C'est le week-end, c'est le jour du chapitre !

Cette fois-ci, je vous propose un petit chapitre assez calme... le calme avant le drama ! Comme on dit : un pas en avant... ;)

(Et pour l'anecdote, je dois vraiment faire attention à mes dialogues car j'ai pas mal de "Tony" et de tutoiement qui m'échappent lorsque je fais parler Peter haha)

Bonne lecture !


Planté devant le paillasson des Stacy, Tony fixait la peinture écaillée de la porte d'entrée, en proie à une incertitude qui lui donnait envie de disparaître momentanément de la surface de la Terre. (Non, il n'était pas DU TOUT excessif.)

Il savait qu'il avait merdé. Il n'avait pas eu besoin que Rhodey ou Happy le lui fassent remarquer, mais il ne parvenait pas à se défaire de leurs dernières paroles ; celles-ci prenaient un malin plaisir à résonner dans son esprit, aussi impitoyables que nimbées d'une terrible vérité.

— Tu ne peux pas continuer de fuir, Tony. C'est ton enfant. Tu ne peux pas attendre qu'il soit à l'agonie pour te manifester !

— Il a l'air débrouillard, avait-il objecté, mais ses amis avaient secoué la tête d'un air désapprobateur.

— Si cet adolescent a hérité ne serait-ce que de la moitié de ton égo, il n'admettra jamais qu'il a besoin de toi. Et tu sais mieux que nous qu'avec un peu d'entraînement, il devient facile de poser un masque sur ses véritables émotions.

Tony avait esquissé un rictus sarcastique :

— Oh, voilà qui est très poétique de ta part, Rhodey.

— Il n'a pas tort, avait grommelé Happy. Ton gamin a l'air pas mal ingénieux, mais pas aussi indépendant qu'il voudrait bien le montrer.

— N'oublie pas qu'il n'a que quatorze ans et qu'il n'a jamais connu de véritable famille, avait insisté Rhodey. Et toi, tu es le super-héros le plus connu de la ville. La figure de proue des Avengers ! Dans ces conditions, c'est impossible qu'il ne te mette pas sur un piédestal.

Il avait conclu, inexorable :

— Tu es, de fait, son modèle.

— Merci pour la pression, ça me réchauffe le cœur.

— Si tu ne voulais pas avoir de pression, tu n'aurais pas dû t'engager à l'accueillir chez toi.

Ils avaient raison, sur toute la ligne — même si Tony aurait préféré avaler un piment entier plutôt que de l'admettre.

Peter avait besoin de lui, et il était incapable de lui offrir ce dont il avait besoin.

Il ne savait pas pourquoi la présence de l'enfant le plongeait dans un tel état de panique et d'appréhension. Plusieurs voix s'élevaient dans son esprit lorsque leurs regards se croisaient et malheureusement, l'une d'entre elle ressemblait cruellement à celle de son propre père. "Tu ne dois pas raisonner en terme d'enfant ou d'affection, mais d'héritier. Un jour, ce sera lui qui prendra ta place à la tête de Stark Industries, alors tu dois lui apprendre à s'endurcir. Impose-toi, montre-lui qui commande ! Tu ne voudrais pas qu'il suive le mauvais chemin, n'est-ce pas ? Pas comme toi, quand tu avais son âge…" La voix lui enjoignait de se montrer ferme, intransigeant, quand tout ce que souhaitait Tony était de ne pas décevoir ce garçon qui, par hasard, partageait son sang. Il devait admettre que pour l'instant, il était plutôt mal parti.

Tony s'ébroua mentalement : l'heure n'était pas de se flageller, mais de faire quelque chose qu'il aurait déjà dû faire depuis bien longtemps…

Il pressa la sonnette d'entrée des Stacy.

La porte s'ouvrit presque aussitôt sur le nez pointu d'une adolescente de l'âge de Peter, qui le dévisagea comme s'il était le Père Noël en personne. "Libérez le Hulk qui est en vous !" proclamait son t-shirt noir, maladroitement rentré dans une jupe à carreaux qui dévoilaient des collants rayés vert et noir. Elle avait de longs cheveux blonds, de grands yeux bleus et des joues rondes que creusaient des fossettes en forme de croissants de lune. Ses boucles d'oreille ornées de têtes de mort faisaient un vacarme épouvantable lorsqu'elle secouait la tête.

