souvenirs. Chang'e avait du caractère mais je savais calmer ses tempêtes.

Sa langue lécha longuement mon cou pour remonter jusqu'à mon oreille qu'il suçota ensuite. Oh Seigneur! J'eus des frissons agréables et un gémissement s'échappa involontairement de ma bouche. C'était ma faiblesse. Ace avait su en tirer parti tout comme Thatch. Im susurra dans sa langue natale allumant ainsi une flamme de plaisir dans mon bas-ventre.

- Qu'il est bon de vous retrouver!... Je trouvais étonnant d'être aussi attiré par vous, Anastasia… Mais j'ai enfin pleinement compris… Je prenais les similitudes pour des coïncidences. Cependant il y en a beaucoup trop pour que je ferme les yeux dessus… Vous lui êtes semblable… Ma douce et tendre… Vous êtes sa réincarnation… Chang'e! Murmura-t-il entre plusieurs succions.

- N'importe quoi… soufflais-je sous le plaisir, les yeux clos.

Je n'émettais plus aucune résistance abandonnant sous ses baisers, ses caresses et ses mots mandarin.

- Im… émis-je en lâchant le téléphone.

Ses lèvres vinrent sur les miennes et nous échangeâmes un baiser sulfureux. Mes poignets privés de leurs entraves, je caressais sa nuque, ses cheveux, ses épaules et son dos avec hâte. Il se redressa pour ouvrir les nombreuses couches de tissu de mon Hanfu. J'ondulais du corps sous ses baisers papillons sur mes seins et mon ventre.

- Im?...Im?... L'appelais-je dans des soupirs.

- Plaît-il, ma douce?

- Continuerez-vous avec elle? Demandais-je.

- Peut-être. Sourit-il contre ma peau.

- Si vous le faites, je la tuerais! Gémissais-je lorsqu'il suça mon mamelon.

Il ricana.

- Faites! Je fermerais les yeux. Elle n'est rien qu'un outil de plaisir.

- Servez-vous de moi pour réaliser vos fantasmes! Personne d'autre.

Il rit.

- Je ne puis renoncer à elle puisque je ne puis vous avoir à disposition.

Je me redressais vivement, les sourcils froncés l'obligeant à faire de même mais avec un sourire en coin.

- N'importe quoi! Je vous interdis de continuer avec elle. Et je vous interdis d'en prendre une autre. Vous m'avez moi! M'emportais-je de nouveau.

- Je vous interdis de me l'interdire! Grogna-t-il énervé de mon autorité.

- Et moi, je vous interdis de m'interdire de vous l'interdire! Braillais-je.

Il me fixa un moment le visage dur puis éclata de rire. Ce même rire que j'avais entendu la première fois de l'autre côté de cette chambre à travers la pierre pendant notre conversation par SMS.

Il se foutait de ma gueule. Il n'y avait rien de drôle, Ducon! Je défis ma chaussure pour le frapper avec mais d'un réflex, il l'attrapa pour la jeter au sol. Ni une ni deux, je fis de même avec la seconde et il recommença sans cesser de rire. Devant moi, à genoux, j'avais un homme joyeux inconnu à mes yeux. C'était la première fois que je le voyais aussi gaie. Il y avait bien eu des rires mais jamais des comme ça. Celui-ci était franc et venait du cœur. Je chopais alors un des nombreux oreillers et lui portais un coup qu'il esquiva. Un autre vint mais il me saisit les bras pour me plaquer une nouvelle fois contre le lit, le coussin dans la main. Son sourire jovial me soûlait encore plus et je grognais de frustration.

- Vous êtes amusante. Rit-il.

Je ne dis rien. Im se pencha pour sûrement réitérer ses baisers sur mon cou mais je tournais vivement la tête du même côté pour l'en empêcher. Il essaya de l'autre côté mais je recommençais. Cela l'amusa encore plus.

- Vous m'avez menti! Grinçais-je.

Il cessa de rire pour simplement sourire.

- Vous m'aviez dit que vous n'aviez pas besoin de maîtresse puisque vous m'aviez. Rappelais-je.

- C'est vrai. Je ne voulais pas vous offenser. Me voilà navré.

Son sourire orgueilleux me fit grogner. Quel connard! Et il ne le niait même pas. Enfoiré de merde!

- C'est chose faite! Depuis quand? Vous et elle? Crachais-je.

- Depuis plusieurs mois. D'abord en tant qu'esclave puis depuis le rétablissement de votre esprit, en tant qu'être libre, puisque vous n'étiez pas disposée. Répondit-il un peu plus sérieusement.

Ça me fit encore plus mal au cœur. J'avais bien deviné. Il se la tapait depuis le début. Quelle salope et quel enculé!

- L'aimez-vous? Demandais-je.

- Non. Et vous? M'aimez-vous? Sourit-il en coin.

- Nan! M'égosillais-je, le faisant grimacer.

- Bien sûr que vous m'aimez! Votre attrait pour moi, votre besoin d'avoir constamment mon attention, votre jalousie et votre possessivité en sont les preuves. Vous ne m'adorez plus. Vous m'aimez dorénavant. Et ce sentiment s'intensifie avec le temps.

- N'importe quoi! Vous vous en fichez de moi! Vous ne m'aimez pas.

- Vous avez tort. Mes sentiments sont réels. Sourit-il toujours.

- Menteur! Si vous m'aimiez vraiment, vous ne baiseriez pas cette putain! Beuglais-je comme une furie.

- Vous l'insultez de putain. L'hôpital se joue de la charité. Ricana-t-il, railleur.

Je me pétrifiais instantanément. Qu'avait-il dit? Venait-il de dire que j'étais une pute? Je cessais de forcer sur mes muscles et le fixais incrédule. J'étais sous le choc. Je n'aurais jamais cru entendre ça de lui me concernant. Alors c'était donc comme ça qu'il me voyait. Pas en traîtresse. Pas en gamine paumée de East Blue. Mais en pute. Son sourire en coin me blessait toujours plus. Une larme coula du coin de mon œil.

Ça ne pouvait pas durer entre nous. Pas après tout ça. Je ne pouvais pas faire semblant pour le Bas-Monde. C'était trop difficile. Dragon s'en sortira sans moi.

- Très bien… Commençais-je, d'une petite voix peinée.

Il perdit son putain de sourire et fronça les sourcils d'incompréhension.

- …Vous pouvez continuer avec elle. Il n'y a plus de raison d'être ensemble puisque vous me voyez ainsi. Alors je n'ai que faire de qui vous baisez. Notre relation s'arrê…

- Je vous l'interdis! Vociféra-t-il en me coupant la parole.

- Nan! Je me lasse de vous. Partez! Soufflais-je en détournant le regard pour pleurer silencieusement.

- Il n'y a que moi qui décide d'y mettre un terme.

- Partez! Laissez-moi! Et ne me touchez plus jamais! Votre première femme était restée mais pas moi. Vous avez perdu mon intérêt pour vous. Pour moi, vous n'êtes plus que le Grand Souverain Divin. Rien d'autre. Murmurais-je en fermant les yeux.

Je sentais son regard énervé sur moi mais je ne cédais pas. Il relâcha son emprise et le poids de son corps quitta le mien.

- Je laisse passer pour cette fois car je sais que vous me reviendrez. Dit-il avant de partir en fermant derrière lui.

Je pleurais tout mon soûl. Jamais je ne reviendrais. Moi aussi j'avais apprit de mes erreurs. J'en terminais avec les relations douloureuses. Je savais que depuis le début, c'était une idée de merde de me mettre avec Im. Mon bonheur était avec Sasha et ma famille. Je les rendrais tous immortels.

Je me levais et en continuant de pleurer, je retirais le Hanfu à moitié déjà défait et me vêtis d'affaires plus confortable. Un jegging avec un chemisier et une paire de baskets. Je laissais mes cheveux lâchés et allais dans la salle de bain en sachant que j'étais seule dans mes appartements. Masami était partie avec le Roi et ils devaient baiser ensemble. L'idée que j'avais dormi et couché avec lui dans le même lit où ils avait forniqué pendant longtemps me serrait douloureusement le cœur et les entrailles. Je ressassais toutes nos fois et me disais qu'il avait dû faire la même chose avec elle.

Je nettoyais mon visage m'enlevant donc tout mon maquillage et me démêlais les cheveux.

Je ne voulais plus rester dans cet endroit, ce lieu si proche de lui. Alors j'entrepris de déménager. Je préparais une malle avec des vêtements, des chaussures et mes affaires personnelles. En fouinant dans l'armoire, j'avais retrouvé le gilet de Sasha et le foulard russe de ma grand-mère. Je les enfilais et sortis de mes anciens appartements pour rejoindre les nouveaux que je partagerais avec mon mari. Je faisais traîner la malle jusqu'à l'ascenseur, appuyais sur le bouton 3 et une fois devant la porte des appartements de Sasha, je toquais par politesse. C'était con puisque maintenant, c'était chez moi. Personne ne répondit alors j'entrais. Sasha n'était pas là. Où était-il? Peut-être avec ma famille?

J'installais mes affaires dans sa chambre qui était dorénavant la nôtre. Ne pouvant pas ranger mes vêtements et mes chaussures dans son armoire pleine à craquer, je les laissais dans la malle. Mon PC fut sur son bureau, l'icône de Jésus-Christ près de la sienne sur la table de chevet ainsi que mon chapelet.

J'avais encore l'odeur du Roi mélangée à celle de Masami sur moi et je pris donc une petite douche pour ensuite me rouler dans les draps du lit rhabillée pour avoir la sienne.

J'avais encore envie de chialer mais je ne devais plus pleurer pour un homme mauvais. C'était fini! J'avais même laissé le portable là-bas puisque je ne voulais plus rien avoir affaire avec lui. Quel salopard!

En attendant que Sasha revienne, je m'instruisais sur mon PC en anglais et en éthique. Onze heure approchait et il n'était toujours pas là. Peut-être était-il vraiment avec mes parents et mon frère? Il n'y avait qu'un moyen d'en être sûr mais j'avais peur de les affronter. Je voulais les voir avec Aleksand'r et surtout je ne voulais pas qu'ils me voient avec cette tête de dépressive.

Je me claquais les joues des deux mains pour me donner meilleure mine.

- Allez Anastasia! Tu pouvais le faire. Me dis-je pour vite me remettre d'aplomb.

Sur VK, j'avais des messages privés. Ace et Shanks. Je les regardais dans l'ordre.

«Salut ma souris. J'espère que tu te portes bien. Moi, je m'inquiète pour toi et j'aimerais te voir. J'ai écrit un mail au Gouvernement Mondial pour avoir un droit de visite. J'attends la réponse. Tu me manques.»

Ca datait de la semaine dernière, le lendemain de ma venue dans le Nouveau Monde.

«Salut mon chat. Je vais bien et moi aussi j'aimerais te voir. Il se passe tellement de trucs ici que je ne sais plus où donner de la tête. Tu me manques aussi et j'adorerais te revoir.»

J'avais menti. Je n'allais pas bien mais j'irais mieux donc…

«Bonjour Princesse Anastasia. Je te transmets un numéro de téléphone si tu as envie de me joindre plus facilement lorsque tu auras un portable. Je n'utiliserais pas souvent VKontakte. Juste à l'occasion.»

Le second message était une suite de chiffres. Sans cellulaire, j'étais dans la merde. J'avais toujours celui de mes parents dans la malle mais il ne me servait plus. La batterie était vide en plus. Toutefois, je le mis à charger au cas où. Sasha pourrait peut-être me refaire une ligne.

«Bonjour Shanks, merci pour le numéro. Je vous contacterais lorsque j'aurais un nouveau téléphone. Moi aussi, j'utilise VK à l'occasion.»

C'était simple mais je ne savais pas quoi dire d'autre à un Empereur Pirate. J'envoyais un message privé à Sasha en lui demandant où il était puis ouvrais une autre page et écoutais de la musique allongée sur le lit. Ça faisait du bien de retrouver de la K-pop. Les BlackPink avaient sorti de nouvelles chansons et c'était avec plaisir que je les découvrais. Le bruit d'une notification VK me coupa dans ma rêverie musicale. Sasha venait de répondre.

« J'ai le cul sur le trône des ROMANOV à écouter les demandes de la famille. Et toi?»

Souriante, je répondis.

«Je suis dans ton lit et je t'attends.»

« Coquine!:P»

Je riais doucement.

«Je t'aime» lui envoyais-je.

«Je rentre bientôt. Je t'aime X3» reçus-je.

«A tout à l'heure. X3»

Pas de réponse. Je ne savais pas qu'il faisait la même chose que Im le matin. C'était bien chiant. D'ailleurs, à un moment, le Roi se rendrait compte que je n'étais plus en haut. Pff qu'il donne ces lieux à sa putain! Je repensais aux autres vêtements restés dans l'armoire. Hors de question qu'il les lui donne!

Je me levais, retirais le foulard et le gilet puis sortis pour remonter dans mes anciens appartements. À l'intérieur, personne. J'étais soulagée. J'ouvris la seconde malle et enfournais le reste de l'armoire puis allais dans la salle de bain mais m'arrêtais devant l'encadrement de la porte. Je tendis l'oreille et ne perçus aucun bruit dans celle de Im. Il n'était pas dedans. Je dévalisais tout. Parfum, maquillage, crème, accessoires pour cheveux, bijoux, savon, shampooing, soins, etc… Tout tenait de justesse dans la malle. Je la tirais jusqu'à la porte d'entrée et dans l'élan de l'ouvrir, je me stoppais. Une porte s'ouvrant et se fermant puis des pas multiples s'éloignant. Im et sa pute! Il passait plus de temps avec elle qu'avec moi d'ordinaire. Enfoirés de merde! J'attendis un moment et pris dans la malle, un rouge à lèvres, celui qu'il adorait, et courrais écrire sur tous les miroirs de la salle de bain: Lier!, She's a whore!, Slut! Et Traitor!

Apprendre les insultes anglaises avait été très amusant et ça se retenait très facilement. Je me barrais en suivant, laissant sur le sol le rouge à lèvres.

Dans les appartements du bas, je calais la malle dans un coin de la chambre, à bout de souffle. Ça faisait lourd en se dépêchant. J'avais eu peur qu'Im revienne ou de le croiser. Mon corps tomba lourdement sur le lit dans un soupir d'effort. Ça faisait du bien de ne plus rien foutre.

J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et plusieurs pas avec des roulettes. Je tournais la tête vers le couloir et souris en voyant Sasha arriver. Je ne bougeais pas lorsqu'il vint sur moi pour m'embrasser. Mes mains parcouraient son dos avec douceur.

- Tu m'as manquée. Soufflais-je avec un petit sourire.

- Toi aussi.

- Je dois te dire un truc important. J'ai décidé d'emménager ici mais il n'y a pas de place dans ton armoire alors mes affaires sont dans les malles. Souris-je.

- Je ne suis pas contre mais ma femme risque de très mal le prendre. Ricana-t-il.

Je pouffais de rire.

- Je me ferais toute petite.

- Plus petite que là? C'est pas possible.

- Si! Je pourrais facilement me glisser dans ton pantalon incognito et te faire des trucs agréables. Répondis-je coquine.

- Oh ouais! Alors c'est d'accord. Petite coquine!

Et nous nous embrassions. Des pas se firent entendre mais nous continuâmes. Un homme se racla la gorge.

- Mes excuses. Le déjeuner est servi. Dois-je ordonner de placer un second couvert, Votre Altesse Impériale? Entendîmes-nous en russe.

- Ouais! Ma femme mange ici. Sourit Sasha en se redressant.

Je rougis avec un gloussement et nous nous levâmes. Aleksand'r me tenait la main. Le type en face de nous était vieux, chauve et barbu dans un costume en queue de pie.

- Votre Altesse. Fit-il dans une gracieuse révérence.

- C'est Igor Leonov, mon majordome. Il faisait parti des esclaves de l'autre taré. Tu sais? Je t'en avais parlée.

- Oui, je m'en souviens. Enchantée Monsieur Leonov.

- De même, Madame. C'est un honneur de vous revoir.

- Vous revoir? Vous vous êtes déjà vu? Questionna Sasha perplexe.

Hein? Ah bon?

- Euh… J'en sais rien. Répondis-je confuse.

- C'était la semaine dernière, en matinée. Je coupais un arbre déraciné par la tempête avec mes camarades et vous avez embrassez le jeune Viktor Vassiliev.

Ah~… Sasha tourna vivement la tête vers moi et je grimaçais de culpabilité.

- Quoi? S'exclama-t-il.

- Monsieur, je précise que Madame était très éprise par l'alcool. Je doute qu'elle était consciente de ce qu'elle faisait.

- Euh… Est-ce que j'ai fait d'autre chose bizarre? Demandais-je en sachant que non.

- Non, Madame. Vous êtes ensuite rentrer au château en chantonnant. Répondit le majordome.

Contre toute attente, Sasha éclata de rire alors que j'avais un peu honte de moi.

- J'imagine bien le truc. Tu tiens pas l'alcool, Nastia. J'aurais aimé voir ça. Rit-il moqueur.

- Ça peut s'arranger. Je peux encore l'embrasser si tu veux. Rétorquais-je railleuse.

- Nan! Ça ira. Quand t'es bourrée, c'est moi que tu dois embrasser. Se vexa-t-il.

Je gloussais et Igor sourit sans trop oser. Il fit ensuite une révérence et recula de trois pas avant de tourner les talons.

- Ils apprennent vite. Quand je leurs ai enlevés leurs chaînes, ils étaient heureux. La plupart n'ont plus de famille et d'autres sont nés ici alors ils ont accepté de travailler pour moi. Ils sont quatre hommes et trois femmes dont une gamine de 7 ans. Il y a deux hommes et une femme russes, un norvégien qui sait parler anglais, un allemand, une chinoise et la gamine est japonaise. D'ailleurs, tu ne devineras jamais qui est sa sœur. Sourit Sasha narquois.

Oh Seigneur…

- Ne me dit pas que c'est Masami! S'teu-plaît, ne le dit pas! Suppliais-je dans une grimace.

- Alors je ne le dis pas. Elle demande beaucoup à la voir et je l'entends pleurer la nuit. Les autres nanas la consolent mais…

Il termina en soupirant.

- Masami est venue la voir depuis? Demandais-je.

- Nan, pas de visite. Je ne sais même pas si elle est au courant. En tout cas, les autres savent qu'elle fricote avec le Seigneur Im. Ils s'en doutaient car il y a pas mal de rumeurs dans les cellules en bas. D'ailleurs, j'entends pas mal de chose depuis qu'ils sont avec moi. Le type que tu as embrassé la semaine dernière était très proche d'elle.

- Proche comment? Interrogeais-je en soupçonnant que ce n'était peut-être pas que de l'amitié.

- Proche du genre qu'ils aimaient bien jouer à touche-pipi la nuit et s'embrasser sous les escaliers. Ricana-t-il.

- Oh! Et il prend comment la nouvelle que sa petite copine fait des batailles d'oreillers avec le Grand Souverain Divin toutes les nuits depuis plusieurs mois? Raillais-je.

- Pas très bien. Mais depuis plusieurs mois? Dit-il avec confusion.

- Ouais, si j'ai déménagé c'est parce que je me suis engueulée avec Im. Je te raconterai pendant le repas. Soupirais-je en prenant le pas.

- Ça doit être assez grave pour que tu décides de faire ça. Je t'ai déjà entendue l'engueuler mais pas au point de te barrer. Est-ce qu'il y a un risque de représailles sur les ROMANOV? Demanda-t-il avec inquiétude.

- J'en sais rien mais il est convaincu que je redeviendrais son amie. Soupirais-je incertaine.

Sasha soupira du nez et nous entrâmes dans la salle à manger. Là, un homme brun d'âge mûre en costume noir en queue de pie terminait de placer un verre avec ses gants blancs. Ses cheveux bruns étaient gominés sur le côté lui donnant un air de Dandy. En nous voyant, il remonta ses lunettes de l'index et fit une révérence.

- Yours Majesties. Dit-il d'une voix graveleuse.

- Anastasia, voici Björn Johansson. Il est le premier valet de pied. C'est le norvégien qui sait parler anglais. Avant d'être esclave, il était professeur d'anglais à l'université d'Oslo.

- Oh! Hello, Björn. Nice to meet you. Thanks. Souris-je en anglais avec un accent russe alors qu'il vint présenter une chaise où m'asseoir.

Je me souvenais qu'étant Valet de pied, il était possible de l'appeler par son prénom alors que par éthique, je devais appeler le Majordome par son nom de famille.

- Nice to meet you, too, Princess. Sourit-il en retour.

- Tu sais parler anglais, toi maintenant? Hallucina Sasha en s'asseyant à la chaise que lui présentait Björn.

- Un peu. Je suis en train d'apprendre par moi-même mais je commence à atteindre ma limite dans mes recherches. Avouais-je.

- Björn pourrait t'aider. Suggéra-t-il alors que ce dernier plaçait nos assiettes d'entrée de tomates garnies de poisson en face de nous.

- Sir? Émit-il à l'entente de son prénom.

Sasha lui proposa de devenir mon instituteur de la langue de Shakespeare. Dans sa réponse souriante, je compris qu'il parlait d'honneur.

- C'est bon. Tu me donneras ton emploi du temps que je puisse te caler des leçons avec lui. Fit Sasha en piquant sa fourchette dans sa tomate.

- Oh thank you! Souris-je à Björn.

- No wellcome, Princess. Répondit-il avec une courbette.

- Au fait, tu as toujours ton portable? Questionna Aleksand'r.

- Oui, je l'ai mit à charger dans la chambre.

