Note : Dernier chapitre de réserve. Je ne saurai donc pas dire quand arrivera le prochain. Bonne lecture à ceux qui sont toujours là =)
Chapitre 12 : Route 15
- Rondou ! Rondou ! Rondou !
- Mélo ! Mélo !
- Chut !
Tamao fit taire ses pokémons d'un geste agacé de la main alors qu'ils l'appelaient en sautillant, surexcités.
- Rondoudou !
- Oui, je sais que le téléphone sonne, soupira-t-elle, excédée. Centre pokémon de Parmanie j'écoute, déclara-t-elle en s'emparant du combiné.
Le visage de deux jeunes dresseurs apparurent sur l'écran, l'un d'eux totalement paniqué.
- On a trouvé… Mon Mystherbe… attaqué… blessé… poison et presque…
Tamao perdit ses moyens, décontenancée face aux flux de mots mélangés.
- S'il vous plaît ne parlez pas en même temps, demanda-t-elle, confuse.
- Infirmière, déclara l'un d'eux en écartant son compagnon. Le Mystherbe de mon ami est gravement blessé. Il refuse d'entrer dans sa pokéball et est empoisonné. On ne peut pas le transporter jusqu'à Parmanie mais nous ne sommes pas loin de la ville, sur la route 15.
- Vous avez un antidote sur vous ? demanda Tamao en reprenant son sang-froid.
Le garçon fit non de la tête.
- Je vais venir alors. Ne vous en faites pas je n'en aurai pas pour longtemps, normalement.
- Route 15, répéta le jeune homme.
- Route 15, le rassura Tamao pour lui montrer qu'elle avait bien compris.
Elle raccrocha la communication, inspira un grand coup, souffla et attrapa un sac pour y jeter rapidement ce dont elle aurait besoin.
- Rondoudou, reviens.
Son pokémon fit une grimace mais il était déjà trop tard. Mélo se sauva aussitôt en courant mais il fut quand même rattrapé par sa propre pokéball. Elle attrapa un bout de papier et griffonna quelques mots qu'elle laissa sur le comptoir du centre.
« Suis sur la route 15. Reviens vite. Infirmière Tamao »
…
Le soleil brillait et il était à peine midi passé. Tamao marchait depuis un bon moment et regrettait de ne pas pouvoir manger. Bien sûr elle avait de la nourriture dans son sac mais préférait la garder pour les dresseurs. Elle marchait d'un pas soutenu quand un grondement derrière elle se fit entendre. Elle eut à peine le temps de jeter un coup d'œil derrière elle qu'une troupe de motards la dépassait en trombe. Elle s'attendait à ce que les suive un nuage de fumée mais il n'y en avait aucune trace. C'était étrange.
Perplexe Tamao mit sa main en visière pour les regarder s'éloigner malgré le soleil. Ce devait être ceux qui avaient envahi le centre le matin même. Une des silhouettes fit soudain demi-tour et revint vers elle. Tamao croisa les doigts pour que ce ne soit pas la fille aux cheveux bleus qui l'avait agressée.
Le motard s'arrêta sans un bruit près d'elle et enleva son casque. Tamao sourit timidement à Hao qui s'appuya sur le guidon de son véhicule en la dévisageant avec un demi-sourire.
- Je ne pensais pas te revoir de sitôt, lui lança-t-il.
Tamao ne sut pas quoi répondre et se contenta de hausser les épaules en détournant le regard.
- Tu ne devais pas te rendre sur la route 15 ?
- Si, confirma-t-elle, surprise. Comment…
- Tu as laissé un mot au centre, la coupa Hao. Mais dans ce cas…
Il marqua une pause et Tamao ne se sentit pas rassurée. Il y avait un léger vent qui soufflait, faisant voler ses longs cheveux dans son dos et tinter ses boucles d'oreilles marquées d'étoiles. Ses yeux pétillèrent et Tamao sentit le rouge lui monter aux joues sans pouvoir l'en empêcher.
- Que fais-tu sur la route 18 ?
Tamao ouvrit la bouche sans répondre. Hao lui adressa un regard innocent.
- Dix-dix-huit, balbutia l'infirmière en herbe. Mais…
- 18, celle qui va vers la piste cyclable, confirma Hao. Contrairement à la route 15 à l'opposée qui mène à la mer.
- Oh non.
C'était un gémissement et Tamao se tordit les mains. Elle pensa soudain à sortir une carte de son sac et, malheureusement, s'aperçut que si la piste cyclable était vraiment au bout de cette route, alors celle-ci n'était pas la route 15.
- Je dois y aller, prit-elle rapidement congé avant de se mettre à courir dans la direction opposée.
Hao, qui jusqu'à présent la toisait avec amusement, éclata d'un rire franc et lui barra le passage avec sa moto.
- Je suis pressée…
- Justement, coupa Hao. Monte.
Il lui tendit une main et Tamao se statufia.
- Mais… ils vont vous attendre, pensa-t-elle.
- Non je leur ai dit de partir devant, démentit Hao.
- Je… C'est gentil mais…
- Tu veux que je te montre comment monter ? se moqua Hao.
Tamao se tut, vexée. Qu'y avait-il de mal à avoir quelques réticences à monter pour la première fois de sa vie sur un engin bizarroïde ?
Elle finit cependant par prendre sa main avec hésitation et il la tira à lui. Elle passa maladroitement une jambe par-dessus le siège et finit plus ou moins à s'asseoir derrière lui. Il se tourna à moitié, enleva son casque et le lui enfonça sur la tête sans tenir compte de ses protestations.
- Tu devrais t'accrocher à moi si tu ne veux pas tomber, l'informa-t-il avant de se retourner.
Le véhicule démarra et Tamao se raccrocha de justesse à Hao, passant ses bras autour de sa taille et enfonçant sa tête dans son dos.
La première chose que remarqua Tamao fut le bruit, ou plutôt l'absence de bruit. Elle entendait le vent siffler à ses oreilles, certes, mais pas le tonnerre du moteur.
- Je croyais une moto plus bruyante, lança-t-elle à Hao.
- Les vieilles motos l'étaient, confirma le motard. Mais depuis qu'elles se sont révélées nocives pour les pokémons et l'environnement on ne produit plus que des motos électriques. Même puissance, moins polluante, moins bruyante, plus besoin d'essence. Par contre il faut les recharger régulièrement en électricité. Les pokémons électriques sont les meilleurs amis des motards, rit-il.
Tamao hocha la tête et resserra ses bras autour d'Hao quand il prit un virage serré, manquant de la faire tomber. Le vent fouettait ses bras et ses vêtements mais ce n'était pas désagréable. Cette sensation de vitesse était délicieuse, jugea l'infirmière. Elle voyait défiler le paysage sous ses yeux, les toits de Parmanie remplaçant bien vite les arbres bordant la route 18. C'était bon signe, ils auraient bientôt rejoint la route 15. Il n'y avait pas à dire, ça allait quand même bien plus vite en moto.