— Okay… à moins que George Stacy n'ait subitement décidé de raccrocher l'uniforme et de devenir une charmante adolescente blonde aux goûts originaux, je suppose que tu es sa fille, lui dit Tony en plissant les yeux.

L'adolescente lui décocha un sourire rayonnant :

— Oui, c'est moi, ravie de vous rencontrer, je m'appelle Gwen ! Et vous, vous êtes le père de Peter, répondit-elle vivement. Vous êtes venu chercher ses affaires ?

— Et maligne, en plus de ça, marmonna Tony.

— P'pa m'a prévenue de votre visite, je vous attendais ! Suivez-moi, Monsieur !

La silhouette de la jeune fille s'effaça pour le laisser entrer.

L'appartement des Stacy était indéniablement étroit et sombre. Georges Stacy n'avait manifestement pas touché à l'argent que lui avait transféré Tony : tout était usé et une tenace odeur d'humidité flottait dans l'air. La propreté était irréprochable, toutefois, et quelqu'un avait disposé des fleurs fraîches dans le salon.

Intrigué, Tony emboîta le pas de Gwen Stacy jusqu'à une petite pièce envahie de cartons, qui avait dû être la chambre de Peter. En entrant, il manqua de peu de se cogner la tête au plafonnier.

— Attention, le plafond est un peu bas ! prévint Gwen.

— J'avais cru remarquer, marmonna Tony en jetant un regard autour de lui. Les affaires de Peter sont dans ces cartons ?

Il en soupesa un et grimaça.

— Okay, mon dos ne va pas me remercier. Qu'est-ce qu'il y a là-dedans, des briques ?

— Ce sont surtout des livres. Peter adore les essais scientifiques. Et la science-fiction. Et la fantasy, expliqua Gwen en se postant de l'autre côté du carton pour l'aider à le reposer. Allez savoir pourquoi, ceux qui écrivent ce genre de bouquins essayent toujours de pondre quelque chose qui pourrait assommer un rhinocéros.

— Mhm, fut tout ce que Tony trouva à répondre.

— Attention à ça, ajouta-t-elle en le voyant lorgner sur un carton particulièrement volumineux, qu'on avait maladroitement tenté de scotcher pour le refermer. C'est son ordinateur. Il y tient beaucoup.

Piqué par la curiosité, Tony se pencha et rabattit légèrement les pans de la boîte, découvrant un ordinateur plus gros que trois annuaires superposés, dont l'écran comme les touches semblaient avoir été rafistolés artisanalement.

— C'est Peter qui l'a trouvé et réparé, expliqua Gwen avec une certaine fierté. Il a réussi à le faire marcher en changeant quelques-unes de ses pièces.

— Impressionnant, ne put s'empêcher de remarquer Tony, effleurant l'écran du bout des doigts. Où est-ce qu'il a trouvé un ordinateur pareil ?

— Euh… dans une décharge, je crois. Peter est très doué pour bricoler des trucs, expliqua la jeune fille.

— Oh…

Il réalisait maintenant qu'il n'avait même pas songé à lui demander ce qu'il aimait vraiment faire de son temps libre. Il avait supposé que la salle de cinéma et son nouvel ordinateur lui feraient plaisir, mais il semblait que la réalité était légèrement différente de ce qu'il croyait.

Pourquoi, nom d'un chat, les adolescents n'étaient-ils pas livrés avec des modes d'emploi détaillés ?

— Tenez, dans ce carton, il y a aussi ses comics ! lui lança joyeusement Gwen, le ramenant à la chambre de Peter. Il a lu toutes les aventures des Avengers, vous savez ! Je ne serai pas surprise qu'il les ait apprises par cœur.

— Uh, répondit Tony, qui commençait à être à court d'onomatopées.

— Il est fan de vous, crut-elle utile de préciser, les yeux brillants. Il adorerait vous ressembler. Rejoindre les Avengers et se battre avec vous. Même si…

Elle sembla hésitante, tout à coup.

— … Même si pour moi, s'il avait des supers capacités comme vos amis et vous, Peter serait… mmhh… un autre genre de héros. Il ne sauverait pas le monde ; il sauverait les gens. Je pense que c'est quelque chose de très différent.

— Vraiment ? s'enquit Tony, surpris par la gravité dont faisait tout à coup preuve l'adolescente.