- Parce que j'avais oublié de te donner ta nouvelle carte SIM. Je t'en ai achetée une. C'est la même ligne alors t'auras pas de problème pour téléphoner à qui tu veux. Je te l'installerais après manger et ensuite on ira voir tes parents. Mais avant raconte-moi tout ce qu'il t'est arrivée!

- Je me suis paumée dans la forêt. Avec la pluie, impossible de retrouver mon chemin en louve alors j'ai attendu qu'on vienne me chercher. C'est Im qui m'a trouvée cette nuit. D'ailleurs l'ange que j'avais vu, c'était peut-être Vivi qui se barrait. Il a apprit que j'étais tombée du balcon et il a dit qu'il s'en voulait de ne pas avoir pu m'aider. Je ne l'ai pas vraiment cru puisqu'après il m'a vite dit de retourner dans mes appartements pour retrouver Masami dans sa chambre. Ce matin, c'était le pire. Elle est venue me préparer et elle porte un parfum qui me fait éternuer. Je dois en être allergique. J'en chialais. Dans la salle du trône, la même avec Im. J'ai dû partir. Il avait son odeur sur lui et pas qu'un peu. J'étais remontée dans mes appartements et là, c'est parti en couille. Elle était en train de faire le ménage. Mon allergie empirait. Je devais ressembler à un poisson rouge toxico. Im est arrivé et qu'est-ce que je vois dans les cheveux de Masami? L'épingle à cheveux que j'avais offert au Grand Souverain Divin au début. J'ai pété mon câble. J'ai tout balancé que j'étais au courant qu'il se la tapait et que je les avais vu dans la tour mais que je m'en foutais car bah il fait ce qu'il veut, tu vois, mais par contre, je ne pouvais pas lui pardonner d'avoir offert mon cadeau à cette putain. Il dit qu'elle le lui a volé dans sa chambre mais je ne le crois pas. Et il a répondu avec un sourire, mot pour mot: «Vous l'insultez. C'est l'hôpital qui se joue de la charité.» Je lui ai dit que notre amitié était terminé puisqu'il me voyait comme une putain. Après qu'il soit parti avec elle, j'ai fait mes valises et je me suis barrée. Il croit que je vais redevenir sa pote. Il peut toujours se foutre un doigt au cul! En plus, il pense que je suis là réincarnation de sa première femme, Chang'e. Donc sachant qu'on est des âmes jumelles, toi aussi, tu serais sa réincarnation. Souris-je moqueuse.

Il sourit brièvement mais je voyais bien qu'il n'était pas d'humeur à rire.

- Le pire, c'est que je ne peux même pas le buter pour t'avoir insulter. Je t'avais dit que je n'avais pas confiance en lui. S'il te prend pour la réincarnation de sa première femme alors je mettrais ma bite à couper qu'il voudra t'épouser à un moment donné surtout qu'en plus Vivi, sa fiancée, s'est barrée…

Il était intelligent. Sasha soupira et continua.

- …Ça me fait chier de te dire ça mais il va falloir que tu renoues avec lui. C'est le Grand Souverain Divin. Il peut décider d'annuler notre mariage pour pouvoir t'épouser. Il peut aussi décider de retirer tous nos biens et titres pour que tu reviennes. Ça fait chier, Nastia mais tu dois rester proche de lui. Tout ce que j'entreprends pour nous ne peut pas être foutu en l'air pour une insulte même si j'ai envie de le buter pour ça. Tu comprends?

Il avait raison.

- Oui mais… débutais-je amèrement.

Son regard réprobateur me forçait à capituler. Je prendrais sur moi pour redevenir son ami mais jamais plus, je ne serais son amante. Il aura mon amitié mais plus ma confiance.

- …Bon très bien. Ce soir aura lieu le dîner avec mes parents. Je ferais un effort. Soupirais-je vaincue.

- Nan, par sûreté, tu iras le voir après. Tu t'es barrée sans son autorisation, Nastia. Quand il va s'en rendre compte, il va très mal le prendre et ça aura de sérieuse conséquence sur nous.

- Mais je… tentais-je.

- Nan! Tu fais ce que je te dis. On n'est plus dans le Bas-Monde à se comporter comme des kikoulol. Ici, le moindre petit truc peut nous faire tous buter. Il va falloir que tu grandisses dans ta tête, Nastia. Prends sur toi ce qui ne te plaît pas! Tu crois que je fais comment, moi? Tout le monde me déteste ici. Ils parlent dans mon dos. Ils disent que je suis le bâtard d'un traître et que je ne devrais pas être sur le trône.

- C'est mieux que d'être une sorcière et une pute! M'énervais-je qu'il me prenne pour une gamine.

Sasha soupira du nez.

- On dérange, Nastia. Et ces gens qui nous haïssent feront tout pour nous écarter de leur chemin. Tu ne peux plus mourir mais moi si! Alors on doit tout faire, nous aussi, pour rester en vie et pour ça, il faut avoir la protection du grand Manitou. Il n'y a que lui qui peut nous aider. Nastia, c'est grâce à toi principalement qu'on réussira. Notre survie est primordiale ici! Reste pote avec lui! Tu peux même lui sucer la queue si ça peut nous rapporter de bonne chose. On s'était promis à l'hôpital que nous deux passait avant tout le reste.

- Oui, je me souviens parfaitement. Murmurais-je boudeuse qu'il ait raison.

- Je pense même qu'il serait préférable que tu retournes dans tes appartements. Du moins, jusqu'à notre passage à l'église. Ça pourrait être mal vu que nous dormions dans le même lit avant. Les autres pourraient en profiter pour raconter de la merde.

J'étais vexée et admettais encore qu'il avait raison. Je me sentais conne et gamine. Sasha était bien plus mature que moi.

- Tu feras ce que je te dirais maintenant parce que tu peux pas gérer cette nouvelle vie, Nastia. Je pensais qu'en 6 mois, ça t'aurait changée, que tu aurais appris à te fondre dans la masse mais non. Je me demande comment tu as fait pour ne pas empirer ta situation jusque là.

Mes yeux devinrent humides et je baissais la tête encore plus vexée. Même lui me prenait pour une conne…

- M'en veux pas, Nastia! Si je te dis ça, c'est pour notre survie. Je veux qu'on soit ensemble et pas encore séparé. Soupira-t-il avec douceur.

Je hochais de la tête et le regardais larmoyante avec un petit sourire clos. Il me prit la main.

- Je t'aime, ma Nastia. Et je suis en train de tout faire pour te rendre heureuse. Sois patiente et fait ce que je dis! Tout ira bien. Je te le promets.

- Merci, mon Sasha. Moi aussi, je t'aime. Souris-je alors qu'une larme coula.

Je l'essuyais rapidement et nous commençâmes à manger.

- Du coup, tu m'as pas dit comment tu sais que ça fait plusieurs mois qu'il se la tape. Changea-t-il de sujet.

- Il me l'a dit quand je le lui ai demandé. Le jour où j'ai prit le thé avec lui, la première fois, il avait décidé qu'il ferait d'elle sa maîtresse. Elle a été affranchie que récemment car il lui avait sauvé la vie en retirant son collier qui s'était activé. Mais à mon avis, il avait déjà prévu de lui rendre sa liberté et de me la coller pour la garder. Il lui faisait suivre des cours d'éthique et d'anglais pendant tout ce temps. Avec l'accident du collier, il était obligé de lui donner un emploi ici, car pour qu'elle puisse rester soit elle devait redevenir esclave ou soit il devait lui donner un titre de noblesse mais dans les deux cas, ça aurait été mal vu à la Cour. Le Grand Souverain Divin donne des titres à tout le monde et il s'est entiché d'une esclave. Mais aurait-il perdu la tête? M'amusais-je à la fin sur le ton du scandale.

Björn débarrassa nos assiettes pour les remplacer par le plat de résistance. Poulet en papillote avec bottes de carottes et haricots verts.

- Le pire, c'est qu'il m'a dit qu'elle n'était qu'un objet de plaisir. Elle ne doit pas être du même avis vu le grand sourire qu'elle avait eu à la tour. Enchérissais-je.

- Elle est peut-être amoureuse? Ricana Sasha.

- La pauvre! Elle ne doit pas très bien le connaître. Personnellement, je ne pourrais pas tomber amoureuse d'un homme qui décapite la tête d'un mec pour la placer sur la commode en face de sa maîtresse en train d'accoucher parce qu'il était le père du bébé.

Il arrêta de manger et me fixa avec stupeur.

- Sérieux? Hallucina-t-il.

- Ouais. Il m'avait racontée ça le soir de mon arrivée au Hameau. Ça s'était passé là-bas en plus. Je peux te dire que je n'étais pas tranquille. Il m'a dit aussi qu'il avait tué sa maîtresse après l'accouchement et je n'ai pas voulu savoir ce qui était arrivé au bébé… C'était même dans la chambre où j'ai dormi. Racontais-je avec une grimace.

- Bah merde alors…

- Je pourrais t'en raconter d'autre. Masami ne peut même pas avoir de rapport sexuel avec un autre que lui, même si c'est un esclave. Il avait une de ses maîtresses qui batifolait avec des esclaves et donc couic! Fis-je en passant ma main sous mon menton.

- Je pensais qu'avec les esclaves, ça passerait.

- Nan, rien! Quand je te voyais, il me demandait si tu m'avais touchée, si tu m'avais embrassée et où. Quand je répondais sur la joue, le front et que tu me prenais dans tes bras, je voyais bien que c'était la réponse limite. Sinon, il nous aurait butés tous les deux. Surtout qu'il regardait même dans ma mémoire pour savoir si je disais la vérité ou pas. Je suis contente d'être sortie de ça. Je me sentais en cage et surveillée.

- Tu te plaignais de ton ex mais tu es tombée sur pire.

- Ouais…

Le dessert était une tarte citron meringuée

Nous la dévorâmes à deux goulûment pendant qu'il me donnait des nouvelles de l'histoire avec Saint Charlos. Ce cinglé avait vraiment fait un autel de photo de moi avec des fleurs en vase. Il y avait des clichés de moi en sous-vêtements, d'autres en louve et quelques unes en train de dormir dans mes appartements et au hameau. Im n'avait toujours pas prononcé son jugement à cause des évènements de la semaine.

On toqua à la porte et Björn alla ouvrir. Le Majordome, M. Leonov, entra avec un petit plateau d'argent contenant une lettre, suivi d'un jeune homme en costume identique à Björn que je reconnus comme celui que j'avais embrassé. Il portait un énorme bouquet de roses, de tulipes et de pivoines qu'il posa au bout de la longue table. Igor vint près de moi.

- Désolé de vous déranger, Vos Altesses Impériales. Un présent et une missive de la part du Grand Souverain Divin pour Madame. Souhaitez-vous que je la lise pour vous, Madame?

Même si ça faisait 6 mois que j'étais ici, ça me faisait toujours bizarre que l'on s'adresse à moi de cette manière et encore plus concernant Sasha. Mais j'en prenais plaisir. Ça avait dû bon de se sentir respectée.

- Non, je vais la lire. Merci beaucoup M. Leonov. Merci à toi aussi Viktor. Dis-je en prenant la lettre dans le plateau d'argent que me présentait le Majordome.

Viktor sursauta à l'entente de son prénom et fit une révérence sans oser lever les yeux depuis le début. Ça devait être aussi gênant pour lui que pour moi surtout devant Sasha. Igor et l'adolescent firent une révérence et quittèrent la pièce tandis que Björn restait près de la porte.

- Il a dû remarquer ton absence. T'aurais vraiment pas dû te barrer comme ça. Soupira Sasha.

- S'il était en colère, il serait venu lui-même et toute la Terre Sainte serait déjà au courant à l'heure qu'il est. En temps normal, les fleurs sont là pour des excuses. Il a écrit une lettre pour ne pas le faire devant toi, c'est tout. Fis-je en ouvrant cette dernière.

- Si c'est vrai, tu fais pas ta gamine et tu acceptes. Dit-il en prenant son verre d'eau pour en boire une gorgée.

Je commençais ma lecture silencieusement pendant qu'il quémandait le thé à Björn.

«Ma douce,

J'ai été alerté par les mots odieux écrits de votre main sur les miroirs de votre salle de bain. Cela m'a beaucoup affecté. Toutefois, cela n'est que justice. Le vide de vos meubles m'ont averti de votre départ. Cela fait souffrir mon cœur de comprendre que notre amitié est pour vous définitivement anéantie. J'appréciais notre relation. Nos discussions et vos sourires me manquent déjà. J'ai compris que ma parole et mes actes vous ont énormément portée préjudice au point que vous vous sépareriez de moi. Je m'en excuse sincèrement et vous pris de me soumettre une autre chance. J'apprends toujours de mes erreurs et vous promets que cela ne se réitérera point. Le tort commis par votre Suivante a été réparée. Elle ne vous posera plus de soucis. Vous m'êtes précieuse, Anastasia. Si votre cœur vous permet de me donner grâce, je vous attendrais à la bibliothèque royale après le déjeuner.

Avec mes amitiés et mon affection les plus sincères,

Im»

Son écriture était toujours aussi belle et appliquée. J'arrivais à sentir son odeur sur le papier. J'étais soulagée qu'il ne me reproche pas les insultes dans la salle de bain même si j'aurais pu faire pire. Que voulait-il dire par le fait que Masami ne me poserait plus de problème? L'avait-il tuée? Pour un vol, il me semblait que c'était une main coupée. Était-elle devenue manchot?

- Alors qu'est-ce qu'il dit? Demanda Sasha après avoir remercié le premier valet de pied.

- Des excuses et il veut me voir. Thank you Björn. Répondis-je pendant le service de mon thé.

- Passe! Dit-il en tendant la main.

Je la lui donnais à contrecoeur puisque c'était écrit pour moi. Dès qu'il posa son regard dessus, ses yeux dévièrent sur moi.

- Ma douce?

Je levais les yeux sur sa question pleine de reproches avec une once de jalousie. Je ne le savais pas jaloux mais après tout, nous étions pareil. Il lut rapidement puis replia la lettre pour me la donner sans me quitter des yeux. Son regard insistant me mit encore plus mal à l'aise.

- Tu vas y aller et lui lécher le cul. Il doit toujours être avec nous. Toujours! Le Seigneur Im est très intelligent. Il sait de toute manière que tu lui pardonneras, parce qu'on a beaucoup à perdre. Surtout toi! Lâcha-t-il enfin avant de boire dans sa tasse.

- Je sais mais…

- Prends sur toi! Cet homme ne peut pas te tuer mais il peut te faire souffrir énormément pour l'éternité. Pense à nous! Pense à ta famille qui est ici! Pense à ton ex qui est un pirate, je te rappelle! Pense à d'autre personne impliquée dans ta vie! Il sait tout et s'en servira contre toi juste parce que tu l'as contrarié. Ce type a tous les pouvoirs et il sait très bien s'en servir.

- Je sais, putain! J'suis pas con. Mais j'en ai marre de me prendre tout dans la gueule pour aider les autres. Je sais que je dois tenir bon mais c'est difficile. J'ai l'impression de n'avoir aucune reconnaissance pour ce que je subis. Râlais-je.

- Je te comprends. Je vis la même chose. C'est pourquoi on doit se serrer les coudes, Nastia.

- Oui! J'ai confiance en toi. Je t'aime, mon Sasha.

- Je t'aime aussi, ma Nastia.

Nous nous prîmes la main et nous sourîmes.

- Allez finis ton thé! Quand tu seras revenue, on ira voir la famille. Je t'attendrais ici. Me dit-il en me lâchant.

Je hochais de la tête et bus mon thé d'une traite. Wouah chaud!

- Pressée? Entendis-je pendant que je grimaçais les paupières closes.

- Plus vite je serais partie, plus vite je serais revenue auprès de toi. Répondis-je en posant ma tasse dans la soucoupe.

- Ensemble on est plus fort, hein?! Sourit-il doucement, pensif.

- Oui!

- Au fait, as-tu discuté de ce qu'il s'est passé durant le duel avec le Seigneur Im? Questionna-t-il avec intérêt.

- Pas vraiment. Il a juste dit que c'était un exploit. C'est tout.

- Un exploit? Je pense plutôt qu'il savait que tu utiliserais ton Haki pour m'aider. Je ne possède pas le Haki des conquérants alors ça devait être la même pour toi avant. Sauf que son sang coule dans tes veines. Il te l'a transmit.

Hein?

- Qu'est-ce que c'est? Demandais-je perdue.

- Le Haki des conquérants est rare et il fonctionne avec la volonté pure. Plus elle est forte et plus le Haki est puissant. Tout le monde ne le possède pas. Ceux qui ont une très grande volonté peuvent y résister. Ce n'est pas vraiment le cas des Dragons Célestes ici. Ils ont toujours eu tout pour acquis. J'ai été étonné de voir que le grumeaux et son père étaient encore debout. Expliqua-t-il en terminant son thé.

- La vache. Et je peux le manifester comment? Et puis comment tu peux être sûr que tu ne l'as pas toi aussi? Questionnais-je.

- Ton père m'avait entraîné a développer mon Haki. J'ai pu perfectionner celui de l'observation et apprendre à me servir de celui de l'armement. Par contre, impossible d'utiliser le Haki des conquérants. Je ne l'ai pas, même avec un grande volonté. C'es quand même une personne sur un million.

- Ça fait quoi ce truc au juste? Et c'est quoi le Haki de l'armement?

- Le Haki de l'armement permet d'en imprégner ton corps pour le combat…

Il tendit sa main et sa peau devint noir et brillante. Oh je comprenais mieux! Puis il continua.

- …Et celui des conquérants permet de rendre inconscient n'importe qui. Alexeï m'avait expliqué qu'avec une volonté assez forte, on pouvait cibler la personne souhaitée. Mais je ne sais pas comment l'utiliser. Ton père non plus et je ne sais pas si le Seigneur Im serait d'accord pour te le dire.

Ouais c'était sûr! Rendre inconscient… Im l'avait déjà utilisé sur moi et… Shanks aussi la semaine dernière. Lui pouvait m'aider! J'y avais résisté d'ailleurs alors que celui du Roi, non. Est-ce que ça voulait dire que le Haki du Im était plus puissant ou bien qu'avec son sang, j'étais devenue plus forte? Humm…

- …Stia? Nastia? Ouh ouh?Allô, ici la Terre! Me dit Sasha en claquant des doigts devant mes yeux.

- Hein? Oui? Émis-je confuse.

- Je te disais qu'on en parlera à ton père au cas où. Arrête de rêvasser!

- Je…Je me disais que c'était tout de même effrayant. Mentis-je un peu.

Je le pensais…

- Papa n'est pas encore au courant de ce qu'il s'est passé après l'empoisonnement. Grimaçais-je.

- Si! Je le lui ai dit. Ton frère et ta mère sont aussi au courant. Ils savent que c'est l'A.R. Ta mère n'arrête pas de pleurer à chaque fois que je vais les voir. Ils m'ont dit que le Seigneur Im était venu leur rendre visite brièvement deux fois. Pour les saluer à leur arrivée et pour leur dire que tu étais malade. Ils seront contents de te voir. Ça fera beaucoup de bien à ta mère.

Je hochais de la tête et me levais. Björn vint ranger ma chaise.

- Oui. Ils ont besoin d'être rassurés. J'y vais et je reviendrais vite. Affirmais-je.

Il se leva également et me prit dans ses bras pendant que le valet de pied rangeait sa chaise.

- Fait pas de connerie, hein! Dit-il dans mes cheveux.

- Oui, promis! Nous deux pour toujours. Soufflais-je contre son cou.

- Nous deux pour toujours.

Devant la porte de la bibliothèque royale, j'hésitais à entrer. Qu'allais-je dire? Qu'allais-je faire? Sasha m'avait encore dit d'accepter ses excuses et de présenter aussi les miennes mais l'écho des paroles du Roi résonnait encore dans ma tête. Il me voyait comme une pute. Bordel! Comment j'étais sensée réagir encore à chaud?

Un couple de Dragons Célestes arrivait dans ma direction m'obligeant à enfin entrer. Bon bah… J'allais devoir improviser et garder le contrôle sur ma colère. Dieu, venez moi en aide! Pitié!

J'arpentais les allées garnies de livres et de manuscrits à sa recherche tout en espérant ne pas le trouver et ainsi me barrer. Mais le sort était contre moi. J'aperçus Im vêtu d'une chemise blanche à col ouvert et d'un pantalon en daim dont les hanches étaient ornées d'une ceinture en cuir devant une des cheminées avec un énorme bouquin à la main. Je restais en retrait et son regard doré croisa le mien océan. Aussitôt, je fis une révérence que je maintenais même lorsqu'il ferma le livre et approcha.

- J'avais perdu espoir de votre venue. Me voilà soulagé. Dit-il dans un souffle.

On aurait dit qu'il était stressé. Ça me surprenait venant de lui. Je ne dis rien. Il y eut un silence qui me dura une éternité. Im posa lourdement l'énorme bouquin sur une table près de nous.

- Redressez-vous, Anastasia!

Je le fis en gardant la tête baissée. Son index redressa mon menton mais je continuais de fixer le sol.

- Comment puis-je me faire pardonner?

J'en savais rien. J'étais toujours en colère.

- Regardez-moi, Anastasia! Et parlez-moi! Votre silence et votre ignorance blessent encore plus mon cœur.

- Je préfère me taire plutôt que de dire des mots blessants comme vous. Pestais-je en le regardant.

Et voilà, c'était sorti. Contrôle 0 – Colère 1.

Il soupira du nez et avala sa salive. Avalais de travers! Avalais de travers! Avalais de travers! Que je puisse rire lorsque tu tousseras!

- Il est vrai que le silence est plus meurtrier… Je m'excuse d'avoir prononcé ces mots. Je ne les pensais pas. Je les ai dit sans réfléchir. Lâcha-t-il sans détourner le regard.

Bah bien sûr. Im les avait pensés.

- Si vous êtes ici, cela est pour me donner une autre chan… commença-t-il.

- Pardon! Soufflais-je soudainement.

Ses sourcils se froncèrent. Le plus difficile venait d'être fait. M'excuser pour mon comportement. Je ne le pensais pas mais il fallait bien le faire. Pour Sasha et moi!

- Je m'excuse pour ce que j'ai écrit sur les miroirs… vous concernant uniquement. Pour ma Suivante, je ne m'excuserais jamais. Elle peut crever la gueule ouverte! Continuais-je sur un ton méprisant envers elle.

Im rit du nez puis éclata de rire. Son rire franc me rappelait tout à l'heure et je croisais les bras avec une moue boudeuse.

- Ne changez pas, ma douce! Je suis en joie de vous retrouver. J'accepte vos excuses et espère que vous acceptez les miennes. Sourit-il encore pris de spasmes de rire.

- Oui mais je n'aurais jamais imaginé que vous me diriez ça un jour. Ça m'a brisée le cœur. Grognais-je sans décroiser les bras.

- Je n'ai pas réfléchi à mes actes. Cela fait bien longtemps que je n'avais pas prit part à une dispute conjugale. Ricana-t-il.

Dispute conjugale? Était-ce donc comme ça qu'il la voyait? Ça me donna une once de joie dans le ventre à l'idée qu'il me considérait à ce moment-là comme sa partenaire maritale.

- Conjugale? Non! Je ne suis pas votre épouse. Râlais-je.

- Vous le deviendrez lorsque le moment sera venu.

- Et vous n'aurez plus de maîtresse! Dis-je sans réfléchir.

- Si tel est votre souhait… Mais actuellement, vous n'avez pas votre mot à dire.

- Je sais! Vous pouvez avoir des maîtresses mais à une condition. Parlais-je pour garder le contrôle de la conversation, l'index levé.

Il haussa un sourcil amusé.

- Et quelle est-elle? Demanda le Roi avec un sourire.

- Elles ne doivent pas être moches et je dois savoir qui elles sont. Ce serait trop la honte de vous voir au bras d'un thon alors que je vous connais. Ça me vexerait.

Il pouffa de rire.

- Vous êtes exactement comme elle, ma première épouse. Chang'e choisissait mes maîtresses pendant ses grossesses. Elle les prenait pour leur beauté puis après ses accouchements, elle les faisait tuer. Quand elle mettait au monde un garçon, je retrouvais la tête de ces femmes sur ma literie et quand c'était une fille, leurs corps étaient pendus dans la Cour du palais impérial. Cependant, si une avait la malchance d'être enceinte, elle n'hésitait pas à l'éventrer et à laisser son cadavre dans la salle du trône avec le fœtus près du corps.

Et ça l'amusait de me raconter ça avec nostalgie.

- C'est horrible. Je ne ferais jamais une telle chose. Je ne suis pas comme elle. Soufflais-je horrifiée.

- Chang'e n'était pas ainsi au début. Elle était douce, pleine de bonté, de grâce et d'empathie. Elle adorait les fleurs. Ses préférées étaient les roses et les pivoines mais elle avait en horreur le mimosa car elle disait que les fleurs lui faisait penser à de la moisissure, et avait un vilain penchant pour l'or. Elle en voulait toujours plus. Dès sa première grossesse, sa jalousie s'est envenimée et elle a apprit à devenir cruelle pour continuer d'exister à mes yeux. Vous êtes exactement comme elle. Vous êtes sa réincarnation. Votre attrait pour la royauté, pour la nature et la tranquillité est le vestige de votre ancienne vie. Vous avez cette fois-ci décidé de scinder votre âme en deux pour faciliter votre expérience de vie. J'ai remarqué que vous avez gardé certains traits d'avant et que Saint Aleksand'r a les autres, comme celui d'apprécier l'argent et celui de savoir régner. Vous m'êtes précieuse Anastasia. Cela me meurtrit le cœur de vous voir avec un autre homme alors que nous sommes destinés à nous unir de nouveau mais je dois prendre sur moi puisque votre époux est la moitié de vous. Une fois qu'il trépassera, vous serez enfin complète et je vous retrouverais entièrement. Raconta Im avec un sourire.

Il était à fond!

- Vous allez le tuer? Demandais-je avec crainte.

- Non, cela reviendrait à vous tuer. Par amour pour vous, il m'en est impossible.

- Comment pouvez-vous dire que vous m'aimez alors que vous pensez que je suis une putain?! Et votre histoire de réincarnation de votre première femme, c'est n'importe quoi! Affirmais-je avant de claquer de la langue.

- Je vous aime Anastasia. Je sais que rien ne pourra effacer mes odieuses paroles mais j'espère que votre colère s'estompera avec le temps.

Ensuite, il prit l'énorme bouquin posé sur la table et me le présenta.

- Je sais également que vous ne pouvez pas avoir conscience de votre ancienne vie alors j'aimerais que vous lisiez son autobiographie. Chang'e l'avait écrite durant les dernières années de sa longue vie. Voici la traduction russe. Saint Aleksand'r peut la lire également mais personne d'autre. Vous en apprendrez beaucoup plus sur moi et sur la vie à la Cour impériale chinoise d'il y a près de 1000 ans. Vous serez surprise par beaucoup d'actes et de mœurs qui furent des banalités autrefois mais j'ai l'espoir que cela éveillera votre esprit.

Et il me donna le livre qui pesait plus lourd qu'à l'aspect. La vache! Je le serrais contre ma poitrine pour le porter avec plus de facilité et hochais de la tête. Peut-être que je le lirais ou peut-être pas. Mais ça pourrait m'aider à passer le temps.

- Voici en plus, le double de la clé de la bibliothèque royale. Rappelez-vous que nul autre que vous et moi n'aient autorisé à y pénétrer.

Je hochais encore de la tête en la prenant.

- Merci. Soufflais-je.

Il sourit finement puis se pencha pour m'embrasser mais je déviais la tête.

- Non! Tant qu'il y aura des maîtresses, nous ne serons pas amants. Déclarais-je froidement.

- Ainsi vous décidez de me torturer encore plus. Mais je sais que vous ne pouvez pas renoncer aisément à vos sentiments à mon égard. Vous m'aimez, Anastasia.

- Non! Rétournais-je vivement.

- Bien sûr que si. Ce n'est pas le même amour que vous portez à votre époux. Cela n'a rien à voir. Il est inconditionnel et fusionnel mais le nôtre est ancien, karmique et charnel. Je sais que vous le ressentez. Laissez-vous guider par les sentiments qui envahissent votre cœur!...

Il s'était approché plus près de mon visage. Son souffle chatouillait mes lèvres. Son nez caressait presque le mien.

J'avais très envie de l'embrasser mais mon amour propre m'y empêchait. Il baisait Masami. Il m'avait insultée de putain. Merde!

- …Succombez à vos désirs!... Vous m'aimez. Chuchota-t-il.

- Nan… murmurais-je en fermant les yeux.

- Vous m'aimez. Avouez-le!

Puis il susurra dans son dialecte natal et je lâchais un gémissement. Mon souffle était chaotique. La sensation familière du désir brûlait mes entrailles. Ses doigts caressèrent ma mâchoire, glissèrent sur mon oreille me donnant un frisson agréable puis descendirent le long de mon cou et finirent par s'arrêter sur la naissance de ma clavicule. Im susurra encore en mandarin mais contre mon oreille. Quel effet de dingue! J'adorais ça.

- Im…

- Revenez-moi, Anastasia!... Ma douce… Avouez que vous m'aimez! Dites-le!

Ses lèvres se posèrent sur les sillons de mon oreille me faisant gémir. Oh et puis merde! Je devais penser à Sasha et moi alors si Im croyait que j'étais amoureuse de lui, c'était tout bénef mais je n'allais pas le laisser me faire céder si facilement. J'avais un amour propre.

Je me dégageais en reculant, haletante et les joues rouges. Il fit un pas en avant hébété.

- Je…Je sais que je vous adore, Im. Mais si vous voulez que je sois amoureuse de vous, il faudra y mettre du vôtre et me séduire. Soufflais-je sans oser le regarder.

Je finis néanmoins par lever les yeux et vis son sourire rêveur.

- Ainsi soit-il! Il sera plaisant de vous faire la cour.

Je fis une révérence maladroite et tournais les talons.

- Restez! Me dit-il.

- Je ne peux pas. Aleksand'r m'attend. Nous devons rendre visite à mes parents et à mon frère.

- Dans ce cas, permettez que je vous accompagne! J'ai du temps libre.

Je lui fis face et haussais des épaules. Je m'en foutais un peu tant que je les voyais avec Sasha.

- Comme vous voulez. Ce sera plein d'émotions. Fis-je banalement.

- Je sais. Votre famille est importante pour vous et j'aimerais m'assurer qu'elle est toujours à son aise ici.

Vraiment? J'étais un peu sceptique mais je lui souris. Nous prîmes le pas et avant d'ouvrir la porte, Im se tourna vers moi.

- Comptez-vous rester dans les appartements de votre époux bien que ça ne soit pas conseillé avant votre mariage devant Dieu? Demanda-t-il.

- Non, à vrai dire, Aleksand'r me met dehors pour cette raison. Grimaçais-je.

Une lueur de satisfaction illumina un bref instant son visage pour ensuite redevenir impassible.

- Il est bien plus sage que vous. Remarqua-t-il.

Je me pinçais les lèvres d'agacement. Je l'entendis sourire bruyamment.

- Allons dans vos appartements déposer l'autobiographie!

Puis il prit ce dernier d'un bras pour me désencombrer et ouvrit la porte.

Nous entrâmes à l'intérieur et je fus surprise d'apercevoir une de mes malles dans le Petit Salon. Une voix d'homme me parvenait provenant de ma chambre et des sanglots. Ma chambre n'était pas un squatte!

Les sourcils froncés, je me dirigeais là-bas d'un pas rapide, Im à mes talons.

- Je suis désolée… Il m'a obligée… Je n'avais pas le choix… Je le faisais pour vous tous… C'était le contrat… pleurnicha une femme en japonais.

- Pendant 6 mois? Le nouvel Empereur des ROMANOV nous a libérés et affranchis. Nous étions dans des cages pendant que tu t'envoyais en l'air dans le luxe. Ta sœur n'arrê…

L'homme fut interrompu par notre arrivée. Il se prosterna à plat ventre et j'étais sûre qu'il faisait ça à cause de Im. Je le reconnaissais. C'était le jeune Viktor accompagné de Masa-pute. Oh! Je souris en voyant ses cheveux coupés à raz. Et elle avait toujours ses mains… Que foutaient-ils ici? Viktor devait être venu ramené mes affaires mais elle… J'en savais rien. Les voler? Elle était surprise de nous voir et fit une révérence qu'elle maintint. Je me précipitais sur l'adolescent pour m'accroupir à ses côté et le relever.

- Relevez-vous! Il n'est pas nécessaire de vous mettre à plat ventre, Viktor. Tout va bien. Lui murmurais-je avec un sourire en russe.

- Madame. Dit-il en se redressant, le visage rouge.

Il devait s'être ressassé mon baiser de la semaine dernière. Ça me donnait très envie de lui rouler une pelle devant Masami pour la faire chier mais Im était là. D'ailleurs son regard dévia vers lui puis elle et enfin il baissa la tête. Il devait en avoir aussi gros sur la patate que moi. Ça me faisait de la peine.

Le Roi posa le livre sur mon lit et je fis de même avec la clé mais sur le bureau près de moi.

- Sortez! Je vous rejoindrais chez votre époux, Princesse. Dit Im en russe.

Je fis une révérence et quittais la chambre avec Viktor. Masami nous suivit mais avant qu'elle ne passe la porte, Im l'interpela.

- Pas toi!

J'affichais un micro sourire. Il la tutoyait. S'il avait entendu la même chose que moi, elle allait s'en prendre plein la gueule.

Dans le couloir, je marchais avec lui dans un silence pesant. À sa tête, on dirait qu'il allait se mettre à chialer.

- Viktor? L'interpelais-je en entrant dans l'ascenseur.

- Oui, Madame?

- Je suis désolée… Pour la semaine dernière. J'avais beaucoup bu et j'ai fait n'importe quoi toute la journée. Alors si je t'ai offensé, pardon! M'excusais-je alors qu'il appuyait sur le bouton 3.

- Oh ce n'est rien, Madame. Vous n'étiez pas vous-même… Je n'en ai pas parlé à l'Empereur.

- Je sais mais il le sait. Ce n'est pas grave. Il s'est moqué de moi en disant que je ne tenais pas l'alcool. Riais-je doucement.

Il esquissa un sourire amusé. Oh il était super craquant!

- Si je vous embrassais encore, du genre, là, tout de suite, vous en parlerez à Aleksand'r? Questionnais-je timidement.

Il eut une quinte de toux, surpris. Les portes s'ouvrirent et calmé, il se racla la gorge.

- Je… Êtes-vous sérieuse, Votre Altesse Impériale?

Pour réponse, je me mis à glousser.

- Je suis au courant pour Masami et vous. Je n'ose pas imaginer la trahison que vous avez dû ressentir. Donc je me suis dis que vous devriez lui rendre l'appareil. Quand j'ai vu le Grand Souverain Divin et elle forniquer dans la tour comme des bêtes en manque…

Je m'arrêtais en voyant sa mine outrée puis continuais.

- …Bref, elle avait un grand sourire à la fin. Ne vous acharnez pas à tenter de la récupérer. Cela vous coûterait la vie et elle n'en vaut pas la peine.

- Elle a dit qu'elle le faisait pour nous rendre la liberté. Justifie-t-il en sortant de la machine avec moi.

- Pendant tout ce temps? Le Seigneur Im tient toujours parole. Il vous aurait déjà tous affranchis depuis. Je sais qu'il lui a permis d'avoir une formation complète pour devenir ma Servante dès le départ. Elle a commis un vol et elle s'en sort avec des cheveux coupés, ce qui veut dire qu'il ne compte pas la répudier. Cependant, je lui demanderais s'il est vrai qu'il devait tous vous libérer.

- Un vol? Interrogea Viktor en m'ouvrant la porte des appartements de Sasha.

- Oui, c'était une épingle à cheveux que j'avais offert au Seigneur Im mais elle se l'ait appropriée sur sa table de chevet. Expliquais-je.

- Étrange? Sans mettre en doute vos paroles, Votre Altesse Impériale, mais elle m'a dit qu'il le lui avait offert.

Hein? Je le regardais sur le cul. Ça me mit un coup au cœur.

- Je ne sais plus qui croire mais ça expliquerait pourquoi il ne lui a pas coupée la main. Soupirais-je soûlée.

- Tu en as mit du temps. Entendis-je de Sasha qui venait d'arriver depuis le balcon.

- Désolée. Le Seigneur Im a beaucoup parlé. Soupirais-je encore.

- Votre Altesse Impériale. Fit Viktor dans une révérence avant de se placer à la porte d'entrée.

Sasha me prit la main et m'amena d'un pas rapide dans sa chambre pour y fermer la porte.

- J'ai mit ta nouvelle carte SIM dans ton portable. Tiens! Dit-il en me donnant ce dernier.

- Oh merci! J'ai beaucoup de chose à te raconter. Répondis-je en le rangeant dans la poche de mon jegging.

- Je t'écoute. Tu as bien fait ce que je t'ai dit?

- Ouais et il pense toujours que je suis, avec toi, la réincarnation de sa première épouse. Il m'a passée un livre d'autobiographie d'elle à lire avec toi. Il m'a racontée des trucs sur elle mais il ne faisait que dire des anecdotes qu'il connaît sur nous. Elle était gentille, belle, kiffait mes fleurs préférées, très jalouse au point de tuer ses maîtresses royales et aimait encore plus l'or. C'est du n'importe quoi.

- Je ne crois pas en la réincarnation. Il n'y a que les hindouistes et les bouddhistes qui y croient. Mais nous verrons bien ce que raconte ce livre. J'ai très envie de savoir ce qu'elle disait de lui. Par contre, rien ne nous garantie que tout ce qu'il y a dedans soit vrai et n'a pas été modifié par son bon vouloir.

Il avait raison.

- C'est vrai. C'est la traduction russe après tout. Nous verrons bien. On l'a déposé dans mes appartements et j'ai donc croisé Viktor qui semblait discuter avec Masami. Elle pleurait et justifiait qu'elle était avec Im pour les faire libérer. Il lui a foutu dans la gueule que ça faisait quand même 6 mois et qu'ils étaient tous libres grâce à toi. Im est resté avec elle mais il ne devrait pas tarder. Il veut venir avec nous voir mes parents. Expliquais-je.

- Pourquoi? Demanda-t-il avec une moue confuse.

- Pour s'assurer qu'ils se sentent bien dans leurs appartements. Haussais-je des épaules.

- Je pense plutôt qu'il veut bien se faire voir auprès d'eux devant toi. Ricana-t-il en me prenant par la taille.

Je gloussais.

- Tant qu'il est bon avec eux alors je m'en fiche. Souris-je en posant mes mains sur son torse.

Il humidifia ses lèvres et les scella sur les miennes.

- Tu as son odeur sur toi. Remarqua-t-il.

- Bah j'étais avec lui. C'est normal, nan?! Relativisais-je.

- Mouais… J'ai entendu ce que tu as dit au jeune Viktor. Tu voulais l'embrasser. Changea-t-il de sujet.

La vache! Il avait l'ouïe hyper fine. L'ascenseur était à l'autre bout du couloir.

- Nan, je ne voulais pas l'embrasser. Je voulais qu'il arrête de tirer une sale gueule de mec qui venait de se faire larguer. Il doit oublier cette nana et peut-être même se venger. Souris-je en coin.

- C'est vrai. C'était quand la dernière fois que t'as baisé?

- Bah avec toi si on compte ce qu'il s'est passé dans mes appartements la semaine dernière sinon ça fait plusieurs semaines. Je suis en manque mais pas au point de violer quelqu'un. Râlais-je à la fin.

- Et si le Seigneur Im te demande de baiser avec lui?

Oh il cherchait la merde? Il était jaloux.

- Je dirais non et viendrais te voir en cachette, et puis il ne demandera jamais puisqu'il a Masami.

- En cachette, hein? Tout à l'heure, ça te va? On pourrait lire ensemble le bouquin, tu ne crois pas? Dit-il sur un ton bas et plein de sous-entendus.

- Ouais, ici ou chez moi? Murmurais-je, excitée de braver les interdits.

- Chez toi. On sera plus tranquille.

La tension sexuelle qui s'animait autour de nous me brûlait les entrailles. Je me sentais mouiller. Nous nous jetâmes sur nos bouches avec ardeur pour un léchage de pommes endiablé. Que ça faisait du bien. On allait baiser en secret et j'avais hâte. Je gloussais dans notre baiser lorsqu'il pinça une de mes fesses.

- Ah j'ai grave envie de toi, putain! Glissa-t-il entre nos lèvres.

- Moi aussi!

- On va devoir arrêter… Il vient d'arriver…

- Ouais… Encore deux secondes…

- Ouais…Deux…

On toqua à la porte et nous nous séparâmes à la va-vite en nous essuyant la bouche et le menton de la manche avec un sourire. Björn venait d'entrer et fit une révérence.

- The Great Divine Sovereign, Sir Im is here. Déclara-t-il en laissant passer le Roi.

Il sortit ensuite en fermant la porte en même temps. Nous le saluâmes dans une révérence avec un sourire et nous redressâmes au mouvement de sa main.

- J'ai eu écho de votre matinée d'audience, Saint Aleksand'r. Mes félicitations. Vous avez su faire preuve d'ingéniosité pour récupérer le manoir de vos parents. Je n'en attendais pas mieux de vous. Après votre mariage, vous pourrez y séjourner avec votre épouse et vos domestiques. Je m'engage à le rénover et à le remeubler. Sourit-il en coin.

- Merci. C'était assez facile. Ils mettent tout ce qu'ils font sur internet sans se soucier qu'ils auront des préjudices. Ils ne sont pas très malins. Ricana Sasha, railleur.

Hein? Je n'étais pas au courant.

- C'est exact. La Marine n'a aucun droit de s'occuper de leurs crimes et délits. Cependant, cela est de mon ressort. Je vous remercie de l'aide que vous m'attribuer. Justice aura lieu sur la tentative d'assassinat sur votre famille.

- Leurs têtes étaient hilarantes quand je leur ai dit le manoir était seulement pour le tort commis et que le reste serait jugé par vous. Ricana-t-il encore.

Il ricana également.

- Je n'en doute pas. Bien, j'ai donné un livre à Anastasia et j'aimerais que vous le lisez également. Changea-t-il de sujet.

- Oui, elle m'en a parlé. Je ne crois pas en la réincarnation.

- Et pourtant… J'ai bonne intuition. Nous en reparlerons lorsque vous aurez terminé l'autobiographie. Il me semble que vous deviez rendre visite à vos parents, Anastasia.

- Oui, nous pouvons y aller. Souris-je en comprenant ce dont il avait parlé juste avant.

Sasha avait donc trouvé qui nous avait chassés dans la forêt. Bravo! Il avait donc récupéré le manoir et Im allait les juger. J'étais contente. Ces Dragons Célestes de merde allaient payer!

Nous sortîmes ensemble, Im devant et Sasha à côté de moi. Dans l'ascenseur, j'avais les pétoches. J'allais revoir mes parents. Bon, je n'étais pas maquillée alors pas grave si je chialais. Leurs appartements étaient de l'autre côté de l'étage et pourtant nous étions arrivés devant trop vite à mon goût. Un grand type en noir aux cheveux vert et avec une bouche en fermeture Éclair tenait la garde. Il était trop bizarre. Encore un membre du Cipher Pol… Im fit un mouvement du doigt et le type ouvrit la porte pour nous faire entrer avec lui.