— Pete a toujours accordé beaucoup d'importance aux personnes autour de lui. Il… il défend vraiment les personnes vulnérables, et il ne supporte pas l'injustice.

Elle parut pensive :

— On était au collège ensemble, vous savez, et il y avait ce garçon qui n'arrêtait pas de m'insulter, de dire que je n'étais qu'une horrible sorcière et que personne ne voudrait jamais de quelqu'un comme moi. Un jour, il m'a poussé dans les escaliers du collège, il disait qu'il voulait voir si j'allais rebondir sur les marches. Eh bien, Peter s'est aussitôt jeté sur lui et lui a dit de ne plus jamais s'approcher de moi, que sinon il le regretterait ! Bon, ce jour-là, Peter a fini à l'infirmerie, mais P'pa était très fier de lui, il lui a même ramené petite une médaille du commissariat. Je ne crois pas qu'il avait le droit, alors ne le répétez pas, d'accord ? Mais Pete a toujours été comme ça. Je pense que ça a quelque chose à voir avec ce qu'il s'est passé à la librairie quand il était…

— Okay, okay, l'interrompit Tony en levant une main. Beaucoup de mots, beaucoup d'informations, pas assez de temps pour mon cerveau pour intégrer tout ça. Peter s'est battu au collège, tu me dis ? Et ton… père, il l'en a félicité ?

— Quand vous le dîtes comme ça, ça a l'air tout de suite moins glorieux, grimaça Gwen. Mais il essayait de me défendre ! En fait, il a même été le seul à me défendre. Vous n'avez pas le droit de le lui reprocher !

— Mmh… je vois. Et cette histoire de librairie…

— Oh, vous n'êtes pas au courant ?

Elle pesa brièvement le pour et le contre, mais finit par dire :

— Il vous en parlera s'il le souhaite. Ce n'est pas à moi de vous raconter ça.

Elle soupira et attacha ses grands yeux bleus sur lui :

— En tout cas, M. Stark, vous avez beaucoup de chance d'avoir un fils comme lui. L'appartement est très vide depuis qu'il est parti. Vous pourriez lui dire qu'il nous manque, et qu'il peut nous rendre visite quand il le souhaite ?

— Ton père n'avait pas eu tant de remords, lorsque nous avons discuté de la garde de Peter, ne put s'empêcher de marmonner Tony.

Un voile de suspicion troubla aussitôt les traits de Gwen.

— Hein ? Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

— Rien, rien, éluda Tony d'un geste vague de la main. Merci pour ton temps, je n'oublierai pas de transmettre ton message à Peter. Maintenant, je vais, euh… je vais transporter ces cartons jusqu'à la voiture.

— Vous avez besoin d'aide ?

Il secoua la tête :

— J'ai apporté quelques costumes avec moi, ils se chargeront du plus lourd.

— Ça doit être tellement bien, d'être un super-héros, dit rêveusement Gwen alors que Tony appelait ses armures à l'intérieur de l'appartement des Stacy.

Toutefois, son sourire s'effaça lorsqu'elle entendit l'une des armures renverser avec fracas le vase du salon.

La patrouille de Peter avait été plutôt calme. Il avait pris soin d'emporter le talkie-walkie que lui avait confié Gwen, mais hormis la tentative de cambriolage d'une boutique de DVD qui, de toute façon, avait déjà mis la clef sous la porte, aucun autre délit ne lui avait été signalé. Il y avait bien eu ce pompier qui avait — semblait-il — perdu les pédales et utilisé sa lance d'incendie contre l'un de ses collègues, mais Peter n'avait eu aucune difficulté à le maîtriser.

— Vous ne comprenez pas, il le mérite ! s'était-il défendu tandis que Peter le ligotait solidement avec ses toiles. Ce n'est pas quelqu'un de bien ! Si je ne l'arrête pas, personne ne l'arrêtera, et il continuera de répandre le mal sous couvert d'être un homme de bien !

— Je ne crois pas que ce soit une bonne raison pour essayer de le noyer, avait riposté Peter, avant de s'interroger : Depuis quand le logo de votre uniforme est noir ?

— C'est le signe que j'ai été choisi ! Je dois arrêter le mal, c'est ma destinée !