- Vous avez de la visite, Colonel Ivanov. Le Grand Souverain Divin, Im et ses Altesses Impériales Anastasia Alexeïvna ROMANOVA et Aleksand'r Petrovitch ROMANOV. Dit-il d'une voix aiguë en russe.

C'était vraiment un mec, ce type? J'entendis le mouvement de quelqu'un se levant d'un fauteuil mais je ne voyais rien à cause de Im devant moi. Je pris la main de Sasha qui me rendait un sourire.

- Vos Majestés. Dit la voix de mon père.

Les larmes me vinrent mais ne coulèrent pas. Deux pressions sur ma main me signifiaient que Sasha me rassurait. Je lui fis un petit sourire et l'agent du Cipher Pol repartit dehors. Les portes closes, Sasha avança pour nous placer à côté du Roi. Papa était là, l'échine courbée en tenue de civil.

- Il suffit, Colonel Ivanov. Où sont votre épouse et votre fils? Émit Im sur un ton nonchalant.

Même pas un bonjour ni un comment allez-vous? C'était mon père quand même!

- Dans la chapelle, Votre Majesté. Ils ne devraient pas tarder. Répondit-il en se redressant.

Dans la chapelle? De l'étage? Celle où je m'y rends à l'occasion?

Son regard dévia sur moi et son sourire me réchauffa le cœur. Je le lui rendis avec soulagement. Son visage était toujours aussi creusé que la dernière fois mais il avait un peu plus de couleur. Ça faisait du bien de le voir. J'avais envie de me jeter dans ses bras pour revenir au temps où j'étais encore lycéenne à East Blue.

- Bien. J'ai à vous parler et ensuite nous prendrons le thé tous ensemble. Masami! Brailla Im uniquement sur la fin.

Hein? Masami? Des pas précipités vinrent dans notre direction et elle apparût dans sa tenue de Servante. Tiens? Elle avait des traces rouges au cou. Il aurait-il été violent envers elle? J'avais de la peine mais bien fait pour sa gueule! Elle fit une révérence.

- Your Majesty? Dit-elle d'une petite voix.

Il lui parla anglais et je compris les mots Thé et Gâteaux. Si c'était au citron, j'allais me régaler.

- Yes, Your Majesty.

Et elle se barra dehors après une rapide révérence. Oh? Déjà tout à l'heure, j'avais remarqué qu'elle ne portait plus l'odeur qui me rendait malade. Dieu soit loué!

Im invita mon père à le suivre dans une pièce à côté. Papa n'avait pas l'air tranquille mais son sourire en me regardant me rassurait. On se reverra après de toute manière. Genoux fléchis, j'attendis qu'Im disparaissent avec lui pour suivre Sasha à travers les appartements, main dans la main.

- On va où? Chuchotais-je.

- Voir ta mère et Vitali. Ils viennent de sortir de la chapelle. On va leur faire la surprise en les attendant devant la porte. Sourit-il en chuchotant également.

Mon cœur battait encore plus dû au stress. Mama… Papa avait changé alors comment était-elle maintenant? Mon absence avait dû la marquer beaucoup plus. J'avais peur de ne plus la reconnaître. J'avais peur de ne plus la retrouver comme avant. Et j'avais peur que tout soit devenu différent. Ma famille était le pilier de mes souvenirs, de ma nostalgie et de mon Soi. Si elle n'était plus comme avant alors qu'étais-je, moi? Qu'étais-je devenue? Avais-je changé? Il y avait un énorme fossé entre le début et la fin d'année. Tout avait très vite basculé. J'avais perdu énormément en l'espace d'une après-midi d'Avril. Et en plus, c'était de ma faute. Je n'aurais jamais dû accepter la proposition de Dragon. Nan! Je n'aurais jamais dû décrocher mon portable lorsque Dmitri m'appelait. J'aurais dû le bloquer, couper mon téléphone et attendre que ça passe.

Les appartements étaient tout aussi luxueux que les miens mais en bien plus vaste et les pièces étaient plus nombreuses. Mama avait dû être contente la première fois. Im avait sorti le grand jeu pour les épater ou alors pour que je sois contente de lui de voir qu'il s'occupait bien de ma famille. M'enfin dans tous les cas, il voulait bien se faire voir. Nous traversâmes un grand salon dont la télévision était allumée sur l'écran d'accueil de Netflix. Un film de Romance était en sélection. Ça devait être Mama. Était-ce comme cela qu'elle passait ses journées?

Un ronronnement attira mon attention. Là! Au-dessus, de la vitrine, était couché Lucifer qui nous regardait passer en balançant lentement sa queue dans le vide. J'étais contente de le voir.

- Sasha, regarde! Lucifer est là! Fis-je en pointant du doigt mon chat alors qu'il m'entraînait dans un couloir.

- Ah oui! J'avais oublié de te le dire. Masha est là aussi. Sourit-il en ouvrant une porte.

Ça donnait sur un couloir plus court avec deux portes.

- On y est. Ils arrivent. T'es prête?

- Pas vraiment. Je vais pleurer… Répondis-je les larmes aux yeux.

Il ricana et posa sa main derrière mon crâne pour me rapprocher de lui et embrasser mon front.

- Alors pleure! Sourit-il ensuite.

Des pas se rapprochaient et la porte de droite finit par s'ouvrir. Je croisais le regard de Vitali qui sursauta, les yeux écarquillés, la main sur la poignée. Je lâchais la main de Sasha et le prit, en chialant, dans mes bras lorsqu'il avança vers nous. Je le serrais très fort me foutant de savoir si je lui faisais mal. C'était bon de le retrouver.

Un cri aigu me fit grimacer et je défis mon étreinte pour voir ma mère, une main sur la bouche me fixer, les larmes aux yeux.

- Mama! Chialais-je en venant dans ses bras.

Elle avait maigri et ses traits étaient plus creusés que Papa. Je la sentais frêle contre moi. Son parfum chatouillait mes narines. Nous pleurâmes tous les trois lorsque Vitali vint nous rejoindre chopé par notre mère.

- Une petite place? Demanda Sasha en tendant les bras.

- Oh Aleksand'r… sanglota Mama en l'attirant contre nous.

Nous étions un amas de corps chialant comme des bébés dans un couloir, la porte ouverte. Seul Sasha gardait de la dignité en souriant simplement. Nous restâmes ainsi jusqu'à ce qu'il se plaigne de ne plus pouvoir respirer.

- Tu as grandi, mon bébé! Tu m'as tellement manquée. Je t'aime! Pleurnicha Mama en me tenant les mains.

- Je t'aime aussi Mama. Ça fait du bien de te voir. Chialais-je.

- Tu es devenue magnifique. Je suis contente de voir que tu vas mieux. Le Seigneur Im nous avait dit que tu étais malade.

- Oui, rien de méchant. Je vais bien maintenant.

- Il est ici d'ailleurs. Il discuté avec Alexeï à propos de…

Sasha ferma la porte et continua:

- … A propos de la disparition de la Princesse Vivi NÉFERTARI. J'ai appris qu'elle avait quitté la Terre Sainte, la semaine dernière pendant la tempête. L'A.R. l'y a aidé pour lui sauver la peau. J'ignore encore si le Seigneur Im est au courant de tout ça.

Bien sûr qu'il l'était! Mais ma famille ne savait pas que nous l'en informions volontairement. Mama me regarda en reniflant de la compassion dans les yeux.

- Aleksand'r nous a dit ce qu'il t'étais arrivée. J'ai de la colère envers eux. Nous ne sommes plus avec… dit-elle avant d'être coupée par Sasha qui émit un shhht entre les dents.

- Ne dit rien les concernant! Tout se sait facilement ici. Dit-il tout bas.

- Je sais, Mama. C'est la même pour nous, tu penses bien.

- Sommes-nous en sécurité ici? Questionna Vitali, parlant pour la première fois.

- Oui et non. Faites ce que dit le Seigneur Im et votre séjour ici sera tranquille et sans danger!

- Est-il comme les autres le disent?

- Non. Répondîmes Sasha et moi en même temps.

- Devant tout le monde, il se montre froid et distant mais dans l'intimité, il est très sympathique, souriant et généreux. Souris-je en essuyant mes joues mouillées.

Mama me prit par les bras.

- Anastasia, mon bébé, les autres disent que…

Elle ferma les yeux pour peser ses mots puis les ouvrit.

- … Ils disent que tu es devenue sa Maîtresse Royale. T'a-t-il forcée?

Oulah! Question de la mort qui tuait. J'étais sur le cul qu'elle me le demande. Vitali et Sasha parlèrent pour moi.

- Non! S'exclama mon frère.

- Anya, je t'avais dit que c'était faux. Nastia n'a jamais été sa maîtresse. Ils sont amis.

- Je sais mais je veux l'entendre de sa bouche… Ma chérie, répond-moi!

Mama savait toujours quand je racontais des cracks alors je devais prendre sur moi et interpréter ce mensonge comme une vraie star hollywoodienne.

- Mama, il n'y a jamais rien eu de tel avec le Seigneur Im. Nous sommes amis. Il est même mon Tuteur Royal. Répondis-je en espérant qu'elle me croit.

- Ami? Il nous a fait croire que tu étais morte! Quel ami peut faire une chose pareille? Demanda-t-elle, les larmes aux yeux.

Aïe! Voilà le moment que je redoutais.

- Le genre d'ami ayant vécu longtemps seul et trahi de multiples fois qui rencontre une personne qui pose un regard gentil et franc sur lui. Tout le monde attend quelque chose de lui. Les autres Dragons Célestes s'intéressent à lui et viennent le voir tous les matins par pur égoïsme. Mais pas moi! Il est la seule personne en dehors de ma famille qui a toujours tenu ses promesses et qui ne m'a jamais fait de mal. Il n'y a que de l'amitié entre nous. C'est mon ami, Mama.

Elle eut un hoquet de sanglot et se pinça les lèvres en hochant de la tête.

- D'accord.

Et elle me prit dans ses bras.

- Ça fait du bien de te retrouver, mon bébé.

Je la serrais fort avec un sourire. Et l'Oscar était pour qui?

- Et si tu veux savoir, Mama, sa maîtresse, c'est la nana qui arrive. Fis-je en entendant la démarche à talon de Masami.

Cette dernière sembla nous chercher et lorsqu'elle nous vit dans le couloir, elle fit une révérence.

- Vos Altesses Impériales, Madame IVANOVA, Monsieur IVANOV. Le thé est servi. Le Grand Souverain Divin et Monsieur IVANOV vous attendent dans le séjour. Dit-elle en japonais.

- Oh elle est bien élevée! Dommage pour les cheveux courts. Long lui irait bien mieux. Remarqua Mama, en russe, en me lâchant.

- Elle ne fait que son travail, Mama. Mais elle avait les cheveux longs avant de voler. Répondis-je.

Ça faisait du bien de casser du sucre sur son dos. Mouahaha!

- De voler? S'inquiéta-t-elle en prenant le pas avec nous.

- Ouais. C'était un cadeau que j'avais offert au Seigneur Im et elle s'est dit qu'elle allait s'attacher les cheveux avec.

- Qu'est-ce que c'était? Demanda-t-elle étonnée.

- Une épingle à cheveux. Il avait de longs cheveux avant.

- Ah oui? Dit-elle pensive.

Elle devait sûrement se l'imaginer ce qui amusa Sasha qui pouffa doucement.

- Comme dans les dramas chinois? Sourit-elle, des étoiles dans les yeux.

- Ouais! Riais-je en me souvenant de ces films à l'eau de rose qu'elle adorait regarder les après-midis pendant son repassage.

Puis elle se pencha vers moi en continuant de marcher pour me parler à l'oreille comme le ferait une gamine racontant des commérages.

- Entre nous, tu as vu comment il est beau? Si je n'étais pas avec ton père… murmura-t-elle avec un sourire mais je la coupais.

- Argh Mama! Fis-je épouvantée de l'imaginer draguer Im.

Elle me jeta un regard plein de sous-entendus et de complicités.

- Rah bon oui! C'est vrai qu'il est beau. Gloussais-je.

Nous rîmes tout bas sous les regards de mon frère et de Sasha.

- Les gonzesses… marmonna ce dernier.

Nous arrivâmes dans la pièce où Im avait accompagné Papa juste avant et nous fîmes une révérence, enfin je devrais dire Sasha et moi. Ma mère et Vitali courbaient simplement l'échine à la nipponne.

- Il suffit. Venez prendre place! Entendîmes du Roi en russe.

En silence, nous nous installâmes tous autours de la table de la salle à manger. Je choisis d'être près de la cheminée pour avoir chaud entre ma mère et mon père. Sasha était en face de moi près de Vitali qui était en face de Papa siégeant tous deux à côté de Im en bout de table. Masami versa le thé dont l'odeur me disait que c'était le préféré du Roi. Des fruits et des petits gâteaux au citron furent posés au centre de la table, ainsi que des chocolats.

Il y avait un silence de mort. Mes yeux allaient de Mama qui fixait les gâteaux, à Papa qui me sourit, à Vitali qui lorgnait sa tasse en mâchouillant sa lèvre inférieure, à Sasha qui souriait en coin en faisant comme moi et à Im qui me fixait stoïquement. Je lui souris et il cligna plusieurs fois des yeux comme sorti de sa pensée. Il prit ensuite sa tasse et la porta à ses lèvres. C'était le signal. Je fis donc de même.

- Êtes-vous heureuse de retrouver votre famille, Anastasia? Questionna-t-il en posant sa tasse dans la soucoupe.

- Oui beaucoup! Souris-je.

- M'en voilà ravi… J'ai proposé à votre père les titres de Marquis et Chevalier de l'Ordre. J'attends sa réponse mais s'il accepte, des terres lui seront accordées sur la Terre Sainte.

Hein? Je regardais Papa sur le cul. Il était mal à l'aise. Accepter était sûrement pour lui se soumettre totalement à l'ennemi qu'il combattait avec Dragon il y a encore quelques mois.

Chevalier de l'Ordre? Mais de quel Ordre?

Vitali leva la main et il sursauta lorsque Im posa son regard sur lui.

- Plaît-il? Émit-il.

- Est-ce que… Je veux dire, si mon père accepte, on sera obligé de rester ici? Demanda mon frère.

Im me regarda brièvement avant de répondre.

- Non. Le titre de noblesse qui vous sera accordés vous permettra de venir comme bon vous semblera ici si vous choisissez de continuer à séjourner dans le Bas-Monde. Cependant, si vous emménagez ici, il vous sera tout de même possible de pratiquer vos activités. Mes félicitations pour la première de couverture du magasine OCEANS. La photo est très réussie.

Son sourire en coin à la fin fit rougir mon frère qui bégaya un merci. Le regard de Im se porta sur ma mère qui lui sourit brièvement par politesse.

- Comment vous sentez-vous Madame IVANOVA? Lui posa-t-il comme question.

- Je… Je vais bien mieux maintenant. Merci. Murmura-t-elle, les pommettes roses.

- Les appartements vous conviennent-ils?

- Je…Euh oui.

Voir Mama perdre tous ses moyens face à quelqu'un était inhabituel. En temps normal, elle avait plus d'assurance et allait vers les gens sans préjugés.

- Si il y a un besoin, je vous rappelle que vous pouvez me le faire savoir en venant à mes appartements ou en joignant mon Majordome sur la ligne 1.

Mes parents hochèrent de la tête en restant silencieux.

- J'organise un bal le dernier jour de ce mois pour mon anniversaire et vous y êtes tous invités.

- Attendez! Quoi? Comment ça votre anniversaire? S'alarma Sasha en posant sa tasse.

- Oui, mon anniversaire. Cela fait bien longtemps que je ne l'avais pas fêté. Sourit Im en réponse, amusé de son comportement.

- Donc il vous faut obligatoirement un cadeau! Mais j'en ai pas. S'affola-t-il.

- Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Vous trouverez. Le rassura-t-il.

- Facile à dire! C'est vous qui le recevrez sagement assis le cul sur un trône!

Mon père fit les gros yeux et Mama s'étouffa avec son thé. Vitali, lui, se fit tout petit. Sasha gardait sa familiarité de parler avec Im et donc ils devaient s'attendre à des conséquences.

- Vous avez raison. Recevoir en ne faisant rien à du bon. Anastasia vous y aidera si l'inspiration vous manque. Ricana le Roi avant de boire.

Sympa de me refiler le sale boulot. Merci! Sasha me regarda avec espoir. Comptais pas trop sur moi, toi!

- En est-il de même pour nous? Questionna Papa avec assurance.

Im le regarda puis sourit en coin.

- Non. Je vous épargne cette torture d'esprit. Votre présence au bal suffira amplement.

Je vis mon frère sourire timidement.

- Donc vous admettez que vous nous torture tous, hein?

- Sasha! Ça ne te fera pas de mal de penser à autre chose qu'à l'argent, cette fois. Le calmais-je, soûlée qu'il soit énervé pour si peu.

Il soupira vaincu et se cala contre le dossier de sa chaise. Im me sourit en coin et d'un geste de la main, m'invita à prendre un gâteau. Je hochais de la tête avec un sourire et en chopais un. Sasha fit de même avec mauvaise foi. Le savourant en même temps, nous émîmes un Humm, les yeux clos sans nous en rendre compte ce qui amusa ma famille et le Roi.

- Vous n'avez pas changé. Ria Mama.

- Comment était votre fille avant son arrivée? A-t-elle toujours été assoiffée de liberté, pleine de gentillesse et de grâce? Demanda Im avec un sourire en posant sa tasse.

Autant de compliments? Il ne fallait pas mais merci. Mais assoiffée de liberté? C'était vrai sauf que je ne m'étais pas doutée qu'il s'en serait rendu compte.

- Liberté? Elle passait son temps dans sa chambre après le collège. C'était à peine si elle la quittait pour manger avec nous. Elle passait son temps à lire et à écouter de la musique. Au lycée, elle avait décidé d'enfin nous faire part de sa présence en journée. S'enjoua ma mère avec nostalgie.

- Ah Mama… Soufflais-je de honte.

- Ici, elle passe son temps dehors. La forêt est son lieu de prédilection et dernièrement, elle s'aventurait sur les toits. Raconta le Roi avec amusement.

Je sentis le regard plein de reproches de mes parents et je me tassais sur moi-même.

- Les toits? Dirent-ils en même temps.

- N'ayez aucune inquiétude! Votre fille est en sécurité ici. Voulut-il les rassurer.

- En sécurité? S'énerva ma mère.

Oulah! La conversation qui fâchait arrivait.

- Anya, non! Tenta d'apaiser la tension qui se créait mon père.

- Chut! Je parle! Dit-elle en levant l'index en direction de Papa.

Ses yeux devinrent humide et elle se mit à chialer.

- Vous dîtes en sécurité? Ma fille, mon petit bébé, a été empoisonnée! Ici! Elle est morte ici! Vous êtes son Tuteur Royal! Vous vous êtes porté garant d'elle et c'est arrivé! Mon bébé n'était plus là! Comment vous avez pu… pleurnicha-t-elle avant d'être coupée par Im.

- Je n'en suis en rien fautif. Votre douleur est également la mienne. Anastasia est revenue parmi nous.

- Grace à Dieu!

- Non, grâce aux talents ingénieux du Dr. Vegapunk et à une faible participation de ma part. Anastasia n'a plus rien à craindre. Sa nouvelle vie est dorénavant sans embûches.

Il fixa ensuite mon père.

- Où en est l'enquête?

- J'ai pu remonter jusqu'à l'adresse de l'entreprise qui a fabriqué les confiseries et avoir les noms des employés. L'effectif est variable à cause des apprentis et des stagiaires. La semaine de la confection, il y avait 6 employés, 4 stagiaires et 3 apprentis. Les stagiaires étaient des collégiens lors de leur observation du métier. Un apprenti était arrivé deux semaines avant ce qui est très tard pour entamer un apprentissage à 6 mois suivant la rentrée scolaire. J'ai trouvé ça étrange alors J'ai poussé mon inspection sur lui. C'est un jeune homme. Il était rentré grâce à un maraîcher qui fournit les fruits. Actuellement, il ne fait plus parti de l'entreprise. Il s'est fait renvoyé pour retards répétitifs et laxisme pendant les heures de travail. Toutefois, j'ai pu avoir ses horaires de pointage. Il ne venait que pour deux heures la matinée et une heure l'après-midi. Toujours aux mêmes horaires. Le jour de la livraison des confiseries, il était le livreur. Je ne tire pas de conclusion hâtive mais il est une piste à suivre. Répondit Papa solennellement comme lorsqu'il endossait son rôle de Marine.

Wouah!

- Est-ce tout? Je sais que non. Votre recherche sur lui ne s'est pas arrêtée ici.

Im était vraiment intelligent. Ces siècles passés à régner lui avaient apprit d'expérience à creuser plus loin. Papa soupira du nez et nous regarda à tours de rôle. J'étais sûre que ça avait un rapport avec l'A.R.

- C'est exact. Parmi son entourage figure la Princesse Vivi NÉFERTARI. Ils sont amis d'enfance. Il fait également parti d'un groupe de rebelles contre la criminalité de South Blue à Red Line. Il en est le chef. Son groupe fournit illégalement aussi des armes et des fournitures à d'autres organisations. Je n'ai pas encore les noms mais j'ai une piste. Avoua-t-il.

Re-wouah! Papa était incroyable. Mais bon, rien de plus normal pour le chef des services de renseignement de la Marine.

- Bien. Je ne serais pas surpris d'apprendre que l'Armée Révolutionnaire figure dans la liste. Renseignez-vous également sur la Princesse Vivi NÉFERTARI! Côtoyer un trafiquant n'est jamais anodin. Je veux votre rapport complet par écrit. Sourit Im en coin d'une voix impériale.

- Bien, Votre Majesté. S'inclina légèrement Papa.

Mon père qui sortait Votre Majesté me faisait bizarre. Je l'avais toujours vu en grande figure d'autorité alors le voir se rabaisser face à quelqu'un de plus haut gâchait mes souvenirs d'enfance. Le Roi termina son thé d'une traite et se leva. Automatiquement, je fis pareil avec Sasha et ma famille suivit sans trop savoir pourquoi.

- Je vous laisse. J'ai affaires. Nous nous revoyons ce soir pour le dîner. Mon Majordome viendra vous quérir et des tenues adéquates vous seront fournies. Passez une excellente après-midi!

Et il partit pendant que nous courbions l'échine. La tension crispante de la pièce se volatilisa soudainement et mon père s'effondra sur sa chaise dans un soupir de soulagement. Je posais ma main sur son épaule en signe de compassion.

- Aleksand'r nous a raconté la vérité. Je ne pourrais pas tourner autours du pot indéfiniment. Souffla-t-il à mon égard.

- Papa. Il est au courant que c'est Vivi. Murmurais-je dans une grimace de peine.

Ses yeux s'écarquillèrent et il inspira longuement. Avait-il peur?

- Comment le sait-il?

- Elle n'a aucune discrétion. Quand elle m'a parlée de la tentative d'assassinat sur Im, un membre du Cipher Pol était derrière la porte. Elle ne faisait attention à rien et s'attirait toujours sa colère. C'est étonnant qu'elle est réussie à partir. Avouais-je.

- Un membre de la garde royale des NÉFERTARI est venu la chercher la semaine dernière par les airs…

Oh! L'ange!

- …Ace m'a dit qu'il était toujours en contact avec toi concernant l'A.R. Ma fille, je ne veux plus que tu en fasses partie. C'est bien trop dangereux. Ça dépasse tout nous concernant.

- Oui, je n'en fais plus partie mais quand je parlais avec Ace, il y avait Sabo et je ne voulais pas vous mettre tous en danger. Alors je continue à leur faire croire que…

- Je comprends. Tu n'es pas la seule. Cela en est de même pour mon frère. En Russie, il n'a aucun soutien et les surveillances sont de plus en plus…

- Papa? Le coupais-je à mon tours.

Il humidifia sa lèvre inférieure avant d'avaler sa salive.

- Ace, il… Je sais que c'est lui qui a fourni la Ricine et ça le détruit. Il a envie d'arrêter lui aussi. Il ne sait pas que je suis au courant. On était sorti dans le Nouveau Monde avec Im une nuit. J'étais transformée en mon fruit du démon artificiel alors il pensait que j'étais un chien quand on l'a croisé au même hôtel. Il pleurait dans l'ascenseur. T'aurais vu, Papa! Une vraie fontaine. Alors le Seigneur Im l'avait invité à boire un verre et il a tout sorti ce qui n'allait pas en restant vague mais je comprenais que c'était par rapport à l'A.R. et à moi. Thatch était au même hôtel et il était venu le chercher à la fin. Ils ont discuté tous les deux pendant que Im était ailleurs. Ace ne sort plus de chez lui. Deuce lui fait ses courses sinon il ne mange pas. Il ne fait que boire de l'alcool et pleurer…

- Oh pauvre enfant!... S'émouva Mama.

- … Il disait qu'il avait fait ça pour moi car les autres disaient que j'étais en danger ici et que Im me faisait du mal. Mais il est dans le doute car en Webcam, il avait vu que tout allait bien pour moi. Thatch lui a suggéré de se mettre au vert pendant quelques temps, histoire de soigner sa dépression. La semaine dernière, il m'a dit qu'il avait écrit au Seigneur Im pour venir me rendre visite mais j'ai pas de nouvelle par rapport à ça. Oh t'aurais vu, Papa! Ace était méconnaissable.

Papa garda un instant le silence et soupira du nez.

- Je lui parlerais. Pourquoi le Seigneur Im était-il allé dans le Nouveau Monde? Demanda-t-il ensuite.

- C'est à cause de Sasha… commençais-je.

- Hein? De quoi moi? S'exclama le concerné.

- Tu lui avais dit le soir même qu'il ne pourrait pas comprendre les citoyens du Bas-Monde s'il restait enfermé à Mary Geoise. Alors il a décidé de se balader dans le Nouveau Monde comme un civil mais on a rencontrer Ace. Ils ont discuté pendant des heures en buvant de l'alcool. Im s'était bien lâché. C'était la première fois que je le voyais aussi jovial avec un inconnu. Racontais-je.

- Je vois. Murmura mon père.

- Anastasia, mon bébé, si le Seigneur Im a dormi dans une chambre d'hôtel, toi, où as-tu dormi? Questionna Mama.

Oulah… Euh…

- Sur un tapis dans sa Suite Royale. Mentis-je avec évidence.

Elle me regarda sceptique puis ouvrit la bouche comme si elle avait du mal à comprendre.

- Elle était transformée, Anya. Lui rappela Papa.

- Ah oui! Se souvint-elle.

- Et alors? Cette brève escapade dans le Nouveau Monde lui a plût? Demanda Sasha en s'empiffrant de gâteaux au citron.

- J'en sais rien. Mais il a dit qu'il n'avait pas l'habitude d'autant de bruit. Répondis-je en faisant de même.

- Et compte-t-il y retourner? Fit Papa en sirotant son thé.

- J'en sais rien non plus. J'aimerais bien. Ça m'avait fait du bien de sortir.

- Sort-il toujours avec toi?

- Euh je ne sais pas.

C'était vrai que rien ne me garantissait qu'il ne partait pas seul en Bas. Pareil, il avait déjà fait plusieurs balades depuis?!

Papa ricana. Il n'y avait rien de drôle…

- En fait, tu ne sais pas grand-chose. Railla-t-il avant de rire.

Papa blagueur me faisait bizarre.

- Si tu ne te bases que sur ces questions alors oui, je ne sais pas grand-chose. Mais si tu me demandes où il apprécie passer son temps libre, pourquoi il fait de nouvelles réformes pour un Grand Changement, ou par exemple encore, où il a l'habitude de se placer quand il discute d'un sujet concernant son interlocuteur, alors je te répondrais autre chose que j'en sais rien, Papa. Me vexais-je avec un sourire.

Il me fixa puis ricana encore.

- Alors? Quelles sont les réponses? Demanda-t-il avec amusement.

- Il aime bien passer son temps libre dans la Chambre Fleurie pour son calme et sa tranquillité. Il se met toujours à la fenêtre quand il parle d'une personne. C'est pour éviter à l'autre de voir qu'il s'intéresse à lui. Et il a décidé d'utiliser une nouvelle manière de gouverner car après autant de siècles, il avait tout fait mais jamais celle de se faire aimer.

- Celle de se faire aimer? Ce sera difficile aux citoyens du Monde d'aimer les Dragons Célestes. Railla-t-il.

- Je n'ai pas parlé des Dragons Célestes, Papa. Im estime qu'ils peuvent être dispensables.

- C'est vrai. Il en a parlé la semaine dernière dans la Cour Ouest et vu comment il me laisse faire pour récupérer les biens des ROMANOV, ça se voit qu'il en a rien à foutre de leur gueule. Dit Sasha en terminant son chocolat.

- Pas vraiment. En fait, il est en colère après eux. Il leur avait laissé trop de liberté et ils ont fait ce qui leur plaisait. Rétorquais-je.

- Compte-t-il un jour les remplacer? Demanda Papa, l'air pensif.

- J'en sais rien. Émis-je en haussant les épaules.

- Possible. En fait, il fait peu confiance à la majorité. Il n'y a qu'une poignée a qui il a de l'estime. Les famille ROMANOV et DON QUICHOTTE, peut-être d'autre que je n'ai encore pas vu. Il m'a dit qu'il n'avait pas de difficulté d'acceptation des nouvelles réformes avec elles. Répondit Sasha.

- La famille DON QUICHOTTE? Tu parles de Saint Myosgard? C'est vrai qu'il est différent des autres. Lui, je suis convaincue qu'il est d'accord de bon cœur. Souris-je.

- Ouais. Il avait arrêté d'avoir des esclaves depuis un moment et suite à la réforme les concernant, il a décidé d'engager des employés. Il participe financièrement aussi. Comme quoi? Tous les Dragons Célestes ne sont pas des gros connards.

- Tiens? Je voulais te demander. Puisque c'est facultatif, les autres ROMANOV ont employé aussi leurs esclaves? Demandais-je.

- Nan! Mais ils auront pas le choix. Le Seigneur Im va commencer à mettre la pression. De base, il leur avait accordé à tous un délai d'un an mais la majorité proteste toujours plus. Il compte donc mettre des amendes et si le délai est dépassé, ce sera Impel Down.

- J'en savais rien. Comment tu sais tout ça? Émis-je vexée d'être arrivée avant et de ne pas être tenue au courant.

Sasha me fit son sourire de connard habituel.

- C'est un des avantages à être Chevalier de l'Ordre. Sourit-il avant de lancer un chocolat en l'air pour qu'il atterrisse dans sa bouche.

- Qu'est-ce c'est? Im l'a proposé à Papa déjà.

Encore son sourire de connard et il fit un ricanement railleur. Enfoiré!

- Il était resté très vague dans ses explications mais je n'avais pas connaissance que tu y étais, Aleksand'r. Parla Papa.

- Le Seigneur Im n'a pas une totale confiance en le Conseil des 5. Les vieux obéissent mais ils font leurs petites magouilles personnelles derrière. Il cherche du sang neuf qui soit à 3000% d'accord avec ses nouvelles décisions et surtout qui apporte de nouvelles idées avec des points de vue différents. Nous ne sommes pas beaucoup pour l'instant. Saint Myosgard DON QUICHOTTE, un type qui s'appelle Shanks mais que je n'ai encore jamais vu et moi. Expliqua Sasha en comptant sur ses doigts.

Shanks?

- L'Empereur Pirate? Fis-je ébahie.

- Hein? Hallucina-t-il.

Papa fronça des sourcils et mon frère et ma mère me fixèrent perdus

- La semaine dernière, je l'ai rencontré et on a bavardé amicalement. Im m'a dit qu'il était un Empereur Pirate et je me demandais pourquoi quelqu'un du Bas-Monde viendrait ici et serait autorisé à jacasser aussi facilement avec n'importe qui dans le château Pangea. Maintenant je comprends mieux. Expliquais-je.

- Shanks, hein? De quel Empereur s'agit-il? Demanda mon père.

- Je ne sais pas. Je sais au moins que ce n'est pas Barbe Blanche. Répondis-je.

- C'est pas Big Mom puisque c'est une gonzesse. Kaido garde son vrai prénom donc il reste Le Roux. Suggéra Sasha.

- Oui! C'est ça! Il a les cheveux rouges et un bras en moins. M'exclamais-je fière de moi.

- Rouge alors possible que ce soit lui.

Où Im avait-il la tête de prendre un pirate à ses côtés?

- Aleksand'r, je reste sceptique sur sa proposition. Je comprends qu'il souhaite le point vue d'un soldat de la Marine mais il y a des personnes bien plus qualifiées que moi au QG. Dit Papa confus.

Sasha me pointa du doigt.

- C'est à cause de Nastia. Il veut lui faire plaisir. Si tu acceptes sa proposition, elle pourra vous voir tous facilement et n'importe quand à la condition que vous restiez sur la Terre Sainte. Dans le cas contraire, vous pourrez tous venir ici quand vous voulez. Le titre de noblesse est transmis de parent à enfant. Tu seras Marquis, Anya sera Marquise et Vitali deviendra Marquis à ta mort. Nastia était Marquise avant notre mariage civil mais elle est Princesse grâce à mon titre de Prince. Elle deviendra Impératrice à notre union devant Dieu. Tu pourras aussi toujours travailler à la Marine. Tu garderas ton salaire en même temps d'avoir celui offert par le Seigneur Im. Je ne sais pas de combien il est pour un Marquis mais le mien en tant qu'Empereur est de 30 milliards par an soit 2,5 milliards par mois. Expliqua-t-il sur un ton nonchalant.

30 milliards? Vantard!

Mama émit un couinement aigu et eut une quinte de toux. Mon père resta silencieux semblant assimiler le montant de la somme.

- Et en plus de ça, tu n'auras aucun impôt à payer sur les terres offertes. Pour avancer l'aménagement, il t'offrira sûrement un manoir déjà construit et avancera les frais des domestiques pour le premier mois. Depuis qu'il a rencontré Nastia, le Seigneur Im est devenu très généreux. Termina-t-il.

La main de ma mère attrapa rapidement celle de mon père le faisant sursauter et me bousculant au passage.

- Alioscha! Tu dois accepter! Déclara-t-elle sur un ton qui omettait aucune réprobation.

Papa la regarda puis se mit à rire doucement.

- Anya, si j'accepte nous serons encore plus en danger avec les autres. En plus d'être des lâches, nous serons des traîtres.

- Nous le sommes déjà en étant ici et ils ne peuvent plus nous atteindre entre ses murs. J'en ai marre d'avoir peur, mon chéri. J'aimerais être enfin réunie en famille, voir un jour mes petits-enfants et mourir sur un tas de Berrys.

La fin me fit sourire et Vitali et Sasha gloussèrent. Papa la fixa puis soupira. Allait-il accepter? Je l'espérais. Je voulais les garder tous auprès de moi.

- Et mon frère? Si nous faisons ça, ce sera pire pour lui. S'énerva-t-il.

- Je sais mais il y a toujours une solution, Alioscha. C'est toi-même qui le dit souvent.

- Mais là, je n'en ai pas. S'emporta-t-il en se levant.

Moi non plus… Je croisais le regard de Sasha qui se leva également, son paquet de cigarettes à la main.

- Allons parler dehors! Moi, j'ai une solution. Dit-il calmement en sortant un tube de tabac.

Il passa la porte avec mon père et Mama les rejoignit. J'allais faire de même mais Vitali m'interpela.

- Je suis désolé.

- De? Fis-je alors qu'il se levait aussi.

- De t'avoir dit de mauvaise chose sur VK l'autre fois. J'étais à fleur de peau et tu me manquais.

Sa triste mine et le ton désolé qu'il venait d'employer me donna un coup au cœur. Mon frangin…

Je fis le tour de la table et le pris dans mes bras.

- Ce n'est rien. Je comprends et c'est pardonné depuis longtemps. Je t'aime, Frangin. Soufflais-je contre son épaule pendant qu'il répondait à mon étreinte.

- Je t'aime aussi, frangine.

Nous restâmes ainsi un moment sans rien dire. Son cœur battait énergétiquement.

- Tu vas bien? J'entends ton cœur battre trop vite pour un câlin fraternel. Remarquais-je.

- Oui… Non! Ce Seigneur Im, il est… murmura-t-il avant que je ne le coupe.

- Beau? Super sexy? Intimidant? Mystérieux? Effrayant? Proposais-je avec un sourire pour le détendre.

- Nan enfin oui… Je… C'est vrai qu'il a plusieurs siècles?

Il était clairement mal à l'aise. Oh bordel! En pincerait-il pour lui?

- Ouais. Huit siècles mais je ne sais pas exactement combien en année. Répondis-je.

- C'est peut-être un mytho… Frangine, je vais être franc et te dire que je ne lui fais pas confiance. Mama disait tout le temps que le Diable revêtait ses plus beaux atouts pour mieux nous duper. Lucifer était l'ange le plus beau de tout le Paradis. Alors, ça peut paraitre con mais… Je vois le Diable en lui. Chuchota-t-il tout bas.

- Oh Dieu soit loué! Je ne suis pas la seule. Soupirais-je de soulagement.

- Mais alors…

- Ouais, je pense comme toi. Mais si tu veux rester en vie, ne le dit plus jamais et reste sympa! Im est le Grand Souverain Divin mais c'est aussi un Dragon Céleste. Tout ce qu'il fait, c'est avant tout pour lui. Le Grand Changement, c'est pour continuer à régner en étant aimé. Avant mon arrivée ici à la demande de l'autre taré, il avait déjà prévu de faire de moi sa Maîtresse Royale en regardant mes photos de classe. Il a demandé au Dr Vegapunk de me ramener à la vie pour que je reste avec lui pour l'éternité. Mais il n'est pas aussi égoïste qu'on ne le pense non plus. Il se soucie aussi des autres. Sans dévoiler son identité, il avait proposé à Ace de l'aider et c'est lui qui lui a soufflé l'idée de faire une demande pour me voir. Racontais-je dans un murmure.

- Il se serait passé quoi si tu n'étais pas venue, à ton avis? Demanda-t-il.

- J'en sais rien. Peut-être qu'il m'aurait fait esclave en me kidnappant? C'est un Dragon Céleste après tout. Il peut tout faire.

- Et si tu avais refusé sa proposition?

- Il m'a dit qu'il aurait insisté jusqu'à ce que je cède. Il est très intelligent, tu vois. Il sait comment fonctionnent les gens. Il se renseigne toujours sur les personnes qu'il côtoie. S'il a proposé à Papa d'être Marquis et Chevalier de l'Ordre, c'est pas pour rien. Il sait qu'il va finir par accepter. Je suis sûre que si Papa lui dit ses craintes concernant Oncle Nikolaï, il va lui sortir une solution déjà mise en place. Il sait presque tout. Shanks m'avait dit qu'Im était au courant bien à l'avance pour l'empoisonnement et qu'il a laissé faire.

Vitali inspira pour digérer l'info.

- Il avait donc l'intention de te rendre immortelle depuis le début? Questionna-t-il.

- Oui mais quand je lui ai fait la remarque, il m'a dit qu'il n'était pas sûr à 100% que ça marche.

Et là, ça fit tilt dans ma tête. Ma mort avait servi de tactique contre l'A.R. Ça permettait de faiblir leur rang en faisant abandonner des membres parmi eux, tel que Ace, mes parents, Sasha, mon frère et peut-être d'autres que je ne connaissais pas mais qui avaient un lien avec moi. Im était vraiment intelligent mais aussi cruel. J'étais un sacrifice pour lui. Morte ou ressuscitée, quoiqu'il avait advenu de moi, Im était gagnant.

- Ils t'ont tous tuée et ils vont tous payer pour ça. Cracha-t-il mauvais.

- Ne fait pas de bêtises, Vi'!

- Je ne ferais pas de connerie. Je dis juste qu'il doit y avoir justice. Quand Sasha nous l'a raconté, j'avais envie d'aller tabasser la mytho bleue mais on ne peut pas sortir sauf pour aller à la chapelle et, elle s'est barrée.

- Tu aurais vraiment cogné une fille? Demandais-je perplexe.

- En temps normal, non mais là, oui! Papa m'a entraîné au Haki de l'observation et de l'armement. Je vais tous les défoncer.

Bah voyons…

- Veinard! J'ai un peu perfectionné celui de l'observation mais j'utilise surtout mon ouïe lupine. Tiens! D'ailleurs avec le sang de Im, j'ai pu utiliser le Haki du Conquérant la semaine dernière. C'est ven…

- Quoi? Comment t'as fait? Hallucina-t-il.

- J'en sais rien. J'ai eu très peur et je ne voulais pas que…

Je me coupais en me souvenant que je ne devais pas parler du duel.

- Tu ne voulais pas quoi? Questionna Vitali devant mon silence.

- Je peux pas en parler. Sasha me l'a interdit. Répondis-je.

Il ne dit rien mais soupira.

- Sinon, comment se passent tes journées ici? Demandais-je pour changer de sujet.

- Ennuyeuses. Mama veut qu'on aille à la chapelle plusieurs fois par jour pour être protégé par Jésus-Christ. Il n'y a pas de connexion internet alors je ne peux plus faire mes lives mais on a Netflix. Le portable de Maman et le mien ont été pris. Papa a toujours le sien pour son boulot à la Marine et c'est avec lui qu'il communique encore avec Ace. Sauf qu'il est sûr d'être écouté alors il reste banal à chaque conversation mais Ace a quand même balancé pour la mytho bleue.

- On m'avait laissée le mien à mon arrivée mais je savais que mon PC avait été fouillé. J'ai OPO de désinstallé mais j'ai internet dessus.

- Et ton téléphone? Il a été fouillé? Questionna Vitali inquiet.

- Je ne crois pas. Je l'ai toujours avec moi même quand j'avais déraillé et puis pendant longtemps il n'avait plus de batterie. Mentis-je partiellement en me souvenant l'avoir laissé plusieurs fois sans surveillance, comme une conne.

Il soupira du nez, soulagé.

- Et toi, comment sont tes journées? Demanda-t-il ensuite.

- Oh la routine! Réveil à 6h, petit-déjeuner à 6h15, douche à 6h45, habillage d'un Hanfu avec maquillage, coiffure et bijoux à 7h environs. J'assiste ensuite aux entretiens de Im dans la salle du Trône à 8h30. Ça peut durer toute la matinée. Repas à midi voire 13h, ça dépend quand se termine la matinée, puis quartier libre jusqu'à l'heure du thé à 15h30, quartier libre, 18h45 le souper et encore quartier libre jusqu'au coucher qui n'est jamais à heure fixe. Racontais-je, pensive.

- Et tu fais quoi pendant ton temps libre?