— Je crois que vous êtes un peu surmené, Monsieur. Je vous conseille de vous mettre au vert quelques mois, ensuite vous verrez, tout vous semblera beaucoup plus simple.

Après avoir précipitamment quitté les lieux en entendant une voiture de police arriver, Peter s'était réfugié dans une ruelle pour se changer. Ce n'était pas l'idéal, et il avait failli se faire surprendre par une vieille femme qui promenait son chihuahua, mais il préférait cela plutôt que d'attirer l'attention de M. Stark débarquant dans la Tour sous son costume d'homme araignée.

Il était très exactement dix-neuf heures cinquante-sept lorsqu'il retourna dans sa chambre, les cheveux encore trempés après ses mésaventures de l'après-midi. Il eut tout juste le temps de frotter son visage mouillé contre une serviette éponge qui sentait bon la pêche (où est-ce que M. Stark trouvait sa lessive ?) lorsque Friday lui annonça, manquant de lui donner une crise cardiaque :

— M. Stark aimerait te parler, Peter. Es-tu disponible ?

— Euh… o-oui, bien sûr. Il peut venir quand il veut.

Il n'était pas certain de pouvoir dire non, de toute façon.

La porte de sa chambre coulissa quasi instantanément, dévoilant la silhouette de son… gardien (ce mot lui semblait moins gênant que celui de "père"). Il semblait plus éveillé qu'au matin, l'habituel parfum de café se mêlait de nouveau à ses mouvements. Ses pupilles se posèrent sur la serviette toujours nichée contre lui.

— Oh. Zed et toi êtes allez faire un plongeon dans le canal ?

— Ned, corrigea Peter. Et non, je, euh, je suis tombé dans une flaque d'eau. Je… je n'avais pas vu le trottoir.

Il regretta aussitôt son mensonge en voyant la perplexité faire frémir les sourcils de M. Stark.

— Oh, répéta l'homme. Rien de cassé ?

— Rien, à part ma dignité ! Vous… euh… vous vouliez me dire quelque chose ?

M. Stark hocha la tête, visiblement soulagé que Peter lui pose la question.

— Ahem, effectivement. Je voulais te dire que… Je suis allé chez George Stacy, cet après-midi. Pour chercher tes affaires. Je les ai rangées dans la pièce d'à côté, au passage.

Peter cligna des yeux, surpris.

Il ne s'était pas attendu à ce que M. Stark aille en personne récupérer le reste de ses cartons, et il ne put s'empêcher d'en éprouver une pointe d'embarras. Qu'avait-il bien pu penser de ses affaires d'occasion ou rafistolées, loin des artefacts luxueux dont il avait l'habitude d'être entouré ?

— Ah, euh, j-j'espère que ce n'était pas trop, euh, lourd !

— Je me suis débrouillé, affirma nonchalamment M. Stark. Ça a été l'occasion pour moi de faire la connaissance de ta petite copine…

— Qui ça, Gwen ? Ce n'est pas ma petite copine ! corrigea Peter.

Le regard incrédule de M. Stark lui donna l'impression que l'on passait ses joues dans un grille-pain.

— Gwen est mon amie, ça n'a rien à voir ! Je n'ai jamais voulu… je ne l'ai jamais vue comme… enfin, c'est la fille de M. Stacy ! Il m'aurait mis dehors illico presto, si j'avais osé regarder Gwen comme… comme ça !

— Okay, petit. Ce n'était qu'une boutade, tu peux respirer.

— Je…

— Correction : tu dois respirer. Tu es tellement rouge que tu pourrais prendre feu, et ce n'était pas le but cette conversation.

Peter s'exécuta, ignorant tant bien que mal les ruades de son cœur et la chaleur qui continuait de se répandre sur son visage, fourmillant désagréablement sous sa peau.

— C'est bon, je peux continuer ? Parfait. Je disais donc que ta jeune amie avait beaucoup de choses à dire sur toi. Et j'en ai retenu que tu étais du genre… intrépide, n'est-ce pas ? Et par "intrépide", je veux bien sûr dire : un petit peu imprudent. Et par "un petit peu", je veux bien sûr dire complèt —

— Pourquoi ? Qu'est-ce que Gwen vous a raconté ? l'interrompit Peter, le cœur battant de plus belle contre ses tympans.