- Ça dépend l'envie et surtout si je ne suis pas confinée dans mes appartements par Im. Soit je passe du temps avec lui, soit je me balade dans la forêt, dans le château aux endroits que je connais, soit je vais voir Sasha, soit la chapelle, soit les grumeaux. Si je ne peux pas sortir, je bouquine, je regarde Netflix, je surfe sur internet en écoutant de la musique, ou alors je dors. Mais c'est vrai qu'on se fait vite chier s'il n'y a rien à faire.

Mon frère ricana.

- En fait, ça ne change rien d'avant. Ta vie n'a rien d'extraordinaire et elle est toujours d'un ennui. Railla-t-il.

- Ouais bah elle est moins soulante que la tienne. Je demanderais au Seigneur Im si vous pouvez me rendre visite dans mes appartements à l'avenir puisque c'est au même étage.

- Ce serait sympa de voir autre chose que ces murs. C'est grand mais j'en peux plus, putain! Grinça-t-il entre les dents.

- Ouais, je te comprends. Soufflais-je.

La porte s'ouvrit et nous nous séparâmes à regret. Être contre mon frère me rappelait mon retour à la maison de l'hôpital. Cela nous avait encore plus rapprochés et je voulais retrouver cette complicité que nous avions. Toutefois, nos écarts intimes me freinaient. Maintenant qu'ils étaient tous les deux avec moi, Sasha et lui allaient sûrement vouloir réaliser le fantasme de Vitali et je n'en avais pas envie. J'avais toujours en travers le fait qu'ils avaient baisé ensemble tous les deux à East Blue. Sasha ne m'en avait encore jamais parlé et voulait peut-être garder ça secret. Ça me blessait le cœur. Lui, il savait que j'avais baisé avec Feliks, Stanislas et Im mais moi, je ne devais pas savoir avec qui il s'envoyait en l'air… Peut-être qu'il n'y avait pas que Vitali? D'autres filles? Masami? Quelle pute, celle-là!

Je le fixais alors qu'il tenait la poigné de la porte.

- Vous venez? On va sortir le clébard dans le jardin. Demanda-t-il avec un sourire.

- On arrive! S'exclama Vitali souriant en allant vers lui.

Les voir comme ça, se sourire, ensemble me pinçait le cœur. Mon estomac se noua désagréablement et j'avais envie de chialer. Continuaient-ils de baiser? Sasha n'avait pas l'air si en manque que ça alors je songeais que oui. Tout compte fait, je ne coucherais pas avec lui tout à l'heure…

Je me sentais si seule! Personne n'avait besoin de moi. Je ne servais à rien… Tout le monde s'en sortait très bien sans moi. Quoique? Peut-être Ace? J'avais envie de lui parler.

- Non, pas moi. Je dois y aller. J'ai quelque chose à faire d'important. Déclarais-je, me sentant de trop entre eux.

Leurs visages confus me laissaient de marbre.

- Ah bon? Quoi? Questionna Sasha.

- C'est… Je te raconterais. On se revoit tout à l'heure de toute manière. Fis-je en passant la porte.

- Euh ouais. Tu m'enverras un SMS quand ce sera bon.

- Ouais!

-'allais saluer mes parents en les prenant dans mes bras.

- Je dois y aller mais je reviendrais vous voir. Leur dis-je avec un sourire.

- Pourquoi dois-tu partir? Demanda Mama peinée.

- Un truc important. Je vous aime fort! A plus tard.

Et je partis sans me retourner en sentant leurs regards à tous sur moi. Je trouvais la sortie avec un goût amer de regret dans la bouche. Laisser mes parents à cause de Sasha et Vitali me faisait du mal. Le membre du Cipher Pol me regarda stoïquement et je lui fis un signe de la main avant de prendre un pas rapide pour rejoindre mes appartements.

Personne à l'intérieur. J'en étais soulagée. Je chopais mes écouteurs, la clé en fer de la bibliothèque royale et le gros bouquin de Im puis ressortis. Je descendis avec l'ascenseur au rez-de-chaussée et ouvris avec peine la lourde porte donnant accès aux livres et parchemins du Roi. Pas de bruit, pas d'odeur récente et pas de présence à l'intérieur. J'étais seule. Après avoir fermé à clé, je m'affalais dans un des canapés, celui le plus éloigné de l'entrée, le livre sur la table basse avec mes écouteurs et laissais échapper mon mal. C'était chiant de tout le temps pleurer mais ça faisait du bien. Ma vie était une souffrance perpétuelle. Il se passait toujours quelque chose de mauvais.

Mes yeux se posaient sur le bouquin alors que j'hoquetais d'un sanglot. Étais-je vraiment la réincarnation de cette Chang'e? Avait-elle autant souffert que moi? Certainement. Ça devait être horrible pour elle de voir son mari baiser d'autres femmes sous son nez constamment. Ça devait être horrible et je me demandais comment elle avait fait pour rester avec lui. Peut-être qu'ils ne pouvaient pas divorcer à l'époque? J'essuyais mon visage et pris le livre précautionneusement. Sa couverture en cuir épais était agréable sous les doigts. La pression d'un phénix devant un croissant de lune au centre était imprégnée d'or. L'œil de l'oiseau était un rubis. C'était très beau. Je l'ouvrais et fus surprise de constater que les pages étaient épaisses et bordurées d'or. J'osais à peine les toucher de peur d'en avoir partout les doigts. L'enluminure de la première lettre était un phénix flamboyant dont le fond était en or. C'était la première fois que je voyais et touchais un livre comme ça. A East Blue, il n'y en avait pas au lycée. Je débutais ma lecture assise en tailleur, l'ouvrage sur mes cuisses. Le style d'écriture était fin et tracé à la main avec une encre noire. C'était agréable à lire. Les pages défilaient soigneusement. J'étais absorbée par le récit que je ne voyais pas le temps passer.

Chang'e était née dans la ville de Fenghuang de la province du Hunan à la préfecture de Xiangxi, en Chine, bien évidemment. Elle était la dernière d'une fratrie de six enfants. C'était la seule fille. Son quatrième frère était mort d'un rhume deux ans avant sa naissance. Son père était le Général de l'armée impériale et sa mère une femme très douce et respectable. Elle avait vécu son enfance dans le manoir de sa famille avec sa mère passant ses journées à tisser, apprendre l'art du thé, de la calligraphie, du poème, du chant qu'elle n'appréciait aucunement et de la danse dont elle raffolait. Elle sortait quand la nuit tombait pour se balader seule dans les jardins. L'année de ses 13 ans, après avoir eu ses premières menstruations, elle partit au palais impérial de Beijing pour devenir Dame de la Cour. Ses frères étaient devenus soldats et trois avaient péri dans l'invasion mongole. Son dernier frère était devenu invalide et sous la charge de son épouse à Fenghuang. Chang'e avait passé une année à effectuer les tâches domestiques des femmes au palais avant d'être remarqué pendant une de ses escapades nocturnes par le frère cadet du Prince héritier de cinq ans son aîné. C'était Im. Il l'avait surprise à passer la muraille pour rejoindre le jardin des lotus et l'avait suivie sans se montrer car sa beauté l'avait subjugué. Depuis, il l'a suivait toutes les nuits pour l'observer danser sous le ciel illuminé par la lune et les étoiles. Une nuit, Chang'e l'avait remarqué et l'avait réprimandé. Im lui avait alors avouée que ce n'était pas la première fois et qu'elle devait s'estimer chanceuse de ne pas avoir été dénoncée, et que sa beauté lui faisait penser au reflet d'une nuit étoilée sur la surface d'une eau calme. Il confia également que cela lui faisait du bien de sortir sans escorte et de goûter à la tranquillité. Depuis cette fameuse nuit, ils se donnèrent rendez-vous sous les étoiles à la même heure dans le jardin des lotus sous le pavillon de la lune…

Je sursautais au claquement de la lourde porte de la bibliothèque et mis le ruban doré au creux des pages pour les marquer. Des pas arrivèrent jusqu'à moi et je savais déjà que c'était Im. Lui seul pouvait venir ici. Je levais la tête et le trouvais encore plus beau dans son Hanfu jaune. Refermant le bouquin, je lui souris.

- Que faites-vous ici à cette heure? Vous devriez déjà être apprêtée pour le dîner. Dit-il sur un ton de reproche.

Puis ses yeux se posèrent sur ce que j'avais sur les genoux.

- Le dîner? Oh! Il est déjà si tard? Je n'ai pas vu le temps passer. Je lisais depuis tout à l'heure. Pardon. Répondis-je désolée.

- Vous êtes excusée. L'ouvrage vous plaît-il? Demanda-t-il en venant s'asseoir près de moi.

- Oh oui! C'est très prenant. Je débutais votre rencontre. C'est tellement romantique et aussi flippant. Vous la suiviez pendant plusieurs nuits avant qu'elle ne vous découvre quand même. Ça s'appelle du harcèlement. Elle aurait pu porter plainte contre vous. Souris-je avec amusement.

- C'était une autre époque mais vous avez dû lire qu'elle enfreignait ses droits de Dame de Cour en venant dans les jardins impériaux. Je me souviens de son visage sous le clair de lune lorsqu'elle dansait la première fois. Elle était magnifique. Ses longs cheveux bougeaient à chaque mouvement de son corps. C'était d'une telle grâce et d'une telle volupté que j'étais immédiatement tombé amoureux d'elle, et vous découvrirez que je n'étais pas le seul. Émit-il avec nostalgie.

- Vraiment? Mais elle vous avait choisi ou… Vous l'aviez obligée? Questionnais-je sans trop oser.

- Oui, elle attirait le regard de nombreux hommes de tout âge. Cependant, son amour pour moi me garantissait sa place à mes côté. Elle m'avait choisi dès que j'avais gagné son cœur. Les présents ne l'intéressaient pas plus que ça. Ce fut mon attention à son égard, nos retrouvailles nocturnes et dans des lieux incongrus ainsi que nos intimités qui l'ont séduite. Mais permettez que je vous pose cette question! Dans votre lecture, vous retrouvez-vous? Cela vous rappelle-t-il des souvenirs d'antan? Avez-vous comme un déjà-vu?

- Ça fait beaucoup de questions mais nan. Toutefois, je la comprends concernant le chant qui est ennuyeux et rester enfermée pour tisser des bouts de tissu à longueur de journée donne envie de mourir. On est bien mieux dehors à respirer l'air frais sans qu'on vienne nous emmerder. Ris-je doucement.

Im me regarda en détaillant les traits de mon visage ce qui me mit moins à l'aise me faisant cesser de rire.

- Vous êtes elle. Je suis certain qu'une fois ce livre terminé, vous le saurez. Avez-vous essayé la danse?

Il voulait vraiment que je sois comme elle. Hey, mon gars! Il allait falloir te dire que tous tes amours ne devaient pas être obligatoirement comme le premier.

- Non, jamais. Mon frère danse mais je ne trouve pas ça aisant de se secouer dans tous les sens. Je préfère quand c'est plus doux et calme. Avouais-je timidement.

- Alors je vous conseille le Yayue. Cela devrait vous plaire. Proposa Im.

Le quoi?

- C'est un style de musique et de danse de la Cour impériale chinoise. Il est l'équivalent du Gagaku japonais. Expliqua-t-il face à ma gueule de gamine paumée.

- Oh je vois. J'avais vu des représentations de Gagaku à la télé avec ma mère. C'est très jolie. Souris-je en m'en souvenant.

- Oui, en effet. Bien. Je vous ferais quérir un précepteur très bientôt. Je serais ravi de vous contempler effectuer la danse du phénix. Sourit-il joyeusement.

Avec ce sourire, je ne pus dire non alors je hochais de la tête comme une conne, les joues rouges.

Bordel! Moi? Danser? Devant lui? Ou devant tout le monde? Peu importe dans tous les cas, je venais de me foutre encore dans la merde.

- Ah en parlant de professeur! Aleksand'r a un domestique qui était professeur d'anglais avant. Je lui ai demandé de me l'enseigner. Cela ne vous pose pas de problème? Me souvins-je en posant lourdement le livre sur la table basse.

- Aucunement. J'avais déjà prévu un précepteur mais s'il est de votre convenance de le choisir par vous-même alors qu'il en soit ainsi. Je soutiendrais financièrement votre époux pour le travail de son domestique.

- Oh merci! C'est gentil. Vous faites tellement beaucoup.

- Rien de plus normal. Vous êtes ma Pupille Royale et cela me fait plaisir de subvenir à vos besoins. Dit-il avant de poser sa main sur la mienne.

La fraîcheur de ses doigts me donna un frisson. Son contact était bon mais je retirais ma main, le visage rouge, pour me lever. Cela créa une légère tension mais je fis comme si de rien n'était.

- Il me semble que je dois aller me préparer pour le dîner, non? Souris-je.

- Oui, en effet. Il est temps d'y aller. Je vous ai choisie une toilette qui mettra vos yeux en valeur et j'ai également ceci pour vous… Dit-il en sortant du canapé.

Près de moi, je le regardais fourrer sa main dans un pans de tissu de son Hanfu près du cœur et dévoila une petite boîte en bois d'acajou joliment sculpté.

- … Un présent fraîchement arrivé de Chine, ma terre natale. Je l'ai fait faire pour vous. Termina-t-il en me la présentant.

Je la pris des deux mains en me courbant par habitude au Japon. C'était léger et en silence sous ses yeux dorés, je l'ouvris. Wouah! Un bracelet vert et doré. Euh… C'était des parles de jade et de l'or, nan? Tiens? Je le regardais de plus près et remarquais des gravures de phénix et une lettre occidentale dorée sur chaque perle. C'était fait à la main et devait valoir une belle fortune. Mais pourquoi ce cadeau? Je le touchais de la pulpe de l'index et savourais la texture lisse de la pierre.

- Ce présent vous plaît-il? J'ai fait graver votre prénom. Me dit Im en le prenant délicatement entre ses doigts.

- Oui, beaucoup. Merci énormément. Souris-je en me courbant, les joues encore rouges.

Le Roi prit mon poignet gauche et passa le bracelet, dont la longueur était parfaite, autours pour l'attacher. Son geste était doux et me donna une caresse agréable sur la peau. Sa main attrapa ensuite la mienne et son pouce passa furtivement sur la peau fine de mon poignet me donnant un frisson.

- La pierre de jade a d'excellentes vertus au contact du corps. Souffla-t-il avant de déposer un léger baiser sur ma main.

C'était vraiment agréable et mon visage me brûla.

- Retournez dans vos appartements pour vous préparer! Je viendrais vous chercher pour le dîner. Votre famille nous attend.

Je hochais de la tête et fis une petite révérence alors qu'il venait de lâcher mon poignet.

- Laissez! Je vous le rapporterai. Dit-il lorsque je m'apprêtais à prendre le bouquin.

J'attrapais donc mon portable et mes écouteurs en gardant la boîte close avec moi et fis une nouvelle révérence avant de partir.

Au quatrième étage, je sortis de l'ascenseur et croisais Jabura qui arrivait dans ma direction.

- Salut! Souris-je contente de le revoir.

- Bonsoir Princesse.

J'allais lui demander comment il allait mais il était déjà dans l'ascenseur et les portes se fermaient. Tant pis. Dans mes appartements, je sentais une atmosphère tendue parcourir mon corps et je compris pourquoi en voyant Masami et une autre femme asiatique bien plus grande avec des cheveux très longs et noirs ramenés en arrière par une pince en bois. Sa tenue était plus formelle que la Putain du Roi et elle fit une révérence théâtrale en me saluant en anglais, tout comme l'autre.

- Je me nomme Ying Yue Jiang et je suis votre intendante, Votre Altesse Impériale. Dit-elle en anglais en se redressant.

Intendante? Ah oui! La chef des domestiques.

- Madame… débuta Masami en japonais mais je la coupais d'un geste de la main.

- Enchantée de faire votre connaissance, Madame Jiang. Souris-je en anglais avec un horrible accent.

Voyant les tissus bleus pastels pour le Hanfu sur le mannequin, je hâtais de me déshabiller sans pudeur devant elles. Madame Jiang claqua des doigts avec un regard sévère en direction de Masami et celle-ci vint récupérer mes vêtements sur le sol. J'étais sûre qu'elle profitait de l'avoir sous ses ordres pour se venger. Toute nue, j'écartai les bras et la catin se dépêcha de passer les différents tissus sur mon corps sous les yeux attentifs de mon intendante. Ouah ça faisait bizarre de le dire, enfin le penser. J'avais des personnes à ma charge. Je me sentais responsable et je prenais un peu la grosse tête aussi. Mais j'étais surtout contente de ne pas être la seule à détester Masami. Je prenais plaisir à la voir être malmener. Était-ce dû sadisme? Oui et alors?!

Ying Yue vint nouer correctement la dernière ceinture et replaça les plus du tissus brodé avant de m'inviter à m'asseoir sur un tabouret qu'elle venait de placer devant moi. Elle claqua ensuite deux fois des mains et Masami s'éclipsa hors de la chambre avec mes anciennes fringues.

Je fus ensuite maquillée joliment et bien plus rapidement que d'ordinaire et cela en était de même pour la coiffure et la parure. Devant le miroir portatif, je me disais que Im avait raison. La couleur du vêtement faisait ressortir celle de mes yeux. J'étais belle! Et j'adorais le lotus rouge pailleté entre mes sourcils.

- Excellent travail! Vous êtes très forte. Souris-je à l'intendante en anglais.

- Merci, Votre Altesse Impériale. Sourit-elle en retour.

- Vous êtes très très belle. C'est parfait. Approuvais-je.

Ça m'aurait fait chier d'avoir une moche.

- Merci beaucoup, Madame. Rougit Ying Yue.

Masami arriva et toqua à la porte.

- Mada… commença-t-elle en japonais mais je levais la main pour la couper.

- Je sais. Je l'ai entendu entrer. Fais-le venir! Dis-je dans la même langue en parlant de Im.

- Oui, Madame. Souffla-t-elle dans un révérence avant de partir.

- Le Grand Souverain Divin est là. Avertis-je Ying Yue en anglais.

Elle inspira longuement du nez et expira pour se donner du courage. Ça me faisait penser que son prénom était chinois alors ça devait être celle que m'avait mentionnée Sasha parmi les anciens esclaves de Dmitri. J'avais mieux compris pourquoi elle en avait après Masami.

Im apparut à la porte ouverte, les bras chargés de livres, et nous fîmes une révérence. Ses présents déposés sur mon bureau près de mon ordinateur portable, il se tourna vers moi et fit un signe de la main à Ying Yue pour la faire partir.

- Le bleu vous va à merveille, Anastasia. Je vous ai apportée des ouvrages de ma collection personnelle. Ils vous permettront de mieux vous familiariser avec l'anglais également le chinois puisque vous avez émis le souhait de l'apprendre il y a quelques temps.

- Merci beaucoup, Im. Souris-je en me courbant légèrement.

Il me rendit mon sourire puis me présenta son bras pour m'inviter à le suivre.

- Il est temps. Ils nous attendent.

Je posais ma main sur son poignet recouvert par son Hanfu et nous prîmes le pas. L'intendante n'était plus là mais Masa-pute se tenait dans une révérence près de l'âtre du Petit Salon. Elle t'irait une de ses gueules… J'en jubilais intérieurement.

- Pourquoi lui avoir coupée les cheveux? Demandais-je en passant devant elle.

- Pour un vol, c'est une main coupée mais je ne souhaitais pas vous offenser. Si cela peut vous satisfaire, j'avais de l'attrait pour ses cheveux et maintenant, à mes yeux, elle n'a plus aucune valeur sexuelle.

Euh… Donc il avait juste fantasmé sur sa tignasse? Trop bizarre. Mais minute! Elle n'était donc plus sa Maîtresse? Était-ce vrai?

- Vraiment? Ce n'est pas un mensonge pour me faire plaisir au moins? Demandais-je sceptique.

- Non. Ceci est la vérité. N'ayant donc plus de Maîtresse, je devrais en prendre une autre. Sourit-il en coin.

Cela me piqua à vif mais je tentais de ne pas le montrer.

- Vous faites ce que vous voulez mais s'il-vous-plaît, pas de moche ni de membre de ma famille.

- Quel dommage! Votre mère possède une grande beauté comme la vôtre. Vous lui ressembler. Ricana-t-il amusé.

Je le regardais sur le cul ce qui m'amusa encore plus. Ma mère! Enfoiré!

- Hors de question que ce soit ma mère! M'exclamais-je énervée en m'arrêtant devant la porte.

Il rit doucement.

- Je vous le promets. Donc choisissez pour moi! Proposa-t-il sur un ton joueur.

Choisir pour lui? Comme l'avait fait Chang'e? Mouais. Je n'aurais pas de surprise alors…

- Ok! J'en choisirai une belle mais écervelée qui rira pour tout et n'importe quoi avec un rire agaçant. Raillais-je sérieusement.

Im me fixa puis esquissa un sourire amusé. Je pouffais de rire en imaginant cette gonzesse.

- Quelle cruauté dans cette douceur! Faites comme bon vous semble tant que je suis satisfait.

Je hochais de la tête.

- Ça m'embêterait que vous ne le soyez pas et si elle ne vous plaira pas, ne vous forcez pas pour me faire plaisir. Dis-je, en prenant ça très à cœur.

- Bien. Si elle ne me convient pas, je vous la renverrais sans la goûter.

La goûter? Ouark… Sérieusement? Les mecs…

- Ne tardez pas! Mes pensées attisent à chaque instant la flamme de mon désir pour vous. S'exclama-t-il.

Ouah! Incroyable! C'était la manière la plus romantique que l'on m'ait dite pour me dire qu'on voulait me baiser. Je trouvais ça encore plus excitant. Son regard passait plusieurs fois de mes yeux à ma bouche et pour le freiner dans son envie de m'embrasser,-Loin d'en avoir envie!-, je détournais les yeux vers Masami qui nous fixait. Elle ne comprenait pas notre échange slave mais elle voyait. Comprenant sûrement, Im fit un geste de la main dans sa direction et après une révérence, elle s'éclipsa dans le couloir. Puis, il se pencha pour déposer un chaste baiser sur mes lèvres colorées de rouge. C'était furtif et léger. Son visage était resté près du mien me donnant envie d'en avoir un autre. J'entrouvris la bouche et fermais les yeux. Ses lèvres revinrent avec hâte et sa langue s'engouffra entre les miennes. Sa main se logea dans le creux de ma hanche pour me rapprocher de lui.

Faisais-je une connerie? Allait-il croire que je lui cédais dorénavant? J'avais mit fin à notre relation et ne voulais pas la reprendre. C'était trop douloureux. Mon imagination me disait qu'il voyait d'autres femmes en dehors de Masami et moi. Je le voyais forniquer avec toutes les gonzesses de la Cour dans mon esprit et je cessais brutalement le baiser. Il tenta de le reprendre mais je détournais la tête, le bout des doigts sur la bouche.

- Cela ne veut rien dire. J'en avais juste envie. Mis-je les choses au clair dans le regarder, dans un souffle.

Il ne dit rien. Le souffle de son nez chatouilla mon visage lorsqu'il sourit. Il attrapa mes doigts posés sur mes lèvres et déposa un baiser dessus.

ooOOoo

Assise à côté de lui en bout de table, j'étais face à Sasha. Mon frère était près de lui et ma mère près de moi. À l'autre bout de la table était mon père.

Nous étions dans une grande salle à manger du quatrième étage décorée de fresque angélique et de fleurs. C'était magnifique.

Tout le monde était bien vêtu. Sasha avait sa tenue impériale russe. Papa était dans son costume d'apparat militaire. Vitali portait un costard à cravate. Et Mama était vêtue d'une robe longue à corsage et dentelle. Les bijoux sur son corps n'enlevaient pas le sourire qu'elle avait depuis son arrivée.

J'avais peur qu'ils soient perdus avec les couverts et les verres mais les membres de ma famille semblaient à l'aise pour manger sans erreur. Sasha avait dû les briefer. D'ailleurs, il parlait beaucoup avec Im, parfois mon père était invité dans la conversation. Vitali demandait, lorsqu'il voulaiy donner son avis, la permission de parler en levant la main. Il n'y avait que ma mère et moi qui restâmes silencieuses à manger, mais de temps en temps nous nous échangions quelques œillades amusées.

Les sujets de conversation passaient de la Marine à la noblesse, du travail dans le Bas-Monde aux hôpitaux, et de la criminalité au commerce mondial. C'était des connaissances qui me manquaient pour discuter pleinement avec Im. Sur ces propos, Papa et Sasha pouvaient aider à les réformer.

C'était à la fin du dessert que Mama murmura à mon oreille:

- Je vais exploser le corset si je mange encore quelque chose.

Je pouffais de rire dans ma main avec elle comme deux oies se voulant discrètes.

- La même. Fis-je en souriant, penchée vers elle.

Nous gloussâmes cette fois, le visage rouge.

- Qu'avez-vous? Entendîmes-nous de Im.

Nous nous figeâmes. Et merde!

- Elles ont trop bouffé. Ricana Sasha, les pommettes roses à cause des nombreux verres de vin.

Cafteur! Il avait tout entendu. Mes parents, Im et lui avaient bu sauf mon frère et moi n'ayant pas encore l'âge l'égal d'après mon père.

- Souhaitez-vous un digestif, Madame IVANOVA? Proposa le Roi avec gentillesse.

Quand il était rond, lui, il était plus sympa avec tout le monde.

- Euh, je… D'accord mais un petit. Répondit-elle timidement avant de glousser.

Oh Mama…

Im fit un geste de la main et parla anglais. L'un des domestiques présents depuis le repas se bougea à apporter une grosse bouteille d'un liquide transparent. Il plaça un verres en face du Roi, de ma mère, de mon père et de Sasha avant de les servir généreusement. Ces derniers levèrent leurs petites verres en imitant Im.

- A ce dîner qui a enfin eu lieu et aux changements à venir! S'exclama-t-il.

Puis il but et les autres aussi. Les hommes grimacèrent et Mama eut une quinte de toux qu'elle tenta de maîtriser, les larmes aux yeux ce qui les amusèrent.

- Pardon. S'excusa-t-elle.

Im fit un geste de la main avec un sourire pour lui signifier que ce n'était rien. Ensuite, c'était à moi de me faire remarquer. Je baillais sans retenue, ma main devant la bouche.

- Allez vous couchez, Anastasia! Votre journée a été mouvementée aujourd'hui. Je vous revois demain matin comme d'habitude. Me dit Im avec bienveillance.

Surprise de ne pas rester plus longtemps avec ma famille, je hochais de la tête et me levais. Mama était déçue que je parte maintenant mais je posais ma main sur son épaule en lui donnant un sourire rassurant. Après une révérence et des au revoir avec des bonne nuit, je quittais la salle, le ventre bien rempli.

Bien que triste de les quitter, j'étais toute de même contente. J'avais une envie de pisser. Boire que de l'eau pendant les nombreux plats avait bien rempli ma vessie. Je courais donc presque dans les couloirs pour atteindre mes appartements.

Je me laissais aller aux chiottes dans un soupir de satisfaction. Qu'est-ce que ça faisait du bien! Le caca suivit.

Dans la salle de bain, je me lavais les mains, les dents, le visage pour me démaquiller et je retirais mes vêtements avec du mal et me décoiffais. Nue devant le grand miroir donnant sur la salle de bain du Roi, je me contemplais. Ouais, j'étais bien foutue. La marque de la secte de Feliks était toujours présente mais plus du tout douloureuse. Im ne pouvait pas me mater puisqu'il était avec ma famille alors j'en profitais pour me toucher le corps et me masturber devant mon reflet. C'était très excitant et je jouissais sans retenu en imaginant qu'il était en train de m'observer derrière. Avant de partir, j'eus l'idée de dessiner un cœur sur le miroir. Le faisant me rappelait ce matin. Je lui en voulais toujours pour ce qu'il avait fait mais Sasha avait raison. Nous devions toujours l'avoir dans la poche. Surtout moi! Je ne souhaitais être privée de rien. Je me considérais comme chanceuse de mes privilèges alors que je venais du Bas-Monde et que mon sang était celui d'une famille de roturiers. Euh bah… Bah non, plus maintenant du coup! Alors j'avais du sang royal dorénavant? Oh bordel de chiotte! Je ne m'en rendais compte que maintenant. Qu'étais-je pour Im du coup? Sa création? Sa fille? Sa sœur?

Dans la chambre, j'enfilais une robe de nuit et me faufilais dans mes draps, les lumières éteintes. Sauf qu'impossible de dormir! Je pensais à Ace. Cette après-midi, j'avais voulu lui téléphoner mais je n'avais pas envie qu'il sache que j'avais chialé. Il m'aurait posée des questions et lui dire que mon mari se tapait mon frère n'était pas une bonne idée. Surtout que je devrais justifier la présence de ce dernier à Mary Geoise. Les emmerdes, quoi!

Bon allez! C'était décidé, je l'appelais. Mais VK ou portable? Testons d'abord le PC!

Je sortis du lit pour y retourner avec mon ordinateur et mes écouteurs. Allumé, je me connectais à VKontakte et le cherchais dans la liste de mes amis. Pas connecté. Merde! Il n'avait pas répondu à mon dernier message d'ailleurs.

«Salut mon chat, comment vas-tu? Je suis dispo pour une cam si tu veux.» Lui envoyais-je.

J'attendis en espérant qu'il ait reçu une notification sur son pc ou sur son portable. Rien mais j'en profitais pour enregistrer le numéro de Shanks dans le mien.

«Bonsoir, voilà mon numéro de téléphone comme convenu. Bonne nuit. Anastasia.» écrivis-je comme SMS.

Oh une réponse! De Shanks, bien entendu.

«Merci!:D Bonne nuit.»

Court et expéditif. Je devais le déranger alors je ne répondis pas. Pas de nouvelles de Ace. J'étais déçue mais tant pis. Je tentais sur le portable. Je ne pourrais pas voir son visage mais entendre sa voix me fera du bien.

Le téléphone à l'oreille, j'attendais.

- Le numéro demandé n'est pas attribué. Entendis-je d'une voix féminine en japonais.

Et ça raccrocha. Euh… Quoi? Ace avait changé de numéro? Pourquoi? Je faisais comment, moi, maintenant? Lui était-il arrivé quelque chose? L'idée qu'il se soit foutu en l'air car il n'avait pas de réponse pour venir ici me traversa l'esprit. Oh nan! Seigneur!

Papa était resté en contact avec lui mais quand était la dernière fois qu'il lui avait parlé? La semaine dernière par rapport à Vivi. Soit il avait changé de numéro entre temps soit mon père avait le nouveau. Je lui demanderais demain.

J'allais écrire un autre message sur VK quand j'aperçus l'icône signifiant que le précédent avait été lu mais Ace n'était pas connecté. Peut-être était-il en hors-ligne?

«Tu as changé de numéro? J'ai essayé de te joindre sur ton portable mais ça dit que ton numéro n'est pas attribué.» lui envoyais-je.

Ouais, il était là! Ça venait d'être lu. Mais pourquoi ne répondait-il pas? Y avait-il quelqu'un avec lui? Sabo? Un collègue pirate? Ou bien s'était-il fait hacker? Oh merde!

Je n'écrivais rien d'autre et attendis. Mon cœur accéléra ses battements lorsque je le vis écrire.

«J'ai changé par sécurité. Je sais que tu nous as trahis.»

Hein? Quoi? Comment le savait-il? Ça me blessait le cœur et les larmes vinrent. Alors tout compte fait, Ace était toujours avec l'A.R.? Je devais reprendre la situation en main et plaider ma fausse innocence. Je lançais un appel vidéo mais il fut rejeté. Le deuxième pareil et le troisième aussi.

« N'insiste pas! Je n'ai plus de caméra.» me dit-il.

Mon cul! Il n'avait pas les couilles de me le dire dans les yeux.

«Je n'ai rien trahi du tout. Je me fais chier à faire ce que je peux pour tout le monde et je subis depuis tout ce temps pour au final me faire insulter de traître?! Merci la reconnaissance!» Envoyais-je

«Tu as tout balancé à propos de Vivi. L'île de Lulusia a été annihilée par ta faute. Tu es une traîtresse.»

« J'ai rien balancé du tout. Je n'ai trahi personne!» fis-je avec colère.

Il avait raison et encore, j'estimais que j'étais légitime de ne plus suivre des gens qui m'avaient butée. Je pouvais aider les citoyens du Bas-Monde sans violence, moi! Je préférais être pacifique.

«Elle nous a tout racontés et elle a eu de la chance de pouvoir se barrer. Tu as fraternisé et baisé avec l'ennemi. Nous n'avons plus confiance en toi. Profite avant la fin!»

Profiter avant la fin? Qu'est-ce que ça voulait dire?

«Je n'ai pas trahi. Vivi a dû raconter de la merde car elle doit avoir trop honte d'avouer qu'elle s'est fait griller toute seule. Ca ne serait pas la première fois qu'elle ment. Tu es bien placé pour le savoir. Comment pourrais-je baiser avec les ennemis alors que je me suis faite violée par l'un d'eux? Je vis dans la peur constante et tu oses me balancer ça? Va te faire foutre! Les autres aussi. Ça y est. Maintenant, je suis sûre. Je suis abandonnée par tout le monde. Tu n'es plus mon ami.»

Et voilà, je chialais encore. Quel enfoiré de merde! Pourquoi croyait-il Vivi alors qu'il voulait arrêter avec l'A.R.? Avait-il changé d'avis? Une vraie girouette. Je n'attendais pas de réponse et coupais VK. Ace me surprenait. Pourquoi ne me croyait-il pas? Il savait bien que Vivi pouvait mentir pour son compte. J'avais raison. J'étais seule. Personne n'avait confiance en moi. Tout le monde se foutait de ma personne. Même Sasha m'écartait de ce qu'il faisait dans sa nouvelle famille des ROMANOV, soit disant pour me protéger d'éventuels problèmes. Je n'étais plus une enfant de 5 ans. Je comprenais et savais gérer les situations importantes.

Je repassais toute la conversation dans ma tête et me disais que j'aurais dû en foutre plein la gueule à Ace en lui rappelant que je l'avais aidé avec sa dette envers Thatch. Ouais! J'allais le lui foutre dans la gueule et aussi que je pouvais toujours encore porter plainte contre lui pour coups et blessures. J'ouvrais de nouveau VK et dans ma discussion instantanée avec lui, je fus encore plus énervée de voir que tous les messages de ce soir avaient été supprimés. Salopard!

«Bravo la mentalité!» Envoyais-je avant de le supprimer de ma liste d'ami puis de bloquer son profil.

J'éteignis mon pc et le rangeais sur le bureau avant de me recoucher pour continuer à pleurer sur mon oreiller.

Un bip sonore me réveilla dans la nuit me faisant sursauter. C'était fort, la vache! Je pris mon portable, la tête dans le cul et les yeux plissés à cause de la lumière de l'écran, et lus la notification. C'était une demande d'ami sur VK. Spade. Spade? Je frottais mes paupières pour mieux me réveiller avec un bâillement. Il y avait un message l'accompagnant. Je développais la notification sans appuyer dessus pour ouvrir l'application.

«Ma souris, c'est moi Ace. C'était pas moi mais Sabo. Il était dans ma chambre tout à l'heure.»

Sabo? Vraiment? Il était presque une heure du matin et ma colère revenait. Sans accepter sa demande d'ami, je répondais à son message.

«Comment je pourrais te croire? Ce que tu m'as dit était horrible, Ace. Tu n'as aucune confiance en moi.»

«C'était pas moi mais Sabo. J'étais occupé et il était sur mon PC sans ma permission. Quand je suis revenu, j'ai vu que tu m'avais envoyé Bravo la mentalité! et il avait supprimé le reste de la conversation. Je me suis engueulé avec lui et quand j'ai voulu te parler, j'ai vu que tu m'avais bloqué. Je te jure que c'était pas moi.»

Je fis une moue pensive et soupirais. Mouais. Peut-être qu'il disait la vérité. Ce n'était pas impossible en y réfléchissant bien. Ace n'a pas de raison de me dire toutes ces choses alors qu'il voulait arrêter lui aussi.

Je chopais mes écouteurs sur la table de chevet et les branchais à mon téléphone avant de lancer un appel vidéo. Ace accepta et son visage apparut à l'écran. Il était fatigué et ses yeux étaient rouges, signe qu'il avait pleuré. Même comme ça, il restait craquant. Je ne pouvais empêcher mes lèvres de s'étirer en un sourire de joie. J'étais contente de le revoir. L'avoir sur mon écran dissipait instantanément ma colère et je le croyais maintenant qu'il avait accepté la cam.

- Ton frère avait dû voir mes premiers messages. Je te disais que j'étais dispo pour discuter et que j'avais essayé de te joindre sur ton portable mais que ça disait… Commençais-je.

- J'ai changé de numéro. Je te raconterais pourquoi. Je suis content de te revoir. Tu m'a manqué. Je te jure que c'était pas moi mais mon frère. Qu'est-ce qu'il t'a dit? Me coupa-t-il.

- Il m'a dit que j'avais trahi l'A.R., que Vivi soutenait ça, que j'avais baisé avec l'ennemi, qu'ils n'avaient plus confiance en moi, etc… Et que je devais profiter avant la fin. Est-ce que c'est une menace de mort? Je n'ai trahi personne et je n'ai pas baisé avec l'ennemi. Comment je pourrais, franchement? Faut être cinglé pour le faire après un…

Je me coupais. À l'écrit, c'était facile de le dire mais à l'oral, ça ne sortait pas. Je me pinçais les lèvres et avalais ma salive.

- Je sais. Je suis au courant. Ton père l'avait hurlé sur Dragon. C'était pas de ta faute, ma souris. N'écoute pas mon frère! T'es pas une pute… Ma souris, j'avais envie de t'en parler en face-à-face mais vu que je n'ai toujours pas de réponse du Gouvernement Mondial… A toi, je peux te faire confiance. Je sais que tu ne leur diras rien et que tu ne m'engueuleras pas…

Allait-il me dire qu'il laissait tomber l'A.R.?

- …Je lâche l'affaire. Je ne peux plus continuer et tu devrais faire pareil, si tu vois ce que je veux dire. Termina-t-il avec sous-entendu.

Je pris un temps avant de répondre. Devais-je lui dire la vérité? Celle que j'avais déjà laissé tomber?

- Pour me dire ça, tu me fais vraiment confiance alors je peux te faire confiance également. J'ai compris ce que tu voulais dire et ça en est de même pour moi, depuis un moment déjà. J'ai compris par moi-même beaucoup de chose ici et le changement peut se faire sans violence. Tout ce qu'il se passe avec les nouvelles réformes, c'est pas de moi ou à cause de moi. Le Grand Souverain Divin fait ça de lui-même. Il avait laissé ses responsabilités de côté en s'enfermant dans Mary Geoise et en errant tel un fantôme pendant des siècles. Il laissait faire les Dragons Célestes mais maintenant il reprend les choses en main. Tu te doutes bien que ça ne plaît pas ici mais il sait se faire respecter… Je n'ai pas trahi, Ace. J'ai juste arrêté.

Il hocha plusieurs fois de la tête avec intérêt.

- Je suis soulagé que tu m'aies suivi. Il est vraiment si bien ce Grand Souverain Divin? Questionna-t-il ensuite.

- Ouais, il a bon cœur. Je discute bien avec lui et ça arrive qu'on se tape des barres. Sasha a vu par lui-même que sa mère racontait de la merde sur lui. Il n'est pas moche, difforme et le mal incarné. C'est une personne qui a du cœur, qui se soucie des autres et… mégalomane sur les bords.

J'avais chuchoté la fin avec un sourire ce qui lui en tira un en coin.

- Mégalomane? C'est banal chez les Dragons Célestes. Railla-t-il.

J'agitais l'index devant l'écran avec un sourire.

- Nan, nan, nan. Ils se disent descendre des Dieux mais lui, non. Bon après autant de siècles de vie, je peux comprendre que ça monte à la tête. Il a quand même plus de 800 ans. Murmurais-je amusée.

Ace me regarda mi-choqué et mi-amusé et finit par rire sauf qu'il s'étrangla avec sa salive le faisant tousser. Il se calma en se tapant le torse du poing.

- Quoi? 800 ans? Tu te fous de ma gueule? Il doit ressembler à une momie. Hallucina-t-il.

Cela me fit rire. Une momie… S'il savait!

- Nan. Il m'a ramenée à la vie avec son sang. Je te fais pas un dessin de ce qu'il est advenu de moi du coup. Je suis tout aussi immortelle que lui. Physiquement, je le vis bien en me disant que je ne vieilliras plus mais psychologiquement, c'est autre chose. Je verrais tout le monde mourir de vieillesse. Je comprends mieux pourquoi il vivait reclus et oublié de tous. C'est une solution facile pour ne plus souffrir. Mais son retour dans la réalité lui réussit bien.

Il ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche pour assimiler toutes les infos. J'avais parlé vite montrant sans le vouloir ma gêne sur le sujet.

- Je…

Il se racla la gorge et reprit:

- Je suis soulagé qu'il ne t'arrivera plus de mal. Décortiqua-t-il chaque mot, déboussolé.

Je hochais de la tête, les lèvres pincées.

- Tu veux… Tu veux que je te fasse visiter mes appartements au château ? Proposais-je pour changer de sujet.

Cela parut le réveiller.

- Euh oui, pourquoi pas. Répondit-il en reprenant de la contenance.

J'allumais ma lampe de chevet et sortis du lit. Je mis la caméra externe et lui montrais ma chambre.

- La chambre. Elle est grande. Ça m'a changée de celle d'avant. Commentais-je.

- C'est une piaule de princesse. Ricana-t-il.

- Là, le couloir! Fis-je en y allant et après avoir allumé la lumière. Là, les toilettes.

À la lumière allumée, Ace lâcha une onomatopée sur le cul avant de rire.

- T'as des chiottes en or! S'exclama-t-il.

- Et diamant! Regarde le bouton de la châsse d'eau! Enchérissais-je en faisant un gros plan dessus.

- Oh bordel!

- Et le jet d'eau sent la rose.

- Ta p'tite chatte doit sentir bon alors. Rit-il.

J'éclatais de rire.

- Je sais pas. Il y a des pétales de fleurs dans le réservoir. Je l'ai su car un moment il y en avait des la cuvette et j'avais cru sur le coup que j'avais chié des pétales. Riais-je.

- Oh putain! Rit-il plus fort.

Nous rîmes un bon moment puis je lui montrais la salle de bain.

- Putain! La taille de la baignoire. Nan, attends! C'est une piscine ou quoi? Entendis-je dans mes écouteurs.

- Nan, c'est bien une baignoire. J'ai pieds.

Et là, il partit dans un rire incontrôlable.

- C'est ça ta différence avec une piscine? Demanda-t-il hilare.

- Ouais, j'ai pas pieds dans une piscine. Me défendis-je en riant.

Je comprenais que son hilarité était dû à ma taille. Nous étions maintenant dans la salle à manger.

- Tu ne te sens pas seule quand tu manges? Questionna Ace en voyant la grande table.

- Si mais imagine plein de bouffe dessus pour juste moi! Alors pas grave si je mange toute seule. Souris-je.

- Tu m'étonnes. La bouffe, c'est sacré mais tu n'étais pas une grosse mangeuse, toi avant.