Lui avait-elle tout révélé de son identité top-secrète, dont elle était la seule à avoir connaissance ? Non… elle lui avait fait la promesse qu'elle garderait la bouche close à ce sujet, et il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Mais qu'avait-elle bien pu lui raconter, alors ?

M. Stark ne tarda pas à lever ce mystère :

— Elle m'a notamment parlé de vos années au collège, et de toi qui jouais le chevaliers servants à son égard. En te battant contre des garçons qui faisaient deux fois ta taille, par exemple.

— Oh, souffla-t-il, soulagé. C'est tout ce qu'elle vous a dit ?

— "Tout" ce qu'elle m'a dit ? Il me semble que ce n'est pas un sujet à prendre à la légère. D'après tous les livres sur le sujet que j'ai consultés, ce serait irresponsable de ma part de faire comme si de rien n'était et de t'encourager à te battre à mains nues contre des adversaires qui pourraient te mettre par terre d'une pichenette. Et nous en venons donc à…

M. Stark s'interrompit et fourragea quelques instants dans la poche de sa veste. Pete inclina le visage vers lui, intrigué.

— Woah, M. Stark, c'est un taser ? laissa-t-il échapper lorsque la main de l'homme émergea de sa poche, les doigts noués autour d'un petit appareil noir qu'il leva pour permettre à Peter de mieux l'observer.

— Non. Les tasers sont interdits aux mineurs, et je ne compte pas encore finir derrière les barreaux. Je te présente le Paralyseur-Stark 2.0, arme de mon invention qui mettra hors d'état de nuire, grâce à un choc électrique, quiconque entrera en contact avec l'embout que tu vois là.

— Ça ressemble quand même beaucoup à un taser, fit observer Peter.

— Tu joues avec les mots, petit.

— J'ai plutôt l'impression que c'est vous qui jouez avec les… attendez, dit lentement l'adolescent, les yeux s'agrandissant lorsqu'il comprit où M. Stark souhaitait en venir. C'est pour… c'est pour MOI ?

Les narines de M. Stark eurent un frémissement d'impatience.

— Non, c'est pour le voisin de pallier.

— Mais on n'a pas de voisin de pal…

M. Stark roula des yeux :

— Oui, Peter, c'est pour toi. A n'utiliser qu'en cas d'absolu nécessité, bla bla bla, je te transférerai la notice par e-mail, tu n'oublieras pas de cocher la petite case en bas. Prends-en soin, je n'en ai qu'un. C'est un prototype.

— Mais M. Stark… enfin…

— Prends-le, petit. Je commence à avoir une crampe à la main.

L'adolescent attrapa le "Paralyseur-Stark 2.0" et l'approcha de son nez, incrédule. L'appareil était très léger ; il y avait une sorte de gâchette sur son manche, probablement pour l'activer. Le pouce de Peter s'y logea sans difficulté.

Il redressa son visage vers M. Stark, bouche bée. Les yeux de l'homme étaient rivés sur lui, sombres et imperturbables.

— Je… euh… woah… merci, M. Stark ! Je n'hésiterai pas à m'en servir contre les ennemis de la galaxie !

— Promets-moi plutôt que tu n'hésiteras pas à t'en servir si quelqu'un te veut du mal. Ce sera déjà un bon début.

Peter acquiesça de la tête, à court de mots — pour une fois. M. Stark lui avait offert une arme.

A lui, Peter Parker. Pour se défendre.

Bien sûr, M. Stark ignorait tout de ses capacités et de ses propres inventions pour se battre — en particulier, de son lance-toile. Mais cet objet… Était-ce la preuve qu'en dépit de l'indifférence qu'il semblait lui témoigner, M. Stark se souciait de lui ?

Il pressa la petite arme contre sa poitrine.

— Maintenant, va ranger tes cartons, avant qu'ils ne finissent par dégringoler, dit brusquement M. Stark en faisant volte-face.

Toutefois, juste avant de sortir de sa chambre, il tourna le visage vers lui et Peter fut persuadé de voir l'ombre d'un sourire traverser son visage.

— Joli ordinateur, au passage. Stacy Junior m'a dit que c'était toi qui l'avais retapé ?

— Oh… ce n'était pas si compliqué, répondit Peter. Ce qui était plus difficile, c'était de contourner les logiciels de surveillance parentale installés par M. Stac… oups, non, je n'ai rien dit !