- Ouais, mais depuis que j'ai ce fruit du démon artificiel, je mange beaucoup plus en gardant toujours la ligne. Affirmais-je avec un sourire.

- Ce fruit du démon artificiel? Émit-il confus.

- Ouais, t'es pas au courant? Je pensais que mon frère ou mes parents t'en auraient parlé.

- Nan. Ils t'ont fait manger une de ces saloperies?!

- Oui mais c'était pour ma santé. Ça m'a bien aidée et il est super cool. Le rassurais-je gentiment.

- C'est pas naturel, ce truc. C'est quoi comme fruit? Paramecia, logia ou zoan?

Hein? Je passais la caméra en frontal. Ces mots me disaient quelque chose. Vegapunk en avait parlé, il me semblait. Ace en savait des trucs mais normal pour un pirate, non?

- Euh je me transforme en animal. Répondis-je sans assurance.

Ace me fixa avec un sourire en coin.

- Une petite souris? Demanda-t-il avec amusement.

- Nan! Même si ce serait très drôle. C'est en loup. Souris-je.

- En loup? Montre!

Je grimaçais et retournais dans ma chambre.

- En fait, si je te montre, je ne suis pas sûre de redevenir humaine après. Je ne contrôle pas très bien le retour à la normale. Ça se fait avec la volonté et je sais qu'inconsciemment, j'adore être sous cette forme alors… Mais je dois t'avouer un truc. Murmurais-je mal à l'aise.

Je fermais la porte, soupirais avec une petite moue.

- La semaine dernière, tu m'avais vue dans le Nouveau Monde. J'étais de sortie la nuit avec lui, le Grand Souverain Divin. Soufflais-je tout bas dans le micro.

Ses yeux s'écarquillèrent lorsque je présentais la peluche Cendrillon à l'écran. Il humidifia ses lèvres, passa une main sur son visage pour ensuite la laisser dans ses cheveux, l'air inquiet.

- C'était toi, le chien?

Je hochais lentement de la tête, la moue compatissante.

- Et le type hyper riche, c'était lui?!

Idem.

La panique le gagna. Il se leva de sa chaise de bureau, les mains dans les cheveux.

- Mais ça va, Ace. Tu n'as pas à t'en faire. Tout va bien. Voulus-je le rassurer.

- Nan, putain! J'ai parlé. Je lui ai raconté des trucs qu'il n'aurait jamais dû savoir. Beugla-t-il me faisant sursauter.

Je m'installais dans mon lit et coupais la lumière.

- Il sait tout. Il a dû faire le lien entre l'A.R., toi, moi… continua-t-il affolé.

- Nan, nan! Ace, écoute-moi! Tout va bien. Calme-toi! Tentais-je.

- Que je me calme? Mais je vais me faire exécuter à Impel Down pour trahison.

- Nan! Tu ne vas pas mourir. Il ne t'arrivera rien, Ace. Aies confiance!

- Nan, putain! Il va me faire tuer.

- Tout va bien. Souviens-toi de la conversation que vous avez eu! Réfléchis à ce qu'il disait! Et s'il voulait vraiment te mettre à Impel Down, il l'aurait fait depuis la semaine dernière. On était sorti parce qu'il voulait connaître le Monde extérieur et ce n'était pas prévu qu'on te rencontre. Il a apprécié discuter et passer un bon moment avec toi. Il ne te veut pas de mal sinon il ne t'aurait pas conseillé de laisser tomber les relations qui te font du mal. Il ne t'aurait pas dit d'essayer de me rendre visite et surtout il ne t'aurait pas donner ses coordonnées pour t'apporter son aide si ça n'allait pas mieux. Le rassurais-je.

- C'est vrai mais… Putain! J'ai téléphoné hier à son majordome. J'ai discuté avec lui après. Dit-il en passant sa main sur sa bouche ensuite tout en s'asseyant sur sa chaise.

- Il ne m'a rien dit. Sans vouloir être indiscrète, vous vous êtes dit quoi?

- On a échangé des banalités. Il m'a demandé si j'allais mieux. Je lui ai dit que non mais que j'avais écouté ses conseils en arrêtant d'être avec les amis de mon frère et que j'avais demandé à te rendre visite mais que je n'avais pas de réponse. Il m'a dit qu'il était certain que j'en aurais bientôt. Je comprends mieux maintenant. Il a parlé aussi de son chien qui est toi du coup en disant que je lui manquais. En y repensant, ça me fait rire.

Il ricana faiblement.

- Oui, tu me manques Ace. J'étais très contente de te revoir. Je ne voulais plus te quitter. Il avait compris que je te connaissais et comme tu lui avais dit mon prénom, il avait direct fait le lien avec moi. Soufflais-je avec un sourire.

- Ouais, tu voulais me suivre dans les chiottes. Je m'souviens. Perverse! Railla-t-il, calmé.

- J'avais pas fait gaffe que c'était les chiottes sur le moment. Je te suivais juste. Riais-je gênée.

Nous rîmes ensemble.

- Ça se voit qu'il t'aime bien. Au début, je m'étais dit que ce type n'avait que son chien comme relation sociale et que les gonzesses ne devaient pas rentrer dans son lit très souvent même avec son pognon.

- C'est un peu le cas. Il refait ses relations mais concernant les nanas, je peux te dire qu'il n'a pas de difficulté à en trouver. Ses appartements sont à côté des miens et j'en entends des trucs. Pouffais-je de rire.

- J'en doute pas. Ça doit niquer dans tous sens et à plusieurs. Rit-il.

- Je veux pas savoir. L'entendre, c'est déjà suffisamment gênant. Surtout que je le vois tous les matins en suivant.

- Donc t'as jamais…? Enfin toi et lui? Demanda-t-il avec un sourire en coin.

- Nan, jamais! Je ne suis qu'une gamine pour lui. Il a fait de moi sa Pupille Royale. Ça veut tout dire. T'as vu comment il était avec moi dans le Nouveau Monde, bah c'est pareil ici en privé. Il me pourrit comme si j'étais sa fille. Par contre en public, Il est différent. Il est froid et distant. Mais bon normal, il est aussi le Roi du Monde. Et si les autres Dragons Célestes le voient tout gaga avec quelqu'un, il perdrait de sa crédibilité. T'imagine? Riais-je.

- J'avoue. Gaga est le bon mot. Il n'a rien à voir avec la description des parents de ton mari.

- Ouais, Sasha m'a racontée. Mais ils ne l'ont jamais vu. Il se montrait toujours caché sous une cape. La première fois que je l'ai vu, j'avais eu les pétoches. Il n'avait pas parlé juste montré du doigt mes appartements et il s'était barré en silence d'un coup. J'avais cru que c'était un fantôme. Je ne faisais pas la maline. Ricanais-je en m'en rappelant.

Il sourit, compréhensif.

- Et plus tard, on a eu l'occasion de discuter et on s'était tapé une barre. C'était après ce que l'autre taré m'a fait. Im m'avait installée ici pour ma sécurité et on papoté par SMS avec un portable qu'il m'avait offert parce que l'autre me harcelait sur le mien. On avait bien rigolé mais après il m'a invitée à porter plainte contre l'autre dans son bureau et là, je ne faisais plus la maline. C'était impressionnant de lui parler en face. Le jour et la nuit. A force qu'on se parle, bah j'ai appris à le connaître et à l'apprécier. Il est vraiment sympa. Avouais-je.

- Il est arrivé quoi au type qui t'a fait du mal? Demanda-t-il.

- Je ne sais pas. Il devait être tué mais j'ai pas voulu alors Im a décidé d'exclure son existence. Plus personne n'a le droit de parler de lui et de dire son nom sous peine de mort. Un Dragon Céleste en avait fait les frais le mois dernier. Il l'avait décapité devant tout le monde dans la salle du Trône. Alors quand tu viendras, ne fait pas la même connerie! Ok?

- Je m'en souviendrais. Tu l'as vu faire?

Je hochais de la tête.

- Et ça va?

- C'est pas facile mais je fais comme si de rien n'était. Après il le sait mais je ne le montre pas en public.

- Je comprends. Oh euh… Je vais te passer mon nouveau numéro. Dit-il en prenant son portable sur son bureau.

Je passais dans le fichier Contact en même temps de garder la caméra et notais ce qu'il me dictait puis enregistrais.

- Je t'envoie le mien. Lui fis-je en revenant à VK.

- Si c'est toujours le même que l'ancien, pas la peine.

- Oh bon ok. Je n'avais plus de ligne ouverte car mes parents l'avait clôturée mais Sasha m'a ramené une nouvelle carte SIM avec le même numéro… Euh Sabo m'a dit du coup que Vivi s'était barrée. Elle est portée disparue depuis la semaine dernière. Tu as des nouvelles? Il a dit qu'elle avait balancé que je les avais trahis et que Lulusia était de ma faute. Elle a sorti que je baisais avec Im aussi. C'est une menteuse, cette meuf! Elle s'attire des emmerdes toute seule depuis le début et je fais tout pour ne pas qu'elle se fasse buter. C'est comme ça qu'elle me remercie? En racontant de la merde? Elle s'est vantée d'avoir tenté de l'empoisonner alors que c'est moi qui est trinquée à sa place. Elle devrait s'estimer heureuse que je ne l'ai pas défoncée à ce moment-là. La prochaine fois que je la vois, je lui fais sa fête à cette connasse. La semaine dernière, j'étais dans le bureau de Im avec Sasha pour une histoire de la famille ROMANOV. Elle s'est fait griller à nous écouter discuter derrière la porte. Et juste avant, elle m'avait demandée si j'avais trouvé un moyen de l'empoisonner l'année prochaine alors qu'on était dans sa salle à manger et qu'il allait arriver d'une minute à l'autre. Mais elle fait que des conneries! Il y avait eu la visite de Shanks dans la salle du trône et il a joué avec son Haki. Elle s'était évanouie comme une merde et racontait après que c'était Im. C'est une mytho, cette meuf!

Bon, je m'étais emportée mais ça faisait du bien.

- Sabo m'a dit qu'elle avait expliqué ta trahison. En gros, c'est toi qui avait balancé les emplacements des bases de l'A.R. dont Lulusia, le plan de la prochaine tentative d'empoisonnement de février ainsi que d'autres, et que tu étais devenue la putain du Grand Souverain Divin, etc… Sabo m'en a foutu plein la gueule tout à l'heure à propos de toi en disant que je devais arrêter avec toi, que tu nous envoyais tous en tôle parce que tu ne pensais qu'à ta gueule. Je t'épargne les insultes. Expliqua-t-il, triste.

- Je n'ai jamais fait ça. Jamais! Je n'étais au courant d'aucun plan à part celui pour lequel j'étais partie, surtout qu'il ne doit plus être d'actualité maintenant. Je n'ai plus de nouvelle d'eux depuis longtemps. Comment peuvent-ils croire une menteuse? Dragon est trop con s'il la croit! Si je les avais balancés, il y a longtemps qu'ils seraient tous en tôle et pas en train de se balader librement dans la rue. Pareil en fait, ils racontent tous de la merde car ils se rendent compte que les problèmes peuvent être réglés sans violence. Aucun d'eux, et je parle des parents de Sasha, n'avaient songé à simplement discuté avec Im. Irina était sa maîtresse et sauf écarter les cuisses, elle n'a rien fait. Et ensuite elle permet de raconter de la merde sur lui. Ça m'énerve. Au final, ils bavent tous sur sa gueule mais ils ne le connaissent pas. Vivi a merdé toute seule et elle me fout tout sur le dos. Franchement, ils ont de la chance que je ne sois pas aller le retrouver pour tout raconter après ce que Sabo m'a foutue dans la gueule. Quand je vais raconter ça à Sasha…

- C'est ce que je lui ai dit. J'ai plaidé ton innocence. C'est vrai que tu ne savais rien. Ça me pète les couilles aussi. J'ai parlé à Père de ce qu'il s'était passé juste avant et il est d'accord avec moi même s'il s'inquiète pour nous tous. Il m'a dit quand il t'avait parlé la première fois sur Discord, qu'il avait senti que tu n'étais pas une mauvaise personne et que ta gentillesse aiderait dans ce qui allait suivre.

- Il ne m'avait pas dit ça comme ça mais qu'il faudrait des gens comme moi. Souris-je doucement.

- C'est pareil. T'es pas une balance. Vivi raconte des conneries. Elle me sort par les yeux, cette meuf. J'pouvais pas la blairer depuis la fête chez les Vinsmoke alors maintenant, j'ai envie de la buter.

J'entendis le vibreur d'un portable et ses yeux se posèrent sur son téléphone qu'il avait encore dans la main et s'écarquillèrent.

- C'est lui. C'est le Grand Souverain Divin. S'alarma-t-il en chuchotant.

Je défis un écouteur et tendis l'oreille pour percevoir quelque chose dans ses appartements. Rien. Ace me fit signe de ne faire aucun bruit et décrocha.

- Allô? Dit-il sérieusement.

Je n'entendais toujours rien chez Im. Il devait être ailleurs.

- Non, je ne dormais pas encore. Ce n'est rien… Cette nuit?... Nan, je ne suis pas dans le Nouveau Monde… Chez moi… Vraiment? Oui, je veux bien… Dans deux heures? Ok… Ouais, j'suis content. J'ai de la place et… Ouais… Nan, c'est juste que J'suis tout seul depuis un moment alors j'suis content d'avoir de la compagnie. Vous êtes sympa…

Hein? Im allait lui rendre visite ou l'inverse? Et moi? Je voulais venir!

- …Euh j'ai pas fait les courses aujourd'hui mais le Konbi… Euh ok, comme vous voulez… D'accord à tout à l'heure… Euh oui, c'est vrai…

Il donna une adresse que je reconnus comme la sienne et salua avant de raccrocher. Ace posa doucement son téléphone sur son bureau et me regarda choqué avant de rire.

- J'étais ton baby-sitter et maintenant je suis devenu ton pet-sitter. Il m'a dit qu'il avait une affaire urgente dans le Nouveau Monde et comme il ne veut pas te laisser seul, il m'a proposé de te garder jusqu'à son retour. Et je serais payé! Se vanta-t-il fièrement.

- Vraiment? M'exclamais-je en chuchotant.

Puis je poussais un cri dans mon oreiller ce qui l'amusa.

- Bon allez, j'ai dû ménage à faire. À tout à l'heure, ma souris! Et aussi, je ferais comme si je ne savais pas qui il est. J'ai bien compris qu'il a envie de sortir incognito.

Je hochais de la tête avec un grand sourire et lui fis un signe de la main avant qu'il ne raccroche. Oh bordel oui! Je rangeais mon portable dans le tiroir de ma table de chevet avec mes écouteurs. Je me levais pour aller aux toilettes faire pipi et en me lavant les mains dans la salle de bain, j'eus l'idée de prendre mon rouge à lèvres et de laisser un message en-dessous du cœur sur le miroir : Je vous adore, Im!

J'étais contente qu'il décide de retourner dans le Bas-Monde avec moi bien que je me demandais quand même ce qu'il avait de si urgent à faire là-bas. J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et des pas approchés dans le couloir. J'éteignis la lumière et sortis pour voir Im dans son Hanfu.

- Im? Émis-je avec innocence.

- Anastasia, vous n'étiez pas couchée?

Son ton brute me surprit.

- Oui mais j'avais envoyé un message à Ace et il s'est passé quelque chose. J'ai des nouvelles de la princesse Vivi sauf que je pensais discuter avec Ace mais ce n'était pas lui. C'était Sabo. Il a dit de très mauvaise chose. Me justifiais-je peinée.

Son regard s'adoucit et posa sa main sur mon bras avec tendresse pour le caresser. Je me jetais dans ses bras et il caressa mes cheveux.

- Racontez-moi, ma douce! Susurra-t-il avec douceur.

Je lui disais tout ainsi que l'appel en visio avec le nouveau compte de Ace. Cependant, je gardais ma conversation sur la sortie dans le Nouveau Monde de la semaine dernière pour moi. Je ne lui disais pas également que je lui avais dit que j'avais laissé tomber l'A.R.

- Je suis dû même avis je le votre et celui de votre ami. La princesse Vivi vous accuse à tort de sa propre maladresse. Il est regrettable qu'ils ne vous fasse plus confiance mais continuer de maintenir votre innocence. Cela pourrait m'être utile. Souffla-t-il en continuant ses caresses sur ma tête.

- Je me suis dit la même chose. Im, je vous soutiendrais toujours. Je vous aiderais du mieux que je pourrais. Murmurais-je contre lui.

- Je sais, ma douce. Je dois vous avouer que j'étais déjà informé du choix de votre ami Ace. Bien, nous avons trop tardé. J'ai une urgence à gérer au plus vite et je dois vous mettre en lieu sûr. Un membre du Cipher Pol vous conduira à East Blue jusqu'à ce que je vienne vous chercher. J'ai proposé à votre ami Ace de prendre soin de vous en tant que chien. Il était ravi d'avoir de la compagnie.

Je relevais la tête avec joie.

- Vraiment? Je suis contente mais de quelle urgence s'agit-il pour que je ne puisse pas rester? Questionnais-je.

- Je dois régler une affaire ici et je ne souhaite pas que vous en soyez témoin. Cela pourrait beaucoup vous affecter.

- J'ai le sentiment que c'est quelque chose de grave. Je ne veux pas qu'il vous arrive du mal. M'inquiétais-je.

Il me sourit bruyamment.

- Tout ira bien pour moi. Je vous le promets. Allez vous préparer pour le voyage!

Je hochais de la tête puis courais jusqu'à ma chambre. Là, je me déshabillais pour me vêtir de sous-vêtements, d'un legging noir, d'un T-shirt avec une veste de sport noire et d'une paire de baskets. Je sentais que quelque chose de grave allait se produire. Im ne me ferait pas partir pour rien. Qu'en était-il de ma famille? De Sasha? J'allais dans le Petit Salon où Im m'attendait. Ses yeux me dirent qu'il était satisfait de ma tenue.

- Combien de temps devrais-je rester à East Blue? Demandais-je.

- Je l'ignore encore. Peut-être la nuit ou plus. Je viendrais vous chercher personnellement. N'ayez crainte!

La boule au ventre ne m'avait pas quitté depuis mon habillement.

- Et ma famille? Demandais-je avec crainte.

- En sécurité. Tout ira bien. Sourit-il.

Pour apaiser d'éventuelles horreurs qu'il comptait faire, je me jetais sur ses lèvres pour l'embrasser avec tendresse puis passion, mes mains sur son visage, sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur. Sa langue avait un fort goût d'alcool dû au repas du soir. Peut-être avait-il continué à boire avec mes parents et Sasha? Après avoir terminé, je le fixais en me disant qu'il pourrait prendre ça pour une déclaration d'amour et le rouge me monta aux joues tandis qu'il se mit à sourire en coin.

- Ça ne veut rien dire. J'en avais juste envie. Me justifiais-je en le lâchant.

Cela le fit ricaner. Ses doigts attrapèrent mon menton m'obligeant à le regarder dans les yeux.

- L'on va dire que je vous crois. J'entends qu'il vous faut plus pour éveiller votre conscience sur vos sentiments à mon égard. Vous doutez de moi et je comprends. Je vous avais menti et humiliée en vous rabaissant à rôle moindre et je le regrette. À ce moment-là, je n'avais pas songé à l'impact de mes mots. Cela ronge mon cœur de l'avoir fait car cela vous a blessée. Seul le temps m'aidera à ce que vous repreniez confiance en moi mais je vous conjure de ne pas mettre de côté ce que vous ressentez vraiment au fond de vous pour moi. Vos sentiments sont réels et ne doivent pas vous effrayer. Il ne vous arrivera rien de mauvais. Accordez-moi le temps qu'il faudra pour vous prouver que je suis sincère envers vous!

Vraiment? Comment pouvait-il m'aimer, moi, une fille du Bas-Monde? Il avait prouvé qu'il ne me considérait uniquement que comme une pute et qu'il se foutait pas mal de me faire souffrir. Je ne le croyais pas. Ses sentiments? Mon cul! Et les miens? Aux chiottes! Je n'étais pas amoureuse de lui. Jamais!

J'étais seule. Tout le monde s'en battait les couilles de moi. Je n'avais confiance en personne. On me laissait de côté pour beaucoup de chose. N'importe qui! Sasha, Im, mes parents, mon frère et les autres de l'A.R. Qu'est-ce que je foutais ici franchement? Quel était l'endroit où je pouvais me trouver à ma place? En quelle personne pourrais-je avoir confiance? Qui pourrait m'accorder de l'intérêt sans me mentir et sans me cacher ce qu'il y avait d'important? Je n'étais plus une gamine de 5 ans.

Je souris en faisant semblant de le croire et posais ma main sur la sienne avec tendresse. J'étais vraiment bonne comédienne. Je ne me leurrais pas. Im continuerait à me mentir sur ses maîtresses et même lorsque nous serons marier plus tard. Sasha pareil avec mon frère. Putain, qu'est-ce que je foutais avec des personnes comme ça? Ok, moi aussi j'adorais voir ailleurs mais je cesserais lorsque je serais mariée devant Dieu. Le mariage civil était juste un papier signé. Le contrat pouvait être défait facilement mais le contrat avec Dieu, non. Je serais sincère et sérieuse une fois fait devant Lui. Ça me rendrait malheureuse alors peut-être que je ne le ferais jamais. Ce serait peut-être mieux. Je devrais même laisser tomber tout ça et refaire ma vie. Ouais! Je vivrais en ermite dans la forêt, je voyagerais dans le Monde et partirais vivre l'aventure. Je serais libre. Je n'aurais pas peur de la vie étant immortelle et je m'éclaterais un max. Je ne resterais pas coincée ici comme l'avait fait Im. A moi la liberté! Et je commencerais dès cette nuit!